24/10/2022

Techniques de Conception & Architecture des amplificateurs

Techniques de Conception & Architecture des amplificateurs

Dans les chaînes d’émission-réception radiofréquences et micro-ondes, les amplificateurs occupent une place
importante.

Leurs caractéristiques et leurs régimes de fonctionnement dépendent des performances attendues en émission ou en
réception.

On peut donc appliquer aux amplificateurs une double classification:

● Classification par type d’application;
● Classification par largeur de la bande de fréquences.

Les techniques de conception et topologies d’amplificateurs varient selon ces critères.

Il est possible de classer les amplificateurs selon trois catégories:

● Amplificateur fonctionnant en régime linéaire et à fort gain;
● Amplificateur fonctionnant en régime linéaire et à faible bruit;
● Amplificateur de puissance fonctionnant en régime non linéaire.

À cette classification peut s’ajouter une seconde classification, dépendant de la bande de

fonctionnement:
● Amplificateur bande étroite : 10 à 15 % de largeur de bande autour de la fréquence centrale;
● Amplificateur large bande : de 15 % à une octave de largeur de bande;
● Amplificateur ultra-large bande: plusieurs octaves de largeur de bande.
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• Considérations générales:

• Conception pour un gain maximum : l'adaptation est faite au conjuguée des charges, pour un
transfert maximal de puissance;

• Conception pour un gain spécifique : l'adaptation est faite à un gain plus faible que le maximum,
pour améliorer la largeur de bande;

• Conception pour faible bruit : l'adaptation est faite pour minimiser le bruit ; on réduit le bruit au
dépend du gain.

Étude de la stabilité d’un amplificateur

1. Adaptation simultanée
Nous avons vu précédemment que dans le cas d’un quadripôle linéaire unilatéral, il était possible de
déterminer son gain transducique par:

Ce gain est maximum quand les adaptations en entrée et en sortie sont parfaites:

Dans le cas où le dispositif ne peut être considéré comme unilatéral (S12 # 0), les conditions
d’adaptation en entrée et en sortie permettant d’obtenir le gain maximum sont plus complexes.
L’adaptation conjuguée sera obtenue si:

Adaptation conjuguée réelle.

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Afin d’obtenir une adaptation conjuguée simultanée, les deux conditions précédentes doivent être
satisfaites simultanément, d’où:

En développant:

Les solutions de l’équation du second degré sont:

On obtiendra les solutions, pour les coefficients de réflexion en sortie, par permutation d’indice.

Le signe - est utilisé lorsque B1 (ou B2) est positif et le signe + lorsque B1 (ou B2) est négatif.

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2. Facteur de stabilité
En développant un peu les équations précédentes et en particulier en calculant les termes B12 −4|C1|2, et
B22 −4|C2|2, on peut montrer leur égalité sous la forme B12 −4|C1|2 = B22 −4|C2|2 = 4(K2−1)|S12S21|2.
avec

où K est un nombre réel appelé Facteur de Stabilité de Rollet. Il est caractéristique d’un quadripôle
et même invariant pour un quadripôle donné.
Nous allons maintenant discuter la stabilité en fonction de sa valeur.

Rappelons ici que pour assurer la stabilité, les impédances que l’on doit présenter à notre quadripôle
sont à partie réelle positive, alors |Γ1| ≤ 1 et |Γ2| ≤ 1.

Distinguons successivement plusieurs cas suivant la valeur de K:

● |K| = 1. Alors on a de façon évidente B12 = 4|C1|2 et B22 = 4|C2|2.
Si l’on reporte ces égalités dans le calcul des coefficients de réflexion Γ1 et Γ2, alors cela conduit à
|Γ1| = |Γ2| = 1, soit à une impossibilité pratique de l’adaptation simultanée. Pas d’adaptation possible
du transistor.
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● |K| > 1.
Premier cas : K > 1
Si l’on explicite les solutions trouvées pour l’adaptation, il vient:

alors on montre aisément que |Γ1′||Γ1"| = |Γ2′||Γ2"| = 1.

