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Ecole Supérieure D’Electricité, Du Bâtiment Et Des

Travaux Publics

LES SYSTÈMES DE STOCKAGE


SOLAIRES

M. DIEYE

LICENCE III Energies Renouvelables


Plan
2

Introduction
I. Généralités sur les accus
II. Technologies d’accus
Conclusion
Plan
3

Introduction
I. Généralités sur les accus
II. Technologies d’accus
Conclusion
Introduction
4

Un accumulateur est un appareil qui emmagasine de l’énergie pour le


restituer ensuite.
Un accumulateur électrochimique transforme, à la charge, l’énergie
électrique en énergie chimique et réalise l’opération inverse à la décharge.

Plusieurs accumulateurs réunis dans un même boîtier et connectés forment


une batterie.

Figure: Premier batterie d’accumulateurs (Gaston Planté en 1859)


Plan
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Introduction
I. Généralités sur les accus
II. Technologies d’accus
Conclusion
I. Généralités sur les accumulateurs
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Un accu est constitué de deux électrodes (une négative, une positive)


séparées par un électrolyte (liquide, gel ou polymère).

Principe général de fonctionnement :


réactions d'oxydoréduction se
produisant en tandem aux électrodes et
faisant intervenir des électrons et des
ions.

Figure: Eléments d’un accumulateur


Phases de fonctionnement d’un accumulateur
❖ Charge : phase de conversion de l'énergie électrique en énergie
chimique stockée.
❖ Décharge : phase de conversion de l'énergie chimique stockée en
énergie électrique.
Généralités sur les accus
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Caractéristiques techniques d’une batterie


• Tension nominale par élément (V) : différence de potentiel entre les
bornes d’un élément (quelques volt) ; elle varie au cours du temps et de
l'utilisation et dépend de la technologie mise en œuvre.
• Capacité nominale de stockage (Ah) : quantité d'énergie pouvant être
emmagasinée et restituée. C’est le produit de l'intensité du courant de
décharge par la durée de décharge.
La capacité restituée dépend des conditions de décharge (température).
• L'énergie stockée dans la batterie (Wh): Elle est égale à sa charge
électrique Q multipliée par la tension moyenne U sous laquelle cette
charge est déchargée.

• Cyclabilité (nombre de cycles) : capacité à subir des cycles de charge


et décharge nombreux; elle caractérise le nombre de fois où l’accu peut
restituer un niveau d’énergie supérieur à 80% de sa capacité nominale.
Généralités sur les accus
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Vieillissement d’une batterie : pertes de capacité résultant des réactions


chimiques aux interfaces entre les électrodes et l’électrolyte.
Causes de vieillissement et de dégradation d’une batterie :
• Surcharge : charge excessive (au-delà de 100%)
• Décharge profonde (supérieure à 80% de la capacité)
• Charge trop rapide (le courant de charge doit être limité à Capacité/5)
• Charge insuffisante (recharger régulièrement une batterie à 100 %)
• Autodécharge :perte de capacité en cas de non utilisation
• Elévation de température : durée de vie réduite de moitié pour une
élévation de température de 10°C.
• Salissures : trace de saleté
Plan
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Introduction
I. Généralités sur les accus
II. Technologies d’accus
Conclusion
II. Technologies d’accumulateurs
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Plusieurs technologies d’accumulateurs


• Technologie plomb-acide (1859)
• Technologies basées sur le nickel
o Nickel-cadmium (1899)
o Nickel-hydrure métallique (Ni-MH) (1970-1980)
o Technologies basées sur le lithium (1990)
o Lithium-ion (1991)
o Lithium-polymère (1999)
o Technologie ZEBRA (Zero Emission Batteries Research Activity ,1975)
o Technologie sodium-soufre (1990)
o Accumulateur à électrolyte circulant (200?)
Technologies d’accus
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Tableau : Comparaison des technologies de batteries


