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COURS DE BIOLOGIE CELLULAIRE


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SOMMAIRE

I. GENERALITES DE LA CELLULE

II. METHODES D'ETUDE DE(S) LA CELLULE(S)

III. SYNTHESE DES ACIDES NUCLEIQUES ET PROTEINES

IV. LA MEMBRANE PLASMIQUE

V. STRUCTURE ET FONCTIONS DES ORGANITES CELLULAIRES

VI. DIVISION CELLULAIRE


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Table des matières Pages

INTRODUCTION ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 5

1. TERMINOLOGIE --------------------------------------------------------------------------------------------------- 5

2. LES ETRES VIVANTS -------------------------------------------------------------------------------------------- 5

3. QUELQUES TYPES DE CELLULES . ----------------------------------------------------------------------- 7

I. GENERALITES SUR LES CELLULES ------------------------------------------------------------------ 10

1.1Constituants de la matière vivante --------------------------------------------------------------- 10

1.2Les peptides, les polypeptides et les protéines ------------------------------------------------- 12

1.3Organisation des cellules -------------------------------------------------------------------------- 44

1.3.2Les Cellules procaryotes ------------------------------------------------------------------------ 48

II.METHODES D'ETUDE DES CELLULES--------------------------------------------------------------- 52

2.1. Etude de l'organisation cellulaire : Techniques morphologiques. ------------------------- 53

2.2. Préparation des échantillons -------------------------------------------------------------------- 58

2.3. Etude de la constitution physico chimique des cellules : Techniques analytiques ------ 62

2.4. Méthodes d'extraction : Méthodes biochimiques--------------------------------------------- 64

2.5. Etude du fonctionnement cellulaire : Techniques expérimentales ------------------------- 74

III.CONSERVATION ET EXPRESSION DE L‘INFORATION : SYNTHESE DES ACIDES NUCLEIQU

3.1. Structure des chromosomes --------------------------------------------------------------------- 82

3.2. Nomenclature et morphologie des chromosomes -------------------------------------------- 82

3.3. Répartition des gènes ----------------------------------------------------------------------------- 82

3.4. Compactage de l‘ADN chromosomique------------------------------------------------------- 83

3.5. Synthèse de l'ADN-------------------------------------------------------------------------------- 85

3.6. Expression génique : synthèse des ARN ------------------------------------------------------ 87

3.7. Le rôle biologique de l'ADN -------------------------------------Erreur ! Signet non défini.


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3.8. Synthèse des protéines -------------------------------------------------------------------------- 93

IV. LES MEMBRANES PLASMIQUES -------------------------------------------------------------------- 98

4.1 Les caractéristiques des membranes biologiques --------------------------------------------- 98

4.2 La spécialisation morphologique de la membrane plasmique----------------------------- 102

4.3 Organisation structurale de la membrane plasmique ----------------------------------- 103

VI.DIVISION CELLULAIRE ---------------------------------------------------------------------------------- 111

5.1 le cycle cellulaire. ------------------------------------------------------------------------------- 111

5.2 la mitose : --------------------------------------------------------------------------------------------------------- 113

5.3 la méiose----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 117

VI. ETUDE DES ORGANITES CELLULAIRES ---------------------------------------------- 122

6. Le noyau -------------------------------------------------------------------------------------------- 122

6.2 Les mitochondries ------------------------------------------------------------------------------- 125

6.3 Les lysosomes ----------------------------------------------------------------------------------- 131

6.4 Le reticulum endoplasmique ------------------------------------------------------------------- 133

6.5 l'appareil de golgi----------------------------------------------------------------------------------------------- 136

6.6 Les péroxysomes -------------------------------------------------------------------------------- 143

6.7 Le hyaloplasme et le cytosquelette ------------------------------------------------------------ 146

CONCLUSION ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 152


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INTRODUCTION

1. TERMINOLOGIE

La biologie est la science de la vie. Elle étudie tout ce qui concerne les êtres vivants et se
subdivise en plusieurs disciplines selon l‘aspect envisagé:

a. Anatomie: étudie la structure et la forme des êtres vivants.

b. Histologie: étudie la structure des tissus et des cellules qui constituent les êtres vivants.
La cellule est la plus petite entité vivante. Le tissu est un ensemble de cellules spécialisées
et adaptées à une même fonction (exemple: tissu musculaire). L‘instrument utilisé par
l‘histologie est le microscope optique. L‘appellation ―optique‖ signifie que ce microscope
utilise de la lumière visible (photons).

c. Cytologie: étudie la cellule au microscope électronique. Ce microscope utilise des


électrons (non visibles). La cytologie décrit la forme des cellules, leurs propriétés, leur
fonction et leurs éléments constitutifs.

d. Physiologie: étudie le fonctionnement des êtres vivants.

e. Embryologie: étudie le développement de l‘organisme depuis l‘œuf jusqu‘à sa forme


définitive. Remarque: après avoir acquis sa forme définitive, l‘organisme peut grandir. La
croissance n‘est pas du domaine de l‘embryologie.

f. Autres: écologie, biochimie, génétique, biophysique, etc.

2. LES ETRES VIVANTS

Propriétés des êtres vivants


A défaut de pouvoir définir clairement la vie, on a tenté de relever chez les êtres vivants
quelques propriétés que n‘ont pas les êtres inertes.
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a. Organisation
Les être vivants sont des ensembles structurés. La physique et la chimie ont montré que
les atomes et les molécules, qui existent aussi dans le monde inerte, sont déjà structurés.
Mais l‘organisation du monde vivant va bien plus loin. En effet, les molécules se
rassemblent pour former des organites. Plusieurs organites s‘ordonnent pour former une
cellule. Les êtres unicellulaires ne dépassent pas ce stade. Un ensemble de cellules forme
un tissu. Les tissus d‘organismes entrent dans la constitution des organes, dont
l‘assemblage forme un organisme. On peut même aller plus loin et considérer) les
différents groupes populations.

b. Transformations constantes
- Transformation des substances absorbées
- Mouvements cellulaires dans un même organisme
- Mouvement de l‘organisme entier
On appelle ―métabolisme‖ l‘ensemble des échanges de matière et d‘énergie effectués par
un être vivant avec son milieu.
c. Croissance et reproduction
- Les cellules peuvent se reproduire (mitose)
- La reproduction cellulaire aboutit à la croissance de l‘organisme par augmentation du
nombre de cellules.
d. Irritabilité
L‘organisme vivant vit dans un milieu déterminé (son environnement). Tout changement
dans l‘environnement est appelé ―stimulus‖ (exemple: changement de température). Le
stimulus engendre une réaction de l‘organisme qui vise à s‘adapter aux changements de
l‘environnement. C‘est l‘irritabilité.
e. Evolution
Les organismes vivants peuvent introduire, lors de la reproduction, des changements dans
les caractéristiques de leur forme et de leur fonction. Ces changements deviennent alors
héréditaires.
Structure physique
a. Hétérogénéité: l‘être vivant est compartimenté. Pour les êtres supérieurs, on peut citer
comme exemple le compartiment vasculaire.
b. Unité: toutes les cellules d‘un animal font partie du même organisme
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La cellule
a. Définition: la cellule est l‘unité biologique de base, limitée par une membrane semi-
perméable, capable d‘autoreproduction en l‘absence d‘autres systèmes vivants.
b. Taille: de 1-2 microns (m =1/1000 de mm) à 1 m (exemple: cellules nerveuses).
c. Forme: si la cellule n‘a pas de support (ex: globules blancs), elle prend une forme
sphérique. Si elle a un support, celui-ci détermine la forme. Elle est alors cylindrique,
cubique,...
On distingue deux éléments principaux: la membrane et le protoplasme.
La membrane est sous la forme d‘une couche de faible épaisseur (75 Ǻ) formant une
enveloppe à la périphérie de la cellule ;
NB : 1 Ǻ = 1 Angström = 1/ 10.000.000 mètre).
Elle intervient dans la protection du cytoplasme et le maintien de la forme de la
cellule, dans les échanges de matière et d‘énergie, dans la communication entre
cellules et entre la cellule et son milieu, ainsi que dans la locomotion cellulaire
éventuellement.
Le protoplasme ou cytoplasme est la composante plus volumineuse.
Il se trouve à l‘état de gel. Un gel est un mélange de deux phases :
- la phase dispersante, qui est liquide. Dans le cas de la cellule, ce liquide est
l‘eau. ;
- la phase dispersée: il s‘agit de particules solides en suspension dans la phase
dispersante. Dans la cellule, cette phase est surtout de nature protéique. La dispersion
n‘est pas homogène.
Le cytoplasme contient les organites qui sont de petites structures fonctionnelles ayant
chacune une forme et un rôle propre. Ils baignent dans le cytoplasme cellulaire. Le noyau est
l‘organite essentiel de la cellule. Il contient le matériel héréditaire, délimité par une membrane
qui le sépare du cytoplasme.
Son diamètre est de l‘ordre du micron.

3. QUELQUES TYPES DE CELLULES

On peut classer les cellules selon la forme et leur fonction

a. Selon la forme: cylindrique, cubique, pavimenteuse, en gobelet ou caliciforme...


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b. Selon la fonction (quelques exemples):

Cellules épithéliales: elles ont une fonction de protection ou de sécrétion. Elles sont
tassées les unes contre les autres, sans interposition de substance intercellulaire.

Cellules conjonctives: elles entrent dans la constitution des tissus conjonctifs, qui ont un
rôle de remplissage ou de soutien. Les principales cellules des tissus conjonctifs sont les
fibroblastes: cellules allongées avec des prolongements cytoplasmiques, ce qui leur donne
un aspect étoilé. Le noyau des fibroblastes est de forme elliptique.
Il faut cependant signaler qu‘il existe de nombreux autres types de cellules dans les tissus
conjonctifs.

Cellules musculaires: il en existe trois grands types

* Cellule musculaire lisse: les muscles lisses fonctionnent en dehors du contrôle de la


volonté. Ils sont formés de cellules fusiformes courtes à noyau unique et central.

* Cellule musculaire striée: les muscles striés sont contrôlés par la volonté. La cellule
musculaire striée est très allongée. Elle contient de nombreux noyaux allongés et
périphériques. La cellule musculaire striée doit son nom à l‘alternance de zones claires
(bande I) et de zones sombres (bande A) appelées stries. Au milieu de la bande I se trouve
une mince ligne sombre appelée ligne Z. Au milieu de la bande A se trouve la zone claire
H.

* Cellule musculaire cardiaque: le myocarde ou muscle cardiaque est constitué de cellules


musculaires striées d‘un type particulier. Elles sont bifurquées à leurs extrémités et
forment entre elles un réseau à larges mailles. Leur noyau est unique et central.

Cellules sanguines:

* Globules rouges ou érythrocytes ou hématies: ce sont de petites (8micromètres)


cellules, rondes aplaties, dépourvues de noyau. Elles sont déprimées en leur centre, ce
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qui leur donne un aspect biconcave en profil.

* Globules blancs ou leucocytes: ce ne sont pas à proprement parler des cellules


sanguines, mais ils utilisent le sang comme véhicule. On en distingue plusieurs types:
Cellules mono nucléés:

- monocytes: grandes cellules à noyau en forme de haricot.


- lymphocytes:(20 à 40%): petites cellules avec peu de cytoplasme et un grand noyau.
- polynucléaires:
Cellules à noyau unique mais segmenté et dont le cytoplasme contient des
granulations.
Selon l‘affinité pour les colorants, en conditions standardisées, on parle de:
neutrophiles (gris en coloration standard)
éosinophiles (rouges)
basophiles (bleus)
Plaquettes ou thrombocytes: ce ne sont pas des cellules mais des fragments cellulaires
détachés de grandes cellules de la moelle osseuse. Elles ont un rôle dans l‘hémostase.
On en trouve normalement 300.000/mm3.
Cellules nerveuses ou neurones: on les décrit classiquement comme des cellules
étoilées avec des prolongements. Ceux-ci sont:
- les dendrites: nombreux, qui recueillent l‘information et la conduisent vers la cellule;
- l‘axone: unique, qui envoie vers la périphérie les influx créés par le neurone.
Les prolongements des neurones peuvent mesurer plus d‘un mètre.
En réalité, il existe de nombreuses formes de cellules nerveuses.
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I. GENERALITES SUR LES CELLULES

1.1 Constituants de la matière vivante

Faisons une simple revue des classes essentielles des molécules constitutives des êtres
vivants.
Chaque cellule est un monde contenant 200 trillions (1018) de molécules. Néanmoins le
nombre des composants de base est très faible vue la complexité des organismes vivants
Ces composés de base sont limités pour l'essentiel : au carbone (C), à l'hydrogène, (H) à
l'oxygène (O), à l'azote (N).
Pour une moindre part : au phosphore (P) et soufre (S).
Une vingtaine (20) d'autres éléments ne figurent qu'à l'état de trace (- 1 % de la matière
vivante.
La constitution chimique de toutes les cellules est quasi-identique et originale vis-à-vis des
matériaux qui lui sont fournis par les aliments :
- le catabolisme des aliments donne l'énergie chimique et les petites molécules
- l‘anabolisme utilise ces petites molécules pour faire de nouvelles synthèses.
Tous les constituants principaux de l'organisation moléculaire des cellules subissent
des renouvellements incessants sauf l'ADN, seule molécule stable dans l'organisme.
Les pièces maîtresses de la composition chimique des cellules sont l'eau, les sels
minéraux et les composés carbonés qui sont les protéines, les lipides, les glucides et les
nucléotides.
A partir de différents types de molécules (petites, moyennes et grosses) se constituent des
associations successives en édifices macromoléculaires complexes. Ceux-ci donnent des
éléments cytologiques accessibles de l'architecture cellulaire.

1.1.1 L'eau
Elle est le constituant le plus abondant de la matière vivante : 60 à 90 % de la masse
cellulaire. Comme exemples on a : fœtus de 3 mois où eau représente 94 % du poids du
corps ; le nouveau né 69 % ; l‘homme adulte 63 % ; le muscle 83 % ; le poumon70%.
L‘eau sert de solvant, de milieu de dispersion et de régulateur thermique. Elle fournit des
liaisons d‘hydrogène et l‘atome accepteur électronégatif est l‘oxygène ou l‘azote. Ainsi dans
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l‘ADN, l‘adénine et la thymine sont liés par deux liaisons d‘hydrogène et la guanine et la
cytosine sont liées par trois liaisons d‘hydrogène : A=T et G=C.

1.1.2 Les sels minéraux.


Les sels minéraux en solution sont dissociés en ions positifs (Na+, K+, Ca++, Mg++) ou en
ions négatifs (Cl-, SO4---, PO4---) qui assurent l‘équilibre de la balance ionique indispensable
au maintien de la vie de la cellule. Ils existent également immobilisés temporairement sous
forme de structure. C‘est le cas des phosphates de calcium du squelette osseux. On les trouve
aussi sous forme de sécrétion.

1.1.3 Les protéines.


Les protides ou protéines sont des dérivés azotés (NCHO) et éventuellement de
S. regroupant les acides aminés (aa) et les macromolécules dont l‘hydrolyse libère les acides
aminés. Ce sont les constituants essentiels de la matière vivante, des pièces détachées de
l‘armature cellulaire. On les a plusieurs formes de protéines: les protéines de structure, les
enzymes ou catalyseurs d‘activités biologiques, les régulateurs ou hormones régulant les
activités biologiques et les sécrétions diverses.
Une cellule de mammifère contient 20.000 à 30.000 protéines différentes.
Les acides aminés ont une formule générale :

R-----CH-------COOH R est un radical variable.


NH2
Les acides aminés en solution aqueuse se comportent en fonction de la valeur du PH
du milieu :
- comme un amphotère qui est un composé neutre pour valeur de PH correspondant
à leur point isoélectrique ;
- Comme un cation (+) en milieu acide ;
- Comme un anion (-) en milieu basique.
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CO2H CO2- CO2-


  
NH3+CH NH3+ CH NH2 CH
R R R
Cation (+) Amphotère (neutre) Anion (-)

Dans la nature, on a un très grand nombre d‘acides aminés dont 20 seulement rentrent
dans la constitution des protéines biologiques.
1.2 Les peptides, les polypeptides et les protéines
Ce sont des polymères plus ou moins longs d‘acides aminés unis par des liaisons peptidiques
(liaisons covalentes fortes en milieu aqueux) qui se forment entre le groupe carboxyle
(COOH) d‘acide aminé et le groupe amine (NH2) de l‘acide aminé suivant.

NH2CHCOOH + NH2CHCOOH  NH2CHCONHCH—COOH + H2O


   

R R R R
Un peptide ne possède que quelques acides aminés dipeptide, tri peptide ou tétra- peptide
etc.
Un poly peptide a un nombre d‘acides aminés inférieur à 150.
Une protéine a un nombre d‘acides aminés supérieur à 150.

1.2.1 Organisation structurale des protéines


- La structure primaire des protéines :
C‘est un enchaînement linéaire des acides aminés dans la protéine. Ainsi un
Polypeptide 100 acides aminés peut se présenter sous 20 puissance 100 formes possibles.
- La structure secondaire : en fonction de la nature et de la position des acides
aminés et grâce à la formation de liaison d‘hydrogène entre certains acides aminés la chaîne
peptidique peut se condenser en hélice , se replier en accordéon ou en feuillets . La
protéine acquiert alors une structure secondaire. Un exemple dans la membrane plasmique où
on a les protéines de type  qui sont les perméases et types qui sont les récepteurs.
- La structure tertiaire : la structure secondaire se replie en certains endroits grâce
aux liaisons d‘hydrogène, aux ponts de disulfure des cystéines. Cela donne la structure
tertiaire.
- La structure quaternaire : c‘est l‘association de plusieurs chaînes
Polypeptidiques par liaisons d‘hydrogènes qui donnent la structure quaternaire.
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Exemples de la globine, protéine de l‘hémoglobine est formée par quatre polypeptides de


deux chaînes  et de deux chaînes.
C‘est la structure secondaire et tertiaire ou quaternaire, caractéristique de chaque protéine
qui confère à la protéine son activité spécifique.
Certaines protéines, les hétéroprotéines contiennent une fraction non protéine ou groupement
prosthétique ; exemple le fer dans l‘hémoglobine. Des protéines ont l‘aptitude à se lier à
d‘autres molécules, ce sont des ligands.
Comme exemples on a les récepteurs membranaires, les enzymes et les anticorps. Ils jouent
un rôle important dans l‘organisme.
Les liaisons enzyme substrat se fait grâce à des liaisons d‘hydrogène. La protéine enzyme ou
apoenzyme peut être associé à un coenzyme, indispensable à l‘action de l‘apoenzyme.
Exemples de coenzymes :
- flavine adénosine dinucléotide (FAD),
- nicotinamide adénosine dinucléotide, ( NAD),
- nicotinamide adénosine dinucléotide phosphate (NADP) sont des transporteurs
d‘hydrogène,
- adénosine triphosphate ‗ATP),
- et la guanosine triphosphate (GTP) sont des transporteurs d‘énergie.
- Le fer et le cuivre dans l‘hème sont des transporteurs d‘électrons.
Plus de 4000 enzymes catalysent les réactions des cellules animales.

Généralement le nom de l‘enzyme indique sa fonction, ase étant ajouté au nom du substrat.
Classification sommaire :
- Hydrolases : protéases, lipases, glycosidases, DNAses, RNAses etc.
- Synthétases et polymérases : ADN, ARN polymérases.
- Transférases : transfert de radicaux : glycosyltransférases, glucosyltransférase,
fucosyltransférase, ou les transaminases qui transfert un radical aminé (NH2),
- Oxydoréductases : déshydrogénases, transporteurs d‘hydrogène (FAD, NAD) ou
les cytochromes oxydases, transporteurs d‘électrons.

1.2.2 Production expérimentale des anticorps.

L‘injection à un animal des polymères étrangers entraîne la production spécifique d‘anticorps.


La grande spécificité des anticorps consiste à la reconnaître d‘une protéine différente que d'un
acide aminé par rapport à une autre. Les anticorps sont sécrétés par les lymphocytes B et les
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plasmocytes. Exemple : Immunoglobuline du sang : IgG. De forme Y, elles sont constituées


de deux paires chaînes polypeptidiques lourdes H et légères l.

1.2.3 Les lipides


Les lipides ou corps gras sont insolubles dans l'eau, mais solubles dans divers solvants
organiques : (alcool, éther, benzène, chloroforme etc.).
Ils possèdent beaucoup de groupement non polaires (hydrophobes) et des groupements
polaires (hydrophile = (CO2H).
A cause de cette bipolarité, ils peuvent s'orienter au contact de l'eau.
La cellule synthétise beaucoup de lipides qui exercent des fonctions essentielles. Les lipides
forment la charpente des membranes biologiques. Ils servent de signal de ciblage des
protéines vers les membranes. Ils stockent l‘énergie et véhiculent des informations en tant
qu‘hormones extracellulaires et en tant que second messager intracellulaire dans la
transduction des signaux. Ils sont faciles à reconnaître, ce sont de petites molécules de 100 à
1000 Daltons formées d‘hydrocarbones aliphatiques ou aromatiques.
Ce sont des constituants importants de la cellule. Leur dégradation donne une grande
quantité d'énergie. Il s‘agit ici de considérer les principaux lipides des membranes
biologiques, si non il existe des centaines ou des milliers de lipides mineurs dans la cellule qui
ne sont pas bien connus mais peuvent avoir des fonctions importantes. C‘est le cas de
l‘inositol phosphorylé qui joue un rôle important dans la signalisation.
Les principaux lipides des membranes cellulaires sont des glycérophospholipides
appelés phospholipides, mais ce terme n‘est pas très précis car d‘autres lipides contiennent
des phosphates.

1.2.3.1 Lipides simples


Ce sont des esters d'acides gras et de divers alcools.
Les Acides gras : ce sont les constituants essentiels des lipides. Ils ont une longue
chaîne aliphatique.
Leur formule est : CH3 (CH2)nCO2H.

On a des acides gras saturés : CH3CH2CH2COOH

et des acides gras non saturés ayant une ou plusieurs doubles liaisons :
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CH3  CH = CH  CH2  COOH

Glycérol : CH2OHCHOHCH2OH

Glycérides : ils ont trois fonctions alcool estérifiées par un, deux ou trois acides gras,
semblables ou différents. C'est la forme de stockage des acides gras dans la cellule.

Exemple: CH2OHCH CH2OH



OCO (CH2)n  CH3

1.2.3.2 Les lipides complexes


Ils sont essentiellement représentés par les phospholipides ou dits glycérophospholipides qui
forment la classe la plus nombreuse.

Ceux-ci comprennent trois éléments :


- un squelette à trois carbones, le glycérol,
- deux chaînes d‘acides gras estérifiés au niveau des carbones C1 et C2 du glycérol
- d‘un acide phosphorique estérifié au niveau du C3 du glycérol.
Les cellules peuvent synthétiser plus 100 glycérophospholipides différents par leurs acides
gras ou par les cinq principaux alcools estérifiant le phosphate.
D‘une manière générale, les acides gras en C1 sont saturés ou monoinsaturés et C2
polyinsatués c'est-à-dire deux double liaisons ou plus. Chaque double liaison entraîne une
courbure stable de la chaîne hydrocarbonée.
Les glycérophospholides portent le nom des groupements alcooliques de la tête polaire, plutôt
des acides gras qui les constituent :
Exemples :
 Acide phosphatidique (AP) sans tête polaire,
 Phosphatidylglycérol (PG) pour le glycérol,
 Phosphatidyléthanolamine (PE) pour l‘éthanolamine,
 Phosphatidylcholine (PC) pour la choline,
 Phosphatidylsérine (PS) pour la sérine,
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 Phosphatidylinositol (PI) pour l‘inositol.

Les têtes polaires des phospholipides présentent des charges électriques et des groupements
de réactivité qui les confèrent des propriétés différentes. Tous portent une charge négative au
niveau du phosphate estérifiant le glycérol. Les phosphoglycérides neutres (PE et PC) portent
une charge positive sur l‘atome d‘azote ce qui donne une charge globale nulle. La
glycérophosphosérine (PS) a des charges positives et négatives supplémentaires qui les
confèrent une globale négative comme les autres phopholipides (AP, GP et PI).PI peut être
modifié par estérification des fonctions hydroxiles de l‘inositol par un ou 4 phophates.Ces
polyphosphoinositides portent un grand nombre de charges négatives.
 glycéride a deux chaînes d'acides gras aliphatiques de 14 à 24 atomes de carbones
saturés ou insaturés.

CH2OHCH CH2 PO4H3



OCO (CH2)n  CH3

 Sphingolipides la plupart des sphingolipides des membranes contiennent des


glucides. Le nom provient de la sphingosine.
Comme exemples de sphingolipides : glycosphingosine et la
sphingomyéline.
 Le cholestérol : les stérols correspondent à la troisième classe majeur des lipides
membranaire. Chez les animaux le cholestérol est le principal stérol. Les plantes,
les eucaryotes inférieurs et les bactéries ont d‘autres stérols dans les membranes.
Le cholestérol est apolaire, mais au sein de la membrane, sa fonction OH de C3 est
orientée vers la surface. Le cholestérol contribue à la fluidité de la membrane en
perturbant l‘empilement des chaines hydrocarbonées dans la bicouche. Le
cholestérol est un élément essentiel du métabolisme ; car il est le carrefour de
nombreuses voies métaboliques comprenant la synthèse des hormones stéroïdes
(œstrogènes, testostérone, cortisol), la vitamine D et les sels biliaires sécrétés par
le foie.
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Exemple : la formule du cholestérol

 Les glycolipides : la cellule contient 3 sortes de glycolipides qui sont les


sphingolipides, les glycolipides dérivés du glycérol et les
glycérophosphatidylinositols (GPI).
 Les triglycérides : ce sont des lipides simples dont le glycérol est estérifié par trois
acides gras. Sans tête polaires, ils ne sont pas intégrés dans la membrane. Ce sont
des gouttelettes lipidiques dans le cytoplasme, la forme de stockage des acides
gras.
 Les lipoprotéines
Ce sont de volumineuses molécules polaires formées par une
association non covalente de protéines et de lipides.

1.2.4 Les glucides


Les glucides synthétisés par des végétaux, sont fournis aux animaux par l'alimentation.
Ce sont des hydrates de carbone qui forment une grande famille de molécule indispensables
au bon fonctionnement de la cellule. Ils sont formés de plusieurs glucides simples, les oses et
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de polyosides très ramifiés, ce qui les diffère des protéines et des nucléotides. Les sucres ont
quatre principales fonctions :
- fonction énergétique des oses : source d‘énergie fondamentale pour la cellule,
- fonction structurale : les polyosides sont des molécules structurales les plus abondantes
sur la terre (cellulose des parois des plantes, la chitine qui est exosquelette des insectes, les
glycosaminoglycanes du tissu conjonctif des animaux,
- Oses, comme constituants essentiels des acides nucléiques et participent au déroulement
de nombreuse réactions métaboliques,
- Les sucres forment avec les lipides et les protéines les glycoprotéines et les glycolipides
une diversité moléculaire aux lipides et aux protéines ; ce qui donnent une modification
de leurs propriétés physiques entraînant des réactions spécifiques.

Ils comprennent :

1.2.4.1 Les oses : oses ou monosaccharides sont les sucres simples, très
solubles dans l'eau.

Formule générale est la suivante : C n H2n On.


Ils ont tous des groupements hydroxyles (OH) et se présentent sous forme d'aldose
(avec une fonction aldéhyde) ou cétose.

Selon le nombre de carbones on a :


- trioses: 3 carbones
- tétroses: 4 carbones
- pentoses: 5 carbones dont le ribose
- hexoses: 6 carbones dont glucose, galactose, mannose et fructose ;
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Ainsi le D ribose, constituant des ARN est un pentose et glucose, sucre de base des
animaux est un hexose.

CH HO
CHO CHO 2 CHO
CHO
O

CH2OH CH2OH CH2OH CH2OH CH2OH

Glucose Galactose Mannose Fructose Ribose

1.2.4.2 Polysaccharides
Ils se forment par polymérisation d'oses : le groupe OH d'un monomère se combine avec le
groupe aldéhyde ou cétone d'un autre monomère avec élimination d‘une molécule d'eau
(H2O).Ce sont des macromolécules dont le nombre d'oses varie de 2 à 9 pour les
oligo-saccharides et supérieur à 9 pour les polysaccharides. Le glycogène est le sucre de
réserve le plus commun des cellules (foie, muscle).
C'est un polymère de D glucose constitué de chaînes ramifiées (30 000 monomères environ).
 Chez les mammifères on n‘a pas de glucides extracellulaires purs, ils sont complexés
avec les protéines et les lipides sous forme de glycoprotéines et les glycolipides.
 Les glycoprotéines ont une liaison covalente entre protéine et polysaccharides. Ces
composés sont classés en 2 groupes :
 les O-oligo-saccharides : sont liés à l'oxygène du groupe hydroxyde de la sérine, la
thréonine ou l'hydroxylysine pour le collagène.
 les N- oligo-saccharides : sont liés à l'azote de l'amine de l'asparagine.

Ainsi dans les "O- liés", le galactose ou le N- acétylgalactosamine sont attachés à la sérine ou
à la thréonine.
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Les O-liés sont généralement plus courts et de composition plus variable que les N-liés qui
sont les plus semblables parmi les glycoprotéines membranaires et sériques. Les
glycoprotéines à N-oligosaccharides forment deux classes : une classe complexe avec hexoses
simples (glucose, galactose) ou des dérivés Bglucosamine ; Bgalactosamine, N-
acétylgalactosamine, acide neuraminique, acide sialique et une classe riche en mannose ne
rnfermant que la N-acétylgalactosamine et beaucoup de résidus mannose.
Dans les "N- liés" se trouve la séquence:

acétylgalactosamine-N-acétylgalactosamine - mannose liée à l'asparagine.

Les glycoprotéines représentent la majorité des protéines membranaires et sériques.


Les glycolipides ont une liaison covalente entre glucides et lipides.
Les glycolipides et les glycoprotéines sont les antigènes des groupes sanguins chez l'homme.
Ils sont responsables des réactions immunologiques.
Ex : les antigènes du système ABO.

