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ETUDE MONOGRAPHIQUE
LA RESTAURATION
E.M.
03-05
Avril 2005
SOMMAIRE
Introduction……………………………………………………………………………………4
1. GENERALITES………………………………………………………………………………6
2. ASPECTS REGLEMENTAIRES……………………………………………………..…..12
4. REGIME FISCAL…………………………………………………………………..……..21
5. CONTRÔLE FISCAL……………………………………………………………….…….26
2
5.2.1. Les principales caractéristiques des restaurants………………………....28
5.2.2. Les moyens de production………………………………………………………..30
5.2.3. Les conditions d’exploitation……………………………………………………..31
7. ANNEXES………………………………………………………………………………....79
3
Introduction
1
A Marrakech, ville touristique, les ouvertures de restaurants de haut standing ont atteint 40
établissements durant l’année 2003, et 50 au cours de l’année 2004.
2
On note l’implantation sur le marché marocain de nouvelles sociétés (Sodesxho,..) à côté de
celles déjà existantes (Eurest et M.V restauration et services)
3
Ce type de restaurant répond mieux aux exigences de la journée continue sur le lieu de
travail et aux exigences de rendement et de productivité.
4
Dans une deuxième partie, l’analyse s’attachera à présenter le contrôle fiscal du
secteur à travers l’examen d’un échantillon de dossiers de restaurateurs. Cet examen
portera, dans un premier temps, sur l’analyse des principales caractéristiques des
entreprises opérant dans le secteur (les moyens humains et matériels mis en oeuvre,
les charges d’exploitation spécifiques à l’activité et les résultats déclarés,..). Il s’en
suivra une analyse des vérifications opérées dans le secteur qui ressortira
l’organisation comptable, les irrégularités et autres fraudes relevées dans le secteur
ainsi que les décisions de la C.N.R.F se rapportant aux chefs de redressements
spécifiques à l’activité et notifiés par l’administration à l’occasion du contrôle fiscal sur
place.
5
1. GENERALITES
4
La nomenclature marocaine des activités (NMA), approuvée par le décret n° 2-97-876 du 05
janvier 1999, a remplacé celle de 1965. Elle est élaborée principalement en vue de faciliter
l’organisation de l’information économique et sociale; sa finalité est donc essentiellement
statistique. L’article 2 du décret précité stipule en effet que : « toutes les classifications et
toutes les statistiques concernant l’activité économique doivent être établies conformément à
cette activité ».
6
-les activités des traiteurs et des organisateurs de réceptions ;
-les activités des cantines et des restaurants d’entreprises ;
-les activités des restaurants universitaires.
7
rendent cette tâche délicate d’autant plus que la plupart des établissements de
restauration en exercice ne sont pas classés 5.
A coté de la restauration classique à la carte dont le marché est dominé par des
restaurants proposant généralement des spécialités diverses : marocaine, française,
espagnole, juive, asiatique, italienne, vietnamienne, on assiste ces dernières années à
l’émergence de nouveaux concepts de restauration tels que la restauration rapide et la
restauration collective.
Ces deux concepts ont été introduits sur le marché marocain par de grandes
chaînes internationales spécialisées en la matière.
La restauration classique sert une variété de clients; elle excelle dans le service,
la préparation des plats et le contrôle de l’inventaire du fait de la complexité des
menus.
-Absence de service,
-Nourriture assemblée sur place, avec des produits surgelés, réchauffés,
-Portions normalisées et strictement calibrées,
-Absence de vaisselle et de couverts,
-Stocks contrôlés de très près pour réduire les pertes au minimum,
-Main-d’œuvre sans qualification particulière,
-Prestations assurées en continu de 10h à 1h ou 2h du matin.
5
Le classement des restaurants se fait conformément aux normes établies par la Loi n° 61-
00 portant statut des établissements touristiques et son décret d’application n° 2-02-640 du 9
octobre 2002 et par l’Arrêté n° 1751.02 du 18 décembre 2003 fixant les normes de
classement des établissements touristiques.
8
48, elles sont implantées surtout à Casablanca (23 établissements),Rabat (15
établissements), Marrakech (2 établissements), Agadir (2 établissements), Tanger (2
établissements), Meknès (1 établissement), Fès (1 établissement), Kenitra (1
établissement).
Les enseignes recensées par l’enquête 7 sont les suivantes: Boite à Pizza,
Domino’s Pizza, Hollywood Tex Mex, Kentucky Freid Chiken, Kini’s, La Pause
Gourmande, Mc Donald’s, Pizza Hut, Quik, SFC. La même enquête a révélé la
disparition de certaines franchises de restauration rapide : Subway, Dunkin, Dount’s,
Wimpy, Dairy Queen et Télé Pizza.
Les tableaux qui suivent donnent à titre indicatif la répartition des restaurants
classés suivant l’implantation géographique, la catégorie et le nombre de couverts.
6
Il existe d’autres franchises de restauration au Maroc ; il s’agit des restaurants à thème, ils
sont au nombre de 10 et implantés uniquement à Casablanca (5 établissements) et à Rabat (5
établissements).A la différence des restaurants rapides, les restaurants à thème pratiquent
des prix relativement élevés, c’est ce qui explique leur nombre limité et leur implantation dans
deux villes seulement; il s’agit de :EL RANCHO TEX MEX, HIPPOPOTAMUS, LE
COMPTOIR DU SAUMON, LE NOTRE, MATSURI, PAUL, THAI GARDEN.
7
La même enquête a révélé la disparition de certaines franchises de restauration rapide :
Subway, Dunkin, Dount’s, Wimpy, Dairy Queen et Télé Pizza. Cet échec est attribué à
l’absence d’une bonne étude de marché pour adapter l’esprit du réseau au marché marocain
et à l’absence de la rigueur dans l’application des principes de gestion et de promotion arrêtés
par le franchiseur.
8
Les restaurants sont classés, conformément aux normes établies par la Loi n° 61-00 portant
statut des établissements touristiques, par le Décret n° 2-02-640 du 9 octobre 2002 pris pour
l’application de la loi n° 61-00 et par l’Arrêté n° 1751.02 du 18 décembre 2003 fixant les
normes de classement des établissements touristiques.
9
Ils font ressortir par ailleurs les éléments suivants :
- le nombre de restaurants classés n’excède pas 240 établissements au niveau
national malgré l’apparente abondance de l’offre;
- les restaurants classés se situent surtout dans les grandes villes et les villes à
vocation touristique ;
- les restaurants classés proposent des spécialités diverses : marocaine, française,
espagnole, juive, asiatique, italienne, vietnamienne
- 50% des restaurants classés sont rangés dans la catégorie « 1 fourchette »
- 4 restaurants seulement sont classés dans la catégorie « luxe »
- le nombre total de couverts est de 29671 dont 15034 pour la catégorie «1
Fourchette », soit un peu plus de 50%;
- le nombre de couverts par ville et par région suit naturellement le nombre
d’établissements qui y sont installés.
Répartition des restaurants classés par catégorie et par ville
VILLES 1F 9 2F 3F LUXE TOTAL
CASABLANCA 18 15 10 ---- 43
MOHAMMEDIA 3 ---- ---- ---- 3
EL JADIDA 5 4 ---- ---- 9
NADOR 3 ---- ---- ---- 3
OUJDA 2 1 --- ---- 3
RABAT 12 11 ----- ----- 23
SALE ------ 1 ------ ----- 1
SKHIRAT/TEMARA 1 1 ----- ----- 2
KENITRA 2 ----- ----- ----- 2
TETOUAN (COTE 1 5 ------ ----- 6
TETOUANAISE)
LARACHE 1 1 ----- ----- 2
TANGER 9 6 ----- ----- 15
ASILAH ----- 1 ------ ----- 1
FES 18 5 1 ----- 24
AL HOCEIMA 1 ----- ------ ----- 1
MARRAKECH 11 21 7 4 43
ESSAOUIRA 6 ----- ------ ------ 6
SAFI ------ 3 ------ ------ 3
DAKHLA 2 ----- ------ ------ 2
AGADIR 10 12 ------ ------ 22
TAN TAN 1 ----- ------ ------ 1
LAAYOUNE 1 ----- ------ ------ 1
OUARZAZATE 7 ----- 1 ------ 8
SIDI IFNI 2 ------ ----- ---- 2
ZAGORA 2 ----- ------ ------ 2
MEKNES 4 8 ------ ------ 12
TOTAL 122 95 19 4 240
9
1F : une fourchette.
10
Répartition des restaurants classes par catégorie et par nombre de couvert
Le lien étroit entre la restauration et le tourisme incite à croire que l’activité étudiée
est une activité ayant de fortes potentialités de croissance. Ceci est confirmé par les
experts internationaux. En effet, l’Organisation Mondiale du Tourisme prévoit 937
millions de touristes en 2010, contre 657 millions en 1999 (taux de croissance annuelle
3,5%).Le revenu généré par cette activité devrait alors atteindre 2000 milliards de
dollars en 2020; ce qui laisse présager l’émergence d’un tourisme de masse.
11
Les professionnels du tourisme, qui oeuvrent dans le cadre de la Fédération du
Tourisme, ont élaboré une stratégie pour le secteur touristique, dont les principaux
objectifs sont :
La politique touristique menée par les pouvoirs publics va dans le même sens. Tous
ces éléments confirment l’avenir propice du secteur touristique et partant l’avenir
prometteur de la restauration.
2. ASPECTS REGLEMENTAIRES :
Les restaurateurs sont considérés comme étant des commerçants au sens des
dispositions de l’article 6 de la loi n° 15-25 formant code de commerce. Leur activité
relève de la catégorie des prestataires de services bien que le contour des services reste
souvent imprécis : certains les définissent par exclusion (activité hors agriculture,
industrie, bâtiment et commerce), d’autres en mettent en avant le caractère immatériel
de la production (un service est détruit dès qu’il est consommé).
Toutefois, seules les rubriques présentant un intérêt particulier pour cette étude
seront abordées, à savoir :
- la réglementation des débits de boissons,
- la réglementation commerciale,
- l’hygiène et la qualité des denrées.
10
Ce décret qui se réfère à la nomenclature marocaine des activités, répartit les activités
économiques en catégories professionnelles : commerce, industrie et services.
12
par exemple), où la qualification professionnelle est de mise. Toutefois, un savoir-faire
est indispensable tant en production qu’en gestion.
L’obtention de cette autorisation est acquise suite à une demande déposée auprès
du service économique de la commune du lieu d’exercice de l’activité. Cette demande,
qui est soumise à une instruction est satisfaite après consultation d’une commission
composée de la division de l’urbanisme, du service de la protection civile, du service
vétérinaire et de la division économique et sociale. Cette commission effectue une
enquête sur le lieu d’exercice de l’activité, émet son avis et dresse un procès-verbal à
cet effet. Une copie de l’autorisation délivrée est envoyée pour exploitation aux services
administratifs concernés, au Service local des impôts, au Receveur municipal et au
Trésorier Régional.
