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Dans le cadre des installations photovoltaïques autonomes, nous présentons exclusivement les
batteries appelées communément "au plomb".
En effet, malgré qu'il existe d'autres technologies électrochimiques concernant le stockage
électrique (lithium-ion nickel-métal hydrure, nickel-hydrogène, sodium-souffre, piles à
combustible, etc), les batteries au plomb représentent aujourd'hui la solution la plus courante
et la plus pertinente (elles représentent 65 % de la production totale mondiale en 2002) :
Les batteries au plomb sont recyclables. Néanmoins, il est important de préciser que le
plomb présente un caractère polluant et dangereux à la fois pour l'environnement
naturel mais également pour la santé. Des filières de recyclage existent et il convient à
tout propriétaire de batterie au plomb de ne pas laisser à l'abandon les batteries au
plomb.
La technologie des batteries au plomb est aujourd'hui la plus aboutie et des
programmes de R&D (publics et privés) améliorent sans cesse les rendements et la
fiabilité.
Le coût des batteries au plomb est le plus faible du marché.
À chacune de ses applications est adaptée une technologie d’accumulateurs au plomb, qui se
distinguent notamment par l’épaisseur et les alliages des grilles, un électrolyte liquide ou
immobilisé, des concentrations d’électrolyte différentes, des plaques planes ou tubulaires, etc.
Sur les installations photovoltaïques autonomes, on veillera donc à mettre en œuvre des
batteries conçues pour les applications stationnaires photovoltaïques.
Le marché mondial des batteries au plomb est largement dominé par les batteries de
démarrage, ainsi qu'illustré sur les diagrammes ci-dessous :
Diagramme de gauche : Répartition du marché mondial des batteries d'accumulateurs au
plomb en 1992 - 8,5 milliards d'euros.
Diagramme de droite : Répartition du marché mondial des batteries d'accumulateurs au
plomb en 2002 - 12 milliards d'euros
Par ailleurs, pour chacune des 3 familles citées ci-dessus, les batteries pourront être soit de
type "ouvertes", soit de type "étanches".
Pour ces deux raisons, les batteries ouvertes sont délaissées au profit des batteries
étanches à recombinaison de gaz.
Les premières batteries à recombinaison de gaz sont apparues vers la fin des années 1950
notamment par la fabrication d'un électrolyte gélifié. Puis dans les années 1970, la maîtrise des
procédés d'absorption d'acide dans la fibre de verre a permis l'élaboration de séparateurs imbibés
d'électrolyte : le marché de cette technologie à électrolyte immobilisé prenait alors son essor.
Chacune de ces réactions se produisent au niveau des électrodes entre des oxydants et des
réducteurs sans transport de charge à travers l’électrolyte. Les matériaux actifs des
électrodes y participent.
A la cathode : L’eau de l’électrolyte est oxydée dégageant du dioxygène gazeux (O2) et 2
électrons. Ces deux électrons sont directement exploités par l’oxyde de plomb (PbO2) de la
cathode. Le plomb (Pb) est alors réduit en ions Pb2+.
À l’anode : Le plomb (Pb) est oxydé en ions Pb2+ libérant 2 électrons. Ces deux électrons sont
directement consommés par les ions H3O+. Les ions H3O+ sont alors réduits dégageant du
dihydrogène gazeux (H2).
De ce fait, l'électrolyse de l'eau induit une baisse de performance pendant la décharge car une
partie des électrons produits par la réaction principale sert à enclencher l’électrolyse de l’eau
et non à alimenter les charges électriques.
Également, lorsque la batterie est déconnectée, la tension induite par les électrodes est
suffisante pour forcer l'électrolyse de l'eau et provoquer ainsi l'autodécharge.
⇒ En savoir plus sur l'électrolyse de l'eau
Lorsque la batterie est déconnectée (circuit ouvert), elle s'autodécharge. Ainsi, une
batterie chargée qui ne serait pas sollicité se retrouve complètement déchargée au bout
de plusieurs mois.
Nous donnons ci-dessous les temps d'autodécharge typique d'une batterie au repos (en
circuit ouvert) en fonction de la température ambiante :
Une réaction de réduction : l’oxydant le plus faible se réduit selon l’équation suivante
: Ox1 + électrons →
Une réaction d’oxydation : Le réducteur le plus faible s’oxyde selon l’équation
suivante: Red2 → Ox2 + électrons
Cette réaction n’est pas naturelle et il convient de la forcer par la présence d’un générateur
électrique.
Dans un accumulateur au plomb, les couples oxydants-réducteurs mis en jeu pour la charge
sont les même que pour la décharge, c’est-à-dire les couples PbO2/Pb2+ et Pb2+/Pb, dont les
potentiels sont indiqués ci-dessous (par rapport à la référence H+/H2) :
Ainsi, l’oxydant le plus faible est l’ion plomb (Pb2+). Celui-ci va se réduire en plomb (Pb)
selon la demi-équation de réduction suivante :
Pb2+ + 2 e- → Pb
[Réaction de réduction forcée]
De même, le réducteur le plus faible est l’ion plomb (Pb2+). Celui-ci va s’oxyder en oxyde de
plomb (PbO2) selon la demi-équation d’oxydation suivante :
Pb2+ + 6 H2O → PbO2 4 H3O+ + 2 e-
[Réaction d’oxydation forcée]
On obtient la réaction d’oxydoréduction forcée suivante :
2 Pb2+ + 6 H2O → Pb + PbO2 4 H3O+
[Réaction d’oxydo-réduction forcée]
Le processus est illustré ci-dessous :
Photo de gauche : Réaction d’oxydation forcée à l’anode.
Photo de droite : Réaction de réduction forcée à la cathode.
Les électrodes retrouvent donc leur masse initiale, ainsi qu’illustré ci-dessous :
Le phénomène de stratification dans les
batteries au plomb
Le phénomène de stratification de l'électrolyte correspond à l'hétérogénéité de l'acide sulfurique au
sein de l'électrolyte. En effet, l'acide sulfurique étant plus dense que l'eau, il a tendance
Ces trois contraintes ont amenés les fabricants de batteries à utiliser des alliages à base de
plomb pour la mise en œuvre de ces grilles.
Les grilles jouent le rôle de support mécanique de la matière active
Les plaques sont insérées dans des pochettes synthétiques(en polyéthylène) munies d’un isolant
électrique de part et d’autres.
Les plaques sont ensuite connectées électriquement entre elles en parallèle. Cela a pour effet
d’augmenter la capacité (mais pas la tension) de l’ensemble. La tension de l'ensemble reste égale à 2
V.
Puis, En connectant 3 ensembles en série, on obtient une batterie de tension 6 V. Puis, en
connectant 2 batteries de 6 V en série, on obtient une batterie de 12 V, etc.
Image de gauche : Connexion en parallèle de 4 paires d'électrodes permettant d'augmenter la
capacité de la batterie
Image de droite : Coffrage de l'ensemble
Il est à noter qu'en charge et en décharge, la batterie ne se comporte pas électriquement de la même
façon. Il est donc important de distinguer ces deux configurations.
Une batterie de 12 V est une batterie dont la tension à vide est de 12 V (lorsqu’elle est chargée)
Détermination du point de fonctionnement courant-tension (U;I)
Considérons l'exemple d'une lampe électrique connectée aux bornes de la batterie de 6 V :
Le point de fonctionnement est l'intersection entre les deux caractéristiques courant-tension.
La caractéristique courant-tension d'une lampe est une parabole (courbe bleue).
Graphiquement, on trouve un point de fonctionnement IF ≈ 3.5 V et UF ≈ 6 V. Cela représente une
puissance électrique consommée PF = UF × IF = 21 W
Typiquement, la résistance interne des batteries est comprise entre 5 mΩ et 50 mΩ. Les
fabricants de batterie cherchent cependant à obtenir une résistance interne la plus faible
possible.