1.2.5 Les Nucléotides


Les acides nucléiques sont des polymères de nucléotides. Ils conservent
et transmettent les informations génétiques, mais leurs fonctions ne se limitent pas à cela. Les
acides nucléiques participent à la structuration et aux activités enzymatiques des constituants
majeurs de la cellule que sont les ribosomes et splicéosomes.
En outre certains ARN sont comme des enzymes et catalysent les réactions
biochimiques.
- Par ailleurs les nucléotides assurent le transfert d‘énergie chimique entre les systèmes
cellulaires et véhicules l‘information dans les voies de signalisations.
Ici nous allons aborder les structures de bases de ces molécules fondamentales.

Constituants des acides nucléiques


Les nucléotides sont constitués:
 Une base comportant un ou deux noyaux cycliques contenant des atomes carbones
et d‘azotes,
 Un sucre ou un ose à carbones,
 Un ou plusieurs acides phosphates.
21

L‘ADN est constitué de quatre bases principales :


Bases puriques : Adénine et guanine
Bases pyrimidiques: cytosine, thymine et uracile.
Dans la molécule d‘ARN, la thymine est remplacée par l‘uracile. Certains ARN contiennent
des bases qui font l‘objet de modifications chimiques après la synthèse du polymère.
L‘ose de l‘ARN est le ribose dans lequel l‘atome d‘oxygène de la fonction aldéhyde du
carbone1 se lie au carbone 4 pour former un cycle. Dans les molécules d‘ARN,le carbone1 de
l‘ose se conjugue avec l‘atome d‘azote1 de la base pyrimidique ou avec l‘azote9 de la base
purique. La fonction hydroxyle du carbone5‘ de l‘ose peut être estérifiée par une chaîne
comportant une ou plusieurs fonctions phosphates pour donner des nucléotides comme :

- Adénosine mono phosphate : AMP,


- Adénosine diphosphate : ADP
- Adénosine triphosphate : ATP

La structure covalente des acides nucléiques

L‘ADN et ARN sont des polymères reliés entre eux par des liaisons phosphodiesthers. Le
squelette est constitué de 6 atomes : 2 oxygènes et 4 carbones entre 2 groupements
phosphates.
Ils sont constitués par l'association d‘une base, d‘un acide phosphorique et d‘un sucre.
- une base organique, parmi les bases puriques :(Adénine et guanine) ou les bases
pyrimidiques (cytosine, thymine et uracile)

- un sucre, un pentose : ribose (ARN) ou désoxyribose (ADN)

- un groupe phosphate: H3PO4

Dans le nucléotide, la base est liée au carbone 1' du sucre par une liaison
N-glucidique et le groupe phosphate est lié à la fonction alcool portée par le carbone 5' du
sucre.
La liaison N-glucidique est liée à l‘azote N1 pour la pyrimidine et N 9 pour les purines.

- L'association sucre et base donne le nucléoside :


22

Exemples : Sucre + Adénine donne Adénosine


Sucre + Guanine donne Guanosine
Sucre + Cytosine donne Cytidine
Sucre + Thymine donne Thymidine
Sucre + Uracile donne Uridine

Un nucléoside associé à un, deux ou trois groupes phosphates donne un nucléotide.

exemples : Adénosine + P donne Adénosine monophosphate ou AMP


Adénosine + P + P donne Adénosine diphosphate ou ADP
Adénosine + P + P + P donne Adénosine triphosphate ou ATP
Guanosine + P + P + P donne Guanosine triphosphate, ou GTP
Cytosine + 3 P donne Cytosine phosphate ou CTP
Thymidine + 3 P donne Thymidine Triphosphate ou TTP
Uridine + 3 P donne Uridine Triphosphate ou UTP

Ces sigles, si le sucre est le désoxyribose deviennent :


d AMP : désoxy- adénosine mono-phosphate
d ADP : désoxyadénosine diphosphate
d ATP : désoxyadénosine triphosphate
d GTP, d CTP, d TTP et d UTP

La présence de groupes phosphate confère aux nucléotides le caractère acide. Ils jouent un
rôle important dans la vie cellulaire. L'ATP et le GTP sont des molécules riches en énergie
impliquée dans de nombreuses voies métaboliques.

ATPADP +  + énergie sous l‘action d‘une AT Pase


L'énergie est séquestrée dans les liaisons situées entre deux groupes phosphates.
forme cyclique et prend le nom AMP cyclique qui est un second messager hormonal.
Les nucléotides triphosphates sont des précurseurs pour la synthèse des acides nucléiques :
ADN, ARN, polymères de nucléotides mono-phosphates.

1.2.5.1 Molécules simples


23
24

1.2.5.2 Ribose, désoxyribose

Le ribose est un pentose de la série D, dont tous les hydroxyles sont orientés à droite
(représentation de Fisher). Dans les acides ribonucléiques (RNA), il est cyclisé en
ribofuranose : anomère β spécifiquement.
• Le désoxyribose, composant des acides désoxyribonucléiques (DNA) est dérivé du ribose
parune réduction de la fonction alcool secondaire du carbone n°2. Le désoxyribose confère à
cet acide nucléique une plus grande stabilité propre à sa fonction de conservation de
l‘informationgénétique.
25

1.2.5.3 Purine, Pyrimidine

• Les bases azotées des acides nucléiques appartiennent à deux classes de molécules selon le
noyau aromatique qui en constitue le squelette.
• Le noyau pyrimidine est le plus simple : c‘est un noyau aromatique à six atomes, quatre
carbones
et deux azotes ; les deux azotes en position méta (n° 1 et 3).
• Le noyau purine est constitué de deux noyaux hétérocycliques accolés, un de six atomes et
l‘autre de cinq atomes, ayant deux carbones en commun au milieu. Par rapport à ces carbones
communs, les azotes occupent des positions symétriques (n° 1 et 3 à gauche, n° 7 et 9 à
droite).
• Les différentes bases rencontrées dans les acides nucléiques en dérivent selon les
substituants
que portent les atomes de ces noyaux. De nombreux médicaments appartiennent aussi à ces
deux classes de bases azotées.
26

1.2.5.4 Bases puriques


27

1.2.5.5 Bases pyrimidiques

• Les bases pyrimidiques sont au nombre de 3 : la cytosine, l‘uracile et la thymine.


• Les pyrimidines ont un noyau aromatique hexagonal de 4 carbones et 2 azotes.
• La cytosine est constituée d‘un noyau pyrimidine dont le carbone 4 est substitué par une
fonction amine et le carbone 2 par une fonction cétone.
• L‘uracile est constituée d‘un noyau pyrimidine dont les carbones 2 et 4 portent des fonctions
cétone.
• La thymine est aussi constituée d‘un noyau pyrimidine dont les carbones 2 et 4 portent des
fonctions cétone, mais dont le carbone 5 est substitué par un méthyl.
28

1.2.5.6 Nucléosides et nucléotides

• Les sucres (ribose ou désoxyribose) se lient aux bases azotées par des liaisons impliquant un
des azotes de la base (azote n°1 des pyrimidines ou azote n°9 des purines) et le carbone n°1
de l‘ose (carbone réducteur ou fonction semi-acétalique). Ce sont des liaisons N-osidiques.
• La liaison d‘une base azotée avec un des sucres donne un nucléoside. Un nucléoside est
donc
formé d‘une base et d‘un sucre liés par une liaison N-osidique. Dans un nucléoside, on
numérote
les atomes de la base par des chiffres : 1, 2, 3, etc... et pour les distinguer, les carbones du
sucre sont numérotés 1‘, 2‘, 3‘, etc...
• La liaison d‘un nucléoside avec un phosphate se fait par une estérification de la fonction
alcool
29

primaire (carbone n°5‘) du sucre et une des trois fonctions acides du phosphate.
• L‘ester obtenu est un nucléotide. Un nucléotide est donc formé d‘une base azotée, liée par
une
liaison osidique avec un sucre, lui-même lié par une liaison ester avec un phosphate.
• Dans le métabolisme des acides nucléiques interviennent des substrats riches en énergie, les
nucléosides triphosphates. Un nucléoside triphosphate est un nucléotide dont le phosphate est
lui-même lié à un ou deux autres phosphates par des liaisons anhydride d‘acides.

1.2.5.7 Nomenclature des unités nucléotidiques

• Les bases azotées sont conventionnellement désignées par une initiale et par une couleur :
l‘adénine par A et la couleur verte, la guanine par G et la couleur jaune, etc...
• Chaque base peut entrer dans la structure de deux nucléosides, selon que le sucre est un
ribose ou un désoxyribose.
• Chaque nucléoside peut être lié à un, deux ou trois phosphates. On les désigne par des sigles
conventionnels : GMP pour guanosine monophosphate, CDP pour cytidine diphosphate, ATP
pour adénosine triphosphate, etc...
30

• On désigne par nucléotides les nucléosides monophosphates : AMP ou acide adénylique,


dTMP ou acide désoxythymidylique, etc...
• Les nucléosides polyphosphates sont des diphosphates : ADP ou GDP... ou encore des
triphosphates, les plus riches en énergie : ATP ou GTP ; etc...
• Les acides nucléiques sont formés par une polycondensation de nucléotides AMP, CMP,
GMP et UMP pour les acides ribonucléiques, dAMP, dCMP, dGMP et dTMP pour les acides
désoxyribonucléiques.

1.2.5.8 Adénosine

• Un nucléoside est une molécule composée d‘un pentose (β-D-ribose ou 2-désoxy-β-D-


ribose) lié par une liaison N-osidique à une base azotée.
• Les nucléotides sont des esters phosphoriques des nucléosides.
• Les autres désoxyribonucléosides sont : la désoxyadénosine, la désoxycytidine et la
désoxythymidine, souvent appelée thymidine tout court.
31

1.2.5.9 Uridine MonoPhosphate

• Un nucléotide est une molécule composée d‘un nucléoside lié par une liaison ester à un
acide phosphorique.
• Les acides nucléiques sont des macromolécules résultant de la condensation de très
nombreux nucléotides, liés par des liaisons phosphodiester.
• L‘uridine mono phosphate (UMP) ou acide uridylique est un exemple de nucléotide.
• Les autres ribonucléotides sont : l‘AMP, le GMP et le CMP.
32

1.2.5.10 Désoxythymidine MonoPhosphate

• Un nucléotide est une molécule composée d‘un nucléoside lié par une liaison ester à un
acide
phosphorique.
• Les acides nucléiques sont des macromolécules résultant de la condensation de très
nombreux
nucléotides, liés par des liaisons phosphodiester.
• Le thymidine monophosphate (dTMP ou TMP) ou acide thymidylique est un exemple de
nucléotide.
La thymine étant toujours liée à un désoxyribose on néglige souvent de préciser
désoxythymidine
monophosphate ou dTMP.
• Les autres désoxyribonucléotides sont : le dAMP, le dGMP et le dCMP.
33

1.2.5.11 Adénosine Tri Phosphate

• L‘adénosine triphosphate est un nucléotide composé. Sa structure comporte une base azotée,
l‘adénine, liée par une liaison N-osidique au β-D-ribose et trois phosphates.
• Les fonctions acides des acides phosphoriques distaux sont fortement ionisées au pH
physiologique.
Les liaisons anhydrides unissant les acides phosphoriques sont des liaisons riches en
énergie (ΔG ≥ 31 kJ/mol).
• L‘ATP est un des substrats des RNA-polymérases.
• Le coenzyme ATP/ADP est un coenzyme transporteur d‘énergie universel.
• Les enzymes utilisant un nucléoside triphosphate comme substrat ou comme coenzyme,
nécessitent
en même temps la présence du cation Magnésium comme cofacteur.
• Les autres nucléosides triphosphates sont en fonction du sucre ou de la base qu‘ils
contiennent : le GTP, le CTP, l‘UTP, le dATP, le dGTP, le dCTP (voir BM 06/6) et le dTTP.
34

1.2.5.12 Liaisons hydrogène

• Une liaison hydrogène est une liaison de faible énergie entre deux atomes attirés l‘un vers
l‘autre pour des raisons électrostatiques l‘un étant riche en électrons donc nucléophile et
l‘autre n‘ayant que les protons de son noyau donc électrophile.
• Ainsi l‘atome d‘hydrogène, dont l‘unique électron est par nécessité dans l‘orbitale qui unit
cet atome au reste de la molécule, ne peut qu‘être électrophile et comme tel attiré par les
atomes ayant des doublets électroniques libres.
• Les atomes d‘azote et surtout d‘oxygène possèdent respectivement deux et quatre électrons
de leur couche périphérique qui ne participent pas aux orbitales des liaisons covalentes de la
molécule. Ceci leur confère un caractère nucléophile qui leur permet d‘exercer une attraction
sur les atomes électrophiles voisins, en particulier les atomes d‘hydrogène : cette attraction
constitue une liaison hydrogène.
• Lorsque les orbitales qui unissent d‘un côté l‘atome d‘hydrogène à la molécule de gauche et
de l‘autre côté les doublets électroniques libres avec l‘atome nucléophile sont dans le même
axe, la liaison hydrogène est plus forte.
35

1.2.5.13 Hybridation A – T

• Lorsqu‘un acide nucléique est en solution les molécules forment des liaisons hydrogènes
associant
les nucléotides deux par deux, de sorte qu‘un nucléotide à adénine se lie avec un nucléotide
à thymine (ou à uracile dans un RNA) et un nucléotide à guanine avec un nucléotide
à cytosine.
• On désigne cette liaison sous le terme d‘hybridation.
• L‘hybridation adénine-thymine est moins stable (2 liaisons hydrogène, -21 kJ) que celle
entre guanine et cytosine.
36

1.2.5.14 Hybridation G – C

• Lorsqu‘un acide nucléique est en solution les molécules forment des liaisons hydrogènes
associant les nucléotides deux par deux, de sorte qu‘un nucléotide à adénine se lie avec un
nucléotide à thymine (ou à uracile dans un RNA) et un nucléotide à guanine avec un
nucléotide à cytosine.
• On désigne cette liaison sous le terme d‘hybridation.
• L‘hybridation guanine-cytosine est plus stable (3 liaisons hydrogène, -63 kJ) que celle entre
adénine et thymine.
37

1.2.6 Les acides nucléiques

1.2.6.1 Acide ribonucléique (ARN)

• Pour former un acide ribonucléique les nucléotides (GMP, AMP, UMP, CMP), sont
condensés les uns sur les autres avec des liaisons phosphodiester entre le carbone 3‘ d‘un
premier nucléotide et le carbone 5‘ du nucléotide suivant.
• De sorte que ces liaisons définissent un sens à la molécule : le début étant le nucléotide dont
le phosphate en 5‘ ne serait lié à aucun autre nucléotide et la fin correspond au nucléotide dont
la fonction alcool en 3‘ n‘est pas estérifiée.
• Selon leurs fonctions, on distingue plusieurs espèces d‘acides ribonucléiques :
— rRNA = acide ribonucléique ribosomique, qui participe à la structure des ribosomes ;
— tRNA = acide ribonucléique de transfert, transporteur des acides aminés activés pour la
traduction ;
38

— mRNA = acide ribonucléique messager, produit de la transcription d‘un gène qui porte
l‘information à traduire.

1.2.6.2 Structure secondaire du RNA

• Le RNA diffère du DNA par plusieurs caractères :


1. il est plus court (70 à 10 000 nucléotides)
2. le squelette de pentoses et de phosphates contient du ribose à la place du désoxyribose
3. parmi les bases azotées l‘uracile (U) remplace la thymine (T)
4. Les RNA sont simple brin mais certaines régions sont appariées sur une courte distance
par leurs bases complémentaires selon un ajustement au hasard (épingles à cheveux).
39

1.2.6.3 Composition des ARN

• Il existe de nombreuses molécules d‘acides ribonucléiques dans presque tous les


compartiments de la cellule et ayant des fonctions variées.
• Certains (rRNA) font partie de la structure des ribonucléoprotéines du ribosome, particule
responsable de la synthèse des protéines.
• D‘autres sont des coenzymes transporteurs d‘acides aminés pour la synthèse des protéines,
ce sont les tRNA.
• Certains, beaucoup plus rares, participent à la structure de ribonucléoprotéines diverses,
responsable de l‘excision-épissage des transcrits, de la sélection des polyribosomes liés pour
l‘adressage des protéines ou encore d‘autres activités enzymatiques du métabolisme (ex. : Δ-
ALA synthétase).
• Enfin les mRNA sont les produits de la transcription des gènes, grâce auxquels les
ribosomes reçoivent l‘information nécessaire à la synthèse des protéines.
40

1.2.6.4 Acide désoxyribonucléique (ADN)

• Les molécules d‘acide désoxyribonucléiques sont formées de deux chaînes dont les
nucléotides sont hybridés deux à deux sur toute la longueur.
• Les deux chaînes sont antiparallèles, c‘est à dire que l‘extrémité 5‘ de l‘une est du côté de
l‘extrémité 3‘ de l‘autre.
• Pour que tous les nucléotides puissent s‘hybrider ; il faut que l‘ordre dans lequel ils sont liés
ensemble soit complémentaire de la chaîne opposée.
• Les bases azotées liées par les liaisons hydrogènes sont tournées vers l‘intérieur, tandis que
les riboses et les acides phosphoriques, hydrophiles sont tournés vers l‘extérieur.
• La chaleur peut dissocier les deux chaînes : c‘est la fusion du DNA. Cette fusion est
réversible : les deux chaînes peuvent s‘hybrider à nouveau.
41

1.2.6.5 La double hélice (modèle rubans)

• La structure secondaire du DNA est telle que les deux brins sont enroulés l‘un autour de
l‘autre. Chacun des deux brins est orienté (5‘→3‘) dans le sens opposé à celui de l‘autre brin
(3‘→5‘). On dit qu‘ils sont antiparallèles.
• Les bases azotées sont tournées vers l‘intérieur de la double hélice de façon à ce que
chacune
s‘hybride avec une base de l‘autre brin (A avec T, C avec G, etc..). On dit que les bases
successives de chacun des brins sont complémentaires.
• La double hélice a un « pas » de 3,4 nm c‘est à dire qu‘il y a environ 10 paires de
nucléotides
pour chaque tour d‘hélice.
42

1.2.6.6 DNA enroulé

• Lors de la transcrition ou de la réplication, l‘hélice du DNA est ouverte par une


topoisomérase
(hélicase) qui permet aux enzymes l‘accès au brin modèle.
• Le fait de séparer les bases complémentaires et les deux brins de la double hélice sur
plusieurs dizaines de nucléotides se traduit par un resserrement des tours d‘hélice de part et
d‘autre de la boucle ainsi ouverte.
• Ce surenroulement nécessite l‘intervention d‘une topoisomérase qui va desserrer les tours
d‘hélice en coupant un brin ou les deux brins du DNA, puis en les faisant tourner l‘un autour
de l‘autre jusqu‘à revenir à 10 nucléotides par tour d‘hélice.
• Des protéines de stabilisation du DNA simple brin viennent se fixer sur la partie déroulée
pour protéger la molécule
43

1.2.6.7 Fibre de chromatine


44

1.3 Organisation des cellules

Schéma général de la cellule


Si la cellule est le dénominateur commun de toutes les formes vivantes, si variées soient elles,
il est évident qu‘il n‘existe pas un modèle unique de cellule vivante. Il y a une innombrable
variété de cellules, si les caractères les plus apparents sont seuls pris en compte : taille, forme,
fonction, comportement, association etc.
Certaines cellules mènent une vie indépendante (amibe, paramécie etc.); ce sont les
unicellulaires. D‘autres vivent en communauté ; elles appartiennent aux pluricellulaires
constitués de cellules identiques (certaines algues) ou à l‘inverse extrêmement diversifiées
sous forme de types cellulaires différents (organismes supérieurs). Chez les organismes
supérieurs, les cellules forment des groupes cellulaires que sont : tissus, organes,
accomplissant des fonctions spécialisées, variées, inféodées à un système complexe de
communication et de régulation. Ainsi dans un organisme humain, contenant dix milliards de
cellules, il existe quelque centaines de types différents (cellules nerveuses, musculaires,
épithéliales, conjonctives, etc.), dont certaines sont représentées par un grand nombre
d‘exemplaires, (ex : cellules nerveuses).
En fait, une telle multiplicité de fonctions biologiques et de spécialisations des cellules
assurant ces fonctions, ne correspond qu‘à un éventail de variations structurales et
fonctionnelles sur un même thème. En effet, si on considère l‘échelle de structure
subcellulaire et plus encore moléculaire, les nouvelles techniques d‘analyse ont mis en
lumière une unité dans les principes régissant le fonctionnement des cellules.
Le principe de la cellule en tant qu‘unité est indéniable. C‘est pourquoi, on dit que la cellule
est l‘unité dans la multiplicité. En effet, malgré la multiplicité des êtres vivants, ils sont
constitués par une ou plusieurs cellules. Ces organismes unicellulaires ou pluricellulaires
possèdent tous des cellules qui ont les mêmes organites.

- La notion de cellule regroupe les cellules procaryotes et eucaryotes. La cellule est la


plus petite unité capable de manifester les propriétés du vivant : synthèse de ses constituants
(presque tous), croissance et multiplication etc.

La cellule est limitée par une membrane plasmique et renferme un certain nombre d'organites.
45

La cellule Procaryote ne possède pas de noyau. Elle a un seul chromosome formé d'ADN qui
correspond au matériel génétique non séparé du cytoplasme.

La cellule eucaryote contient un noyau bien limité par une enveloppe. Son matériel génétique
est l'acide désoxyribonucléique (ADN).

Les protozoaires ont une seule cellule eucaryote, capable de se mouvoir (amibes,
paramécies).
Les Métazoaires sont pluricellulaires. Les cellules forment les tissus (épithéliaux, musculaires,
conjonctifs, de soutien, cartilagineux, osseux et nerveux).
A l'exception des hématies, et des cellules nerveuses, la cellule subit un cycle où alternent
deux grandes phases: la phase d'activité fonctionnelle ou interphase et la phase de
multiplication ou mitose.
Les virus échappent à cette classification. Isolés, ils ne manifestent aucune activité vitale. Par
contre, dans les cellules eucaryotes ou Procaryotes qu'ils infectent, leur matériel génétique
(ADN ou ARN) se réplique et dirige la synthèse des protéines virales.

1.3.1 Les Cellules eucaryotes : caractères distinctifs par rapport aux procaryotes.

Les cellules sont compartimentées :


- la cellule est entourée d‘une membrane plasmique. D‘autres membranes
intracellulaires délimitent des compartiments au sein de la cellule. Chaque compartiment est
caractérisé par une structure ; une composition chimique et par des fonctions bien précises.
- L‘enveloppe nucléaire ;
Dans les eucaryotes, l'ADN est séparé du cytoplasmique par une enveloppe qui délimite le
noyau.
-Les chromosomes : ils contiennent les gènes de la cellule et l‘outillage
nécessaire à l‘expression des gènes. Ils sont dans le noyau, tandis que chez les procaryotes, ils
sont au contact direct avec le cytoplasme.
- Le réticulum endoplasmique : les cellules eucaryotes ont un réticulum
endoplasmique. C‘est le site de synthèse des protéines et les phospholipides.
46

La cellule eucaryote possède en plus du noyau plusieurs organites caractéristiques et


spécifiques tels que le réticulum endoplasmique (RE), l‘appareil de Golgi (AG), les
mitochondries, les chloroplastes chez les végétaux, les endosomes, les lysosomes, les
peroxysomes, le cytosquelette et le centre cellulaire.
- La membrane plasmique est une structure organisée et complexe et non une simple
interface qui sépare le milieu intracellulaire du milieu environnant.
- épaisseur est de 8,5 nm, (75 à 85 Amstrong).
- elle est constituée d'une double couche lipidique.
- elle est recouverte par un cell-coat ou manteau cellulaire
- Rôles de la membrane: maintien de l'intégrité cellulaire, elle contrôle le flux des
molécules dans la cellule, permet la communication entre cellules voisines grâce aux
récepteurs membranaires qui se lient spécifiquement aux ligands. Elle se spécialise en micro
villosités (absorbants), jonctions intercellulaires (adhérence forte nécessaire entre cellule et la
matrice extérieure).
La membrane associée au cytosquelette participe au maintien de la forme et au mouvement de
la cellule.

Le Noyau :
Le noyau, est un organite très complexe qui contient l'ADN où sont les informations
nécessaires au maintien des caractéristiques et à la synthèse des protéiques spécifiques de
l'espèce.
Il est arrondi ou ovulaire et limité par une membrane nucléaire qui possède 2 feuillets (interne
et externe) et des pores. Il contient un ou 2 nucléoles,
des mottes de chromatines ou filaments d'ADN super spiralisés ou hétérochromatine, des
zones moins condensées ou eu-chromatine de l'ADN ;
L'ADN nucléaire est le dépositaire de la plus grande partie de l'information génétique
(mitochondries en possèdent aussi).
Cela confère au noyau toute son importance dans la division cellulaire et le contrôle du
phénotype.
Le noyau est siège de la réplication, de la correction des erreurs de la réplication et de la
transcription en ARNm traduit en protéine par les ribosomes dans le cytoplasme.
Le nucléole contient des fibrilles et des grains d'ARNr qui participent à la formation des
ribosomes cytoplasmiques.
47

Le réticulum endoplasmique est constitué de sortes. Le réticulum endoplasmique lisse (REL)


et granuleux et (REG) qui est associé aux ribosomes.
Le REG permet la synthèse des protéines destinées à l'exportation (vésicules de sécrétion).
Le REL traduisent les ARNm en protéines destinées soit au cytosol, soit aux organites Il est
aussi impliqué dans la synthèse des lipides grâce aux cytochromes P 450 ou enzymes
membranaires qui catalysent les réactions d'hydroxylation aux cours de la synthèse des
hormones stéroïdes, etc.
Les mitochondries sont éléments arrondis, ovalaires de petite dimension (1 mm en moyenne).
Limitées par 2 membranes, une externe, périphérique, lisse et une interne, dont les crêtes
augmentent la surface. Sa matrice est limitée par 2 membranes distinctes. La membrane
interne contient des chaînes respiratoires et le mécanisme moléculaire pour la synthèse de
l'ATP. La matrice est impliquée dans l'oxydation des glucides, des lipides et des acides
aminés. Elle contient l'ADN spécifique, ADN de mitochondrie (ADNmt) et toute la
machinerie nécessaire à la synthèse d'une dizaine de protéines. L‘appareil de Golgi trie,
emballe et expédie les produits de sécrétion.
Il catalyse le transfert des précurseurs glucidiques ou lipidiques et la synthèse des
glycoprotéines et des glycolipides.
Les endosomes sont vésicules de transport, organites permanents limités par une membrane,
situés sur la voie de l'endocytose.
Les lysosomes sont des organites limités par une membrane, contenant beaucoup d'hydrolases
(digestion cellulaire).
Les peroxysomes : vésicules contiennent des Peroxydases qui entraîne la destruction de
l‘eau oxygénée
Le centre cellulaire ou centrosome est un organite de petite taille formée d'un à deux
centrioles noyés dans une masse granulaire qui existe dans toutes les cellules animales
susceptibles de se diviser. Il intervient dans la polymérisation et la polarité des microtubules,
dans la mitose, la méiose et la formation des corpuscules basaux des cils vibratiles ou
flagellés.
Le Cytosquelette est l‘ensemble des microtubules, des micro- filaments d'actine, et les
filaments intermédiaires.
Il intervient dans la morphologie cellulaire, le transport intracellulaire, la mobilité cellulaire,
la mitose et la méiose.
48

Il possède 3 protéines mécano chimiques : la myosine, la dynéine et la kinésine qui


convertissent l'énergie chimique en une énergie mécanique. Il déplace les divers composants
cellulaires.
Le Cytosol ou Hyaloplasme (plasma transparent) est le surnageant obtenu après
ultracentrifugation qui a séparé tout le matériel particulaire.

L‘ultra structure d‘une cellule eucaryote

1.3.2 Les Cellules procaryotes

Etymologiquement, procaryote ou protocaryote signifie "noyau primitif". En effet l'ADN a la


forme d'une boucle fermée et n'est jamais séparé du cytoplasme par une membrane.
Les procaryotes sont soit des êtres unicellulaires, soit, plus rarement, des être pluricellulaires
(par exemple l'oscillaire). Les cellules procaryotes diffèrent des eucaryotes par :
- la présence de paroi constituée de peptidoglycane,
- leur taille de 1 à 10 µm
- une molécule d'ADN libre, circulaire, toujours au contact avec le cytosol
- absence de mitochondrie
49

- absence de mitose et de méiose (les procaryotes se reproduisent par scissiparité)


- les ribosomes semblables à ceux des mitochondries et chloroplastes et non à ceux des
eucaryotes, dont la biosynthèse ne nécessite pas la présence de nucléole.

Les bactéries, formes vivantes actuelles les plus anciennes, se classent en archaebactéries et
en eubactéries.
Les archaebactéries: se distinguent par l'organisation de leur paroi, l'existence d‘acides gras
ramifiés dans leur membrane, la présence de nucléotides particuliers, par la forme des
ribosomes et la constitution des ARN polymérases. L'analyse phylogénétique de la séquence
de l'ARN 16S des archaebactéries les désigne comme un règne à part.
Les eubactéries : forment une population hétérogène comprenant :
- mycoplasmes : parasites des espèces animales et végétales,
- les bactéries photosynthétiques ;
- Les cyanobactéries, autotrophes photosynthétiques : utilisation de l'énergie
lumineuse pour la synthèse de leurs propres constituants.

