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CINEB510 2021-2022
Cinéma de Belgique : histoires
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Cours n°1 du 8 octobre 2021
I. INTRODUCTION
Extrait #1 Frans (1972)
à Qu’est-ce que c’est un film belge ? Comment définir le cinéma de Belgique ?
Jacques Brel qui est aussi une personnalité qui a été scénariste (toujours un peu polémiste contre
le flamingantisme). Est-ce vraiment un film belge ?
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Feyder qui est un cinéaste belge mais nationalisé français. Il a réalisé plusieurs films dans le
« style » du réalisme poétique (// Jean Renoir, Marcel Carné). Il a aussi fait des films à
Hollywood.
Ce n’est qu’au début des années 20 qu’on voit des cinéastes belges : c’est le début du vrai
cinéma de Belgique. Il y a sans doute des films antérieurs mais sans doute perdus ou de
mauvaise qualité.
Le film est basé sur une nouvelle de Charles Spaak (aussi belge, c’est lui qui a écrit les dialogues
de La Grande Illusion par exemple). Il a reçu le Grand Prix du Cinéma Français et la meilleure
réalisation au Festival de Venise. C’est une production franco-allemande.
Référence à la peinture flamande, film farce héroï-comique qui a un rapport à la réalité des
Pays-Bas espagnol. Tout se passe dans une ville flamande de Boom (près d’Anvers).
à C’est un film mythique sur l’occupation des Espagnols des Pays-Bas (et donc de la Flandre
aussi). Style très français mais sur l’imaginaire des atrocités de l’occupation espagnole en
Flandre.
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Extrait #5 Eldorado (2008) de Bouli Lanners
D’abord peintre et comédien, puis est devenu cinéaste de courts et de longs métrages.
Roadmovie tragicomique (la tragicomédie est caractéristique du cinéma de Lanners)
Fascination pour les westerns : utilisations format scoop et travelling pour décrire l’aventure de
deux hommes qui vont se rencontrer. Lanners est scénariste, réalisateur mais aussi acteur de
son propre film.
On a le paysage de plat pays, et une multiplicité des longs plans fixes. Il fait ce roadmovie avec
deux anti-héros qui se croisent avec une histoire d’amitié qui naît.
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Pionnier du cinéma belge (le banquet étant le seul film de fiction). Il a surtout réalisé des films
docu, d’art, sur la mer, sur la plage d’Ostende et aussi un docu social et politique très connu.
Ce film est la seule fiction de Storck (sur une soixantaine de films en tout). C’était une
commande, qui porte sur la naissance du Benelux (film de promotion du Benelux), basée sur
un scénario de Charles Spaak (à nouveau, voir La Kermesse Héroïque). Film qui discute sur les
situations politiques après-guerre, sur la question des frontières (frontière aussi au sens figuré,
avec transgressions de celles-ci).
La Belgique = rencontre des cultures germaniques et latines. La Belgique sera un pays occupé
très longtemps (depuis le 14ème siècle, par les Pays-Bas, puis la France jusqu’à l’indépendance).
// André Delvaux qui parlera de richesses par rapport à cette rencontre de cultures. Il adaptera
des romans flamands, aussi des romans français ou francophones. Il brassera les cultures
flamandes et wallonnes tout au long de sa vie, de sa carrière professionnelle. Delvaux introduit
avec L’homme au crâne rasé le réalisme magique (qui existait déjà en littérature). Il sera aussi
le premier prof de réalisation de l’INSAS/RITCS.
Réalisme magique : images mentales qui sont montrées, on ne sait pas si ce que l’on voit est
imaginaire ou réel.
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Jaco Van Dormael continuera cette ligne du réalisme magique, mais avec des références
populaires (il était l’étudiant de Delvaux). Delvaux fera bcp plus références à la « grande »
culture comme la peinture, la musique classique.
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Cette idée de belgitude a aussi été moqué par le réalisateur de Jan
Bucquoy
Prix de films belges : Les Magritte du cinéma >< De Ensors in filmfestival van Oostende.
