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CHAPITRE 2.

CHAMP D’INVESTIGATION
Troisième question : « Sur quoi porte l’audit ? ».

L’audit comptable et financier porte sur les informations financières diffusées par les
entreprises. Cette partie définit ce que l’on entend par information financière et rappelle
suivant quelles règles elle doit être élaborée. Elle pose les limites et le cadre dans lequel va
se dérouler la mission d’audit.

SECTION 1. L’INFORMATION COMPTABLE ET FINANCIÈRE


L’information comptable et financière prend la forme d’un ensemble d’états et d’éléments «
publiés » (communiqués au public ou remis à ceux qui en sont destinataires) par une
entreprise, en particulier, ses comptes annuels ou intermédiaires (sociaux et consolidés),
des rapports et communications prévus, sur son patrimoine, ses résultats et sur sa situation
à la fin de la période concernée ; ou, de manière non récurrente, sur les opérations au titre
desquelles elle est tenue de diffuser des informations prévues, de faire état des événements
et faits marquants, etc. Il s’agit donc d’éléments narratifs et d’éléments chiffrés, dont la
présence, le contenu et la présentation sont régis par une réglementation spécifique.

Si les comptes annuels sociaux ou consolidés (bilan, compte de résultat et annexe) sont la
cible principale de l’audit, bien d’autres documents sont concernés notamment le rapport de
gestion.

L’information financière et comptable forme un tout. Ce tout, composite, s’apprécie, à la fois,


document par document, et, aussi, globalement, les documents étant pris dans leur
ensemble. D’où l’intérêt pratique et l’importance particulière de la cohérence, de la
vraisemblance et de la pertinence du contenu, de l’exhaustivité du jeu de documents, et de
la qualité de présentation de chacun dans le respect des règles de présentation qui lui sont
applicables.

La présence simultanée de tous les documents constituant cet ensemble, la précision du


contenu de chacun, la présence de rubriques requises, la mention explicite de faits ou
d’événements particuliers ou de l’absence de tels faits ou événements, sont autant d’aspects
substantiels et essentiels, au même titre que le délai et les conditions de mise à la
disposition des destinataires prévus par les textes.

L’élaboration de l’information comptable et financière présentée est issue :

– d’un processus de collecte, de saisie et de traitement des données nécessaires à


cette information au fil des événements opérationnels. Ce processus dépend, du milieu
économique, des conditions d’exploitation de l’activité ainsi que du fonctionnement et de
l’organisation interne de l’entreprise ;

– et d’un processus d’élaboration et de présentation des états financiers qui tient


compte de la réglementation et de l’appréciation (sur la forme, et sur le fond) des
informations à publier, que fera chaque entreprise, notamment en ce qui concerne la
présentation et le contenu de l’annexe.
SECTION 2. LES RÉFÉRENTIELS COMPTABLES
I. LE CONTENU D’UN RÉFÉRENTIEL COMPTABLE
Ces informations financières sont élaborées en application d’un référentiel comptable qui
définit :

– Les principes de base qui sous-tendent l’ensemble des règles ;

– Les règles d’évaluation qui définissent les modalités de valorisation des différents
éléments de la comptabilité ;

– Les règles de comptabilisation qui précisent, en particulier, quand et sur quels


critères un élément peut ou doit être comptabilisé ;

– Les règles de présentation qui indiquent la forme et le contenu des comptes annuels
et des états de synthèse.

II. LE CADRE CONCEPTUEL


Un cadre conceptuel est l’ensemble des éléments fondamentaux retenus qui permettent
d’orienter et de définir tous les composants d’une activité. Toutes les normes d’application
doivent être conformes au cadre conceptuel. Il sert de référence pour les évolutions futures.

Le cadre conceptuel est un élément utile pour toutes les personnes concernées quelles que
soient leurs compétences professionnelles. C’est un élément d’autant plus important dans un
contexte international, où suivant les origines géographiques et les cultures, les mêmes mots
ne recouvrent pas toujours les mêmes réalités.

