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« Pétrochimie et Raffinage » L2GP Cours du Mercredi 08/04/2020

III. La distillation du pétrole brut :

Le pétrole brut dans lequel plusieurs centaines de composés organiques différents


peuvent être isolés se compose essentiellement de chaines d’hydrocarbures saturés à
côté de cela, il renferme des proportions variables des composés contenant du souffre,
de l’oxygène et de l’azote, l’élimination des composés organiques contenant du souffre
s’avère importante car ceux-ci produisent entre autres des produits de combustions tel
le dioxyde de souffre SO2 qui a une action corrosive.

La distillation est le procédé de séparation le plus important dans le cas du pétrole


brut, on se sert alors des points d’ébullition différents de chaque composante, un autre
procédé repose sur la différence de solubilité des hydrocarbures.

Pour des raisons de sécurité, les appareillages seront conçus comme installation à
l’air libre car les matières produites gaz ou liquide sont toutes facilement inflammables
à partir de la salle de contrôle centrale, un nombre de spécialités contrôlent et dirigent
une installation de raffinage, à l’aide d’un système de mesure et de régulation, la
distillation se déroule à l’aide de colonnes de fractionnement travaillant en continue.

Les parties fractionnées ou séparées sont appelées fractions en coupes.

Le processus de distillation de pétrole brut se laisse diviser en 4 étapes :

1) Préchauffage du pétrole brut.

2) Processus dans la zone de rectification voire dans la zone d’enrichissement.

3) Processus dans la zone d’appauvrissement.

4) Soutirages des distillats.


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1) Préchauffage du pétrole brut :

Dans un four tubulaire composé d’un système de tubes chauffés, le pétrole brut sera
préchauffé à environs 300°c et sera injecté au niveau tiers inferieur de la colonne de
cette façon, la substance à distiller amène une grande partie de la chaleur de
vaporisation nécessaire.

2) Processus dans la zone de rectification voire dans la zone d’enrichissement :

Dans la zone d’enrichissement, la portion brut vaporisé à T° d’injection monte de zone


d’enrichissement moins les vapeurs sont volatiles plus elles se reliquéfient rapidement
sur les plateaux de distillation, qui sont menus d’un grand nombre de calottes, des
couches liquides se forment, des vapeurs montants se mélangent intensivement avec le
liquide et le dernier s’enrichit de composantes à point d’ébullition plus élevé, en
ramenant une partie de distillats « reflux », on crée un courant continu de liquide en
contre-courant aux vapeurs.

3) Processus dans la zone d’appauvrissement :

La zone d’appauvrissement appelée aussi zone de Stripping est la partie la plus basse
de la colonne par rapport à l’entrée du mélange brut, la partie non volatile du pétrole
brut se mélange au courant liquide venant de la zone d’enrichissement et s’écoule vers
le bas, une partie sera chauffée dans un second four tubulaire, elle sera en partie
vaporisée et reconduite dans la colonne.

4) Soutirages des distillats :

Les distillats seront prélevés dans la colonne de fractionnement selon une rangée de
coupes ayant un domaine d’ébullition bien défini, à différents niveaux de hauteurs de la
colonne de fractionnement et selon leur domaine d’ébullition seront évacués comme
soutirages latéraux.

A la tête de la colonne, on soutire la coupe ayant le plus bas domaine d’ébullition


c’est dans l’essence brut.

Au fond de la colonne s’écoule un résidu d’ébullition à une température d’environ


400°c, il passera dans un échangeur de chaleur pour apporter son haut contenu
d’énergie calorifique au pétrole frais arrivant continuellement, le résidu sera utilisé
comme huile lourde de chauffage et comme bitumes employé pour la construction des
routes.
univdocs.com Cours du Mercredi 15/04/2020
Université Dr Moulay Taher -SAIDA- Licence 2ème Génie des Procédés
Faculté de Technologie Module : Pétrochimie & Raffinage
Département de Génie des Procédés Année Universitaire : 2019/2020

IV. Généralités sur le raffinage du pétrole brut

Le raffinage est une industrie de transformation et de dynamique, la recherche des nouveaux


procédés et l’amélioration des rendements demeurent un objectif permanant.