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3.2. Lumière en Belgique : Alexandre Promio
Les deux premières décennies sont dominées par le cinéma français, la quasi-totalité est
française à l’époque (1893-1914, Hollywood prendra le relais à partir du début de la 1GM). En
Belgique, le cinéma belge sera comme une colonie de la France. Ce sont surtout des Français
qui viennent et qui font du cinéma en Belgique. Les premières prises de vue, les premiers one-
shot films (+- 50 sec) qui sont créer par des assistants des Frères Lumières.
Alexandre Promio, assistant des Frères Lumières, réalisa les premières (considérées comme
les premières du moins ; ce sont en tout cas les plus anciennes conservées grâce aux Frères
Lumières) prises de vue en Belgique (Anvers et Bruxelles) en 1897. A cette époque-là, une
maison de production belge existait déjà mais était là uniquement pour prendre des images du
Condo (on est en plein dans l’époque colonialiste de la Belgique). Ces petits documentaires
racontent aussi comment la vie bouge à cette époque-là.
Machin est français ; les premiers grands pionniers du cinéma belge sont tous français.
Personnalité importante du cinéma belge, qui sera aussi envoyé en Afrique. Il va fonder le
Hollandsche Film au début du 20ème siècle et deviendra le directeur de la filiale belge du Pathé
(Belge Cinéma Film).
Extrait #5 Saïda a enlevé Manneken-Pis (1912) : cinéma totalement burlesque, on retrouve des
éléments de la culture bruxelloise. On retrouve comme dans tous bons films burlesques : se
moquer de la police, du corps dirigeant.
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Cours n°3 du 22 octobre
Machin va faire des films dans diff genres. Considéré comme son grand chef-d’œuvre, Maudite
soit la guerre est un film mélodrame et anti-guerre qui a donc été réalisé juste avant la 1GM
(sortie une semaine plus ou moins avant la 1ère GM). Film épique, très spectaculaire, dans la
lignée des films de Griffith ou grands films italiens, avec bcp d’effets spéciaux et de trucages
utilisés pour renforcer l’effet spectaculaire du film. Film réalisé avec l’aide de l’armée belge.
Toutes les images sont peintes à la maison. Après et pendant la 1ère GM, plusieurs films
patriotiques et coloniaux qui sont réalisés. Alfred Machin repartira faire la suite de sa carrière
en France, après avoir faire plus de 200 films en Belgique.
3.4. Pionniers belges (belgo-belges, on peut même dire) : cinéma poétique et cinéma
expérimental
3.4.1. Charles Dekeukeleire
Pionnier dans l’art poétique et expérimental. Il est de base critique de cinéma pour un magasin
nommé 7arts (surréalisme belge). Il est beaucoup inspiré par l’impressionnisme (là où
l’atmosphère et l’expression des sentiments sont très importante // cours esthétique), le cinéma-
œil de Vertov et l’idée du « cinéma pur » (cinéma d’avant-garde : jeu sur le reflet, la vitesse,
etc. ; H. Comette étant un des représentants de ce cinéma).
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Extrait #2 Combat de boxe (1927) premier film de Dekeukeleire
Premier film de l’avant-garde belge. Il le réalise à l’âge de 22 ans, d’après un poème d’un ami
à lui, Paul Werrie. Tension/opposition entre le public (tiré de films d’actualité) et le ring, jeu de
surimpression, jeu de gros plans/très gros plans qui sont montrés en contrepoint de plans plus
larges, avec le public, mouvement très important.
Impatience (1928) film qui tend encore davantage vers le cinéma pur, aller plus loin dans la
recherche d’abstraction et de pureté.
Dekeukeleire a aussi fait des films sur l’art belge, la Belgique ayant une grande histoire dans
l’art et notamment, et surtout, la peinture.
