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Premières séances en quatrième

Il s’agit d’une proposition de cours vous permettant d’avoir le temps de construire votre propre
séquence.

Objectif de la séquence :
- Premières révisions sur les grandes lois du récit
- Apprendre à connaître ses élèves
- Evaluer le niveau de la classe afin de pouvoir construire des révisions.
- Mettre en œuvre un aspect important du programme (récit complexe)

Titre : Attention à la chute !


Texte support : La Parure de Guy de Maupassant

Séance 1 : Première rencontre avec la classe (1h ou 2h selon l’emploi du temps)

- Entrée et installation en classe


- Se présenter comme professeur (inutile de prononcer le mot de stagiaire, le rayer s’il
apparaît sur l’emploi du temps)
- Faire l’appel en notant soigneusement les particularités de prononciation de noms propres
des élèves.
- Vérifier ave les élèves l’emploi du temps et les salles
- Donner le matériel à acheter (inscrire au tableau pour les petites classes)
- Cas1 : ce choix a été fait par l’établissement au moins de juin, s’y conformer
- Cas2 : tous les collègues de lettres se mettent d’accord lors des conseils d’enseignement
(pré-rentrée)
- Cas3 : vous êtes libre de choisir (cahier, classeur, lexique, dictionnaire, Bescherelle, …)
- Expliquer l’organisation du classeur ou du cahier. (y avoir réfléchi auparavant)
- Présenter le ou les manuels utilisés pendant l’année (cette présentation peut prendre du
temps si on parcourt le sommaire avec les élèves, si on lit les titres des séquences, qu’on
évoque le programme) Cette présentation est particulièrement intéressante si l’on pense
utiliser les séquences du manuel, elle permet de revenir sur la notion de décloisonnement
(sans prononcer ce mot)
- Il est toujours possible de faire remplir une fiche aux élèves (de la plus classique à la plus
ludique comme le portait chinois)
- Dans tous les cas il faut :
Réfléchir aux questions posées et à leur utilité
Se montrer délicat (situations familiales difficiles)
Eviter les échanges intempestifs et souvent bruyants quand les élèves s’interpellent pour savoir quels
livres ils ont étudiés avec Madame X l’année dernière, année pendant laquelle d’ailleurs « ils n’ont
rien fait » !
- Construire avec les élèves une charte de vie de classe (à l’oral ou à l’écrit)
Celle-ci doit être simple, claire, et en conformité avec les règles de l’établissement telles qu’elles sont
définies dans le règlement intérieur (que vous connaissez bien sûr parfaitement !)
Il est possible de préparer un document et de le commenter (ou de le compléter avec les élèves), il
devra être signé par les parents.
Selon le temps que l’on accorde à ces différents points, l’heure peut très vite passer. On peut au
contraire ne consacrer que 30 minutes à ces activités.
Le pour et le contre :
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Pas de problème avec une classe calme, échanges oraux qui permettent de connaître les élèves. A la
fin de l’heure, on distribue la nouvelle et on donne du travail pour le cours suivant.
Avec une classe plus agitée ou qui commence à s’agiter, il faut la mettre au travail.
Plus vite, on met une classe au travail et plus vite on s’impose comme professeur. Si l’on se sent en
difficulté, si les élèves bavardent, s’ils posent des questions nombreuses et auxquelles vous n’étiez
pas préparé, il devient urgent de commencer. Bien sûr, la séance de lecture ne tiendra plus en une
heure mais à ce stade de l’année.