L’industrie du raffinage met en œuvre des techniques de séparation et de transformation


permettant de produire à partir du pétrole brut l’éventail complet des produits commerciaux allant
des gaz aux asphaltes et au coke.

L’ordonnancement logique des différentes opérations de traitement du brut constitue le


schéma de fabrication dont l’élaboration nécessite la connaissance précise des éléments suivants :

- Caractéristiques des produits finis ou spécification.


- Compositions des pétroles bruts et des produits finis.
- Propriétés physicochimiques des hydrocarbures et des fractions pétrolières.
- Techniques de séparation et de transformation.

Spécification des produits pétroliers :

Il existe deux types de normes :

- ASTM (American Society for Testing and Materials). - N.F (Normes Françaises).

Responsable du module : Dr. Y. AIMER


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A. Nomenclature des principaux produits pétroliers

La classification des divers produits en fonction du poids moléculaires des hydrocarbures


intervenant dans leur composition peut se présenter comme suit :

➢ Gaz hydrogène et hydrocarbures légers.

➢ Gaz liquéfiés ou LPG : propane et butane commerciaux pour usage domestique et industriel.

➢ Carburants pour moteurs automobile et aviation.

➢ Essence spéciales et solvants : poêles catalytiques, détachant, solvants pour peintures,

solvants industriels (extraction des graisses, des parfums etc.).

➢ Carburéacteurs (Fuel) pour avions à réaction, turbines à gaz ou fusées.

➢ Kérosène, pétrole lampant pour éclairage, chauffage, ou signalisation.

➢ Gasoil (Diesel, Oil), carburant pour moteur diesel rapide.

➢ Fuel oil domestique, combustible pour installation de chauffage domestique ou installations

industrielles de faibles puissances.

➢ Huiles légères (spindles), base lubrifiante entrant dans la composition des huiles moteurs ou

encore huile de graisse pour petite mécanique (machine à coudre, bicyclette).

➢ Huiles cylindres (Cylinder oils), pour machines à vapeur et usage grossiers.

➢ Paraffine et cires, protection en alimentation, isolation électrique.

➢ Fuel Oil lourds, combustibles pour installations de chauffage de grande puissance, pour les

centrales électriques ou carburant pour les gros diesels fixes ou marins.

➢ Asphaltes, bitumes routiers ….

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Rangée de coupes dans la colonne de distillation du Pétrole brut

Responsable du module : Dr. Y. AIMER


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Université Dr Moulay Taher -SAIDA- Licence 2ème Génie des Procédés
Faculté de Technologie Module : Pétrochimie & Raffinage
Département de Génie des Procédés Année Universitaire : 2019/2020

IV. Généralités sur le raffinage du pétrole brut « Suite »

B. Essais Normalisés

Chaque raffinerie possède un laboratoire de contrôle où sont effectuées sur les différents
produits intermédiaires ou finis un certain nombre de tests classiques :

1. Densité :

La densité est le rapport du poids d’un certain volume d’échantillon à une température T au
poids du même volume d’eau à une température standard, le choix de l’état standard à 4°c permet
l’identification des chiffres qui mesurent la densité et la masse volumique : la densité légale à 20°c.

𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑑′ 𝑢𝑛 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡 à 20°𝑐


𝑑420 =
𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑑𝑢 𝑚ê𝑚𝑒 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑 ′ 𝑒𝑎𝑢 à 4°𝑐

Remarque :

Anglais Français
Specific gravity Densité
Density Masse volumique

La mesure de la densité à travers un hydromètre :

Un hydromètre donne directement la densité du liquide, après avoir plongé dans ce dernier. La
méthode de la densité implique la lecture simultanée de la température de l’échantillon, la valeur
est ensuite corrigée par des tables et des formules, pour avoir la densité d420, on admet la formule
de correction suivante :

d420 - d4t = K (t-20)

Avec K : coefficient dépendant de la densité.

d420 0.60 - 0.70 0.70 - 0.76 0.76 - 0.80 0.80 - 0.85 0.85 - 0.88 0.88 - 0.90
K 0.0009 0.00085 0.0008 0.00075 0.00065 0.00062

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2. La viscosité :

Il s’agit de la norme NFT600.100.

C’est une grandeur physique qui mesure la résistance interne d’écoulement d’un fluide qui est
due au frottement des molécules qui glissent les unes contre les autres.

