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Collection Réflexe BTS 1re année

Culture économique, juridique


et managériale
Livre du professeur
2e édition mise à jour

Pierre ARCUSET
Nancy BARANES
Caroline BAYLE
Alexandra BUCHER
Isabelle DELZANT
Hélène DUGIER
Pascale LARUE
Olivia LENORMAND
Xavier LE VEN
Patrick MERCATI
Théodore PAPA
Édition : Samuel Briand-Favard
Fabrication : Emmanuelle Perrier

© Nathan 2021 – 92 avenue de France, 75013 Paris


ISBN : 978-2-09-167285-4

2/ © Nathan
Sommaire
THÈME 1 – L’INTÉGRATION DE L’ENTREPRISE DANS SON ENVIRONNEMENT
CHAPITRE 1
Les agents économiques en relation avec l’entreprise ............................................................ 5
CHAPITRE 2
Le fonctionnement des marchés .......................................................................................... 15
CHAPITRE 3
Des pourparlers au contrat .................................................................................................. 29
CHAPITRE 4
De la création à la pérennité de l’entreprise ......................................................................... 47
CHAPITRE 5
Finalités et performance de l’entreprise ............................................................................... 57
ENTRAÎNEMENT À L’EXAMEN N° 1 ......................................................................... 71

THÈME 2 – LA RÉGULATION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE


CHAPITRE 6
Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique ................................................. 75
CHAPITRE 7
L’influence des politiques économiques sur l’entreprise ..................................................... 89
CHAPITRE 8
La régulation des activités économiques par le droit ......................................................... 107
CHAPITRE 9
L’environnement de l’entreprise ....................................................................................... 129
ENTRAÎNEMENT À L’EXAMEN N° 2 ....................................................................... 141

THÈME 3 – L’ORGANISATION DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE


CHAPITRE 10
Les choix de production de l’entreprise ............................................................................. 145
CHAPITRE 11
Le choix de la structure juridique de l’entreprise ............................................................... 161
CHAPITRE 12
La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise ........................................................ 181
CHAPITRE 13
Style de management et contre-pouvoirs ........................................................................... 201
CHAPITRE 14
L’organisation des ressources dans l’entreprise ................................................................. 211
CHAPITRE 15
Le financement de l’entreprise .......................................................................................... 225
ENTRAÎNEMENT À L’EXAMEN N° 3 ....................................................................... 237

© Nathan /3
4/ © Nathan
Chapitre 1

Les agents économiques en relation


avec l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Le succès croissant du réseau O’Tacos, p. 7
1. Que produit l’entreprise O’Tacos ?
L’entreprise O’Tacos est un fast-food qui produit des tacos pour la vente au sein de son
restaurant.
2. Avec quels acteurs est-elle en relation dans le cadre de son activité ?
L’entreprise est en relation avec les clients qui viennent consommer ses produits, avec les
salariés qui travaillent dans le fast-food, mais également avec d’autres entreprises, notamment
ses fournisseurs à qui elle achète ses matières premières.
3. À votre avis, quelles sont les raisons de son succès ?
Son succès semble reposer à la fois sur une image jeune et dynamique, sur son emplacement
en centre-ville ainsi que sur la qualité de ses produits et la convivialité du concept.

1. Identifier les agents économiques et leurs rôles

A. La notion d’agent économique

Document 1. La nécessité de regrouper les agents économiques, p. 8


1. Qu’est-ce qu’un acteur ou agent économique ?
Un acteur ou agent économique est un centre de décision économique indépendant qui
dispose d’une autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale.
2. Pourquoi opère-t-on un regroupement des agents économiques par catégories ?
Devant leur très grand nombre et afin de pouvoir analyser leur comportement, les agents
économiques sont regroupés en quelques catégories ayant le même type de comportement
économique.
3. En fonction de quel critère est effectué ce regroupement ?
Le regroupement par catégories d’agents économiques est effectué selon leur fonction
économique principale (production, consommation…).

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
Document 2. Quatre catégories d’agents économiques, p. 8
4. Identifiez la catégorie d’agents économiques à laquelle appartient chacun des
agents économiques suivants : ZARA, l’hôpital de Nice, la Caisse d’épargne,
M. et Mme Sorci, vous-même, un boulanger, le Crédit mutuel, la mairie de Paris,
La Poste.
– Ménages : M. et Mme Sorci, moi-même.
– Entreprises : ZARA, un boulanger, La Poste.
– Administrations publiques : l’hôpital de Nice, la mairie de Paris.
– Banques : la Caisse d’épargne, le Crédit mutuel.

B. Les fonctions économiques principales des agents

Document 3. Légo, numéro un du jouet en France, p. 9


Document 4. Les entreprises produisent, p. 9
5. Quelles sont les différentes opérations économiques réalisées par Lego en 2019 ?
Laquelle constitue sa fonction principale ?
En 2019, l’entreprise Lego a produit des briques de jeu, a développé ses marchés à l’étranger
et a investi dans de nouvelles usines, notamment en Chine.
Sa fonction principale est la production de briques.
6. D’où la société Lego tire-t-elle ses ressources financières pour mener ses activités
économiques ?
Elle tire ses ressources de la vente de ses produits qui lui permettent de réaliser un bénéfice.
7. Pourquoi parle-t-on de production marchande dans le cas de Lego ? Quelle est la
nature des produits vendus ?
La société Lego réalise une production marchande car elle vend ses produits sur un marché à
un prix de marché, c’est-à-dire à un prix économiquement significatif, qui résulte de la
concurrence avec d’autres entreprises.
Les produits vendus par Lego sont des biens durables.
8. Quelle est la finalité de cette entreprise ?
La finalité de cette entreprise, comme pour toute entreprise, est de réaliser un bénéfice pour
assurer sa pérennité.
Document 5. Les ménages consomment, p. 10
Document 6. La consommation progresse en 2019, p. 10
9. Indiquez, en prenant soin de justifier votre réponse, si les personnes ou groupes
de personnes suivants forment ou non un ménage au sens de l’INSEE : un
célibataire vivant seul ; une famille composée d’un couple, un enfant résidant
avec eux et un deuxième vivant en résidence étudiante ; des étudiants en
colocation ; des moines dans un monastère.
Un célibataire vivant seul, des étudiants en colocation et des moines dans un monastère
constituent des ménages.
Une famille composée d’un couple avec un enfant résidant avec eux et un deuxième vivant en
résidence étudiante ne constitue pas un ménage car les membres de cette famille ne vivent pas
tous sous le même toit. Le couple avec l’enfant qui réside avec eux constitue un ménage à lui
seul, de même que l’étudiant(e) indépendant(e).

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
10. Quelle est la fonction économique principale des ménages ? Après l’avoir définie,
vous indiquerez comment elle a évolué en 2019.
Les ménages ont pour fonction économique principale la consommation, qui consiste en
l’acquisition de biens et de services pour la satisfaction directe de leurs besoins.
La consommation des ménages français a augmenté de 1,5 % en 2019.
Remarque : en 2020, dans le contexte de la crise sanitaire et ses multiples confinements, les
dépenses de consommation des ménages ont fortement baissé sur l’ensemble de l’année
2020 : – 7,1 %.
11. Quelles sont les autres utilisations du revenu des ménages ? Illustrez chacune
d’elles par un exemple.
Les ménages peuvent utiliser leur revenu pour :
– épargner (par exemple, en constituant une réserve d’argent en prévision d’une maladie,
d’une perte d’emploi…) ;
– investir (par exemple, dans l’immobilier).
12. Quelles sont les origines du revenu des ménages ?
Les ménages tirent leur revenu de leur activité, salariée ou non, ou de leur patrimoine
(mobilier ou immobilier).
Document 7. Le financement de l’économie par les banques, p. 10
Document 8. Les services proposés par les banques aux ménages, p. 11
13. Quelle est la fonction principale des banques ? À qui s’adressent-elles ?
La principale fonction des banques consiste à assurer le financement de l’économie,
notamment en accordant des crédits aux autres agents économiques : les entreprises, les
ménages, l’État.
14. Selon vous, quel est le risque encouru par les banquiers lorsqu’ils prêtent à des
créateurs d’entreprise ?
Le principal risque encouru par les banquiers est de ne pas être remboursés par les
emprunteurs.
15. Quels sont les différents services proposés par le Crédit Agricole à ses clients ?
Les services proposés aux clients sont la gestion de leurs comptes et de leurs moyens de
paiement, l’octroi de crédits à court terme (crédits à la consommation pour les ménages,
crédits de trésorerie pour les entreprises) et à long terme (crédits pour l’investissement des
entreprises, crédits immobiliers des ménages) ainsi que la gestion de leur épargne.
Document 9. Le rôle des administrations publiques, p. 11
Document 10. La production non marchande de l’État, p. 11
16. Quelle est la différence entre la production marchande et la production non
marchande ? Par quels agents économiques sont-elles respectivement réalisées ?
La production marchande est destinée à être vendue sur un marché au prix du marché, c’est-à-
dire à un « prix économiquement significatif » (par convention, celui qui permet de couvrir
50 % du coût de production), alors que la production non marchande est proposée
gratuitement ou à un prix inférieur à 50 % du coût de production.
La production marchande est réalisée par les entreprises privées et les banques, la production
non marchande est essentiellement réalisée par les administrations publiques.
17. Quelle est la mission principale des administrations publiques ?
Les administrations publiques ont pour mission principale la production de services non
marchands qualifiés de services publics.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
18. À quels besoins les services publics cités dans le document 10 répondent-ils ? Les
citoyens paient-ils le prix de ces services ? Expliquez.
Les services publics cités ans le document 10 répondent aux besoins d’infrastructures des
agents économiques (ici, la construction de routes pour se déplacer et transporter des
marchandises).
Les citoyens ne paient pas directement le prix de ce service, mais indirectement par le biais
des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) qu’ils versent à l’État.
19. Citez les trois niveaux d’administrations publiques.
L’administration centrale de l’État, la Sécurité sociale et les différentes collectivités locales
(communes, départements, régions) sont les trois niveaux d’administrations publiques.

APPLICATION AU CAS
Document. Le prêt créateur du Crédit Agricole, p. 11
1. À quelle catégorie d’agents appartiennent respectivement Panier de Campagne et
le Crédit Agricole ? Rappelez leurs fonctions principales respectives.
Panier de Campagne est une entreprise dont la fonction principale est la production
marchande. Le Crédit Agricole est une banque dont la fonction principale est de financer les
besoins de ses clients en leur accordant des crédits.
2. Quel service apporte le Crédit Agricole aux créateurs de Panier de Campagne ?
À quel prix ?
Le Crédit Agricole produit des services financiers qui consistent en l’octroi d’un crédit aux
créateurs de Panier de Campagne pour financer l’ouverture de leur boutique et le démarrage
de leur activité (location du local, premiers achats…).
Le prix à payer pour ce prêt d’argent est un taux d’intérêt.

2. Analyser les échanges entre l’entreprise et les autres agents


économiques

A. La nécessité de l’échange

Document 11. L’intérêt de l’échange, p. 12


1. Pourquoi les individus sont-ils amenés à échanger entre eux des biens et services ?
Les individus sont amenés à échanger entre eux parce qu’ils ne peuvent produire eux-mêmes
tous les biens et services dont ils ont besoin. Ainsi, ils se spécialisent dans une activité (leur
métier) et, grâce aux revenus perçus, peuvent échanger, c’est-à-dire acheter les produits dont
ils ont besoin.
Document 12. Netflix ne cesse de développer son offre, p. 12
Document 13. Opérations économiques et échanges, p. 12
2. Précisez le domaine dans lequel Netflix a choisi de se spécialiser.
Netflix est une entreprise spécialisée dans la production de films, séries et documentaires en
streaming, qu’elle vend à ses clients par abonnement.

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
3. Indiquez les opérations réalisées par Netflix en distinguant les opérations sur
produits et les opérations financières.
Les opérations réalisées par Netflix sont la production de services de location de films et
séries ainsi que des opérations d’investissement (opérations sur produits) et des opérations de
financement par les emprunts que la société contracte auprès des banques.
4. Quelle est la nature de l’échange réalisé entre Netflix et ses clients ?
Netflix propose des abonnements à sa chaîne à ses clients, qui lui versent en contrepartie le
prix de l’abonnement. Il s’agit d’un échange de services contre un prix à payer.
Document 14. L’exemple des échanges entre les entreprises et les ménages, p. 13
5. Quelle est la contrepartie des salaires reçus des entreprises par les ménages ? En
quoi peut-on considérer qu’il s’agit d’un échange ?
Les ménages offrent leur force de travail en échange des salaires versés par les entreprises. Il
s’agit d’un échange car le salaire est la contrepartie du travail effectué.
6. Expliquez l’autre catégorie d’échange réalisé entre les entreprises et les ménages,
en prenant soin de distinguer le flux réel du flux monétaire.
Les entreprises vendent des biens et des services aux ménages (flux réel) en échange du
versement du prix de ces produits (flux monétaire).
7. Quelle fonction des ménages retrouve-t-on dans le schéma du document 14 ?
On retrouve la fonction de consommation des ménages au niveau des opérations sur biens et
services.
Document 15. Offre d’emploi : les modalités de l’échange, p. 13
8. Quelles sont les conditions de l’échange proposées à travers cette offre d’emploi ?
Le salarié recruté s’engage à assurer les tâches stipulées dans l’offre d’emploi (accompagner
des enfants dans un restaurant scolaire, assurer leur accueil et leur encadrement pendant le
temps de cantine scolaire, débarrasser les tables) aux horaires indiqués, en échange de quoi
l’organisme qui recrute lui versera un salaire équivalent au SMIC.

B. La représentation des échanges entre l’entreprise et les autres agents


économiques

Document 16. La notion de circuit économique, p. 14


Document 17. Le circuit économique d’ensemble, p. 14
9. Quel est l’intérêt d’une analyse des échanges sous forme de circuit économique ?
Le circuit économique permet de schématiser l’essentiel des échanges réalisés entre les
différents agents économiques.
10. Une entreprise doit renouveler son parc de machines. Où trouve-t-elle au moins
en partie l’argent nécessaire à cet investissement ?
L’entreprise qui souhaite investir peut obtenir des fonds en contractant un crédit auprès d’une
banque.
11. Où va l’argent d’un ménage ?
L’argent d’un ménage a diverses utilisations : la consommation de biens et de services, la
constitution d’une épargne auprès des banques et/ou le remboursement des crédits contractés
ainsi que le versement de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) aux
administrations publiques (État, collectivités locales et Sécurité sociale).