Caractères généraux :
Leur taille varie entre 1 et 10 µm ; exception faite des critispires long de 30 µm et les
rickettsies ont 0,3 µm. Les bactéries ont un cytoplasme homogène ou granuleux limité par une
membrane plasmique. Il renferme les ribosomes, un ou plusieurs nucléoïdes (ADN). Le
chromosome bactérien est circulaire, mais peut être linéaire ; le cas des Streptomycètes.
L‘ADN des bactéries aérobie est relié à un mésosome par un complexe enzymatique qui
permet sa duplication. La cellule est entourée par une paroi de 8 à 30 µm d'épaisseur,
complexité variable avec le type de bactérie.
Caractères distinctifs :
Les bactéries peuvent posséder :
- une capsule formée poly-saccharide, amorphe qui entoure parfois plusieurs bactéries.
Le diamètre est de 0,2 µm ;
- des inclusions de glycogène, de lipides, de soufre qui sont les réserves de substances
- des chromatophores sont des lamelles portant des pigments chlorophylliens ;
- des mésosomes chez les bactéries aérobies, équivalents des mitochondries des
eucaryotes.
- des pilis, expansions courtes, rigides, adhésives de la paroi,
- un ou plusieurs flagelles, expansions motrices du cytoplasme.
50

Les mycoplasmes sont des bactéries naines d'un diamètre de 400 nm et non visibles au
microscope optique. Les mycoplasmes ou les pleuropneumoniae-like-organism) (PPLO) sont
des bactéries pathogènes de l'appareil respiratoire humain.
Ce sont les cellules les plus simples actuellement. Elles sont entourées par une paroi réduite
externe, souple, de forme aléatoire sans rigidité. Ils ont un ADN circulaire, des ribosomes, et
un appareil enzymatique important. La membrane contient beaucoup de cholestérol, absent
chez les autres procaryotes bactériens.
Les spirochètes sont des bactéries allongées, ADN circulaire en contact direct du cytosol. Ce
sont des parasites de l'homme, responsables de maladies graves telles que la syphilis et la
spirochétose, ictéro-hémorragique.
Cas particuliers des cyanophytes
Les cyanophytes et les bactéries, en raison de leur affinité, appartiennent à l'embranchement
des Schizophytes.
- Les cyanophytes sont des êtres vivants en colonies, de forme filamenteuse et sont
constitués par une rangée de cellules.
- cytoplasme central, ADN circulaire non cloisonné;
- membrane associée à un pigment sensible à la lumière, la phycocyanine, qui rend
les cellules aptes à une vie autotrophe.
51

1.3.3 Les virus

Les virus sont des agents pathogènes responsables de nombreuses maladies infectieuses, du
banal rhume à la poliomyélite et au SIDA.
Outre les virus animaux ou les virus des plantes, certains virus n'infectent que des bactéries et
sont désignés sous le nom de bactériophages. Ceux-ci n'ont pas d'organites cellulaires et de
métabolisme propre. Ils sont constitués par un seul acide nucléique qui est soit ADN ou un
ARN protégé par une coque protéique, la capside en phase extracellulaire. L'ADN ou l'ARN
est libre et inerte. Après infection de la cellule hôte, l'ADN viral se multiplie en détournant le
métabolisme cellulaire pour synthétiser ses propres constituants. Dans ce cas on parle
d'infection virale. Dans certains cas le génome bactérien intègre l'ADN viral et devient un pro
virus; c'est le cycle de lysogénie. Dans le 1er cas les vibrions sont constitués et on a lyse de la
cellule hôte, c'est le cycle lytique.
La capside est formée d'unités dites capsomères et leur agencement permet de distinguer trois
types de virus.
- Les virus à symétrie hélicoïdale : la mosaïque du tabac
- Les virus à symétrie cubique: virus de la Poliomyélite, le rhinovirus
- Les virus à symétrie complexe du type phage (bactériophage).
Cette structure est loin de celle des bactéries.
Les virus sont à la limite du vivant et d'inanimé. Pas de cellules.

Types de virus
52

II. METHODES D'ETUDE DES CELLULES

La recherche en biologie cellulaire a pour but de déterminer les mécanismes de


fonctionnement moléculaire des cellules. On dispose actuellement des moyens efficaces qui
permettent d‘atteindre cet objectif. Pour comprendre comment ces techniques ont contribué à
élucider les fonctions cellulaires, nous allons décrire les approches utilisées. Ces stratégies
reposent sur la notion, qu‘un phénomène complexe peut être appréhendé en réduisant
l‘ensemble du système à ses constituants et en définissant leurs propriétés. C‘est l‘approche
réductionnisme, qui a dominé la recherche en biologie cellulaire depuis le milieu du XX è
siècle et qui a été couronné de succès. Par exemple, la plupart des acquis concernant la
synthèse protéique, proviennent de l‘isolement et de la caractérisation des ribosomes, des
ARNm, des ARNt et de facteurs accessoires. Dans ce cas, comme dans de nombreux autres,
l‘activité fonctionnelle a été démontrée en reconstituant ce phénomène à partir des éléments
isolés de la machinerie cellulaire et en vérifiant les conclusions obtenues par des expériences
génétiques. Cette approche va plus loin que la simple identification d‘un mécanisme
cellulaire. Il est indispensable pour élucider les aspects suivants :
1. Obtenir l‘inventaire complet des constituants moléculaires,
2. Déterminer les structures atomiques des molécules,
3. identifier les partenaires moléculaires et les mécanismes ;
4. Quantifier les constantes de vitesse et d‘équilibre ;
5. vérifier la fonction physiologique du système ;
6. Formuler un modèle mathématique du comportement du système.

Ce programme n‘est réalisé que pour un petit nombre de phénomènes biologiques, comme le
chimiotactisme bactérien. On dispose souvent

Les progrès de la cytologie sont allés de pair avec ceux du microscope.


Le microscope a permis grâce à l'emploi de plusieurs méthodes d'étudier de façon plus
précise la cellule.
Qu'est ce que c'est qu'une cellule ?
C'est l'unité fondamentale de la vie, c'est-à-dire la plus petite partie vivante d'un organisme.
Après la cellule, ce sont les molécules et avant, elles ce sont les tissus.
53

Qu'est ce que c'est que la biologie? C'est l'étude des êtres vivants. Ainsi la biologie cellulaire
est l'étude de la vie de la cellule.

2.1. Etude de l'organisation cellulaire : Techniques morphologiques.

Les microscopes : Ils utilisent la déviation d'un flux ondulatoire de particules (FP) soit non
chargées, les photons, soit chargées électriquement, les électrons, au travers de lentille (L) de
manière à former un objet (O) à étudier (AB) une image agrandie (A'B') sur un écran (E).

Principe général du fonctionnement du microscope

La réalisation de cette image sera d'autant plus fine que la distance entre deux points voisins
de l'objet, perçus comme étant séparés, sera plus faible. Cette distance minimale, ou pouvoir
séparateur "" du microscope, est améliorée par l'augmentation de l'indice de réfraction (n) du
milieu transparent qui sépare l'objet de l'objectif (L2), par l'augmentation du demi angle
d'ouverture de l'objet (µ) et par la diminution de la longueur d'onde () du rayonnement utilisé

selon la formule :  = 0.61*  / n sin µ.


ou limite de résolution, est de l'ordre de 0,2 µm et le grossissement utilisable inférieur
à 2 000.

2.1.1. Les microscopes photoniques

Cette technique est la plus ancienne utilisée. Elle est également celle dont il existe le plus de
variantes. Le principe est le suivant, la préparation est éclairée par une lampe. Les molécules à
observer vont interagir avec la lumière de plusieurs façons

- soit en absorbant certaine longueur d'onde de la lumière. C'est la microscopie en lumière


directe.

- soit en provoquant un déphasage des différents rayons lumineux. C'est la microscopie en


contraste de phase.

- soit en émettant de la lumière à une autre longueur d'onde plus grande que celle d'origine.
C'est la microscopie à fluorescence.
54

- La microscopie en lumière directe

C'est le cas le plus simple. Les structures à observer sont colorées, soit qu'elles le
Soient naturellement, soit que ce soit le résultat d'un marquage.
La lumière blanche émise par une lampe est concentrée sur la préparation et la
traverse. Selon l'intensité de la coloration, la lumière sera plus ou moins absorbée et l'endroit
apparaîtra plus ou moins sombre, les zones peu marquées restant relativement claires.
La coloration est due soit à un colorant qui se fixe de façon préférentielle à une
molécule particulière ou une famille de molécules, soit à un précipité sombre. Ce précipité est
du à l'action d'une enzyme et se produit à l'endroit ou celle ci se trouve, ce qui permet
d'observer la répartition de l'enzyme dans la structure biologique.

Les microscopes photoniques (ou optiques) courant, à fond clair, utilisent comme source
lumineuse (S) la lumière visible (radiation de 400 à 760 nm). Son pouvoir séparateur,De ce
fait, il sert essentiellement à l'étude des tissus (histologie), ainsi qu'à la localisation in situ de
constituants biochimiques (histochimie, histoenzymologie). Il est équipé de 3 systèmes de
lentilles transparentes (verre): un condensateur (L1) qui concentre la lumière sur l'objet, un
objectif et un oculaire qui, successivement, grossissent l'image qui sera projetée sur un écran
ou une plaque photographique (E).
Pour que la lumière puisse traverser l'objet à observer, l'épaisseur des échantillons ne
doit pas dépasser 10 µm.

- La microscopie à fluorescence

Cette variante exploite la capacité qu'ont certaines molécules d'émettre de la lumière


quand on les éclaire avec une lumière de longueur d'onde supérieure.
Dans son principe, la lumière émise par une source de lumière blanche est filtrée pour
isoler la longueur d'onde qui va exciter la préparation puis focalisée sur la zone d'observation
par l'objectif.
La lumière émise est captée par l'objectif, filtré pour isoler les longueurs d'ondes
parasites qui pourraient brouiller le signal (comme la longueur d'onde d'excitation par
exemple) puis observée.
Ce microscope utilise la lumière ultraviolette. Il est doté d‘une lentille de quartz qui a
un pouvoir séparateur de 0,1 µm.
55

Les radiations utilisées ont une longueur d‘onde comprise entre 200 nm et 390 nm ;
inférieure à celle du spectre visible. Il permet l'étude des acides nucléiques qui absorbent
spécifiquement à une longueur d‘onde de 260 nm.
La lumière ultraviolette (non visible) est utilisée pour l'observation en microscopie à
fluorescence de substances émettant de la lumière visible sans l'impact des ultraviolets
(substances auto fluorescentes ou de substances ayant été couplées à un colorant fluorescent
(fluorochrome) qui se fixent électivement sur certains constituants cellulaires (ex. l'orangé
acridine rend l'ADN fluorescent).
Les fluorochromes :
la fluorescéine qui fluoresce en vert, et la rhodamine en rouge sont beaucoup utilisées comme
marqueurs en immunofluorescence.

- La microscopie en contraste de phase

Cette technique permet d'observer les cellules sans préparation ni coloration dans
leur milieu d'origine. C'est donc l'une des rares qui permet d'observer des cellules vivantes.
Elle est ainsi très utilisée en ingénierie cellulaire.
Le principe est basé sur le fait que les structures biologiques sont transparentes, mais qu'elles
ont un indice de réfraction différent. Les rayons lumineux vont donc subir des déviations en
passant d'un milieu à un autre, cela se traduit par un déphasage entre les rayons. En
supprimant les rayons lumineux en fonction de leur déphasage, on obtient une image en
niveau de gris, qui visualise tous les changements de milieu à l'intérieur de l'objet observé.
En pratique, on supprime ces rayons déphasés en plaçant des diaphragmes qui
bloquent la lumière dans l'axe de l'objectif, mais laissent passer ceux de la périphérie.
Il possède des systèmes optiques qui exploitent les propriétés de diffraction des cellules
vivantes. La lumière traversant les parties relativement denses ou épaisses de la cellule étant
retardée par la recombinaison de ces deux séries d'ondes donnant des images fortement
contrastées.

- Le microscope à fond noir


Il possède un condensateur à fond noir et les rayons lumineux arrivent latéralement sur l'objet.
La cellule apparaît comme un objet brillant sur le fond noir.
Le microscope à fond noir, à contraste de phase permettent de voir des cellules
vivantes, donc des cellules en action: (déplacement, division, phagocytose). De tels moments
56

peuvent être étudiés par microcinématographie grâce à une succession de prises de vues
effectuées à des intervalles de temps courts et projetées ensuite sur un écran à une vitesse
permettant de suivre, de manière arbitrairement accélérée, un phénomène continu qui se
déroule très lentement.

2.1.3. Les microscopes électroniques

La principale limitation de la microscopie optique est sa résolution. La loi de Raleyght énonce


en effet que les détails les plus petit que l'on peut observer sont égaux à la demi longueur
d'onde de l'onde d'éclairement. Cela ne sert à rien d'augmenter le grossissement au delà de
cette limite, on n'aboutit qu'à diminuer la netteté de l'image.
En microscopie optique, en utilisant les ondes les plus courtes possibles (les ultraviolets) la
limite est d'environs 0,25 µm, l'architecture cellulaire fine est donc hors de ses possibilités.
Puisque le photon ne permet pas d'aller plus loin, l'idée à été d'utiliser une autre particule
élémentaire, en occurrence l'électron. La longueur d'onde associée à l'électron est effet
inférieur à celle du photon ultraviolet et la résolution finale est beaucoup plus élevée de
l'ordre du nanomètre.
Il existe deux variantes de la microscopie électronique : la microscopie à transmission et la
microscopie à balayage
Les électrons ont une longueur bien inférieure à celle de la lumière visible ou UV. Ainsi la
limite de résolution des microscopes électroniques se trouve considérablement améliorée.

 Le microscope électronique de transmission

Le microscope électronique de transmission ou TEM pour Transmission Electron


Microscope est la technique la plus performante. Dans son principe, elle ressemble à la
microscopie optique en lumière directe. Le faisceau d'électron est émis par un canon à
électron, focalisé sur la préparation à l'aide de lentilles électromagnétiques et la traverse, ils
sont plus ou moins absorbée (la préparation est dite plus ou moins dense aux électrons),
l'image se forme derrière la préparation sur un écran fluorescent similaire à ceux qui équipent
les téléviseurs noirs et blanc. Hormis le fait que les absorbeurs d'électrons sont des métaux
lourds les mêmes techniques de révélation que pour la microscopie en lumière directe peuvent
être utilisées.
57

La tension d'accélération des électrons varie de 50 000 à 120 000 volts


Le pouvoir de résolution théorique est de 0,1 nm, mais en pratique varie de 1 à 2 nm, soit 100
ou 200 fois supérieur à celui du microscope optique.
Il a une possibilité d'agrandissement en direct très importante de 100 à 150 000 fois. Le TEM
est l'outil de choix pour l'étude de la cellule (cytologie), de ses organites, certains constituants
biochimiques (cytochimie, cytoenzymologie) et même la configuration de macromolécules
(ADN, myosine).
Le TEM à haut voltage permet, après imprégnation osmique des tissus, de visualiser la
structure tridimensionnelle en réseau de l'appareil de Golgi.

 La microscopie électronique à balayage :

Le microscope à balayage est dit Scanning electron microscope (SEM) en anglais.


Bien que de résolution plus faible que la précédente, cette technique donne des images
absolument spectaculaires, en pseudo 3D.
Lorsque le faisceau d'électron bombarde la préparation, une partie des électrons la traverse, le
reste est réfléchi en électrons secondaires par la préparation. Ce sont eux qui serviront à
construire l'image. Le résultat est une représentation de la surface de l'objet observée. Le
pouvoir de résolution de ce microscope est de 7 nm et son grossissement est de 30.000 fois.
Notons les caractéristiques des microscopes les plus couramment utilisés :
58

Microscopes Photoniques Electroniques


Longueur d‘onde à lumière visible à UV TEM SEM
400 - 760 nm 200 - 390 nm
limite de
résolution 0,2 µm 0,1 µm 1 nm 7 nm
Grossissement 100.000 à
maximum X 2 000 X 2 000 150.000 X 30 000

1 nm = 10-3 µm = 10-6nm

2.2. Préparation des échantillons

Pour éviter les artefacts provoqués de manipulation des échantillons biologiques,


peuvent fausser la réalité des observations; la meilleure manière de certifier l'existence et
l'intégrité de structure donnée dans un tissu sera de pratiquer l'examen sur le matériel vivant.
Cependant dans la majorité des cas, il est impossible de faire l'analyse finie des
cellules vivantes à cause de leur taille (5 à 100 µm) pour cellules animales, leur manque de
contraste et l'extrême complexité de leur structure. Les échantillons biologiques doivent être
soumis à un traitement pour avoir des préparations figées dans un état le plus voisin que
possible de l'état vivant (fragment d'organe, culot de cellule, fraction d'organite).
En fonction du but recherché, une ou plusieurs techniques complémentaires sont
choisies.

2.2.1. Observation sur le vivant

Des cellules isolées en suspension dans un liquide physiologique (spermatozoïde, cellule en


culture, cellules sanguines, etc) sont parfois directement observées au microscope photonique
à fond clair, à fond noir, à contraste de phase.
Des colorants pas ou peu toniques pour la cellule, les colorants vitaux, peuvent être utilisés.
C‘est le cas du vert Janus  pour les mitochondries, et le rouge neutre pour les lysosomes, etc.

2.2.2. Préparation de frottis


59

- Des cellules isolées en suspension (cellules sanguines, spermatozoïdes) peuvent être


étalés sur une lame de verre, fixé par dessiccation et coloré avant d'être observées au
microscope.
- L'étude du caryotype ou garniture chromosomique d'une cellule diploïde bloquée en
métaphase utilise la technique du Squash. Elle permet d'obtenir un étalement des
chromosomes par écrasement ménagé après une fixation légère avec le Carmoy des cellules
dissociées.
L'écrasement se fait en exerçant une pression prudente sur la préparation recouverte
d'une lamelle qui sera ensuite décollée afin de pratiquer la coloration.

Préparation de coupes

La plupart des tissus et des cellules sont trop épais pour qu'un examen à haute résolution
puisse être directement pratiqué. La technique la plus couramment mise en œuvre consiste à
obtenir des tranches minces ou coupe de l'objet biologique, coupe histologique de 5 à 10 µm
observables au microscope photonique ou coupe ultra-fine (80 nm) observable au T.E.M.
- Les tissus étant trop mous pour être coupé directement, la préparation, des
échantillons, implique plusieurs étapes :
la fixation : faite immédiatement après le prélèvement de l'échantillon. Cela le
préserve de l'autolyse et facilitera la pénétration du colorant dans les cellules.
La fixation se fait par immersion de petits fragments de l'échantillon dans un mélange de
fixateur qui provoque la précipitation ou la coagulation des protéines. Une meilleure fixation
est obtenue par perfusion de l'animal anesthésié avec le fixateur.

En microscopie photonique : les fixateurs sont nombreux : Formol, Bouin, Carnoy


etc.
En microscopie électronique à transmission, on utilise généralement le glutaraldéhyde
tamponné suivi d'une post-fixation à l‘osmium (OsO4).

Une fixation prolongée dans les métaux lourds (argent, osmium) confère un fort
contraste aux coupes histologiques ou aux coupes ultrafines.
Ex : la fixation à l‘osmium prolongée de 48 h à 37°C a permis au cytologiste italien
Golgi de découvrir l'Appareil de Golgi
60

- La Fixation par congélation réduit le risque d'altération des structures (artefacts)


inhérents à l'emploi de fixateurs chimiques. Cette méthode minimise les phénomènes de
diffusion, en particulier des enzymes (enzymologie), ou d'extraction (lipides) par les solvants
organiques. Néanmoins la manipulation des coupes s'avère délicate.
La congélation dans l'azote liquide à -160° C est largement utilisée pour assurer la
conservation des échantillons en présence d'un cryo-protecteur (banque de sperme).

L'inclusion : Solidification des tissus fixés et déshydratés qui seront ensuite coupés. La
déshydratation est assurée par immersion des fragments d'échantillons dans des bains
successifs d'alcool éthylique à 70°, 90°, 100° puis dans un liquide miscible avec le produit
d'inclusion (benzène, xylène pour la microscopie photonique, oxyde de propylène pour le
TEM.
Liquide d'inclusion : une cire liquide qui se solidifie à froid. Paraffine pour MO et ou une
résine plastique polymérisable à chaud (Epon 812), araldite pour le TEM).

La coupe : Le microtome permet de faire des coupes fines de l'échantillon, 3 à 10


micromètres pour le microscope optique et étalées sur une lame de verre. Pour le microscope
électronique, des coupes de 50 à 100 nm d‘épaisseur, étalées sur une grille métallique en
cuivre, nickel ou en or.

La coloration : elle est souvent indispensable pour visualiser les structures cellulaires
dépourvues de contraste.

Le microscope optique : déparaffinage des coupes par un solvant est fait avant la coloration.
Cette coloration peut être utilisée comme simple coloration topographique.
Ex : la coloration à l'hématéine-éosine, colore le noyau en bleu et le cytoplasme en rose.
D'autres colorants réagissent électivement avec d'autres structures.
Les colorants basiques : l'hématoxyline, bleu de toluidine colorent les structures acides qui
sont de ce fait, basophiles (acides nucléiques) et inversement les colorants acides : (éosine
fuschine acide) colorent les structures basiques dites acidophiles.
Cependant les acides aminés qui sont amphotères, sont capables de s'ioniser en acide ou base
selon le PH du milieu.
61

Il existe des colorations fondées sur l'utilisation de réactifs spécifiques. Elles sont mise en
oeuvre pour l'identification de certaines substances : cytochimie ou de certaines enzymes
(enzymologie).
Le contraste des coupes est réalisé avec des sels métaux lourds tels que l‘acétate d'uranyle et
le citrate de plomb, en Microscopie électronique. Les différents constituants cellulaires étant
plus ou moins révélés selon leur degré d'imprégnation par ces sels.
Pour un échantillon de petite taille (bactérie, virus) le contraste peut être augmenté,
uniquement sur l'environnement (coloration négative) ou sur un seul côté grâce à une
vaporisation de l‘or ou de la platine sous une incidence rasante ; ombrage métallique.

2.2.3. Préparation des répliques

C‘est la technique utilisée pour visualiser l'organisation des membranes ; membrane


plasmique, endommager.
La cryofracture est une fracture, sous vide à -100° C avec un couteau, de l'échantillon qui est
congelé à la température de l'azote liquide à -160° C. La congélation rapide empêche la
formation de cristaux de glace. Le plan de fracture suit les zones de moindre cohésion, et de
ce fait, passe entre les deux couches lipidiques des membranes.
Le cryodécapage est une simple étape de la technique précédente, consiste après la fracture à
sublimer la glace sous vide, ce qui, en dégageant les surfaces membranaires, augmente le
relief de la surface.
Après la cryofracture et le cryodécapage, la réplique des surfaces est obtenue par une
vaporisation d'une couche mince de platine sous une incidence rasante (ombrage) puis un film
de carbone qui consolide le dépôt de platine en épousant la surface de l'objet.
Après dissolution du matériel organique (eau de Javel) et lavages répétés, la réplique, qui
flotte à la surface de l'eau, est pêchée avec une grille, séchée et observée au T.E.M.

Les échantillons, pour le SEM, sont fixés, déshydratés et couverts d'une mince couche de
métal vaporisé sous vide (ombrage), la surface métallique balayée par le mince faisceau
d'électrons émet les électrons secondaires à l'origine de la formation de l'image.
Le SEM couplé à une microsonde électronique permet d'identifier (en fonction de leur
longueur d‘onde) et de localiser (grâce au balayage) de nombreux éléments présents même en
très faible quantité dans une cellule.
62

2.3. Etude de la constitution physico chimique des cellules : Techniques analytiques

L'étude de l'organisation cellulaire peut être complétée par une caractérisation in situ de
certains constituants biochimiques. Une telle analyse met en oeuvre des méthodes non
destructives, physiques ou chimiques.

2.3.1. Procédés physiques

Cytophotométrie : une cellule placée dans un champ de microscope photonique, et éclairée


par une lumière monochromatique. La lumière est absorbée par les différentes parties de la
cellule. En projetant l'image de la cellule sur un dispositif photosensible, on peut exprimer
quantitativement la concentration relative d'une substance contenue dans un objet biologique.
Ainsi il est possible d'évaluer la quantité d'ADN et d'ARN intracellulaires en éclairant une
coupe histologique, non coloré, en lumière UV à 260 nm.

Diffraction aux rayons X : En exposant un échantillon aux rayonnements X, on peut définir la


répartition des atomes dans une molécule, ou la structure moléculaire d'une substance
cristalline. Ex : détermination de la configuration spatiale des acides nucléiques ou de
certaines protéines telle que l‘hémoglobine.

- Parmi les autres procédés physiques les plus utilisés on a :


. La microanalyse aux Rayons X par une sonde électronique couplée au SEM.
. La cytophotométrie en flux apte à trier des populations cellulaires en utilisant
simultanément plusieurs marqueurs (quantité d'ADN, anomalie, données métaboliques).

2.3.2. Procédés chimiques

Cytochimie : elle exige la parfaite conservation de l'architecture cellulaire et aussi ses


constituants ce qui exige une fixation appropriée.
Ex: Mise en évidence avec le microscope optique des lipides non membranaires par le noir
Soudan (III, IV, B) absorbés par les graisses à condition que celles-ci n'ont pas été extraites
par les solvants organiques. Certaines substances sont identifiées par démasquage d'un
groupement qui est révélé par une réaction colorée.
63

Réaction nucléale de Feulgen


Spécifique de l'ADN, comporte une hydrolyse acide ménagée (HCL N à 60° C) démasquant les
fonctions pseudo aldéhydes, sur c1 du désoxyribose, qui réagissent avec le réactif de Schiff (la
fuschine décolorée par l'anhlydride sulfureux) en donnant un produit coloré en rouge violacé. L'ADN
est dit Feulgen +.
Réaction de Hotchkiss-Mac Manus à l'acide périodique de Schiff (APS ou
PAS).
L‘oxydation sélective par l'acide périodique (IO4) de polysaccharides par le réactif de Schiff,
produit d‘aldéhydes insolubles colorés en rouge.
Dans la plus part des cas, les réactions cytochimiques exigent certains contrôles pour établir la
spécificité de la réaction ou pour préciser les résultats.
Ex : la réaction à l'APS : une coloration par le réactif de schiff préalable révèle
La présence d'aldéhydes préexistants. Le blocage des groupements aldéhydes réactifs par le
dimédon permet la mise en évidence du seul glycogène.
Certaines Techniques combinent plusieurs colorants et enzymes hydrolytiques.
Ex: la coloration de Unna-Pappenheim :
Deux colorants basiques ; le vert de méthyle et la Pyronine en milieu acide
caractérisent respectivement ADN en vert et ARN en rose. Sur une coupe on peut confirmer
cette réaction :
Ribonucléique détruit l'ARN et on n'a plus la coloration rose.
Désoxyribonucléase élimine la coloration verte ce qui correspond à l‘ADN.

Cytoenzymologie : in situ, les méthodes de détection par enzymes sont des méthodes
indirectes. Elles révèlent non pas l'enzyme, mais leur activité grâce au produit de la réaction.
Ainsi il est primordial de préserver l'activité de l'enzyme et d'éviter la diffusion dans la
cellule. Comme les fixateurs dénaturent les enzymes, leurs activités sont révélées sur des
coupes congelées. Après incubation de la coupe en présence du substrat spécifique de
l'enzyme, la visualisation de la réaction précise la localisation intracellulaire de l'enzyme :
Soit directement : cas de produit insoluble et coloré. C‘est le cas des oxydoréductases la
peroxydase et le succinate déshydrogénase soit indirectement lorsqu'il doit être insolubilisé et
coloré: le cas des hydrolases : phosphatases acides ou alcalines.
64

immunocytochimie : cette méthodologie permet la détection dans les cellules diverses


molécules (protéines) ayant des propriétés antigéniques par liaison avec l'anticorps
correspondant.

La méthode directe : la coupe qui représente l‘antigène (Ag) plus des anticorps spécifiques
(Ac.) ayant un marqueur détectable donne un complexe (Ag-Ac.)
Ag + AcAg-Ac

La méthode indirecte: utilisation de 2 anticorps (Ac), l'un dirigé contre l'autre : l‘Ac. l de lapin
dirigé contre l‘Ag humain. Puis un Ac.m (mouton) marqué dirigé contre l'Ac. 1. Cette
méthode d'amplification de la réaction a l'avantage d'utiliser un 2e Ac. marqué
commercialement sous cette forme.

Agh+Ac1 + Ac2Ag-Acl-Ac2

2.4. Méthodes d'extraction : Méthodes biochimiques

Dans la majorité des cas, les analyses biochimiques nécessitent l'obtention de systèmes
simples et homogènes (organites cellulaires, macromolécules) et de fait, la mise en oeuvre
de méthodes détruisant l'intégrité des cellules et conduisant à la dispersion de leurs
constituants. Une telle démarche implique donc :
La séparation des constituants de la cellule par des Techniques de fractionnement contrôlé
L‘étude des constituants isolés par divers modes de caractérisation adoptés à cette étude.

2.4.1. Fractionnement biochimique


L‘approche biochimique (utilisée à des fins d‘inventaire) consiste à purifier les molécules
actives pour analyser leur structure et leur fonction. Elle nécessite une technique de dosage
très sensible et quantitative pour détecter les molécules à étudier dans les échantillons
bruts, une technique de vérification de la pureté et un ensemble de techniques de
séparation de la molécule du reste des constituants cellulaires :
- Ces techniques sont aussi variées que les mécanismes biologiques.
- Les enzymes sont particulièrement faciles à quantifier,
65

- De nombreuses molécules peuvent être dépistés par liaison avec des partenaires.
Exemple :
- Acides nucléiques se lient à des séquences nucléotidiques complémentaires et
aux protéines de régulation spécifiques de leurs séquences,
- Les récepteurs se lient aux ligands,
- Les antigènes aux anticorps
- Des protéines aux partenaires.
Des techniques plus complexes reconstituent un processus cellulaires comme la fusion
cellulaire, le transport ou la migration moléculaire.
La mise au point des techniques spécifiques et sensible est une des dimensions les plus
créative de cette approche.
Un autre préalable à la purification est de disposer de technique d‘évaluation de la pureté.
Différents types d‘électrophorèse sur gel donnent souvent des résultats spectaculaires.
C‘est quand on dispose de techniques de mesure de sa fonction et de sa pureté que l‘on peut
procéder à la purification de la molécule.
Les constituants abondants (actine, tubuline) ne nécessitent qu‘une purification de 20 100
fois, les protéines rares, moins de 0 ,1 % des protéines cellulaires telles que les (facteurs de
transcription, les protéines de signalisation) ont besoin d‘avoir une purification plus poussée.
Quelle la procédure ?
1. lyse des cellules avec précaution pour ne pas endommager les molécules. Cette lyse
peut être mécanique (homogénéiseur), chimique avec des détergents doux pour extraire les
lipides membranaires.
2. l‘homogénat est centrifugé pour séparer le culot cellulaire des constituants solubles.
Si la molécule est soluble et de quantité suffisante, elle peut être séparée par des
méthodes de chromatographie sophistiquées :
- la chromatographie d‘affinité
C‘est une technique sélective. Un ligand qui se lie à la molécule est fixé de façon covalente à
une matrice solide. Lorsqu‘un mélange de molécules passe à travers la colonne, la molécule
cible se lie à la matrice et les autres molécules migrent. Après rinçage de la colonne, la
mol écule cible est éluée par compétition avec la ligand libre ou en modifiant les paramètres
comme le pH ou la force ionique.
- La filtration sur gel :
66

Elle sépare les molécules en fonction de leur taille. Des billes inertes d‘agarose, de
polyacrylamide ou d‘un autre polymère sont fabriqués pour présenter des pores d‘un diamètre
donné.
Des molécules de taille sont exclues des pores et sont éluées les premiers dans un volumes
mort ou volume du tampon à l‘extérieur des billes de la colonne.
Les petites molécules, les sels sont éluées plus tardivement dans un volume qui est égal qu
volume total de la colonne.
Les molécules de taille intermédiaire pénètre dans les pores en fonction de leur rayon
moléculaire. Ce paramètre appelé rayon de Stockes, peut être quantifier si la colonne est
étalonnée avec des molécules de dimension connue. Ces omlécules sont éluées entre le
volume mort et le volume total.
La plupart des tissus animaux sont constitués de plusieurs types de cellules différents qu'il
convient d'obtenir sous forme de population homogène pure, ce qui conduit :
- à dissocier les cellules, généralement par digestion enzymatique (trypsine,
collagènes) de la substance et des jonctions intercellulaires, en présence de chélateurs du
calcium, EDTA ou Ethylène Diamine Tétra Acétique.

