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Interprétation Démosthène 1ère Philippiques

Introduction :

Le document soumis à notre analyse est une Harangue de Démosthène. Celui est nommé la première
Philippique. Il s’agit là d’un document public, un discours politique que Démosthène prononce à
l’assemblé vers la fin des années 351 av. J-C. Les Harangues de Démosthène porte plus
particulièrement sur la politique extérieure d’Athènes menacé par la Macédoine en pleine expansion
sous l’impulsion de Philippe II.

Bien qu’en guerre depuis -357, Démosthène se focalise durant les premières années de règne de
Philippe de Macédoine (acclamé roi par ses troupes en -359), Démosthène se concentrera d’abord
sur d’autres cités grecques et la Perse, contre qui il prononce un discours en -355.

Mais est Athènes est de plus en plus menacée par l’avancement de Philippe II et sortant de la Guerre
des Alliés, Athènes dût reconnaitre l’indépendance des cités de Chios, Cos, Byzance et Rhodes. Il
nous est donc assez facile de dégager le contexte de lecture de ce discours de Démosthène, la cité
athénienne se voit affaiblit, et dans le même temps le roi Philippe II en a profité pour élargir son
empire et se lier d’amitié avec des cités grecques comme ce fut le cas avec les Olynthiens en 357.
Suite aux victoires qu’il obtient face aux autres cités grecs, il s’empare d’Amphipolis et de Pydna en -
357 et conclu une alliance avec les Chalcidiens, prend Potidée en -356 et Méthone en -354 et s’est
étendue en Thrace en -352, période à laquelle les Athéniens prennent vraiment Philippe II pour une
menace.

Néanmoins, un orateur décide qu’il est temps d’agir militairement contre Philippe II, Démosthène,
orateur athénien attique qui a multiples reprises à déjà vu juste dans ses positions militaire en faveur
de l’intérêt athénien d’équilibre des forces, par exemple vis-à-vis de l’invasion spartiate de
Mégalopolis, grâce à une position militaire offensive.

Mais Démosthène est un orateur qui a été de multiples fois écouté trop tard, comme lors de ses 2
discours « Pour les Mégalopolitains » et « Pour la Liberté des Rhodiens ». Démosthène, considérant
Philippe II de Macédoine comme une menace pour Athènes depuis sa mainmise sur la Thessalie suite
à son élection en tant que chef militaire(Archon), va mener dès -352 une campagne contre Philippe II
qu’il décrit comme un oppresseur du peuple thessalien, bien que ce peuple ne se plaigne pas de
l’élection de Philippe II en tant que chef, afin de gagner du soutien en faveur de sa vision militaire
offensive. Les Philippiques, dont le 1er discours du nom est prononcé en -351, sont ainsi une série de
texte ayant pour but de convaincre les citoyens athéniens de décider d’une action militaire concrète
contre Philippe II, nous pouvons ainsi nous poser la question :

Comment Démosthène a construit son discours afin de démontrer le bien-fondé de sa politique en


faveur d’une Athènes agressive militairement ?

Nous verrons dans une première partie les éléments du discours appelant les athéniens à sortir de
leur torpeur, nous aborderont dans une seconde partie la propagande anti macédonienne mise en
place par Démosthène dans son discours et nous finirons en troisième partie en abordant le plan
militaire qui permettrait d’affronter Philippe II selon Démosthène.
I) Un discours pour sortir les Athéniens de leur torpeur  :

a) Critique du système politique athénien

Lignes 1-4 : Annonce la suite de son discours, demande explicitement aux athéniens de revoir leur
position vis-à-vis de la guerre avec Philippe II, critique de l’importance prise par les débats politiques
et les belles paroles plutôt que le respect des alliances et les actions militaires : « vous voterez ce qui
vous semblera bon pour ne pas faire à Philippe une guerre de décrets et de lettres seulement, mais
une guerre en action. »

Lignes 5-14 : Critique athéniens qui doivent s’adapter car Philippe II agit beaucoup + vite que les
athéniens prennent à décider et Philippe utilise une stratégie basé sur une connaissance des vents
saisonniers afin d’éviter une intervention athénienne= Philippe fait preuve de stratégie militaire à
l’encontre des alliés d’Athènes, peut-être pour affaiblir la ville tandis que les citoyens débattent.
Souligne connaissance stratégie de l’adversaire qu’a Démosthène= permet de justifier la suite
militaire de son discours en montrant qu’il a des connaissances sur le sujet= ce que Démosthène fait
le début de la 1ère Philippique.