Ce résultat essentiel signifie que l’on trouvera toujours un couple de solutions, soit (Γ1′, Γ2′), soit (Γ1",
Γ2"), correspondant à des coefficients de réflexions réalistes dont le module sera inférieur à 1. En fait
c’est la valeur du module du déterminant qui doit alors nous guider sur le choix du jeu de coefficients
de réflexion.
Si |Δ|<1, alors on doit choisir (Γ1′, Γ2′) car B1 > 0 et B2 > 0, l’amplificateur est dans ce cas
Inconditionnellement Stable, c’est la situation la plus favorable.
Si |Δ|>1, la stabilité est conditionnelle, mais l’amplificateur est toujours adaptable simultanément, il
est Conditionnellement Stable mais on sait que le couple de coefficients de réflexions à retenir est
alors (Γ1", Γ2") car B1 < 0 et B2 < 0.
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On montre dans ce cas, avec plus ou moins de difficulté, que le Gain Transducique correspondant à
ces deux adaptations se calcule par:

ce gain étant le meilleur gain possible pour le quadripôle.

Second cas : K < −1
Dans ce cas on peut montrer qu’il faut choisir soit le couple (Γ1′, Γ2"), soit le couple (Γ1", Γ2′). Le
transistor n’est donc pas adaptable simultanément. Il est Naturellement Instable et donc inutilisable
en tant qu’amplificateur.
● |K| < 1. Alors on a nécessairement B12 −4|C1|2 < 0 et B22 −4|C2|2 < 0.
Il en découle que |Γ1′| = |Γ1"| = |Γ2′| = |Γ2"| = 1, l’adaptation est donc impossible. L’amplificateur
reste cependant Conditionnellement Stable et dans ce cas il faut tracer les Cercles de Stabilité pour
trouver des compromis graphiques.

Résumé :
Le quadripôle sera inconditionnellement stable si:
K > 1 et B1 > 0, B2 > 0 (condition équivalente à |Δ| <1).

Le quadripôle sera inconditionnellement instable si:

K<0 et |Δ| >1.
La stabilité sera conditionnelle et nécessitera le tracé des cercles de stabilité en entrée et en sortie si:

K > 1 et |Δ| > 1 ou si K < 1 et |Δ| < 1.

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3. Cercles de stabilité
L’étude des critères de stabilité est très importante dans la conception d’un amplificateur RF ou
micro-ondes. Comme tout système physique présentant du gain, un amplificateur peut être à l’origine d’une
instabilité.
La stabilité d’un système peut être définie d’une manière générale comme sa tendance à s’opposer aux perturbations
extérieures.
Un quadripôle actif de type amplificateur sera dit inconditionnellement stable, si la partie réelle de l’impédance
d’entrée et de sortie reste positive pour toutes les impédances de charge et de source.

Pour étudier tous les cas de la stabilité du quadripôle, nous allons étudier l’influence de Z2 sur
l’impédance d’entrée Zin (ou de Г2 sur Гin).
De la même façon, on étudiera l’influence de la charge d’entrée sur l’impédance de sortie.
Cela permettra d’étudier la stabilité en entrée et en sortie du quadripôle.

La limite de stabilité est donnée par:

Recherchons donc le lieu des impédances de sortie (ou coefficient de réflexion) qui vérifient cette
condition. 11

En développant, puis en élevant l’équation au carré, on obtient l’équation d’un cercle dans le plan
complexe:

Ce cercle correspond le lieu des coefficients de réflexion de sortie (Г2) qui donnent la limite de
stabilité en entrée.
Les coordonnées du rayon et du centre de ce cercle sont:

De la même façon, on obtient le lieu des coefficients de réflexion d’entrée (Г1) qui donnent la limite
de stabilité en sortie.
Les coordonnées du rayon et du centre de ce second cercle sont:

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Zones de stabilité dans les plans d’entrée et de sortie

Les deux figures ci-après présentent ces zones de stabilité, à travers le tracé des cercles de stabilité.

Zones de stabilité dans le plan d’entrée. Zones de stabilité dans le plan de sortie.

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Exemple 1
On considère un transistor dont les paramètres S à 6 GHz sont:

Afin d’étudier la stabilité du composant, on calcule Δ et K.

Par conséquent, ce transistor est inconditionnellement stable.

Exemple 2
Soit un transistor ayant les paramètres suivants à 2 GHz:

On détermine Δ et K.
le transistor est donc conditionnellement stable.
Il faut déterminer les cercles de stabilité en entrée et en sortie à la fréquence de fonctionnement choisie.
On obtient:

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Cela permet sur l’abaque de Smith de déterminer les zones d’instabilité.
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Amélioration de la stabilité
Comment améliorer la stabilité?

● On peut seulement donner des directives générales, puisque chaque circuit est différent.