A signaler enfin que cette autorisation concerne uniquement le service des repas
(nourriture et boisons non alcoolisées). Pour les restaurants désirant servir des boissons
alcooliques ou alcoolisées, une autre autorisation de débit de boissons est exigée.
13
Ladite loi considère, dans son article premier, l’établissement touristique comme
étant un établissement à caractère commercial, qui reçoit une clientèle de passage ou
de séjour et lui fournit, en totalité ou en partie, des prestations d’hébergement, de
restauration, de boissons et d’animation.
b) Le classement d’exploitation
Ce classement n’est pas définitif; il peut être modifié lorsque les conditions
d’exploitation d’un établissement justifient un changement de catégorie (soit dans une
catégorie supérieure, soit dans une catégorie inférieure).
A noter par ailleurs que les établissements classés sont soumis, en cours
d‘exploitation, à des contrôles périodiques, effectués par la commission régionale de
classement, tendant à s’assurer notamment de la conformité des bâtiments, des
installations techniques et de la qualité des services aux normes correspondant à la
catégorie de l’établissement. De même, ces établissements doivent être tenus dans un
état conforme aux prescriptions des règles d’hygiène, de salubrité publique et de
sécurité.
14
2.2.1.2.2. Les catégories de classement
" Luxe
" 3 Fourchettes,
" 2 Fourchettes,
" 1 Fourchette.
Les normes de classement ont trait aux repas, à la salle à manger, aux locaux
sanitaires, à la cuisine, aux équipements, au personnel, aux prestations de service, à
l’hygiène et à la sécurité.
Pour être classé dans l’une des catégories susvisées, les restaurants doivent
répondre aux normes minimales dimensionnelles, fonctionnelles et d’exploitation
annexées à l’arrêté du ministre du tourisme n° 1751.02 du 18 décembre 2003 fixant les
normes de classement des établissements touristiques.
Sont classés dans la catégorie "luxe", les restaurants de tourisme répondant aux
normes requises pour les restaurants classés dans la catégorie "3 fourchettes" et à
celles énoncées par l’arrêté n° 1751-02 du 18 décembre 2003.
15
-contracter une assurance contre les risques d’incendie, de vol des effets des
clients et de responsabilité civile;
-respecter les dispositions législatives et réglementaires en matière de prix,
d’hygiène, de travail et de santé ;
-veiller constamment au parfait état de fonctionnement de toutes les installations
de l’établissement ainsi qu’à la bonne tenue, à la moralité et à la qualification du
personnel ;
-apposer de façon apparente, à l’intérieur du restaurant, un panonceau distinctif,
agréé par l’administration indiquant la dénomination et le classement de
l’établissement délivré par la fédération nationale des restaurateurs.
A noter à cet effet que le commerce des boissons alcooliques ou alcoolisées est
réglementé par l’Arrêté du Directeur Général du Cabinet Royal n°3-177-66 du 17 juillet
1967.En vertu de l’article 5 de cet Arrêté, quiconque veut ouvrir un débit 11 de boissons
ou un casse-croûte 12 doit obtenir, au préalable, une licence délivrée par l’autorité
administrative locale après avis des services locaux de police ou de la gendarmerie
royale.
11
Par débit de boissons, l’article 3 de l’arrêté du 17 juillet 1967 entend tout établissement tel
que café, bar, restaurant, hôtel, cabaret, où sont servies et consommées sur place, à titre
principal ou accessoire, des boissons alcooliques ou alcoolisées.
12
Par casse-croûte, il entend tout établissement où du vin, de la bière et du cidre, à l’exclusion
de toute autre boisson alcoolique, sont servis accessoirement à des clients consommant des
aliments solides.
13
Elle est dite de première catégorie lorsqu’elle s’applique à un établissement où sont servies et
consommées sur place, à titre principal, des boissons alcooliques et alcoolisées. Elle est
désignée de deuxième catégorie lorsque ces boissons ne sont servies qu’à titre accessoire.
16
La licence de débit de boissons alcooliques et alcoolisées n’est accordée que pour
un seul local et une seule enseigne.
Elle est et demeure hors commerce. Elle est aussi rattachée à son titulaire sous
réserve des dispositions relatives à la gérance et au remplacement. Le titulaire d’une
licence est tenu de respecter les heures d’ouverture et de fermeture fixées, par l’autorité
administrative locale.
Tout exploitant d’un établissement touristique est tenu de respecter les dispositions
législatives et réglementaires en matière d’hygiène et de santé.
A cet effet, lesdites denrées doivent être conservées, soit surgelées, soit
réfrigérées, soit en l’état, suivant les possibilités de conservation et la nature du produit.
Pour chaque denrée, les limites de conservation sont imposées par la réglementation ou
les usages de la profession.
17
fonction de la durée de l’utilisation, de la diversité des fritures et de la température de
chauffe.
Avant de procéder à une classification des formules existantes sur le marché (voir
Tableau plus bas), il convient tout d’abord de distinguer entre deux types de
restauration :
-la restauration commerciale ouverte à tout public,
-et la restauration collective qui s’adresse à une clientèle particulière et pré
définie.
La première est ouverte à tout public et offre des prestations intégrant parfois des
activités de loisir. Au sein de cette même catégorie, il y a lieu de distinguer entre la
restauration classique et la restauration rapide (cf. détail plus haut).
14
Les prix des prestations fournies par les restaurateurs ne sont pas réglementés et ne sont
soumis à aucune limitation. En effet, les prix pratiqués par les restaurateurs sont librement
déterminés par le jeu de la concurrence sachant par ailleurs que l’activité de la restauration est
exclue du champ d’application des produits et services dont la liste est fixée par voie
réglementaire (Pour plus de détail, cf. la loi n°06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence).
15
Deux systèmes de fonctionnement existent en restauration collective :
1. la restauration concédée à une société de restauration : la collectivité achète les repas ;
2. la restauration en gestion directe ou autogérée : un restaurant collectif en gestion directe
achète, cuisine ses produits, veille à la gestion, à l’hygiène et au goût.
18
Le tableau suivant inspiré du marché français présente les spécificités de huit
formules de restauration, rencontrées également sur le marché marocain:
3-3.1.Irrégularité de l’activité :
19
L’activité de la restauration est caractérisée par un fonctionnement en dents de
scie, selon les cas, les restaurateurs alternent des périodes creuses et des périodes de
forte activité. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation dont on peut citer:
-Clientèle de passage sur les grands axes, notamment pendant les
périodes de vacance entraînant une sur demande.
-Le type de clientèle : la clientèle d’affaires par exemple est présente du
lundi au vendredi; elle est absente pendant le week-end.
-L’emplacement : les restaurants situés dans les zones d’activités de bureaux
ont une faible activité le soir.
-Les périodes de vacances : les restaurants situés dans les villes et régions à
vocation touristique connaissent des périodes de forte activité pendant ces périodes.
Il n’est pas rare de voir une même équipe assurer les deux services (midi et soir)
avec une coupure en milieu de journée.
Les contraintes (nombre d’heurs de travail, soirées, week-ends) entraînent à long
terme un certain désintéressement du personnel, d’où l’instabilité des effectifs dans
cette branche d’activité.
En salle, la rapidité, le conseil, l’accueil sont toujours des valeurs sûres, alors même
qu’en cuisine, la qualification reste et restera absolument indispensable notamment en
matière de cuisine classique.
20
Emplois de service
Aide de cuisine Pâtissier
Commis-débarrasseur Plongeur
(Suiter) Portier
Cuisiner Préposé au bar
Cuisiner à la chaîne Préposé au service des vins
Sommelier
Emplois de supervision
Hôte/Hôtesse Superviseur bar
Maître d’hôtel Superviseur des banquets
Représentant des ventes Superviseur des services
Sous-chef alimentaires
Superviseur d’un service
Traiteur
4. REGIME FISCAL
La fiscalité des collectivités locales et de leurs groupements est régie par les
dispositions de la loi n° 30-89 promulguée par le dahir n°1-89-187 du 21 novembre
1989.
Seront énumérées à ce titre en particulier les taxes assises sur les recettes brutes
d’exploitation. Un rapprochement entre l’assiette de ces taxes et le chiffre d’affaires
figurant au bilan s’avère utile et peut permettre de relever parfois certaines
incohérences. Les taxes en question se présentent comme suit :
a. La taxe sur les spectacles : elle est régie par les dispositions des articles
30 à 37 de la loi n° 30 – 89 précitée. Sont assujettis à cette taxe, les spectacles, tels
que music-hall, variétés, concerts, chants, danses, donnés dans les établissements où il
est d’usage de consommer pendant les séances. La taxe sur les spectacles porte :
21
*Soit sur les recettes brutes hebdomadaires encaissées aux entrées lorsqu’il est
exigé un droit d’entrée supérieur au prix d’une consommation ou d’un repas
servi dans l’établissement ;
*Soit sur le quart des recettes brutes hebdomadaires réalisées lorsqu’il n’est
pas exigé de droit d’entrée ou lorsque ce droit est égal ou inférieur au prix
d’une consommation ou d’un repas servi dans l’établissement.
Le taux de la taxe sur les spectacles est fixé comme suit :
Palier de recettes brutes hebdomadaires Taux de la taxe
0 à 2 000 DH 8%
2 000 DH à 6 000 DH 10%
6 000 DH à 10 000 DH 12%
Supérieur à 10 000 DH 14%
Afin de pouvoir établir cette déclaration, l’exploitant doit tenir un registre coté et
paraphé, conforme à un modèle fourni par les communes. Ce registre doit être conservé
pendant cinq années à compter de la date de la dernière mention portée sur ledit
registre. Lorsque ces obligations ne sont pas respectées, le montant de la taxe due est
majoré, au minimum de 25% et au maximum de 100%.
Sont soumis à cette taxe, les exploitants de cafés, restaurants, débits de boissons,
dancing, cirques et tous établissements similaires ouverts au public, autorisés à fermer à
une heure tardive ou à ouvrir à une heure matinale, par rapport à l’horaire fixé par
l’administration. En outre, sont exonérés de ladite taxe, les établissements
d’hébergement touristique.
La taxe est calculée en fonction du nombre d’heures par jour, par mois ou par
trimestre, durant lesquelles les établissements concernés sont autorisés à rester ouverts
au-delà de l’heure de fermeture fixée par l’administration ou du nombre d’heures dont
22
lesdits établissements sont autorisés à avancer leur ouverture par rapport à l’heure
d’ouverture fixée par l’administration.
c. La taxe sur les débits de boissons : elle est due par les exploitants des
cafés, bars et salons de thé, et de manière générale, par tout débitant de boissons à
consommer sur place. Elle comporte :
23
par les entreprises de restauration est limitée à la partie du prix de revient de ces
éléments inférieure ou égale à 50 millions de DH.
Par ailleurs les restaurants servant des boissons alcooliques ou alcoolisées sont
également passibles de la taxe de licence prévue par l’arrêté du directeur général du
Cabinet royal n°3-177-66 du 17 juillet 1967 réglementant le commerce des boissons
alcooliques ou alcoolisées.