La concentration d'acide sulfurique au sein de l’électrolyte joue un rôle important sur la
résistance interne. Le graphe ci-dessous indique la résistivité de l’électrolyte en fonction de la
concentration d’acide sulfurique :
L'état de décharge totale de la batterie est alors définie par la ligne en pointillée sur le graphe.
De plus, nous constatons que plus le courant appelé est important, plus l’autonomie de la
batterie est limitée. Ainsi, sur l’exemple ci-dessus :
Unité de la capacité : Ah
L'unité usuelle de l'énergie est le Wh (Wattheure). Il est d'usage d'assimiler l'unité Ah à une unité
d'énergie. En effet, le passage de l'unité Ah à l'unité Wh s'effectue simplement en multipliant par la
tension U de la batterie. Comme celle-ci est constante, l'unité Ah est équivalente à l'unité Wh, à une
constante près.
La capacité des batteries est un indicateur permettant de quantifier sa capacité à délivrer un courant
maximum pendant un certain temps. La capacité d’une batterie se note CTd où Td représente une
durée en heures.
Ainsi CTd = X signifie que la batterie peut délivrer un courant d’intensité X/Td (en ampère) pendant
une durée Td (en heure). Autrement dit, en maintenant un tel courant, la décharge sera atteinte au
bout de la durée Td.
Ainsi, à partir de cette définition de la capacité d'une batterie, et en notant :
Exemple 1
C6 = 66 Ah signifie que la batterie peut fournir un courant de 66/6=11 A pendant 6 heures avant
décharge.
Attention : cela ne signifie pas que la batterie peut fournir 22 A pendant 3 heures, ou bien 5.5 A
pendant 12 heures. Il n’y a pas de relation de linéarité (voir le chapitre sur la loi de Peukert).
Exemple 2
C20 = 200 Ah signifie que la batterie peut fournir un courant de 200/20=10 A pendant 20 heures avant
décharge.
Attention : cela ne signifie pas que la batterie peut fournir 20 A pendant 5 heures, ou bien 5 A
pendant 40 heures. Il n’y a pas de relation de linéarité (voir le chapitre sur la loi de Peukert).
Capacité nominale d'une batterie
Il existe une infinité de capacité associé à une batterie. Chacune d’entre elles étant associée à une
durée de décharge.
Afin de comparer les batteries entre elle, la profession a décidé de définir une capacité nominale,
noté CN. Selon le domaine d'application de la batterie, une valeur nominale est clairement définie.
Cette capacité nominale, CN est indiqué sur les fiches techniques de batteries :
5 h pour les batteries de traction. La capacité nominale CN est égale à la capacité C5.
10 h pour les batteries stationnaires. La capacité nominale CN est égale à la capacité C10.
20 h pour les batteries de démarrage. La capacité nominale CN est égale à la capacité C20.
La capacité nominale CN d'une batterie est évalué directement à l'issue de sa fabrication en usine en
effectuant une décharge "totale" : c'est le test de décharge.
La valeur de CN est donnée avec une précision de ± 5 %.
Exemple
La photographie ci-dessous représente une batterie pour automobile. Par conséquent, elle fait partie
des batteries dites de démarrage.
L'étiquette de la batterie annonce une capacité de 90 Ah. Par convention, il s'agit de la capacité
nominale CN égale à C20 (dans le cas des batteries de démarrage).
Ainsi, il faut comprendre C20 = 90 Ah. En d'autres mots, la batterie peut fournir un courant de
90/20=4.5 A pendant 20 heures avant décharge.
Dans le cadre des installations photovoltaïques autonomes, les batteries utilisées sont les batteries
stationnaires. Ainsi, lorsqu’on parle de capacité nominale, on fait référence à la capacité C10.
Accumulateur N°1 122 Ah 132 Ah 134 Ah 145 Ah 165 Ah 175 Ah 185 Ah 190 Ah 200 Ah
Accumulateur N°2 203 Ah 220 Ah 224 Ah 240 Ah 270 Ah 285 Ah 300 Ah 305 Ah 320 Ah
Accumulateur N°3 296 Ah 325 Ah 330 Ah 355 Ah 395 Ah 420 Ah 440 Ah 450 Ah 470 Ah
Accumulateur N°4 422 Ah 469 Ah 477 Ah 515 Ah 575 Ah 615 Ah 645 Ah 660 Ah 695 Ah
Accumulateur N°5 606 Ah 700 Ah 710 Ah 770 Ah 860 Ah 920 Ah 970 Ah 985 Ah 1035 Ah
Valeurs des capacités C6 à C240 pour différents accumulateurs – Les capacités sont des données
expérimentales mesurées dans des conditions de test standardisées
À partir des données ci-dessus, nous pouvons ensuite dresser le tableau donnant l’autonomie Td de la
batterie en fonction du courant de décharge ITd. En effet, il suffit d’appliquer la formule ITd=CTd /Td :
Accumulateur Td=6 h Td=10 h Td=12 h Td=24 h Td=48 h Td=72 h Td=100 h Td=120 h Td=240 h
Accumulateur N°1 20.3 A 13.2 A 11.2 A 6 A 3.4 A 2.4 A 1.9 A 1.6 A 0.8 A
Accumulateur N°3 49.3 A 32.5 A 27.5 A 14.8 A 8.2 A 5.8 A 4.4 A 3.8 A 2A
Accumulateur N°4 70.3 A 46.9 A 39.8 A 21.5 A 12 A 8.5 A 6.5 A 5.5 A 2.9 A
Accumulateur N°5 101 A 70 A 59.2 A 32.1 A 17.9 A 12.8 A 9.7 A 8.2 A 4.3 A
Valeurs du courant de décharge ITden fonction de l’autonomie Td, pour différents accumulateurs
Exemple de lecture du tableau
Pour l’accumulateur N°2, l’autonomie est de 24 heures pour un courant de décharge de 10 A :
Ou encore :
À travers cette étude, nous avons donc fait ressortir une relation remarquable :
Cette relation a été découverte en 1897 par le scientifique allemand Peukert. Elle est nommée la loi
de Peukert. Cette loi est valable pour tous les accumulateurs au plomb. Les paramètres CP et n
s’appellent respectivement la capacité de Peukert et l’exposant de Peukert. Ils sont propres à une
batterie.
Dans le but d'exprimer la capacité nominale de la batterie CN, nous considérons un temps de
décharge Td = 10 heures (batterie stationnaire), on obtient les relations suivantes :
Ainsi, plus CP est grand, plus la capacité nominale de l’accumulateur est importante, et
par suite, plus l’autonomie sera importante également.
⇒ Capacité diminue
Courant de décharge augmente
⇒ Autonomie diminue
La décharge est donc d’autant plus efficace que le courant de décharge est faible. Comme la capacité
représente la quantité d’énergie que peut fournir une batterie, on en déduit que plus le courant de
décharge est important, moins la batterie fournie d’énergie. On peut donc, en ce sens, définir une
efficacité de décharge comme l’énergie fournie réellement par la batterie pour un courant de
décharge donné, par rapport à l’énergie théoriquement disponible. L’énergie théoriquement
disponible correspondrait à l’énergie que fournirait la batterie pour un courant de décharge très
faible (lorsque le courant de décharge est faible, l’énergie fournie est maximale).
L’énergie électrique que peut fournir la batterie suit donc une courbe décroissante ainsi qu’illustré ci-
dessous :
Exemple d’évolution de l’énergie fournie par une batterie, pour différentes capacité, (n=1.2) en
fonction du courant de décharge.
Ainsi, plus le courant de décharge est important, moins il y a d’énergie disponible. On est en droit de
se poser la question : où est passée l’énergie initiale ? Elle n’a pas pu se volatiliser. Tout simplement,
lorsque le courant de décharge est important, la concentration en réactif au sein de l’électrolyte au
voisinage des électrodes diminue à un rythme plus soutenue que celui du phénomène de diffusion.
Or, le phénomène diffusion au sein de l’électrolyte permet l’apport d’acide sulfurique nécessaire aux
réactions chimiques. Ainsi, on atteint le niveau de décharge plus rapidement quand a un courant plus
élevé. Mais si on attend, on constatera que la batterie se recharge car la diffusion des réactifs comble
le vide local au voisinage des électrodes.