- à trier les différents types cellulaires en suspension (sédimentation, élutriation,


surface d'affinité, trieurs de cellules).
Ainsi par exemple, les différents types de cellules germinales mâles ; spermatogonies,
spermatocytes au stade pachytène, spermatides ronds ou allongés peuvent être obtenus par
vitesse de sédimentation différentielle appliquée à une température de 4°c.
Une série de moyens permet ensuite, à partir d'un mélange de composés, d'obtenir des
fractions pures d'organites cellulaires ou de groupes de molécules en fonction :
De leur taille ou de leur densité (centrifugation),
De leur solubilité ou de leur affinité pour des substances diverses
(chromatographie de partage, d'affinité),
De leur charge électrique (chromatographie sur colonne échangeuse d'ion,
électrophorèse).

2.4.2. Ultracentrifugation
67

Les techniques de centrifugation sont couramment utilisés pour séparer, en fonction de leur
taille et ou de leur densité, des fractions pures de différents organites cellulaires ou de
macromolécules.
La densité des constituants biologiques étant très faibles, leur vitesse de sédimentation en
milieu aqueux dépend essentiellement de leur taille et du champ de gravitation ; elle est
négligeable sous l'effet de la simple gravitation terrestre ; en soumettant ces constituants
(particules, macromolécules) à une force centrifuge beaucoup plus élevée, ils atteignent leur
vitesse limite beaucoup plus rapidement.
Libération du contenu des cellulaires en premier lieu par divers procédés plus ou moins
brutaux :
La première étape, l'homogénéisation, est un broyage des tissus ou des cellules dans une
solution de sucre ou de saccharose tamponnée.
La deuxième étape, le fractionnement des constituants cellulaires, en utilisant deux facteurs :
- Soit la vitesse de sédimentation qui dépend essentiellement de la taille des
particules : la centrifugation différentielle pour la séparation grossière des organites et la
centrifugation en gradient de sédimentation pour la purification des fractions organites.
- Soit la densité en créant des gradients de densité appropriés à la séparation de
particules (ribosomes) ou macromolécules (ADN, ARN, protéines, etc.) C‘est la
centrifugation en gradient de densité à l'équilibre.
L‘Ultracentrifugation différentielle comporte une succession de centrifugations réalisées
pendant des temps déterminés, avec des accélérations croissantes.
La centrifugation en gradient de densité, au contraire, sépare
les particules en une seule étape grâce à un gradient de viscosité continue créé de manière
artificielle dans le tube de centrifugation, la densité du gradient étant inférieur à celle des
particules à séparer. Ex : Ainsi un gradient de saccharose peut créer avec une concentration de
5 % au sommet du Tube, correspondant à une densité de 1,02 et une concentration de 20 % à
la base, correspondant à une densité de 1,08.
Au cours de la centrifugation, les particules contenues dans l'homogénat (déposé au sommet
du tube) se répartissent par classe de taille en bandes distinctes. Si la centrifugation se
poursuit au delà du temps favorable à la séparation des bandes, celles-ci vont se superposer au
fond du tube, les densités du solvant étant plus faibles que celles des organites.
A la fin on récupère le gradient par fractions égales (élution) en perçant le fond du tube ou en
aspirant le liquide à partir du fond.
68

Exemple : Broyat à froid dans un milieu tamponné


Homogénat cellulaire

600G
10 mn
Surnageant1 et Culot 1 : noyaux et cellules entières
15 000
5 mn
Surnageant2 et Culot 2 : mitochondries,lysosomes et peroxysomes
100.000 G
60mn
Surnageant3 et Culot 3 : microsomes, MP, AG, polysomes
300. 000 G
120 mn
Surnageant4 et Culot 4 : ribosomes

Cytosol

La centrifugation en gradient de densité à l'équilibre :


Ici on utilise un gradient de densité qui encadre les densités des éléments à séparer. Ce
gradient s'établit spontanément au cours de la centrifugation (équilibre entre force de
centrifugation et force de diffusion des molécules liquides). Les particules se rassemblent et
forment une bande à l'endroit où la densité du liquide est égale à la leur. Bande demeurant à
ce niveau quelque soit le temps de centrifugation.
Ex : une solution 7 molaires de chlorure de césium, il s'établit un gradient dont la densité est
de 1,6 en haut du tube, 1,8 en bas, ce qui permet de séparer l'ADN nucléaire (d = 1,703) de
l'ADN de la mitochondrie (d = 1,701) du foie du rat
69

Principe de L’ultracentrifugation
70

Chromatographie
Les constituants d'un mélange mis en solution ; phase mobile peuvent être séparés à
travers un support ; phase stationnaire selon divers critères tels que la solubilité, adsorption,
charges électriques, affinité chimique, etc.

Chromatographie sur papier (papier absorbant) ou sur couche mince (poudre de


cellulose ou gel de silice étalés sur plaque de verre ou de plastique ou chromatographie de
partage utilise un mélange de solvants (eau + éthanol). Les constituants de l'échantillon
entraînés par le flux des solvants se déplacent selon leur solubilité relative par rapport à la
phase aqueuse imbibant le support (phase stationnaire) et au solvant non aqueux qui migre
(phase mobile).
La position des molécules est ensuite révélée sous forme de taches, par leur couleur
naturelle (colorant, pigments etc.), leur fluorescence ou affinité pour certaines substances.

Chromatographie sur colonne


Elle permet de séparer les différents constituants d'un mélange (phase mobile) déposé
au sommet d'une colonne de verre remplie d'une substance solide (phase stationnaire : poudre,
gel), immergée dans un solvant, grâce à un éluant. L'éluant est versé dans la colonne de
manière continue pour décrocher et entraîner successivement les éléments constituants du
mélange.

Le principe de la chromatographie sur colonne: en fonction de la nature de la phase


stationnaire, plusieurs applications de la chromatographie sur colonne sont utilisées.
Chromatographie d'affinité : à partir d'un mélange complexe, une substance peut être
isolée par rétention dans la colonne grâce à une interaction spécifique avec des molécules
dans la phase stationnaire.
Ex1 : une enzyme peut être isolée grâce à son substrat fixé sur la phase stationnement
(liaison covalente). Après élimination des autres constituants du mélange, l'enzyme est
décrochée par un éluant.
Ex2 : interaction antigènes et anticorps.
Chromatographie échangeuse d'ion :
71

La phase stationnaire constituée par des résines anioniques (à fonction acide) ou


cationique (à fonction basique) permet de séparer les substances ionisées (acides aminés,
protéines).
Autres chromatographies sur colonne : chromatographie par filtration (selon leur
taille), chromatographie par hydrophobicité (selon leur hydrophobicité).

Principes de la chromatographie

Chromatographie liquide à haute pression : HPLC

Chromatographie sur papier


72

Electrophorèse :

Méthode la plus fréquente pour séparer les molécules ionisées : acides aminés, protéines,
acides nucléiques, etc. En effet, des molécules en solution, placées dans un champ électrique,
se déplacent à une vitesse déterminée par le rapport de leur charge sur leur masse. La
molécule la plus chargée et à masse égale migre plus rapidement vers une électrode.
Actuellement la migration par électrophorèse se fait sur un support dont la nature est adaptée
à celle des éléments à séparer.

Electrophorèse sur papier ou acétate de cellulose


La séparation de petites molécules : acides nucléiques, nucléotides, acides aminés etc. Ces
molécules migrent à une vitesse proportionnelle à leur charge sur un support imbibé d'une
solution conductrice. Cela se passe dans un champ électrique créé par une différence du
potentiel entre les deux extrémités du support.
Ex : migration des protéines telle hémoglobine adulte, fœtale, pathologique.
Cette technique n'est pas adaptée pour séparer des molécules ayant mêmes charges et dont le
rapport charge/masse est à peu près identique.
Electrophorèse sur gel : elle combine la mobilité par électrophorèse à un effet de
filtration sur gel (matériau semi solide). La résolution du fractionnement est beaucoup
améliorée. Les molécules migrent à travers le gel à une vitesse inversement proportion à leur
longueur. On utilise habituellement des gels d'agarose ou de polyacrylamide (polymère
synthétique), qui se solidifie, la taille des pores étant d'autant plus petite que la concentration
choisie est élevée.
Cette technique est applicable aux protéines à condition qu'elles soient constamment en
contact avec un détergent, le sodium dodécyl sulfate (SDS), chargé négativement qui
masquent la charge intrinsèque des molécules. Ainsi les charges négatives migrent vers
l'électrode positive.

- Electrophorèse unidimensionnelle ou SDS-PAGE


En présence d'un agent réducteur, le B mercaptoéthanol, qui coupe les ponts de
dissulfure et le SDS qui réduit la structure tertiaire et dans certains cas, quaternaire des
protéines en leur conférant une charge négative à peu près identique. Ces protéines déposées
au pôle négatif migrent vers le pôle positif d'autant plus vite, qu'elles sont plus petites.
73

Une co-migration de protéines de masse moléculaire connue permet de faire la


Comparaison et la détermination des PM des protéines de l‘ échantillon.

- Electrophorèse unidimensionnelle par isoélectrofocalisation ou


ISO-Electric – Focusing: ( IEF)
Une protéine non dénaturée par le SDS, possède une charge globale caractéristique qui varie
selon le PH du milieu. Placées sur support en gradient de PH, les molécules ionisées, sous
l'effet d'un champ électrique, migrent jusqu'au point où leur PH de surface est neutre, et
demeurent immobilisées à leur point isoélectrique (PHi).

IEF convient à la séparation des enzymes dont l'activité serait altérée par le SDS. La
révélation des Iso-enzymes peut être pratiquée, sur le gel après migration, par leur substrat.
Cependant ces deux techniques SDS-PAGE ET IEF ne révèlent que les protéines majeures.
Une meilleure résolution est obtenue en réalisant une électrophorèse en deux dimensions sur
gel de Poly-acrylamide.

- Electrophorèse bidimensionnelle (2D PAGE)


Les protéines sont séparées par IEF en fonction de leur charge en première dimension puis
secondairement en SDS-PAGE en deuxième dimension, sur la base de leur masse
moléculaire, (en appliquant le 1er gel sur le somme du 2e).
Les protéines isolées en 2è dimension se présentent sous forme de spots = taches, chaque
tache correspond à un polypeptide défini par son PHi et sa masse molécule.
En fin de séparation les protéines peuvent être localisées :
- par coloration des électrophorégrammes (bleu de Coomasie)
- par révélation d'une activité enzymatique sur gel
- par autoradiographie ou fluorographie si les protéines ont été synthétisées en présence d'aa
radioactif ou d‘ose radioactif (détection des glycoprotéines).
- par couplage avec des lectines marquées à la peroxydase ou à l'avidine pour les
glycoprotéines.
- par immunoprécipitation après le fractionnement grâce à un anticorps poly ou monoclonal,
immunoélectrophorèse.
- Par hybridation moléculaire pour les acides nucléiques, des ARNm ou des séquences de
nucléotides de l'ADN étant identifié par des sondes radioactives (ADN-génomique ou ADNc).
74

-.Certaines de ces techniques ne sont pas pratiquées sur le gel, mais après transfert sur un blot
(blotting ou l‘électrotransfert).

Caractérisation
La spectrophotométrie est une technique qui permet d'identifier et de doser certaines
molécules en se fondant sur les modalités de leur absorption de la lumière (rayonnements
visibles, UV, infrarouges). Le spectrophotomètre qui possède un système de décomposition
de la lumière permet de mesurer la densité optique (DO) d'une substance en solution :
- soit à longueur d'onde variable, ce qui procure un spectre d'absorption caractéristique de la
substance et permet son identification et son degré de pureté par comparaison avec des
spectres de référence (pic à 278 nm pour les protéines, à 260 nm pour les acides nucléiques).
- Soit à longueur d'onde fixe, ce qui permet de calculer la concentration par rapport à une
courbe étalon ou de procéder à un repérage.

2.5. Etude du fonctionnement cellulaire : Techniques expérimentales

La compréhension de la physiologie cellulaire résulte de la mise au point de méthodes


expérimentales. Ces méthodes utilisent des marqueurs, des traceurs, des précurseurs et de la
microdissection. Cela peut être appliqué à des organismes vivants ; étude in vivo ou à des
cellules en culture ; étude in vitro. Les techniques de cultures cellulaires permettent
l'obtention de lignées cellulaires génétiquement pures ou clones, de cellules immortelles dites
transformées.

2.5.4. Culture cellulaire


Elle permet de maintenir vivant, hors de l'organisme des cellules qui gardent l'aptitude à se
diviser. Dans ces conditions on étudie l'action de plusieurs facteurs : température,
l'oxygénation etc. On introduit dans la culture des précurseurs marqués du métabolisme,
diverses substances pharmacologiques, cancérigènes, infections dont on veut tester l'action.
Le matériel de choix est l'ensemble des unicellulaires (bactéries, levures) qui ont l'avantage de
se multiplier rapidement dans un milieu simple.
ex : Lymphocytes humains pour l‘étude du caryotype.
75

Toutes les cellules animales sont capables de vivre en culture et de synthétiser les précurseurs
des acides nucléiques. Dans ces conditions, il faut les avoir dissociées par hydrolyse
enzymatique (Trypsine, Collagénase) et mises en suspension par agitation du milieu.
- Conservation de fragment d'organe peut se faire (survie) en culture au moins
quelques heures.
- Condition de culture : une asepsie rigoureuse, dans une solution saline tamponnée,
isotonique PH neutre + substances nutritives indispensables (glucose, sels minéraux, acide
aminé, vitamines) et supplée avec du sérum fournissant les facteurs de croissance. La
température doit être compatible avec celle du milieu in vivo.

Les cellules animales sont généralement utilisées sous deux formes :


- cultures primaires : tissus normaux, fragment de peau par ex : fibroblastes dont la
croissance s'arrête à 50 ou 100 générations cellulaires ;
- cultures transformées : lignées cellulaires transformées (immortalisées) : soit
provenant de cellules cancéreuses, soit de cellules rendues cancéreuses expérimentalement
action chimique, virale, etc.
La cellule la plus connue des cellules indifférenciée est la cellule Hela, cellule
humaine provenant d'un carcinome du col utérin et se perpétuant de manière continue en
laboratoire depuis 1952.

2.5.5. Méthodes expérimentales


Notons quelques unes utilisées en biologie cellulaire.

2.5.5.1. Utilisation des marqueurs


Certaines substances ont la propriété de se fixer électivement sur des molécules biologiques à
condition d'être elles-mêmes repérables par :
- radioactivité
- composés fluorescents
- composés opaques aux électrons.

* Les lectines, protéines végétales possèdent une affinité caractéristique pour un ou deux oses
donnés et se lient aux éléments accessibles des polysaccharides entrant dans les
glycoprotéines et les glycolipides.
76

Couplées à une substance opaque aux électrons, les lectines sont largement utilisées
pour étudier les caractéristiques de la surface cellulaire et ses variations au cours de certains
processus évolutifs (différenciation, transformation de cellules en culture, maturation des
spermatozoïdes.

* Le fer colloïdal utilisé à PH acide (PH = 1,8 ou basique PH = 9, révèle la présence et la


distribution des charges électronégatives ou électropositives à la surface des cellules.

* L'iode peut être artificiellement fixé par liaison covalente sur des protéines possédant des
résidus de Tyrosine. Utilisé comme élément radioactif (125 I) iode 125 révèle, grâce aux
rayons X émis, la répartition et la cinétique de telles protéines (radio-iodination).
Ex : Le mode d'approvisionnement des cellules germinales mâles en fer lié à une protéine de
transport (apotransferrine) a été élucidé grâce à l'utilisation de la transferrine avec double
marquage (59 Fer - 125 I apoTf) avec le fer 59 et Iode 125.

2.5.5.2. Utilisation des traceurs


Certaines substances, opaques aux électrons, comme la peroxydase extraite de raifort
PM = 40 000 révélée par la diaminobenzidine ou la ferritine (PM = 500 000), introduites dans
l'organisme ou dans un milieu de culture, ont été utilisées, en suivant leur cinétique pour
l'étude des phénomènes d'endocytose et de perméabilité.
Ex : endocytose de la ferritine par les cellules a permis de suivre les étapes de la
séquestration des particules du traceur dans les phagolysosomes.
- Les jonctions intercellulaires (Zonula occludens) localisées à la partie apicale des
cellules intestinales, s'opposent au passage, par les espaces intercellulaires, d'éléments aussi
petits que la peroxydase introduite dans les aliments.
- De même, il a été démontré que les jonctions Sertoli-Sertoli participent à la barrière
dite sang-testicule.

2.5.5.3. Utilisation des précurseurs


Choix des précurseurs marqués :
De nombreuses expériences reposent sur la fourniture aux cellules de précurseurs
spécifiques de macromolécules données et possédant des caractéristiques ; densité,
radioactivité, etc. permettant de les différencier des précurseurs naturels endogènes. Ces
précurseurs exogènes marqués ont les mêmes propriétés chimiques que les précurseurs
77

endogènes (naturels) seront incorporés de la même façon dans les macromolécules lors de la
synthèse.
Ex : isotopes plus lourds que les isotopes naturels, fournis en quantités supérieures
seront incorporées dans les molécules nouvellement synthétisées. On aura deux types de
molécules lourdes et légères qui seront isolés par centrifugation en gradient de densité.
Ex : Meselson et Stahl ont utilisé l'azote lourd 15 N par rapport à l'azote léger 14 N
pour étudier les modalités de la réplication de l'ADN.
Ainsi une grande partie de la biologie expérimentale repose sur l'utilisation d'isotopes
radioactifs qui diffèrent des éléments stables présents dans la nature par la masse de leur
noyau sans aucune modification de leur propriété chimique. Ex : l'hydrogène : 1 H naturel ; 2
H deutérium ; 3 H tritium qui est instable, se transforment en noyau stable plus des particules
 radioactives. Un isotope est caractérisé par sa ½ vie (demi-vie) = temps nécessaire pour que
se produise la désintégration de la moitié des noyaux radioactifs initialement présents dans
l'échantillon.
- l'activité de l'échantillon = nombre de noyaux se désintégrant par seconde à un moment donné.
L‘‘unité de désintégration par second : dps = le Becquerel (Bq). La curie = 3,7 x 10¹º
Bq.
La radioactivité spécifique d'un échantillon = sont activité rapportée à une mole.
Les isotopes radioactifs sont incorporés commercialement dans des molécules simples,
d'usage courant (précurseurs radioactifs) ; les plus utilisés en Biologie émettant des
rayonnements  sont :
Isotopes ½ vie Précurseurs radioactifs
3 H (tritium) 12,3 ans acides aminés, oses, nucléotides
14 (carbone 14) 5 730 ans acide aminé - nucléotides
32 P (Phosphore 32) 14,3 jours nucléotide
Soufre 35 (35 S) 87,2 jours acide aminé soufré (méthionine)

Le précurseurs radioactifs dit "chauds" (acide aminé, nucléotides, oses, acides gras)
ont les mêmes caractéristiques que les molécules non radioactives dites "froides", sont
incorporées dans les macromolécules au cours de leurs synthèses (protéine, acides nucléique,
glucides, lipides).
Ces macromolécules deviennent radioactives.
Il faut faire un choix judicieux du précurseur; grande spécificité de marquage.
Ex : Thymidine pour l'ADN
78

uridine pour l'ARN


arginine ou lysine pour les histones.

L'injection des précurseurs radioactifs à l'animal (in vivo) ou dans une culture
cellulaire (in vitro) est l'opération dite un pulse.
Un Pulse bref (2 à 10 nm) permet de repérer les molécules nouvellement synthétiser
avec un précurseur chaud et leur localisation intracellulaire.
Un pulse bref suivi d'une chasse plus ou moins longue, consiste à fournir aux cellules
le précurseur froid en excès (quantité 500 à 1000 fois supérieure à celle du précurseur chaud,
afin de diluer le précurseur marqué.
In vivo : injection en 2 minute du chaud et suivie d'une perfusion plus longue du froid.
In vitro : après le pulse, on transfert l'échantillon dans un milieu de culture contenant
Le précurseur froid. Des prélèvements successifs sont faits à des intervalles de temps
échelonnés. Détermination de la cinétique des macromolécules radioactives.

Deux techniques de détection de la radioactivité émise par les particules  :


l'autoradiographie et la scintillation liquide.

L‘autoradiographie : utilisation d'une émulsion ou un fil photosensible pour localiser


les molécules radioactives sur des coupes de cellules (Mo ou TEM) ou sur gels après
électrophorèse.
Sur les coupes, on observe en Mo de grains noirs, au TEM sous la forme de tortillons
en superposition avec l'image de la cellule. Dans le cas des électrophorégrammes, des bandes
noires indiquent sur le film l'emplacement des molécules radioactives contenu dans le gel.
La scintillation liquide : échantillon + substance fluorescente sous l'action des
rayonnements, permet de mesurer simultanément les deux activités de 2 isotopes ; 3H et 14c.
L'appareil comptabilise par minute les éclairs lumineux (Cpm) produit par chaque
désintégration atomique (dpm) en fonction de l'énergie du rayonnement.
Dans le cas de l'iode 125, on utilise un compteur gamma qui mesure directement la
radioactivité dans l'échantillon.

Micromanipulation
Interventions directes sur la cellule peut être pratiqués grâce à une micromanipulation et un
appareil miniature : dissection de cellules isolée, transplantation de noyau, irradiation des
79

chromosomes, injection de substances, implantation de microélectrode dans une cellule


nerveuse... On a autant d'interventions qui ouvrent de nouveaux champs d'investigation.
80

III. CONSERVATION ET EXPRESSION DE L’INFORATION :


SYNTHESE DES ACIDES NUCLEIQUES ET DES PROTEINES

Toutes les cellules d'un même organisme possèdent le même patrimoine génétique, la même
information cellulaire. Il y a donc une transmission conforme de l'information cellulaire aux
générations successives de cellules.
Chez les eucaryotes comme chez les procaryotes des expériences ont montré que :
- Le support de l'information cellulaire = ADN ;
- La transmission conforme est assurée par réplication de l'ADN ;
- La transformation de l'information cellulaire en organisation spécifique s'effectue
grâce à la biosynthèse des protéines.
Entre l'ADN et les protéines, on a un intermédiaire qui est l'ARN. Il est transcrit à
partir de l'ADN et traduit en protéines. Ainsi l'ADN dirige la synthèse de l'ARN, ce qui assure
la transcription de l'information. L'ARN dirige la synthèse des protéines = traduction de
l‘information.

TRANSCRIPTION TRADUCTION

ADN----------------ARN---------------------Protéines


Structure et fonction des chromosomes

Le noyau est le compartiment intracellulaire ou a lieu la réplication de l‘ADN et la


transcription de l‘ARN. L‘existence d‘un compartiment nucléaire distinct fait la différence
entre Eucaryotes et Procaryotes. Cela a une répercussion sur la physiologie cellulaire..

Chez les procayotes :


L‘absence de barrière physique entre ADN et Cytoplasme entraîne la transcription et la
traduction simultanée de l‘ARNm.
Chez les Eucaryotes :
La transcription dans le noyau et la traduction dans le cytoplasme entraînent un contrôle
supplémentaire de l‘expression des gènes.
81

L‘organisation de l‘ADN en chromosomes est caractéristique de chaque espèce par un


nombre particulier de chromosomes. Ex : Espèce humaine : 46 chromosomes qui contiennent
environ 6,6 *109 paires de bases d‘ADN.
Le génome de plusieurs champignons, de ver, de nématodes Caenorhabditis elegans, la
mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster, de la plante, Arabiodopsis thaliana et de
l‘espèce humaine ont été déterminés entre 1996 et 2000.
Ces séquences révèlent la répartition des régions de l‘ADN qui code l‘ARN et les
protéines, ainsi que l‘existence de régions non codantes. Ces séquences révèlent la répartition
des régions de l‘ADN qui codent les ARN et les protéines, ainsi que les l‘existence de régions
non codantes.
Deux régions spécifiques de l‘ADN sont indispensables au maintien de l‘intégrité des
chromosomes, ce sont le centromère et les télomères.
Centromères et protéines régulent la ségrégation des chromosomes durant la division
cellulaire ;
- Télomères protègent les extrémités des chromosomes et permettent la réplication
complète de l‘ADN.
- ADN et protéines donnent la chromatine
- Deux sortes de chromatines : Euchromatine peu condensée et active, transcription d‘ARN
et hétérochromatine compacte et inactive durant le cycle cellulaire sur le plan
transcription.
- La transcription est la première étape de la récupération des informations d l‘ADN.
Trois ARN polymérases interviennent dans la transcription :
- ARN Polymérase I pour les ARN des ribosomes
- ARN Polymérase II pour l‘ARN m ;
- ARN Polymérase III pour les ARN t.
Régulation de la transcription :
L‘ADN a des régions de régulation :
- 5‘ en amont et 3‘ en aval qui ne sont pas transcrits en ARN
- Région du promoteur est situé en amont du site d‘initiation,
- Les régions de régulation situées à distance : Enhancers. Ces sites stimulent la
transcription ;
- La maturation des ARN régule l‘expression permettant son passage dans le
cytoplasme (exons, régions traduites
82

et introns non traduits).

3.1. Structure des chromosomes

- Chromosomes = énormes molécules d‘ADN qui sont transmises de façon


stable à travers les générations cellulaires.
- Les gènes sont les raisons d‘être des chromosomes , mais chez les eucaryotes,
ils ne représentent qu‘une petite partie d l‘ADN chromosomique.
- Une partie de l‘Adn ne transmet l‘informatio, c‘ent l‘ADN non codant.
Outre l‘ADN, trois types de séquences sont nécessaires pour former un chromosome
entièrement fonctionnel :
o Le centromère : ségrégation des chromosomes durant la division cellulaire
o Deux télomères : protection des chromosomes
o Un site d‘initiation de la réplication, environ toutes les 10 000 paires de bases de
l‘ADN.
3.2. Nomenclature et morphologie des chromosomes

- chromosomes somatiques d‘Eucaryotes sont visibles à la métaphase de la mitose.


- chaque chromosome, à deux chromatides sœurs, est relié par un centromère.
- chaque chromosome a une molécule d‘ADN qui s‘étend d‘une extrémité télomère à l‘autre,
- les organismes de petite taille ont des ADN qui peuvent être vu entièrement par
électrophorèse. Exemple; la levure qui a 5,5 millions de paires de bases. Cette technique est
inefficace sur le chromosome humain.

3.3. Répartition des gènes

Certains nombres de génomes sont séquencés :


- parasite intracellulaire, Rickettsia zekii : 834 gènes
- Nématode 18 266 gènes
- Homme : 30 000 à 40 000 gènes.
Le premier génome de la cellule eucaryote séquencé est celui de la levure de bière,
Sacchamyces cerevisiae : 12 000 paires bases, 16 chromosomes de 230 000 à Un million de
paires de bases. Ce génome comporte environ 6200 gènes.
Au moins 4665 gènes sont transcrits (75%) du génome de la levure. Il possède des régions
codantes et non codantes (régions de régulation, de répétition d‘ADN et des introns,
centromères).
83

3.4. Compactage de l’ADN chromosomique

La molécule d‘ADN chromosomique vaut en longueur plusieurs millions fois le diamètre de


la cellule. Ainsi elle doit être repliée tout long du cycle. Le repliement associe l‘ADN et des
protéines pour donner la chromatine ; c‘est le compactage de l‘ADN.
Le nucléosome est l‘enroulement de la fibre d‘ADN autour d‘un cœur protéique, ce qui le
raccourcie 7 fois au moins
Le cordon mucléosomique se replie en filament plus court et épais appelé fibre de 30 nm. Le
compactage permet le repliement en fibres de 100 à 300 nm ds domaines en boucles de 15
00 à 100 0000paires de bases.