AU TRAVAIL
- Prendre une feuille (exiger une présentation qui sera toujours la même)
- Faire noter la date, le titre de la séquence, le numéro de la séance, la dominante (lecture)
- Distribuer le texte ou une partie du texte
- Premières observations du texte : sa longueur, le titre du recueil dont il est extrait, le mot
conte, l’auteur, le titre.
Toujours commercer par partir des connaissances des élèves, noter sur la partie tableau brouillon
ce qu’ils apportent au cours = ce qu’ils savent de Maupassant ou du conte (bien sûr corriger toutes
leurs erreurs !)
A ne pas faire : la biographie exhaustive de Guy de Maupassant (ne donner que les dates de vie et de
mort, le situer dans le siècle, citer une ou deux œuvres majeures, s’appuyer sur la note1) ; faire un
cours sur l’esthétique de la nouvelle ou le réalisme.
Toujours anticiper en préparant son cours, les difficultés que l’on va rencontrer : ici c’est le mot
« conte » alors que notre séquence porte sur la nouvelle. Réflexion d’autant plus intéressante si on
propose aux élèves de rapprocher ce texte du conte Cendrillon. (Ne pas insister sur la distinction
entre conte et nouvelle, c’est trop tôt et trop délicat)
La demi-heure maintenant s’est écoulée, on aura fait noter une petite synthèse aux élèves ou plus
exactement c’est eux qui la rédigent en s’aidant de ce que vous avez mis au tableau brouillon.
Exemple de synthèse
Retenons :
L’auteur de ce conte est Guy de Maupassant (1850-1893), il a publié ce texte dans un journal Le
Gaulois puis dans un recueil intitulé Contes du jour et de la nuit. Un recueil est un livre qui contient
plusieurs nouvelles, contes ou même poèmes.
Le texte est bref ce qui le rapproche du genre du conte mais pour autant peut-on le rapprocher des
contes que nous connaissons ? en particulier les contes merveilleux ? (réponse à cette question lors
de la séance sur l’esthétique de la nouvelle)
Le titre du conte est assez énigmatique, une parure est un bijou ou un objet servant à parer
(possibilité de travailler avec le dictionnaire et de montrer les trois principaux sens)

On indiquera aux élèves dans quel sens Maupassant utilise le mot, ils pourront proposer des
hypothèses de lecture.
-Une femme→ bijoux
-un milieu→ la haute société (noblesse, haute bourgeoisie)
-un lieu→ une soirée brillante, un bal, une cérémonie
- le genre de récit →histoire d’amour ou histoire policière
On fera rédiger leurs hypothèses de lecture sous forme d’un petit paragraphe. (Prolongement
éventuel : travail sur des couvertures afin d’enrichir ces hypothèses)
A la fin de la séance donner du travail : lecture du texte jusqu’à la ligne 47 et recherche de mots de
vocabulaire.
Mots susceptibles de poser difficulté :
Déclassée, caste, tenture, bibelots, gélinotte, commis, humble
Faire noter la consigne suivante : Pour chaque mot ; noter sa classe grammaticale, son genre et le
sens par rapport au texte et enfin demander d’inventer pour chaque mot une phrase dans laquelle il
sera employé avec ce sens.
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Séance 2
Dominante lecture
Objectif : lire l’incipit de la nouvelle

Lecture du texte par le professeur (ou par des élèves dans la mesure où ils l’ont déjà lu à la maison)
Le professeur vérifie que tous les élèves ont le texte et suivent.
On peut corriger la recherche de vocabulaire ou faire ce travail au cours de la séance.
Point de départ : ce texte constitue le début de notre histoire (on peut utiliser le mot de situation
initiale) ou expliquer que l’on parle aussi d’incipit (rapide explication étymologique)

Point de départ : quelle peut être la fonction d’un début de récit ?


Le professeur utilise le tableau brouillon pour noter les idées des élèves.
Les élèves : présenter les personnages, leur situation, (éventuellement le lieu et le temps de l’action)
On leur propose donc de vérifier cette hypothèse, le plus évident et ce qui viendra sans doute en
premier c’est l’étude du personnage féminin (qui n’est pas nommé dans cette partie du texte)
Ce passage fait en effet le portrait d’un personnage féminin qui n’est pas encore nommé. On devine
que c’est le personnage principal du récit (elle est celle « ne pouvant être parée = lien avec le titre)

Mise en activité1
Travail individuel (5-6 minutes) : surligner ce que l’on apprend sur le personnage (le professeur passe
dans les rangs pour vérifier que tout le monde travaille)

Correction au tableau : chaque élève propose un élément et le professeur le note.