La zone hachurée rouge est la zone dans laquelle l’acide sulfurique est consommé lors de la décharge.
Plus le courant de décharge augmente, plus la concentration d’acide sulfurique diminue au voisinage
de la cathode.
Lorsqu’il n’y plus assez d’acide sulfurique au voisinage de l’électrode, la batterie ne fournit plus de
courant : elle est considérée comme déchargée.
Il faut attendre un certain temps pour que les ions H30+ migrent à nouveau au voisinage de la
cathode.
La migration des ions au sein de l’électrolyte, par diffusion, est un phénomène lent. Ce phénomène est
responsable de la diminution de la capacité lorsque le courant de décharge est important.
En conclusion, la loi de Peukert se justifie par le fait que le phénomène de diffusion des réactifs
(ions H30+) au sein de l’électrolyte est un processus lent, limitant ainsi la capacité de la batterie
pour de fort courant.
1 2V 0.2 mV/°C
3 6V 0.6 mV/°C
6 12 V 1.2 mV/°C
12 24 V 2.4 mV/°C
24 48 V 4.8 mV/°C
Le coefficient de température indiqué ci-dessus est donné pour une densité d’électrolyte de 1.28
g.cm3. En réalité, il dépend également de la densité d’électrolyte, ainsi qu’illustré ci-dessous :
La définition du module photovoltaïque, selon le guide pratique UTE C15-712, est le plus petit
ensemble de cellules solaires photovoltaïques interconnectées complètement protégé contre
l'environnement :
Dans la fabrication d'un module photovoltaïque, l'encapsulation a pour but de regrouper les cellules
en série ou en parallèle afin de permettre leur utilisation à des tensions et des courants pratiques
tout en assurant leur isolation électrique et leur protection contre les facteurs extérieurs. Cette
protection doit permettre une durée de vie des modules photovoltaïques supérieure à 20 ans.
En pratique, l'encapsulation consiste à la mise en sandwich de l'ensemble constitué par les cellules et
le matériau encapsulant (EVA) entre deux plaques de verre (procédé bi-verre) ou entre une plaque
de verre et un ensemble constitué de couches minces de polymère (tedlar, mylar) et d'aluminium
(procédé mono-verre).
L'encapsulation des cellules photovoltaïques est illustrée sur la figure ci-dessous :
Le module photovoltaïque consiste en un lot de cellules photovoltaïques connectées entre elles, puis
enrobées dans une résine transparente, l'EVA.
La face arrière des cellules est recouverte d’un film multicouche composé de Tedlar et d'aluminum.
La face avant des cellules est quant à elle recouverte d’un verre.
Les connexions de sortie de la face arrière des cellules sont isolées électriquement par un film de
polymère transparent, nommé Mylar.
Le verre
Il s'agit d'un verre trempé de 4 mm d'épaisseur.
On qualifie ce verre de "verre solaire". Cela signifie que le verre a une faible teneur en fer. Ceci
permet une meilleure transmission optique. En générale, la transmission optique du verre d'un
module photovoltaïque est de l'ordre de 95 % dans la gamme utile du spectre solaire (380 nm à 1
200 nm). La face extérieure du verre, traité à l'acide fluosilicique ( H2SiF6 ), est recouverte de nano
pores qui piègent la lumière incidente et réduisent la réflexion en surface à une valeur inférieure à 8
% dans la gamme 380 nm à 1 200 nm.
En face intérieure, le verre est microstructure, augmentant ainsi le rendement par éclairage diffus.
L'EVA
L'EVA est une résine transparente enrobant les cellules photovoltaïques. Chimiquement, l'EVA est
formée de chaînes de copolymère d'éthylène et de vinyle d'acétate.
L'EVA est utilisée car ce produit présente de grande propriétés adhésive, diélectrique (c'est-à-dire
qu'il ne peut pas conduire le courant), thermique et d'étanchéité (il dispose d'un très faible taux
d'absorption d'eau). Bien entendu, l'EVA présente aussi une excellente transmission optique
(supérieure à 90% selon le type d'EVA) dans la gamme utile du spectre solaire (380 nm à 1 200 nm).
Le mylar
Le mylar, utilisé pour isoler électriquement les connexions de sortie de la face arrière des cellules, est
un film polymère transparent.
Chimiquement, il s'agit un composé de polyéthylène de téréphtalaque, de constante diélectrique très
élevée lui permettant d'être un très bon isolant électrique.
Le Tedlar
Le TEDLAR est un polymère fluoré. Le rôle majeur du TEDLAR, dans un module photovoltaïque, est la
protection de surface. En effet, le TEDLAR résistent particulièrement bien aux agressions extérieures
(UV, variations de température, atmosphères corrosives, ...), à l’abrasion ainsi qu’aux produits
chimiques.
Cadre en aluminium
Le cadre en aluminium se justifie par la haute résistance de celui-ci à l'humidité ainsi qu'aux chocs
mécaniques.
Le cadre en aluminium peut être anodisé. L'anodisation est un traitement de surface qui permet de
protéger ou de décorer une pièce en aluminium par oxydation anodique (couche électriquement
isolante de 5 à 50 micromètres). Elle octroie aux matériaux une meilleure résistance à l'usure, à la
corrosion et à la chaleur.
Toutes les cellules composant un module photovoltaïques doivent être identiques. Ainsi, les cellules
arrivant dans une usine de production de modules photovoltaïques sont sélectionnées
individuellement. Elles sont appariées en fonction de leurs propriétés électriques.
Puis, les cellules photovoltaïques sont soudées deux à deux.
Les liaisons électriques entre les cellules :
Les cellules sont connectées entre elles par de fins rubans métalliques.
La connexion se fait du contact en face avant (-) au contact en face arrière (+).
Les rubans adhèrent par soudure à la cellule photovoltaïque grâce à une lamelle de cuivre étamé
(cuivre + étain).
Le processus de lamination consiste à chauffer les modules et en même temps à les plaquer pour
qu’ils deviennent très fins et sous vide.
La lamination se déroule dans un laminateur comme celui-ci :
Le laminateur dispose d'une chambre supérieure et d'une chambre inférieure.
La température et la pression de chacune de ces chambres sont contrôlées grâce à une pompe à vide
et des résistances chauffantes.
Le module photovoltaïque, qui joue le rôle de laminât, se présente dans le laminateur entre les deux
chambres.
Le cycle de lamination débute par l'introduction de l'ensemble constitué de cellules
et des matériaux encapsulants (verre, EVA, cellules, mylar, tedlar, aluminium), dans la
chambre inférieure du laminateur où la température est maintenue constante à 100
°C. La chambre supérieure, dont la paroi du bas constitue le diaphragme, est à ce
moment sous une pression de 0.1 mmHG, soit quasiment sous vide.
La cellule photovoltaïque
La cellule photovoltaïque est l’élément de base d’un module photovoltaïque. Cette première partie
du chapitre s’intéresse exclusivement aux cellules, et fonde donc les bases à la compréhension du
comportement électrique des modules photovoltaïque.
Une cellule photovoltaïque, en tant que dipôle électrique, dispose de sa propre caractéristique
courant-tension, ainsi qu’illustré ci-dessous :
Cette caractéristique courant-tension est une relation entre la tension et le courant délivrés par
la cellule photovoltaïque.
La tension en circuit ouvert notée Uco : il s’agit de la tension aux bornes de la cellule
lorsque celle-ci est en circuit ouvert, c’est-à-dire lorsque le pôle + et le pôle – sont
isolés électriquement de tout autre circuit électrique (le courant la traversant est alors
nul). Dans ce cas, la puissance fournie par la cellule P = U × I est nulle.
Le cours précédent
Le rayonnement direct est nul. Le rayonnement en provenance des nuages est un rayonnement
diffus. On mesure 23 W/m² de rayonnement diffus. Le rayonnement en provenance du sol (albédos)
est de 5 W/m².