Structure primaire des acides nucléiques : les polynucléotides

Les acides nucléiques sont des polymères linéaires des nucléotides monophosphates,
unis entre eux par des liaisons covalentes (liaisons diester phosphoriques) ou Polynucléotides.
- Le nombre de monomères est de plusieurs millions dans l'ADN et de quelques
dizaines ou centaines dans l'ARN.
- Le squelette du polynucléotide est orienté car les nucléotides ne peuvent s'unir que
par des ponts phosphodiesters qui unissent le carbone 3' du désoxyribose au carbone 5' du
désoxyribose du nucléotide suivant. De ce fait, les deux extrémités de la molécule de
nucléotide présente :
. une fonction 5' phosphate libre (5'P)
. une fonction 3' hydroxyle (3'OH) libre.
L'enchaînement des nucléotides pendant la synthèse des acides nucléiques se fait dans le sens
5' vers 3' dont le schéma du nucléotide est :
5'P---------3'OH

Par convention, la séquence de nucléotides dans un polynucléotide est toujours


orientée dans le sens 5' vers 3' et les nucléotides sont désignés par les bases : A, G, C ou T
pour l'ADN et A, G, C ou U pour l'ARN soit par la séquence
84

Caractérisation de structure de l'ADN


L‘ADN est doté d'une structure secondaire. C'est une molécule bi caténaire, constituée de
deux chaînes de poly-nucléotides unies par des liaisons d'hydrogène (H) qui s'établissent entre
une base purique et une base pyrimidique de la façon suivante : A et T et C et G sont dites
complémentaires. Le rapport C + T et A + G dans une molécule d'ADN est = 1. Ce rapport
illustre la loi de complémentarité des bases. La liaison C  G est plus stable que la liaison A =
T.
- Pour que la liaison se fasse entre A = T ou C G, il faut que les deux brins soient
antiparallèles ; leurs directions 5'---------- 3' soient opposées, d'où le schéma :

5'P------------3'OH
3'OH-----------5'P
ADN bi caténaire

La structure de l'ADN en solution est une double hélice dont les pas mesurent 3,5 nm
ce qui correspond à 10 paires de bases par pas (10 Pb).
L'ADN a des milliers de spires de la double hélice. La longueur de l'ADN humain
déroulé et mis bout à bout vaut 800 fois. La distance terre-soleil. Pourtant l'ADN de toutes les
cellules d'un être peut rentrer dans un cube à glaçon.
La séparation des deux chaînes d'ADN peut être faite expérimentalement par la
rupture des liaisons d'H entre les bases complémentaires,. On obtient de l'ADN simple brin ou
mono-caténaire dit dénaturé.
La dénaturation de l'ADN peut se faire par chauffage à une température supérieure
aux normes physiologiques (60°C - 95°C). La séparation des deux brins étant plus facile que
l'ADN est plus riche en paires de bases A =T qu'en
C  G.
La dénaturation peut être suivie par spectrophotomètre, car l'ADN absorbe moins de
lumière UV à 260 nm que l'ADN mono-caténaire. Ainsi, lorsque la température augmente et
que l'ADN se dénature, son absorption des UV augmente
- Après dénaturation, si le refroidissement est brusque, l'ADN reste dénaturé.
- Par contre si le refroidissement est lent, la structure bi caténaire se reforme.
- La dénaturation peut se faire également par des agents de déstabilisation les liaisons
d'hydrogène.
85

. Solution alcaline
. Solution concentrée d'urée.
- De nombreux ADN ne sont pas linéaires, mais circulaires : ADN de bactéries, ADN
de la mitochondrie et ADN de certains virus.
- La double hélice présente fréquemment des super-enroulements. Dans ce cas, une
séparation correcte des deux brins n'est obtenue que par clivage d'une liaison diester
phosphorique par la désoxyribonucléase.

Conclusion : Le système est simple pour expliquer la diversité des espèces dans le
monde vivant et le polymorphisme au sein de chaque espèce. Ce qui compte c'est l'ordre des
nucléotides dans la disposition des bases et le nombre des nucléotides. L'ADN de 20
nucléotides seulement (virus). Le nombre de combinaisons possibles est de 420 séquences
soit mille milliards de possibilités.
Les généticiens estiment que chez l'homme qui a 5,6 pictogrammes d'ADN par cellule
(pour 0,002 pictogrammes chez le bactériophage T2); on a 256 suivis 2,4 milliards de zéros
possibilités de varier l'ordre de succession de bases dans l'ADN.

3.5. Synthèse de l'ADN


 Deux cellules filles par division d'une cellule mère héritent de la même quantité
d'ADN et de la même information cellulaire que la cellule mère.
 Dans les mêmes conditions expérimentales :
 Des bactéries donnent bactéries en se divisant ;
 Des levures donnent levures ;
Il faut donc que dans la cellule, la quantité d'ADN soit doublée avant la division ; mécanisme
désigné sous le nom de : réplication de l'ADN.
Les caractéristiques de la réplication sont:
 elle est semi conservative : chaque chromosome à deux brins va donner deux
chromosomes identiques au chromosome parental.
On aura ouverture des deux brins et chaque brin va synthétiser le brin complémentaire.
 la réplication n'est pas conservative ni dispersive :

 conservation, on aurait deux chromosomes à la fin dont l'un parental et l'autre


nouvellement synthétisé.
86

 dispersive, chacun des deux brins de l'ADN est une mosaïque de segments
parentaux et nouveaux.

Expérience de Meselson et Stahl.


Elle a démontré que la réplication est bien semi conservative (Eucaryote, procaryote).
Marquage de l'ADN de colibacille à l'azote lourd 15N en culture.
Ensuite, ils ont remplacé l'azote 15N par 14N.
Des prélèvements sont faits à la 1ère, 2e, 3e génération et on a les résultats suivants:
Le milieu contenant l'azote lourd donne un ADN lourd dans la 1ère génération
Dans la 2e génération, tous les ADN ont une densité intermédiaire et dans la 3e génération,
les 50 % de l‘ADN ont une densité intermédiaire et les 50 % autres ont une densité légère.

Conclusion : les 2 brins complémentaires de l'ADN se séparent avant la duplication ; Chaque


brin sert de matrice pour la synthèse des brins nouveaux dont la Structure est complémentaire
à la matrice. Ainsi Le brin 1 est complémentaire au brin 2‘et le brin 2 au brin 1'. La
réplication est donc semi conservative.

Les enzymes de la réplication :


Les ADN polymérases (3 chez E. Coli : I, II, III) et 4 chez les mammifères (α, , γ et δ)
 L'ADN polymérase III et α sont les agents de polymérisation de l'ADN.
 La polymérase I, facteur essentiel pour la séparation de l'ADN.
 La polymérase II est un enzyme réparateur.
 La polymérase γ est de mitochondrie et assure la réplication de son ADN.
 Les trois autres polymérases des mammifères sont nucléaires.
La réplication est orientée et l'ADN polymérase assure cette réplication en se déplaçant de
l'extrémité 3' vers 5' de l'ADN brin modèle, donc dans un seul sens.
Comme les deux brins sont antiparallèles, il y aura un brin qui sera synthétisé en morceau
dans le sens d'élongation 3' vers 5' et l'autre en continu de 5' vers 3' (bon sens). La polymérase
associe les bases qui ont une forme complémentaire; A = T et G  C, à partir d'un brin
modèle.
 Le brin qui se lie dans le bon sens 3‘- 5' sera dupliqué en brin unique nouveau 5' -3'.
 Le 2e brin sera dupliqué en morceaux et ces morceaux reliés par une ligase.
87

3.6. Expression génique : synthèse des ARN

Tout organisme qui possède 600 gènes (Mycoplasme), 6 000 gènes (Levure), 30 00
gènes (Homme) au moins doit disposer de mécanisme de régulation de l‘expression génique.
Les organismes comme la levure, les bactéries ont une régulation réalisée
essentiellement par les signaux environnementaux (température ou la teneur en nutriments).
Les organismes pluricellulaires ont une régulation plus complexe :
- les gènes contrôlent le développement à partir d‘un œuf fécondé ;
- les cellules émettent des signaux qui règlent l‘expression génique par un contact direct ou
par des molécules sécrétées (facteurs de croissance, hormones) ;
- des protéines qui sont des facteurs de transcription activent ou inactivent les gènes en se
liant aux séquences d‘ADN adjacentes des régions codantes ;

Les ARN sont synthétisés à partir des segments bien définis de l'ADN, ce sont les unités de
transcription. Ces unités sont définies par un site promoteur et un site de terminaison
correspondant à des séquences de désoxyribonucléotides. Ces séquences sont reconnues par
les ARN polymérases.
L'orientation de la séquence de nucléotide du promoteur détermine le sens du
déplacement de l'ARN polymérase. Ceci permet aussi l'identification et la sélection de la
chaîne d'ADN qui servira de matrice c'est-à-dire la chaîne informative ou bien chaîne codante
Selon les gènes qui s'expriment pour la synthèse d'un ARN, l'une ou l'autre chaîne de
l'ADN constituera le brin codant. La transcription de tous les types d'ARN ; ARN m, ARN t et
ARN r, obéit aux règles générales de la synthèse des acides nucléiques. Chez les mammifères,
les gènes s'exprimant en ARN m représentent 98 % des instructions stockées dans l'ADN. Les
unités de transcription correspondant aux ARNr et ARNt représentent que 2 % de
l'information cellulaire. Cependant ils représentent 95 % des ARN cellulaires.
Les agents de la polymérisation
Les ARN polymérases sont constitués de plusieurs chaînes polypeptidiques formant
des complexes enzymatiques volumineux.
Les ARN Polymérases n'exigent pas d'amorce pour être efficaces comme les ADN
polymérases. Chez les procaryotes, la synthèse d'ARN est assurée par un seul type d'ARN
Polymérase.
88

. Chez Escherichia coli, ARN Polymérase contient un tétramère de 4 polypeptides et


un polypeptide σ, facteur d‘initiation.
Ce dernier ne s'associe au tétramère qu'au début de synthèse de l'ARN.
L'ARN Polymérase est ovoïde, avec un PM de 500 Kda et une soixantaine de
nucléotides d'ADN.
Dans les cellules Eucaryotes la synthèse des ARN est assurée par quatre types de
Polymérases :
- 3 polymérases nucléaires : Poly I dans le nucléole pour ANR r
. Pol II dans la chromatine pour ARN m
. Pol III dans la chromatine pour ARN t
- 1 Polymérase mitochondriale : Pol IV pour tous les ARN de la mitochondrie.

3.6.1. Synthèse des ARN m :


Le flux de l'information génétique de l'ADN vers les milliers de protéines qui
supportent la grande majorité des activités biologiques des cellules a pour corollaire la
synthèse de nombreux ARN m différents ( + de 20 000 dans certains types de cellules).
- Dans les cellules eucaryotes : l'ARN m correspondant à une unité de transcription est
traduit en une seule chaîne polypeptidique. L'unité de transcription est dit monocistronique
c‘est à dire un seul gène ou un cistron.
- Dans les cellules procaryotes : l'ARNm d'une unité de transcription peut donner lors
de la traduction à plusieurs polypeptides : donc plusieurs cistrons traduits simultanément sous
le contrôle d'une séquence désoxyribonucléique constituant l'opérateur, d'où le terme de
système opéron.
L'opérateur dépend d'une protéine entraînant la répression ou l'activation de
l'expression simultanée de tous les gènes de l'unité de transcription.

Unité de transcription polycistronique


Transcription des ARN m
L'initiation se fait par l'ARN Polymérase qui se fixe sur le site promoteur. Deux séquences de
nucléotides de l'ADN dont une riche en bases complémentaires, T et A forment le site
promoteur. Elles sont indispensables à l'efficacité de la transcription.
Chez les bactéries, deux séquences de six nucléotides, appartenant à plus d'une
centaine d'espèces, se situent en amont du site d'initiation de la synthèse de l'ARN :
89

Une séquence à moins de 35 paires de bases (-35 Pb) avant le site d'initiation et l'autre
TATA à moins de 10 paires de bases (- 10 Pb ) du site d'initiation Chez les Eucaryotes, le
site promoteur est formé de deux séquences homologues à celles des bactéries : l'une à (-75
Pb)du site d'initiation et l'autre TATA à (-25 Pb) du site d'initiation.

Les promoteurs des divers ARN m fonctionnent à des rythmes variables: certains toutes les
secondes, d'autres les 10 minutes.
Ils participent au contrôle du taux de l'expression génique. En effet, certains ARN m sont peu
représentés, alors que ceux des protéines majeures sont plus nombreux.
L'ARN Polymérase parcourt l'ADN dans le sens 3' vers 5'. L'élongation du nouveau brin se
fait dans le sens 5' vers 3' (antiparallèle au sens de la lecture de la chaîne informative).

Les étapes de la transcription sont :


 initiation :
 reconnaissance du promoteur qui est une séquence spéciale de l‘ADN
 fixation de la Polymérase sur le promoteur sous l'action du peptide 6 (sigma).
Chez les bactéries : le 1er nucléotide mis en place (extrémité 5'P) contient une purine
(Adénine ou Guanine. Cette extrémité est protégée par une coiffe ou cap au cours de la
synthèse chez les eucaryotes.

Dans coiffe des Eucaryotes la guanosine méthylée est liée à un groupe pyrophosphate et à
une séquence non codante avant le codon d‘initiation AUG.
les Procaryotes n'ont pas de coiffe :

 L'élongation de l'ARN se déroule conformément aux principes valables pour la


synthèse de tous les acides nucléiques.
 L'arrêt de la transcription est déterminé par une séquence de désoxyribonucléotides,
constituant un signal de terminaison. Ce signal met en jeu plusieurs facteurs
protéiques dont le facteur rho (ρ)
L'ARN polymérase et l'ARN sont libérés si la polymérase rencontre un codon d‘arrêt ou
codon stop à savoir les codons : U AA, U AG et U GA

Maturation post-transcriptionnelle des ARN chez les Eucaryotes


90

- Réticulocytes des mammifères synthétisant l'hémoglobine


- Les celles de l'oviducte de poulet synthétisant l'ovalbumine.

En effet, le transcrit primaire de l'ARNm contient une succession de séquences non


traduites ou introns qui seront éliminés de manière séquentielle et des séquences ou exons qui
seront reliés (épissage), après élimination des introns, dans l'ordre exact de leur séquence dans
l'ARN avant la traduction du message.

- L'excision des introns se fait pour des enzymes dite endonucléases.


- L'épissage conditionne le passage des ARNm du noyau vers le cytoplasme, donc
participe à la régulation de l'expression des gènes.

Les ARNm sont les seuls détenteurs de l'information génétique nécessaire à la


synthèse de toutes les protéines, support de la majorité des structures et des activités de la
cellule.
En effet, les autres ARN cellulaires ; ARNr et ARNt sont les produits finaux de
l'activité des gènes.
- Les ARN m sont hétérogènes par : le nombre, la nature des nucléotides leur
coefficient de sédimentation qui varie de 8S de 30S.
- Ils ont une durée de vie courte : quelques minutes à quelques jours.
- Ils sont synthétisés dans la chromatine dispersée ou Eu-chromatine, pas dans la
chromatine condensée ou hétéro chromatine.

3.6.2. Synthèse des ARN des ribosomes

Les ARNr représentent 80 % des ARN cellulaires. On a 3 formes chez les Procaryotes et 4
formes chez les Eucaryotes. Les ARN r associés aux protéines donnent les ribosomes,
véritables machines à synthétiser les protéines.
Malgré les différences dans leur constitution physico-chimique, les ribosomes des Procaryotes
et Eucaryotes fonctionnent de la même manière.
91

Les Ribosomes sont formés de 2 sous unités : une grande sous unité et une petite sous unité.
Ces 2 sous unités se réunissent de part et d'autre de l'ARNm à traduire. Elles diffèrent par leur
taille et leur coefficient de sédimentation.

Composition des sous unités :

- Grande sous unité

Chez les Eucaryotes, 3 types d'ARNr : 28S, 5S, 5,8S associés à 50 protéines ;

Chez les Procaryotes, 2 types d'ARNr : 23S et 5S associés à 30 protéines.

- Petite sous unité : elle a un seul type d'ARN

Chez les Eucaryotes, 18S avec 30 protéines ;

Chez les Procaryote : 16 S avec 20 Protéines.

Les ARN des ribosomes présentent un certain nombre de séquences complémentaires,


ce qui entraîne la formation de boucles en hélice et diminue l'encombrement des molécules.

3.6.3. Synthèse des ARNt

- ARNt (transfert) varie 10 à 20 % des ARN cellulaires


- Ce sont des molécules de petite taille : 70 à 96 nucléotides.
- Il y a plusieurs types : 30 à 40 chez les bactéries et 50 à 60 chez les cellules animales
et végétales
- Ces molécules présentent des reploiements qui lui confèrent des configurations à
trois dimensions. Ainsi, l'ARNt a la forme d'une feuille de trèfle.
- Il participe à la synthèse des protéines en apportant les acides aminés sur l'ARNm.
- Chaque ARNt a un anticodon de 3 bases, reconnaissant une séquence, le codon sur
l'ARNm selon la loi de la complémentarité des bases et de manière antiparallèle.
- Leur synthèse se fait sur l'eu chromatine sous l'égide de l'ARN Poly III.
92

- Les transcrits primaires sont profondément transformés au cours de la maturation par


excision des extrémités 3'OH et 5'P, épiage des exons après élimination des introns et
modification de certains nucléotides.

IGC boucle anticodon


I = acide Inosique selon Chrick.

3.7. Le rôle biologique de l'ADN


L'importance de l'ADN est liée à son rôle biologique. On considère que la totalité de
l'information génétique est contenu dans l'ADN. Ceci implique l'importance de son intégrité et
de sa capacité à éviter toute erreur au moment de sa réplication. Son rôle biologique a été
démontré par plusieurs expériences dont celle de Avery et Hotchkin

3.7.1. Transformation bactérienne (Avery et Hotchkin)

Explication: on prélève l'ADN résistant à la streptomycine qu'on ajoute à la culture de


Pneumocoque non résistant. Au cours de la multiplication si le Pneumocoque résistant
incorpore le gène de résistance dans son ADN, il devient résistant à la streptomycine et donne
la pneumonie. Si la nouvelle bactérie est capable de transmettre cette résistance à ses
descendances, on parle de transformation bactérienne
Cela prouve que l'ADN est le support de tous les caractères génétiques de tous les êtres
vivants.

3.7.2. La transduction:
un virus peut affecter deux bactéries successivement. Il peut prélever un gène (cistron) de la
première bactérie et le transmettre à la deuxième: c'est la transduction. Cette dernière doit être
capable de le transmettre à ses descendantes (caractère lié au gène)

3.7.3. Conjugaison bactérienne :


Eschérichia coli mâle peut injecter son ADN à E. coli femelle. Si un fragment de son ADN
s'incorpore dans le génome de la bactérie hôte et détermine un caractère héréditaire, on dit
qu'il y a eu conjugaison bactérienne.
93

3.8. Synthèse des protéines

C'est l'information génétique qui confère aux cellules la capacité de maintenir un haut degré
d'organisation. Cette information s'exprime par la synthèse de nombreuses protéines.
- bactérie : 1000 à 2000 types différents
- Homme : 5 000 à 10 000 types différents
La structure primaire des protéines est définie pour une séquence linéaire d'un petit
nombre d'unités : 20 acides aminés.
Les protéines adoptent des configurations spatiales variées et adaptées à leurs fonctions. Elles
se lient spécifiquement à d'autres molécules ; autres protéines, glucides, lipides, acides
nucléiques etc. ce qui augmente la diversification et la multiplicité de leurs fonctions. La
synthèse des protéines se fait dans une seule direction comme celle des acides nucléiques. La
liaison se fait entre le Carboxyle d'un acide aminé et la fonction amine (NH2) du 2e acide
aminé; donc la synthèse débute par le groupement NH2 et s'achève par le groupement CO2H.
La synthèse d'un polymère ayant une longueur définie requiert une ponctuation et des signaux
de terminaison. Le produit final subit des modifications :
- changement de longueur
- liaison entre 2 chaînes
- adjonction d'un groupement méthyle etc.

3.8.1. Le code génétique


L'ARNm copie les messages codés dans l'ADN et dirige la synthèse des protéines grâce à un
simple code chimique de trois lettres appelé codon. Ainsi chaque acide aminé correspond à un
groupe de 3 nucléotides. Cela a permis de pouvoir utiliser les 20 acides aminés en
physiologie. L'ensemble de ces codons au nombre de 64 = 4³ combinaisons constitue le code
génétique. Sur les 64 codons, 61 codent pour les 20 acides aminés et 3 codons : UAA, UAG
et UGA sont des codons non sens ou codons de ponctuation dits codons stop.
94

3.8.2. Caractéristiques du code génétique


C'est un code à triplets : à une séquence de 3 désoxyribonucléotides de l'ADN correspond une
séquence de 3 ribonucléotides de l'ARNm (codon) reconnu par une séquence de 3 bases
complémentaires d'un ARNt (anticodon) lié spécifiquement à un acide aminé.

C'est un code dégénéré : il comporte des redondances: certains acides aminés correspondent à
plusieurs codons dits codons synonymes. Ex: certains acides aminés correspondent à :
. 6 codons : Leucine, serine, arginine
. 4 codons : thréonine, alanine
. 2 codons : phénylalanine
. 3 codons : isoleucine.

Il est non chevauchant et sans ponctuation car chaque nucléotide n'appartient qu'à un seul
codon et il n'existe pas de nucléotides sans signification intercalée entre 2 codons.

Le code génétique est universel : c'est le même chez tous les êtres vivants.
Ex : ARNm de la globine humaine peut être traduite par un extrait cellulaire de germe
blé.
La clé du code génétique est le passage de la l‘ADN, ARN m, ARNt lié à l‘acide aminé et
protéine.

3.8.3. Déroulement de la traduction


Les principaux facteurs impliqués dans la synthèse d'un polypeptide sont :
 les ARNt déterminant le site d'insertion des acides aminés dans le polypeptide grâce à
la correspondance anticodon - codon de l'ARNm.
 les ribosomes, système de lecture assurant l'orientation correcte des ARNt liés à
L‘acide aminé par rapport à l'ARNm. Les ribosomes possèdent donc les surfaces capables de
fixer dans les positions convenables l'ARNm. L‘aa-ARNt et la chaîne polypeptidique en
élongation. Ils présentent des sites de liaison pour l'ARNt.
 Le site A (aminoacyl-ARNt) fixant la molécule entrante d'ARNt chargé d'un acide
aminé.
 Le site P (peptidyl-ARNt) fixant l'ARNt lié à la chaîne peptidique en élongation.
95

La traduction de l'ARNm implique également la participation de fournisseurs d'énergie


(ATP, GTP) et nombreux facteurs de nature protéique. Ce processus complexe est
généralement divisé en 3 étapes : initiation, élongation et terminaison.

Initiation : La synthèse d'un polypeptide débute à l'extrémité 5'P de l'ARNm au niveau d'un
codon d'initiation AUG. Elle peut être décomposée en plusieurs étapes :
 Fixation de la petite sous unité du ribosome à l'extrémité 5'P de l'ARNm. Cette phase
nécessite une courte séquence de nucléotide précédant le codon AUG. Elle est
positionnée correctement grâce à l'énergie d'une molécule de GTP. Chez les
Eucaryotes la CAPE est indispensable à l'initiation.

 Fixation du 1er aa-ARNt : Le 1er aminoacyl ARNt est fixé au complexe ARNm -
petite sous unité de ribosome grâce à une protéine risobamale inter-agissant avec
ARNt. Le 1er ARNt est fixé spécifiquement à une molécule de méthionine grâce à la
méthionine ARNt Synthétase.
 Fixation de la grande sous unité ribosomale au complexe formé qui est reconnu par
deux protéines ribosomales. Cela est accompagné par l'hydrolyse du GTP donnant le
GDP et la libération des derniers facteurs d'initiation. L'élongation du polypeptide
impose que le 1er ARNt occupe le site P du ribosome.

Elongation : elle nécessite l'intervention de facteurs d'élongation (EF), deux sont essentiels
chez les bactéries. Un ribosome progresse pas à pas le long de l'ARNm. Cette progression se
fait en 3 mouvements pour un acide aminé et répétitif pour chaque acide aminé.

 Fixation du 2è aa-ARNt : l'anticodon de l'ARNt correspond au codon situé


le codon d'initiation AUG. Celui-ci se fixe au site A du ribosome (+ GTP + EF).

 Formation de la liaison peptidique entre le groupement carboxyle de la méthionine et le


groupement amine du 2e aa grâce à une peptidyl-synthétase en présence de l'ATP. La
liaison peptidique ne peut s'établir qu'après libération du COOH de la méthionine par
ARNt.
96

 Translocation du peptidyl-ARNt grâce à une peptidyl transférase et des facteurs EF qui


vont introduire successivement :
 la libération du Site P pour l'ARNt déchargé de l'aa ;
 un mouvement relatif de l'ARNm par rapport au ribosome ;
 un transfert du dipeptide-ARNt du site A au site P.
La répétition de ces 3 mouvements engendre l'élongation du polypeptide. La protéine en cours
de synthèse se replie sur elle-même et prend progressivement la structure spatiale (secondaire,
tertiaire) qui lui confère ses fonctions.

Terminaison : la terminaison et la libération du polypeptide ont lieu au niveau d'un ou de


plusieurs codons-stop: (UAG, UAA, UGA), en présence de facteurs protéiques de
dissociation (facteurs TF).
La chronologie des deux grandes étapes de l'expression d'un gène en protéine (transcription et
traduction) est inféodée à l'organisation de l‘ultra structure de la cellule.
Dans les cellules eucaryotes (noyau limité par une enveloppe nucléase), la synthèse des
protéines implique :
 La transcription de l'information dans le noyau et son transfert vers le cytoplasme par
la voie des pores nucléaires ;
 La traduction de l'information transcrite sur l'ARNm en protéine dans le cytoplasme.
Chez les Procaryotes où le noyau rudimentaire, la transcription et la traduction sont
simultanées. Les ribosomes se fixent sur les ARNm en cours d'élongation en assurant
progressivement la traduction.

3.8.4. Régulation de synthèse des protéines


Les inhibiteurs de la transcription et traduction chez les bactéries et ou les cellules animales
agissent selon des modalités diverses. Ils sont utilisés largement en pratique expérimentale ou
thérapeutique.

Inhibiteurs de la transcription :

Dans la bactérie la rifamycine se lie à l'ARN polymérase


Dans la bactérie et la cellule animale l‘actinomycine D se lie à l'ADN et blocage du
mouvement de l'ARN-Pol
Dans cellules animales α amanitine se lie à l'ARN-Pol III
97

Inhibiteurs de la traduction

 Dans la bactérie :

 tétracycline blocage du site A des ribosomes ;


 streptomycine blocage de l'élongation ;
 chloramphénicol blocage de la peptidyl transférase ;
 érythromycine blocage de la translocation du ribosome.

 Dans la bactérie et cellules animales :


 la puromycine provoque la libération prématurée du polypeptide
Des inhibiteurs à action rapide, spécifique (élective) se manifestent pendant la traduction
uniquement chez les bactéries, sont des antibiotiques qui sont utilisés efficacement en
thérapeutique.
 L‘actinomycine D est utilisé en biologie expérimentale et en thérapeutique
cancérologique*
La régulation de la synthèse des protéines est cruciale pour le fonctionnement des cellules
mais aussi pour la santé des individus.
Ex: augmentation abusive de certains facteurs de croissance entraîne la prolifération
anormale des cellules.
Une diminution de synthèse de l'insuline par les cellules B des pancréas endocrine entraîne le
diabète.
Il est généralement admis que le taux de synthèse d'une protéine est proportion à la quantité
des ARNm correspondants et affectée donc par la vitesse de dégradation.
98

IV. LES MEMBRANES PLASMIQUES

4.1 Les caractéristiques des membranes biologiques

Toutes les membranes biologiques sont des assemblées moléculaires de lipides et de protéines
unis par des interactions non covalentes. Elles sont essentiellement constituées d'une bicouche
de phospholipides dans laquelle sont incluses diverses classes de protéines.
La composition de la plupart des membranes est uniforme en lipide ; ce n'est pas le cas de
celle des protéines.
Le rapport protéine/lipide d'une membrane reflète son activité.
 Ce rapport en poids sec est estimé pour la membrane plasmique à 1, pour la membrane
interne de la mitochondrie > 3 (centrale énergétique de la cellule) et pour la
membrane de la graine de myéline à 0,2 (simple fourreau protecteur) des fibres
nerveuses.
 Les molécules lipidiques sont plus petites que celle des protéines; ainsi les lipides sont
les constituants membranaires les plus nombreux : 50 molécules de lipides pour une
protéine.
 L'agencement des lipides et des protéines donne un modèle en mosaïque fluide car les
membranes biologiques sont des entités dynamiques : les molécules sont mobiles et
se renouvellent en permanence.
 Les membranes biologiques sont asymétriques : différence de composition en lipides
et protéines de chacune des deux faces ce qui entraîne différence fonctionnelle ; des
oligosaccharides liés aux protéines de la face opposée à la face cytoplasmique de la
membrane.
 Toutes les membranes biologiques dérivent d'une membrane préexistante.
 La biosynthèse des lipides se fait dans la membrane du réticulum endoplasmique (RE)
et leur transfert se fait par les vésicules de ce RE ou par des protéines de transport
solubles dans l'eau.
Chez la bactérie, la biosynthèse des lipides est associée à la membrane plasmique.

Les protéines sont synthétisées la plupart sur RE associé aux ribosomes, sauf que la spectrine
liée aux protéines intrinsèques est synthétisée dans le cytosol sur les ribosomes non liés.
99

Toutes les membranes biologiques délimitent des compartiments clos: cellules, organites
cellulaires, grains de sécrétion, etc.

Constituants

Lipides: par leur nombre les lipides constituent l'élément architectural des membranes. Cela
est témoigné par la destruction des membranes par des solvants des lipides ou par des lipases.
- Les lipides membranaires les plus abondants sont les phospholipides. Des
expériences ont montré qu'ils sont disposés en bicouche dans les membranes biologiques :
(dépôt sur la face liquide, diffraction aux rayons X).
Si la proportion en eau est faible, les lipides forment des micelles, genre de liposomes qui sont
des sphères artificiels ou membranes artificielles.
- Les membranes contiennent d'autres lipides : glycolipides où les lipides sont associés
aux oses ; le cholestérol est un composé complexe formé de 4 cycles carbonés.
Disposés en bicouche, les lipides confèrent à la membrane certaines de leurs propriétés
fondamentales :
- Les membranes sont imperméables à la plupart des molécules biologiques : acides
aminés, protéines, acides nucléiques qui sont solubles dans l'eau et insolubles dans les
solvants organiques.
- Les membranes n'ont pas une architecture figée car les lipides constituent une phase
fluide, siège de mouvements aléatoires : chaînes aliphatiques des lipides sont flexibles, aptes à
la flexion et à la rotation. Ces molécules lipidiques peuvent faire un déplacement latéral dans
la couche; un déplacement d'une couche à une autre qui est le Flip-flop.
Cette mobilité de la bicouche lipidique dépend de trois facteurs :
 la température élevée augmente la fluidité, mais cette augmentation doit être
physiologique ;
 les chaînes carbonées courtes et riches en doubles liaisons augmentent également la
fluidité.
 Une teneur importante en cholestérol diminue la fluidité.
100

Comment démontrer la fluidité des lipides ?