Mise en activité2
On demande ensuite aux élèves de rapprocher les éléments qui constituent le portrait du
personnage :
- Le portrait physique (très peu d’indications)
- Sa condition sociale
- Le portrait moral est nettement plus développé que le portrait physique (concision de la
nouvelle qui ne développe que ce qui est important)
- Relevé du champ lexical de la souffrance (rappel de la notion de champ lexical, définition à
faire noter)
- De quoi souffre-t-elle ? du manque. Faire observer les multiples négations des premières
lignes (« pas de dot », « pas d’espérance », « aucun moyen d’être connue »,…)
- Elle souffre de l’erreur du destin qui l’a placée dans une classe sociale ne correspondant
pas à ses rêves de grandeur.
- Comment compense-t-elle cette souffrance ? Par le rêve
- Faire relever le champ lexical du rêve (anaphore du groupe verbal « elle songeait »)
- Les énumérations et les oppositions nombreuses (« pauvreté du logement/antichambres,
grands salons, petits salons coquets – usure des sièges/larges fauteuils)

Les autres personnages de la nouvelle sont à étudier.

La synthèse :
- Fonction de l’incipit
- Incipit centré sur un personnage (la notion de portrait)
- Dans le portrait, ce n’est ni le physique, ni la biographie qui comptent mais le trait
psychologique dominant du personnage.
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Séance 3 écriture
Objectifs : révision rapide de la notion de schéma narratif (notion connue des élèves)
Première approche de la notion de suite de texte
Evaluation des connaissances des élèves
Sujet : « Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux et tenant à la main une large enveloppe.
-Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.
Elle déchira vivement le papier et en tira une carte qui portait ces mots :…………………….
Tout en tenant compte du début de la nouvelle et de son titre, imaginez l’élément perturbateur de ce
récit. En effet, un événement inattendu va venir perturber la vie de l’héroïne…Faites en le récit (entre
15 et 20 lignes)

1/ Analyse du sujet avec les élèves


- Elément perturbateur= élément inattendu
- Rôle de la lettre (carte d’invitation) A quoi peut-on être invité ? (« air glorieux »)
- Nécessité de rédiger ce message (situation d’énonciation)
- Tenir compte du début de la nouvelle (travail de la séance2)
- Tenir compte du titre (la Parure)
- Les limites du sujet (et la grande question de la longueur du texte)
- La notion de réalisme (Paris du XIX siècle)

2/ La narration
- Le choix du narrateur (vérifier qu’il n’y a pas de confusion entre narrateur et auteur)
- Le narrateur ne fait pas partie de l’histoire, c’est un narrateur externe (extérieur)
- Approche de la notion de point de vue. Le narrateur connaît tout des personnages, il entre
dans leur conscience, connaît leurs pensées et leurs sentiments. Narrateur omniscient
(voir ce que les élèves connaissent de la question)
3/ Les temps du récit
-récit au passé
- lien entre le passé simple et l’élément perturbateur
- premier rappel sur les valeurs des temps (imparfait, plus que parfait + utilisation du présent dans les
parties de dialogue)

4 / Prise de notes : écrire une suite de texte

5/ Mise au travail des élèves sur le brouillon (rappel de la nécessité absolue de faire un brouillon +
exigences quant à la présentation des devoirs + penser à mettre des dictionnaires à la disposition des
élèves)

6/ Les possibilités
-J’ai deux heures : entre 30 et 40 minutes pour le travail en commun et le reste en travail individuel
- J’ai deux heures dans la même journée mais elles ne sont pas consécutives (début du brouillon que
je relève puis fin du travail pendant l’autre heure) même chose si c’est le lendemain (attention au
brouillons faits à la maison)
- début du brouillon en classe puis fin du brouillon à la maison, puis le professeur corrige les
brouillons, fin de la rédaction en classe ;
- Travail fait à la maison.

Rem : Pour cette première évaluation sommative je préfère que le travail soit fait en classe afin
d’avoir l’idée la plus juste possible du niveau de mes élèves.
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Prévoir 1 heure de correction en classe de ce travail.

Séance 4 : L’ordre et le rythme du récit


Texte support : le bal (ligne 142- 218)
Objectifs : travail sur l’ordre du récit et le rythme du récit (sommaire, scène, ellipse)
Point délicat de la séance : la différence entre la fiction (ensemble des événements évoqués par le
récit) et la narration (la manière dont les événements sont présentés dans le texte)
→prendre des exemples pour le faire comprendre aux élèves

1/ L’ordre du récit
L’ordre chronologique est globalement respecté (très peu d’indications de temps)