Par ailleurs, le régime fiscal applicable aux restaurants faisant partie intégrante
d’un établissement hôtelier suit le sort fiscal réservé audit établissement pour ce qui
concerne les mesures fiscales incitatives prévues par la loi de finances du 1er au 31
décembre 2000 au profit des établissements hôteliers réalisant un chiffre d’affaires en
devises dûment rapatriées au Maroc 17.
Les restaurateurs sont imposables à la T.V.A au taux réduit de 10% avec droit à
déduction conformément aux dispositions des articles 4-8° et 15-2° de la loi n° 30-85
instituant la T.V.A18.
16
Voir décrets nos 2-98-520 du 30 juin 1998 et 2-99-239 du 3 juin 1999 et le dahir n°1-63-339
du 16 novembre 1963 instituant une atténuation fiscale au profit de la province de Tanger.
17
Pour plus de détail cf. Note circulaire 708 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances
pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2000, p : 6-25.
18
Voir la Note circulaire n°709 relative aux dispositions fiscales de la loi de finances pour l’année
2001, pp :128-129.
24
-14% lorsque les dites opérations sont fournies par les prestataires de services
au personnel salarié des entreprises ;
-20% lorsque lesdites opérations sont réalisées dans des restaurants autres que
ceux visés ci-dessus.
Sont également soumises au dit taux les opérations de restauration fournies par les
prestataires de services au personnel salarié des entreprises.
Les ventes réalisées par les établissements de restauration rapide sont considérées
pour leur totalité comme des ventes à consommer sur place et donc soumises au taux
de 10% dès lors que ces établissements mettent à la disposition de leur clientèle des
installations même sommaires permettant de consommer sur place.
Relèvent également du taux de 10% les activités de traiteurs qui sont considérés
comme des établissements réalisant des ventes de plats cuisinés mis à la disposition des
clients.
De même, de par la nature de leur activité, les restaurateurs achètent des denrées
et des boissons exonérées de la T.V.A comme le pain, le couscous, les semoules, les
farines, le lait, le sucre, le sel…..et ce en vertu des dispositions de l’article 7 de la loi n°
30-85. Toutefois, les recettes provenant des opérations de restauration (ou de vente à
consommer sur place) demeurent soumises à la T.V.A pour leur totalité sans qu’il y ait
lieu à distinguer si ces recettes proviennent de la vente de produits taxables ou non.
25
Il est rappelé qu’en matière des droits d’enregistrement, la loi des finances 2001 a
prévu une réduction du taux majoré du droit proportionnel de 10 à 5% applicable aux
cessions de fonds de commerce et de clientèles, d’établissements hôteliers, de
restaurants et de débits de boissons alcooliques ou alcoolisées.
5. CONTRÔLE FISCAL
Le secteur étudié est caractérisé par un aspect particulier à savoir l’abondance des
transactions en espèce. Aussi, l’exploitation des informations et recoupements par le
vérificateur est d’un intérêt capital pour les résultats du contrôle.
26
5.1.2. Les sources de renseignements externes
L’activité des restaurateurs est soumise à des taxes locales (taxe sur les spectacles,
taxes pour fermeture tardive ou ouverture matinale, taxe sur le débit de boissons). Il
serait donc utile de faire des rapprochements avec ces taxes qui sont assisses
proportionnellement sur la recette brute hebdomadaire ou sur le nombre d’heures
d’ouvertures.
27
Les contribuables sélectionnés servent tous des repas, mais leur activité est
diversifiée : elle va de la restauration « pure », aux restaurants d’hôtels, aux cafés-
restaurants, aux brasseries, aux restaurants night-club, etc. Ainsi, l’activité des 22
dossiers examinés consiste en :
- La restauration à la carte :
o Cuisine française (7 dossiers),
o Cuisine marocaine (1 dossier),
o Spécialité fruits de mer (1 dossier);
- L’hôtellerie restauration (5 dossiers);
- Le café, restaurant snack (1 dossier);
- La brasserie restauration (2 dossiers);
- Le restaurant- night-club (2 dossiers);
- Le restaurant Bivouac 19(2 dossiers);
- Le restaurant- buffet (1 dossier).
Généralement, les dates de création de ces commerces se situent entre les années
80 et 90, avec une prédominance de restaurants spécialisés en cuisine française ouverts
depuis le début de la décennie 60.
La société anonyme (SA) vient en second lieu avec 6 établissements sur les 22
étudiés. C’est le cas des hôtels restaurants et des sociétés spécialisées dans la
19
Le Bivouac est un campement léger et provisoire en plein air, il offre à son tour un service de
restauration. La loi n°61-00 l’assimile à un établissement touristique et le définit comme un
campement destiné à recevoir de manière temporaire des touristes, et qui est :
- soit établi provisoirement dans une étape de randonnée itinérante en montagne, dans le
désert ou dans tout site rural présentant un intérêt touristique;
- soit installé dans des sites réservés à cet effet, en dehors des agglomérations, à distance
respectable de tous les points d’eau, puits, rivières ou lacs.
20
Ce nombre est d’au minimum 1 personne en vertu du dahir n°1-97-49 du 5 13 février 1997
portant promulgation de la loi n°5-96 sur la société en nom collectif, la société en commandite
simple, la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation.
28
restauration collective. Cependant, malgré l’obligation qu’il leur était faite, à l’époque de
leur création 21, d’avoir un minimum de 7 associés, la totalité de ces associés est issue de
la même famille.
Enfin, 3 contribuables sur les 22 appréhendés exploitent leur affaire en leur nom
personnel. C’est le cas simple où le restaurateur est commerçant, et où le patrimoine de
son entreprise se confond avec son patrimoine privé.
5.2.1.2.L’Organisation interne
Par ailleurs, l’organisation d’un restaurant reste en tout cas étroitement liée à la
taille, au style et à la gestion du restaurant. Elle diffère selon qu’il s’agisse d’un
restaurant classé, d’un simple snack ou petite pizzeria ou encore d’un établissement de
restauration rapide.
Le second est à la fois un très bon cuisinier qui réalise les plats les plus complexes
mais aussi un bon gestionnaire, qui en collaboration avec le directeur, le gérant ou le
propriétaire de l’établissement, décide de la carte, élabore les menus, supervise l'achat
des produits (parfois avec l'aide d'un économe). Il peut également recruter en
collaboration avec la direction le personnel de cuisine.
21
Ce nombre a été ramené à au moins 5 actionnaires en vertu du dahir n°1-96-124 du 30 août
1996 portant promulgation de la loi n°17-95 relative aux sociétés anonymes.
29
5.2.2. Les moyens de production
30
5.2.1.2. Les moyens humains
Le personnel employé par les restaurants est d’importance variable selon que ce
soit un restaurant classique à la carte, une brasserie, un restaurant snack, un hôtel
restaurant, etc. Ce personnel est plus ou moins composé des cuisiniers, des aides
cuisiniers, des chefs de réception, des barmen, des garçons serveurs, des plongeurs,
des femmes de ménage, des portiers, des gardiens, etc.
b) Masse salariale
Ils sont composés dans leur majorité de stocks de boissons notamment alcoolisées
et dans une moindre mesure des denrées alimentaires. Ces stocks sont généralement de
faible valeur. Leurs inventaires sont souvent absents, incomplets et mal tenus.
31
Les charges d’exploitation des établissements de restauration sont, au même titre
que les autres affaires, ventilées en charges fixes et charges variables. Les charges
variables sont constituées par les marchandises consommées (achats de viande,
poisson, volaille, légumes, fruits, divers ingrédients de cuisine, diverses boissons, etc.),
les frais de blanchissage, une partie des frais d’énergie, les salaires des extras, etc.
a) Les achats :
Parmi les comptes les plus importants desdites charges on recense le poste
« charges du personnel » (salaires versés au personnel). A noter à cet effet que
habituellement les serveurs sont rémunérés selon le système dit du «service », c’est à
dire qu’ils se répartissent 10% de la recette, non compris ce service. Il convient de noter
que le recours à la main- d’oeuvre non déclarée, rémunérée au moyen de recette-
32
espèce est assez courant, d’où l’intérêt au moment de l’examen de ce compte et
notamment de la déclaration 9421 d’effectuer un rapprochement avec les services de la
CNSS (existence de PV pour travail illégal ou non déclaré).
Il ressort de l’analyse des dossiers examinés que ces affaires ont été contrôlées
dans le cadre des programmes annuels de vérification, à l’exception de 3 dossiers
vérifiés hors programme suite à des lettres de dénonciation et une vérification suite à
une cessation suivie de liquidation. De plus, à l’exception d’anciennes vérifications en
matière de TCA, 21 dossiers sur les 22 ont été contrôlés pour la première fois. Les
vérifications ont généralement porté, sauf quelques exceptions, sur 4 exercices.
Aussi, il résulte des rapports sommaires de vérification que tous les contrôles l’ont
été dans les locaux des fiduciaires des contribuables et non dans leurs propres locaux.
A cet effet, il y a lieu de souligner qu’il est important que le vérificateur fasse une
ou plusieurs visites sur place afin de pouvoir collecter des renseignements et de
constater des faits matériels que le seul examen de la comptabilité ne permettrait pas
33
de déceler (la consistance des établissements, leur capacité d’accueil, l’existence de
services accessoires à l’activité, tels que les ventes à emporter, la vente de tabac, le
publiphone, le bar, le parking, etc.). Sachant par ailleurs que les reconstitutions de
recettes que le vérificateur aura à faire doivent l’être à partir des conditions concrètes
de fonctionnement du restaurant. Le vérificateur aura donc à noter sur place, par
exemple, si les commandes sont enregistrées sur des bons de commande, s’il existe des
conditions particulières le soir ou le midi (menus uniquement à midi), le nombre
d’effectifs qui prennent leurs repas sur place, s’il existe des achats spécifiques pour les
repas du personnel, l’existence de caisses enregistreuses, la nature des informations
fournies par la caisse (date, heure, numéro de note, nombre de clients, nom des plats,
des boissons, codification des produits, etc.).
Les vérifications effectuées démontrent que les comptabilités des restaurants sont
rarement tenues de manière rigoureuse. En effet, sur les 22 dossiers examinés, il y a
eu :
• 4 cas où la comptabilité a été jugée conforme à la légalité;
• 1 cas où le vérificateur a cité des motifs de rejet de la comptabilité, mais a omis
de citer expressément qu’il la rejetait, ce qui a été interprété par la commission
nationale du recours fiscal comme une reconnaissance de la conformité de la
ladite comptabilité;
• 17 cas de rejet de comptabilité.
34
9 Autres anomalies:
Le grand livre n’est pas détaillé;
Le livre de paie n’est pas présenté;
Le manuel de procédure fait défaut même quand le chiffre d’affaires
est supérieur à 7.500.000 DH;
La main courante n’est pas présentée;
Les journaux auxiliaires soit n’existent pas, soit ne sont pas libellés ou
ne sont pas détaillés. La pratique veut aussi que les opérations
comptables relatives aux achats soient comptabilisées aux journaux
auxiliaires à la fin du mois et non à leur date respective. Les recettes,
non justifiées dans la plupart des cas, sont portées sur le journal pour
un montant global sans détail ni pièce justificative;
Les comptes « clients » et « fournisseurs » ne sont pas individualisés.