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
12. Auprès de quels agents économiques l’État perçoit-il des impôts ? En échange
de quoi ?
L’État prélève des impôts auprès de l’ensemble des agents économiques : ménages,
entreprises et banques.
Remarque : le prélèvement par l’État auprès des banques ne figure pas sur le circuit présenté
pour ne pas encombrer le schéma.
13. Qui doit payer des intérêts aux banques ? En contrepartie de quels services ?
Tous les agents (entreprises, ménages) qui contractent des crédits auprès des banques doivent
verser à celles-ci des intérêts en plus du remboursement des capitaux empruntés.
14. Quelle fonction des entreprises retrouve-t-on dans le circuit économique ?
Dans le circuit économique, on retrouve la fonction principale de production des entreprises.
Document 18. Le circuit des fonctions économiques, p. 15
15. À partir du document 18, expliquez les liens entre la production, les revenus et les
dépenses.
La production (qu’elle soit marchande ou non marchande) donne lieu à la rémunération des
agents qui y ont contribué (salariés, prêteurs), revenus qui seront dépensés dans la
consommation de biens et de services ainsi que dans l’investissement.

APPLICATION AU CAS
Document. Panier de campagne : création d’une filière bio, p. 15
1. Pour chacun des agents économiques mentionnés dans le document, identifiez :
son nom, sa catégorie et sa fonction économique principale.
Panier de Campagne est une entreprise dont la fonction économique principale est la
production.
Le Crédit Agricole est une banque dont la fonction économique principale est le financement
de l’économie (crédits).
Le conseil régional est une administration publique (collectivité locale) dont la fonction
économique principale est la fourniture de services publics.
Les clients et M. Bernard sont des ménages dont la fonction économique principale est la
consommation.
2. Réalisez le circuit qui représente les flux économiques entre tous les agents avec
lesquels Panier de Campagne est en relation. Représentez les agents économiques
par des rectangles, les flux réels par des flèches noires (ici : pleines) et les flux
monétaires par des flèches rouges (ici : en pointillé).

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Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
Activités
1. Le financement des entreprises françaises, p. 16
1. De quelles catégories d’agents économiques est-il question dans le document ?
Quelles sont leurs fonctions principales respectives ?
Le document évoque les entreprises (les très petites entreprises – TPE – et les petites et
moyennes entreprises – PME), dont la fonction principale est la production, et les banques,
dont la fonction principale est le financement de l’économie par l’octroi de crédits.
2. Quel est le montant total des crédits accordés par les banques aux PME en 2019 ?
À quels types de besoins ces crédits répondent-ils ?
Les banques ont accordé 436,7 milliards d’euros de crédits aux PME au cours de l’année
2019. Ces crédits ont servi à financer leurs besoins de trésorerie (crédits à court terme) et leurs
investissements (crédits à long terme).
3. Pourquoi le crédit aux TPE/PME constitue-t-il un enjeu fondamental pour
l’économie française ?
Le crédit aux TPE/PME est un enjeu économique fondamental car celles-ci représentent
l’essentiel des entreprises françaises (99,9 %) et sont ainsi les entreprises qui créent l’essentiel
des richesses en France. Les crédits qu’elles obtiennent leur permettent de financer leur activité
(crédit de trésorerie) et les investissements qui leur permettent de se développer.

2. L’Éducation nationale : un service non marchand, p. 16-17


1. À quelle catégorie d’agents appartient une école maternelle ? Que produit-elle ?
Une école maternelle fait partie des administrations publiques. Elle produit un service non
marchand d’éducation.
2. Qui finance la plus grande partie du coût d’éducation ? D’où proviennent ses
ressources ?
C’est l’État qui finance l’essentiel de l’Éducation en France (57 %). Ses ressources
proviennent des impôts versés par l’ensemble des agents économiques.
3. Quelle part de la dépense d’éducation d’un lycéen est financée par sa famille ?
En moyenne, les ménages ne financent directement que 7,8 % des services d’Éducation
assurés en France.

3. L’évolution de la consommation des ménages, p. 17


1. Comment a évolué la part des dépenses d’alimentation entre 1960 et 2018 ? Pensez-
vous que l’on mange moins aujourd’hui qu’en 1960 ? Justifiez votre réponse.
Le poids des dépenses d’alimentation n’a cessé de diminuer dans le budget total des ménages. Il
représentait 27,5 % de la consommation des ménages en 1960, pour 10 % en 2018.
On ne mange pourtant pas moins aujourd’hui qu’en 1960, mais cette baisse de la part des
dépenses d’alimentation dans le budget des ménages s’explique par le fait que la saturation
progressive des besoins commence par les besoins primaires comme l’alimentation, puis les
biens manufacturés et, enfin, les biens les plus valorisants. Ainsi, avec la hausse des revenus,

11
© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
la part des autres dépenses, comme le logement ou les loisirs, devient plus importante et le
poids des dépenses d’alimentation diminue, mais pas forcément leur valeur.
2. Quels sont les autres grands changements affectant la consommation des ménages
depuis 1960 ?
Les dépenses de logement ne cessent d’augmenter (passant de 9,7 % en 1960 à 20 % en 2018)
ainsi que celles de santé (à charge des ménages ou de l’État) et d’éducation, ces deux
dernières composant l’essentiel des « dépenses de consommation socialisée ».
À l’inverse, la part des dépenses d’habillement a fortement diminué, passant de 10,1 % en
1960 à 2,8 % en 2018.
3. Recherchez les raisons de ces évolutions. Vous pourrez vous aider du site éducatif
de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) :
http://www.statapprendre.education.fr/insee/ (rubrique « Consommation »).
La hausse progressive des revenus des ménages a entraîné une évolution considérable de la
composition de leur consommation.
Les biens manufacturés ont fait l’objet des plus forts gains de productivité sur longue période,
et donc de baisse de prix, ce qui explique la diminution de leur poids dans le budget total des
ménages.
La hausse des dépenses de consommation socialisée (ou non marchande), notamment au
niveau de la santé et de l’éducation, s’explique par la prise en charge croissante de ces
services par l’État. Cette part passe d’environ 14 % de la consommation totale des ménages
en 1960 à plus de 25 % en 2018.
Enfin, on constate une hausse des dépenses contraintes (ou obligatoires : loyer, téléphonie…)
dans le budget des ménages en raison, notamment, de l’augmentation des prix de l’immobilier
et des besoins croissants de communication.
La transformation des modes de vie a été spectaculaire depuis le début des années 1960.
Cependant, l’élévation du niveau de vie n’explique pas tout. L’extension du modèle urbain, le
développement rapide du travail des femmes, le vieillissement de la population… amène de
grands changements.

12
Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours
Pour mener leurs activités, les entreprises sont en relation avec de nombreux agents
économiques avec lesquels elles effectuent des échanges de diverses natures.

1. Les agents économiques et leurs rôles


Il est possible d’identifier les agents économiques avec lesquels l’entreprise est liée et de
caractériser leurs rôles.

A. La notion d’agent économique


Un agent économique est un centre de décision économique indépendant, disposant d’une
autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale.
Face à la multitude d’agents économiques, la Comptabilité nationale les classe en grandes
catégories qui regroupent des agents ayant un comportement économique similaire,
caractérisé par une même fonction économique principale.
Les principales catégories d’agents économiques sont :
– les ménages (un ménage est un individu ou un groupe d’individus vivant habituellement
dans un même logement, qu’il y ait entre eux un lien de parenté ou non) ;
– les entreprises, qui produisent des biens ou des services pour les vendre sur un marché afin
de réaliser un profit ;
– les banques, qui assurent le financement de l’économie ;
– les administrations publiques, qui répondent aux besoins d’intérêt général de la population
(ordre public, services publics…). Elles comprennent l’État, la Sécurité sociale et les
collectivités locales (communes, départements, régions).

B. Les fonctions économiques principales des agents


Chaque catégorie d’agents économiques est caractérisée par sa fonction économique
principale :
– les ménages ont pour fonction économique principale la consommation de biens et de
services. La consommation des ménages désigne l’opération économique qui leur permet de
satisfaire directement leurs besoins par l’achat de biens et de services ;
– les banques assurent principalement le financement de l’économie par la collecte et le prêt
de fonds (crédit) ;
– les entreprises ont pour fonction économique principale la production de biens et de services ;
– les administrations publiques (État, Sécurité sociale, collectivités locales) produisent des
services non marchands destinés à la collectivité.
On distingue ainsi :
– la production marchande, réalisée par les entreprises, qui désigne la production destinée à
être vendue sur un marché à un prix concurrentiel ;
– la production non marchande, effectuée par les administrations publiques, qui désigne la
production qui ne passe pas par le marché, et qui est définie précisément comme la production
fournie à d’autres agents soit gratuitement, soit à des prix économiquement non significatifs
(inférieurs à 50 % des coûts de production). Il est important de retenir que l’on dépasse le seul
cas de la gratuité : les frais d’inscription à l’université, le droit d’entrée à une piscine
municipale, loin de couvrir 50 % des coûts, n’empêchent pas ces services d’être non marchands.

13
© Nathan Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise
2. Les échanges entre l’entreprise et les autres agents économiques

A. La nécessité de l’échange
L’échange est nécessaire à la satisfaction des divers besoins de la population. En effet, les
individus ne peuvent produire eux-mêmes tous les biens et services dont ils ont besoin. Ainsi,
ils se spécialisent dans une activité (leur métier) et, grâce aux revenus perçus, peuvent
échanger, c’est-à-dire acheter les produits dont ils ont besoin.
Les agents économiques réalisent ainsi un certain nombre d’opérations qui peuvent être
regroupées par natures. On distingue :
– les opérations sur biens et services, qui retracent la provenance des produits transitant sur le
marché (la production) et leur utilisation (consommation et investissement pour l’essentiel) ;
– les opérations financières, qui désignent les opérations par lesquelles les acteurs économiques
se procurent des moyens de financement ou mettent à disposition leurs moyens de financement,
par l’intermédiaire des banques.

B. La représentation des échanges entre l’entreprise et les autres agents


économiques
Il est possible de représenter la réalité économique sous la forme d’un circuit économique qui
est une représentation schématique, et donc simplifiée, des échanges réalisés par les différents
agents économiques.
Ce schéma n’est qu’une représentation de la réalité, un modèle, et non la réalité elle-même,
qui est beaucoup plus complexe. Il permet de faire apparaître les interdépendances entre les
différents agents économiques.

Épargne et placements Épargne et placements


Institutions
Crédits
financières Crédits

Biens et services

Travail
Entreprises Ménages
Salaires
Règlement des achats de biens et services

Impôts Impôts
et cotisations et cotisations
Administrations
Services non publiques Services non
marchands marchands

Prestations
sociales

14
Thème 1 – Chapitre 1 – Les agents économiques en relation avec l’entreprise © Nathan
Chapitre 2

Le fonctionnement des marchés

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. SFR et Bouygues Telecom relancent la guerre des box, p. 19
1. Sur quel marché interviennent Orange, SFR, Bouygues et Free ?
Les quatre opérateurs interviennent sur le marché des télécommunications.
2. Pourquoi proposent-ils des offres différentes ?
Les opérateurs proposent des offres différentes afin de se différencier et de conserver ou de
gagner des clients, donc des parts de marché. Par exemple, Bouygues supprime la traditionnelle
box pour la remplacer par une application préinstallée sur les télévisions connectées Samsung.
3. Quel est le risque d’une telle démarche (vidéo) ?
Le risque principal est d’entraîner une guerre commerciale pour gagner de nouveaux clients.
Toutes les entreprises cherchent à avoir la meilleure offre et baissent leurs prix, donc leurs
profits. C’est une course sans limite qui peut se traduire, comme dans toute guerre, par la
disparition des entreprises les plus faibles.

1. Présenter le fonctionnement des marchés sur lesquels intervient


l’entreprise

A. La détermination et le rôle du prix sur les différents marchés

Document 1. Pourquoi le prix du masque jetable a explosé (et pourquoi il pourrait vite
chuter), p. 20
1. Repérez les effets du début de la crise sanitaire sur la demande de masques jetables
et sur les prix pratiqués.
En raison de la crise sanitaire, la demande mondiale de masques jetables a fortement augmenté.
Les masques étant rares, leur prix a augmenté.
2. Quel autre facteur explique l’évolution des prix pratiqués ?
La production de masques nécessite l’utilisation d’une matière première qui s’est raréfiée et
dont le prix a augmenté. En même temps, le prix du transport aérien a augmenté. Le cout de
fabrication et de distribution est en hausse, entrainant alors une élévation du prix de vente.

15
© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
3. Comment peut-on expliquer la baisse du prix du masque au cours de l’été 2020 ?
Quelle relation pouvez-vous en déduire entre le niveau de prix pratiqué et le niveau
de l’offre ?
Le marché est devenu beaucoup plus concurrentiel : de nombreux fabricants se sont mis à
fabriquer les masques et doivent baisser leurs prix pour tenter de conserver leurs parts de
marché. De plus, le cout du transport, et plus globalement les coûts de production, ont baissé,
permettant aux producteurs de baisser leurs prix.
4. Expliquez l’impact que peut avoir l’existence de stocks sur l’ajustement des prix.
L’existence de stocks de masques achetés à prix élevés obligent les entreprises à les revendre à
un prix plancher (vente à perte interdite). Cela ralentit donc l’ajustement des prix à la baisse,
puisque les entreprises ne peuvent pas descendre en dessous de leur prix d’achat pour la revente.
Elles ne pourront baisser les prix qu’une fois les stocks écoulés.
Document 2. Les différents marchés, p. 20-21
5. Quelles sont les caractéristiques communes à l’ensemble des marchés ?
Les trois marchés présentés sont tous un lieu d’échange de biens ou de services, où se
rencontrent une offre et une demande. La confrontation entre l’offre et la demande permet alors
de fixer un prix d’échange.
6. Précisez quels sont les marchés présentés dans les exemples A, B et C.
L’exemple A présente un marché de biens et services. L’offre émane de Gamesplanet.com, la
demande émane des joueurs et l’échange porte sur les jeux vidéo.
Dans l’exemple B, il s’agit du marché financier. L’offre émane des agents économiques
cherchant à investir en Bourse et la demande de financement est celle de Dropbox. L’échange
porte sur les actions.
L’exemple C concerne le marché du travail. L’offre émane des agents économiques qui
proposent leur force de travail, donc les individus disposant d’une formation de monteur-
câbleur. La demande émane des entreprises qui recrutent ce genre de profil. Ici, les compagnies
aériennes, les entreprises de maintenance d’aéronefs et leurs sous-traitants.
7. Repérez le prix que l’employeur est disposé à payer pour le travail d’un monteur-
câbleur. Quelle est l’appellation retenue pour le caractériser ?
L’employeur est disposé à payer le travail d’un monteur-câbleur environ 2 000 € brut par mois.
L’appellation retenue pour caractériser le prix sur le marché du travail est le salaire.
8. Quel est l’objectif de l’introduction en Bourse de Dropbox ?
L’objectif de l’introduction en Bourse de Dropbox est d’obtenir un financement de 820 millions
de dollars.
9. Montrez que le prix de l’action Dropbox suit la loi du marché de l’offre et de la
demande.
Lors de l’introduction en Bourse de l’action Dropbox, la demande était très importante. Ceci
indique donc que la valeur que lui accordent les investisseurs est plus élevée que ce qu’elle
avait estimé. La société a donc décidé d’augmenter le prix de son action, ce qui lui permettra
de lever davantage de fonds.