Ligne 45-47 : Critique du système athénien encore 1 fois présenté comme mettant trop de temps
pour prendre une décision de par le temps pris par les discussions.

Opposé face idée de vitesse d’action de Philippe II :

Lignes 65-70 : Ici Démosthène critique le fait qu’Athènes laisse ses décisions militaires reposer sur
des rumeurs « Une nouvelle nous arrive »= qui ne sont pas des informations sûres qui peuvent en
plus venir de l’ennemi afin de pousser Athènes à prendre une mauvaise décision et se jeter dans un
piège, il continue ensuite sa critique, en utilisant un registre légèrement humoristique le manque de
préparation, l’improvisation et les discussions faisant traîner les décisions militaires et expliquant le
retard des troupes athéniennes pour venir à la rescousse de leurs alliés lors d’attaques des
Macédoniens du fait de l’absence d’armée permanente, il faut mobiliser les troupes, recruter des
mercenaires, élire un stratège, y allouer des fonds, les déplacer d’Athènes vers la bataille.

Triérarques = Responsable des trières (bateaux de guerre utilisant déplacement troupes et conflit en
mer)

b) Les fêtes religieuses, quand le divertissement est mieux organisé que la Guerre :

Lignes 47-58 : Critique Athéniens qui donnent plus d’importance, d’attention, d’argent et de
préparatifs à l’organisation des fêtes religieuses (Panthénées et Dionysies) qui sont toujours célébrer
à la date choisi plutôt que les expéditions militaires= fait référence à Pagases, port Thessalien
conquis par Philippe et empêchant le débarquement après l’arrivée trop tardive de la flotte
athénienne venue en aider Phère et Phocidiens.

Dionysies= Fête en honneur du dieu Dionysos particulièrement suivies à Athènes.

Panthénées= Fête dédié à Athéna Polias (Polias = Poliade= « protectrice de la cité »).

Pagases= Conquise en -352 par Philippe II de Macédoine.


Potidée = ancienne ville Grèce Antique détruite en -356 par Philippe II de Macédoine après soit
chassé habitants soit mis en esclavage puis donné territoire cité aux Olynthiens (peuple d’à côté).

Méthone= Ville alliée d’Athènes, assiégé, pillée et conquise par Philippe II de Macédoine en -354.

Potidée, Méthone= appartenait aux Athéniens précédemment.

Lignes 58-65 : Décèle une pointe d’ironie dans le discours de Démosthène concernant la force
d’Athènes= son système judiciaire et son organisation de la vie civile à travers la loi et des textes
votés délimitant une fête ou une procession religieuse comme devant durée tant de jours à partir
d’un jour précis jusqu’à un autre jour précis.

Alors que le domaine militaire athénien est décrit par Démosthène comme étant « désordonné, sans
contrôle et reposant sur l’improvisation ».

Chorège : Responsable recrutement chœur dramatique/lyrique et figurants spectacles de théâtre, les


entraînent, payent leurs costumes etc…

Gymnasiarque : A Athènes= responsable des courses de flambeaux lors des processions religieuses.

Le domaine de la culture= mieux organisé que le domaine de la guerre hors Athènes à en ce moment
besoin d’organisé le domaine militaire/guerrier car conflit avec Macédoine.

II)Propagande anti-macédonien

a) Philippe II, un « barbare » selon Démosthène qui ne respecte pas la loi

Lignes 36(vers 34)-47: Démosthène continue son explication des bienfaits de cette armée
permanente dans le contexte de la guerre face à la Macédoine en expliquant que cette armée
priverait Philippe du « meilleur de ses revenus » obtenus grâce au pillage des bateaux et cités alliés à
Athènes car l’armée permanente athénienne le découragerait ou l’en empêcherait militairement.

Lignes 76-78 : Philippe encourage ville alliée Athènes à se soulever contre eux.

b) Philippe II, un « barbare » selon Démosthène qui ne respecte pas le sacré

Ligne 36-37 :

Galère sacrée= Athènes avait même deux trières sacrées, « la Paralienne » et « la Salaminienne »:
elles étaient chargées de transmettre au-delà de l'Attique des messages dans les délais les plus
courts, de transporter les chargés de mission, les ambassadeurs ou les prévenus qui devaient être
jugés à Athènes. Transporté les « théores » = envoyé officiel d'une cité pour accomplir une mission à
caractère religieux, comme recueillir un oracle ou offrir un sacrifice.