Les principes de l’intégrité et de l’autonomie d’un exercice comptable
ne sont pas respectés;
Les immobilisations acquises antérieurement aux exercices objets de la
vérification ne sont souvent pas justifiées par le contribuable.
9 Les inventaires :
Sont incomplets ou absents, et plus généralement, pas détaillés en
quantité et en valeur.
Dans certains cas, les stocks déclarés, en fin d’exercice, sont supérieurs
aux achats de l’exercice.
Dans d’autres cas, on retrouve en stock des denrées qui n’ont pas été
achetées en cours d’exercice et qui, pourtant, n’existaient pas en stock
d’entrée.
Dans la majorité des cas, seules les boissons sont inventoriées, alors que
les achats pour la cuisine tels que les ingrédients pour la cuisson, les
viandes, etc. ne le sont pas du tout. Et même les boissons inventoriées le
sont en valeur et non en quantité
9 Les soldes des comptes :
Les soldes des comptes sont soit injustifiés en «à nouveau »;
soit différents entre leur transcription sur la balance générale et au bilan;
Les soldes du compte « client » ne sont pas justifiés, surtout vu la nature
de l’activité des restaurants.
35
a)Le chiffre d’affaires :
*Les justificatifs de recettes
o Les contrôles- matières menés par les vérificateurs font tous ressortir une
discordance avec le chiffre d’affaires déclaré pour les recettes des boissons
(alcoolisées ou non);
o Les restaurants ont souvent des recettes accessoires qu’ils ne déclarent
pas telles que celles issues de la vente de tabacs, du publiphone ou celles
du parking;
o La confrontation du total des recettes facturées et celui des recettes
encaissées déclarées à la T.V.A fait ressortir souvent une discordance;
o Le pointage des recettes journée par journée fait ressortir souvent des
recettes non comptabilisées pour certaines journées bien qu’elles soient
travaillées;
o Le pointage exhaustif des justificatifs de recettes contrôlées avec le chiffre
d’affaires comptabilisé laisse souvent apparaître d’importantes différences
traduisant une dissimulation de ventes;
o La comparaison des encaissements puisés dans les comptes de trésorerie
(banque et caisse) et les encaissements taxables déterminés d’après le
chiffre d’affaires déclaré et la variation du compte « clients » (débiteurs et
créditeurs) laisse apparaître d’importantes différences traduisant souvent
des recettes non déclarées;
o La comparaison du nombre de plats déclarés servis avec celui reconstitué
à partir de la consommation d’ingrédients de base, tels que la viande, le
poisson et le poulet, fait état d’une grande discordance, preuve de recettes
non déclarées.
36
Des travaux de grande envergure sont parfois effectués sans qu’ils soient déclarés
en tant que livraison à soi-même.
b) Les achats
*La non- comptabilisation des achats :
La pratique d’achats sans facture ou non comptabilisés est très fréquente dans ce
secteur d’activité. En effet, ces achats sont rarement justifiés par des factures, mais
plutôt par des bons ne remplissant pas les conditions requises légalement pour qu’ils
soient acceptés. Les achats auprès des supermarchés de proximité ne sont pas aussi
exclus, tout au moins pour les denrées les plus courantes (épices, conserves, vins et
alcools, par exemple).
Des achats, bien que comptabilisés, ne sont justifiés par aucune pièce.
La plupart des achats comptabilisés sont justifiés par des bons ne
répondant pas aux normes de la facturation commerciale.
37
Les achats effectués auprès du secteur informel sont appuyés par des
pièces internes.
L’étude des résultats déclarés par les restaurants vérifiés révèle des indicateurs
assez déconcertants. Pour se faire une idée de la gestion de ces établissements, un
certain nombre de paramètres a été étudié en prenant des exemples par type de
spécialité. Les données dégagées de cette étude sont consignées dans les tableaux ci-
après :
Dossier 249/00(n°1)
38
Libellés Ex.1998
- Chiffre d’affaires 100%
- Achats de marchandises 49,03%
- Marge brute 50,97%
- Charges d’exploitation 97,70%
- Valeur ajoutée négative
Frais du personnel 37,37%
- Coefficient multiplicateur 2,04
- Chiffre d’affaires 4.721.882,00
- Résultat d’exploitation -511.677,70
39
Libellés Ex.1996 Ex.1997 Ex.1998
- Chiffre d’affaires 100% 100% 100%
- Achats de marchandises -0- 34,59% 52,70%
- Marge brute 100,00% 65,41% 47,30%
- Charges d’exploitation 179,55% 143,50% 168,09%
- Valeur ajoutée négative négative négative
Frais du personnel 32,72% 33,02% 34,77%
- Coefficient multiplicateur - 2,89 1,90
- Chiffre d’affaires 123.750,00 189.021,00 568.050,00
- Résultat d’exploitation -97.628,00 -82.223,00 -386.784,00
40
Libellés Ex.1993 Ex.1994 Ex.1995 Ex.1996
- Chiffre d’affaires 100% 100% 100% 100%
-Achats de
marchandises 35,82% 39,04% - -
- Marge brute 64,18% 60,96% 100,00% 100,00%
-Charges d’exploitation 87,94% 91,36% 107,88% 103,01%
- Valeur ajoutée négative négative négative négative
Frais du personnel 8,93% 11,89% 18,10% 16,22%
-Coefficient
multiplicateur 2,79 2,56 - -
- Chiffre d’affaires 4.313.370,00 3.983.422,00 2.978.365,00 4.617.850,00
-Résultat d’exploitation 567.707(13,16%) 347.480,00(8,72%) 229.558,00(7,71%) -15.547,00
Dossier 692/99(n°8)
Libellés Ex.1995 Ex.1996 Ex.1997 Ex.1998
- Chiffre d’affaires 100% 100% 100% 100%
- Achats de marchandises 21,30% 25,66% 53,39% -0-
- Marge brute 78,70% 74,34% 46,61% -0-
- Charges d’exploitation 96,69% 111,75% 267,08% 96,65%
- Valeur ajoutée négative négative négative -0-
Frais du personnel 16,25% 21,49% 46,88% 24,11%
- Coefficient multiplicateur 4,69 3,90 1,87 -0-
- Chiffre d’affaires 952.519,44 832.663,70 369.650,00 955.454,52
- Résultat d’exploitation 50.578,10 (5,31%) -104.079,36 -617.599,28 31.975,14 (3,35%)
41
Libellés Ex.1998
- Chiffre d’affaires 100%
- Achats de marchandises 50,63%
- Marge brute 49,37%
- Charges d’exploitation 126,83%
- Valeur ajoutée négative
Frais du personnel 53,63%
- Coefficient multiplicateur 1,98
- Chiffre d’affaires 1.290.380,85
- Résultat d’exploitation -346.235,80
Dossier 393/99(n°11)
Libellés Ex.1998
- Chiffre d’affaires 100%
- Achats de marchandises 60,84%
- Marge brute 39,16%
- Charges d’exploitation 100,65%
- Valeur ajoutée Négative
Frais du personnel 20,36%
- Coefficient multiplicateur 1,64
- Chiffre d’affaires 2.396.932,00
- Résultat d’exploitation -4.977,00
Il ressort des résultats déclarés par les établissements oeuvrant dans le secteur
étudié, un certain nombre de paramètres qui permettent d'avoir un aperçu sur leur
activité. En effet, la décomposition des charges et des produits en soldes intermédiaires
(marge commerciale, valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation, résultat
d’exploitation, etc.) permet une analyse du résultat d’une activité. Le tableau ci-après
donne une idée sur les différents paramètres déclarés en restauration.
Les pourcentages donnés le sont par rapport au chiffre d’affaires qui est égal à
100%.
A noter enfin que certains de ces paramètres semblent a priori anormaux par
rapport aux normes professionnelles reconnues dans le secteur, ce qui dénote de
l’ampleur de la fraude dans ce secteur.
42
Libellés Achats de Marge Charges Valeur Frais de Résultat
marchandises brute d’exploitation ajoutée personnel d’exploitation
-La cuisine à la Entre 50 et 55% Entre 45 Environ 100% négative Entre 20 et Du déficit à 15%
carte et 50% 30%
(française,
italienne, fruits
de mer)
-La cuisine Entre 34 et 52% Entre 66 Entre 150 et négative Entre 30 et Déficitaire
marocaine et 48% 180% 35%
-Hôtellerie, Entre 10 et 18% De 80 à Entre 100 et négative Environ 40% Déficitaire
restauration 90% 140%
-Le café, Entre 30 et 35% Entre 65 Environ 100% négative Entre 25 et Aux environs de 5
restaurant, et 70% 30% à 7%
snack
-La Entre 20 et 50% Entre 50 Entre 100 et négative Entre 10 et Du déficit à 13%
restauration et 80% 260% (!) 46%
bivouac
- La brasserie Entre 50 et 55% De 45 à Entre 80 et 140% négative Entre 20 et Du déficit de 10 à
restaurant 50% 60% 12%
-Le night-club 50% 50% 120% négative Environ 50% déficitaire
restaurant
-La marge brute, en tenant compte du fait qu’aussi bien les achats que les ventes
soient minorés, est assez importante et se situe généralement aux environs de 50-
60%;
-Les charges d’exploitation, quant à elles, sont comptabilisées pour leurs montants
réels, mais ramenés au chiffre d’affaires, elles représentent 80 à 260%. Cela est dû
probablement au fait que celui-ci est minoré à l’extrême;
-Ces affaires ne nécessitent pas de gros investissements; les locaux étant presque
tous en location et le matériel de cuisine réduit au plus nécessaire; le plus gros du
travail repose sur le personnel aussi bien en cuisine qu’au service. Il n’y a pas
vraiment de gros stockages, abstraction faite des achats de boissons, car les
légumes, fruits, poissons, viande, volaille et une partie de la viande sont livrés
quotidiennement. L’utilisation du congelé et du surgelé n’est pas une pratique des
restaurants vu la possibilité d’avoir du frais. Aussi, toute la grosse logistique liée à
l’installation frigorifique est-elle inexistante, le seul investissement à ce niveau
étant des petites chambres froides utilisées plus pour la viande, et les
congélateurs pour les préparations faites d’avance et utilisées pour la confection de
plats cuisinés. Il n’y a donc pas d’immobilisations de très grande importance. Il
43
semble de ce fait, incompréhensible que le total des achats et des charges
d’exploitation soit plus important que le chiffre d’affaires. Il est même des cas où
entre plusieurs exercices le besoin en consommation varie de manière inverse par
rapport au chiffre d’affaires;
22
Pour un restaurant, ce sera le nombre de couverts à partir duquel l'établissement gagnerait de
l'argent. Facile à déterminer, ce seuil se calcule en faisant une estimation des charges sur la
journée, prenant bien entendu tout en compte, les achats marchandises mais aussi les autres
charges, comme les frais de personnel, les taxes diverses, etc. Il suffirait ensuite de diviser ce
montant par le prix moyen d'un couvert.