Exemple 2
Ci-dessous un ciel très clair aux alentours d’Avignon (même endroit que précédemment) le 11
décembre 2010 à 15 h 00.
Le rayonnement global (direct + diffus) mesurée est de 820 W/m². Le rayonnement en provenance
du sol (albédos) est de 74 W/m² .
Sur l’exemple ci-dessous, lorsque la température de la cellule augmente de 80 °C (elle passe de -10 °C
à 70 °C), on constate que le courant de court-circuit Icc augmente de 183 mA (soit une augmentation
de 3.7 %) et la tension diminue de 165 mV (soit une diminution de 24.6 %). Par voie de conséquence,
la puissance maximale de la cellule photovoltaïque diminue 28 % (passant de 2.5 W à 1.8 W).
Les cellules photovoltaïques étant destinées à fonctionner à l’extérieur, elles seront soumises à
la fois au froid intense du petit matin d’hiver et aux fortes chaleurs d’été. Il est ainsi
indispensable de connaître leurs propriétés électriques sur une large gamme de température.
En France, on considérera des températures allant de -10 °C à 70 °C. On obtient des
caractéristiques courant-tension ainsi qu’illustrée ci-dessous :
En moyenne, la tension à vide d’une cellule photovoltaïque diminue de 2 mV lorsque la
température de la cellule augmente d’un degré Celsius (peut varier d’un fabricant à l’autre),
soit un baisse de tension de 0.3 % / °C. C’est ce qu’on appelle le coefficient de température lié
à la tension, qu’on notera dans toute la suite de cet ouvrage KT(U). Ce coefficient de
température dépend notamment de la nature de la cellule (cristallin, amorphe, etc…).
Quant au courant, il augmente en moyenne de 2 mA lorsque la température augmente d’un
degré Celsius, soit une augmentation de courant de l’ordre de 0.04 %/°C ce qui reste
négligeable. C’est ce qu’on appelle le coefficient de température lié au courant, qu’on notera
KT(I).
De même, on définit un coefficient de température lié à la puissance, qu’on notera KT(P)
compris entre 0.4%/°C et 0.5%/°C.
Ainsi, le module composé de 40 cellules en série présente les propriétés électriques (dans les
conditions STC) suivantes :
Exemple 1
→ Fabricant : SILIKEN
→ Technologie de cellules : silicium monocristallin
Les fabricants de modules indiquent toujours sur leur fiche technique de produit des propriétés
d’ordre générale telles que les dimensions du module ou le poids.
Ce qui nous intéresse en vue du dimensionnement des installations photovoltaïques, ce sont les
propriétés électriques des modules :
Expliquons les points importants :
Considérons le module de puissance 240 WC. La fiche technique nous apporte des
informations sur les points suivants :
Dans cet exemple, la puissance crête vaut Pc = 240 WC, et la surface du module est
1.64×0.99=1.6236 m². D’où le rendement du module dans les conditions STC :
ηSTC=240/(1000×1.6236)
ηSTC=14.78 % ˜ 14.8 %
Ce calcul est bien cohérent avec la donnée du fabricant sur la fiche technique.
D’après la fiche technique, la tension à vide Uco du module dans les conditions STC est de 37
V. Cette tension est donc la tension à vide lorsque la température des cellules est de 25°C
(conditions STC).
Nous savons que lorsque la température augmente, la tension à vide diminue. Le but de cet
exercice est de calculer la tension à vide dans les conditions NOCT, c’est-à-dire pour une
température de cellule de 49°C (voir point 12 de la fiche technique).
Un coefficient de température KT(U) permet de connaître la variation de la tension en
fonction de la température. La fiche technique nous donne : KT(U)=-0.356 %/°C (KT(U) est
négatif car la tension diminue lorsque la température augmente).
La tension diminue donc de 0.356 % lorsque la température augmente de 1°C. IMPORTANT
: ce pourcentage s’applique à la tension à vide indiquée sur la fiche technique.
On calcul : 0.356/100 × 37 = 0.13172 V.
On en déduit que la tension diminue de 0.13172 V lorsque la température augmente de 1°C.
Donc, lorsque la température augmente de 24 °C (différence entre 49°C et 25°C), la tension
diminue de 24×0.13172 = 3.16128 V.
Par conséquent, la tension à vide du module dans les conditions NOCT vaut : Uco(NOCT)=
37 - 3.16128 ≈ 33.84 V
Exemple 2
→ Fabricant : SolarIntegrated
→ Technologie de cellules : silicium amorphe
→ Extrait de fiche technique :
Considérons le module de puissance 544 Wc. La fiche technique nous apporte des
informations sur les points suivants :
Nous savons que les modules amorphes délivrent une puissance beaucoup plus élevée durant
les premiers mois de fonctionnement que celle communiquée par le fabricant. Les propriétés
électriques indiquées sur les fiches techniques des modules en silicium amorphe prennent en
compte la baisse prévisionnelle (liée à cette technologie) des valeurs, après stabilisation. Cela
pose des problèmes pour le dimensionnement d’une installation photovoltaïque : les
composants et appareils électriques annexes risquent d’être sous-dimensionnés pendant les
premières semaines de production. Ainsi, les fabricants préfèrent annoncer clairement les
variations de puissance, de tension et de courant durant les premières semaines de mise en
service du module.
Dans l’exemple étudié ici, nous constatons que la puissance crête, la tension de puissance
maximale, le courant de court-circuit et le courant de puissance maximale sont majorés
respectivement de 15 %, 11 %, 4% et 4 % durant les 10 premières semaines de
fonctionnement.
Remarque : on constate que les pertes de puissance par élévation de la température (KT(P)=-
0.21 %/°C) sont presque moitié moindres en amorphe qu’en cristallin (KT(P)=-0.41 %/°C →
fiche technique de l’exemple 1).
Le régulateur photovoltaïque
Le régulateur occupe une place essentielle et indispensable au sein d’une installation photovoltaïque
autonome.
Définition d’un régulateur : D’un point de vue général, un régulateur est un outil permettant de
maintenir l’état d’une grandeur égale à une valeur consigne. Dans le domaine de l’électronique, un
régulateur est un organe électronique qui maintient une grandeur physique égale une valeur
consigne. Nous pouvons citer les régulateurs suivants :
Type de régulateur Fonction
Dans le cadre des installations photovoltaïques autonomes, la tension fournie par le champ
photovoltaïque est une tension fluctuante (la tension du champ photovoltaïque dépend de la
température et de l’ensoleillement).
Or, l’alimentation des récepteurs électriques, d’une part, et la charge de la batterie, d’autre part, ne
peuvent se faire sous une tension fluctuante. Ainsi, il convient de mettre en place un régulateur de
tension.
Le régulateur de tension doit donc transformer la tension continue fluctuante en une tension
continue non-fluctuante compatible avec les récepteurs électriques (équipements électrique et
batteries).
*2 V par élément : si la batterie est constituée de 6 éléments en série, une tension de 12 V est
nécessaire.
Nous citons également une 4ème étape qui consisterait à maintenir en charge la batterie.
Nous résumons les 4 étapes du processus de charge normale sur le graphe ci-dessous :
Cette étape de charge à courant constant est très importante car, à l’issue de cette phase, l’état
de charge de la batterie se situe dèjà entre 60% et 70%.