À Athènes, les théores étaient chargés de conduire des ambassades religieuses, en particulier pour
consulter l'oracle de Delphes ou lors des concours sportifs.

III) Une politique militaire agressive afin de rendre à Athènes sa position de puissance politique
et militaire en Grèce :
a) Un plan militaire pour triompher de Philippe

Lignes 15-18 : Pour Démosthène, vu que les macédoniens agissent beaucoup plus vites pour attaquer
alliés et avant-postes athéniens afin de les piller, les expéditions de secours envoyés par Athènes
mettent trop de temps car éloignés et doivent être votés, il faut élire les chefs, allouer des fonds
etc…., donc pour Démosthène le meilleur moyen de pallier à ce problème est de fonder une armée
permanente toujours prête grâce à un stationnement répartie entre Athènes, les avants postes et
près des cités alliées aux Athéniens. Qui plus est, Démosthène insiste sur « Athéniens » car ils
souhaitent que cette armée soit constituée de citoyens et non uniquement de mercenaires ou de
métèques/esclaves = Les citoyens athéniens sont les + aptes à défendre la Cité qui leurs offres leurs
privilèges et en + citoyens + riches donc mieux équipés, pourront garder à l’œil les troupes
« étrangères » et leur commandant(s) afin de s’assurer qu’ils ne désertent pas, qu’ils ne rejoignent
pas d’autres cités et qu’ils se battent pour les intérêts d’Athènes.

b) Mise en place et organisation du plan militaire

Lignes 18-24

De plus, les îles de Lemnos Thasos et Skiathos = en + de permettre des interventions rapides face à
Philippe en partant de ces ports, permet de réduire les coûts de l’entretien de l’armée car ports donc
denrées et présence de blé en quantité = permet de rendre plus tolérable chez les citoyens l’idée de
création d’une armée permanente= coûtera – cher à la ville.

Lignes 25-36 : Sur la question de l’organisation légale de l’armée : Démosthène est quand même
réaliste vis-à-vis des défis que pose la constitution d’une armée permanente, outre les dépenses, il y
a aussi possibilité de coups d’états par le ou les responsables de cette armée, Démosthène propose
donc que si l’armée est constituée une loi lui interdise d’être ou de s’impliquer elle-même dans des
domaines autres que la guerre, de tenir le stratège (responsable de l’armée) responsable de ses actes
et pouvant être jugé pour et les donateurs (ce qui ont donné les fonds permettant le développement
et le maintien de cette armée hypothétique) contrôleraient toujours leurs fonds investis.

Conclusion : Comme nous l’avons montré par notre développement, ce discours a pour but premier
de réveiller les athéniens afin de mener le conflit contre Philippe pour rendre à Athènes sa puissance
militaire à travers des procédés de discours politique qui sont : la critique du système athénien qui
restreint le but de Démosthène, une propagande anti macédonienne et la preuve d’une
connaissance militaire et d’une réflexion poussée afin de mener une guerre qui permettrait la
victoire Athénienne lui permettant ainsi de justifier sa prise de parole. Néanmoins ce discours n’a pas
permis l’intervention d’Athènes contre Philippe car aucune armée n’est composée et Démosthène
reste le représentant d’un camp belliciste en minorité dans l’assemblée Athénienne au moment où il
prononce ce discours ce qui permet donc à Philippe prend la ville d’Olynthe, allié d’Athènes et
dernier rempart entre Athènes et la Macédoine. Cette conquête par Philippe II continue ainsi
d’affaiblir Athènes à travers la nouvelle perte d’un de ses alliés et cela mènera comme on le sait à la
défaite d’Athènes et des autres cités de la Grèce centrale et le début de l’hégémonie macédonienne.

Il faut aussi nuancer la position de Démosthène qui bien qu’il voit vraiment Philippe II comme une
menace pour Athènes, reste un politicien, son opposition à la tenue de fêtes religieuses fastueuses
comme présenté dans le discours trouve sa raison dans une loi mise en place par l’ennemi de
Démosthène, Eubule, qui a redirigé tous les excédents économiques de la ville vers les fêtes
religieuses, les politiques de constructions publiques et les aides aux pauvres alors que ces excédents
étaient auparavant partagé entre le budget militaire et le budget « social ».

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