16
Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
Document 3. Pour vendre vite, il faut proposer un bien immobilier au juste prix, p. 21-22
10. Identifiez les facteurs qui interviennent dans la fixation du prix de vente d’un bien
immobilier.
Plusieurs facteurs interviennent dans la fixation du prix de vente d’un bien immobilier : le bien
en lui-même (superficie, état du bien) mais aussi le quartier, l’abondance d’offres concurrentes
ou, au contraire, leur rareté, et enfin, le pouvoir d’achat des demandeurs.
11. Montrez comment ces informations permettent d’ajuster le prix du bien.
Lorsqu’un bien immobilier est rare et recherché, son prix est plutôt fixé dans une fourchette
haute par rapport au prix du marché. Par contre, lorsque le bien se situe dans un contexte plus
difficile (abondance d’autres biens, quartier moins demandé, bien à restaurer…), le vendeur
fixe un prix plus bas pour trouver un acquéreur plus rapidement.
12. Pourquoi peut-on dire que le prix joue un rôle de « signal » sur les caractéristiques
du bien vendu ?
Le prix demandé permet à l’acquéreur d’estimer la valeur du bien. Plus il est élevé par rapport
au prix du marché, plus on peut s’attendre à un bien avec des caractéristiques intéressantes.
Le prix signale donc la situation du marché : plus il est élevé, plus le bien proposé sera rare sur
le marché immobilier. À l’inverse, un prix faible indique un bien pour lequel la demande est
faible.
Document 4. Les règles à connaître avant d’investir en Bourse, p. 22
Document 5. La banque, un intermédiaire dans le financement de marché, p. 22
13. Pourquoi est-il difficile pour un investisseur de connaître le « juste » prix des titres
sur le marché financier ?
Pour pouvoir connaître le « juste » prix des titres sur le marché financier, les investisseurs
doivent s’informer sur les produits financiers existants ainsi que sur l’émetteur du titre. Or, ces
informations sont souvent de nature complexe et nécessitent un suivi régulier de la presse
économique et financière. Le niveau d’expertise demandé pour garantir un investissement au
juste prix et fiable est donc élevé.
14. Présentez le rôle joué par les banques pour résoudre ce problème.
Les banques jouent un rôle d’intermédiaire dans le financement de marché. En effet, étant
spécialisées dans le domaine financier, elles peuvent remplir plus facilement ce rôle d’expert et
donc conseiller à la fois les offreurs (les entreprises à la recherche d’un financement) et les
demandeurs (qui souhaitent investir).

B. Analyser les conditions de la concurrence et de la coopération entre les


acteurs du marché

Document 6. L’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence, p. 23


Document 7. Les conditions de la concurrence, p. 23
15. Repérez les offreurs et les demandeurs sur le marché de l’énergie.
Avec l’ouverture à la concurrence, le marché de l’énergie a vu les offreurs se multiplier :
– les fournisseurs historiques d’électricité (nationaux et non nationaux) ;
– les nouveaux entrants qui proposent des offres alternatives (électricité verte et renouvelable).
Les demandeurs sont les consommateurs d’électricité et de gaz, professionnels et particuliers.
16. En quoi l’ouverture à la concurrence a-t-elle été bénéfique pour le consommateur ?
En raison de l’ouverture à la concurrence, les fournisseurs d’électricité ont dû multiplier les
offres afin de se démarquer. Le consommateur a pu ainsi bénéficier d’une offre de tarifs et de

17
© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
services plus importante, avec notamment une baisse des prix. Parallèlement, la qualité des
services offerts s’est améliorée. Les attentes des consommateurs sont donc mieux remplies.
17. Quelle caractéristique du marché de l’énergie a été modifiée par son ouverture à
la concurrence ?
Le fonctionnement optimal d’un marché repose sur des conditions spécifiques, notamment sur
l’absence de barrières à l’entrée. Or, le marché de l’énergie était très réglementé et ne permettait
pas aux entreprises de s’y installer librement. L’ouverture à la concurrence permet ainsi de
respecter cette condition et donc d’améliorer le fonctionnement du marché.
18. Quelles en sont les conséquences pour l’opérateur historique d’électricité EDF ?
On constate que l’ouverture à la concurrence a entraîné une baisse du nombre de clients
professionnels et particuliers d’EDF (un foyer sur 5 a opté pour un autre fournisseur chez les
particuliers), soit une diminution de 20 % de ses parts de marché. EDF doit faire de nouvelles
offres s’il ne veut pas continuer à perdre des clients. Il est donc poussé à innover et à ajuster ses
prix, ce qui est un effet bénéfique de la concurrence pour le consommateur.
Document 8. American Airlines et Qatar Airways relancent leur partenariat p. 24
Document 9. BMW, Daimler et Volkswagen accusés d’entente par Bruxelles p. 24
19. Repérez les objectifs des accords passés dans les documents 8 et 9 puis montrez
comment ils modifient les forces en concurrence sur le marché.
– L’accord de partenariat entre American Airlines et Qatar Airways leur permet de mettre en
commun leurs réseaux de destination. Ces deux groupes, pourtant concurrents, proposeront
ainsi une offre plus large de destinations et de connectivité et amélioreront ainsi la satisfaction
des clients.
Cet accord a modifié les forces concurrentielles en présence car les deux entreprises peuvent
ainsi se différencier de leurs concurrents en tirant partie de leurs forces complémentaires. En
s’alliant, elles ont la taille suffisante pour proposer une offre plus riche et drainer davantage de
clients.
– L’accord probable entre les constructeurs automobiles allemands Volkswagen, BMW et
Daimler leur permettrait d’éviter de se concurrencer sur les technologies réduisant les émissions
polluantes.
Cet accord se ferait au détriment des consommateurs puisqu’il évite aux entreprises de faire les
investissements nécessaires pour se différencier aux yeux des consommateurs et porterait donc
atteinte au maintien de la concurrence entre elles.
20. Expliquez pourquoi la première coopération est autorisée par le marché alors que
la seconde situation est interdite.
La première coopération est autorisée par le marché car elle n’empêche pas l’existence de la
concurrence. Elle vise une amélioration des produits proposés sur le marché, ce qui est au
bénéfice des consommateurs.
La seconde situation, quant à elle, vise à faire disparaître la concurrence et lèse les
consommateurs, qui acquièrent des produits moins performants.

APPLICATION AU CAS, p. 24
1. Quelles sont les conséquences possibles de la dégradation de la météo sur l’offre de
produit ? (Vous tiendrez compte à la fois des effets sur l’offre et sur le prix.)
La dégradation de la météo entraîne une diminution de l’offre des paniers de fruits et légumes
car les récoltes sont moins bonnes. Dans le même temps, le coût de production augmente du
fait de l’embauche de main-d’œuvre supplémentaire. Il en résulte une augmentation du prix du
produit.

18
Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
2. Que risque-t-il alors de se passer au niveau de la demande face à ces nouvelles
conditions du marché ?
L’augmentation du prix des produits va entraîner une réduction de la demande, ce qui
équilibrera le marché puisque l’offre est elle aussi moins abondante. Le nouveau prix sera donc
le prix d’équilibre au regard des nouvelles conditions du marché.

2. Analyser les dysfonctionnements du marché


Document 10. Les barrières à l’entrée, p. 25
Document 11. Le marché des télécoms, p. 25
1. Repérez les principales barrières à l’entrée sur le marché des télécoms.
Les barrières à l’entrée sur le marché des télécoms sont naturelles et de deux sortes :
– le montant des investissements nécessaires (coûts fixes) est très élevé. La mise en place d’un
réseau et son entretien nécessitent plusieurs milliards d’investissements et représentent une part
importante du chiffre d’affaires (cf. graphique) ;
– l’entrée sur le marché est réglementée, que ce soit au niveau national (par l’Arcep pour la
France) ou communautaire. Une entreprise ne peut donc pas pénétrer sur le marché sans une
autorisation. L’Arcep, en particulier, fixe les obligations auxquelles sont soumises les
entreprises du marché.
2. En quoi ces barrières sont-elles utiles aux entreprises présentes sur le marché ?
Ces barrières garantissent aux entreprises du marché une protection contre les entrants
potentiels. Elles offrent donc une « garantie » d’une concurrence moins importante, ce qui est
indispensable pour permettre au marché de fonctionner car les entreprises peuvent ainsi
rentabiliser leurs investissements.
Document 12. Des offres de services de paiement nombreuses mais inaccessibles sur
les iPhone, p. 26
3. Montrez que la stratégie d’Apple constitue une barrière à l’entrée sur le marché
du paiement mobile
Les individus qui possèdent un iPhone et qui souhaitent utiliser leur mobile pour payer doivent
obligatoirement passer par un compte ApplePay. Apple empêche donc ses utilisateurs d’utiliser
un autre système de paiement que le sien en le justifiant notamment par des raisons de sécurité.
Document 13. Le marché des voitures d’occasion, p. 26
Document 14. L’existence d’asymétries d’information, p. 26
4. Repérez la différence entre les acheteurs et les vendeurs en termes d’accès à
l’information. Qui est avantagé dans cette situation ?
Les vendeurs connaissent la valeur réelle de leur véhicule alors que les acheteurs ne peuvent se
baser que sur les informations données par les vendeurs. Ceux-ci sont donc avantagés car ils
sont les seuls à avoir accès à la totalité des informations sur leur véhicule. Il y a donc une
asymétrie d’information au bénéfice des vendeurs.
5. Pourquoi les « bons » vendeurs sont-ils éliminés progressivement du marché des
voitures d’occasion ?
Les acheteurs ne connaissent pas la valeur exacte des véhicules d’occasion. Ils proposent donc
un prix moyen pour éviter de payer trop cher un véhicule de mauvaise qualité par rapport à son
état réel. Or, ce prix n’est pas suffisant pour inciter à la vente les propriétaires de véhicules en
très bon état. Ce sont donc les véhicules de mauvaise qualité qui sont proposés à la vente.

19
© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
Document 15. L’asymétrie d’information sur le marché de l’immobilier p. 27
6. Déterminez le principe de la concurrence pure et parfaite qui n’est pas respecté
sur le marché de l’immobilier.
Le principe de la concurrence pure et parfaite qui n’est pas respecté sur le marché de
l’immobilier est celui de l’information parfaite (cf. doc 7, p. 23). Nous sommes ici en présence
d’une asymétrie d’information en amont du contrat.
En effet, de nombreuses informations sont difficilement accessibles pour le futur acheteur ou
locataire. Il ne prendra connaissance de l’ensemble des caractéristiques du bien qu’une fois le
contrat conclu.
7. Montrez que l’asymétrie d’information existante sur le marché peut perturber
l’échange économique
En raison de l’asymétrie d’information, certains acheteurs ou locataires peuvent décider de
reporter leur décision ou d’approfondir leur recherche. Ce qui peut ralentir la conclusion du
contrat ou le rendre plus complexe (clause de rétractation par exemple).
C’est pourquoi la mise en place d’outils (diagnostic énergétique, certificat loi Carrez, etc.)
permettant de réduire ces asymétries d’information permet de simplifier et d’améliorer les
échanges.

APPLICATION AU CAS, p. 27
1. Panier de Campagne peut-elle s’appuyer uniquement sur le prix de vente pour
faire son choix ? Justifiez votre réponse.
Le critère du prix est un élément central du choix du véhicule car la contrainte budgétaire est
importante pour une entreprise. Cependant, Panier de Campagne devra probablement intégrer
d’autres éléments dans son choix. En effet, le véhicule neuf disposera d’une garantie que n’aura
pas le véhicule d’occasion. De plus, l’entreprise peut choisir son modèle neuf, alors que sur le
marché de l’occasion, elle doit se contenter des véhicules proposés.
2. Quelle information est censée donner le prix à l’acheteur ?
L’information donnée par le prix est normalement celle de l’état de la voiture (neuve ou
d’occasion) ainsi que son éventuel entretien.
3. Quelle défaillance du marché apparaît ici ?
La défaillance du marché qui apparaît ici est l’existence d’une asymétrie d’information. Le
vendeur du véhicule d’occasion connaît les caractéristiques réelles de celui-ci alors que Panier
de Campagne ne connaît que le prix pour estimer son état.
4. Quels mécanismes permettent de la limiter ?
Plusieurs mécanismes permettent de limiter l’asymétrie afin d’atteindre le niveau de confiance
nécessaire à l’échange. Les contrôles techniques obligatoires mis en place par l’État permettent
ainsi d’attester du bon état du véhicule sur 415 points de contrôle. Le vendeur qui ne remplit
pas cette obligation ne peut pas vendre son véhicule.
De plus, il existe une cotation de l’occasion qui permet à l’acheteur d’estimer la valeur moyenne
des véhicules, en fonction de leur ancienneté et de leur kilométrage.
Ces informations complémentaires permettent donc de réduire l’asymétrie d’information (elle
ne disparaît pas complètement).