23
WWW.cohordo.com/actualités/AVRIL.
44
Chiffre d'affaires 100 %
Achats marchandises 30 %
Marge Brute 70 %
Charges d'exploitation 20 %
Valeur Ajoutée 50 %
Impôts et taxes 2%
Frais de personnel 28 %
Excédent brut d'exploitation 20 %
Amortissements et provisions 5%
Résultat d'Exploitation 15 %
Charges financières 1%
Résultat courant 14 %
45
5.4. Les différentes méthodes utilisées pour la reconstitution du chiffre
d’affaires:
Parallèlement au contrôle des comptes de bilan et des charges, les vérificateurs se
sont attelés à contrôler l’exactitude des recettes déclarées. Les différentes méthodes
utilisées peuvent être récapitulées comme suit :
Sur les 22 dossiers étudiés, 11 ont vu leurs recettes reconstituées par le biais de
cette méthode. Elle consiste en une comparaison entre les quantités achetées et celles
vendues. Elle est fondée sur le dépouillement des achats revendus, en quantités,
déterminés comme suit :
+ Stock initial
+ Achats de l’année N
- Stock final
= Achats utilisés
- Consommation du dirigeant et des salariés
- Casses, vols, pertes, …
= Achats revendus.
Afin d’illustrer cette méthode, 7 cas sont donnés en exemple. Ils comportent
toutefois certaines variantes telles que l’utilisation de taux de chute, perte ou coulage
différents, la combinaison de cette méthode avec celle du coefficient multiplicateur,
l’adjonction de la nourriture servie au personnel à la quantité vendue aux clients afin de
reconstituer le chiffre d’affaires total, etc.
46
-Recettes de boissons non- alcoolisées (limonades, eau minérale, jus, café et autres
boissons chaudes).Le vérificateur a effectué un contrôle quantitatif sur la base des
achats de ces boissons, de leurs ventes, et de la variation des stocks déclarés par la
société, et a dégagé ainsi des écarts entre les ventes reconstituées et celles déclarées.
Le vérificateur a valorisé les manquants dégagés à leur prix de vente. Le total des
recettes a été réparti à raison de 75% pour l’hôtel et 25% pour les 2 restaurants avec
un taux de coulage de 5%. Pour les boissons non alcoolisées, pour le café et les jus
plus particulièrement, le vérificateur a basé la détermination des recettes sur les
quantités de café et de fruits utilisées avec une moyenne de 60 tasses par
kilogramme de café et 2 à 10 verres par kilogramme pour les jus.
*La restauration :
Il s’agit d’un restaurant de luxe spécialisé dans la cuisine française. Dans ce cas
d’espèce, le vérificateur a reconstitué le chiffre d’affaires « restaurant » à partir des
achats utilisés de viandes, poulets et poissons et selon les prix pratiqués TTC. Le chiffre
d’affaires « boissons » a été reconstitué quant à lui à partir des achats revendus des
différents types de boissons et des prix pratiqués par le restaurant.
Etant donné que les achats et les ventes de tabac n’ont pas été déclarés pour 2
exercices, le chiffre d’affaires y afférent a été déterminé selon les achats recoupés, et
47
selon les achats relevés et comptabilisés pour les 2 autres exercices, et ce, en tenant
compte du taux de marge de 4% accordé par la Régie des Tabacs aux revendeurs.
Pour le chiffre d’affaires des boissons sa reconstitution a été effectuée à partir des
achats revendus. Le vérificateur a retenu un prix de vente moyen qu’il a déterminé par
l’application d’un coefficient au prix de revient moyen. Ce coefficient est de 4 pour
les sodas et les eaux minérales et de 3 pour les boissons alcoolisées.
Il s’agit d’un restaurant spécialisé dans les fruits de mer et accessoirement dans la
viande bovine. Le vérificateur a reconstitué la nourriture y compris celle servie au
personnel 24. Partant du fait que la nourriture du personnel est prise en charge par le
restaurant, le vérificateur a fait ressortir la quantité de nourriture servie à l’année afin
de l’adjoindre à la quantité vendue aux clients. A signaler par ailleurs que la quantité de
viande ou de poisson préparée pour être servie subit des pertes relatives à
l’élimination de certaines parties, au désossement etc.… De ce fait, le
24
Les quantités servies au personnel ont été appréhendées au niveau de l’IGR/salaires par le vérificateur.
48
vérificateur a retenu les taux de chute suivants : 10% pour la viande et la
volaille et 20% pour le poisson.
- Taux de coulage :
Vins : Étant donné que la cuisine française est la spécialité du
restaurant en question, l’utilisation du vin dans la cuisine est une
opération courante. Le taux de coulage retenu est de 3%.
Bières : Étant donné la grande quantité de bouteilles utilisées et
manipulées, et le risque de casse encouru, le vérificateur a retenu
un taux de 1%.
Autres alcools : Ces alcools sont utilisés (une grande partie d’entre
eux) pour la cuisson, entre autres dans la préparation des plats
flambés. Aussi le vérificateur a-t-il retenu un taux de coulage
de 3%.
Autres boissons non alcoolisées : La catégorie des eaux
minérales et limonades est utilisée pour la préparation des boissons
alcoolisées. Le vérificateur a retenu pour cette catégorie de boissons
un taux de 5%.
49
Cas n°6: Dossier n° 395/97.
Il s’agit d’un restaurant dans le plus pur style de la tradition marocaine. Les
déjeuners et dîners sont servis sous des tentes caidales avec une animation folklorique
et fantasia. L’établissement travaille essentiellement avec les agences de voyage avec
qui sont conclus des contrats de collaboration de longue durée. Il n’est ouvert que 2 fois
par semaine, le mercredi à midi et le samedi soir. Le menu est basé sur le couscous :
couscous au poulet et couscous à la viande. Aussi le vérificateur a-t-il reconstitué le
chiffre d’affaires dans ce dossier à partir des quantités de couscous, de poulet et de
viande consommées. Deux approches ont été adoptées par le vérificateur:
50
légumes…), servis sur une grande table avec un self-service, en sus des plats servis sur
menu réparti entre salades, solides, desserts et boissons. Le restaurant est fréquenté
principalement par des hommes d’affaires qui règlent leurs factures de réceptions et
repas, soit par carte de crédit (80%) ou par chèque, et qui exigent des factures libellées
au nom de leurs sociétés. Certains clients réguliers sont en compte et procèdent par
règlements périodiques (un ou deux mois) de relevés de factures. Dans ce dossier, le
vérificateur n’a pas rejeté la comptabilité, estimant qu’elle est conforme à la législation
en vigueur. Toutefois, malgré les aspects de régularité constatés au niveau de la
comptabilité de cette société par rapport aux autres contribuables opérant dans le
même secteur, le vérificateur a procédé à une approche matière par la reconstitution du
chiffre d’affaires au niveau du volet restaurant, et au niveau des achats revendus des
boissons. Cependant, s’il a utilisé le contrôle- matière pour reconstituer les recettes de la
restauration, il n’en a pas été de même pour les boissons où il a reconstitué le chiffre
d’affaires par application d’un coefficient aux achats revendus.
La distinction a été faite entre ces 3 catégories d’achats pour spécifier que le
vérificateur, pour reconstituer le chiffre d’affaires, a pris en considération uniquement
les 2 premières catégories d’achats à savoir les achats- restaurant et les achats de
boissons.
51
grammes pour la viande et la volaille, et 500 grammes pour les poissons,
permettant ainsi de mettre en évidence le nombre de repas servis.
Sur les 22 dossiers appréhendés dans le cadre de cette étude, 2 ont vu leurs
recettes reconstituées par le biais de cette méthode. Le principe est de reconstituer le
nombre de couverts vendus à travers la quantité de boissons -toutes catégories
confondues (minérales, gazeuses, alcoolisées, sodas)- consommées. Le postulat de base
est qu’un client boit en moyenne 0,60 litre de boisson, taux admis par les membres de
la profession. Cette méthode sera illustrée à travers le dossier n° 402/94.
Il s’agit d’un restaurant à la carte, réputé pour sa fine cuisine et un bon rapport
qualité/prix. Dans ce dossier, le vérificateur a effectué un contrôle matière sur les
boissons et la restauration. Pour le besoin de ce contrôle, il a pris en compte également
tous les achats non comptabilisés et ceux non justifiés et les a convertis en nature et en
quantité.
52
Le vérificateur a reconstitué les recettes du restaurant à partir des boissons
consommées toutes catégories confondues : eaux minérales (0,90 et 1,50 litres) et vins
de table. La consommation nette après un taux de coulage de 5% transformée en litre a
été rapportée à un coefficient de 0,64 litres consistant en une moyenne de
consommation par couvert. Le principe est que chaque client boit en moyenne au cours
d’un repas 64 cl de boisson de quelque genre que ce soit (eau minérale, soda, vins,
etc.). La finalité de ce travail est de dégager le nombre de couverts servis.
Pour avoir le chiffre d’affaires reconstitué, le vérificateur n’a plus qu’à multiplier le
nombre de couverts obtenu par le prix moyen de vente pratiqué tiré des cartes du
restaurant.
Sur les 22 dossiers objet de la présente étude, 9 ont été redressés au niveau des
avantages en nature et en argent. Voici les positions prises par les vérificateurs dans
certains d’entre eux.
Dossier n°249/00 (restaurant de haut standing spécialisé dans les fruits de mer et la
viande bovine)
Les pourboires :
Le super- pourboire :
53
En plus du service de 12% ci-dessus, le personnel bénéficie d’un super- pourboire
évalué à 10% dudit service. Le vérificateur a réintégré ce super- pourboire au revenu
imposable en tant qu’avantage en numéraire.
Nourriture du personnel :
Le personnel de la société est nourri sur place 2 fois par jour. La nourriture du
personnel constituant un avantage en nature imposable à l’IGR/RS, le vérificateur l’a
estimée à 30 DH par personne et par journée travaillée. Il a déterminé le nombre de
jours travaillés comme suit :
Année civile : 365 jours.
Congé annuel : 30 jours.
Ramadan : 30 jours.
Fermeture hebdomadaire : 48 jours.
Journées travaillées : 257 jours.
54
Un accord a été conclu dans le cadre d’une commission de conciliation où les
éléments relatifs à l’I.G.R/RS ont tous été acceptés.
Dossier n°34/00
Du fait que le chiffre d’affaires déclaré pas le contribuable n’est pas justifié, le
vérificateur l’a rejeté et l’a reconstitué. Pour taxer les pourboires, il les évalués à un
pourcentage de 5% du chiffre d’affaires reconstitué, bien qu’une analyse d’un lot
de factures d’une année sur les 4 années objet de la vérification ne fasse pas mention
de la facturation de service. Cet avantage a été soumis à l’IGR pour les bénéficiaires,
c’est-à-dire les employés en contact direct avec la clientèle.