Extrait #3 Thèmes d’inspiration (1938) : film sur l’art, il va à la découverte des visages typiques
et des paysages typiques qui sont montrés dans les tableaux. Ce film est le début d’un
développement de cinéma sur l’art (qui se fait toujours à l’heure actuel). C’est un film qui sera
récompensé au festival de Venise. Petit film (8-9 minutes) : commande faite par les
autorités/ministère lié à la culture. Malgré le manque de couleurs, beau jeu entre la réalité et
l’imaginaire (la peinture)
Grand réalisateur et cinégraphiste de la ville d’Ostende. Il est ami avec tous les grands peintres
de la côte tels que Ensor ou Spilliaert. Storck sera le co-fondateur de la cinémathèque de
Belgique, la première école bilingue de cinéma de Belgique. C’est un homme très important
dans le développement et la reconnaissance du cinéma belge. Storck est bcp moins expérimental
que Dekeukeleire.
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3.5. Documentaire social et politique
Extrait #6 Misère au borinage (1934) de Henri Storck et Joris Ivens
Film clé dans le cinéma documentaire, au niveau mondial. Film docu social et politique, qui
parle de la crise mondial (post-1929) et qui touche le cœur noir, le borinage, de la Belgique –
entre Charleroi et Mons. En 1932, grande grève qui paralyse la Belgique et qui se montre, et le
patronat et la police va réagir de façon très violente à cette grève. Les familles minières se
retrouvent en effet dans de grandes difficultés financières qui marquent la décennie.
Documentaire idéologique, le film se tourne en semi-clandestinité car grande pression des
autorités à ce moment donné.
Originellement, c’est un film muet avec des intertitres par manque de budget. Le film a été
sonorisé en 63 et les intertitres ont été repris dans le commentaire qu’on entend au visionnage.
Qu’est-ce qui est présent dans ce film ? Que remarquons-nous pdt le visionnage du film ?
Commentaires sur la forme et le fond (pour la semaine prochaine)
- Pas de trucages, pas de surimpression à renfort du côté de vérité (docu)
- Montage entre plans « scénarisés » et d’actualité (?)
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Les Enfants du Borinage : Lettre à Henri Storck (1999) de Patric Jean
Patric Jean critique la société dans ses films : La domination masculine (2009) parle des
violences conjugales ; La mesures des choses (2021) dépeint une critique du capitalisme et
aborde les problèmes environnementaux.
Dans Les Enfants du Borinage, la voix off est celle du réalisateur. On voit le cynisme politique
avec le bourgmestre qui est dans le déni. Le combat contre les hommes politiques a disparu
depuis 70 ans de ministère de l’institution publique.
3.6. L’arrivée du film parlant – Les amuseurs populaires (films patoisants) les années
30-40-50
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Cours n°5 du 12 novembre
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Emile Degelin : inspiration de Bresson et de Resnais. Il veut amener un cinéma d’auteur en
Belgique. Il fait partie des cinéastes belges qui regardent bcp le cinéma de France (il y étudia
en France).
Film favori de Delvaux : Nosferatu de Murnau, film qui « pose les bases » du réalisme magique
qu’on retrouvera chez Delvaux. Réalisateur profondément belge, inspiré de la culture
germanique et latine/romane. Jusqu’à la fin de sa vie, il habitait sur cette frontière linguistique
belge.
Filmographie :
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Extrait #4 Rendez-vous à Bray (1971)
Film assez énigmatique où on est dans l’attente et le souvenir ressuscité. Au lieu d’un rendez-
vous, Julien va plonger dans ses souvenirs et va rencontrer une servante (jouée par Anna
Karina). Extrait où il accompagne un film muet Fantomas. C’est le film le plus musical de
Delvaux : c’est un film profondément mélomane, qui rend hommage à la musique classique et
qui est une ode à la peinture. Tous les arts sont présents dans ce film. Il est toujours dans une
conversation avec les auteurs littéraires, dans tous ses films : la source littéraire est toujours très
importante (idem pour la musique). Le compositeur du film est celui avec qui il a travaillé toute
sa carrière, Frédéric Devreese.