20
Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
3. Repérer l’existence d’externalités
Document 16. Quand l’industrie et l’agriculture ne produisent pas que des biens…, p. 28
1. Quelles sont les conséquences de l’activité industrielle et agricole sur l’environnement ?
L’activité industrielle et agricole entraîne la dispersion de substances polluantes dans le sol et
les nappes phréatiques. Ces substances peuvent à leur tour contaminer les légumes qui poussent
sur les terrains touchés et l’eau potable. Les êtres vivants sont alors eux aussi touchés.
2. Quelles peuvent en être les conséquences sur les êtres humains vivant à proximité
des sites pollués ?
Les êtres humains vivant à proximité des sites pollués peuvent être contaminés directement, par
contact ou inhalation en manipulant les substances dangereuses, mais aussi indirectement, en
mangeant des légumes contaminés ou en buvant de l’eau polluée.
3. Pensez-vous que les entreprises dédommagent les individus qui subissent cette
pollution ? Pourquoi ?
Les entreprises ne dédommagent pas les individus qui subissent cette pollution car celle-ci est
le plus souvent indirecte. Il est donc impossible de savoir qui est réellement responsable de
cette pollution et qui devrait dédommager.
Document 17. L’existence d’externalités affecte le bien-être des individus, p. 28
Document 18. Les effets des externalités sur les stratégies des entreprises, p. 28
4. Qu’est-ce qu’une externalité ?
Une externalité correspond à une situation économique où l’activité d’un agent a un impact sur
le bien-être des autres agents sans contrepartie financière. C’est une « externalité » dans la
mesure où cet effet « échappe » à la régulation par le prix du marché.
5. Différenciez les effets des externalités positives et négatives.
Les effets des externalités positives améliorent la situation initiale des agents alors que ceux
des externalités négatives la dégradent.
6. Quel impact les externalités ont-elles sur la stratégie des entreprises ?
Les entreprises ignorent, en règle générale, les externalités négatives induites par leur activité
et cherchent, au contraire, à bénéficier d’externalités positives inhérentes à l’activité des autres
agents économiques. En se comportant de la sorte, elles sont plus compétitives que les
entreprises qui cherchent à minimiser leurs externalités négatives et qui en supportent le coût.
Le libre jeu du marché favorise donc les stratégies les moins responsables.
7. Montrez que les externalités sont une conséquence de la défaillance du marché.
Les externalités négatives ne sont pas sanctionnées par un surcoût sur le marché. De même, les
externalités positives ne sont pas récompensées par une prime. Il n’y a donc pas d’incitation de
la part du marché pour adopter un comportement stratégique intégrant la totalité des effets de
l’activité économique des agents. Le marché ne peut donc pas jouer pleinement son rôle de
régulateur puisque le prix n’intègre pas l’ensemble des informations nécessaires à la prise de
décision.
Document 19. Antenne-relais : Free attaqué pour cause de préjudice esthétique, p. 29
8. Expliquez en quoi l’installation d’une antenne-relais peut être considérée comme
une externalité négative.
L’installation d’une antenne-relais par Free est indispensable à l’opérateur pour lui permettre
d’exercer son activité économique. Or, son implantation est inesthétique et a entraîné une baisse

21
© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
de la valeur des maisons qui lui sont proches (manque à gagner évalué à 30 %). Ce préjudice
n’est pourtant pas compensé par Free, qui refuse même de modifier l’antenne pour la rendre
plus discrète. Il s’agit d’un impact négatif dû à l’activité économique de Free, sans
indemnisation de sa part. Ceci constitue donc une externalité négative.

APPLICATION AU CAS, p. 29
1. Repérez les externalités positives et négatives liées à l’implantation de l’entrepôt
pour la commune de Cagnac-les-Mines.
L’implantation de l’entrepôt sur la commune de Cagnac-les-Mines engendre des externalités
positives puisque les emplois créés et les salaires distribués vont générer un dynamisme
économique dans la zone. Une autre entreprise souhaite ainsi s’installer à proximité. La richesse
globale de la commune va donc augmenter (impôts locaux payés par les entreprises,
consommation plus importante…).
Par contre, cette implantation génère aussi de nombreuses externalités négatives : la pollution,
les nuisances sonores, les risques d’accidents liés à l’intensification du trafic routier…
2. Montrez que le marché est inefficace pour résoudre le problème des externalités
négatives.
L’entreprise ne paiera aucune taxe supplémentaire pour les nuisances qu’elle risque
d’occasionner. En effet, comme le souligne le maire, si l’entreprise doit payer des taxes comme
un droit de passage, elle se dirigera vers une autre commune qui ne lui fera rien payer.
L’entreprise ne dédommagera donc pas les habitants pour les externalités négatives qu’elle
engendre.

22
Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
Activités
1. Comment expliquer la hausse du prix du bois, p. 30
1. Repérez les différents facteurs qui expliquent l’augmentation du prix du bois de
construction.
Plusieurs facteurs interviennent dans la fixation du prix du bois :
– en premier lieu, l’augmentation de la demande de bois, en particulier sur le marché américain.
Matériau déjà recherché pour ses qualités écologiques, esthétiques et isolantes, sa
consommation s’est accrue en raison de la pandémie et du confinement, période pendant
laquelle les activités de rénovation et de bricolage ont augmenté ;
– en second lieu, l’offre s’est révélée insuffisante en raison là aussi de la pandémie, du
confinement et des règles sanitaires de distanciation qui ont ralenti la production. De plus, les
feux de forêt ont eu un impact négatif sur la quantité de bois disponible au Canada, aux États-
Unis et au Mexique.
2. Expliquez pourquoi le marché du bois jurassien est impacté par le marché
américain.
La diminution des quantités disponibles aux États-Unis, alors même que la demande est
importante, pourrait amener les Américains à recourir aux importations, notamment depuis
l’Allemagne et la Scandinavie. Les producteurs de ces pays, concurrents directs du bois
jurassien mais captés par le marché américain, laisseraient donc davantage de perspectives de
développement sur le marché européen. Ce qui serait donc favorable pour le bois français.
3. Que risque-t-il de se passer au niveau de la demande ?
L’augmentation du prix du bois peut avoir des effets contradictoires sur la demande.
Dans un premier temps, elle pourrait pousser les entreprises les plus puissantes à faire des stocks
et donc augmenter davantage la demande, accentuer la pénurie et donc la tension sur les prix.
Dans un second temps, cette augmentation pourrait décourager les particuliers d’entreprendre
leurs travaux et donc réduire la tension sur la demande.
Les effets sur la demande globale et donc sur les prix sont donc difficilement prévisibles.

2. Le marché des SUV, nouvel eldorado des constructeurs ? p. 31


1. Repérez les éléments qui montrent que le prix des SUV ne se base pas uniquement sur
la loi de l’offre et de la demande
La loi de l’offre et de la demande permet de fixer un prix d’équilibre en ajustant les quantités
offertes et demandées en fonction du prix du marché. Or, d’autres éléments que le prix peuvent
jouer sur la demande. Ainsi, en ce qui concerne les SUV, l’esthétique ainsi que le sentiment de
sécurité offert ou l’effet de « mode » peuvent influencer la demande, sans que le prix soit le
facteur prépondérant.
2. Identifiez les principales externalités liées au marché des SUV.
Les externalités se manifestent lorsque l’activité économique d’un agent a un impact sur les
autres agents économiques sans contrepartie financière. Elles peuvent être positives ou
négatives.
Dans le cadre du marché des SUV, on peut constater que le développement de ce dernier
entraine des externalités négatives importantes. En effet, les SUV sont des véhicules très
polluants (aussi bien lors de leur utilisation qu’au cours de leur fabrication ou de leur recyclage
en fin de vie).

23
© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
3. Montrez comment Skoda exploite ces externalités pour différencier son offre.
Skoda exploite l’existence de ces externalités pour proposer un produit répondant à ce
problème.
Son véhicule SUV électrique permet de réduire le niveau de pollution en termes d’émission de
CO2.
Il est ainsi le premier fabricant à proposer un SUV électrique à bas prix, tout en proposant des
caractéristiques techniques très concurrentielles.

24
Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
L’essentiel du cours
Introduction
Dans le monde économique actuel, le marché tient une place centrale dans l’organisation des
échanges. L’économie de marché est ainsi un système dans lequel la valeur des biens ou
services se détermine au travers des échanges qu’effectuent les agents économiques.

1. Présenter le fonctionnement des marchés sur lesquels intervient


l’entreprise
Le marché est le lieu, physique ou virtuel, où les échanges s’installent. Il permet à l’ensemble
des individus d’attribuer une valeur aux biens ou aux services qu’ils désirent échanger, en
fonction de l’utilité qu’ils leur attribuent.

A. La détermination et le rôle du prix sur les différents marchés

1. Les différents marchés


On distingue différents marchés suivant les types de biens échangés.
– Sur le marché des biens et services, s’effectuent les échanges entre offreurs et demandeurs
de biens et services (ex. : le marché de l’automobile, le marché de l’assurance).
– Sur le marché du travail, s’effectuent les échanges entre les agents économiques qui
proposent leur force de travail (les individus qui cherchent un emploi) et les agents économiques
qui ont besoin de cette force de travail (les entreprises, par exemple).
Remarque : la terminologie est l’inverse de celle que les étudiants appréhendent dans leur vie
quotidienne. Pour eux, la demande sur le marché du travail correspond à la recherche d’emploi
par les individus (les « demandeurs » d’emploi).
– Le marché financier permet aux agents économiques ayant des besoins de financement
d’obtenir des capitaux de la part des agents à capacité de financement.
2. La détermination du prix
La fonction première du marché est de permettre la rencontre entre l’offre et la demande afin
que se fixe un prix d’échange. Ce prix, appelé « prix d’équilibre », est celui qui permettra à
l’ensemble de l’offre proposée de rencontrer une demande.
Pour réaliser cet équilibre, le prix est fixé par tâtonnement successif. Il va ainsi influencer les
quantités offertes et demandées.
– Lorsque le prix est trop élevé, la demande va, dans la plupart des cas, diminuer : les individus
cherchent à maximiser leur satisfaction en tenant compte de la contrainte de leur budget. Si le
prix est trop élevé, certains consommateurs vont être découragés et les quantités demandées
vont diminuer. La demande est donc une fonction décroissante du prix.
Remarque : suivant le niveau de la classe, on pourra faire remarquer qu’il existe des situations
où la demande ne suit pas ce mécanisme (consommation ostentatoire, par exemple).
– Inversement, lorsque le prix est élevé, l’offre va avoir tendance à augmenter. En effet, les
entreprises, attirées par des perspectives de profits plus élevés, vont produire davantage. L’offre
est donc une fonction croissante du prix.

25
© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
Remarque : faire réaliser aux étudiants que la situation s’inverse lorsque le prix est trop bas :
la demande augmente alors que certaines entreprises se retirent du marché qui n’est pas assez
rentable. Le produit devient alors plus rare et son prix augmente.
3. Le rôle du prix sur le marché
Sur le marché, le prix joue un rôle de « signal ». En effet, il permet aux agents économiques
d’évaluer la valeur du bien ou du service sur le marché et d’orienter leur choix. En fonction de
la rareté des ressources et de l’intensité de la demande, il varie à la hausse ou à la baisse et
indique aux agents comment optimiser leur satisfaction.

B. Analyser les conditions de la concurrence et de la coopération entre


les acteurs du marché
Les agents économiques achètent ou vendent sur le marché tout en surveillant la concurrence.
En fonction de celle-ci, ils élaborent alors des stratégies leur permettant d’optimiser leur
position sur le marché.
1. Les conditions de la concurrence
Un marché est dit « concurrentiel » lorsque les offreurs et les demandeurs peuvent librement se
confronter et que le prix sert de variable d’ajustement entre l’offre et la demande.
Pour fonctionner de façon optimale, le marché doit respecter certaines règles théoriques :
– l’information véhiculée par le prix doit être parfaite. Le prix permet ainsi aux agents
économiques de détenir l’ensemble des informations disponibles sur le produit ;
– l’absence de barrières à l’entrée ou à la sortie du marché permet aux agents économiques
de choisir librement et sans contraintes le marché sur lequel ils souhaitent intervenir ;
– l’atomicité du marché : le nombre d’offreurs et de demandeurs sur le marché est tellement
important qu’aucun d’eux ne peut avoir de position dominante et influencer le fonctionnement
du marché.
2. La coopération sur le marché
Dans la réalité économique, les conditions théoriques du fonctionnement concurrentiel sont
rarement respectées. La plupart des entreprises cherchent à influencer le marché à leur avantage,
soit en se différenciant de leurs concurrents, soit en élaborant des stratégies de coopération avec
eux.
Certaines stratégies de coopération sont autorisées car elles n’ont pas pour objet d’échapper à
la concurrence mais d’améliorer l’offre sur le marché. C’est le cas lorsque deux entreprises
s’allient pour mettre au point un nouveau produit.
Par contre, lorsque l’objectif de la coopération est de manipuler les informations disponibles
afin de fausser les choix des agents économiques, elle est interdite (ex. : lorsque deux
entreprises s’allient pour bloquer artificiellement les prix ou fausser les informations sur les
produits).

26
Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
2. Analyser les dysfonctionnements du marché
Le marché ne fonctionne pas toujours de façon optimale et le prix n’assure alors plus sa fonction
de régulation entre l’offre et la demande.
Plusieurs situations de défaillance et de dysfonctionnement du marché sont ainsi possibles.
1. Les barrières à l’entrée et la mise en place de stratégies par les acteurs
économiques
Une barrière à l’entrée désigne un obstacle qui rend difficile ou impossible l’implantation d’une
entreprise sur un marché. On distingue deux types de barrières à l’entrée :
– les barrières à l’entrée naturelles sont indépendantes de la volonté des producteurs et liées
aux caractéristiques du marché, à la nature de l’activité ou à la réglementation mise en place
par l’État ;
– les barrières à l’entrée artificielles correspondent aux stratégies mises en place par les
entreprises pour rendre plus difficile l’accès des entreprises concurrentes au marché (ex. : une
baisse artificielle du prix pour gagner des parts de marché).
2. L’existence d’asymétries d’information
L’asymétrie d’information décrit une situation dans laquelle tous les participants à un marché
ne disposent pas de la même information. Certains agents sont donc avantagés car ils détiennent
des informations que les autres n’ont pas. Ils peuvent alors influencer la fixation du prix. Les
asymétries d’information doivent donc être éliminées.