Au fur et à mesure que la batterie se recharge sous un courant constant, la tension aux bornes
de la batterie augmente. Typiquement, la tension atteint la valeur maximale lorsque l’état de
charge est environ de 65 % (ci-dessus, illustration de charge à courant constant pour un
élément de batterie de 2V)
Au fur et à mesure que la batterie se recharge sous une tension constante, le courant circulant
à travers la batterie diminue et tend vers 0 en même temps que l’état de charge tend vers 100
% (ci-dessus, illustration de charge à tension constante pour un élément de batterie de 2V)
Les étapes 1 et 2 sont résumées sur le schéma ci-dessous :
Processus de la charge de la batterie gérée par le régulateur > Récapitulatif des étapes 1 et 2
(ci-dessus, illustration de charge à coourant puis à tension constants pour un élément de
batterie de 2V)
En dehors de ces périodes, la batterie est déconnectée par le régulateur : elle est en circuit
ouvert :
Théoriquement, la batterie ne peut pas se décharger (aucun électron ne peut transiter entre les
eux électrodes). En pratique, on constate une autodécharge de la batterie (explication du
phénomène d'autodécharge) et illustré par le graphe ci-dessous :
Durées d'autodécharge d'une batterie en fonction de la température de la batterie
Le régulateur doit donc également assurer le maintien en charge de la batterie. Pour cela, la
technique traditionnelle utilisée est le « floating ». Le phénomène d’autodécharge est
compensé en imposant une tension de l’ordre de 2.15 V par éléments. Par exemple, une
batterie de 12 V, comportant 6 éléments, présentera une tension de maintien en charge de 12.9
V.
Pour diminuer la durée de charge des batteries, il convient d’augmenter le courant de charge.
Mais cela pose le problème du dégagement gazeux excessif dû à l’électrolyse de l’eau (et
également des autres réactions secondaires).
Une méthode de charge rapide consiste à augmenter la tension de charge au-dessus de la
tension de dégagement gazeux, de façon périodique et ponctuelle. Le dégagement gazeux se
produit alors de façon périodique, mais celui-ci doit être bien contrôlé pour éviter des
dommages à la batterie. Ce processus, appelé aussi dé stratification précoce, permet de
réduire la durée de charge à 4 heures.
D’autres procédés encore plus rapides permettent de réduire à 1 heure la durée de charge.
Nous n’en parlerons pas dans ce cours, mais il est à noter qu’un brevet EDF/Université
Montpellier II a été déposé en 2008.
Notons également que, dans le cas des installations photovoltaïques autonomes, la durée de
charge (de l’ordre de 13 heures) du système classique IoUoU est suffisante compte-tenu de la
durée journalière d’ensoleillement et également du fait qu’une décharge totale est très rare.
La tension d’arrêt permet de déterminer le seuil de décharge profonde. Ainsi, dès que le
régulateur détecte la tension d’arrêt, il déconnecte la batterie des équipements électriques, ce
qui permet d’éviter la décharge profonde et les conséquences néfastes sur la durée de vie de la
batterie. C’est ce qu’on appelle le délestage. Il s’agit donc d’une procédure de sécurité
permettant de protéger la batterie.
En général, les régulateurs sont réglés pour une déconnection de la batterie lorsque sa tension
atteint 1.75 V par éléments.
La tension de la batterie.
Le courant de charge (lorsque la batterie est en charge).
Le courant d’utilisation, c’est-à-dire le courant appelé par les équipements électriques.
Gisement solaire
Pour produire un maximum d'électricité, un module photovoltaïque doit être positionné
de façon perpendiculaire aux rayons du soleil. Ceci est très généralement impossible à
obtenir car la position du soleil varie constamment en fonction de l'heure de la journée
et de la période de l’année.
Il est possible de concevoir des systèmes capables de suivre la trajectoire du soleil. Des
modules photovoltaïques sont installés en haut d’un mât rotatif et suivent la trajectoire
du soleil afin d’emmagasiner le maximum d’énergie. Ils sont généralement installés au
sol.
La pose de modules sur la face NORD de la toiture est moins évident. Sur l'exemple ci-
dessous, compte-tenu de l'inclinaison de la toiture, la pose de modules photovoltaïques sur la
face NORD n'est pas pertinent. Dans d'autres circonstances (inclinaison de la toiture moins
importante), une étude de faisabilité par un bureau d'études serait nécessaire.
Il s'agit de la pire situation. Il n'est pas raisonnable d'installer des modules photovoltaïques. La
production électrique serait trop faible pour rentabiliser l'installation. Une étude de faisabilité
par un bureau d'études serait nécessaire.
La théorie voudrait qu’à l’extrême sud, l’inclinaison optimale soit de 30° et qu’elle soit de 36°
à l’extrême nord. En pratique ce n’est pas le cas. E effet, les données météorologiques,
relevées expérimentalement, permettent de prendre en compte la nébulosité dans le calcul de
l’inclinaison optimale. Ainsi, pour une même latitude, l’angle d’inclinaison optimal peut être
différent à cause des conditions météorologiques particulières.
Le tableau suivant donne l’inclinaison optimale des modules photovoltaïque en fonction des
villes :
Ainsi, l’irradiation solaire reçue (et par voie de conséquence la production électrique de
l’installation) sera maximale lorsque les modules se présentent dans la configuration optimale
(inclinaison comprise entre 30° et 36°, orientation plein SUD). Dès qu’on s’éloigne de cette
configuration optimale, l’irradiation solaire reçue diminue et par suite la production électrique
de l’installation photovoltaïque diminue aussi.
Le coefficient trigonométrique est un nombre compris entre 0 et 1 (ou entre 0 et 100 %). Il
vaut 1 (valeur maximale) lorsque les modules sont dans la configuration optimale.
Si les modules sont orientés à -45 ° (sud-ouest) et inclinés à 20°, alors le coefficient
trigonométrique vaut : TRIGO = 0.94 :
Cela signifie que cette configuration (inclinaison 20° et orientation sud-ouest) permet de
produire 94% de la production maximale (configuration optimale). En d’autres mots, cette
configuration induit une perte de 6 % par rapport à la configuration optimale (inclinaison 35°
et orientation plein sud).
La carte ci-dessous donne l’énergie radiative reçu pendant 1 an par une surface plane, d’une
surface d’un m², perpendiculaire aux rayons du soleil, noté Ei et exprimé en kWh/m²/an :
Exemple de lecture de cette carte
Ei est l’irradiation solaire annuelle reçue par une surface plane d’un m² perpendiculaire aux
rayons du soleil.
1 m² de surface perpendiculaire aux rayons du soleil installé à Toulon recevra environ 2500
kWh d’énergie radiative solaire tous les ans.
Cependant, ce paramètre n’est pas contrôlable par le concepteur de l’installation. Par ailleurs, il
s’agit d’une faiblesse intrinsèque aux installations photovoltaïques autonomes : les périodes de
consommation ne correspondent pas tout-à-fait aux périodes de production.
On constate que la consommation électrique intervient essentiellement le matin (lorsque les usagers
se lèvent) et le soir (quand ils rentrent chez eux). Or, la production électrique potentielle du champ
photovoltaïque est maximale au cours de la journée. Ainsi, avec ce scénario, c’est la batterie qui
fournie l’énergie aux équipements électriques. Par conséquent, elle se décharge pendant les
périodes de consommations. Puis, c’est le champ photovoltaïque qui la charge pendant la journée.
Techniquement, cela ne pose pas de problème majeur hormis que la batterie subit jour après jour
des cycles de charge et de décharge, qui pénalise sa durée de vie. Pour rappel, une batterie présente
un nombre de cycle charge ⇔ décharge de l’ordre de 1 500 cycles.
Ainsi, il est important que les usagers changent quelques habitudes de consommation. Par exemple,
la machine à laver peut être mise en route la journée lorsque l’ensoleillement est maximum. De ce
fait, on ne sollicite pas la batterie, car l’électricité produite par le champ photovoltaïque est
directement consommée par la machine à laver.
Technologie Rendement
SILICIUM MONOCRISTALLIN Entre 14 % et 19 %
SILICIUM POLYCRISTALLIN Entre 10 % et 15 %
SILICIUM AMORPHE Entre 5 % et 10 %
Un module étant constitué de plusieurs cellules connectées en série (ou plus rarement
en parallèle), le rendement des modules se trouve quelque peu amoindri de 2 à 3
points par rapport au rendement des cellules.
Dans ces conditions STC, la puissance électrique fournie par le module est tout
simplement la puissance crête (indiquée sur la fiche technique). Quant à la puissance
radiative, elle est égale à 1000 W/m² multipliée par la surface du module (indiquée
aussi sur la fiche technique).