Le film qui ouvre le réalisme magique, réalité intériorisée qui semble réelle mais qui est
imaginée. C’est le roman de Johan Daisne (que Delvaux considérait comme son mentor) qui
ouvre ce courant. Le roman est comme une longue confession d’un homme qui est en hôpital
psychiatrique, c’est comme une auto-confession sans chapitre, sans pause. Dans le film de
Delvaux, on retrouve vraiment une adaptation : le film commence tout à fait autrement, on ne
parle pas de l’hôpital psychiatrique, la crise identitaire se montre autrement dans l’histoire du
film. Ce film va être le premier film belge moderne qui suit les traces d’Ingmar Bergman (avec
Monika), Rossellini (avec Voyage en Italie), JL Godard (avec À bout de Souffle) et Resnais
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(avec Hiroshima mon Amour). L’homme au crâne rasé c’est une participation belge à la
modernité cinématographique.
Au début, c’était un film destiné à la télévision (téléfilm) mais finalement a reçu les subsides +
a fait collaborer tous les élèves de l’INSAS pour la production du film et des professionnels du
cinéma (français).
On découvre le protagoniste complètement endormi dans ses pensées malgré un décor tout à
fait réaliste. On est dans l’intériorité, l’âme et la fantaisie du protagoniste. En tant que
spectateur, on est toujours dans le doute du réel et de l’imaginaire. Ici, Delvaux évite aussi toute
une analyse psychologique. Musique toujours de Frédéric Devreese.
On ne sait pas si l’homme parle à la femme ou si tout est imaginé dans sa tête. On entre dans la
modernité avec ce film ; c’est une grande rupture pour le cinéma belge. Lorsque le film est sorti
à la télévision, la critique était très négative : trop artificiel, trop littéraire. Par la suite, le film a
reçu des prix internationaux et a fait une grande carrière internationale. Le film est ressorti dans
les salles de cinéma en Belgique.
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Narration non linéaire et magico-réaliste. Son premier long métrage, qui est le plus abouti (selon
Hessels). Premier film subversif, un peu expérimental et audacieux.
Il a gagné la caméra d’or à Cannes et aussi a eu un grand succès commercial. C’était la première
co-prod internationale européenne (France-Allemagne-Belgique, soutenue par Eurimages et
Media) qui est devenu un succès. Toto Le héros est tjs mis en avant comme un exemple à suivre,
qui a gagné la critique et le public.
Narration : il s’agit d’un jeune garçon qui pense avoir été changé à la naissance avec son voisin.
Idée commune avec L’homme au crâne rasé : la crise identitaire // qu’on peut lier à la pensée
de l’identité belge qui est nébuleuse. Ce film a été le début de la grande reconnaissance
internationale du cinéma belge francophone. Car juste après vient C’est arrivé près de chez
vous jusqu’à La Promesse des frères Dardenne : on a une grande percée d’un « groupe » (sans
compter les carrières individuelles de Chantal Akerman ou Marion Hansel).
Autres films :
- Le huitième jour : grand succès : éloge à l’imagine pure, sans la pensée rationnelle.
Comme dans Toto Le Héros, c’est une musique composée par son frère, avec qui il a
travaillé jusqu’à Mr Nobody.
- Mr Nobody : le film le plus cher d’une co-production belge.
- Le Tout Nouveau Testament : film comédie, pure sang, qui a été montré à la quinzaine
des réalisateurs à Cannes.
Il fait aussi des projets de théâtre très poétique, avec sa femme qui est chorégraphe (qui travaille
avec Teresa De Keersmaeker)
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enfant (il a dû quitter Ostende pour rejoindre la France) ; il en devient allergique à tous régimes
totalitaires (sera au cœur de ses réalisations). Il est aussi très influencé par la peinture : il a,
entre autres, travaillé avec Magritte comme un assistant. Il a été ami avec Paul Delvaux (femme
nue aux yeux grands ouverts), qui parlait aussi de réalisme magique.
Papillons de nuit (1997) : Grand prix d’Annecy, film qui est un hommage à son ami Paul
Delvaux. On retrouve l’animation papier et en dessin, il a développé sa propre technique de
combinaison d’animation (entre film d’animation, avant l’animation numérique).