3. Repérer l’existence d’externalités


Le marché n’intègre pas l’ensemble des conséquences des choix économiques des agents.
Ainsi, certaines des décisions qui sont prises peuvent avoir un impact sur le bien-être des autres
agents économiques, sans pour autant être intégrées dans le prix ou donner lieu à une
contrepartie financière.
Deux types d’externalités sont à distinguer :
– les externalités positives améliorent le bien-être des autres agents économiques (ex. :
l’installation d’un apiculteur permet l’amélioration des rendements agricoles des terres aux
alentours) ;
– les externalités négatives entraînent une dégradation du bien-être des autres agents
économiques (ex. : la pollution générée par une usine).
Le prix n’est donc pas garant d’une efficacité optimale du marché et il est alors nécessaire à
l’État d’intervenir pour garantir un fonctionnement suffisamment satisfaisant pour permettre
les échanges.

27
© Nathan Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés
28
Thème 1 – Chapitre 2 – Le fonctionnement des marchés © Nathan
Chapitre 3

Des pourparlers au contrat

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Airbus et Thales décrochent de gros contrats pour les
missions sur la Lune et Mars, avec l’ESA, p. 33
1. De quels contrats est-il question ici ? Quelles en sont les parties ?
Le premier contrat évoqué est un contrat de prestation (construction d’un module de service
européen du véhicule spatial américain Orion) entre l’Agence spatiale européenne (ESA) et la
société française Airbus.
Le second est également un contrat de prestation (construction d’un module d’habitation pour
la station spatiale) conclu entre l’ESA et la société Thales Alenia Space (TAS).
2. Ces contrats sont-ils formés ?
Le premier contrat entre l’ESA et la société Airbus semble formé puisque le texte évoque sa
« signature ».
Quant au contrat entre l’ESA et la société TAS, il semble qu’il soit scindé en plusieurs
contrats dont seule la « première tranche » a été conclue.
D’autres contrats sont annoncés mais pas encore conclus comme celui par lequel Airbus
s’engagera à construire la sonde chargée de rapporter les échantillons sur Terre en 2031.
3. En quoi ce type de contrats nécessite-t-il des pourparlers ?
Ces contrats présentent une grande technicité et portent sur des montants très élevés. Aussi, ils
nécessitent des pourparlers afin que les parties discutent les modalités techniques de
fourniture des prestations et leurs conditions financières.
De plus, chaque protagoniste peut profiter de la période des pourparlers pour mettre en
concurrence plusieurs partenaires potentiels et faire pression sur l’autre pour obtenir des
conditions plus avantageuses.

1. Analyser le processus de formation d’un contrat


Remarque : au cours de la phase précontractuelle, les personnes concernées ne sont pas
encore stricto sensu des « parties » au contrat. Elles seront désignées par le terme
« personne », sous-entendu « physique » ou « morale ».
Document 1. La rencontre de l’offre et de l’acceptation, p. 34
1. Repérez le processus de formation d’un contrat et précisez quelles doivent être
les caractéristiques de l’offre et de l’acceptation pour qu’il y ait contrat.
Le contrat se forme par la rencontre d’une offre et d’une acceptation.
Pour constituer une offre de contrat au sens de l’article 1113 du Code civil, la proposition doit
comporter les éléments essentiels du contrat (l’identification de l’objet et de son prix dans une
offre de vente, par exemple).

29
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
Il y aura contrat si cette offre est purement et simplement acceptée par une personne. On dit
qu’il y a rencontre de volontés.
2. Quels types de contrats sont précédés d’une phase précontractuelle ?
Sont généralement précédés d’une phase précontractuelle les contrats engageant des intérêts
patrimoniaux importants. De nombreux contrats entre entreprises sont précédés de
négociations préalables à la conclusion du contrat.

A. La situation précontractuelle
Document 2. Des étapes vers le contrat, p. 34
Document 3. Les pourparlers, p. 34
3. Qualifiez une situation précontractuelle et dites pour quelles raisons certains contrats
sont précédés d’une phase précontractuelle.
La situation précontractuelle correspond aux pourparlers.
Sont précédés d’une phase précontractuelle les contrats pour lesquels des négociations sont
nécessaires à la fixation des conditions des futurs engagements des parties. Il s’agit de
contrats comportant des engagements importants pour les parties.
4. Les personnes en pourparlers sont-elles engagées par leurs propositions ?
Les pourparlers n’engagent pas les personnes qui, en principe, peuvent librement décider d’y
mettre un terme et donc de ne pas contracter.
Document 4. La rupture des pourparlers, p. 34
5. Quelle obligation pèse sur les parties durant les pourparlers ?
Au cours des pourparlers, les personnes qui y participent doivent être de bonne foi.
Remarque : l’obligation de bonne foi au cours des pourparlers n’apparaît pas dans le
document 4. Les étudiants doivent la déduire de l’existence de cette obligation lors de la
rupture de ces pourparlers.
6. En vertu de quelle obligation la rupture des pourparlers peut-elle être sanctionnée ?
La liberté de rupture des pourparlers est limitée par l’obligation de bonne foi. En effet, en cas
d’abus dans la rupture des pourparlers, la personne concernée peut être condamnée à des
dommages-intérêts.
7. Quelle est la limite légale à la réparation du préjudice lié à la rupture des
pourparlers ?
Les dommages-intérêts sont destinés à réparer le préjudice résultant de l’abus dans la rupture
mais pas à compenser la perte des avantages attendus du contrat non conclu. Ainsi, les sommes
engagées par une personne au cours des négociations pourront lui être restituées par l’autre
personne si celle-ci rompt brutalement une longue période de négociations mais l’avantage
espéré du contrat (le prix de vente, par exemple) ne lui sera pas versé.
Document 5. L’obligation d’information, p. 35
8. Sur quelle(s) partie(s) l’obligation d’information pèse-t-elle ?
L’obligation d’information pèse sur tout contractant disposant d’informations susceptibles
d’être déterminantes du consentement de son cocontractant.
9. Comment cette obligation se justifie-t-elle ?
La loi impose aux parties d’être de bonne foi dès la phase précontractuelle. Cette obligation se
poursuit naturellement lors de la conclusion du contrat. Dès lors, un contractant doit mettre à
disposition de son cocontractant les informations nécessaires afin que ce dernier contracte en

30
Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
pleine connaissance de clause. À défaut, le consentement du cocontractant peut être vicié
(voir infra).
Toutefois, il ne peut être reproché à l’un des contractants de ne pas avoir fourni une
information déterminante s’il n’est pas prouvé qu’il en avait connaissance, comme le précise
le jugement du tribunal de commerce de Versailles.
Document 6. Le pacte de préférence, p. 35
10. Quelle obligation incombe à une personne ayant accordé un pacte de préférence ?
La personne ayant accordé un pacte de préférence s’engage à conclure le contrat précisé dans
le pacte avec le bénéficiaire si elle se décide à conclure. Par exemple, une personne s’engage
à vendre au bénéficiaire désigné si elle se décide à vendre.
Document 7. Les promesses de contrat, p. 35
11. Quelle est la principale différence entre la promesse unilatérale et la promesse
synallagmatique ?
Une promesse unilatérale n’engage que le promettant (le vendeur, dans l’exemple) tandis
qu’une promesse synallagmatique engage les deux parties (le vendeur et l’acquéreur, dans
l’exemple).
12. Précisez ce qui différencie le pacte de préférence de la promesse unilatérale de
contrat en les qualifiant juridiquement.
Contrairement à la promesse unilatérale qui engage définitivement le promettant, le pacte de
préférence n’oblige pas l’offrant potentiel à conclure. Il l’oblige uniquement à conclure avec
la personne désignée comme bénéficiaire si et seulement s’il se décide à conclure.

B. Le contrat
Document 8. La liberté contractuelle, p. 36
13. À quelle composante de la liberté contractuelle cette illustration renvoie-t-elle ?
L’image représentant les principaux opérateurs téléphoniques illustre la liberté de choisir son
cocontractant.
Remarque : la liberté contractuelle comporte quatre composantes :
– la liberté de contracter ou de ne pas contracter ;
– la liberté de choisir son cocontractant ;
– la liberté de déterminer le contenu du contrat ;
– la liberté de déterminer la forme du contrat (principe du consensualisme).
Document 9. Le contrat et ses formes, p. 36
14. Tous les contrats sont-ils soumis à une obligation de forme ?
Non, la forme des contrats est en principe libre. C’est l’expression de la volonté qui forme le
contrat, quelle que soit la forme de cette expression (écrit, parole, geste).
On parle du principe du consensualisme pour désigner la liberté de forme des contrats.
15. Comment la rencontre des volontés se réalise-t-elle dans les situations
contractuelles suivantes : la vente aux enchères ? l’achat en hypermarché ?
l’interpellation d’un taxi ?
Dans ces trois cas, celui qui accepte l’offre manifeste son consentement par un geste ou une
attitude :
– lors de la vente aux enchères, il faut lever la main pour faire savoir au commissaire-priseur
que l’on veut enchérir ;

31
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
– lors de l’achat en hypermarché, il faut prendre les produits dans les rayons et les présenter à
la caisse ;
– lors de l’interpellation d’un taxi, il faut la faire suivre de l’installation dans la voiture.

APPLICATION AU CAS
Document. Extrait d’un avant-contrat, p. 36
1. M. Tréville, mécontent de ne pas conclure de bail avec Panier de Campagne, prétend
pouvoir être indemnisé. Selon vous, cette prétention est-elle juridiquement valable ?
La question qui se pose ici est celle de savoir si la rupture des pourparlers de la part de Panier
de Campagne est abusive.
Pour apprécier le caractère abusif de la rupture des pourparlers, les juges tiennent compte de
plusieurs éléments : stade des pourparlers, brutalité de la rupture, intention de nuire…
En l’espèce, les pourparlers entre Panier de Campagne et M. Tréville ne duraient que depuis
un mois. En outre, aucune intention de nuire ne peut être retenue contre Panier de Campagne
puisque la rupture des pourparlers est motivée (le local objet des pourparlers est plus petit que
le local objet de la promesse). La rupture des pourparlers est donc fondée et ne peut pas être
qualifiée d’« abusive ». M. Tréville n’obtiendra aucune indemnisation en justice.
2. La SCI Les Coteaux est-elle définitivement engagée par la promesse de bail signée ?
La question qui se pose ici est celle de savoir si la SCI Les Coteaux, promettant, est
définitivement engagée par la promesse unilatérale qu’elle a formée au profit de Panier de
Campagne, bénéficiaire.
La SCI Les Coteaux est définitivement engagée par la promesse de bail. Elle ne peut donc se
rétracter au cours du délai d’option. Toutefois, si, au terme de ce délai (un mois en l’espèce),
Panier de Campagne n’a pas levé l’option, la promesse sera caduque et la SCI Les Coteaux
retrouvera sa liberté de conclure un bail commercial avec une autre personne.
3. À quel moment Panier de Campagne sera-t-elle engagée auprès de la SCI Les
Coteaux ?
La question qui se pose ici est celle de savoir à quel moment un bénéficiaire d’une promesse
unilatérale de contrat est engagé à l’égard du promettant.
Panier de Campagne, bénéficiaire de la promesse unilatérale, ne sera engagée que si elle lève
l’option au cours du délai d’un mois.

2. Analyser et évaluer les conditions de validité d’un contrat


Document 10. Les trois conditions de validité selon l’article 1128 du Code civil, p. 37

A. Le consentement
Document 11. Un silence coupable ?, p. 37
Document 12. Les vices du consentement, p. 37
1. Analysez le vice du consentement rapporté dans le document 11.
Le document 11 illustre un cas de dol commis par un vendeur d’appartement (bien
immobilier) ayant dissimulé à l’acquéreur qu’il avait été verbalisé pour violation de règles
d’urbanisme.
Même si au jour de la vente le vendeur ignorait les suites judiciaires des PV d’infraction
(condamnation à remettre les lieux en état), la Cour de cassation retient la réticence dolosive
au motif qu’elle s’apprécie au jour de la formation du contrat.

32
Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
2. Quelle différence y a-t-il entre l’erreur et le dol ?
L’erreur et le dol sont deux vices qui affectent le consentement d’un contractant qui conclut
en se trompant sur un élément essentiel du contrat. Mais tandis que l’erreur est spontanée, le
dol est une erreur provoquée par l’autre contractant.
3. Imaginez des exemples d’erreur et de violence dans un contrat entre entreprises.
Remarque : les étudiants imagineront certainement des erreurs matérielles dans des contrats
de vente de marchandises (exemple : l’achat par un distributeur d’un stock de smartphones
d’une génération précédente). Tous les exemples sont acceptables dès lors que l’erreur est
spontanée, c’est-à-dire non provoquée par le cocontractant.
Quant à la violence, les étudiants doivent surtout évoquer des cas de violence morale de la
part d’entreprises ayant un poids économique supérieur à leur cocontractant (exemple : un
hypermarché qui contraint un petit producteur local à lui accorder des prix très avantageux
en le menaçant de cesser de distribuer ses produits).

B. La capacité
Document 13. La capacité des parties, aptitude à conclure, p. 38
4. Justifiez l’incapacité de certaines personnes à passer des contrats dans la vie des
affaires ?
Certaines personnes sont incapables de passer des contrats en raison de leur jeune âge (les
mineurs). D’autres, bien que majeures, n’ont pas la capacité de conclure des contrats soit
parce que l’altération de leurs facultés corporelles les en empêche (infirmité grave), soit parce
que l’altération de leurs facultés mentales les prive de discernement (exemples : maladie
d’Alzheimer, schizophrénie). Dans tous ces cas, c’est la volonté de protéger les intéressés qui
justifie leur incapacité juridique.
Document 14. La capacité professionnelle du mineur, p. 38
5. La capacité des jeunes entrepreneurs est-elle totale ? Justifiez votre réponse.
La capacité des entrepreneurs mineurs n’est que partielle. Ils peuvent agir seuls pour les actes
peu graves mais doivent être représentés par leurs parents (ou leur tuteur) pour les actes graves.
Certains actes particulièrement importants nécessitent même l’autorisation du juge des tutelles.
Remarque : la loi du 15 juin 2010 destinée à favoriser l’initiative individuelle et l’esprit
d’entreprise permet au mineur émancipé d’être commerçant sur autorisation du juge des
tutelles. Mais la question de la capacité professionnelle du mineur est vaste : elle dépend de
l’émancipation ou non du mineur, de l’activité envisagée par le mineur (commerciale ou non)
et du statut juridique choisi (entreprise individuelle ou société).
Document 15. La représentation des personnes morales, p. 38
6. Pour quelle raison une personne morale doit-elle être représentée sur la scène
juridique ?
Une personne morale n’a pas d’existence matérielle (certains auteurs disent d’ailleurs que la
personnalité morale est une « fiction » juridique). Il est donc nécessaire qu’un individu (un
directeur général, par exemple) exerce la capacité juridique de la personne morale (une
société anonyme, par exemple).
7. Quelles personnes autres que les personnes morales doivent être représentées ?
Les mineurs doivent être représentés, hormis pour les actes de la vie courante, par leurs
représentants légaux (père et/ou mère ou tuteur). Cette obligation est destinée à protéger les
intérêts du mineur qui, en raison de son immaturité, pourrait, en concluant un contrat, nuire
gravement à ses intérêts (vendre un bien à très bas prix, par exemple).