● De façon générale, il faut réduire le gain pour augmenter la stabilité, ce qui implique un certain
compromis à faire.

● On utilise une résistance en série ou en parallèle à l'entrée et/ou à la sortie pour stabiliser le
transistor.
◘ Si les cercles de stabilité sont du côté des faibles résistances, on utilise une résistance en série.
◘ Si les cercles de stabilité sont du côté des hautes résistances, on utilise une résistance en
parallèle.
● Généralement, il est suffisant de stabiliser à l'entrée. Cependant, ceci augmente le bruit de
l'amplificateur. Stabiliser à la sortie aura moins d'impact sur le bruit.

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Exemple :
Ajouter une résistance en série dont
la valeur est déterminée par le
cercle qui est tangent au cercle de
stabilité, ou
Ajouter une résistance en parallèle,
déterminée par le cercle de
conductance qui est tangent.

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Comment réduire l'effet des résistances sur le gain ?

● Résistances en série : On ajoute un condensateur en parallèle, qui produit une faible
impédance à la fréquence d'intérêt.

● Résistances en parallèle : On ajoute un condensateur entre la résistance et GND, ce qui

empêche le DC de s’échapper par cette résistance. Le condensateur doit avoir une faible
impédance à la fréquence d'intérêt.

● Ajouter une inductance à la source du transistor :

◘ Utiliser une inductance;
◘ Utiliser une ligne de transmission terminée par un court-circuit.

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Cercles à gain constant

Considérons un modèle unilatéralisé du composant constituant le quadripôle actif.
On a montré précédemment que dans ce cas:

On peut donc considérer ce gain comme le produit de trois termes:

G1 représente la contribution du réseau d’adaptation d’entrée et G2 la contribution du réseau

d’adaptation de sortie sur le gain global.

Les cercles à gain constant seront utilisés pour connaître le lieu des coefficients de réflexion Г1
(respectivement Г2) qui permettront d’obtenir un gain G1 constant correspondant à la contribution du
réseau d’adaptation (respectivement G2 pour le réseau de sortie).

Il faut donc résoudre l’équation:

On obtient une équation de cercle dans le plan complexe:

dont les coordonnées du rayon et du centre sont:

, 18
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Il s’agit en fait d’un faisceau de cercles paramétrés par G1 : ce sont les cercles à gain constant dans
le plan d’entrée.
Par permutation d’indice, on peut déterminer les équations des cercles à gain constant dans le plan
de sortie (figure ci-après).

Exemple de tracé de cercle à gain constant dans le plan d’entrée (transistor unilatéral). 19

Topologies d’amplificateurs et applications

La topologie la plus simple est celle de l’amplificateur à un étage (figure ci-dessous).
Elle est également appelée « structure à désadaptation progressive ».
Cette structure d’amplificateur ne permettra pas d’obtenir de bonnes performances d’adaptation en
entrée et en sortie sur une largeur de bande importante.
Elle est utilisée pour l’amplification à fort gain, faible bruit, ou de puissance, selon le composant choisi
et selon le type d’adaptation réalisée.

Une évolution de cette topologie est l’amplificateur à deux étages (figure ci-après).

L’intérêt est l’obtention d’un gain plus élevé.

Dans le principe, il s’agit de la mise en série de deux amplificateurs élémentaires.
Mais l’intérêt essentiel réside dans l’inter-étage, qui doit être conçu sur un principe d’adaptation
conjuguée entre la sortie du premier composant et l’entrée du second, sans passage par une adaptation
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intermédiaire sur 50 Ω.
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L’amplificateur équilibré est constitué de deux amplificateurs élémentaires ou de deux amplificateurs

multi-étages placés entre diviseur et combineur de puissance (figure ci-après).
L’intérêt essentiel est la sommation de puissance en sortie.

Amplificateur équilibré.
Amplificateur à contre-réaction: l’intérêt de la topologie d’amplificateur à contre-réaction est d’élargir
la bande de fonctionnement, le produit gain x bande restant constant (figure).

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Amplificateur à contre-réaction.

La topologie à adaptation active permet, selon le dimensionnement des étages source commune en
entrée et drain commun en sortie, d’obtenir un fonctionnement large bande (figure ci-après).

Amplificateur à adaptation active.

La topologie d’amplificateur distribué permet d’obtenir des fonctionnements large bande (figure).

Amplificateur distribué.

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