Technologie plomb-acide
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Constitution
• Electrode négative : plomb « spongieux »(Pb)
• Electrode positive : dioxyde de plomb (PbO2)
• Electrolyte : solution aqueuse d’acide sulfurique (H2SO4) ou autre
• Séparateur : en matière poreuse isolante
Principe : réactions lectrochimiques aux électrodes
A l’électrode négative: décharge
Pb + 2H+SO42– PbSO4 + 2H+ + 2e-
charge

A l’électrode positive: décharge


PbO2 + 2H+SO42– + 2H+ + 2e- PbSO4 + 2H2O
charge

Réaction globale: décharge


Pb + PbO2 + 2H2 SO4 2PbSO4 + 2H2O
charge
Technologie plomb-acide
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Décharge Charge

A l’électrode négative
Production d’électrons libres e- et d’ions Pb2+
Combinaison de Pb2+ avec les ions sulfates (SO42–) dans l'électrolyte pour former le sulfate de
plomb (PbSO4).
Retour des électrons dans la cellule par l'électrode positive et nouvelle réaction.
A l’électrode positive
Combinaison de PbO2 avec les ions hydrogène (H+) dans l'électrolyte et avec les électrons pénétrant dans
la cellule pour former de l'eau.
Libération de Pb2+ dans l'électrolyte pour former du sulfate de plomb.
Technologie plomb-acide
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Figure : Structure d’une batterie au plomb


Technologie plomb-acide
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Avantages
• Coût relativement faible
• Faible autodécharge (~ 5%/mois)
Inconvénients
• Densité d’énergie massique comparativement faible (20 - 50 Wh/kg)
• Long temps de charge (~10 h)
• Sulfatation : apparition d’ilots stables de sulfate de plomb au niveau des
électrodes sous certaines conditions (décharge trop profonde,
température importante).
Conséquence: Diminution de la capacité
Désulfatation : dissolution du sulfate de plomb recouvrant les
électrodes par l’envoi d'impulsions électriques à la fréquence de
résonance de la batterie (entre 2 et 6 MHz).
• Toxicité du plomb : intoxications aigües (saturnisme)
Technologie plomb-acide
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Deux types d’accumulateur au plomb


• Accumulateur à électrolyte liquide
Avantages
o Simplicité de fabrication et de maintien
o Possibilité d’ajouter de l’eau
Inconvénients
o Non étanchéité : présence d’un trou dans le bouchon (utilisation à plat)
o Dégagement possible de gaz (H2 et O2) et risque d’explosion

• Accumulateur à électrolyte gélifié ou stabilisé


Avantages
o Etanchéité totale (utilisation théorique dans toutes les positions)
o Taux d’autodécharge relativement faible
Inconvénient
o Complexité de fabrication
o Coût relativement élevé
Technologie Ni-Cd
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Inventeur : l’Ingénieur Suédois Jungner en 1899


Constitution :
• Electrode négative: oxyhydroxyde de cadmium(Cd(OH)2)
• Electrode positive : oxyhydroxyde de nickel (Ni(OH)2)
• Electrolyte : potasse (KOH)
Principe : réactions chimiques aux électrodes
A l’électrode négative: charge
Cd(OH)2 + 2e- Cd + 2OH-
décharge

A l’électrode positive: charge


2 Ni(OH)2 + 2OH- 2NiOOH + 2H2O + 2e-
décharge

Réaction globale: charge


2Ni(OH)2 + Cd(OH)2 2NiOOH + Cd + 2H2O
décharge
Technologie Ni-Cd
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Figure : Structure d’une batterie au nickel


Technologie Ni-Cd
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Avantages
• Charge simple et rapide, même après une longue période de stockage
• Bonne cyclabilité (1000 – 1500 cycles)
• Bonne stabilité thermique ( – 30 à 50°C)
• Stockage aisé, quel que soit le niveau de charge

Inconvénients
• Faible densité énergétique (30 – 60 Wh/kg)
• Assez rapide autodécharge (15 % / mois).
• Forte toxicité du cadmium: Nécessité de collecte en fin de vie pour
recyclage
• Coût relativement élevé (Pb-acide x 3)
Technologie Ni-MH
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Constitution :
• Electrode négative : hydrure métallique (LaNi5 )
• Electrode positive : oxyhydroxyde de Ni
• Electrolyte : potasse (KOH)
Principe : réactions chimiques aux électrodes
A l’électrode négative: charge
M + H2O + e- MH + OH-
décharge