33
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
C. Le contenu du contrat
Document 16. Le commerce florissant de restes humains sur Instagram, p. 38
8. Qualifiez le contrat évoqué dans ce document.
Le contrat évoqué est un contrat de vente (d’un crâne humain).
Document 17. Le contenu du contrat doit être licite, p. 39
9. En quoi le contrat évoqué dans le document 16 est-il contraire à l’article 1162 du
Code civil ?
L’article 1162 du Code civil impose que le contenu du contrat soit licite, c’est-à-dire qu’il ne
déroge pas à l’ordre public. Or, l’article 16 du Code civil interdit la vente des « éléments et
produits du corps humain ». La vente de restes humains étant interdite, le contrat qui prévoit
une telle vente n’est pas licite.
10. Imaginez un contrat entre entreprises dont le but serait illicite.
Remarque : les étudiants devront s’attacher à citer des exemples de contrats en apparence
licites (vente, location…) mais dans lesquels le but poursuivi par les parties est illicite.
Exemple : la location d’un local pour entreposer des produits stupéfiants.
Document 18. Le contenu du contrat doit être certain, p. 39
11. Illustrez le caractère certain de l’objet du contrat dans un autre exemple que
celui de la vente.
Contrat de location d’un entrepôt par une entreprise :
– l’entrepôt existe : prestation présente ;
– la location est possible : prestation possible ;
– la location est prévue pour 12 ans moyennant un loyer fixé (2 250 €) et l’entrepôt est
désigné et localisé (entrepôt de 2 500 m² situé 2e avenue/3e rue de la zone industrielle de
Carros) : prestation déterminée.
Document 19. La nullité du contrat, p. 39
12. Quelles personnes le droit veut-il protéger dans les cas de nullité du contrat ?
Les cas de nullité du contrat visent à protéger les parties victimes de la conclusion d’un
contrat. Il peut s’agir, comme dans l’exemple, d’un mineur ayant conclu un contrat qu’il
n’avait pas la capacité juridique de conclure seul. Si les représentants légaux du mineur
l’estiment nécessaire, ils peuvent demander l’annulation du prêt.

APPLICATION AU CAS
Document. Le dol dans le Code civil, p. 39
1. Qu’est-ce que la notion de « dissimulation intentionnelle » constituant un dol ?
La dissimulation intentionnelle consiste, de la part d’une partie, à cacher volontairement à son
cocontractant une information qu’il sait déterminante pour lui.
2. Analysez la situation juridique consécutive à la découverte de l’impossibilité
d’exploiter le bâtiment attenant au local loué par Panier de Campagne.
En l’espèce, le représentant de la SCI Les Coteaux n’a pas révélé à la directrice de Panier de
Campagne l’impossibilité de démolir le bâtiment annexe. Or, il savait que ce bâtiment étant
indispensable pour Panier de Campagne, sa directrice aurait certainement décidé de ne pas
conclure le bail si elle avait su ne pas pouvoir effectuer les rénovations nécessaires.
La directrice de Panier de Campagne est donc victime d’un dol et doit pouvoir obtenir la
nullité du bail en justice.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
3. Analyser et évaluer les clauses d’un contrat
Document 20. Les clauses du contrat, p. 40
1. En quoi les clauses du contrat doivent-elles répondre aux besoins de chaque
contractant ?
Par l’échange de leur consentement, les parties qui contractent manifestent que les termes du
contrat leur conviennent. Par exemple, dans une vente, le vendeur est satisfait du prix obtenu,
l’acheteur obtient le bien qu’il souhaitait ; dans le cas d’un emprunt, le prêteur apprécie
d’obtenir le paiement d’intérêts, l’emprunteur est content de disposer d’une somme qu’il ne
possédait pas.
Or, le détail des conditions de l’échange des avantages relève des clauses du contrat (prix,
délai de livraison, montant des intérêts…). Derrière chaque type de contrat, des conditions
propres à chaque contrat sont le fait des clauses prévues par les parties.
Document 21. Le prix dans les contrats, p. 40
2. Citez des exemples de prix négociés et des exemples de prix acceptés.
Exemples de prix négociés : contrats de vente de marchandises entre entreprises, contrats de
prestations de services entre entreprises ou entre une entreprise et un particulier (exemple :
négociation du montant des travaux de rénovation d’un bâtiment).
Exemples de prix acceptés : prix de certaines prestations de services : transport (billet SNCF),
fourniture d’électricité, abonnement téléphonique.
3. Quelles sont les limites à la fixation du prix par une seule des parties ?
Lorsque le prix n’est pas déterminé au moment de la conclusion du contrat, celui-ci peut être
fixé ultérieurement par l’une des parties à condition qu’elle motive le montant fixé. En cas
d’abus dans la fixation du prix, la partie victime peut obtenir des dommages-intérêts, voire la
résolution du contrat.
Document 22. L’imprévision et la faculté de renégociation du prix, p. 40
4. Précisez le type de contrat dans lequel l’imprévision peut avoir des
conséquences ?
L’imprévision peut avoir des conséquences dans les contrats dont l’exécution dure dans le temps.
5. Dans quelle mesure la possibilité de renégocier le prix est-elle un gage de
maintien de l’équilibre contractuel dans le temps ?
La possibilité de renégociation du prix en cas de changement imprévisible de circonstances au
jour du contrat permet de préserver l’équilibre contractuel en maintenant quasiment à
l’identique les conditions initiales du contrat.
Document 23. La clause de réserve de propriété dans un contrat de vente, p. 41
6. Évaluez les effets juridiques de la clause de réserve de propriété au regard du
transfert de la propriété du bien vendu à l’acheteur.
La clause de réserve de propriété permet de reporter le transfert de propriété à un événement
postérieur à la conclusion du contrat. Il peut s’agir du paiement intégral du prix (comme dans
le document) ou de la livraison du bien objet de la vente.
7. Quelle est l’utilité de cette clause ?
La clause de réserve de propriété permet d’écarter le principe du transfert immédiat de la
propriété en cas de vente.

35
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
La clause reportant le transfert de propriété au paiement complet du prix par l’acheteur
protège les intérêts du vendeur qui demeure propriétaire du bien jusqu’au paiement et peut
donc en revendiquer la propriété en l’absence de paiement, comme dans le cas où l’acheteur
est mis en cessation de paiements (liquidation judiciaire, par exemple).
Document 24. La clause pénale, p. 41
8. Analysez cette clause contractuelle et évaluez-en la portée.
La clause du document 24 fixe le montant des pénalités dues par l’acheteur en cas de retard de
paiement. Elle est qualifiée de « pénale » parce qu’elle fixe les montant des pénalités.
Remarque : les étudiants ayant souvent tendance à se reporter au droit pénal, il n’est pas
inutile de leur préciser ici que la clause pénale ne tient pas son nom du droit criminel.
9. Dans quelle mesure peut-elle éviter une action en justice en cas de retard de
paiement ?
Comme la clause pénale fixe à l’avance le montant des pénalités dues en cas d’inexécution ou
de retard dans l’exécution d’un contrat (retard de paiement, de livraison…), elle permet en
principe de se passer du juge pour fixer ce montant.
Toutefois, en pratique, si une partie refuse de verser le montant fixé par la clause pénale, le
recours au juge sera le seul moyen pour l’autre partie d’obtenir la condamnation de son
cocontractant.

APPLICATION AU CAS
Document. Contrat-cadre de transport de marchandises (extraits), p. 41
1. Quels sont la nature et l’objet de ce contrat ?
Il s’agit d’un contrat-cadre de transport entre Panier de Campagne et la société de transport
Ruby. Le contrat a pour objet le transport routier de marchandises.
2. Analysez et évaluez la clause relative au prix du transport.
La clause relative au prix du transport (article 8) semble valable. Elle fixe un prix de référence
pour les différentes marchandises pouvant être remises au transporteur, ainsi que les
conditions de sa révision annuelle. Celles-ci ne semblent pas abusives puisque le prix du
transport routier est en relation directe avec le prix du carburant.
3. Repérez et évaluez les clauses relatives à la responsabilité du transporteur.
L’article 9 prévoit une indemnité en cas de mauvaise exécution du contrat (détérioration de la
marchandise) ou d’inexécution du contrat. Cette clause reprend l’obligation légale (force
obligatoire du contrat).
L’article 10 prévoit une indemnité en cas de retard de livraison et en fixe le montant (prix du
transport).

4. Analyser et évaluer les effets juridiques d’un contrat


A. Les effets du contrat entre les parties
Document 25. Le principe de la force obligatoire du contrat, p. 42
1. Qu’est-ce qui justifie, selon vous, le principe de la force obligatoire d’un contrat
pour les parties ?
Selon l’article 1103 du Code civil, une fois conclu, le contrat a la même force que la loi. Cela
signifie que les parties sont obligées de respecter leurs engagements comme s’ils étaient
d’origine légale. Cette règle est la suite logique de la liberté contractuelle : on accepte sans

36
Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
réserve une contrainte librement consentie. La force obligatoire du contrat garantit la sécurité
des transactions : aucun cocontractant ne peut se soustraire à ses engagements sans être
sanctionné.
Document 26. Ce qui est convenu est convenu !, p. 42
2. Pourquoi la société Orange pensait-elle ne rien devoir à l’ONF ?
La société Orange pensait ne rien devoir à l’ONF en vertu de l’article L. 51 du Code des
postes et des télécommunications téléphoniques, qui prévoit que « les opérations d’entretien
des abords d’un réseau ouvert au public permettant d’assurer des services fixes de
communications électroniques […] sont accomplies par le propriétaire du terrain ». Or, le
terrain concerné ici appartient à l’État.
3. Quel est le sens de la décision des juges dans cette affaire ?
Dans cette affaire, les juges ont considéré que le contrat entre la société Orange et l’ONF
dérogeait à la loi et devait être respecté.
Document 27. Le sens des engagements contractuels, p. 42
4. Quelle comparaison peut-on faire entre la loi et le contrat ?
Selon le Code civil, en cas de litige, le contrat doit être interprété dans son esprit et non dans
sa lettre. Il en est de même de la loi dont les termes nécessitent parfois être interprétés par les
juges qui doivent privilégier son esprit.
5. Expliquez et justifiez la phrase soulignée.
Il arrive que des difficultés surgissent dans l’exécution du contrat, les parties n’étant pas
d’accord sur le sens des termes de ce contrat. Dans ce cas, le juge doit rechercher la commune
intention des parties lors de la conclusion du contrat. Il peut ainsi être amené à donner à une
clause un sens différent de celui qu’elle semble avoir.
Par exemple, si un contrat indique qu’un bien est « échangé » contre un autre mais poursuit en
indiquant qu’une somme équivalente à la valeur du bien est versée, le juge qualifiera le
contrat de « vente » alors que le contrat évoque un « échange ».

B. Les effets du contrat à l’égard des tiers


Document 28. Le principe de l’effet relatif du contrat, p. 43
Document 29. Une chaîne de contrats, p. 43
6. Quel est le contrat à l’origine du litige ?
Le contrat à l’origine du litige est le contrat de sous-traitance entre deux entrepreneurs.
7. Pourquoi, selon vous, les juges du fond ont-ils condamné le sous-traitant à assumer
les vices de construction ?
Les juges du fond (cour d’appel) ont condamné l’entreprise sous-traitante à indemniser le
propriétaire de la maison en considérant qu’elle était responsable des vices de construction.
8. Pourquoi la Cour de cassation n’accepte-t-elle pas cette solution ? Le client est-il
sans recours ?
La Cour de cassation rejette l’action en responsabilité contractuelle du propriétaire contre le
constructeur dès lors qu’aucun contrat n’existe entre ces deux personnes.
Le propriétaire peut toutefois agir en réparation contre son cocontractant – l’entrepreneur
principal – qui, lui, pourra engager la responsabilité contractuelle du sous-traitant.

37
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
Document 30. L’exception à l’effet relatif du contrat à l’égard des tiers, p. 43
9. En quoi le contrat d’assurance-vie constitue-t-il une exception à l’effet relatif du
contrat ?
Le contrat d’assurance-vie constitue une exception à l’effet relatif du contrat en ce qu’il
impose à une partie au contrat (l’assureur) une obligation (le versement d’une somme) au
profit d’une personne (le bénéficiaire) qui n’est pas partie au contrat, celui-ci étant souscrit
par l’assuré.

APPLICATION AU CAS, p. 43
1. Quelles sont les parties au contrat de transport ? Qui est le stipulant ? le
promettant ? le bénéficiaire ?
Les parties au contrat de transport sont les entreprises Panier de Campagne et Ruby.
Le stipulant est Panier de Campagne.
Le promettant est Ruby.
Le bénéficiaire est le destinataire des marchandises (client de Panier de Campagne) victime
du retard de livraison.
2. Le client est-il fondé à demander une indemnisation au transporteur ?
En l’absence de relation contractuelle entre le transporteur et le client, ce dernier doit
s’adresser à son cocontractant, c’est-à-dire l’entreprise Panier de Campagne, afin d’obtenir
une indemnisation.

38
Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
Activités
1. Un avant-contrat, p. 44
1. Pour quelle opération cette promesse de contrat est-elle conclue ?
Cette promesse de contrat est préalable à une cession de fonds de commerce.
2. S’agit-il d’une promesse unilatérale ou bilatérale ? Justifiez.
Il s’agit d’une promesse bilatérale, les deux parties étant engagées. La conclusion définitive
du contrat est subordonnée à la réalisation de conditions suspensives dans le délai fixé à
l’avant-contrat.
3. Après la signature de la promesse, si le cessionnaire refuse de signer l’acte
authentique, récupère-t-il son dépôt de garantie ? Pourquoi ?
Le cessionnaire étant engagé par le compromis, il ne récupère pas son dépôt de garantie s’il
refuse de signer l’acte, à moins que ce refus soit justifié par la non-réalisation d’une condition
suspensive dans le délai prévu.

