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Comme nous l’avons annoncé en introduction, nous avons tenté de montrer les
différents champs dans lesquels le rouge marque le passage d’un état à un autre et fait figure de
transition.
Puis nous avons traité de la représentation de l’aurore ainsi que de celle du crépuscule
qui offrent de très belles images poétiques et usent de ce qui semble être des formules, des
structures de vers fixes reprises par plusieurs auteurs et mimant la cyclicité du phénomène. De
plus, Aurore est souvent représentée sur un char, faisant le tour de la Terre, toujours dans un
cercle, un cycle. L’aurore est l’entité décrite selon le plus grand nombre de termes différents,
renvoyant probablement à autant de nuances visibles dans le ciel lors du lever du jour. Les
demi-saisons, quant à elles, présentent leur lot de floraison et de maturation de fruits, et
expriment toute la renaissance dont elle font preuve par le verbe rubere, marquant l’action et
l’adjectif purpureus, la richesse, la qualité mais aussi des nuances obscures, notamment pour le
vin à l’automne. Que ce soit à l’échelle de la journée ou de l’année, ces périodes à la fois ouvrent
et ferment une temporalité, sont et la naissance et la mort d’un cycle.
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également par le réemploi des attributs du personnage dans ceux de sa forme finale. Enfin nous
avons étudié la présence du rouge lors de rituels et cultes, notamment funéraires. Ces rites
marquent les différentes étapes de la vie, permettant une évolution positive de l’individu. Le
rouge est souvent joint au blanc, comme dans une optique de purification, de retour à un état
antérieur tout en ne le retrouvant pas puisque les rituels invitent à un avancement, à un état
encore jamais connu. Le blanc renvoie également à un aspect cultuel, voire divin.
Nous avons tenté de justifier l’emploi de chaque terme chromatique dans ses contextes
d’apparition. Plusieurs des termes annoncés, recherchés et examinés n’apparaissent pas dans
notre étude, autrement dit, dans les différentes formes de transitions analysées. C’est le cas
d’assyr ou sandyx par exemple, qui sont de surcroît très peu usités chez nos auteurs. Certains
termes sont plus récurrents que d’autres et couvrent de nombreux champs, dans des perspectives
variées. Nous avons résumé les termes rencontrés et leurs contextes d’emploi dans un tableau :
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Nous espérons vous avoir convaincu de la valeur transitionnelle du rouge, qui n’est pas son seul
aspect. En effet, tous les champs n’ont pas été traités ici mais nous aurions pu davantage nous
attarder sur les dieux, les personnages mythologiques, notamment Nisus, ou encore la pourpre,
bien qu’elle ait déjà été largement étudiée. Précisons également que le rouge n’intervient pas à
chaque mention d’un élément cité dans notre étude. En effet, pour ne prendre que quelques
exemples, l’aurore ou la jeune fille ne sont pas toujours mentionnées avec un terme
chromatique :
Avec un autre corpus, nous aurions probablement obtenu d’autres résultats : plus, ou
moins de termes, d’autres perspectives d’études … En effet la couleur est un champ lexical
large et riche. Il serait également intéressant d’analyser de façon égale les relations du rouge
avec le blanc et/ou l’or, ou avec d’autres couleurs. Une étude sur l’articulation des trois couleurs
primordiales – blanc, noir, rouge – dans une même œuvre pourrait aussi être digne d’intérêt, ce
qui a déjà été un peu fait par Joël Thomas dans l’Énéide116. Enfin, il serait à propos d’étendre
ce type d’études à d’autres genres littéraires : comédie, tragédie ou ouvrages en prose mais aussi
à d’autres époques, notamment plus tardives – Sénèque, Saint-Augustin …
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Joël Thomas, Structures de l’imaginaire dans l’Enéide, Paris, Les Belles Lettres, 1981.
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Bibliographie
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TLFi : Trésor de la langue Française informatisé, http://www.atilf.fr/tlfi, ATILF - CNRS &
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Table des matières
Introduction ................................................................................................................................ 1
Conclusion .............................................................................................................................................. 75
Bibliographie........................................................................................................................................... 79
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