2/ La vitesse de narration= le rythme du récit


Def : c’est le rapport entre la durée que prennent les événements dans la réalité, et le temps qu’il
faut au narrateur pour les représenter (on peut expliquer avec un élastique)
Deux cas à envisager :
- Accélération du récit
- Ralentissement du récit
Travail sur le texte :
- Le bal en lui-même est raconté très rapidement (aucun événement important, elle est
seulement admirée de tous, comme dans un rêve, un mirage)
Def du sommaire (vérifier ce que propose le manuel que vous utilisez)
Rem : à rapprocher de l’incipit : sommaire de la vie de Mathilde
- Le sommaire permet d’accélérer le récit : le temps de la narration est donc plus court que
le temps de la fiction.
- Passer sous silence certains événements est aussi un moyen d’accélérer le récit : « au bout
d’une semaine ils avaient perdu toute espérance »
Def : ellipse, procédé qui consiste à passer sous silence certains événements, pour
accélérer le rythme du récit.→ demander aux élèves pourquoi le narrateur fait une ellipse
(plusieurs réponses : événements que le lecteur peut deviner seul, événements sans
importance ou au contraire permettant de garder le suspense)

- Le retour, la découverte de la perte du bijou, le dialogue. Le rythme de lecture suit le


rythme de l’action
Def de la scène : on appelle scène le procédé qui consiste à rapprocher la durée des
événements du temps que le lecteur met à lire le texte, pour ralentir le rythme du récit.
Rem : à rapprocher du dialogue avec Madame Forestier.

Prolongement : si toute la nouvelle a été lue, on peut faire retrouver ces procédés dans l’ensemble
du texte.
Le passage qui relate le remboursement de la parure est particulièrement intéressant : sommaire
(dix ans d’une vie en quelques lignes)
→ Quels sont les procédés qui permettent au narrateur de concentrer dix ans de la vie de Mathilde ?
-emploi majoritaire du passé simple, qui sert à exprimer des actions qui se succèdent et qui sont
limitées dans le temps (dix ans) →à mettre en relation avec un cours sur les valeurs des temps du
récit.
-« on renvoya la bonne, on changea de logement ; on loua sous les toits une mansarde » : les
propositions juxtaposées servent à exprimer un enchaînement d’actions sans donner de détails.

REM : il est nécessaire de prévoir des exercices d’application pour que les élèves manipulent ces trois
notions importantes (cf ce que propose le manuel)
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On peut aussi inventer des petits exercices d’écriture.

Séance 5 (langue – orthographe)

Objectif : évaluer les connaissances des élèves

Texte :

Il se fit alors un grand silence ; on cessa de danser et les violons ne jouèrent plus, tant on était
attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue. On n’entendait qu’un bruit confus : Ah,
qu’elle est belle ! Le roi même, tout vieux qu’il était, ne laissait pas de la regarder, et de dire tout bas
à la reine qu’il y avait longtemps qu’il n’avait vu une si belle et si aimable personne. Toutes les dames
étaient attentives à considérer sa coiffure et ses habits, pour en avoir dès le lendemain de
semblables (…) Le fils du roi la mit à la place la plus honorable, et ensuite la prit pour la mener
danser. Elle dansa avec tant de grâce, qu’on l’admira encore davantage.
Cendrillon entendit sonner onze heures trois quarts : elle s’en alla le plus vite qu’elle put. Comme
elle était occupée à raconter à sa marraine tout ce qui s’était passé au bal, les deux sœurs
heurtèrent à la porte ; Cendrillon leur alla ouvrir.

D’après Cendrillon de Charles Perrault

Préparation de la dictée

Vocabulaire :

-attentif adj.
-considérer vb
-confus adj
-honorable adj
-marraine,nc
- heurter,vb
-grâce,nc

Conjugaison :

- Passé simple des verbes du premier groupe + verbe aller


- Les verbes faire, mettre, prendre, entendre, pouvoir

Rappel sur les homophones :

-se
-on
-tant
-leur
-ses

Travail sur l’orthographe du mot tout

Révision sur la distinction du participe passé et du verbe à l’infinitif

Barème : 0,5 pour chaque mot en gras


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Comment corriger une dictée ? (séance 6)


Une possibilité : taper un texte reprenant les erreurs les plus souvent commises. Demander par
groupe de deux de choisir la bonne orthographe en écrivant à chaque fois une phrase de justification.
Ecrire le texte au tableau ( + long et on tourne alors souvent le dos à la classe)
Envoyer un élève écrire le texte (ou plusieurs élèves) au tableau.
Prévoir des exercices de révision pour les élèves en échec.