2. Le consentement vicié par la violence, p. 45


1. Relevez les trois conditions pour que soit retenue la violence pour abus de
dépendance lors de la formation d’un contrat.
L’abus de dépendance est retenu si trois conditions sont réunies :
– une personne est en état de dépendance à l’égard d’une autre (état) ;
– la seconde obtient de la première un engagement qu’elle n’aurait pas obtenu en l’absence de
cet état de dépendance (engagement/contrat) ;
– et en tire un avantage excessif (abus).
2. Qu’est-ce que l’état de dépendance ? Donnez des exemples.
L’état de dépendance résulte d’un rapport de force entre deux personnes, l’une étant en
position d’infériorité à l’égard de l’autre. Il peut s’agir d’une dépendance économique ou
psychologique.
Entre entreprises, il s’agira d’un rapport de force et d’une dépendance économique
caractérisée dès lors qu’un contractant ne dispose d’aucune alternative économique pour se
procurer le bien ou le service dont il a la nécessité.
3. En quoi l’introduction dans le Code civil de cette forme de violence contribue-t-elle
à l’équilibre contractuel ?
Cette nouvelle forme de violence vise à éviter qu’une entreprise n’obtienne auprès d’une autre
des conditions contractuelles (en matière de prix, par exemple) qu’elle n’aurait pas obtenues
si les deux entreprises avaient été sur un pied d’égalité.

3. Rédaction d’une clause contractuelle, p. 45


1. Rédigez une clause à insérer dans le contrat de construction d’une maison
individuelle, par laquelle le professionnel prévoit l’indemnisation de son client en
cas de retard dans la livraison du bien. Vous veillerez à ce que cette clause soit
raisonnable et prenne en compte l’importance du retard.
« Une pénalité de 1/3 000e du prix convenu par jour de retard sera due par le constructeur à
compter de l’expiration du délai de livraison. »

39
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
Remarque : le montant indiqué correspond au montant minimum imposé par le Code de la
construction et de l’habitation (article R231-14).
2. Cette clause est-elle obligatoire ?
Conformément au principe de la liberté contractuelle, en droit des contrats, ce type de clause
n’est pas obligatoire, les parties étant libres de fixer le contenu du contrat.
Toutefois, certains contrats sont régis par des textes spécifiques, comme c’est le cas pour les
contrats de construction de maison individuelle (CCMI). Le législateur impose en effet que
soit indiqué le montant des pénalités de retard en cas de retard de livraison (article L. 231-2
du Code de la construction et de l’habitation).
Remarque : l’article L. 231-2 du Code de la construction et de l’habitation pourra être
analysé avec les étudiants pour illustration. Cette analyse permettra aussi de souligner que
des exigences particulières pèsent sur les professionnels afin de protéger les particuliers.
3. Pourquoi le constructeur choisit-il de l’inclure dans le contrat ?
Dans le respect de la loi, le constructeur ne peut pas faire autrement qu’inclure la clause
prévoyant des pénalités en cas de retard. Mais si le texte de l’article L.231-2 du Code de la
construction et de l’urbanisme pose le principe de la présence de cette clause, c’est aux parties
qu’il revient de préciser le montant de ces pénalités. En retenant une somme raisonnable le
constructeur valorise son offre de contrat autant qu’il montre son sérieux à son cocontractant
potentiel.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
L’essentiel du cours
Introduction
Le droit des contrats intervient pour fournir un cadre aux entreprises afin qu’elles puissent
construire des relations équilibrées et sécurisées avec leurs partenaires.
De nombreux contrats entre entreprises sont précédés d’une phase précontractuelle
débouchant soit sur un avant-contrat, soit sur un contrat.
Pour être valable, le contrat formé doit respecter plusieurs conditions. Si tel est le cas, il a
force de loi pour les parties.

1. Analyser le processus de formation d’un contrat


A. La situation précontractuelle
La conclusion d’un contrat est fréquemment précédée d’une période précontractuelle, des
négociations appelées « pourparlers » étant parfois nécessaires en vue de fixer les conditions
des engagements des parties.
1. Les pourparlers et leur rupture
Les pourparlers constituent une phase de négociation précédant un accord définitif (avant-
contrat ou contrat).
Selon l’article 1112, alinéa 1 du Code civil, l’initiative, le déroulement et la rupture des
négociations précontractuelles sont libres. Les parties peuvent donc soit mener à terme les
discussions, soit les rompre sans avoir conclu de contrat. Aucun engagement ne pèse sur elles
et il leur est permis de mener de front des pourparlers avec plusieurs cocontractants potentiels.
Toutefois, le même article affirme que les comportements des négociateurs « doivent
impérativement satisfaire aux exigences de la bonne foi ».
Ainsi, la rupture de la négociation est sanctionnée si elle survient avec la volonté de nuire au
partenaire ; c’est notamment le cas si elle fait suite à des pourparlers qui visaient uniquement
à accéder à des renseignements sur une entreprise avec laquelle on n’a jamais eu l’intention
réelle de contracter. Les juges sanctionnent également l’interruption brutale d’une négociation
très avancée. La responsabilité encourue, de nature extracontractuelle (il n’y a pas encore de
contrat), donne lieu à l’attribution de dommages-intérêts au profit de celui qui subit la rupture
fautive ; toutefois, la réparation du préjudice ne peut avoir pour objet de compenser la perte
des avantages attendus du contrat non conclu (C. civ., art. 1112, alinéa 2).
2. Le pacte de préférence
Le pacte de préférence est l’engagement pris par une personne (l’offrant potentiel) de
proposer prioritairement à une autre personne (le bénéficiaire du pacte) de traiter avec elle
pour le cas où elle déciderait de passer le contrat envisagé. Seul l’offrant potentiel est engagé
par le pacte de préférence. Rien n’oblige le bénéficiaire à donner une suite à cet avant-contrat.
Le non-respect du pacte de préférence, qui se traduit par la conclusion du contrat entre
l’offrant et une autre partie que le bénéficiaire, est sanctionné.
3. La promesse unilatérale de contrat
La promesse unilatérale de contrat est une convention par laquelle une personne
(le promettant) s’engage à conclure un contrat avec une autre personne (le bénéficiaire) qui
accepte cette offre. Le prix, la date de livraison, les conditions générales et particulières du

41
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
contrat définitif sont réglés. Cette promesse est plus qu’une offre : il s’agit d’un contrat né de
la rencontre de deux volontés, mais d’un contrat unilatéral faisant naître des obligations
seulement à la charge du promettant. Le bénéficiaire se voit offrir une option et il dispose
d’un temps convenu pour donner suite ou non et conclure ou non le contrat définitif.
Le promettant qui ne donne pas suite à la volonté du bénéficiaire de conclure le contrat
projeté engage sa responsabilité.
Pour pallier le déséquilibre entre l’engagement ferme du promettant et la liberté totale du
bénéficiaire, le promettant peut demander à l’autre partie de déposer « indemnité
d’immobilisation », qui est perdue pour elle si le contrat n’est pas conclu.
4. La promesse bilatérale (synallagmatique) de contrat
Dans la promesse bilatérale de contrat, les deux parties consentent au contrat définitif et à ses
conditions. Cet avant-contrat pourrait presque se confondre avec le contrat définitif puisque
chacun des cocontractants s’oblige définitivement : le prix, la date d’exécution et les
modalités du contrat sont arrêtés. En fait, la promesse bilatérale intervient lorsque la
conclusion du contrat dépend de certaines conditions qui doivent être réalisées (obtention
d’un permis de construire, accord de la banque pour un prêt…) ou de certaines formalités
(acte authentique).
L’engagement des parties est ferme et définitif. Seule est admise l’impossibilité de conclure
indépendante de leur volonté, notamment la non-réalisation de la condition suspensive.

B. Le contrat
1. Définition
Un contrat est un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes, appelées « parties »,
destiné à créer des obligations.
2. Les principes contractuels
Selon l’article 1102 du Code civil, « chacun est libre de contracter ou de ne pas contracter, de
choisir son cocontractant et de déterminer le contenu et la forme du contrat dans les limites
fixées par la loi ».
Ce principe dit « de la liberté contractuelle » recouvre donc quatre composantes : la liberté de
contracter ou non, la liberté de choisir son contractant, la liberté de fixer le contenu du contrat
et la liberté de choisir la forme du contrat.
En effet, la forme des contrats est libre. Tous les modes d’expression de l’accord des volontés
sont donc admis : écrit, bien sûr, mais aussi parole et même geste (poignée de main, bras
levé…). Ce principe souffre néanmoins plusieurs exceptions (exemple : les statuts d’une
société sont obligatoirement consignés par écrit).
De même, les autres composantes de la liberté contractuelle sont limitées par des dispositions
légales ou réglementaires. Le contenu du contrat est librement fixé dans la limite de ce que la
loi autorise (exemple : un contrat prévoyant la vente d’organes est illicite).
3. L’obligation d’information
L’article 1112-1 du Code civil, impose une obligation d’information à tous les cas où une
partie connaît une information dont l’importance est déterminante pour le consentement de
l’autre partie, qui ignore cette information ou qui fait confiance à son cocontractant.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
2. Analyser et évaluer les conditions de validité d’un contrat
A. Le consentement
1. L’existence du consentement
Les règles juridiques appliquées au contrat trouvent en premier lieu leur origine dans la
théorie de l’autonomie de la volonté. La force obligatoire du contrat suppose que l’on ne
doute pas que les parties sont libres lors de la conclusion du contrat. À cet égard, le
consentement représente la rencontre d’une offre et d’une acceptation. La première doit être
ferme et précise, la seconde doit être donnée sans condition.
2. L’absence de vice dans le consentement
Que le consentement existe à l’origine des obligations contractuelles ne suffit pas à établir la
réalité de la volonté de s’engager. Il est indispensable que la volonté des contractants soit sans
vice, c’est-à-dire qu’elle ne soit entachée d’aucun défaut qui la priverait de sa pertinence.
La loi prévoit que trois vices du consentement peuvent être sanctionnés par la nullité du contrat.
L’erreur est le premier de ces vices : seules l’erreur sur un élément essentiel du contrat et
l’erreur sur la personne du cocontractant (dans le cas d’un contrat avec intuitu personae) sont
prises en compte. Le dol peut aussi vicier le consentement : il s’agit d’une erreur provoquée
par les manœuvres ou les mensonges de l’autre partie, qui ont joué un rôle déterminant dans
la conclusion du contrat. Enfin, est également vicié le consentement donné à la suite d’une
violence, physique ou psychologique.

B. La capacité
La capacité juridique peut se définir comme l’aptitude à être titulaire de droits et à les exercer.
1. Le cas des mineurs et des majeurs protégés
Pour s’engager valablement dans un contrat, il faut disposer de la capacité juridique. Il s’agit
de l’aptitude à être titulaire de droits et à les exercer. Si la loi en fait une condition de validité,
c’est pour pouvoir remettre en cause les obligations contractées par ceux que l’incapacité
protège, comme les mineurs (personnes âgées de moins de 18 ans) et certains majeurs victimes
d’une altération de leurs facultés personnelles (mentales ou corporelles). En effet, les mineurs
et les majeurs protégés peuvent prendre des risques inconsidérés dans la vie des affaires.
2. Le cas des personnes morales
La loi prévoit que les dirigeants de sociétés ou autres personnes morales doivent les représenter.
À défaut de représentation, ces sujets de droit sans consistance physique ne pourraient pas
avoir de relations juridiques.

C. Le contenu du contrat
1. Le contenu licite du contrat
L’article 1162 du Code civil vise de façon expresse deux éléments du contenu du contrat : ses
stipulations et son but.
• La licéité des stipulations
Le contenu du contrat désigne ici son objet : la prestation promise par chaque partie doit être
licite. Elle ne doit donc pas être contraire à l’ordre public.
Ainsi, les contrats ayant pour objet le corps humain sont en principe contraires à l’ordre
public : les contrats de vente d’organes sont nuls (le don d’organes est cependant autorisé).

43
© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
• La licéité du but
L’objectif poursuivi par les parties représente la cause du contrat pour chacun.
Pour déterminer la licéité du contenu du contrat, il faut donc aussi rechercher les mobiles qui
animent les contractants lors de la conclusion du contrat. Ainsi, dans l’achat d’un entrepôt, le
but est illicite si l’entreprise acheteuse a acquis cet immeuble afin d’y installer une maison de
jeux.
La loi précise que le contrat est nul même si une seule des parties poursuit un but illicite,
même si ce but est inconnu de son cocontractant. Tel est le cas si un bailleur ignore que la
destination des lieux par le preneur n’est pas celle qu’il croit (par exemple, stocker des
produits stupéfiants et non des produits alimentaires bio).
2. Le contenu certain du contrat
Pour être certain, le contenu du contrat doit présenter plusieurs caractéristiques :
– il doit exister. Sera donc annulé un contrat portant sur une chose qui était détruite au
moment de la conclusion du contrat sans que les parties le sachent ;
– la prestation peut être actuelle ou future (par exemple, la vente d’un appartement sur plan) ;
– la prestation doit être possible. Le contrat sera annulé si elle est impossible (il doit s’agir
d’une impossibilité absolue comme le fait, par exemple, pour une agence de voyages, de
proposer à ses clients un voyage sur Mercure) ;
– la prestation doit être déterminée ou déterminable, c’est-à-dire qu’elle doit pouvoir « être
déduite du contrat ou par référence aux usages ou aux relations antérieures des parties, sans
qu’un nouvel accord des parties soit nécessaire » (article 1163 du Code civil).
Si l’obligation consiste en un service ou une abstention, le contrat doit préciser à quoi
s’engage la partie.

D. La nullité du contrat
Si l’une des conditions de validité du contrat fait défaut, la sanction est la nullité du contrat.
La nullité entraîne la disparition de tous les effets du contrat avec, si possible, les restitutions
qui en découlent.
Dans tous les cas où l’action en nullité n’est pas limitée à un moindre temps par une loi
particulière, le délai pour agir en nullité est de 5 ans.
Ce délai court en principe à compter du jour où le titulaire du droit d’agir en justice a eu ou
aurait dû avoir connaissance de la cause de nullité.