En matière de normalisation comptable, le SYSCOHADA a défini un cadre conceptuel qui


regroupe les principes de bases, les principales définitions, les choix retenus en matière de
règles d’évaluation et de comptabilisation.

III. LE RÉFÉRENTIEL SYSCOHADA


Pour les entités devant se conformer à la réglementation de la zone OHADA, le référentiel
comptable comprend plusieurs documents :

– L’acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière et Système


Comptable OHADA (AUDCIF).

– Nouveau système comptable OHADA composé de deux parties :

 Plan comptable général OHADA (PCGO)


 Dispositif comptable relatif aux comptes consolidés et aux comptes combinés.

– Guide d’application du SYSCOHADA

– Guide d’application IFRS

Le plan comptable général OHADA est structuré de la façon suivante

Titre V – Cadre conceptuel


Titre VI – Définitions des termes

Titre VII – Structure, contenu et fonctionnement des comptes

Titre VIII – Opérations et problèmes spécifiques

Titre IX – Présentations des états financiers annuels du système normal

Titre X – Présentations des états financiers annuels du système minimal de trésorerie

Titre XI – Nomenclatures

Un audit qui porte sur des comptes annuels d’une société devra s’assurer que les comptes
ont été établis en application du plan comptable général. Il devra donc s’assurer que les
principes sont bien appliqués, que les règles de comptabilisation et d’évaluation sont
respectées et que la présentation est conforme aux modèles prévus.

IV. LE RÉFÉRENTIEL INTERNATIONAL


Les entités dont les titres sont inscrits à une bourse de valeurs et celles qui sollicitent un
financement dans le cadre d’un appel public à l’épargne doivent établir et présenter les états
financiers annuels selon les normes internationales d’informations financières, appelées
normes IFRS, en sus des états financiers SYSCOHADA.

Les normes comptables internationales visées sont celles publiées par l’IASB. Il s’agit des
normes IAS (International Accounting Standards) en vigueur, publiées entre 1973 et 2000,
des normes IFRS (International Financial Reporting Standards) publiées depuis 2001 ainsi
que de toutes les interprétations qui y sont rattachées (SIC et IFRIC).

SECTION 3. LES ACTEURS DE LA NORMALISATION COMPTABLE


I. La CNC-OHADA
Créée par le Règlement n°002/2009/CM/OHADA portant création, organisation et
fonctionnement, la Commission de Normalisation Comptable de l’OHADA, dénommée CNC-
OHADA est un organe chargé d’assister l’OHADA dans l’élaboration, l’interprétation,
l’harmonisation et l’actualisation des normes comptables dans les Etats Parties.

La CNC-OHADA assure la coordination et la synthèse des recherches théoriques et


méthodologiques relatives à la normalisation et à l’application des règles comptables. A ce
titre, la CNC-OHADA est chargée notamment :

 d’élaborer tout projet de réformes des règles comptables ;


 d’élaborer des projets de mise à jour permanente du système comptable, en fonction
de l’évolution juridique, économique et financière internationale ;
 de suivre et de veiller à la mise en application du système comptable OHADA dans
les Etats Parties ;
 de susciter la mise en œuvre de l’harmonisation des liasses fiscales dans les Etats
Parties ;
 d’élaborer des projets de normes comptables sectorielles.
II. INTERPRÉTATIONS DES NORMES COMPTABLES PAR LES PROFESSIONNELS
De par la nature de leurs travaux, les commissaires aux comptes doivent souvent se
prononcer sur les interprétations des règles comptables par les entités contrôlées. Ils doivent
alors dire qu’elle est la « bonne » interprétation et la « bonne » application des textes. Il est
donc important qu’ils se tiennent informés des travaux du CNC-OHADA et de l’esprit de ces
travaux, des erreurs d’interprétation pouvant avoir des conséquences financières non
négligeables pour les entités contrôlées.

Il en est de même pour le contrôle des comptes consolidés des sociétés devant appliquer les
normes internationales.

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