Chromophobia (1965) : premier film qui a reçu un grand prix à Venise. C’est à propos du
régime totalitaire, qui dans le film, ne veut pas de couleurs. Tout est en noir et blanc.
Harpya (1979) : Palme d’Or à Cannes, influence de René Magritte. Critique à la sortie du film
par de nombreuses féministes car le film montre une image très négative de la femme.
Paul Servais n’est pas le seul réalisateur belge d’animation : Court métrage La tragédie Grecque
de Nicole Van Goethem : reçu un Oscar (c’est le film belge à avoir reçu un oscar).
Raoul Servais s’est toujours montré cosmopolite (d’où certainement une reconnaissance très
tardive en Flandre)
C’était de base l’idée de Remy Belvaux. Le scénario de ce film a été écrit pour un projet de fin
d’études à l’INSAS. On fait le portrait d’un tueur en série capitaliste : il tue pour gagner de
l’argent. C’est seulement l’obsession pour l’argent qui le fait faire ces meurtres.
C’est un film à très petit budget mais qui a eu un énorme succès à Cannes. C’est un film très
noir, qui parle de la violence (// New Violence avec Tarantino qui a vu le film de Remy
Belvaux). Dans le film, on a une critique sur les émissions des télé réalités (Striptease - RTBF)
et de la représentation de la violence à la télévision. Il y a des transgressions : on a un film dans
le film, on mélange les genres cinématographies (de fiction, documentaires, etc.). Au niveau de
la représentation de la violence, ça a été bouleversant : le film a bcp connu la censure. Le film
a gagné trois prix à Cannes mais ça a vraiment été le film de scandale.
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3.10.2. La Promesse (1996)
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3.13. Cinéma personnel, expérimental, radical : Chantal Akerman
Dans les années 70, c’était la première grande réforme qui va amener à une représentation d’une
Flandre mythique/du passé. On est face à un cinéma très bourgeois, très traditionnelle et on a à
côté ce cinéma de révolte, mvt anti-bourgeois qui se fait en cinéma.
Dans les années 70, on a aussi Chantal Akerman (1950-2015)
Cinéma personnel et radical, féministe. Elle vient d’une famille polonaise, qui a toujours vécu
en Belgique, à Bruxelles. Le film qui a suscité son envie à faire du cinéma est Pierrot le Fou
(1965) de Godard. A travers son cinéma, elle se libère de sa famille bourgeoise, du cinéma
hollywoodien.
Elle fera trois mois à l’INSAS avant de quitter. Elle sera totalement autodidacte. Elle s’inspire
bcp de la littérature, de Proust, Robbe-Grillet à Duras, etc. Influence de Ozu, idée de tableau
vivant.
Son premier film est tourné en 1968 Saute ma Ville : c’est un film de 12min, qui a déjà un grand
lien avec Jeanne Dielman.
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Saute ma ville (1968) : court métrage avec une caméra familiale, budget très limité. C’est un
peu le premier volet du diptyque sur la représentation de la féminité (femme au foyer) avec
Jeanne Dielman. Il y a un lien évident avec le long métrage à explosion à la fin comme sorte
de libération avec un travail sur le son. Ce n’est pas un travail parallèle mais un travail à côté
(reprise de Godard)
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- Représentation du lien comme un lieu intime, un lieu caché mais aussi une prison, un
huis clos
- Pas de son direct, tout est postsynchronisé : tous les sons sont retravaillés et très
explicites des actes qui sont prononcés.
- Au niveau du sujet de cette femme qui contrôle tout, qui essaie de gérer les angoisses et
les traumatismes, qui veut se protéger des souvenirs et des sentiments jusqu’au
dérèglement.
- Le montage renforce le rituel : utilisation de plans séquences, cut dans l’obscurité, etc.
- Image de Delphine Seyrig en total opposition à l’image de Jeanne Dielman : mais Seyrig
était une femme très engagée au niveau de la lutte féministe.
Mais est-ce bien un film belge ? De premier abord, rien de ce film ne le lie à la Belgique. Hänsel
fera des films un peu partout mais on retrouvera toujours l’élément de huis clos.