Nourriture du personnel :
Bien que le gérant du restaurant ait affirmé que le personnel est nourri sur les
récupérations de viandes et de poissons non servis à la clientèle, le vérificateur a majoré
la base imposable de chacun des employés d’un montant de 2 repas qu’il a estimé à
20,00 DH par jour ouvrable et par personne.
Le vérificateur a déterminé par ailleurs les journées ouvrables comme suit :
Année civile : 365 jours
Congé annuel :-30 jours
Ramadan :-30 jours
Fermeture hebdomadaire : -48 jours
__________
Journées ouvrables 257 jours
La nourriture annuelle par personne est donc de 257 x 20,00 DH = 5.140,00 DH.
Nourriture du personnel :
Le contrôle de la comptabilité du contribuable a révélé que les pourboires perçus
directement par ses employés ne sont pas pris dans la base d’imposition de l’IGR au
cours de la période vérifiée. Le vérificateur les a évalués à 10% du chiffre d’affaires
reconstitué. Ayant dans un premier temps calculé le montant annuel des pourboires, il
les a ensuite répartis sur les 8 commis au service.
Dans ce dossier, le vérificateur a relevé lors de son contrôle que les pourboires
versés aux garçons et barmen n’ont pas été appréhendés à l’I.G.R/RS et que la prime de
nourriture a été incluse dans leur salaire imposable pour des montants inférieurs aux
montants légaux (évaluation des pourboires à 5% du CA et les avantages en nature
55
SMIC x coefficient 1,5 et 2). Il a procédé à la régularisation de la situation selon les
prescriptions de la loi.
La C.N.R.F a eu à statuer sur 6 dossiers dans le cas d’espèce. Dans 3 dossiers elle
a conforté le rejet de comptabilité effectué par le vérificateur et dans les 3 autres elle l’a
réfuté.
Dans les dossiers 25 où le rejet de la comptabilité a été confirmé par la C.N.R.F, les
vérificateurs avaient fondé ledit rejet sur la valeur non probante de la comptabilité
présentée, due à la constatation des anomalies et des irrégularités ci-après :
-Achats non comptabilisés (achats non comptabilisés bien que pointés facture
par facture par le vérificateur), minoration flagrante des achats (seulement
12,50 KG de poisson achetés pendant tout l’exercice alors que la spécialité de
l’établissement est justement le poisson et aucun achat de bière locale,
pourtant la plus consommée dans l’établissement);
-Absence de justification du chiffre d’affaires (pas de copies des factures de
ventes, de tickets de caisse ni de bandes enregistreuses);
-Ventes non déclarées (irrégularité constatée par un simple pointage des
ventes facturées et celles comptabilisées);
25
Cas d’un restaurant de luxe spécialisé dans les fruits de mer (249/00), d’un bar- dancing (537/99)et
d’un restaurant-night club(560/99).
56
-Minoration de recettes (constatée par une comparaison entre les
encaissements (T.V.A) déclarés et le chiffre d’affaires déclaré à l’I.S;
-Solde « clients » non justifié;
-Anomalies au niveau des stocks (détail des inventaires non présenté dans un
cas et stocks déclarés en fin d’exercice supérieurs aux achats au cours dudit
exercice dans un autre cas).
-Anomalies au niveau du compte de « régularisation passif » (taxes réglées
mais non constatées en comptabilité);
-Recettes non comptabilisées pour certaines périodes;
-Des apports en compte courant d’associés en espèces non justifiés analysées
comme des recettes non déclarées (d’autant plus que l’associé principal qui a
effectué ces avances ne bénéficie pas de sources de revenus autres que celles
issues du salaire perçu auprès la société).
26
Cas d’un café restaurant snack (322/95), d’un restaurant marocain avec animation folklorique
et fantasia(395/97), et d’un restaurant à la carte et buffet(393/99).
27
Ce motif de rejet ainsi que le redressement qui en découle ont été acceptés par la C.N.R.F.
57
-Différences non justifiées (soit en plus, soit en moins) ressortant de la
confrontation entre le nombre de plats déclarés servis par le contribuable et celui
reconstitué à partir de la consommation de poulet et de viande.
-Différences ressortant de la confrontation des chiffres d’affaires déclarés à l’I.G.R
avec ceux déterminés à partir de la trésorerie, compte tenu de la variation des
clients débiteurs.
Dans les 3 dossiers, la C.N.R.F s’est basée sur le principe que toute reconstitution
du chiffre d’affaires est subordonnée à la remise en cause de la valeur probante de
la comptabilité présentée. Or, dans ces 2 cas, les vérificateurs n’ont relevé aucune
anomalie susceptible de motiver le rejet de la comptabilité de la société (en vertu des
articles 35 de la loi régissant l’I.S, 38 de la loi relative à T.V.A et 33 de la loi régissant
l’I.G.R).
La C.N.R.F a relevé le fait que les vérificateurs, dans ces 3 cas, n’ont pas été en
mesure d’apporter la preuve de l’insuffisance des chiffres d’affaires déclarés.
Dans le troisième dossier cité ci-avant, la C.N.R.F a également invoqué le fait que
l’article 33 de la loi n°17-89 stipule que si la comptabilité ne comporte aucune des
irrégularités graves prévues par la loi, l’inspecteur doit apporter la preuve de
l’insuffisance du CA déclaré afin de pouvoir procéder à sa reconstitution. Or, elle a
estimé que l’insuffisance du chiffre d’affaires découlant de la reconstitution opérée par le
vérificateur n’est pas fondée car elle repose sur les achats de poulet seulement
sans prendre en compte les autres éléments entrant dans la préparation des
autres plats. Elle a ainsi refusé de considérer la discordance, non justifiée par le
contribuable, entre le nombre de plats déclarés servis et celui reconstitué par le
vérificateur à partir de la consommation de poulet et de viande.
58
6.1.3 Analyse des faits
Si pour leur majorité, les irrégularités visées dans les articles précités ne posent
pas de problème quant à leur interprétation, des difficultés surgissent quant il s’agit de
comprendre la signification donnée par le législateur aux « erreurs, omissions ou
inexactitudes graves et répétées constatées dans la comptabilisations des opérations ».
59
A ce sujet, l’Administration donne des exemples de ces erreurs, omissions ou
inexactitudes 28.
Il s’agit de :
- Déficits de caisse importants et répétés conduisant à dégager un solde de
caisse créditeur;
- Prélèvements en nature non comptabilisés;
- Double emplois;
- Recettes comptabilisées globalement, non accompagnées de relevés
détaillés justifiant le montant des ventes ou des prestations de services
effectués;
- Inventaires incomplets;
- Factures de vente ne permettant pas l’identification des opérations
concernées;
- Ratures, surcharges et transports en marge dans les documents
comptables;
- Écarts constatés et prouvés entre la quantité de marchandises achetées et
celle des marchandises vendues ou demeurées en stock.
En effet, d’après les notes circulaires de la D.G.I 29., «une comptabilité est
régulière lorsque chacune des opérations transcrites sur les documents comptables
est :
- correctement imputée;
- saisie en temps opportun en respectant l’ordre chronologique des
opérations;
- appuyée d’une pièce justificative ».
28
Cf. Instruction générale sur l’impôt sur les sociétés page 209.
29
Cf. notes circulaires relatives à l’I.S, à la T.V.A ou à l’IG.R.
60
- Des recettes non comptabilisées (factures de vente, journées travaillées
mais sans recettes y correspondant, différence entre les recettes
déclarées à l’I.S et celles à la T.V.A, etc.);
- Des minorations prouvées d’achats (quantités vendues dépassant celles
achetées ou stockées, ventes d’article ne figurant ni en achats ni en stock,
etc.);
- Une absence d’inventaire ou de détail des inventaires;
- Une absence de justification du chiffre d’affaires (ni tickets de caisse ni
bandes enregistreuses);
- Un ou des comptes bancaires non déclarés;
- Des apports en compte courant d’associés en espèces, avances masquant
des recettes non déclarées que les associés réinjectent dans l’affaire.
Il s’agit en effet des anomalies citées par les articles 33, 35 et 38 des lois régissant
respectivement l’I.S, l’I.G.R et la T.V.A. Toutes autres sortes d’anomalies qui viendraient
en plus ne pourraient que conforter la gravité des irrégularités de la comptabilité, mais
ne pourraient à elles-seules constituer un motif de rejet. D’où la nécessité pour le
vérificateur de bien faire la distinction entre les anomalies et irrégularités graves de ceux
qui ne le sont pas. A titre d’exemple, en vertu des articles précités, les erreurs,
omissions ou inexactitudes doivent avoir à la fois un caractère de gravité indiscutable et
répétitif pour motiver le rejet de la comptabilité. Si on se réfère à la fiscalité comparée
en l’occurrence française, on peut noter que pour qu’une caisse créditrice constitue une
irrégularité, il est nécessaire qu’elle l’ait été à maintes reprises. Dans le même ordre
d’idée, ne peut être rejetée globalement une comptabilité qui présente des minorations
de recettes non importantes, qui comporte des inventaires régulièrement établis, même
en l’absence du livre d’inventaire prévu par la loi, dont les défauts sont d’une gravité
limitée et dont les erreurs ont pu être rectifiées, dont les résultat sont corroborés par les
indications tirées de la reconstitution d’une comptabilité-matière, etc.
61
Comme indiqué ci-dessus, l’Administration fiscale peut rejeter une comptabilité
entachée d’anomalies ou d’irrégularités graves et procéder à la reconstitution du chiffre
d’affaires. C’est une procédure qui confère à l’Administration, dans le cas de rejet de
comptabilité, de déterminer la base d’imposition d’après les éléments dont elle dispose
(recoupements, informations extra-comptables, …).
A.Dossier n°395/97
Recettes/ restaurant
- le rejet de comptabilité a été fondé sur des éléments non conformes aux
dispositions de l’article 33 de la loi 17-89 relative à l’IGR, sachant par
30
Cf. en quoi consiste cette méthode dans le paragraphe « Méthodes de reconstitution des
recettes ».
62
ailleurs que selon lesdites dispositions si la comptabilité ne comporte
aucune des irrégularités graves prévue par la loi, le vérificateur doit
apporter la preuve de l’insuffisance du CA déclaré afin de pouvoir procéder
à sa reconstitution,
- l’insuffisance du chiffre d’affaires découlant de la reconstitution opérée
n’est pas fondée car elle repose sur un seul paramètre à savoir les
achats de poulet sans prendre en compte les autres éléments
entrant dans la préparation des autres plats.
Les membres de la C.N.R.F ont maintenu donc les réintégrations relatives au CA/
bar du fait qu’il y a effectivement absence de pièces justificatives et que le contribuable
n’a pas présenté lesdites pièces en commission.
Or, il semblerait qu’il ait échappé aux membres de la C.N.R.F que la reconstitution
effectuée par le vérificateur n’a pas seulement reposé sur la consommation de poulet,
mais également sur celle de la viande et du couscous, trois ingrédients de base des
plats commercialisés. Ce n’est pas la méthode de reconstitution que la C.N.R.F a remis
en cause, mais sa soi-disant mauvaise application. Le vérificateur a cependant bien
63
appréhendé le chiffre d’affaires réel et a fait preuve à la fois de réalisme et
d’exhaustivité dans le choix des ingrédients commercialisés par le contribuable. Il
semblerait donc que les membres de la C.N.R.F ont eu un problème de compréhension
de ce dossier dans son ensemble.