Prolongement : (séance 7)
De Cendrillon à la Parure
La notion d’intertextualité : un texte s’inspire, se « nourrit » d’un autre texte. Le thème de la
transgression.
Les points communs avec le conte
- Personnage féminin de condition modeste, et pourtant « déclassé »
Cendrillon est détestée par sa belle-mère et est chargée des plus viles occupations de la maison.
- Les deux femmes sont aidées dans leur projet de soirée par une femme : la marraine d’une
part et Madame forestier d’autre part.
- Elles se rendent au bal où elles sont admirées chacune par un homme d’importance
- Le bal s’achève tristement pour chacune d’entre elles : elles rentrent chez elles sans
carrosse et dans leurs pauvres vêtements (faire relire aux élèves des passages de la
nouvelle et éventuellement leur donner le conte à relire)
- L’une comme l’autre, elles ont perdu un objet

Et pourtant les différences sont grandes entre les deux textes.


Maupassant semble avoir rédigé un texte délibérément inverse de celui de Perrault.

- La marraine qui aide Cendrillon est une fée, ce que n’est pas Madame forestier qui garde
les pieds sur terre : elle prête un bijou mais il est faux. Elle est loin d’apparaître sous un
aspect aussi positif que la marraine : elle reproche à Mathilde de rendre le bijou avec du
retard.
- Le sort de cendrillon après le bal est heureux, elle finit par trouver le bonheur.
- A l’inverse, la situation de Mathilde après le bal ce cesse de se dégrader : elle est ruinée. La
réalité de l’existence l’accable : elle doit travailler pour vivre et reconstruire un équilibre
matériel.
Conclusion : la nouvelle de Maupassant se présente comme la réplique réaliste et cruelle du conte
merveilleux de Perrault. On peut parler du réalisme cruel de Maupassant.
On répond à la question posée lors de la séance 1 : ce conte n’est pas un conte merveilleux mais un
conte réaliste.

Construire cette notion avec les élèves. Ne pas hésiter à faire relire des passages de la nouvelle=
toujours revenir au texte et exiger des justifications.
Le réalisme se définit par le respect de la réalité. Le sujet du récit évoque des événements qui se
produisent dans la vie de tous les jours de telle sorte que le lecteur adhère, croit, considère comme
possibles les péripéties, les personnages, le cadre (Paris du XIX°)
Le thème majeur de la nouvelle est l’argent (alors que le conte travaille le thème de l’amour)
Le champ lexical de l’argent (que l’on peut faire rapidement repérer aux élèves) est à la fois abondant
et précis. Il renvoie à une réalité de l’époque, celle de la pratique des usuriers (à expliquer aux
élèves), et utilise le système monétaire en vigueur. On est bien dans une écriture réaliste.
Les personnages ordinaires présentent des caractères qui s’apparentent à ceux de l’être humain avec
ses qualités et ses défauts, ses faiblesses et son courage. Ils sont issus d’un milieu moyen. Ils n’ont
rien d’héroïque, mais leur action procède cependant du romanesque puisqu’ils sont malgré tout,
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victimes du destin. Le dénouement est loin d’être heureux. L’action s’achève souvent sur un échec du
personnage principal. Rien n’est idéalisé dans les récits réalistes.

SEANCE 8 (langue)

Les valeurs des temps du passé (première approche)

Point de départ : un montage à partir de leurs travaux d’écriture, un retour sur la séance de
préparation de rédaction, un montage de citations tirées de la nouvelle.

Première difficulté de la séance : le mot « valeur » qu’il est assez difficile d’expliquer
En effet :
Pour analyser la valeur d’un temps, il faut distinguer :
-le temps : l’époque où se déroule l’action (le présent, le futur, le passé)
- l’aspect : l’action est-elle accomplie, c’est-à-dire achevée, ou non accomplie
-la valeur modale, c’est-à-dire ce que veut exprimer celui qui parle : un ordre, une défense, une
promesse, …
-la valeur stylistique, c’est-à-dire l’utilisation particulière d’un temps (le présent de narration)
Exemple de savoir  « savant » qu’il faut parvenir à transposer pour les élèves.
Deuxième difficulté : sujet traité en cinquième : connaissances inégales des élèves

1/Le mot valeur


Dans un bref passage, on fait repérer la présence de plusieurs temps du passé : imparfait, passé
simple, plus -que –parfait (Rem pas de passé antérieur mais on pourra l’évoquer en inventant une
phrase)
Question : pourquoi on emploie des temps différents pour raconter des actions toutes passées ?
On conclura que si le français utilise des temps différents, c’est qu’ils n’ont pas le même rôle, la
même valeur.