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Dans les années 80, du côté flamand, il y a vraiment un grand nombre de films qui sont réalisés.
On a un cinéma d’identité flamande qui est propagé. On a des romans qui donnent une
représentation d’une Flandre mythique (par exemple, Daens de Coninx)
Aussi, à côté de ce cinéma, on retrouve un cinéma « punk », fantastique avec Harry Kümel avec
Les Lèvres Rouges (1971) et Malpertuis (1973) et aussi Marc Didden avec Brussels By Night
(1983), qui est un film d’errance et de rencontre dans la métropole multiculturelle.
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3.17.2. Films Documentaires
Dans les années 70 et 80, ils réalisent leurs propres films documentaires dont le titre est presque
un manifeste (longues phrases, voir ci-dessous) à ils voulaient réunir toute la résistance
antinazie. Importance du militantisme de la mémoire.
Ensuite, ils feront un court métrage, suivi de Je pense à Vous (idée d’Henri Storck) (1992) :
scénario écrit par les frères et également un grand scénariste français. Le film ne sera à nouveau
pas un succès : ils le disent de manière explicite. Ils veulent à partir de ce film devenir leurs
propres producteurs : ils ne veulent plus être produis en France. Ils se retirent et fondent leurs
maisons de production Les Films du Fleuve. A partir de ce 1996, avec La Promesse, ils feront
un film tous les trois ans (ou presque) (voir filmographie « films de fiction » ci-joint)
Ils ne sont pas des cinéphiles d’enfance (pas comme Truffaut, Chabrol, etc.) mais ils découvrent
le cinéma grâce aux documentaires qu’ils commencent à faire. Ils s’inspirent de bcp d’auteurs
comme Rossellini, Pasolini, Bresson, Loach, Kieslowki, etc.
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// Extrait #3 Fin de Mouchette (1967) de Bresson
Comme les Frères Dardenne, nouveau visage chez Bresson. Film qui finit mal, avec la mort :
fin absolue, Mouchette se donne la mort. La musique qui signe la mort mais est une consolation
pour le public. Ce genre de procédé, on le retrouve dans les autres films des autres réalisateurs.
Chez les Frères Dardenne, ils veulent qu’il y ait une ouverture afin que nous, en tant que
spectateur, puissions voir.
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4. Les acteurs, tu contrediras à acteurs toujours alertes, il faut qu’ils soient en instabilité
pour avoir de l’inspiration
5. Peu d’indications, tu donneras à c’est aux acteurs à raconter le présent, leurs histoires :
pas d’indications des émotions dans leurs scénarios mais bien des indications très
détaillées des gestes et des actions. La façon d’agir et de réagir est très explicite (sur le
corps du coup). C’est au public de donner une vie et un futur aux personnages
6. Le travail d’équipe, tu chériras à c’est un peu comme une famille car ils travaillent
toujours avec le même groupe
7. Et la lumière et le son, tu laisseras à son et lumière sont synchrones et naturels.
Cours du 17 décembre 21
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à Tax Shelter belge (2003) : mesure économique qui permet aux sociétés d’investir dans le
cinéma belge et participe au développement du cinéma en Belgique et donc en Flandre
à Fait Divers (VTM + VAF) (2003) : coopération pour stimuler de jeunes talents à faire des
télé films (max 1h30, basés sur des histoires vraies). C’est le développement de films à petits
budgets qui seront diffusés à la télévision mais une grande moitié sera aussi diffusé au cinéma
(dont Aanrijding in Moscou (2008) de Christophe Van Rompaey). Ce sont vraiment des films
qui font le point entre les films à grand budget et les films d’auteurs flamands.
à Reconnaissance internationale des films flamands grâce aux festivals en Flandre : dont
le Film Fest Gent, le Festival de film à Ostende, etc.)
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3.18.2. Fien Troch
Formation à St Lucas à Bruxelles, son père est un monteur connu dans le cinéma belge des
années 80. Elle fera 4 court-métrages et 4 long métrages.
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