B. Dossier n°249/00
Des recettes non déclarées déposées sur un compte bancaire occulte, et qui ne
figurent pas parmi les ventes;
Des apports en compte courant d’associés effectués en espèces et non justifiés
qu’il a appréhendés comme des recettes imposables;
Une reconstitution du chiffre d’affaires sur la base des utilisations de viandes et
de poisson pour la nourriture d’une part, et d’autre part sur les achats revendus
de boissons (cf. détail des paramètres plus-haut, dans la partie relative aux
méthodes de reconstitution)
Le chiffre d’affaires déclaré à la TVA, quant à lui, a été reconstitué, en sus des 3
chefs de redressements ayant donné lieu à des rectifications en matière d’I.S, sur la
base des encaissements reconstitués à partir des comptes de trésorerie déclarés. Le
vérificateur a relevé, en reconstituant les encaissements à partir des comptes de
trésorerie(à savoir la banque et la caisse), une différence non déclarée qu’il a taxée.
64
- De retenir un taux de déchets en matière de poisson de 25% au
lieu des 20% notifiés par le vérificateur,
- De maintenir les paramètres relatifs à la viande rouge et ceux du
lapin et poulets.
Pour ce qui est du chiffre d’affaires boissons, partant du fait que les
coefficients retenus par le vérificateur proviennent de comparaison entre les factures
d’achats et celles relatives à la vente, et que le contribuable n’a pas démontré leur
caractère exagéré, les membres de la C.N.R.F ont décidé de maintenir le redressement
issu de la reconstitution du chiffre d’affaires boissons sans modification.
Selon la C.N.R.F, ces paramètres répondent aux normes d’un restaurant de très
haut standing tel que celui en question dans ce dossier. Le plat y est facturé si cher que
son contenu doit renfermer des morceaux de grande qualité. Cela peut éventuellement
expliquer pourquoi un kilogramme de poisson ne donnerait que 2 plats au lieu des 3,
standard retenu dans les autres affaires.
Il paraît quand même quelque peu excessif de considérer qu’après avoir perdu
25% de son poids, un kilogramme de poisson dont il resterait quand même 750
grammes, ne donne que 2 rations. Ces 2 rations seraient donc de 375 grammes
chacune. Or, la pratique en matière de restauration est qu’une assiette contient
généralement 150 grammes de viande, poulet ou poisson.
65
Ainsi, le vérificateur a reconstitué le chiffre d’affaires restaurant à partir des achats
de vins de table ainsi que des eaux minérales et des limonades convertis en litre. Il a
retenu une moyenne de 0,60 de boisson pour la détermination du nombre de couverts
servis. Puis, il a procédé à la détermination du prix moyen par couvert d’après la carte
du restaurant présenté lors de la vérification, soit 150,00DH/couvert.
b)Position de la C.N.R.F
c) Commentaire
Ainsi, il résulte des deux méthodes ci-avant exposées que la C.N.R.F a maintenu :
66
- La méthode de reconstitution du chiffre d’affaires bar ou boissons basée sur un
contrôle-matière (SI + achats – SF = Ventes) et l’application de coefficients dégagés à
partir du rapport Prix de vente/ Prix d’achat;
Aussi bien la C.L.T que la C.N.R.F ont maintenu ce redressement au motif que
l’image fidèle de toute comptabilité consiste à enregistrer toutes les opérations de
quelque nature que ce soit. Or le contribuable a omis d’enregistrer des opérations
consignées dans un compte bancaire non déclaré.
67
ni réaliste de prendre un même chiffre d’affaires, de le reconstituer de
différentes manières et de cumuler les redressements issus de chacune de
ces méthodes. Une seule méthode peut être appréhendée en tant que
redressement et, tout au plus, les autres méthodes peuvent être utilisées
pour conforter les résultats de celle retenue. Puisque le contrôle-matière mené
par le vérificateur lui a permis de dégager des manquants, il serait plus réaliste de
considérer que ces manquants sont la preuve de recettes minorées, lesquelles ont été
déposées sur ce compte bancaire non déclaré.
Dans le dossier n°766/95, des apports en compte courant d’associés ont été
effectués régulièrement en espèces par le contribuable qui n’a pu les justifiés lorsque la
demande lui en a été faite. Aussi le vérificateur les a-t-il considérés comme des recettes
dissimulées. Cependant, devant la C.N.R.F, le contribuable a argué que ces apports en
compte courant étaient corrects bien qu’effectués en espèces et qu’ils provenaient d’une
part, de ses économies et, d’autre part, des crédits personnels contractés par lui auprès
de ses amis afin de palier aux difficultés de la société sans cesse grandissantes.
68
C’est donc à bon escient que la C.N.R.F a suivi le même raisonnement que celui
adopté par l’administration fiscale concernant les apports en compte courants non
justifiés et a maintenu le redressement y afférent.
A- Dossier n°249/00
a) Exposé des faits :
31
Ce décret a été modifié par le décret n° 2-97-58 du 6 janvier 1999 modifiant l’arrêté du
16juillet 1949 déterminant la valeur des pourboires et des avantages en nature perçus par
certaines catégories de travailleurs et entrant en ligne de compte pour le calcul du salaire
minimum. (Bulletin officiel n°4658 du 3 chaoual 1419 (21 Janvier 1999)).
69
Il a déterminé les journées travaillées comme suit :
Année civile : 365 jours.
Congé annuel : 30 jours.
Ramadan :30 jours.
Fermeture hebdomadaire :48 jours.
Journées travaillées :257 jours.
Il résulte des dispositions du décret susvisé que la valeur d’un repas est égale au
S.M.L. d’une heure de travail multipliée par le coefficient correspondant.
70
Pour les salariés payés à la journée, à la semaine ou au mois, la valeur d’un repas
est représentée forfaitairement par :
- 1/8 du salaire journalier (8 heures ouvrables) ;
- 1/48 du salaire hebdomadaire (6 jours ouvrables) ;
- 1/208 du salire mensuel (26 jours ouvrables).
B- Dossier n°560/99
a)Exposé des faits
La position prise par la C.N.R.F semble assez contradictoire : elle a rejeté ce chef
de redressement au motif que l’administration ne détenait aucune preuve que le
personnel bénéficiait d’avantages en nature, alors que de son côté, la société les a pris
en compte dans le salaire imposable de ses employés mais pour un montant inférieur à
celui prescrit par la loi.
A- Dossier n°249/00
a) Exposé des faits :
71
selon un barème préétabli sous forme de points. Aussi, le vérificateur a-t-il considéré
que le chiffre d’affaires reconstitué doit lui aussi donner lieu à un complément dudit
service. Il a donc appliqué 12% à la différence de chiffre d’affaires non déclarée.
Le super pourboire
Le vérificateur a supposé son existence du fait que c’est une pratique courante
dans le secteur de la restauration. Il s’agit d’un pourboire donné de main en main par la
clientèle aux employés. Le vérificateur l’a évalué à 10% du service facturé. Le
contribuable a contesté cette régularisation au motif que cette rémunération revêt un
caractère fictif et ne se base sur aucune preuve tangible. La C.N.R.F a rejeté ce
redressement d’autant plus que le vérificateur a reconnu n’avoir disposé d’aucune
preuve établissant l’existence de ce super pourboire et s’être basé sur une évaluation
forfaitaire.
Il convient de rappeler que les pourboires sont régis par l’article 71 de la loi 17-89
instituant l’I.G.R. Cet article stipule que:
« Les pourboires sont soumis à la retenue à la source dans les conditions suivantes :
Lorsqu’ils sont remis par les clients entre les mains de l’employeur ou centralisés par
celui-ci, la retenue est opérée par l’employeur sur le montant cumulé des pourboires et
du salaire auquel ils s’ajoutent le cas échéant.
Lorsque les pourboires sont remis aux bénéficiaires directement et sans aucune
intervention de l’employeur, leur montant imposable est forfaitairement évalué à un
taux généralement admis suivant les usages du lieu.
Si les pourboires s’ajoutent à un salaire fixe, l’employeur opère la retenue comme prévu
ci-dessus; s’il n’est pas en mesure de la faire parce qu’il ne paie pas de salaire fixe à son
72
employé, ce dernier est tenu de lui remettre le montant de la retenue afférent aux
pourboires reçus. L’employeur doit verser ce montant au Trésor en même temps que les
retenues afférentes aux paiements qu’il a lui-même effectués.
De manière générale, le problème qui s’est posé au niveau de la C.N.R.F est celui
des surpourboires. Pour les membres de cette commission, leur existence doit être
prouvée, à défaut de quoi l’administration ne peut les évoquer. Mais a-t-on besoin de
prouver que dans un restaurant, de quel standing que ce soit, à fortiori de celui de ce
restaurant très huppé, même si le service est déjà facturé, il est impensable que les
clients ne laissent aucun pourboire supplémentaire aux employés?
L’existence de la pratique d’un surpourboire est pourtant une réalité, et les textes
fiscaux eux-mêmes ont font référence. La pratique du surpourboire est donc une réalité
et une pratique que la C.N.R.F ne devrait pas occulter.
B- Dossier n°34/00
a)Exposé des faits
Lors du contrôle, le vérificateur a relevé que les pourboires versés aux garçons et
barmen n’ont pas été appréhendés à l’IGR/RS. Il les a donc évalués à 5% du chiffre
d’affaires. Cependant, les membres de la C.N.R.F ont considéré que le recours de
l’administration fiscale ne comportait aucun élément concret de nature à justifier
l’imposition d’avantages en nature dont aurait bénéficié le personnel de la société et ont
rejeté le chef de redressement relatif à l’I.G.R/RS.
73
l’impossibilité de ressortir le montant relatif à l’avantage en nature, la C.N.R.F a rejeté
en bloc le montant global incluant aussi bien l’avantage en nature que celui en espèces
c’est- à- dire les pourboires.
Il apparaît donc que, pour être régulier, un redressement doit remplir les trois
conditions précitées. Ces trois éléments sont donc nécessaires à la bonne
compréhension du redressement de manière à faire bénéficier pleinement la société de
son droit de réponse et de défense.
74
PARAMÈTRES POSITION DE L’ADMINISTRATION POSITION DE LA C.N.R.F
FISCALE
Reconstitution du Reconstitution du chiffre d’affaires Reconstitution du chiffre d’affaires
chiffre d’affaires du restaurant du restaurant
restaurant
2)Reconstitution des - Détermination du nombre de couverts - Idem que paramètres retenus par
recettes à partir des vendus à partir de la quantité de boissons l’administration fiscale.
boissons consommés toutes confondues consommées (vins de
par couvert. table, eaux minérales et des limonades)
convertis en litre.
⇒ Moyenne ressortie : 0,60
litre/couvert.