On utilise des sondes moléculaires tels que : la 8 anilino-1-naphtalène sulfonate , molécule
fluorescente qui dans la bicouche émet une fluorescence ; le bleu de bromothymol, un
colorant détectable par son absorbance à 616 nm.
La mobilité est notée par une plus grande intégration ou non de ces sondes avec la
conséquence sur la grandeur mesurée.
Les meilleures sondes sont les analogues structuraux des lipides tel que le cholestérol porteur
d'un groupement marqueur de SPIN.
ex : groupement nitroxyde dont la liaison N-0 a un électron célibataire.

La liaison N-----O donne une orientation fixe à la molécule donc une orientation précise du
spin de l‘électron non apparié.
La Résonance paramagnétique électronique permet de suivre l'électron célibataire et de
mesurer la mobilité des lipides.

Les protéines : elles confèrent aux membranes leurs propriétés spécifiques. Chaque membrane
est caractérisée par une panoplie unique en son genre, de protéines (enzymes, récepteurs,
transporteurs, etc..).
Les protéines sont insérées dans la bicouche lipidique bi-moléculaire. Elles ont aussi deux
régions : hydrophobes en relation avec les acides gras dans l'épaisseur de la bi-couche et
hydrophiles, riches en ions en contact avec l‘environnement aqueux.
Selon le mode d'insertion des protéines dans la bi-couche on a: les protéines intégrales ou
intrinsèques, solidaires à la bi-couche et sont les plus nombreuses: 70 % des protéines ; les
protéines périphériques ou extrinsèques, situées à la périphérie de la bi-couche.
Les glucides : ils rentrent dans la constitution des glycolipides et glycoprotéines. Ils ne sont
pas libres. Ces glycoprotéines constituent les antigènes de surface des membranes.

Ce modèle de membrane est dit mosaïque fluide confirmée par l'étude des liposomes par
cryofracture- cryo-décapage.
Ainsi, la disposition des protéines et des lipides dans la membrane est obligatoire. Elle dépend
des charges portées par les molécules et la configuration la plus stable sur le plan
thermodynamique.
101

Ce modèle mosaïque donne à la membrane ces propriétés fonctionnelles importantes sa


fluidité, son asymétrie (composition, fonction) , son organisation en agrégats supra-
moléculaires (association fonctionnelle de molécules) et sa capacité de renouvellement
permanent de ces espèces moléculaires ( antigènes de surface).

La membrane plasmique
Les protéines intrinsèques sont difficilement éliminées de la bicouche, alors que les protéines
extrinsèques sont faciles à détacher.
A l'intérieur de la bicouche, la partie hydrophobe de la protéine se présente: soit sous
forme d'hélice, protéines type α ; soit sous forme de replis, de feuillets.
Ex: les transporteurs du glucose sont des protéines  avec 12 replis membranaires, 492
acides aminés, 25 segments dont 13 hydrophiles (milieux aqueux) et 12 hydrophobes en
hélice insérés dans l'épaisseur de la couche lipidique.
Le déplacement des protéines dans la membrane dépend de la fluidité des lipides
(démonstration à voir dans l'étude de la membrane plasmique).

Architecture de membrane :
102

Modèle de la membrane plasmique

Fonctions de protéines membranaires.


- transport transmembranaire des substances nécessaires à la croissance et aux
remplacements des structures membranaires,
- réception des informations : récepteurs réagissant avec des molécules informatives
(hormone, stimuli physico-chimique). Les récepteurs convertissent les signaux
pour la compréhension de la cellule.
- Mécanismes de reconnaissance cellulaire
- Activité antigéniques de ses glycoprotéines, supports des Ag M, N et des Ag
d‘histocompatibilité.
- Inhibition de contact : mouvements membranaires en contact avec les unes et les
autres, arrêt de prolifération,
- Adhésion entre cellules ;
- Activités enzymatiques diverses,
- Liaisons structurales qui unissent le cytosquelette avec la membrane plasmique,
- Fixations de substance médicamenteuse, de virus, de toxine ou de cellule.

Renouvellement des antigènes de surface


Expérience : mise en évidence la synthèse protéique de surface
- But est de déterminer l‘origine de la membrane
- Méthode : donner à la cellule un sucre marqué : Fucose *
Injecter à des animaux ce fucose*
Faire des prélèvements à différents temps (t0, t1, t2, t3…)
- Rechercher la présence du marquage et noter son évolution.

4.2 La spécialisation morphologique de la membrane plasmique

- A la face externe de la membrane on a les glycoprotéines et les glycolipides qui sont


les antigènes de surface ou le Cell-coat ou encore le glycocalyx.
- la membrane et le glycocalyx peuvent se différencier localement: en microvillosité
sur la surface cellulaire en contact avec le milieu extérieur ou en Jonction et ciment
intercellulaire entre cellules s'associant en tissu.
103

Les Jonctions sont des structures variables. Elles ont les rôles suivants:

- Rôle mécanique : système d'accrochage: desmosome, jonction septée

- Rôle d'échange : intercellulaire : jonction septée et gap junction ;

- Rôle sélectif : pour les macromolécules : jonction serrée

Schémas des jonctions

Le complexe de jonction: elle empêche la substance de passer entre les cellules


(entérocytes, cellules de l‘intestin).

La spécialisation de la membrane permet la mobilité (cils, flagelles), la protection,


(tentacule), la prise nourriture (cytopharynx) chez les protozoaires.
La spécialisation membrane permet la cohésion cellulaire, communications
intercellulaires (Jonctions) chez les métazoaires.

4.3 Organisation structurale de la membrane plasmique

Chez les organismes pluricellulaires, chaque cellule, grâce à la membrane qui délimite
le protoplasme, contribue à son fonctionnement propre tout en participant à la vie de la société
pluricellulaire, à laquelle elle appartient. En effet, la membrane plasmique représente :
- une entité structurale, frontière matérielle qui isole le compartiment cellulaire des
fluctuations du milieu cellulaire ;

- une assemblée moléculaire, médiateur incontestable et sélectif des échanges


indispensables avec le milieu extérieur ;
- une station de réception des messages échangés entre les cellules et leur
environnement dans le cadre de la coordination nécessaire à la vie des cellules et de
l'organisme ;
104

- un panneau d'affichage des marqueurs de l'originalité propre à chaque organisme,


instigateur de la discrimination entre le "soi" et le "non soi", et pourtant la membrane est si
fine que seule la haute résolution du microscope électronique à transmission permet de la
visualiser.

Organisation moléculaire
Les globules rouges, dépourvus d'endomembrane, constituent un matériel particulièrement
favorable à l'étude de la constitution chimique et de l'organisation moléculaire de la
membrane plasmique. L'hémolyse des hématies, qui entraîne la fragmentation de leur
membrane et la libération de leur contenu, permet d'obtenir facilement des "fantômes
membranaires" dont les deux faces sont accessibles à l'étude.

La membrane tripartite
Comme toutes les membranes biologiques, la membrane plasmique présente certaines
propriétés caractéristiques :
- elle se présente au microscope électronique à transmission (TEM) sous l'aspect
tripartite avec une épaisseur de 10 nm.
- elle se conforme au modèle en mosaïque fluide, avec à de rares exceptions près, un
rapport protéine /lipide = 1
La membrane plasmique est caractérisée par :
- sa richesse en cholestérol, ce qui augmente sa stabilité tout en maintenant sa fluidité ;
- l'éventail de ses protéines constitutives qui, outre leur implication dans l'architecture
membranaire, sont les supports des grandes fonctions de la membrane plasmique (échanges,
coordination fonctionnelle, spécificité).
La membrane contient au moins une cinquantaine de protéines différentes. On a des
enzymes, des récepteurs, des perméases, des protéines d'encrage des éléments du
cytosquelette ou de la lame basale, des protéines de régulation des fusions membranaires...)
- L'asymétrie de ses deux faces, matérialisée de façon évidente en microscopie
électronique de transmission (TEM) sous l'aspect d'un feutrage de fins filaments, orientés
perpendiculairement à la membrane tripartite, sur la face extracellulaire est dit : Cell-coat ou
glycocalyx.
Les deux faces diffèrent également par la nature de leurs protéines et par la richesse de
couche lipidique externe en lipides saturés, peu mobiles.
105

- Les relations topographiques étroites qu'elle présente sur la face cytoplasmique, avec
des micros filaments et des microtubules, éléments du cytosquelette.

Le Cell-coat
Le cell-coat correspond à l'ensemble des rameaux oligo-saccharidiques liés aux
protéines et aux lipides membranaires sous formes de glycoprotéines et glycolipides. Il fait
donc partie intégrante de la cellule. Son épaisseur varie : 5 à 10 nm et peut atteindre 50 à 200
nm au niveau des microvillosités, constituant de la partie apicale des cellules absorbantes
(intestin, cellule du tube rénale) ou la surface de certaines amibes.

Mise en évidence du cell-coat par une observation directe au TEM, réactions


chimiques propres aux glucides (APS) par exemple, en microscopie photonique, ou par des
outils plus spécifiques comme les lectines qui permet le typage des oses terminaux.

- Les glycoprotéines de la face extracellulaire sont plus nombreuses et plus variées que
les glycolipides. Cela vient au fait que les lipides sont homogènes, alors que les protéines sont
hétérogènes. En plus sur une protéine plusieurs oligosaccharides peuvent s'y fixer, ce qui n'est
pas le cas des lipides.
106

Chez les mammifères, le Cell-coat confère une charge négative à la surface de la membrane,
parce que les glycoprotéines et glycolipides contiennent de nombreux oses chargés
négativement (acide sialique).

- Les oligosaccharides des glycoprotéines et glycolipides sont synthétisés ou fixés sur


les protéines sur la face luminale du RE et modifié d'ans l'appareil de Golgi.
Ainsi la structure des rameaux oligosaccharides dépend de la spécificité des enzymes (glyco-
transférases, glycosidases) liées aux membranes RE et de l'appareil de Golgi, variable selon
les cellules et les types d'organismes vivants.

Un bel exemple est donné par une telle spécificité des Ag membranaires des hématies dans le
système ABO des groupes sanguins.
- groupe O : substance H ou substance XIV (Phénotype Bombay) + fucose (glucosyl
transférase) correspond aux individus du groupe O.

- groupe A : substance H + N acétylgalactosomine grâce à N- acétylgalatosamine


transférase se sont des gens du groupe A.

- groupe B : H + D galactose par une galatosyl transférase, se sont des individus du


groupe B.

La fluidité membranaire et mobilité des molécules


La membrane plasmique est un excellent modèle pour l'étude du déplacement des molécules.
Le déplacement est conditionné par la fluidité membranaire qui subit des variations locales ou
temporaires. Le déplacement des lipides et des protéines est clairement mis en évidence par
diverses conditions expérimentales.
 Mobilité des lipides
- Des phospholipides synthétiques sur lesquels est accroché un marqueur (Protoxyde
d'azote), repérable par spectroscopie. Ainsi on peut suivre les déplacements du marqueur par
étude d'enregistrement des spectres caractéristiques obtenus.
- Les déplacements des lipides ont été obtenus par modification de la température ou
par action de certaines substances.
- Mouvements sont : diffusion latérale
107

- Migration d'une couche à l'autre (main lente)

 Mobilité des protéines


- Elle est moins grande que celle des lipides. Elle est conditionnée par la fluidité de la
phase lipidique. Leur déplacement a été expérimentalement démontré :
- soit à la surface cellulaire (Ag - Ac).
- soit, dans l'épaisseur même de la membrane, par l'observation au microscope
électronique à transmission de répliques obtenues par cryofracture ou cryodécapage.

 Mobilité des antigènes de surface cellulaire :


La visualisation se fait par les techniques d'immunofluorescence ou l'immuno péroxydase par
méthode directe ou indirecte.

Mise en évidence de la mobilité


Des antigènes de surface
par hybridation somatique.
108

2.3. Rôles physiologiques de la membrane plasmique

La membrane plasmique joue un rôle important dans la pénétration des substances


dans la cellule. Elle reçoit et transmet à l'intérieur de la cellule les informations
extracellulaires.
Elle joue un rôle de barrière permettant la sélection des échanges.
Elle affiche l'individualité biologique des organismes vivants :

Les transports passifs


La perméabilité passive est un transport qui ne nécessite aucune dépense d'énergie
métabolique de la part de la cellule.
La vitesse de diffusion à travers la membrane dépend de plusieurs facteurs :
- La taille de la molécule ;
- son coefficient de partition, qui est le rapport de solubilité dans les lipides sur la
solubilité dans l'eau. Si ce rapport est grand, la substance diffuse vite à travers la membrane.
Ex : de molécules solubles dans les lipides : alcool, cétones, glycérol...
- Le gradient de concertations de la substance qui est la différence de concentration de
part et d'autre de la membrane.

La perméabilité osmotique
L'osmose est le mouvement net d'eau qui se produit entre deux solutions dont les
concentrations en solidité sont différentes, quand les solutions sont séparées par une
membrane perméable seulement à l'eau (membrane semi-perméable).
109

Prenons les membranes d'hématie pour l'illustration de ce phénomène. Les hématies


sont les éléments figurés du sang. Elles sont dans un plasma dont la concentration en Nacl est
de 9%o.
Si on les place dans une solution dont la concentration en Nacl est plus faible
que 9 0/00, elles augmentent de volume car l'eau y pénètre.
Si on les place dans une solution dont la concentration en Nacl est supérieure à 9 %0,
les hématies perdent de l'eau aux dépens du milieu extérieur.
Ce phénomène physique est l'osmose.
- Quand les hématies augmentent de volume on parle de Turgescence et quand elles
diminuent de volume, on parle de Plasmolyse.

Transport facilité : ex : transport du glucose


La pénétration des substances comme le glucose dans la membrane d'hématie ne
s'explique pas par sa lipo-solubilité et pourtant, elle est rapide. Le transport se fait grâce à des
enzymes appelés des Perméases. Entre les substances à transporter (ligand) et les
transporteurs, il y a une complémentarité de structure. Il existe des substances qui facilitent le
transport d'autres molécules : ce sont des antibiotiques
. Valinomycine active le transport du potatium (K+)
. La Gramicidine A activité moins spécifique.

Schéma du transport facilité

Diffusion simple de l'eau


La perméabilité à l'eau et des substances hydrosolubles d'une membrane plasmique ne
peut s'expliquer que par des regroupements temporaires des protéines intrinsèques. Ex :
cellules épithéliales vésicules de batracien. Elles laissent passer très peu d'eau; mais si on
introduit l'hormone antidiurétique (ADH), cela entraîne une réabsorption d'eau par les cellules
par regroupement des protéines intrinsèques. Cela augmente l'entrée d'eau.

A : épithélium vésical dans les conditions B. épithélium vésical + ADH


normales : l'eau passe à travers la cellule flux important d'eau
uniquement et on a un flux peu important regroupement des protéines intrinsèques
donnant des canaux d'écoulement
110

Transports actifs
Dans la perméabilité active, la cellule dépense de l'énergie. Dans ce cas, elle agit dans le sens
opposé des lois physiques. Ex : le transport du sodium et du potassium (Na+ K+) des acides
aminés se font activement.

Pompe Na+ / K+
Suivant les gradients normaux de diffusion:
Na doit entrer passivement et K+ sort passivement

- Transport cytotique : endocytose et exocytose

endocytose est la pénétration des particules ou des liquides dans le cytoplasme par
invagination de la membrane.
- Phagocytose ou macropinocytose est l‘absorption de grosses molécules
- Pinocytose ou micropinocytose est l‘absorption de liquides.

Mécanisme de la macro pinocytose :


La macro pinocytose se fait par rabattement d'une lame ectoplasmique sur les corps
cellulaires ou par invagination de la membrane plasmique.
Micro pinocytose : invagination en tube long de 100 nm et un diamètre 30 à
50 nm. Le liquide y pénètre, et le tube se fragmente en donnant des micro-vacuoles

- Exocytose : elle permet le rejet des corps dont la cellule n'a pas besoin. Ex :
déchets métaboliques ou des produits destinés à l'excrétion : hormone.

Mécanisme endocytose
111

VI. DIVISION CELLULAIRE

La propriété fondamentale de toutes les cellules vivantes réside dans leur aptitude à croître et
à se diviser en donnant naissance à deux cellules filles qui héritent de la même identité que la
cellule mère. Croissance et division cellulaire représentent deux phases de la vie de la cellule,
deux phases de son cycle cellulaire.

5.1 Le cycle cellulaire.


La transmission du patrimoine héréditaire d'une génération cellulaire à l'autre implique
que chaque cellule duplique ses constituants, en particulier l'ADN, avant leur partage entre les
deux cellules filles issues de la division.

Notion de cycle cellulaire chez les Procaryotes et les Eucaryotes.


Si les modalités de la répartition de l'ADN sont quasi similaires dans les cellules
Procaryotes et Eucaryotes, en revanche celles de la répartition du matériel héréditaire de la
cellule mère entre les deux cellules filles sont inféodées aux différentes structurales entre les
deux types de cellules. En effet, le génome bactérien consiste en une unique molécule
circulaire d'ADN localisé dans le cytoplasme même de la cellule bactérienne. Au contraire,
chez les Eucaryotes, la division cellulaire impose la disparition de l'enveloppe nucléaire qui
séquestre l'ADN et l'édification d'un appareil spécialisé qui assure le partage équitable de
l'ADN entre les deux cellules filles.
De ce fait, le cycle cellulaire d'une bactérie est très rapide, les phases de répartition de
l'ADN et de division cellulaire se succèdent sans interruption.
Exemple: E. Coli se divise toutes les 30 minutes. La plus grande partie du temps est
allouée à la duplication de l'ADN. L'ADN est soit lié à la membrane ou au mésosome. La
division se fait par bipartition, par formation de septum.
Dans les cellules somatiques diploïdes des eucaryotes, le cycle cellulaire est beaucoup
plus long et complexe que chez les bactéries. Il comporte deux phases bien distinctes :
- une phase de croissance et de préparation à la division cellulaire: l'interphase.
- une phase de division de la cellule: la mitose.

Interphase : jusqu‘en 1950, les biologistes ne savaient rien sur ce qui se passait dans la
cellule entre deux mitose, à l‘interphase. L‘autoradiographie et les techniques de
112

synchronisation des cellules de culture, où elles se divisent en même temps, ont permis
l‘étude du métabolisme au cours de l‘interphase. Cette technique a montré que la réplication
de l‘ADN ne se fait pas pendant la prophase, mais pendant une période limitée de
l‘interphase.
L‘interphase comprend plusieurs stades : stade le G 1(Gap = intervalle) antérieur à la
synthèse de l‘ADN, le stade S qui est la synthèse de l‘ADN, le stade G2 qui sépare S de la
prophase.
Cette notion du cycle cellulaire est essentielle en pathologie et en thérapeutique, en
particulier, l‘efficacité d‘une chimiothérapie anticancéreuse dépend du moment du cycle
cellulaire. Toutes les cellules se divisent sauf les hématies, les cellules nerveuses et
musculaires squelettiques. Le cycle cellulaire est l‘ensemble des modifications qu‘une cellule
subit entre sa formation par division de la cellule mère et le moment où elle se divise elle
même. Le cycle cellulaire comprend l‘interphase (G 1, S et G2) et la Mitose qui est formée de
la prophase, la métaphase, l‘anaphase et la télophase.

INTERPHASE
Les chromosomes ne sont pas individualisés.
Le matériel génétique est sous la forme de chromatine.
Le centrosome (MTOC, Centre Organisateur de Microtubules) est composé de deux centrioles
perpendiculaires entourés de matériel péri centriolaire.
 Phase G1: période qui sépare la fin de la mitose et le début la synthèse de l‘ADN. Sa
durée est fonction de la nature de la cellule. Exemple : une heure chez l‘embryon de 6
mois, un an dans le foie des mammifères. Sa durée diminue dans les cellules
cancéreuses. Les mécanismes de contrôle de la croissance et de la différenciation chez
les êtres multicellulaires sont liés à la machinerie de G 1. Cette phase régule le cycle
cellulaire. La cellule contrôle son environnement et sa taille qui double avant la phase
S. La cellule en fin de G1 peut interrompre sa progression et entrer en G0 où elle reste
des jours, des mois ou des années sans se diviser. G1 est une phase de synthèse
d‘ARN et de protéines. A ce stade chaque chromosome est formé d‘une molécule
d‘ADN.
 Phase S : synthèse d‘ADN qui passe de 2N à 4N. On a synthèse des ARN des histones.
 Phase G2 : est courte 4 à 5 heures, elle démarre dès la synthèse de l‘ADN.
113

5.2 La mitose :
Elle distribue de manière égale l‘ADN entre les cellules filles. Le processus est complexe
pour diverses raisons. Les organites cellulaires subissent des modifications. La mitose
intéresse tous les éléments nucléaires, la caryodiérèse et tous les éléments cytoplasmiques, la
cytodièrèse. La mitose est caractérisée par la spiralisation des chromosomes, apparition du
fuseau mitotique, disparition de la membrane nucléaire, séparation des chromatides au début
de l‘anaphase, répartition égale des chromosomes entre les cellules filles.

Les caractéristiques des phases de la mitose :

- Prophase : 10 à15 min. , elle prépare la répartition des chromosomes. On a


disparition du centromère, et du nucléole, condensation des chromosomes.

Fin PROPHASE
La membrane nucléaire disparaît.
Les chromosomes ne sont plus dans un noyau.
Ils sont emprisonnés dans la cage constituée par les fibres tutoriales.

- Métaphase : les chromosomes se mettent à l‘équateur, les chromosomes ont deux


chromatides qui portent un kinétochore, formation d‘asters, formation de
microtubules polaires qui partent du centrosome et microtubules kinéchoriens.
114

METAPHASE

Tous les chromosomes sont maintenant placés

à l'équateur du fuseau et constituent la plaque équatoriale.

L'ensemble du système est vérifié par un "checkpoint"

et attend le feu vert pour déclencher l'anaphase.

- Anaphase : ascension des 2 lots de chromosomes aux pôles opposés, allongement


du fuseau et déplacement des pôles du fuseau

ANAPHASE

Les deux lots de chromosomes sont rassemblés aux pôles

car ils sont guidés par la cage formée par le fuseau lui-même.

Un cercle de fibres contractiles (acto-myosine) apparaît

autour de la cellule dans le plan de l'équateur.


115

- Télophase : les chromosomes sont aux pôles, despiralisation des chromosomes,


apparition du nucléole et de l‘enveloppe nucléaire.

TELOPHASE

Les chromosomes se dé condensent progressivement.

Rythmes du renouvellement cellulaire : Chez les organismes supérieurs

Les organismes pluricellulaires possèdent une grande originalité, celle de s'édifier eux-
mêmes grâce à la prolifération d'une cellule unique, l‘œuf, qui contient le programme de leur
développement. Celui-ci débute par la segmentation de l‘œuf fécondé ou zygote. C'est la
période à laquelle toutes les cellules se divisent activement et de façon à peu près synchrone
(population en croissance exponentielle). Des inégalités de durée entre deux divisions
apparaissent ensuite avec le temps dans la génération de cellules conduisant à l'établissement
d'une population cellulaire stable avec un renouvellement contrôlé des cellules.
Le paramètre essentiel ne consiste plus alors en la survie individuelle de la cellule,
mais en celle de l'organisme.

Exemple : les 10¹³ cellules du corps humains se divisent à des rythmes différents dont
la durée oscille entre quelques heures et quelques années. Certaines cellules cessent même de
se diviser :
- une cellule intestinale vit quelques jours ;
- une hématie vit une centaine de jours ;
116

- une cellule hépatique vit des mois ou des années.

Les cellules ont été classées en deux catégories :

Les cellules permanentes ou pérennes : qui après leur multiplication pendant l'embryogenèse,
ont perdu leur aptitude à la division. Certaines d'entre elles (cellules nerveuses cellules
musculaires cardiaques ou squelettiques) assurent le renouvellement de leurs constituants.
D'autres ont même perdu leur capacité métabolique (cellule du cristallin).
N.B. Ce vieux dogme de cellule pérenne vient d'être mis en cause. Le tissu nerveux du
cerveau et de la moelle de la souris adulte est capable, en culture, de produire de nouveaux
neurones sous l'influence d'un facteur de croissance, l'E.G.f. (Epidermal Growth Factor). Ces
expériences incitent à penser qu'il existe, dans le cerveau des mammifères, un petit
contingent de cellules souches totipotentes c'est-à-dire capables de donner naissance à
plusieurs types cellulaires.

Les cellules à renouvellement


Elles font ce renouvellement soit :
- par duplication de cellules différenciées, dont la durée de vie est de plusieurs années,
mais qui sont capables de se diviser activement sous l'impact de stimuli (foie, rein, pancréas,
cellule endothéliales).
- par division de cellules souches, capables de se diviser rapidement, en quelques
heures, en cellules appelées à se différencier, tout en assurant le maintien du stock
de cellules souches (épiderme, intestin, cellules sexuelles)

Les chromosomes sont décrits à la métaphase. Ils sont bien condensés et ressemblent à des
bâtonnets. A ce stade, ils sont colorés et classés par taille.

Critères morphologiques :
la taille où, on a dans l‘espèce des grands, moyens et petits chromosomes

l‘indice centromérique qui Ic = la longueur du bras court sur la longueur totale du


chromosome : p/(p+q) p est le bras supérieur et q est le bras inférieur. Ce indice permet de les
classer en chromosomes métacentriques qui ont deux bras de même taille, chromosomes
117

submétacentriques dont le bras p est plus court et en chromosomes télocentriques ou


acrocentriques dont le bras p est très court.
Le caryotype définit le nombre diploïde de chromosomes =2n de l‘espèce. Le caryotype est
l‘équipement chromosomique d‘une cellule somatique défini en métaphase. Exemple dans
l‘espèce humaine, c‘est les 2n= 46 chromosomes. On a 2n = 24 chez le triton pleurodèle, et 8
chez la Drosophile.
L‘ensemble est divisé en 22 paires d‘autosomes et une paire d‘hétérochromosomes ou
chromosomes sexuels XX pour la femme et XY chez l‘homme.

La carte chromosomique est obtenue en bloquant la cellule à la métaphase avec la


colchicine. Après coloration on les coupe et les classe par taille.

5.3 La méiose
La méiose est un phénomène de régulation qui rend possible la reproduction sexuée.
L'organisme animal est diploïde c'est-à-dire que les cellules possèdent deux chromosomes. La
réduction du nombre de chromosomes sexuels permet d'obtenir un organisme à 2n
chromosomes (diploïde) après fécondation.
La série de mitoses accompagnées d'une différenciation cellulaire c'est-à-dire que
chaque cellule a un rôle précis à faire. Ces divisions en lignées sont formées de cellules
diploïdes ou lignée somatique.
La lignée germinale 2n chromosomes va subir la méiose et donner des gamètes qui
sont les cellules sexuelles à n chromosomes. On a deux types de gamètes : gamètes mâles ou
spermatozoïdes et les gamètes femelles ou ovules.
Morphologiquement, les gamètes mâles et femelles sont différents. Il existe des
animaux qui sont à la fois mâles et femelles tels que les hermaphrodites, comme l‘escargot.
La méiose est formée de deux séries de divisions successives. Ces deux séries, sont
constituées par :
- une seule division chromosomique qui se fait pendant la 1ère division de la
méiose, c‘est la première division ou division réductionnelle. Le nombre de
chromosome passe de 2 n chromosomes à n chromosomes.
- et une deuxième division ou division équationnelle où le nombre de chromosomes
des cellules filles reste le même ; une cellule à n chromosomes va donner deux cellules à n
chromosomes.
118

Gamétogenèse ou Méiose
La gamétogenèse aboutit à la formation des gamètes. La spermatogenèse et
l'ovogenèse se déroulent chez des individus différents dans les espèces dites gonochoriques.
C'est la règle chez les vertébrés. Leur sexe est déterminé à la naissance génétiquement
par la nature. Les chromosomes sexuels symbolisés par X et Y. L'un des sexes est
homogamétique (XX) et ne forme qu'une catégorie de gamètes, c'est la femelle chez les
mammifères et le mâle chez les oiseaux. L'autre sexe est hétérogamétique (XY) et forme deux
catégories de gamète qui diffèrent par la nature d'un chromosome sexuel. les deux types de
recombinaisons possibles entre ces gamètes, à la fécondation, forment des oeufs à potentialité
de développement mâle ou femelle.
La différenciation des gamètes présente une assez grande uniformité de caractères
dans tout le règne animal.

Comparaison entre la spermatogenèse et l'ovogenèse


- Ressemblances
La gamétogenèse commence par une phase de multiplication pendant laquelle les
cellules germinales diploïdes (spermatogonies ou ovogonies) se divisent par mitoses. Les
divisions cessent pendant la pré-prophase de méiose les cellules germinales dupliquent leur
ADN, deviennent des spermatocytes I ou des ovocytes I (désignés sous le terme général
d'auxocytes I) qui augmentent de volume par accroissement de leur cytoplasme et entrent en
prophase de la première division de méiose. C'est la phase d'accroissement. Les processus de
la méiose sont identiques dans la spermatogenèse et l'ovogenèse.

- Différence entre spermatogenèse et ovogenèse

Durée du cycle : le temps nécessaire à la transformation d'une gonie en gamète mûr est
un cycle. La spermatogenèse est plus courte que l'ovogenèse. Cette différence est la plus
marquée chez les vertébrés : un cycle de l‘ovogenèse peut s'étendre sur toute la vie sexuelle
de la femelle alors que un cycle de la spermatogenèse ne dure que quelques semaines.

Localisation temporelle de la période de la multiplication :


Chez le mâle, elle dure toute la vie génitale ;
119

Chez les femelles de vertébrés inférieurs (poissons et amphibiens), il existe une


vague de mitose qui suit une période de ponte, et dont les produits de cette ponte sont à
l'origine de la ponte suivante ;
Chez les vertébrés supérieurs (oiseaux, mammifères), les ovogonies cessent de se
multiplier très tôt pendant la vie fœtale de la jeune femelle.