A l’électrode positive: charge


Ni(OH)2 + OH- NiOOH + H2O + e-
décharge

Réaction globale: charge


Ni(OH)2 + M NiOOH + MH
décharge

M = métal
Technologie Ni-MH
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Avantages
• Densité d’énergie massique supérieure à celle des Ni-Cd (50 – 90 Wh/kg)
• Longue durée de vie (1000 cycles)
• Absence de cadmium (toxique)

Inconvénients
• Cyclabilité inférieure à celle des accus Ni-Cd (1000 cycles)
• Autodécharge assez rapide (20 % /mois)
• Coût relativement élevé (Pb-acide x 3,5)
Technologies Lithium
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Lithium métallique :
Grand potentiel électrochimique (grande densité énergétique)
Problème de sécurité (électrode négative en ion lithium)

Deux types d'accumulateurs commercialisés


• Lithium-ion : lithium à l'état ionique grâce à l'utilisation d'un composé
d'insertion aux électrodes
• Lithium-polymère : variante et alternative aux accumulateurs
lithium-ion

Plusieurs autres en développement


• Lithium-air
• Lithium-fer-phosphate
• Lithium métal polymère
Technologie Lithium-ion (Li-ion)
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Constitution:
Electrode négative : graphite
Electrode positive : oxyde de cobalt (de manganèse ou de nickel) lithié
Electrolyte: sel de lithium (LiPF6) dissout dans un mélange de carbonate
Principe : Echange réversible de l'ion lithium entre les électrodes.
A l’électrode positive : les ions lithium de l’électrolyte sont réduit à l’état métal
et viennent s’insérer dans l’oxyde de cobalt
charge
Li1-xCoO2 + xLi+ + xe- LiCoO2
décharge

A l’électrode négative: le lithium métal piégé dans le graphite est oxydé en ion
lithium et passe dans l’électrolyte
charge
Li xC6 6C + xLi+ + xe-
décharge
Technologie Lithium-ion (Li-ion)
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Figure : Déplacement de l’ion lithium dans un élément Li-ion


Technologie Li-ion
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Avantages
• Versatilité (possibilité de changer le matériau des électrodes)
• Forte densité d’énergie massique (100 – 230 Wh/kg)
• Longue durée de vie (500 – 3000 cycles)
• Bonne stabilité thermique (– 20 à 50°C)
• Très faible autodécharge (~ 2%)

Inconvénients
• Coût relativement élevé (Pb-acide x 3 – 5)
• Faible impact environnemental (toxicité du cobalt)
Technologie Lithium-polymère (Li-po)
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Constitution:
Electrode négative : graphite
Electrode positive : oxyde de cobalt (de manganèse ou nickel) lithié
Electrolyte: sel de lithium dans une matrice polymère
Principe : semblable à celui de l’accumulateur Li-ion
Avantages
• Possibilité de dépôt sur un support flexible (formes fines et vari es)
• Faible poids
• Plus s res que les Li-ion (plus r sistantes la surcharge et aux fuites
d' lectrolytes)
Inconv nients
• Densit énerg tique plus faible que celle des accus Li-ion
• Coût plus élevé que celui des accus Li-ion
• Durée de vie plus courte que celle des accus Li-ion
• Charge soumise des r gles strictes sous peine de risque
d'inflammation.
Technologie Li-ion polymère (Li-po)
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Figure: l’avion solar impulse, équipé de batteries au Li-Po


Technologie sodium-soufre
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Température de fonctionnement : 290 - 350°C


Constitution
• Electrodes :sodium et soufre liquides
• Electrolyte solide : β-Al2O3 une céramique à base d’alumine conductrice
par transfert d’ions Na+