2/ Travail sur les valeurs de l’imparfait

« C’était une de ces jolies et charmantes filles, nées comme par erreur du destin, dans une famille
d’employés »
« Elle songeait »
« Quand elle s’asseyait… »
« Elle n’avait pas de toilette… »
« Madame Loisel semblait vieille »
« Souvent il faisait de la copie à cinq sous la page… »

L’imparfait est un temps du passé envisageant l’action comme non achevée et non limitée dans le
temps (l’aspect)
L’imparfait d’habitude ou de répétition présente aussi des actions en train de se réaliser mais avec
une indication de temps marquant la fréquence de l’action.
L’imparfait est utilisé dans la description.
L’imparfait est souvent associé au passé simple. Dans un récit au passé, on distingue :
- Les actions de premier plan au passé simple, c’est-à-dire les actions principales,
indispensables pour faire progresser le récit.
- Les actions de second plan à l’imparfait, actions secondaires qui décrivent.
EX : « Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.
Or, un soir, son mari rentra, l’air glorieux, et tenant à la main une large enveloppe. »

3/ Travail sur les valeurs du passé simple.


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Même démarche que pour l’imparfait


Le passé simple est un temps du passé présentant les actions comme achevées et limitées dans le
temps.
On prendra soin de montrer aux élèves que le passé simple ne marque pas nécessairement une
action brève. Il existe un passé simple de répétition, itératif : tout le paragraphe qui évoque les
nouvelles habitudes de Mathilde.
Le passé simple peut donc exprimer la brièveté, la durée ou la répétition.
Quand plusieurs verbes au passé simple se suivent, les actions sont présentées comme successives.

4/Travail sur le plus-que-parfait

« Loisel possédait dix-huit mille francs que lui avait laissés son frère »

Prévoir de nombreux exercices de manipulation et un exercice d’écriture demandant explicitement


d’écrire en utilisant ces trois temps (évaluation formative)

SEANCE 9 : La biographie de Guy de Maupassant

Possibilité1 : donner une fiche biographique de l’écrivain et leur apprendre à travailler à partir de ce
document. On réfléchit alors sur les sources à utiliser et sur les informations à retenir. On construit
avec eux une fiche après avoir donné une fiche méthode.
Cf le manuel Fleurs d’encre 4°

Possibilité2 : leur demander de ne retenir que dix dates importantes (travail d’argumentation à l’oral)
Possibilité3 : le jeu des questions et des réponses ;
Et il y en a bien d’autres…

Point essentiel : interdire de prendre un doc internet sans qu’il ait été travaillé d’une manière ou
d’une autre.

Autre idée : nécessité de faire de l’histoire littéraire au collège. On peut commencer avec les élèves
une frise chronologique qu’ils complèteront tout au long de l’année. (+ indication de la notion de
mouvement)

SEANCE 10 : La chute de la nouvelle et l’esthétique de la nouvelle

Définir avec les élèves les différentes caractéristiques de la nouvelle. Préciser que toutes les
nouvelles ne comportent pas une chute mais que c’est cependant assez souvent le cas.

Les élèves doivent être actifs et proposer une définition de la nouvelle à partir de ce qu’ils ont
étudié :
- Récit bref
- Une construction dramatique : la nouvelle est centrée sur un unique événement. Son sujet
est restreint (les événements s’enchaînent plus rapidement que dans un roman)
- Lorsque la fin de la nouvelle est inattendue, elle est appelée chute
- Le cadre spatio-temporel est aussi restreint (très peu de détails et de description)
- Peu de personnages
- Il existe des nouvelles policières, fantastiques, de science-fiction et réalistes comme pour
La Parure
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On peut parler aux élèves du mouvement artistique du réalisme (leur expliquer ce qu’est un
mouvement littéraire en s’aidant des mouvements en peinture)
Ne pas compliquer en parlant du naturalisme, les nuances seraient trop subtiles.
Prolongement possible : étude d’une œuvre picturale réaliste

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