Reconstitution du Reconstitution du chiffre d’affaires Reconstitution du chiffre d’affaires
chiffre d’affaires boisson boisson
boisson
75
Dossier 395/97 Dossier 395/97
Reconstitution du CA - En l’absence de tickets de caisse - La C.N.R.F a maintenu les
sur la base des achats justifiant le CA réalisé au bar, le CA a été réintégrations relatives au CA bar du fait
consommés affectés reconstitué sur la base des achats de l’absence de pièces justificatives, que
d’un coefficient moyen consommés affectés d’un coefficient le contribuable n’a d’ailleurs pas
pondéré. moyen pondéré de 3,50 déterminé à partir présentées.
du prix d’achat et du prix de vente
pratiqués.
76
trésorerie Le vérificateur a relevé, en reconstituant La C.N.R.F a maintenu le rappel de taxe
les encaissements à partir des comptes de correspondant à ce chef de
trésorerie, à savoir la banque et la caisse, redressement vu que le contribuable n’a
une différence non déclarée assez pas été en mesure de justifier la
importante qu’il a réintégrée au chiffre différence des encaissements non
d’affaires T.V.A reconstitué. déclarés.
Taxation des Taxation des avantages en nature et Taxation des avantages en nature
avantages en en argent et en argent
nature et en
argent
1- L’avantage en Dossier 249/00 Dossier 249/00
nature : la nourriture - La nourriture du personnel servie deux -Confirmation par la C.N.R.F de la
fois par jour a été estimée à 30,00 DH position de l’administration fiscale,
par personne et par journée de travail. reconnaissant que les termes du décret
- les journées travaillées ont été n°2-89-447 du 07 septembre 1989
déterminées comme suit : fixant un barème pour le calcul d’un
∗ année civile = 365 jours repas ne pouvaient s’appliquer dès lors
∗ Congé annuel = 30 jours que le personnel de cet établissement
∗ Ramadan = 30 jours ne dispose pas d’un salaire minimum
∗Fermeture hebdomadaire=48 jours légal. La C.N.R.F a aussi reconnu que
⇒ Journées travaillées=257 jours. l’estimation de la nourriture à 30Dh par
jour pour 2 repas ne revêt aucun
caractère d’exagération.
Dossier 560/99 Dossier 560/99
-Une régularisation a été effectuée au -La C.N.R.F a abandonné ce chef de
niveau de la prime de nourriture qui a été redressement arguant que le recours de
incluse dans le salaire imposable des l’administration fiscale ne comportait
employés pour des montants inférieurs aucun élément concret de nature à
aux montants légaux (évaluation des justifier l’imposition d’avantages en
avantages en nature= SMIC x coefficient nature dont aurait bénéficié le
1,5 et 2). personnel de la société.
2- Les pourboires Dossier 249/00 Dossier 249/00
et les surpourboires. - La société facture le service à 12% du -La C.N.R.F a reconnu qu’il il s’agit bien
chiffre d’affaires réalisé, seule d’un supplément de rémunération réel
rémunération pour le personnel de la salle distribué au personnel selon les normes
dont la répartition est faite selon un de l’établissement.
barème préétabli sous forme de points.
Aussi, le chiffre d’affaires reconstitué a-t-il
aussi donné lieu à un complément dudit
service. Il a été donc appliqué 12% à la
différence de chiffre d’affaires non
déclarée.
- En plus du service de 12%, le personnel -Abandon de ce chef de redressement
bénéficie d’un superpourboire. Il a été au motif que cette rémunération revêt
évalué à 10% dudit service. Ce un caractère fictif et ne se base sur
superpourboire a été intégré au revenu aucune preuve tangible.
imposable en tant qu’avantage en
77
numéraire.
Dossier 560/99 Dossier 560/99
- Évaluation des pourboires versés aux - La C.N.R.F a considéré que le recours
garçons et barmen à 5% du chiffre de l’administration fiscale ne comportait
d’affaires vu que, lors de du contrôle, il aucun élément concret de nature à
a été relevé qu’ils n’ont pas été justifier l’imposition d’avantages en
appréhendés à l’I.G.R/RS. nature dont aurait bénéficié le
personnel de la société et a rejeté ce
chef de redressement.
78
7. ANNEXES
79
Annexe 1: Normes de classement
Comme souligné plus haut, ces normes concernent particulièrement les restaurants
considérés comme étant des établissements touristiques. Elles sont établies par l’Arrêté
du ministre du Tourisme n° 1751.02 du 18 décembre 2003 qui a fixé les normes
minimales dimensionnelles, fonctionnelles et d’exploitation de ces établissements. Ces
normes sont relatives à la qualité des repas et du servie, au décor, aux équipements, à
la qualification de la main d’œuvre, à l’hygiène et à la sécurité…(Cette annexe reproduit
uniquement les normes exigées pour le restaurant classé «1 fourchette », pour les 2 et
3 fourchettes ainsi que le luxe, voir l’arrêté précité.
80
principes élémentaires d’hygiène et de sécurité alimentaire. Tout le personnel doit porter
la tenue réglementaire.
C - 1) Locaux :
- L’agencement des locaux doit permettre un nettoyage facile.
- Le sol de la cuisine doit être doté d’un carrelage antidérapant étanche.
- La cuisine doit être carrelée à une hauteur de 1.60 m, de couleur claire et
facilement lessivable.
- La cuisine doit être pourvue d’un système d’évacuation rapide et efficace des
eaux résiduaires et des eaux de lavage.
- Les locaux doivent être aérés et ventilés, les filtres du système de ventilation
de la hotte doivent être régulièrement nettoyés ou changés.
- Toutes les fenêtres ou ouvertures doivent être munies de moustiquaires.
C - 2) Equipements :
- Une aire de cuisson, table chauffante, batterie de cuisine et matériel de
fonctionnement, tables de travail en inox, un passe de service, fours, friteuses…. .
- Une aire pour la préparation de la viande avec matériel nécessaire.
- Une aire pour la préparation de légumes avec matériel nécessaire.
- La chambre froide, les réfrigérateurs et les congélateurs doivent être en
nombre suffisant, équipés de thermostats et voyants lumineux. Les chambres froides
doivent être équipées également d’une sonnette d’alarme et d’un gilet anti-froid.
L'utilisation d'étagères et de cageot en bois est strictement interdite. En cas de capacité
insuffisante en chambres froides, les différentes catégories de denrées seront
conservées dans une même chambre froide à des emplacements distincts.
- Un local ou une aire isolée réservée à la plonge vaisselle. Elle doit être
séparée des autres plans de travail par une distance suffisante ou par une séparation
physique à l'aide d'une cloison en verre ou d'un mur carrelé à une hauteur de 2m .
- Les bacs à ordures doivent être dotés d'un système de commande à pied
facilement lessivable, munis de sacs de poubelle en plastique étanche à usage unique et
placés à proximité des plans de travail.
- Des lave- mains doivent être dotés d'un système de commande à pied et
installés à proximité des postes de travail. Ceux- ci devront être équipés de robinets
mélangeurs d’eau chaude et froide, de distributeurs de savon liquide antiseptique, de
brosses à ongle, de sèche - mains électriques ou d'essuie - mains à usage unique.
81
D- Personnel:
F- Hygiène et Sécurité :
82
Annexe 2 : Arrêté du 19 ramadan 1368 (16 juillet 1949) déterminant la valeur des
pourboires en nature perçus par certaines catégories de travailleurs et
entrant en ligne de compte pour le calcul du salaire minimum. (Bulletin
Officiel n° 1917 du 22 juillet 1949)
ARTICLE UNIQUE – Les avantages en nature ou les pourboires perçus par certains travailleurs doivent
entrer en ligne de compte pour le calcul du salaire minimum. Leur valeur représentative est
déterminée ainsi qu’il suit :
I- Nourriture.
La valeur d’un repas est égale au salaire d’une heure de travail pour le personnel payé à l’heure ; elle
est égale à 1/8e du salaire journalier, à I/48° du salaire hebdomadaire ou I/208e du salaire mensuel
pour le travailleur rémunéré soit forfaitairement à la journée, à la semaine ou au mois, soit de toute
autre manière.
La valeur d’un petit déjeuner est fixée à I/4 de la valeur d’un repas.
La valeur de la nourriture est calculée sur le salaire de base à l’exclusion de toute prime ou indemnité
que peut percevoir le travailleur.
II- Logement.
La valeur du logement sera fixée par l’employeur, après accord de l’inspecteur du travail, entre 225 et
525 francs par mois ;
Les pourboires versés de la main à la main par la clientèle au personnel des salons de coiffure et aux
garçons de café, barmaids et barmen sont évalués à 10% de la recette personnelle de chaque
travailleur.
83
Annexe 2 :Décret n° 2-97-58 du 18 ramadan 1419 (6janvier 1999) modifiant
l’arrêté du 19 ramadan 1368 (16juillet 1949) déterminant la valeur
des pourboires et des avantages en nature perçus par certaines
catégories de travailleurs et entrant en ligne de compte pour le calcul
du salaire minimum. (Bulletin officiel n°4658 du 3 chaoual 1419 (21
Janvier 1999)).
LE PREMIER MINISTRE,
Vu le dahir du 28 rabii I 1355 (18 juin 1936) relatif au salaire minimum des ouvriers et employés, tel qu’il a été
modifié et complété ;
Vu l’arrête du 19 ramadan 1368 (16 juillet 1949) déterminant la valeur des pourboires et des avantages en
nature perçus par certaines catégories de travailleurs et entrant en ligne de compte pour le calcul du salaire
minimum, tel qu’il a été modifié et complété ;
Vu le décret n° 2-96-678 du 29 joumada II 1417 (11 novembre 1996) portant revalorisation du salaire minimum
dans l’industrie, le commerce, les professions libérales et l’agriculture ;
Après examen par le conseil des ministres réuni le 5 ramadan 1419 (24 décembre 1998),
DECRETE :
ARTICLE PREMIER. - Le dernier paragraphe de la partie I de l’article unique de l’arrêté susvisé du 19 ramadan
1368 (16 juillet 1949) est modifié ainsi qu’il suit :
« Article unique………………………………………………………………………………………………………………………
« I- Nourriture
« ……………………………………………………………………………………………………………………………………………..……
« La valeur de la nourriture, en ce qui concerne les employés des hôtels, cafés et restaurants, est calculée en se
référant au
SALAIRE PRIS COMME BASE SALAIRES MENSUELS
POUR LA DETERMINATION EN ESPECES, VERSES AUX EMPLOYES A
DE LA VALEUR DE LA NOURRITURE L’EXCLUSION DE TOUTES INDEMINTES
(en dirhams)
Salaire minimum légal d’une heure de travail x 1 Jusqu’à 1659,99
Salaire minimum légal d’une heure de travail x 1,5 De 1660 à 2724,99
Salaire minimum légal d’une heure de travail x 2 De 2725 à 3922,99
Salaire minimum légal d’une heure de travail x 2,5 A partir de 3923
Pour contreseing :
Le ministre du développement social,
de la solidarité, de l’emploi
et de la formation professionnelle,
KHALID ALIOUA.
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