Réaction globale:
charge
2Na + 3S Na2 S3
décharge

Figure : Structure d’une élément au Na-S


Technologie sodium-soufre
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Avantages
• Absence de corrosion
• Nombre de cycles théorique infini (plus de
1000 cycles).
• Adapté au stockage stationnaire de
grande quantité d’énergie (400 MW )
Inconvénients
• Risque d’inflammation élevé
• Nécessité d’un système de maintien de la
température de fonctionnement par
chauffage ou refroidissement
• Panne en cas de fissure de l’électrolyte
céramique

Figure : Batterie NaS de 1MW (Hokkaido, Japon)


Technologie ZEBRA
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ZEBRA (Zero Emission Batteries Research Activity )


Température de fonctionnement : 250°-370°C

Constitution:
• Electrodes : chlorure de nickel et
sodium (liquide)
• Electrolyte solide : β-Al2O3 une
céramique à base d’alumine
conductrice par transfert d’ions Na+

Réaction globale:
charge
2NaCl + Ni NiCl2 + 2Na
décharge

Figure : Structure d’un élément au Na-NiCl2


Technologie ZEBRA
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Avantages
• Forte densité d'énergie massique (théorique : 650 Wh/kg, pratique : 116 Wh/kg)
• Nombre de cycles théorique infini (plus de 1000 cycles).
• Adapté au stockage stationnaire de grande quantité d’énergie (400 MW )

Inconvénients
• Nécessité d’un électrolyte liquide supplémentaire (NaAICI4) pout conduire
les ions de sodium
• Risque d’inflammation élevé
• Nécessité d’un système de maintien de la température de fonctionnement
par chauffage ou refroidissement
• Panne en cas de fissure de l’électrolyte céramique
Accumulateur à électrolyte circulant
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Constitution:
• Cellule électrolytique
séparée en 2 demi-cellules
par une membrane
o 2 électrodes (matériaux
carbonés)
o Membrane échangeuse
d’ions (Nafion)
o Deux réservoirs de
stockage abritant chacun
une solution électrolytique
(solution aqueuse
fortement acide)

Figure : Accumulateur à
électrolyte circulant ou
redox-flow.
Accumulateur à électrolyte circulant
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Principe:
• Circulation des deux
électrolytes entre leur réservoir
respectif et la cellule
électrolytique centrale
• Réactions électrochimiques à
la surface des deux électrodes
situées respectivement dans la
chambre cathodique (cathode)
et dans la chambre anodique
(anode).

Figure : Réactions chimiques à la


surface des électrodes de la
cellule électrolytique centrale.
Accumulateur à électrolyte circulant
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Avantages
• Découplage puissance-énergie
P=f(aire des électrodes, cinétique des réactions)
E=f(taille des réservoirs, concentration des espèces, couples redox utilisés)
• Possibilité de stockage de couple électrochimique hors de la batterie
• Faible coût
• Batterie adaptée au stockage d’une très grande quantité d’énergie.

Inconvénients
• Densité d’énergie relativement faible (due au pompage)
• Autodécharge élevée
Accumulateur à électrolyte circulant
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Figure : Stockage de l’énergie solaire avec batterie redox


Accumulateur à électrolyte circulant
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Batterie
redox

Figure: Batterie redox au vanadium (CellCube FB 10-100) avec installation PV


sur toit (Tokyo).
Accumulateur à électrolyte circulant
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Figure : Centrale solaire de 185 kW à batteries à circulation de 250 kWh


(Turlock, Californie).
Plan
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Introduction
I. Généralités sur les accus
II. Technologies d’accus
Conclusion
Conclusion
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Plusieurs technologies d’accumulateurs sont disponibles, chacune avec ses


avantages et inconvénients.
Le choix d’une batterie d’accumulateurs doit se faire en tenant compte des
paramètres suivants :
• Capacité de stockage
• Energie et puissance spécifique
• Cyclabilité
• Autodécharge
• Conditions d’utilisation
• Coût
• Sécurité et impact environnemental

Une batterie appropriée peut faire la différence entre une installation PV


réussie et un échec coûteux.
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Questions???

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