Ainsi :
Cela signifie que la puissance diminue de 0.984 W (0.41% × 240 = 0.984 W) lorsque
la température des cellules augmente de 1°C.
Par conséquent, lorsque la température des cellules est 50°C (c’est-à-dire une
augmentation de 25 °C par rapport aux conditions STC), la puissance du module a
chuté de 0.984 × 25 =24.6 W. En d’autres termes, la puissance maximale du module
dans les conditions de fonctionnement est P50°C=215.4 W (au lieu de 240 W dans les
conditions STC).
On constate que le rendement réel des modules est de 13.27 % au lieu de 14.8 %
(rendement dans les conditions STC).
L’intégration totale
L’intégration totale est un mode d’intégration dans lequel le module est considéré
comme un élément de toiture. C’est le module qui joue le rôle de couverture. De ce
fait, la ventilation en sous-face est difficile.
La surimposition
La résistance d’un câble de cuivre est très faible, mais n’est pas nulle. Celle-ci est proportionnelle à la
longueur du câble et inversement proportionnelle à la section du câble.
Dans cette formule, L est la longueur du câble (en mètre), S est la section du câble (en m²) et ρ est la
résistivité du conducteur.
Il est de coutume d’exprimer la résistivité d’un conducteur en Ω.mm²/m. Cette unité permet, lors du
calcul des sections de câbles, d’exprimer les longueurs directement en mètre et les sections en mm² :
La résistance du câble, définie ci-dessus, va provoquer une chute de potentiel entre le départ du
câble et la fin du câble.
En effet : U = VA - VB = R × I. Ainsi, si le câble est un parfait conducteur alors R=0 donc U = 0 soit : VA =
VB. Mais comme R > 0 pour un câble réel, on a VA > VB, ce qui correspond à une chute de potentiel.
On parle communément de chute de tension, mais en réalité il s'agit d'une chute de potentiel (car la
tension est une différence de potentiel). Cette chute de tension conduit à une dissipation d'énergie
par effet joule (le câble va chauffer).
Dans une installation photovoltaïque, cela va induire des pertes de puissances. L'optimisation
technico-économique d'une installation photovoltaïque conduit donc à réduire au maximum ces
chutes de tension. Le guide de l'UTE C15-712 relatif aux installations photovoltaïques indiquent que
la chute de tension dans la partie CC et dans la partie CA devra être inférieure à 3%, idéalement 1%.
Cela signifie :
En conclusion, les chutes de tension régulières représentent des pertes d’énergie (car une chute de
tension induit forcément une chute de puissance) pouvant atteindre le seuil normatif de 3%.
Un contact électrique est caractérisé par une résistance électrique de contact, induisant un
abaissement de la tension.
Typiquement, la valeur du courant débité par un module est de 5 A. Par conséquent, un contact
abaisse la tension d’environ 2.5 mV (U = R × I).
Sur une installation photovoltaïque, les contacts électriques sont nombreux, notamment à cause des
connexions inter-modules. Pour une installation comprenant N modules, il y a N+1 contacts inter-
modules.
Par ailleurs, lors des travaux, il est important de s’assurer que les contacts ont été correctement
effectués. Un contact de mauvaise qualité augmente la résistance de contact, provoque une
surchauffe du contact et est susceptible de produire un arc électrique.
En réalité, ce n’est pas le cas. Le rendement de charge est plutôt de l’ordre de 0.8. Cela signifie donc
que 80 % de l’énergie fournie pendant la charge de la batterie est restituée par celle-ci pendant sa
décharge. Les 20 % restants sont dissipées sous différentes formes :
Pendant la charge, une partie de l’énergie fournie à la batterie est consommée par les
réactions chimiques secondaires, et notamment l’électrolyse de l’eau accentuée
volontairement en fin de charge pour destratifier l’électrolyte.
Pendant la décharge, la tension de 2 V entre chaque électrode provoque des réactions
d’électrolyse parasites qui consomment une partie de l’énergie stockée. Ce phénomène est
interne à la batterie.
L’effet joule, généré dans la batterie par la circulation du courant, produit de la chaleur.
Il s’agit typiquement de :
De la disparité inévitable entre les cellules d’un module (théoriquement, toutes les cellules
d’un module doivent être semblable électriquement).
De la tolérance en puissance des modules (la puissance crête annoncée sur les fiches
techniques des modules est donnée à ±3%, en général). Cette caractéristique des modules
est un élément qualitatif important de l’installation.
A l’instar du coefficient trigonométrique (qui permet de quantifier les pertes dues à l’inclinaison et à
l’orientation des modules), un coefficient, nommé ratio de performance et noté PR (Performance
ratio) permet de quantifier les pertes intrinsèques de l’installation électrique.
Le ratio de performance est donc un nombre entre 0 et 1 (ou 0 et 100%). Plus il est proche de 1 (ou
de 100%), plus l’installation est performante d’un point de vue électrique.
Toute installation photovoltaïque étant unique, le ratio de performance est spécifique à chaque
installation. Cependant, il est possible de dégager un ordre de grandeur de la valeur du ratio de
performance PR. En effet :
Le seul paramètre vraiment variable est le mode d’intégration. Ainsi, nous pouvons dresser un
tableau général récapitulatif de la valeur du ratio de performance ratio, en fonction du mode
d’intégration seulement :
Modules très peu Modules peu Modules Modules bien
ventilés ventilés ventilés ventilés
Ratio de performance
0.55 0.60 0.65 0.70
PR
Valeur du Ratio de Performance PR d'une installation photovoltaïque autonome en fonction de la
ventilation des modules
Les ombrages
Pour fonctionner de manière optimale, une installation solaire photovoltaïque doit être
soumise au moins d’ombrage possible. Cependant, certaines contraintes liées au lieu
d'installation (présence de montagne, d'arbres, cheminée, poteau électrique…) ne peuvent être
évitées.
On appelle masque tout obstacle cachant les modules photovoltaïques de la lumière du soleil.
On distingue les masques proches et les masques lointains. Ces deux notions sont définies par
la suite.
Le masque lointain peut être une colline, une montagne, un bâtiment lointain. Il s’agit de
l’horizon lointain.
Par exemple, sur la photo ci-dessous, les deux petites collines représentent un masque lointain
: elles risquent de provoquer de l’ombre à l’installation photovoltaïque au lever et au coucher
du soleil.
Les masques proches
Le masque proche représente l’ensemble des obstacles dont l’angle avec lequel on l’observe
varie lorsque l’observateur se déplace de quelques mètres.
Le relevé de masques
Un relevé de masque permet de déterminer les heures de la journée et la période de l'année
pendant lesquelles une zone du champ photovoltaïque est à l'ombre. Il convient de réaliser un
relevé de masque pour les masques lointains et un autre pour les masques proches.
Afin de bien comprendre le rôle et l’intérêt des diodes by-pass, nous allons considérer l’exemple d’un
module d’une puissance de 180W, composé de 60 cellules en série.
Lorsqu’une des cellules est ombragée, cela correspond à une sous-irradiation de la cellule. Cela se
traduit par une diminution du courant débité par la cellule ombragée, et par conséquent par une
diminution de la puissance fournie (P=U×I).
Comme les cellules du module sont connectées en série, la cellule qui débite le moins de courant
impose ce courant aux autres cellules. Par conséquent, la puissance fournie par les autres cellules
(non-ombragées) diminue aussi.
En première approximation, on peut considérer que la puissance générée par les cellules non-
ombragée est égale à la puissance de la cellule ombragée (cette approximation est d’autant plus
vraie que le pourcentage de cellule ombragée est important).
Considérons que la cellule ombragée délivre 1 W. Du coup, toutes les autres cellules fournissent aussi
1W:
La puissance du module se retrouve être de 60×1=60 W. Cela correspond à une perte de puissance
très importante à cause d’une seule cellule ombragée.
Par ailleurs, il peut se produire une inversion de polarité aux bornes de la cellule ombragée (la
tension change de signe).
