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Extraits choisis du Texte accompagnant le Cours 01 - 19.09.

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Introduction à la théorie de la Représentation, F. Révay
Jean-Marc BESSE, la trajectoire des possibles. La question de la représentation.
Représenter, objets, outils, processus, éditions de la Villette Octobre 2020.

Extrait p.4, du paragraphe les opérations de la représentation


Citation de Nelson GOODMAN, langages de l’art : « L’œil n’est jamais innocent. Il choisit, rejette,
organise, distingue, associe, classe, analyse construit. Il saisit et fabrique plutôt qu’il ne reflète ; et
les choses qu’il saisit et fabrique, il ne les voit pas nues comme autant d’éléments privés d’attributs
mais conne des objets, comme de la nourriture, comme des gens, comme des ennemis, comme des
étoiles, comme des armes. Rien n’est vu simplement à nu »

Extrait p.4, du paragraphe les opérations de la représentation


« Mais précisément parce qu’il n’y a pas d’objectivité absolue, parce qu’il n’existe, du point
de vue cognitif et pratique que des versions de monde, l’activité représentative, en second lieu, a la
valeur d’une règle de méthode active pour l’examen des choses. En effet, se représenter une chose,
c’est pouvoir multiplier les aspects sous lesquels on la considère, c’est comme la faire pivoter
devant nous, ou bien la faire ralentir, afin de l’envisager sous d’autres faces, sous d’autres aspects,
sous d’autres points de vue. On accentue tel ou tel trait, on déforme tel autre, on modifie les
coordonnées : bref on fait varier l’objet, et par là même on l’enrichit de toutes ses variantes.
De façon générale, l’activité représentative consiste donc à faire varier la chose que l’on
examine afin d’en dégager les propriétés constitutives, les structures, et ce principe de variation est
absolument essentiel. Car il signifie qu’une chose est avant tout la somme inachevée de la variation
de ses aspects, une idéalité en quelque sorte, qui est comme le point de fuite de toutes les versions et
variantes auxquelles nous pouvons avoir accès. Il signifie surtout que la chose que nous examinons
n’est jamais pleine et entière face à nous et que, en la faisant tourner devant nous ou en tournant
autour d’elle, nous faisons apparaitre non seulement de nouvelles zones de visibilité, de nouveaux
aspects invisibles auparavant, mais aussi toutes les zones de possibilités qu’elle contient de façon
d’abord insoupçonnée au sein de son apparente inerte plénitude. Il y a une dimension de « jeu» dans
l’activité représentative ; il s’agit de regarder comme ceci, puis comme cela, puis comme ceci
encore ou d’une autre façon ; et ainsi nous découvrons tous les possibles d’abord inaperçus qui
résident pourtant dans le réel, nous apercevons que le possible niche dans ce qui est apparemment
immobile et clos sur lui-même. Au bout du compte, la représentation doit être envisagée comme cet
espace de travail de la pensée et de l’imagination à l’intérieur duquel les possibles se révèlent.
Espace des possibles, espace d’exploration et de représentation des possibles. »

Extrait p.7 de la conclusion


« Les variations, les variantes, les versions qui révèlent la présence d’un univers de possibles au
cœur même du réel ne proviennent pas simplement d’un jeu arbitraire de la pensée. Nous faisons
partie du monde, nous participons à ses devenirs, et c’est depuis cet intérieur que nous apprenons
quelque chose à propos du monde et de nous-mêmes, et que nous découvrons l’existence d’autres
versions possibles du monde et de nous-mêmes. L’opération représentative est aussi une manière
d’être et de se tenir dans le monde. On ne peut pas, sur ce point, séparer la dimension cognitive et la
dimension affective et morale »

Cours 01 - Introduction, Félicia Révay. THEORIE L3,M1-M2, Responsable Françoise Fromonot


Extraits choisis du texte de Jean Marc Besse, la question de la représentation

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