L'importance de la période d'accroissement :


Le volume de spermatocyte I, augmente par rapport à la spermatogonie ;
L'accroissement des ovocytes I est plus important car il accumule les réserves (jaune
d‘œuf des oiseaux). Il est de plus longue durée que pour les spermatocytes.

Place de la méiose dans le cycle :


Toutes les synthèses qui caractérisent la différenciation biochimique de l'ovocyte ont
lieu dans la cellule à l'état diploïde ;
Dans la lignée mâle, après une synthèse dans les spermatocytes I, les deux divisions
de méiose précèdent la différenciation morphologique en spermatozoïdes.

Résultats de la méiose :
Un spermatocyte I donne après la méiose quatre spermatozoïdes identiques et
fonctionnels ;
Un ovocyte subit deux divisions réductionnelles très inégales quant à la quantité du
cytoplasme partagé entre les cellules filles. Une seule d'entre elles conserve toutes les
réserves cytoplasmiques et sera fonctionnelle. Les autres sont des globules polaires.

Déroulement de la méiose
Dans une gonie qui a cessé de se multiplier, l'ADN chromosomique se duplique
pendant la pré-prophase de méiose ou pré-leptotène. Deux divisions sans duplication
immédiate de chromosomes lui succèdent.

Première division: elle comprend quatre principales phases qui sont la prophase, la
métaphase, l‘anaphase et la télophase.
120

La Prophase : elle comprend cinq étapes : le leptotène, le zygotène, le


pachytène, le diplotène, la dia-cinèse.

- Leptotène: les chromosomes commencent à se spiraliser. Chaque


chromosome est déjà dupliqué, mais les chromatides restent liés par leur centromère. Les
chromosomes homologues se rassemblent.

- Zygotène : Les chromosomes homologues se sont appariés sur toute leur


longueur
Des tétrades (4 chromatides) ou bivalents.

- Pachytène : chromosomes bien spécialisés. Les chromosomes homologues


forment des complexes synaptonémaux qui permettent le contact entre les chromosomes.
C'est à ce moment qu‘ont lieu les crossing-over: échanges de segments entre chromosomes
homologues d'origine maternelle et paternelle, recombinaison génétique ; chromatides ayant
des fragments mâles et femelles.
Il peut avoir à ce stade des délétions: perte de fragments. C'est pourquoi il synthétise
de l‘ADN ou réparation. Son inhibition provoque une anomalie de la méiose.
- Diplotène: appariement entre chromosomes formant des chiasmas ou points
spécifiques.
Les chiasmas s'écartent au pachytène. Les chromosomes ont une structure particulière
dite "en lambrush ou en écouvillon" c'est une période de synthèse d'ARN intense. Cette
synthèse est étudiée pendant la spermatogonie et l'ovogenèse.

Diacinèse : condensation maximale des chromosomes. Les bivalents ne restent liés que
par les chiasmas.
On a un déplacement des chiasmas de façon progressive jusqu'à séparation complète à
la métaphase.

La métaphase 1: nucléole et membrane nucléaire disparaissent, les tétrades se disposent de


telle manière que les centromères des chromosomes homologues soient symétriques de part et
d'autre de la plaque à la métaphase.
121

Anaphase 1 : Les chromosomes homologues se séparent et migrent aux pôles


opposés. Leur ségrégation au hasard dans les cellules filles est un facteur de recombinaisons
de gènes d'origine maternelle et paternelle. Elles s'ajoutent à celles des crossing-over, le
nombre de recombinaisons possibles chez l'homme où n est égale à 23 sera 223 soit une
possibilité de 10 millions de gamètes différents chez un individu. L'existence de crossing-
over augmente ces combinaisons à l'infini.

Télophases : à cette phase on a formation de spermatocytes II ou ovocytes II.

Deuxième division de méiose


L'interphase et la prophase entre ces deux divisions sont courtes, voire inexistantes car
les chromosomes sont déjà condensés et dupliqués. Il n'y a plus de phase de synthèse
intermédiaire.
 métaphase II : Les chromosomes se placent à l'équation
 anaphase II : Les chromatiques se séparent par scission du centromère.
 Télophase II : division des deux cellules de 1ère division pour donner quatre cellules
filles. Ces quatre cellules vont donner les quatre gamètes mâles ou femelles.

Généralités sur la gamétogenèse ou la méiose


Haploïde de chromosomes, en réalité, l'ADN de chaque chromosome est déjà
dupliqué, depuis la pré prophase, mais les chromatides résultant de cette duplication ne
se sont pas séparés, car dans cette division particulière les centromères ne se clivent
pas. Les auxocytes II vont ensuite se diviser suivant une mitose normale, avec division
des centromères, mais il n'y a pas de phase S préliminaire. Les quatre cellules formées
auront un nombre haploïde de chromosomes, avec un seul chromosome de chaque
paire formé d'une seule chromatide. La figure 2 montre le schéma de la méiose dans
une cellule où le nombre haploïde de chromosomes est égal à 2.
122

VI. ETUDE DES ORGANITES CELLULAIRES

6.1 NOYAU

L‘existence d‘un noyau vrai (ADN génomique), est une caractéristique des cellules
eucaryotes. On peut l‘isolé par ultracentrifugation. C‘est un organite permanent de la vie de la
cellule interphasique qui précède la division cellulaire (mitose ou méiose) par la laquelle
chaque cellule acquiert une identité. En effet, au cours de la division cellulaire, le noyau perd
son individualité (membrane se fragmente), le nucléole disparaît, la chromatine se condense
afin d‘assurer un partage équitable du matériel génétique entre les cellules filles.
Pendant l‘interphase, on a dans le noyau :
 la transcription des ARN qui donneront les protéines permetant la différentiation
cellulaire et les activités physiologiques.
 La préparation de la division par la réplication de la l‘ADN dans les cellules appelées
à se diviser.

Généralités sur le noyau


 Chaque cellule possède un noyau. Il existe des exceptions : 2 noyaux dans les
hépatocytes, plusieurs noyaux dans les ostéoclastes responsables de la résorption des
tissus osseux.
 La forme des noyaux : elle sphérique ou ovoïde en général. La forme est corrélation
avec celle de la cellule, sphérique dans les cellules globulaires, ovoides dans les
cylindriques ou pavimenteuses (cellules épithéliales), elliptique dans les cellules
fusiformes (cellules musculaires), aplatie dans les cellules pavimenteuses (épithélium),
bilobé ou plurilobé dans les polynucléaires sanguins, changements de formes dans les
désordres pathologiques.
 Taille du noyau : elle est en général, proportionnelle à celle de la cellule, 1/3 du
volume cellulaire. Le rapport noyau sur le cytoplasme (N/C) est constant dans les
cellules différenciées. Il est caractéristique du type de cellule. Ce rapport diminue
dans les cellules indifférenciées.
 Situation du noyau dans la cellule : en général le noyau est central, mais sa position
varie en fonction des types cellulaires. Noyau central dans les cellules endocrines qui
123

libèrent leurs produits de sécrétion sur toute la périphérie cellulaire, basal dans les
cellules glandulaires polarisées à l‘excrétion exocrine.

Les constituants du noyau :


Ils sont les témoins de l‘activité du noyau.
Le nucléoplasme est délimité par une enveloppe nucléaire, il la chromatine et un ou deux
nucléoles.
La enveloppe nucléaire : elle appartient au système endomembranaire. Elle possède deux
membranes, une externe en contact du cytoplasme et l‘autre interne en liaison avec le
nucléoplasme. Ces deux membranes sont séparées par un espace claire de 20 à 40 nm de
largeur.
La membrane nucléaire est percée de pores.
 La lamina : réseau protéique qui relie la membrane interne à l‘ADN. La lamina
extraite par des détergents non ioniques a la forme d‘un réseau de filaments à
maille orthogonale de 10 nm de diamètre. Elle formée de 3 types de protéines
dites les lamines A, B, C. A la prophase, de la division cellulaire, la membrane
cellulaire se fragmente, la lamine B reste liée aux fragments membranaires et les
autres se dépolymérisent. A la télophase les lamines sont déphosphorylisées pour
la reconstitution de la membrane nucléaire.
 les pores nucléaires : ils représentent 5 à 30 % de la surface nucléaire soit 3 000 à
6000 Pores dans une cellule de mammifère. Le pore est un complexe discoide de _
volets coniques. Il permet le trafic à double sens dans la cellule. Ce transport est
actif et diversifié : toues les protéines nucléaires (lamines, histones, protéines des
ribosomes, ARN polymérases,, les nucléotides (ATP, GTP), les ARNm, r, t,
trouvés dans le cytoplasme sont venus du noyau.

Coupe transversale de la membrane nucléaire.

La chromatine :
Dans les cellules eucaryotes, le noyau contient l‘ADN associé aux protéines dites histones
pour donner la chromatine. Les histones contiennent beaucoup d‘acides aminés comme
arginine et lysine ayant des charges positives qui les lient solidement à l‘ADN.
124

Des protéines non histones existent et assurent diverses fonctions. Elles sont en petite
quantité.
ADN et histones forment la fibre nucléosomique qui est l‘unité chromatinienne. Le degré
spiralisation de cette unité donne deux aspects de la chromatine :
 Euchromatine : la chromatine dispersée
 Hétérochromatine : la chromatine condensée.

La fibre nucléosomique
Elle est la conséquence répétitive de sous unités globulaires, les nucléosomes reliés par un
lien flexible d‘ADN connecteur. Extrait et condensé, l‘ADN est sous forme de collier de
perles. Les perles nucléosomiques sont Discoïdes.

Le nucléole
Le nucléole est le site de production des ribosomes. Il en résulte de mise en activité dans la
cellule interphasique de un ou plusieurs segments d‘ADN dits organisateurs nucléolaires. Ils
contiennent les gènes contenant l‘ADN des ribosomes.
A l‘interphase, les organisateurs nucléolaires sont situés au niveau d‘une constriction
secondaire subterminale, un, (amphibien), ou plusieurs, (5 chez l‘homme) chromosomes.
Structure du nucléole
Elle comprend trois régions identifiables au TEM.
 un composant fibrillaire claire constitué d‘ADN de l‘organisateur nucléolaire.
 Un composant fibrillaire dense, entourant le premier, est formé de fibres
ribonucléoprotéines (RNP) de 5 nm de diamètre qui correspond aux transcrits
primaires. C‘est la partie active du nucléole. Là, la protéine histone 1 est remplacée
par la nucléoline, protéine qui déroule l‘ADN pour la transcription.
 Un composant granulaire périphérique, qui est la zone de stockage des préribosomes,
particules de 15 nm de diamètre.
Organisation du nucléole
La structure du nucléole est toujours en contact avec la chromatine en motte. La taille dépend
de son activité. Son volume dépend surtout de la composante granulaire périphérique. Le
nucléole est absent ou est très petit dans les cellules quiescentes, très volumineux dans les
cellules qui font la synthèse des protéines.
125

Le suc nucléolaire
Il est comme le cytosol un gel riche en cations, (Ca++, Na+ ; Mg ++). Il contient tout les
enzymes et les précurseurs nécessaires à la synthèse des acides nucléiques et des nucléotides
riches en énergie.

L‘importance du noyau dans la physiologie cellulaire


Le noyau est indispensable à la vie de la cellule et plusieurs expériences l‘ont démontrée à
savoir la transformation bactérienne, la transduction et la conjugaison bactérienne. Exemple,
l‘hématie sans noyau, assure le transport l‘oxygène parce que les réticulocytes ont accumulé
beaucoup d‘ ARN messager ce qui permet la synthèse de l‘hémoglobine avant l‘expulsion du
noyau.

L’activité physiologique du noyau


Le noyau contient de l‘ADN chez les Eucaryotes qui correspond au patrimoine
héréditaire. Il permet son expression et sa répartition conforme au cours des générations.
L‘ADN conditionne toutes les activités de la cellule :
- La synthèse des ARNm, ARNt, ARN r,
- sa réplication
- la synthèse des protéines,
- la régulation de l‘expression génique.
La régulation de l‘expression des gènes se fait par :
- dans le noyau : ADN→ARN→maturation→Cytoplasme.
- Acétylation des histones sur les résidus de lysine, ce qui rend les gènes actif,
- Nucléosomes plus les protéines non histones active les gènes, opposition à la
méthylation des résidus de cytosine des nucléotides entraîne l‘inactivation des
gènes.
Chez les Eucaryotes, la régulation des gènes font intervenir plusieurs facteurs :
- transcription de l‘ADN en ARN,
- la maturation postranscriptionnnelle des ARNm,
- transport de l‘ARNm du noyau vers le cytoplasme par les pores,
- taux et la vitesse de dégradation des ARNm.

6.2 LES MITOCHONDRIES


126

Les mitochondries sont des organites de toutes les cellules aérobies, dont le rôle fondamental
est la mise en réserve sous d'ATP l'énergie d'oxydation enzymatique des molécules nutritives.

Structure et ultra structure des mitochondries

Au microscope optique, on note que les mitochondries ont une dimension qui varie de 1 à 12
, mais fréquemment entre 0,5 et 1.
Leur forme est aussi diverse : globulaire ou filamenteuse. La forme varie avec la position de
la mitochondrie dans la cellule et avec la PH la pression osmotique du milieu. Les
mitochondries sont animées et peuvent se fragmenter. La forme varie avec la position qu'elles
occupent dans la cellule. Dans les entérocytes, les mitochondries sont filamenteuses au pôle
apical et granulaire au pôle basal.
Leur forme dépend de la pression osmotique et le PH du milieu. A PH acide, le chondriome
(ensemble des mitochondries) tend à devenir vésiculaire.
 Au microscope électronique, la structure des mitochondries semble universelle quelle
que soit les cellules dont elle proviennent.
 La mitochondrie est constituée de deux systèmes membranaires : le premier système
est la paroi de la mitochondrie qui comprend deux membranes, l'une externe et l'autre
interne, séparée par la chambre externe ou espace clair.
Le deuxième système comprend l'ensemble des crêtes de la mitochondrie et d'une chambre
interne ou matrice.

La paroi de la mitochondrie : elle est formée par les deux membranes à savoir la
membrane externe et la membrane interne. On peut isoler les deux membranes par
fractionnement des mitochondries.

 A l'aide d'une solution hypotonique ou dans une solution digitonine, on fait éclater la
membrane externe sans effet sur la membrane interne.
 Une centrifugation sépare donc les deux membranes.
La rupture ensuite de la membrane interne peut se faire à l'aide d'ultrason.
La membrane externe : 5 à 7 nm d'épaisseur et sa structure est semblable à l'ensemble des
membranes cellulaires = un feuillet clair entre deux feuillets sombres.
127

La membrane interne a même épaisseur que la membrane externe. Son aspect varie avec les
techniques de cryodécapage. Elle est faite d'unités tripartites.

Les crêtes des mitochondries sont les invaginations de la membrane interne qui donnent les
crêtes.La forme et l'implantation des crêtes sont variables. On a des crêtes courtes, longues,
transversales ou communicantes, bifurquées etc.
La membrane interne des crêtes est composée d'unités tripartites (2000 à 4000 unités par nm2
soit 104 à 105 par mitochondrie) ou d'un double feuillet lipidique où s'enfoncent des protéines
globulaires (modèles en mosaïque de Singer et Nicolson).

Structure des unités tripartites de la membrane interne


Chaque unité est formée :
 tête sphérique de 9 nm de diamètre,
 une tige de 3,5 nm de diamètre et 5 nm de long
 et une base de 4,5 nm d'épaisseur sur 14 nm de diamètre.

La membrane est isolée en unités par les ultrasons. Isolées, elles forment des vésicules. Les
têtes saillent vers le milieu ambiant et non vers le centre de la vésicule. Leur orientation est
l'inverse de celle qu'elles ont dans la mitochondrie.
L'existence des unités tripartites est contestée par certains chercheurs. La technique de
coloration négative, brutale entraîne des artefacts et le cryodécapage découvre une texture
globulaire. Les particules sphériques de 8 à 10 nm sont dans l'épaisseur de la membrane. Le
modèle en mosaïque et le modèle tripartite ne s'opposent pas ; sinon qu'en apparence. En effet
le nombre de particules globulaires est le même que d'unités tripartites. Les particules intra
membranaires seraient la traduction morphologique in vivo des unités triparties.
La chambre interne ou matrice est limitée par la membrane interne et les crêtes. C'est une
matrice finement granuleuse. Sa nature est fonction de l'activité de la mitochondrie. Elle
contient de l'ADN, RNA de mitochondrie, des grains qui sont des cations (Mg++, Ca++).

Constitution chimique des membranes de mitochondries

Les membranes de la mitochondrie sont souples et cette qualité les permet de se


déformer et se mouvoir. Les membranes ont surtout un rôle structural. Les déformations sont,
bien sûr, liées à la composition des molécules. Les membranes sont de nature lipoprotéique,
128

soit 70 % de protéines et 30 % de lipides. L'obtention de ces composants nécessite la lyse de


mitochondrie : membrane externe (solution hypotonique) et la membrane interne (ultrason)
La mitochondrie intervient dans le métabolisme cellulaire, c'est-à-dire dans le
catabolisme et l'anabolisme. Le catabolisme est l'ensemble des réactions de dégradation des
substrats (glucides, lipides et protéines). L'anabolisme c'est l'ensemble des réactions inverses
qui permettent la synthèse des substrats.

Rôles des mitochondries


Le catabolisme est la dégradation des substances nutritives. Il commence par la
phosphorylation oxydative dans le hyaloplasme :
 les glucides subissent la glycolyse pour donner le pyruvate ou l'acide purivique qui va
dans la matrice mitochondriale sous forme d'acétyl coA ;
 les protides donnent des acides aminés qui se transforment en actylcoA ;
 les lipides par lipolyse donnent les acides gras qui rentrent de l'hélice de Lynen et
aboutissent à l‘acétyl CoA.

La phosphorylation des glucides, protides, lipides donne l‘acétyl COA qui entre dans le cycle
de Krebs.
La décarboxylation et la déshydrogénation de l‘acétylcoA (CH3 - C - S – COA) se réalise
dans la chaîne respiratoire pour aboutir à la formation des électrons, des ions H+ et de
l‘énergie sous forme d‘ATP.
La décarboxylation et déshydrogénation se font dans la matrice de la mitochondrie. Le FAD
(Flavine adénine dinucléotide) et le NAD (Nicotinamide adénine dinucléotide) interviennent
dans cette opération.
129

L‘anabolisme ou la synthèse de substances


La mitochondrie synthétise l'ATP à partir de l'énergie libérée au niveau des unités tripartites.
Cela est possible grâce au transfert des électrons et des ions H+ venant du cycle de Krebs à
travers la chaîne respiratoire.
Le complexe de la chaîne respiratoire est formé de quatre éléments :
I. Le complexe NADH -coenzyme Q réductase
II. Le complexe acide succinique -coenzyme Q réductase
III. Le complexe coenzyme Q cytochrome C réductase
IV. Le complexe cytochrome C oxydase.
La mitochondrie synthétise les acides gras. Elle synthétise surtout l'acide stéarique, mais on a
aussi l'acide palmitique, l'acide laurique, l'acide myristique, l'acide oléique et l'acide
arachidonique.

Le rôle de stockage des substances par la mitochondrie


La mitochondrie est un réservoir de protéines, lipides, oligo-éléments (Mg2+, Ca2+,
argent, Fer), Colorants, ferments, Ferritine

La mitochondrie réalise des associations fonctionnelles :


Dans la mitochondrie, le groupement de certains organites suggère l'existence d'une
coopération fonctionnelle. Dans le cas de la mitochondrie elle fournit l'énergie nécessaire à la
réalisation de certain travail cellulaire, en particulier, la contraction musculaire, les
mouvements des flagellés, l'adsorption.
Exemples :
- association mitochondrie - membrane cytoplasmique
. Échanges ioniques
. Adsorption des substances
- association myofibrille - mitochondrie
Muscles squelettiques
- association mitochondrie – flagelle, chez le spermatozoïde rend possible sa mobilité.

La Biogenèse des mitochondries

Trois principales hypothèses seraient émises pour la biogenèse des mitochondries


130

 La formation de novo
 la différenciation à partir de membranes préexistantes
 la division de mitochondries existantes
Les deux premières hypothèses, n'ont pas pu être démontrées, mais des expériences réalisées
sur une souche de champignon sont en faveur de la troisième hypothèse.
La souche Neurospora crasa est cultivée en présence de la choline radioactive.
- La choline est incorporée dans les lécithines des phospholipides membranaires.
- Les souches sont ensuite lavées et remises dans une culture ou la choline est non
radioactive
- la distribution des grains d‘argent qui témoigne le marquage radioactif pourrait se
faire de trois façons :
Prenons une mitochondrie contenant quatre grains radioactifs :
La distribution de ces grains au cours de la biogenèse des mitochondries permet l'émission de
trois hypothèses.
* Si les mitochondries se forment de Novo, la moyenne des grains de la population des
mitochondries marquée sera fixée.
* Si les mitochondries se forment à partir des membranes normalement marquées, cela
va augmenter le nombre total de grains
* Si les mitochondries se forment par division la moyenne des grains va baissée;

Le résultat de l'expérience a montré que la troisième hypothèse est la meilleure, car la


moyenne du nombre de grains dans la population a baissé.

Modifications pathologiques des mitochondries


Ces modifications peuvent concerner : la forme, la taille, les crêtes ou les différents
compartiments de la mitochondrie :
- La mitochondrie ovale peut être bifurquée
- Gigantesque (taille) qui s'associe à l'augmentation du nombre des crêtes dans
certaines maladies telles que l‘hépatite virale, l‘alcoolisme, la myopathie...
La mitochondrie géante est due à la fusion de plusieurs mitochondries ou le gonflement
simple de la mitochondrie.
Les petites mitochondries, forme de dégénérescence qui atteint une petite fraction seulement.
131

Destruction des mitochondries : les vieilles mitochondries sont détruites. Elles perdent les
crêtes, la membrane et matrice qui se répandent dans le cytoplasme. Elles peuvent êtres
détruites par phagocytose dans les vacuoles

6.3 LES LYSOSOMES


Le lysosome englobe les structures limitées par une membrane et contenant les hydrolases.
On distingue :
 Les lysosomes primaires : organites néoformés qui ne sont pas encore impliqués dans
les phénomènes de la dégradation.
 Les lysosomes secondaires: vacuoles hétérophagiques ou autophagiques constitués
par fusion d'un hétérophagosome ou d'un autophagosome avec un ou plusieurs
lysosomes primaires.
Structure et ultra structure des lysosomes
Formes: vésicules vacuolaires de 0,15 1,5 m

Un lysosome

Constituants chimiques des lysosomes :


 Un homogénat cellulaire est réalisé à 0°c dans une solution tampon.
 Centrifugation simple à 2000 G pendant 15 secondes, donne un surnageant A. Celui-
ci est centrifugé à 15 000 G pendant 30 secondes qui donne le surnageant B. Le culot
de ce dernier subit une centrifugation en gradient sur du chlorure de césium ou
saccharose pendant 3 H à 100 000 G donne les mitochondries et les lysosomes.
Si on récupère les lysosomes et fait l'analyse chimique on constate qu'ils sont formés :
 lipides
 protéines ou enzymes (40 espèces). Ces enzymes sont des hydrolases qui dégradent les
substances en présence d'eau. Ces enzymes sont : Protéinases, glucosidases, DNases,
RNases, Phosphatases, etc.
Pourquoi la membrane des lysosomes n'est-elle pas dégradée par les hydrolases? Deux
hypothèses sont possibles bien que des preuves expérimentales soient discutables :
* dans lysosomes les enzymes peuvent être inactifs
* la face interne des lysosomes est formée d'une couche de glycoprotéines qui est
résistante. Cette membrane peut être détruite par des facteurs divers : chimiques (oxygène
132

hyperbare, endotoxine), physiques (particules de silices, étain, zinc), des microbes (virus).
Cette destruction entraîne des maladies telles que les Pneumoconioses dues à la silice
(mineur).
Les streptococcies (Streptocoques) Lyse la membrane des lysosomes et libère des enzymes.
Les Thésaurismoses génétiques
Les maladies génétiques dues à l‘absence d‘enzymes qui dégradent des substances données.
Ainsi on a accumulation de ces substances.

Rôles des lysosomes dans la cellule

Rôle nutritif :
Digestion à cause de ses enzymes
Dégradation (rôle nutrition)
Rôle de défense :
 Phagocytose des corps étrangers qui pénètrent dans la cellule

 Digestion des particules est la première activité des lysosomes. Les déchets sont
englobés dans des vacuoles où ils sont digérés et rejetés hors de la cellule.
la cellule par autophagie, dégrade certains de ses constituants pour récupérer des
particules qui sont réutilisées: dégradation de vieilles mitochondries, REG.

 Phagocytose des corps étrangers en produit de sécrétion de certaines cellules


 Bactéries, virus sont dégradés par les globules blancs, les macrophages grâce aux
lysosomes qu'ils possèdent.
 les cellules endocrines sécrètent des hormones selon les besoins de la cellule. S'il y a
excès, ces hormones sont dégradées par lysosome, c‘est la crénophagie

Schéma illustrant : l‘origine des lysosomes, l‘hétérolysosome ou vacuole


hétérophagique, et la vacuole autophagique ou autolysosome.

Physiopathologie des lysosomes


133

Fragilisation de la membrane
- inflammation locale : ex : la silicose qui est une maladie des mineurs
C‘est quand un métal rentre dans la plèvre des poumons.
- les lysosomes vont essayer de la phagocyter mais le métal qui est sous forme de
cristaux de silice déchire les membranes des lysosomes et provoquer une maladie grave, les
pneumoconioses (silice chez les mineurs) ; Streptococcie lyse de la membrane des lysosomes.

Goutte : chez les gens richement nourris, on a formation des urates sodiques qui donnent des
douleurs au niveau des articulations. Ces douleurs sont dues à la libération des enzymes des
lysosomes qui veulent dégrader les déchets.

Les substances telles que : vitamines A, K; D, E, sont indispensables à l'organisme mais


peuvent donner des maladies dans certaines conditions :
. Hypervitaminose A = maladie par excès de vitamine A fragilisation des os les os se rongent.
. Hormones stéroïdes donnent la maladie des sportifs. Leur prise pour renforcer les
muscles entraîne leur rupture.

6.4 LE RETICULUM ENDOPLASMIQUE


Le réticulum endoplasmique est un système de saccules ou de canalicules limités par des
membranes protéiques. Il y a deux compartiments qui communiquent l'un avec l'autre mais
différents selon leur nature et leur fonction.
Ces deux compartiments sont : Réticulum endoplasmique granuleux ou REG et réticulum
Endoplasmique lisse ou REL.
Leurs formes sont différentes (cavités délimitées) et on a des ribosomes sur REG et absents
sur REL.

Structure du réticulum endoplasmique granuleux


- Fines lamelles formées de membranes unies sur leur bord et limitant une cavité
aplatie, saccule.
- La disposition et nombre des saccules varient avec la cellule et son activité
Ex : les cellules glandulaires des acini des pancréas : saccules sont basales
- Dans les hépatocytes : les saccules sont concentriques dans leur disposition.

- Dans les plasmocytes ou les saccules occupent tout le cytoplasme.


134

Structure tubulaire du réticulum endoplasmique lisse


REL est formé d'un labyrinthe de fins canalicules inter connectés qui s‘inflitrent dans le
cytoplasme. Absence de ribosome sur la face externe de ses membranes. REL a des contacts
avec les mitochondries, les dépôts de glycogènes et les peroxyde.
REG est une organisation en saccules et Ribosomes, REL est une organisation tubules
anastomosés, absence ribosome.

Constitution chimique des membranes du RE


Isolement à ultracentrifugation différentielle, permet d'obtenir le RE sous forme de vésicules
= les microsomes recouverte ou non de ribosomes.

Analyse biochimique après l'action de ribonucléases qui éliminent les ribonucléoprotéides


donne la composition du réticulum endoplasmique.
- protéines de structures et lipides : 30 à 50 %
- enzymes (synthèse des protéines, métabolisme lipidique, aux phénomènes
détoxication.
Le REL et REG sont inters communicants; bien qu'il soit difficile de séparer ces systèmes des
membranes, on constate qu'ils diffèrent sur plan composition chimique.
La composition de lipides est différente entre REG et REL. Elle est plus élevée dans REL.
- La glucose - 6 phosphatase est surtout localisée dans le REG.
- La 5' nucléotide phosphate est surtout localisée dans le REL.
La structure membranaire du RE est au modèle Singer et Nicolson.
La glucose 6 phosphatase et la nucléoside phosphatase sont localisées dans la matrice de la
membrane mais le cytochrome P450 est trans-membranaire. La cytochrome P450 réductase et
la cytochrome B5 réductase sont situées sur la face du hyaloplasme. Les membranes du RE
sont asymétriques : les glucides des glycoprotéines et les glycolipides rentrent en rapport avec
la face luminale.

a. Relation entre RE et ribosomes


Les ribosomes sont des particules compactes constituées de ribonucléoprotéines, associées ou
non à la face externe de la membrane du réticulum endoplasmique. Ces ribosomes assurent la
synthèse des protéines par assemblage des acides aminés selon un ordre établi par l'ARNm.
135

b. Propriétés des ribosomes


Les ribosomes sont formés de deux sous unités inégales. Le coefficient de sédimentation des
ribosomes est caractéristique des cellules. Les ribosomes des procaryotes sont de 70 S ou
unités Svedberg ; soit 50 S pour la grande sous unité et 30 S pour la petite sous unité. Les
ribosomes des eucaryotes = 80 S soit 60 S la grande sous unité et 40 S la petite sous unité.