Concrètement, cela signifie que le produit U×I change de signe aussi : la cellule ne se comporte plus
comme un générateur mais comme un récepteur.
En d’autres termes, elle se comporte comme un dipôle qui dissipe de l’énergie électrique (au lieu
d’en produire) sous forme de chaleur.
Nous voyons à travers cet exemple que l’ombre est un ennemi redoutable pour un module
photovoltaïque : perte importante de puissance et échauffement des cellules.
Pour éviter les effets indésirables du phénomène "point chaud" (Hot-Spot), les fabricants ont
implantés des diodes dites by-pass dont le principe est de court-circuiter les cellules ombragées.
Les constructeurs de modules implantent généralement entre 2 et 5 diodes by-pass par modules
(dans le boitier de connexion du module). Chacune des diodes by-pass est associée à un sous-réseau
de cellules du module. Lorsqu’une des cellules du sous-réseau est ombragée, la diode by-pass
devient passante, c’est-à-dire que le courant circule dans la diode en isolant ainsi du circuit électrique
le sous-réseau de cellule associé.
Considérons que notre module photovoltaïque dispose de 3 diodes by-pass (D1, D2 et D3), chacune
étant associée à un sous-réseau de 20 cellules. Supposons que la cellule ombragée appartienne au
sous-réseau n°1. La diode by-pass D1 va donc court-circuiter le sous-réseau n°1 en laissant passer le
courant directement vers le sous-réseau n°2 :
L’effet immédiat est que les 20 cellules du sous-réseau n°1 ne fonctionnent plus : elles délivrent 0 W.
Cependant, les 40 cellules restantes ne sont plus affectées par la cellule ombragée : elles fournissent
leur pleine puissance, c’est-à-dire 3 W.
Pour des raisons technico-économiques, le nombre de diodes by-pass sur un module est
généralement limité à 5.
Homogénéités des cellules
Cet exemple montre qu’une cellule ombragée affecte les cellules voisines connectées en série.
Ce phénomène se produit plus généralement lorsque les cellules en séries ne sont pas identiques.
D’où l’importance pour les fabricants de modules de toujours appariées des cellules photovoltaïques
équivalentes.
De même, connecter en série des modules qui n’auraient pas la même orientation et inclinaison
présenterait les mêmes conséquences (perte de puissance).
Le cours précédent
En fonctionnement normal, c’est-à-dire lorsque les deux modules en parallèle sont équivalents, le
courant traversant chacune des deux branches vaut : I1= I2=6 A. Evidemment, la tension aux bornes
des deux modules connectés en parallèle est la même :
Apparition du courant-retour : Modules
ombragés
Lorsqu’ un des deux modules est ombragé, son courant et sa tension diminue.
La diminution du courant ne pose à priori pas de problème vu que les deux modules sont connectés
en parallèle : la puissance du module ombragée diminue mais n’affecte pas la puissance du module
non-ombragé.
Par contre, la diminution de la tension du module ombragé va affecter la tension du module non-
ombragé. En effet, la tension U se cale sur la plus petite tension, c’est-à-dire celle du module
ombragé. De ce fait, on assiste non-seulement à une perte de puissance du module ombragée (ce qui
est normal) mais aussi à une diminution de la puissance du module non-ombragé (ce qui est
préjudiciable).
Dans notre exemple, un des deux modules est ombragé : son courant chute à 1 A (au lieu de 6 A) et
sa tension diminue à 25 V (au lieu de 30 V).
Du coup, la puissance développée par ce module est 1×25 = 25 W (au lieu de 180 W).
Le courant du module non-ombragé est très peu affecté mais sa tension est égale à la tension du
module ombragée, c’est-à-dire 25 V.
Du coup, la puissance développée par ce module est 6×25 = 150 W (au lieu de 180 W).
Au-delà de la perte de puissance, il peut se produire une inversion du courant dans le module
ombragé : c’est ce qu’on appelle un courant retour. Ce courant retour peut endommager le module
lorsqu’il devient trop important. Généralement, la valeur maximale tolérée du courant retour est de
2 fois le courant de court-circuit du module (2×Icc).
Afin de protéger les modules contre les courants retours, il existe deux solutions :
Installer des diodes au niveau de chaque chaînes afin d’empêcher le courant de circuler en
sens inverse :
Ces diodes sont appelées des diodes de découplage. Ce procédé coûte cher et induit des
chutes de tension singulière au niveau des diodes.
Ces fusibles n’empêchent pas les courants retours mais fondent dès qu’ils dépassent la
valeur limite, empêchant ainsi la détérioration des modules. Cette solution est beaucoup
moins onéreuse que les diodes. Elle est ainsi préférée par les concepteurs d’installations
photovoltaïques.
Solution anti-ombrage : Onduleur
photovoltaïque multi-tracker
Lorsqu’une partie du champ photovoltaïque est à l’ombre, cela affecte, en termes de
puissance, la partie du champ non-soumis à l’ombrage.
Cet effet est atténué grâce aux diodes by-pass.
Cependant, considérons deux chaînes photovoltaïques connectées en parallèle sur un onduleur
:
A titre d’exemple, supposons que chacune des chaînes fournissent 740 W (puissance
maximale). Lorsqu’aucune des chaînes n’est soumise à un ombrage, leurs caractéristique
courant-tension sont confondues. Quant à la caractéristique courant-tension de l’ensemble
constitué des deux chaînes en parallèle, elle s’obtient en additionnant les courants :
Le MPPT de l’onduleur va se caler sur le point de puissance maximale de l’ensemble
constitué des deux chaînes en parallèle. Dans notre exemple, le point de puissance maximale
correspond à 1480 W. Les 2 chaînes fonctionnent à leur point de puissance maximale (740
W).
Supposons à présent qu’une des deux chaînes soit ombragée. Les caractéristiques courant-
tension sont données ci-dessous :
Le MPPT de l’onduleur va toujours se caler sur le point de puissance maximale de l’ensemble
constitué des deux chaînes en parallèle, soit 1210 W. On constate que ce point de
fonctionnement ne permet pas d’exploiter totalement les deux chaînes. En effet, la tension
UMPP de l’ensemble constitué des deux chaînes ne correspond ni à la tension UMPP-1 de la
chaîne 1, ni à la tension UMPP-2 de la chaîne 2 :
Les deux chaînes ne délivrent donc pas 100 % de leur puissance. Cela vient du fait que le
MPPT de l’onduleur se cale sur le point de puissance maximale de l’ensemble constitué des
deux chaînes et non-pas sur les points de puissance maximale de chacune des 2 chaînes en
parallèles.
Le problème peut être résolu grâce à un onduleur multi-tracker, disposant par exemple de deux
MPPT indépendants :
Chacun des deux MPPT va permettre d’exploiter la puissance maximale de chacune des deux
chaînes. La présence d’un onduleur multi-tracker se justifie donc lorsque plusieurs parties d’un
champ photovoltaïque ne présentent pas les mêmes propriétés électriques.
Par exemple, lorsqu’une partie du champ est susceptible d’être soumise à l’ombrage, on la câblera
sur un MPPT de l’onduleur. De même, lorsque deux parties d’un champ ne présentent pas les mêmes
orientations et inclinaisons (par exemple double-pente EST-OUEST), on pourra câbler chacune des
parties sur un MPPT.
Dimensionnement d'une installation
photovoltaïque autonome
Cette partie traite du dimensionnement d’une installation photovoltaïque autonome.
La nuit, il n’y a quasiment pas de consommation électrique. Les usagers dorment, les lumières sont
éteintes, les équipements électriques sont arrêtés. Seul les appareils de type réfrigérateur ou
congélateur fonctionnant 24/24 H par cycle de 15 minutes environ, consomment un peu de
puissance électriques.
Le matin, les usagers se réveillent. Ils allument la télévision et préparent le petit-déjeuner. Cela induit
un pic de consommation pendant le créneau 6H-8H.