La viscosité dynamique ou absolue μ s’exprime en poise qui correspond à une force d’une dyne
(g.cm/s²) qui déplace une surface plane d’un centimètre carré à la vitesse de 1cm/s par rapport à
une autre surface plane d’un centimètre carré, distance de 1cm par rapport à la première.

Force . Longueur M
μ= =
Surface . Vitesse L. T

La viscosité relative est le rapport de la viscosité du liquide à celle de l’eau mesurée à 20°c, la
viscosité de l’eau à cette température est égale à 1 Cpo. La viscosité relative et la viscosité absolue
s’expriment donc par le même chiffre.

La viscosité cinématique ν est rapport de la viscosité absolue à la densité mesurée à la même


température, elle est exprimée en Stockes et centistokes :

μ
ν=
d

3. Tension de vapeur Reid (TVR) :


3

Cet essai fait l’objet de la norme NF.007 et concerne uniquement les produits
légers, il comprend une cuve à échantillon (1), une chambre à air (2) représentant
environ quatre fois le volume de la cuve, un bain thermostatique à 100°F (37.8°C) et 2
un manomètre (3), on remplit la cuve d’essence (munit d’une purge (4)) et on connecte
à la chambre à air, l’ensemble est agité convenablement est placé dans le bain, le
manomètre est branché au sommet de la chambre à air et donne une indication des
1
pressions qui se stabilise lorsque l’équilibre est atteint que l’on exprime en g/cm 3.
4

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4. Point d’éclair :

Dans un creuset ouvert ou fermé, on chauffe un échantillon à vitesse déterminée jusqu’à ce


qu’une quantité suffisante d’éléments volatils soit vaporisée et puisse être enflammée par une
petite flamme que l’on déplace au-dessus du creuset.

Dès qu’une légère explosion se produit, on note la température du produit qui correspond au
point d’éclair ou « flash point », si on continue à chauffer, on obtient alors une flamme stable, la
température correspondante est le point d’inflammabilité ou « fire point » qui est de quelque
degrés supérieur au point d’éclair.

5. Point de trouble :

Cet essai fait l’objet de la norme NFT60-105.

On refroidit le produit lentement sans agitation et on note la température à laquelle apparait


un Louchissement ou voile laiteux dû à la formation des microcristaux, c’est le point de trouble, si
l’on refroidit encore, le liquide fini par prendre en masse et ne s’écoule pas quand on maintient
l’éprouvette horizontalement, c’est le point de figeage, si après solidification prolongée du produit,
on le réchauffe, la température à laquelle il redevient fluide s’appelle le point d’écoulement qui est
supérieur de quelque degrés du point de figeage.

Cet essai a pour but de caractériser soit la teneur en paraffine des huiles, soit la teneur en
hydrocarbures à haut point de congélation des autres produits, les points de trouble et
d’écoulement permettent d’apprécier les limites de températures à respecter dans la mise en
œuvre des produits en particulier pour leur pompage en hiver.

Responsable du module : Dr. Y. AIMER


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6. Distillation ASTM :

Cet essai fait l’objet de la norme NFM07-002 pour les produits légers jusqu’à le kérosène et la
norme NFM07-009 pour les produits lourds.

L’appareillage consiste en un ballon de distillation pouvant contenir 100 à 200 ml, le produit
que l’on chauffe est distillé à une vitesse déterminée et les vapeurs formées sont condensées dans
un tube baignant dans un mélange d’eau et de glace puis recueilli dans une éprouvette graduée.

L’opération note la température d’apparition de la première goutte de condensat à la sortie du


tube, c’est le point initial de la distillation, ensuite, la température est prélevée régulièrement
lorsque 5, 10, 20, ……, 95% du produit sont distillés et recueillis dans l’éprouvette, le maximum de
ces températures est le point de final de la distillation.

Finalement, ces résultats sont reportés sur un diagramme ayant comme coordonnées le
pourcentage distillé et la température en prenant en considération les pertes qui sont placées au
début, on retrouve ainsi après le point final, la valeur du résidu et tous les points forment la courbe
de distillation ASTM.

L’appareillage de mesure de l’essai Distillation ASTM

Responsable du module : Dr. Y. AIMER

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