Dimensions : Eucaryotes = ribosome mesure 29 nm de long et 22 nm de large


Procaryote = ribosome 29 nm sur 21 nm.

c. Composition chimique des ribosomes


Ils sont formés acides ribonucléiques et protéines. La grande sous unité est formée de rRNA
28 S et rRNA 54. La petite sous unité est formée de rRNA 18 S. Les protéines des ribosomes
sont les suivantes :
 La petite sous unité des ribosomes possède 21 protéines de poids moléculaires
variant entre 30 et 40 000 daltons chacune. Ces protéines occupent la surface du
ribosome. ces protéines reconnaissent et fixent l'ARNm.
 La grande sous unité possède 33 protéines. Ces protéines interviennent dans la
translocation en présence du GTP (déplacement de ARNm et libération du tRNA),
dans la fixation du facteur d'élongation (EF) et dans la formation de la liaison
peptidique.
les ribosomes ont un rôle fondamental qui est la protéogenèse, c'est-à-dire la synthèse des
protéines. Nous avons déjà étudié la synthèse des protéines. Il faut vous référer à ce chapitre.

Fonctions réticulum endoplasmique

Le réticulum endoplasmique assure de nombreuses fonctions indispensables au bon


fonctionnement de la cellule.
Fonction de transport : Le RE transporte les électrolytes, les électrons grâce à un système
extra mitochondrie ou cytochrome P450 et cytochrome B5), des substances élaborées dans
toute la cellule, depuis l'espace péri nucléaire jusqu'au milieu extracellulaire.
Fonction de synthèse
- Synthèse de protéines déjà vue (REG)
136

- Le REL est responsable de la synthèse des lipides (stéroïdes ou hormones dérivées


du cholestérol), les phospholipides et des triglycérides.
Synthèse des glycoprotéines
Dans la membrane RE des glycocyl transférases intrinsèques, situées sur la face luminale du
REG, associent des sucres à la chaîne peptidique. L'ordre de la séquence des glucides est
donné par la glycosyl transférase.
Les principaux sucres associés au REG sont : - le mannose hescasamine, le N-
acétylgalactosamine, le N acétylglucosamine.
Synthèse des membranes
Les protéines et les phospholipides sont assemblés dans REG puis transportés pour constituer
le REL. La qualité des protéines disponibles dans REG, détermine la quantité de nouvelles
membranes synthétisées.
La synthèse des membranes du REL peut se faire sur place sans qu'il ait eu un transfert (ce
concept repose sur l'étude des lésions provoquées par certaines substances toxiques pour la
cellule).
L'administration phénobarbital stimule la formation du REL. Les membranes sont
synthétisées sur REG qui perd ses ribosomes dès que la synthèse est achevée.
Le blocage de la synthèse protéique par l'actimonycine ou la puromycine d'hépatocytes
soumis à un traitement par le phénobarbital, inhibe la synthèse du REL.
Synthèse protéines se fait sur le REG et sont transportées sur le REL.

Fonctions de stockage et détoxication


RE stocke des substances d'origine extracellulaire ou intracellulaire.
Ces substances peuvent être des protéines extracellulaires ou lipoprotéines intracellulaires.
Ex: les plasmocytes élaborent des anticorps grâce à REG Stockage dans RE.
- La membrane RE (du foie et du rein principalement) transforment des molécules
toxiques en molécules atoxiques avant leur élimination par l'organisme. Cette détoxication
transforme par hydroxylation par exemple les toxiques liposolubles en composés
hydrosolubles qui s'éliminent par le rein.
Cythochrome P450 provoque l'hydroxylation du phénobarbital (barbiturique) entraîne son
élimination.

6.5 L'APPAREIL DE GOLGI


L'appareil de Golgi, organite cellulaire découvert en 1898 par Golgi.
137

Les caractéristiques de l'appareil de Golgi au microscope optique


- Forme : elle est très variable et cela en fonction de la cellule et du cycle cellulaire :
- réseau dense
- plaque irrégulière
- de sphères unies les unes aux autres
- tantôt comme un anneau
Sa structure serait liée à l'organisation de la cellule.

Taille : elle varie beaucoup aussi ; et est très importante dans les cellules glandulaires
et les cellules nerveuses et petites dans les cellules musculaires. La taille de l'appareil de
Golgi varie avec le cycle cellulaire : très développée dans l'activité et petite dans les cellules
en repos.

La position de l'appareil de Golgi : elle est relativement fixe pour chaque type de
cellules.
- cellule d'origine ectodermique : l'AG est polarisé, placé entre le noyau et la surface
de l'épithélium.
- cellule exocrine : polarisation de l'AG placé entre le noyau et le pôle apical ou
excréteur.
- cellules endocrine : la disposition est variable

Appareil de Golgi vu au microscope électronique


Description de l'appareil Golgi : c'est un organite dont les unités élémentaires sont les citernes
fênétrées, empilées, carrefour de la circulation des cytomembranes, qui joue un rôle essentiel
dans le transfert et l'emballage des protéines élaborées par le réticulum endoplasmique, dans
la synthèse des glycoprotéines et les muccopolysaccharides.

Ultra structures de l'Appareil de Golgi


Il est formé de deux niveaux d'organisation :
 les citernes
138

 le dictyosome
 La citerne, unité de base du dictyosome est un compartiment aplati et fenêtré ; elle
est limitée par des membranes lisses. Son diamètre varie entre 0,5 à 1 m.
 le dictyosome est système lamellaire constitué par l'empilement de plusieurs
citernes ou saccules. Le nombre de citernes varie entre 5 et 8 et peut atteindre ou
dépasser 30.
Il existe un espace de 10 à 15 nm entre deux citernes voisines. L'Appareil Golgi est dépourvu
de ribosome, glycogène de même que le hyaloplasme qui entoure chaque dictyosome.
Chaque dictyosome possède deux faces entre lesquelles se placent les citernes
empilées :
- face cis (convexe) en rapport avec le réticulum endoplasmique et les vésicules de
transition.
- une face trans (concave) en rapport avec les vésicules ou vacuoles de sécrétion

Citerne de l'Appareil de Golgi

Composition de l'Appareil de Golgi


La localisation des composants est faite par la coloration cytochimique :
- polysaccharides dans les saccules
- Thiamine phyrophosphatase (TPase), les nucléotides diphosphatase (Dnase),
localiséees dans deux premières citernes de la face cis.
- Phosphatases acide dans la citerne de la face trans.
- Nucléotide adénine dinucléotide phosphatase (NADPase) dans les citernes
intermédiaires
- La 5' nucléotide adénylate cyclase dans les faces cis et trans et les bords dilatés des
citernes.
Fonctionnement des dictyosomes
Les recherches histochimiques et biochimiques ont montré une spécialisation de chacun des
constituants de l'appareil de Golgi. Elles ont montré qu'il existe une différence entre les
citernes trans et cis et démontrent que chaque citerne est une mosaïque de territoires
hétérogènes.
139

Ex : - centre de citernes est riche en galactosyl-transférase : les membranes du centre


sont du type Golgien
- Bords dilatés sont riches en marqueurs du réticulum endoplasmique (glucose,
phosphate et NADPH cytochrome oxydase) ; les membranes sont du type réticulum
endoplasmique.

Ces recherches ont démenti la conception classique du fonctionnement de l'Appareil


de Golgi qui pensait que la totalité des citernes était formée à partir du réticulum
endoplasmique ; flux membranaire de la face cis à la face trans.

On admettait également que l'épaisseur des membranes des citernes du dictyosome


augmentait progressivement de la face cis à la face trans., fait qu'il impliquait que les
membranes du réticulum endoplasmique se transformaient en membranes plasmiques. Ce
concept reposait sur une généralisation précoce d'images observées dans les cellules d'un
champignon. Des recherches récentes réfutent la conception du flux membranaire à travers
l'appareil de Golgi de la face cis à la face trans. Cette hypothèse du flux membranaire, dit que
chaque citerne est immature quand elle pénètre dans le dictyosome. Cependant la biochimie
montre l'hétérogénéité des membranes de Golgi : entre citernes voisines, mais aussi dans la
membrane d'une même citerne.

La nouvelle conception (Faquar et Palade) :


Les vésicules de transition formées à partir de la face lisse du RE transportent des produits
élaborés par REG qui vont fusionner avec les citernes de l'Appareil Golgi. Les protéines
sécrétées se déplacent d'un bord dilaté de la citerne à l'autre grâce à des vacuoles de
concentration. La concentration des protéines augmente jusqu'à la face trans.
Fonctionnement d'un dictyosome :(sécrétion, recyclage des membranes)
 Les vésicules font la navette entre REG et Appareil Golgi, elles transportent les
produits de sécrétion et font le retour à vide.
 Les grains de sécrétion gagnent la membrane et déversent leur produit de sécrétion par
exocytose.

Fonctions de l'appareil de Golgi


Il a des rôles multiples tels que :
 Transport et concentration des protéines excrétées
140

 Formation de nouvelles membranes


 Synthèse de polysaccharides, glycoprotéines
 Rôle de catabolisme cellulaire.
 Rôle de transfert et concentration des protéines
Les protéines synthétisées dans REG, vont dans les dictyosomes puis les grains de sécrétion.
Ex : Les cellules pancréatiques exocrine
Etude de la migration des protéines synthétisées : la leucine est marquée au ³H dans la cellule
de pancréas. La leucine est 1aa qui est utilisé dans la synthèse des protéines enzymatiques.
Après l'injection intraveineuse de la leucine marquée, on note : sa présence dans REG 5', dans
Appareil Golgi 20' et dans 60' elle est détectée dans les grains de sécrétion qui sont situés au
pôle apical de la cellule.
Interprétation de cette migration : la synthèse des enzymes pancréatiques se fait dans le REG.
Les protéines sont transférées dans l'Appareil Golgi où elles sont concentrées dans leurs bords
dilatés, sans dépense d'énergie. L'appareil de Golgi les transforme en grains de sécrétion en
leur fournissant ses propres membranes. Ces membranes sont dites compétentes ou aptes à
l'exocytose puisqu'elles fusionnent avec la membrane plasmique et s'y incorporent. Il n'existe
pas de produit de sécrétion qui subit l'exocytose sans passer par l'appareil de Golgi.
La progression des grains de sécrétion vers cellulaire dépend du cytosquelette (actine,
microtubule) donc tout ce qui inhibe le cytosquelette, inhibe l'exocytose. Le Ca++ stimule la
décharge des grains de sécrétion. Cette progression dépendant de l'énergie fournie par la
cellule (ATP) et les inhibiteurs de la phosphorylation oxydative (dinitrotoluène, actinomycine
A) inhibent la progression.

Appareil de Golgi et membrane plasmique

Les membranes qui enveloppent les sécrétions proviennent des bords dilatés des saccules de
golgi. Ces membranes sont semblables à la membrane plasmique car les bords dilatés ont une
organisation asymétrique. C'est en fait la place luminale qui par exocytose constitue ces
membranes, or celle-ci est formée de glycolipides et glycoprotéines.
Nous pouvons noter également l'absence dans ces membranes les enzymes des citernes de
Golgi : phosphatase acide, sulfo et glycosyl -transférase.
Donc les bords dilatés des citernes Golgi qui donnent l'emballage des grains de sécrétion sont
une sous-catégorie de la membrane de Golgi. Ces membranes transfèrent par leur composition
141

protéique et enzymatique. L'exocytose de grains de sécrétion (de zymogène) apporte des


aux membranes de surface. Après l'exocytose, les fragments de membranes des grains de
sécrétion sont récupérés par l'endocytose et fusionnent avec les bords dilatés des saccules de
Golgi ou avec les lysosomes avant de fusionner avec les citernes de Golgi.
Ces mouvements de membranes, qui impliquent un renouvellement constant de la membrane
plasmique et une réutilisation des éléments membranaires, sont décrits sous le nom de flux
principal.

Les glycosylations
La glycosylation est la fixation de chaînes glucidiques latérales sur une molécule protéique.
Mécanisme de la glycosylation démarre dans le REG et continue au cours du transfert vers
l'appareil de Golgi, dans lequel elle se termine.
Les glycoprotéines restent reliées à l'Appareil Golgi pendant l'opération. Cela est dû au fait
que les enzymes de transfert sont situés là selon une séquence précise. La galactosyl
transférase, fucosul et sialyl-transférase sont dans la face luminale et disposés selon un ordre
de séquence d'accrochage des sucres : (le fucose est pré-terminal et l'acide sialique est
terminal).
Comme destination des glycoprotéines, on a :
 Les glycoprotéines intracellulaires, exemple celles des enzymes des lysosomes
 Les glycoprotéines extracellulaires qui compensent les glycoprotéines de surface et les
glycoprotéines excrétées.

Synthèse des glycoprotéines du cell-coat


Synthèse de la fraction protéique : synthèse a lieu dans les polysomes, on obtient la partie
protéique. L'ajout des sucres se fait en différents points de la cellule.
Glycosylation : l'ajout de sucre a lieu dans le RE et l'Appareil de Golgi.
 RE : le premier sucre = N acétyl-galactosamine est introduit dans le réticulum
endoplasmique puis associé à la molécule protéique par des transférases spécifiques.
Cela se fait quand la protéine est soit encore fixée sur poly-ribosomes soit
immédiatement quand elle est libérée dans la cavité du REG. D'autres résidus sont
encore ajoutés comme la mannose hexosamine qui est accepté dans le REG ou REL.
 Appareil de Golgi : la synthèse de la molécule de glycoprotéine est achevée dans
l'appareil de Golgi par l'addition des résidus les plus périphériques comme le
142

galactose, le fucose, le mannose et l'acide sialique. Le galactose, fucose, le mannose,


tritiés sont incorporés dans l'appareil Golgi 5 min après injection intra-péritonéale : 2 h
à3h à la surface de la cellule.

La sulfuration : fixation de radicaux sulfates sur les protéines ou les protéoglycanes.


Les sulfo- transférases sont les enzymes qui les fixent. Ces enzymes sont dans les membranes
de l‘appareil de golgi. Ex : les chondrocytes ou cellules du cartilage élaborent des
protéoglycanes sulfatés, des glycoprotéines à chondroïtine sulfate ou dermatane sulfate ou
substance fondamentale du cartilage.

Formation des lysosomes primaires


Les lysosomes possèdent des hydrolases qui sont synthétisées dans REG et gagnent la face
Trans (concavité de la face) de l'appareil Golgi sous une forme immature. Elles deviennent
matures dans la face trans et dans les lysosomes primaires. On ignore actuellement où se fait
le tri entre les enzymes des lysosomes et les protéines sécrétées.

Hypothèse de Novikoff : Les lysosomes primaires se formeraient dans une zone bien
localisée du système (dénommée GERL). Les hydrolases se seraient transportées du REG
dans une citerne dépendant du REL situé sur la face trans. EN somme la zone spécialisée
serait une zone spécialisée du REL et non pas la face Trans. Cette zone par bourgeonnement
donne naissance aux lysosomes primaires.
Arguments opposés à la notion de zone spécialisée : on admet que les produits de sécrétions et
les enzymes seraient contenus dans la même citerne. De plus, si les enzymes des lysosomes
sont marquées par des isotopes radioactifs le marquage de toutes les citernes golgiennes.

L'activation des protéines enzymatiques dans l'appareil de Golgi


Découverte de la transformation de pro-protéine en protéines par Steinert. Cela s'est fait après
la découverte de la pro-insuline.
Si on bloque le transport de la pro-insuline du REG vers l‘appareil de Golgi par des
inhibiteurs de la synthèse de l'ATP (actinomycine) la pro-insuline n'est plus transformée en
insuline.
Mécanisme : Donc cette transformation se fait dans l'appareil Golgi. In vitro la conversion de
la pro-insuline se fait sous l'action d'enzymes protéolytiques: une endopeptidase (pancréatique
cationique trypsine) et de la carboxypeptidase B.
143

Généralisation : La plupart des protéines sont sécrétées sous une forme inactive : pro-protéine.
Ces pro-protéines sont converties en protéines sécrétoires dans l'appareil de Golgi sous
l'influence des protéases golgiennes.

6.6 Les Péroxysomes


Définition : Ce sont des organites limités par une cytomembrane, d'un diamètre de 0,15 à 1,5
m. Ces organites sont caractérisés par une activité de la peroxydase.

Les propriétés morphologiques


 Le péroxysome qui ne possède pas de nucléoïde ou de plaque marginale est
difficilement identifiable sur le plan morphologique.
 Son identification formelle se fait dans ces cas par la mise en évidence de son activité
péroxydasique grâce (à la diaminobenzidine).
Les éléments de structure qui sont constants sont la membrane et la matrice :
- La membrane délimite le péroxysome. Elle est en continuité avec celle du
réticulum endoplasmique lisse grâce à des tubules sinueux.
- La matrice homogène ou finement granuleuse est un peu opaque au
rayonnement électronique. Elle contient parfois des filaments ramifiés de 4 à
4,5 nm

Le nucléotide : Le centre des péroxysomes de nombreuses espèces est occupé par une
structure dense appelée le nucléotide. Il est constitué de plusieurs tubules qui sont soit unis
étroitement en formation dense ou disposés autour d'un espace constituant la paroi d'un tubule
secondaire.

Le nucleoïde
Structure des cristalloïdes des péroxysomes des cellules hépatiques de rat. Ils sont constitués
de faisceaux de cylindres parallèles.

La plaque marginale
Définition : la plaque marginale est une structure plate, épaisse, linéaire disposée à la
périphérie du péroxysome. Elle est séparée de la face interne de la membrane par un espace
étroit pur dense au rayonnement électronique.
144

La plaque existe dans les péroxysomes de foie et rein de nombreux primates et dans d'autres
familles animales. Elle n'est pas constante. La plaque marginale est très dense aux è, elle est
homogène et légèrement plus épaisse que la membrane du péroxysome (8,5 nm).

Fonctions du péroxysome
Les enzymes du péroxysome sont constitués de :
 La catalase qui transforme le péroxyde d'hydrogène en molécule d'eau. Le mécanisme
fait intervenir un donneur de H2 ou une 2e molécule de peroxyde d'H2

H2 O2 + BH2 ------------------------------- 2H20 + B


Substrat catalase Substrat
réduit oxydé

ou

H2O2 + H2O2 + catalase ------------------------ ?2 H20 + O2 + catalase

ou

2 H202 ---------------------------? 2 H20 + O2

catalase

Ces réactions sont favorisées par la quantité de catalase, de BH2, H202

 La L B Hydroxy-oxydase qui catalyse une réaction d'oxydo réduction

H
2 R - C - COOH + O2 ----------------------2 R - C - COOH + 2 H20
OH O

 La D amino-oxydase qui agit sur les D amino-acides spécifiquement dont la


signification est inconnue comme ces acides aminés n‘existent pas chez les primates.
145

 Une uricase ou urate-oxydase localisée dans le nucléoide qui catalyse la dégradation


de l'acide urique produit dans le catabolisme des purines.

uricase
acide urique---------------------------Allantoïne + CO2 + H20

Cette réaction se fait chez tous les mammifères sauf chez les primates. Les enzymes, catalase,
uricase proviennent du hyaloplasme.

- Les nucléases dégradent les nucléotides en nucléosides et en base purines et


pyrimidiques. Ces bases sont soit réutilisées par les enzymes des peroxysomes. La
dégradation s'arrête à l'acide urique chez l'homme par absence de l'uricase mais elle va jusqu'à
l'urée chez les poissons et les amphibiens.
- Il régule le catabolisme des glucides en oxydant le NADH2 en NAD grâce à un
transfert d'è sur des accepteurs. En maintenant le taux de NAD qui contrôle la dégradation des
glucides en acide pyruvique, les peroxysomes règlent le catabolisme du glucose.
- Les peroxysomes, comme les mitochondries participent à la  oxydation des acides
gras. Ils produisent des radicaux acétyl (CH3 CO) qui associé au Coenzyme A donne
l‘Acétyl coensyme A. Ce coenzyme A dans la mitochondrie emprunte plusieurs voies
métaboliques.

Biosynthèse
Les peroxysomes se forment par bourgeonnement du REL. Sa membrane est synthétisée par
REG qui ordonne aussi les protéines et les lipides.
146

6.7 LE HYALOPLASME ET LE CYTOSQUELETTE

Le hyaloplasme
C'est un milieu hyalin et homogène où baignent les organites cellulaires. C'est un milieu
aqueux où on a toutes les substances du métabolisme (glucide, lipide, protides, ARNm, ARNt,
ribosome, ions, etc.). Il correspond au cytosol, dernière phase obtenue après les
ultracentrifugations différentielles.

Structure et ultra-structure du hyaloplasme


Le hyaloplasme est constitué de granulés qui sont des ribosomes (150 de diamètre), Rosettes
de glycogène, cristaux de protéines, des lipides.

- Microfilamentsµ : on a deux sortes de microfilaments, l‘actine 50 µ, myosine 100 µ).

- Microtubules de 250

Ces deux sortes de filaments constituent le cytosquelette de la cellule.

Propriétés physico chimique du hyaloplasme


Son PH = 6,8 doit resté constant pour la vie de la cellule. Le hyaloplasme est un colloïde
formé de deux phases : une phase dispersée formée de macromolécules et une phase de
dispersion formée d'eau et de substances solubles.
le hyaloplasme est formé de 80 % d'eau et de 20 % de tout ce qui est dans la cellule : protide,
lipide, glucide et ions etc.

Rôle physiologique du hyaloplasme


Le hyaloplasme est le carrefour des voies métaboliques. Le glycogène, les lipides, les
triglycérides sont synthétisés dans le hyaloplasme. Par contre la synthèse des acides
nucléiques, la dégradation des acides gras sont faits dans des compartiments isolés du
hyaloplasme par des cytomembranes.
Dans le hyaloplasme, on a les dégradations des glucides pour fournir l'énergie nécessaire au
fonctionnement de la cellule.
Ex : glycolyse pyruvate qui par dégradation donne l'énergie + CO2 + eau.
147

Mouvement cellulaire
On a deux sortes de mouvement dans la cellule. Toutes les cellules ont le pouvoir de se
déplacer par rapport à leur milieu.
- déplacement par rapport au milieu :
. Amiboïde
. Flagellaire
. Ciliaire
- Mouvement intracellulaire : c'est la migration des organites = mouvement lors de la
mitose, contractions (vacuole pulsatile).

Le cytosquelette
Le cytosquelette comprend des filaments communs à toutes les cellules (les filaments d'actine,
micro filaments de myosine) et des filaments intermédiaires spécifiques de certaines cellules:
micro filaments de vimentine, de desmine et de cytokératine.

Les micro filaments d'actine : l'actine existe sous deux formes :


 une forme globulaire = actine G
 une forme fibrillaire ou actine F
L'actine G est une protéine de PM de 42 000 datons caractérisée par un acide aminé rare le 3
méthyl-histidine. Quand la concentration en Mg++ et ATP augmente, la forme G se
polymérise pour donner des filaments = forme F. Ces filaments sont en double hélice de 7 nm
de diamètre et 72 nm de pas.
L'actine F existe dans toutes les cellules non musculaires (réseau sous-membranaire, axe des
microvillosités), en association avec d'autres molécules comme la spectrine, l'actinine, la
vinculine. L'actine F participe à l'organisation des myofibrilles des cellules musculaires
squelettiques ou des myocytes cardiaques.

Les rôles de l'actine


 Formation du cytosquelette
La régulation de la trame d'actine : la profiline + l'actine 6 donne un complexe donne la
profilactine qui empêche la formation de la forme F. Cette profilactine est dissociée par le
Mg++ et l'ATP.
L'ATP = Actin Destabilizing Protein) dipolymérise l'actine F en actine G
148

 La gélification : les facteurs de gélification, l‘ABP (acting binding protein) et la


filamine, modifient les propriétés visco-élastique du cytoplasme en induisant par
couplage avec les faisceaux d'actine, la formation d'un réseau rigide. Cette sorte de
squelette confère au cytoplasme la consistance d'un gel.
 Rôle dans les mouvements cellulaires
L'actine F participe à la contraction cellulaire en présence de deux cofacteurs, la
Tropomyosine et la Troponine et des filaments de myosine. La tropomyosine = protéine
fibreuse de 2 nm de diamètre. Elle est placée dans la gouttière de la molécule d'actine. La
Troponine, protéine globulaire située tous les 36 à 40 nm, accolée à une extrémité de la
tropomyosine. Elle possède un site récepteur du Ca++. Les filaments de myosine, 4 - 18 nm
d'épaisseur, sont formés par des molécules de myosine ayant 4 chaînes polypeptidiques (2
longues et 2 courtes).

La myosine
La myosine peut prendre plusieurs états à savoir les notées A, B et sous l‘action d‘enzymes
donner la mérmyosine légère, la méromyosine lourde et les sous fractions S1 et S2.

Propriétés des filaments de myosine


Le segment S1 possède deux propriétés :
- il est le lieu d'un site de fixation à l'actine,
- il acquiert une propriété ATPasique en présence de Ca++.
Organisation d'un filament de myosine
149

Elle comprend :
- la méromyosine légère qui est le corps du filament et
- la méromyosine lourde qui représente des ponts tournés vers l'extérieur
Ces méromyosines lourdes sont disposées en une hélice dont le pas est de 42,9 nm et les
unités S1 sont séparées les unes des autres de 14,3 nm..
La longueur des filaments varie avec le type de cellule :
- filaments courts dans les cellules nm musculaires
- filaments longs, 1,5 m dans les cellules musculaires
Mécanisme de contraction: les mouvements de contraction ou de relaxation ne modifient pas
la longueur des filaments. On a un glissement des filaments d'actine par rapport aux filaments
de myosine. Le segment S1 de la méromyosine lourde se fixe sur le site récepteur de l'actine
pour former un complexe d'actomyosine. Cette combinaison nécessite qu‘une molécule
d'ATP qui se fixe sur la myosine et que les sites d'attachement de l'actine, soit démasqués par
le Ca++. Le Ca++ se fixe sur la troponine et déplace la tropomyosine qui cache le site récepteur.
Le pivotement de la tête de myosine entraîne le glissement de l'actine. Ce mouvement
hydrolyse de l'ATP fixé sur le site catalytique de la myosine.
Le segment S1 de la myosine ne se déplace de l'actine que si une nouvelle molécule d'ATP
s'y fixe.
La relaxation se produit lorsque le Ca++ abandonne la troponine : la tropomyosine se déplace
et marque à nouveau le site d'attachement de l'actine sur la myosine

Les filaments intermédiaires


Ce sont des filaments de 7 à 11 nm de longueur. Selon leur structure biochimique on
distingue:
- homopolymères qui sont les protéines telles que la vimentine, la desmine, la GFA
(Gléal Fibrillary Acidic Protein)
150

- hétéropolymères dont la cytokératine et les neurofilaments.


Ces différents filaments caractérisent des structures spécifiques : ainsi la vimentine se trouve
dans les bibroblastes, fibrocytes et cendrocytes (mésenchyme) ; la desmine dans le
cytoplasme des cellules musculaires lisses (vaisseaux) et GFA dans les cellules gliales des
tissus nerveux.
La cytokératine se trouve dans les tissus épithéliaux alors que les neuro filaments forment
l'axone des neurones.

Les microtubules : ce sont des organes cellulaires qui forment le cytosquelette intervenant
dans la mobilité cellulaire, la différenciation morphologique, le maintien de la forme de la
cellule et enfin intervient le transport des substances.
On classe les microtubules en deux groupes :
 microtubules labiles : elles sont libres. On les identifie par fixation aux
aldéhydes. La colchicine et vinblastine les dépolymérise disparition.
On les trouve dans le cytoplasme, les asters des centrioles, le fuseau
achromatique, axones cellulaires.
 Les microtubules stables, sont résistantes à tous les fixateurs, à la
colchicine ou la
 vinblastine, à des températures  4°C. Ils sont intégrés dans les
centrioles, axonème
 cils, flagellés.

Structure des microtubules

Les microtubules sont formés de proto fibrilles polymères appelés Tubulines. Il y a des
tubulines α et . Les monomères forment les tubulines et la nature chimique de ces
monomères est différente selon que c'est les tubulines & et .
La stabilité ou non des microtubules ne dépend pas de la nature même des polymères qui les
constituent, mais surtout des protéines qui sont associées aux tubulines. Les microtubules
diffèrent par leurs protéines associées.
- La polymérisation, favorisée par la présence du GTP, du Mg++ débute à partir d'un
germe de nucléation en forme d'anneau. Les tubulines s'assemblent pour donner les proto
filaments qui forment un cylindre = microtubule. Le germe porte le nom, in vivo, de centres
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organisateurs : ils sont associés aux centrioles, aux corpuscules basaux, aux chromosomes. Il
s'agit de microtubules préexistants ou d'un pool de tubulines globulaires.

Formations complexes par les microtubules

- Centriole : organite cylindrique de 1500 de diamètre et 5 000 de long. Il est entouré


de satellites = sphère de 700 de diamètre. Il existe dans toutes les cellules
susceptibles de se diviser. Le centriole est formé de 9 groupes de 3 microtubules
(Triplet).

- Cils ou flagellés
Exemple de cellule dans l'organisme humain. Une coupe transversale d‘un cil montre deux
tubules centraux et 9 doublets ayant des bras.
Une coupe transversale d'un cil donne :
- 2 tubules centraux
- 9 doublets de tubules ayant des bras.
Organisation moléculaire des microtubules
C'est un cylindre creux formé de 13 proto filaments Un proto filament est formé de
polymères de protéines globulaires appelées tubulines. Les tubulines sont en équilibre
dynamique Elles se déplacent et sont remplacées aussitôt. Dans le cas de doublets c'est-à-dire
les microtubules qui portent des bras, ces bras correspondent à des enzymes appelés encore
des dynéines.
Les fonctions des microtubules : comme nous le savons, les microtubules ont des rôles
importants dans la vie cellulaire. Ils interviennent dans la mobilité, la différenciation : la
division, le transport de substance et le maintien de la forme des cellules.
Pour illustrer ces multiples fonctions nous citerons :
- Le rôle des microtubules dans les déplacements des chromosomes au cours de la
mitose (fuseau achromatique).
- Migration de substance dans les cellules, le cas de cellules qui contiennent des
pigments.
Mélanosomes
A. Conditionnent la disposition B. Pigments agrégés au centre
radiaire du pigment de la cellule qui ne contient
plus de microtubules.
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Les microtubules, maintiennent la forme des cellules différenciées :


- dans la morphogenèse (cristallin, flagelle, cils),
- dans migration des vacuoles d'endocytose (origine de force est la contraction des
micro filaments d'actine).
- De nombreux autres exemples peuvent être cités pour illustrer les fonctions diverses
des microtubules cellulaires.
CONCLUSION

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