Puis les adultes partent travailler et les enfants vont à l’école. De ce fait, pendant toute la journée,
les appareils électriques sont à l’arrêt. Eventuellement, à midi, les usagers peuvent revenir chez eux
pour manger, ce qui induit un pic de consommation entre 12H et 14H.
Le soir, lorsque les usagers reviennent dans leur maison, les équipements électriques sont mis en
marche selon les besoins : télévision, ordinateur, éclairage, plaque de cuisson, etc. Cela correspond à
un pic de consommation entre 18H et 22H.
NB : Nous avons considéré ici que le chauffage n’était pas électrique. Dans le cas où le chauffage du
bâtiment est électrique, ce profil de consommation ci-dessus se trouve translaté vers le haut.
Dans les bâtiments tertiaires (bureaux), l’activité se passe essentiellement la journée. En effet, les
gens arrivent le matin sur leur lieu de travail, allument leurs ordinateurs, éventuellement mette en
route la climatisation ou le chauffage, etc. Le soir, vers 17H, les gens quittent le bâtiment en
éteignant les équipements électriques.
Une légère consommation électrique est constatée la nuit pour alimenter les alarmes ou autres
appareils en veille. L’allure du profil de la consommation est donc assez lisse et stable.
Dans une installation photovoltaïque autonome, la seule source d’énergie disponible est le champ
photovoltaïque.
Ainsi, pour calculer la puissance crête du champ photovoltaïque, la première condition nécessaire à
satisfaire est la suivante :
L’énergie électrique journalière produite par le champ photovoltaïque doit être au minimum égale
à l’énergie journalière consommée par les équipements électriques. (1)
Il est à noter que l’énergie électrique journalière produite par le champ photovoltaïque varie au
cours de l’année. En effet, en hiver les jours étant plus courts, l’énergie produite par les modules
photovoltaïques est moins importante qu’en été (où les jours sont plus longs), ainsi qu'illustré sur le
graphe suivant :
Il est également à noter que l’énergie journalière consommée par les équipements électriques varie
aussi selon les jours de l’année. En effet, en hiver, les nuits étant plus longues, la consommation
électrique d’éclairage est plus importante qu’en été.
Par conséquent, on est en droit de se poser la question suivante : quelles "énergies" doit-on
considérer afin de respecter la condition (1) précédente ?
avec :
Ainsi qu’expliqué précédemment, dans le cadre du calcul de la puissance crête PC, il convient de se
placer dans la cas le plus défavorable. Il convient donc de remplacer EELEC par EC,Max (énergie
électrique consommée en 1 journée la plus importante de l’année), et Ei par Ei,Min (énergie solaire
journalière la plus faible de l’année) :
La formule ci-dessus permet donc de dimensionner le champ photovoltaïque d'une installation
photovoltaïque autonome. Il est cepdant nécessaire de connaître la valeur des paramètres PR, EElec,
Max et Ei, Min.
Que vaut PR ?
PR est le ratio de performance (Plus de détails sur le ratio de performance PR). On pourra utiliser les
valeurs ci-dessous :
Le seul paramètre vraiment variable est le mode d’intégration. Ainsi, nous pouvons dresser un
tableau général récapitulatif de la valeur du ratio de performance ratio, en fonction du mode
d’intégration seulement :
Modules très peu Modules peu Modules Modules bien
ventilés ventilés ventilés ventilés
Ratio de performance
0.55 0.60 0.65 0.70
PR
Les modules photovoltaïques seront implantés sur la toiture de l’abri de jardin. La toiture est orienté
15°EST et incliné à 20°.
Calcul de Ei,Min
L’installation est située aux alentours de Rennes. Les données d’irradiation solaire, issue du site de
l’INES, nous indique les chiffres suivants :
Données d’irradiation solaire à Rennes (inclinaison 20°, orientation : 15° Est), d’après le site de l'INES
Calcul de PR
Comme les modules seront posés en surimposition, nous considérons que le champ photovoltaïque
sera normalement ventilé. Ainsi, nous évaluons le ratio performance PR = 0.65, d'après le tableau
suivant :
Modules très peu Modules peu Modules Modules bien
ventilés ventilés ventilés ventilés
Ratio de performance
0.55 0.60 0.65 0.70
PR
Il faudra donc installer une puissance photovoltaïque d’au moins 4.23 kWc. Ce dimensionnement est
valable à Rennes.
A titre indicatif, considérons que l’installation soit située à Toulon. Dans ce cas, l’irradiation solaire
journalière a changé. Nous nous procurons donc les données sur le site de l’INES :
Données d’irradiation solaire à Toulon (inclinaison 20°, orientation : 15° Est), d’après le site de l'INES
On constate que l’irradiation journalière minimale est de 2.32 kWh/m²/jour (au lieu de 0.93 à
Rennes).
Il faudra donc installer une puissance photovoltaïque d’au moins 1.7 kWc, soit 2.5 fois moins de
puissance qu’à Rennes.
Notons PBatterie la puissance électrique à fournir par la batterie. Notons Ubatterie la tension de la
batterie. Alors le courant débité par la batterie vaut : IBatterie = PBatterie / UBatterie . Notons également L la
longueur aller des câbles entre la batterie et le tableau de distribution du bâtiment. Nous
récapitulons ces paramètres sur le schéma ci-dessous :
Or, il convient toujours d’éviter des courants trop élevés à travers les câbles. En effet, d’une part, les
chutes de tensions dans les câbles sont proportionnelles à la valeur du courant, et d’autre part, les
conducteurs présentent une valeur limite de courant à ne pas dépasser sous peine d’un
échauffement excessif (c’est ce qu’on appelle le courant admissible).
De ce fait, plus la puissance électrique est importante, plus la tension de la batterie devra être
élevée. Cela permet de diminuer le courant traversant la batterie (IBatterie=PBatterie/UBatterie).
Avec :
Par définition :
Donc :
4 mm² 120 V
6 mm² 98 V
10 mm² 76 V
16 mm² 60 V
25 mm² 48 V
35 mm² 40 V
50 mm² 34 V
70 mm² 28 V
95 mm² 24 V
120 mm² 21 V
Toutes ces configurations ci-dessus sont théoriquement possibles. Néanmoins, il est d’usage de
travailler avec des tensions de batterie de 6 V, 12 V, 24 V ou 48 V. Ainsi, la tension qui apparaît la plus
adaptée est de 48 V avec une section de câbles de 25 mm².
Il convient également de vérifier que le câble de 25 mm² peut supporter le courant le traversant. En
effet, sous une tension de 48 V et une puissance de 2 500 W, le courant résultant s’élève à IBatterie =
PBatterie / UBatterie = 2500 / 48 = 52 A.
Et, d’après le tableau suivant, le courant admissible d’un câble en cuivre de section 25 mm² est de
129 A, ce qui est bien supérieur aux 52 A calculés.
Le courant admissible d’un câble en cuivre de section 25 mm² est de 129 A
Le calcul de la capacité s’effectue en considérant que la batterie doit être capable d’alimenter
l’ensemble des équipements électriques pendant une certaine période. Généralement, on
calcule la capacité de la batterie afin d’obtenir une autonomie de 5 jours.
Réfrigérateur (300
8 heures 2 400 Wh/jour 50 Ah/jour
W)
Four micro-onde
1 heure 700 Wh/jour 14.6 Ah/jour
(700 W)
*Tension de la batterie : 48 V
Ainsi, la capacité nominale C10 de la batterie doit être au moins de 1875 Ah.
Attention : la capacité nominale calculée correspond à la capacité dans les conditions de
température standard de 20°C. Si la batterie est amenée à fonctionner à basse ou haute
température, il convient d’appliquer le coefficient correctif suivant :
Coefficient correctif (appliqué à C10) 0.58 0.68 0.81 0.91 1 1.04 1.09 1.13
Par exemple, si la batterie est installé en haute montagne à l’extérieur, sous une température de 0°C,
alors la capacité nominale doit être au moins de : C10 = 1 875 / 0.81 = 2315 Ah.