3. Analyser et évaluer les clauses d’un contrat


A. Le prix et sa révision
Entre professionnels, les engagements contractuels prévoient le plus souvent un prix à payer.
La vente est au cœur des affaires, tout comme la sous-traitance, les divers contrats de service
ou d’entreprise, qui imposent également un prix à payer.
Le législateur précise que le prix doit être déterminé dès la conclusion du contrat. Cette
connaissance par les deux parties d’une obligation essentielle du contrat est un gage de
sécurité pour chacune d’elles : l’une connaît les ressources qu’elle tirera du contrat, l’autre
sait exactement ce que lui coûte son engagement.
Toutefois, pour les contrats-cadres et les contrats de prestations de services, le Code civil,
dans ses articles 1164 et 1165, affirme que le prix peut être fixé par le créancier en l’absence
d’accord des parties avant leur exécution.
Il existe cependant des limites à la fixation du prix par une seule des parties. Ainsi,
notamment, la partie qui fixe le prix doit être en mesure de le justifier en cas de contestation ;

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
si le prix apparaît abusif au juge saisi de cette contestation, ce dernier peut décider de faire
attribuer des dommages-intérêts à celui qui a subi l’abus.
B. La clause de réserve de propriété
Lors de la vente d’un bien, si le paiement ne se fait pas au comptant, le vendeur peut insérer
une clause de réserve de propriété au contrat. Ainsi, la propriété du bien cédé ne sera
transférée à l’acheteur qu’après règlement total du prix.
L’avantage de cette clause est manifeste si l’acheteur est confronté à des difficultés de
paiement, comme dans le cas d’une entreprise en cessation de paiements : le vendeur impayé
pourra réclamer la restitution du bien, dont il est toujours propriétaire. Sa situation est plus
confortable que celle des créanciers du débiteur défaillant car il dispose de la faculté de
revendiquer un bien qui lui appartient toujours et qui ne pourrait pas être vendu, même en cas
de liquidation judiciaire, au profit des créanciers impayés.
C. La clause pénale
La clause pénale fixe d’avance le montant précis de la réparation due par le débiteur en cas
d’inexécution. Elle est donc plus efficace encore que la clause limitative de responsabilité
puisqu’elle empêche toute contestation sur l’importance du préjudice à réparer. Son rôle
préventif peut faciliter la conclusion du contrat si le créancier estime que le montant des
dommages-intérêts envisagés est raisonnable.

4. Analyser et évaluer les effets juridiques d’un contrat


A. Les effets du contrat entre les parties
Une fois conclu, le contrat a la même force que la loi – ce principe est inscrit dans
l’article 1103 du Code civil. Cela signifie que les parties sont obligées de respecter leurs
engagements comme s’ils étaient d’origine légale. Cette règle est la suite logique de la liberté
contractuelle : on accepte sans réserve une contrainte librement consentie. La force obligatoire
du contrat garantit la sécurité des transactions : aucun cocontractant ne pourra se soustraire à
ses engagements, sauf à en répondre devant les juges. Évidemment, les obligations que la
volonté des parties a fait naître peuvent disparaître par leur volonté commune : un nouveau
contrat librement conclu peut anéantir ou modifier les effets du contrat passé.
B. Les effets du contrat à l’égard des tiers
1. Le principe
Le contrat ne produit d’effets qu’à l’égard des parties qui l’ont conclu. Il est naturel que les
tiers ne subissent aucune conséquence du contrat (C. civ., art. 1199). Sur le fondement de
cette règle, la Cour de cassation considère que dans une « chaîne de contrats » (avec
l’intervention de sous-traitants, par exemple), chacun des contractants n’est lié qu’à celui avec
lequel il a conclu : le sous-traitant, par exemple, ne saurait être mis en cause par le client de
son donneur d’ordre.
2. L’exception
Le principe légal de l’effet relatif du contrat connaît cependant quelques exceptions, en
particulier dans les cas de stipulation pour autrui. Il s’agit des hypothèses, peu nombreuses, où
un tiers au contrat bénéficie de l’exécution des obligations convenues entre les parties, le
stipulant d’une part, le promettant d’autre part. Ainsi, dans un contrat d’assurance décès,
l’assuré (le stipulant) et l’assureur (le promettant) conviennent qu’en cas de décès de l’assuré,
un capital sera versé au bénéficiaire choisi par lui. Dans un contrat de transport, le destinataire

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat
bénéficiant de l’exécution du contrat est parfois un tiers désigné au transporteur par le
donneur d’ordre.

COMPLÉMENTS
1. À propos de la rupture des pourparlers
Le Code civil distingue deux situations :
– si le tiers ignorait le pacte de bonne foi : le contrat conclu n’est pas remis en cause mais le
bénéficiaire peut réclamer des dommages-intérêts au promettant ;
– si le tiers, de mauvaise foi, connaissait l’existence du pacte de préférence et la volonté du
bénéficiaire de s’en prévaloir, ce dernier peut obtenir des dommages-intérêts et même demander
en justice la nullité du contrat ou solliciter du juge de le substituer au tiers dans le contrat.
2. À propos de l’incapacité juridique
D’autres personnes que les personnes protégées sont frappées d’incapacité ; c’est alors dans un
but de sanction. Il s’agit des personnes qui ont été condamnées à une peine d’emprisonnement
pour des infractions graves et les dirigeants d’entreprises qui ont été liquidées à la suite de
fraudes qu’ils ont commises.
3. À propos du contenu licite du contrat
L’ordre public est une notion souple dont le contenu évolue avec le temps. On distingue
généralement l’ordre public classique et l’ordre public économique (voir thème 2, chapitre 8).
L’ordre public classique vise à défendre les piliers de la société (État, famille, individu) et, à
ce titre, impose des interdictions.
4. À propos du contenu certain du contrat
Le contrat doit préciser à quoi s’engage la partie.
Si la chose objet de l’obligation est un corps certain (chose non fongible), c’est-à-dire une
chose qui se caractérise par son individualité, comme un véhicule d’occasion, il suffit aux
parties d’en préciser les caractéristiques. Ainsi, en cas de vente d’un véhicule d’occasion, le
vendeur doit en préciser la marque, le modèle, le numéro d’immatriculation…
Si, au contraire, la chose objet du contrat est une chose de genre (chose fongible), c’est-à-dire
une chose interchangeable, comme un véhicule de série, elle doit être non pas déterminée
(c’est impossible), mais déterminable. Les parties doivent donc indiquer le genre de la chose
(du riz, par exemple) et prévoir au contrat des indications qui déterminent la quantité lors de
l’exécution du contrat.
5. À propos de la nullité du contrat
Il existe deux types de nullité dont les conditions de mise en œuvre diffèrent, mais dont l’effet
est unique :
– la nullité relative sanctionne la transgression d’une règle protectrice des intérêts privés
(exemples : vices du consentement, incapacité) ;
– la nullité absolue sanctionne la transgression d’une règle protectrice de l’intérêt général
(exemple : contenu illicite).
Le délai de prescription de l’action en nullité est de 5 ans et court en principe à compter du
jour où le titulaire du droit d’agir en justice a eu ou aurait dû avoir connaissance de la cause
de nullité.
Toutefois, dans certains cas, le point de départ du délai est différent :
– en cas de violence, le délai ne court qu’à compter du jour où elle a cessé ;
– à l’égard des actes faits par un mineur, il ne court qu’à compter de la majorité ou de
l’émancipation.

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Thème 1 – Chapitre 3 – Des pourparlers au contrat © Nathan
Chapitre 4

De la création à la pérennité
de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. La création d’entreprise au féminin, p. 47
1. Quelles sont les motivations des femmes pour créer leur propre entreprise ?
Le document présenté révèle que, parmi les femmes qui créent leur entreprise, beaucoup le
font pour concrétiser une idée, donner un sens à leur vie et gagner en liberté.
Plus que les hommes, les femmes veulent créer leur propre entreprise pour créer leur propre
emploi et avoir davantage de responsabilités.
Remarque : pour introduire le thème du chapitre, il est possible de demander aux étudiants s’ils
partagent ces motivations ou s’ils ont d’autres envies qui peuvent les pousser à créer un jour
leur propre entreprise.
2. À votre avis, quelles sont les principales difficultés liées à la création
d’entreprise ?
Parmi les difficultés liées à la création d’entreprise, on peut citer :
– la peur de l’échec ;
– le manque de formation ;
– le manque d’idée de départ ;
– la difficulté pour trouver des financements ;
– la peur de prendre des risques ;
– la lourdeur des démarches administratives…

1. Caractériser les étapes de la création d’une entreprise


Document 1. Trouver une idée et la tester, p. 48
1. Pourquoi est-il recommandé de réaliser une étude de marché avant de se lancer
dans la création d’une entreprise ?
Une étude de marché a pour but d’étudier l’offre et la demande sur un marché donné.
Concernant la demande, l’étude de marché permet :
– au niveau quantitatif, d’évaluer la demande potentielle à travers l’estimation des ventes et
du nombre d’acheteurs potentiels ;
– au niveau qualitatif, de connaître le profil des acheteurs potentiels et d’identifier leurs besoins.
Concernant l’offre, elle permet :
– au niveau qualitatif, d’identifier les concurrents et les stratégies mises en œuvre ;
– au niveau quantitatif, d’estimer le chiffre d’affaires et les parts de marché des concurrents.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
Il est recommandé de réaliser une étude de marché avant de se lancer dans la création d’une
entreprise afin de vérifier si le marché est viable et possède le potentiel pour créer et
développer une entreprise.
Document 2. Les recettes de Nestor, p. 48
2. Quelle est l’idée initiale des créateurs de Nestor ?
Au départ, les créateurs de Nestor souhaitaient ouvrir leur propre restaurant. Ayant peu
d’expérience dans ce domaine, ils ont eu l’idée de créer un restaurant virtuel qui prépare des
déjeuners livrés directement sur les lieux de travail.
3. Comment les créateurs ont-ils testé leur idée ?
Les créateurs de Nestor ont testé leur idée en faisant tout eux-mêmes : de la préparation des
plats jusqu’aux livraisons à vélo. Ils ont pu ainsi être au contact direct des clients et récolter
leurs avis pour affiner leur concept.
4. Quels enseignements ont-ils tiré de l’analyse des modèles existant à l’étranger ?
L’analyse des modèles existant à l’étranger leur a permis de comprendre que les entreprises
qui connaissent le plus de succès sur ce secteur ont une organisation millimétrée et une cible
précise. Ils en ont conclu que, pour réussir, il fallait cibler une niche (les professionnels) avec
une offre simple (un menu unique).
Document 3. Financer le projet, p. 49
5. Pourquoi est-il nécessaire de prévoir une trésorerie de départ lors de la création
d’une entreprise ?
Lors de la création d’une entreprise, il faut prévoir une trésorerie de départ car l’entreprise va
engager des dépenses (frais de création, achat de matériel, loyer, assurances, stocks,
salaires…) avant de commencer à percevoir le fruit de ses ventes. Si l’entreprise n’a pas prévu
une trésorerie de départ suffisante, elle risque de se retrouver soit avec un découvert bancaire
qui va lui coûter cher, soit dans l’incapacité de réussir son lancement si la banque refuse une
autorisation de découvert.
Document 4. Les avantages du financement participatif, p. 49
Document 5. Concevoir un business plan, p. 49
6. Présentez les avantages du financement participatif.
Pour un créateur d’entreprise, le crowdfunding présente plusieurs avantages :
– facilité et rapidité du processus de financement ;
– évite la rigueur et la rigidité des banques ;
– permet de récolter les premiers fonds nécessaires au lancement de l’entreprise.
7. Présentez l’intérêt d’élaborer un business plan pour un créateur d’entreprise.
Un business plan est un document qui présente le projet de création d’entreprise. Il est
indispensable car il va permettre de convaincre les investisseurs et les partenaires potentiels
du sérieux et de la fiabilité économique du projet.
8. Recensez les différentes rubriques qui doivent apparaître dans un business plan.
Un business plan doit comprendre les rubriques suivantes :
– un executive summary qui résume en une ou deux pages le projet ;
– une présentation du ou des créateurs ;
– une présentation de l’offre ou du concept ;
– une analyse du marché ;
– une présentation du modèle économique ;
– un plan d’action commercial et mercatique.

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Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
Document 6. Choisir un statut juridique et réaliser les formalités administratives, p. 50
9. Quel est le rôle du CFE ?
Le rôle du CFE (centre de formalités des entreprises) est de permettre de réaliser en un même
endroit, et à travers la constitution d’un dossier unique, l’ensemble des formalités nécessaires
à la création d’une entreprise.
10. Pourquoi le CFE facilite-t-il la création d’entreprise ?
Le CFE facilite la création d’entreprise car il évite au créateur de réaliser lui-même toutes les
démarches auprès des organismes et des administrations concernés par cette création.

APPLICATION AU CAS
Document. Entretien avec Nathalie Dills, dirigeante et créatrice de Panier
de Campagne, p. 50
1. Quelle est l’idée de départ de la créatrice de Panier de Campagne ?
L’idée de départ de la créatrice de Panier de Campagne est de permettre aux habitants en
milieu rural de manger des produits locaux.
2. Décrivez l’activité de son entreprise.
Panier de Campagne a implanté des commerces en milieu rural, dans lesquels sont proposés
des produits bio locaux, des services au quotidien, un salon de thé et un snack de terroir.
L’entreprise a aussi créé une boutique en ligne où elle vend des produits issus de la ferme.
3. Expliquez pourquoi la recherche de financement a été compliquée.
Le financement de l’entreprise auprès des banques a été difficile car la créatrice de Panier de
Campagne, Nathalie Dills, n’avait aucune expérience dans le secteur de la distribution. De ce
fait, les banquiers avaient du mal à lui accorder leur confiance.
4. Comment Nathalie Dills a-t-elle financé la création de son entreprise ?
Pour financer la création de son entreprise, Nathalie Dills a réalisé un prêt bancaire (auprès du
Crédit Agricole) et a eu recours au financement participatif en réalisant une levée de fonds sur
une plateforme de crowdfunding.
5. Pourquoi le lancement de l’activité entraîne-t-il des difficultés de trésorerie ?
Le lancement de l’activité entraîne des difficultés de trésorerie car l’entreprise doit, dans un
premier temps, payer des charges avant de réaliser des ventes et de percevoir leurs paiements.

2. Distinguer une démarche entrepreneuriale d’une démarche


managériale
Document 7. Caractériser la démarche entrepreneuriale, p. 51
Document 8. L’entrepreneur selon Joseph Schumpeter, p. 51
1. Quelles qualités un créateur d’entreprise doit-il posséder ?
Un créateur d’entreprise doit être créatif, intuitif et apte à détecter des opportunités. De plus, il
doit être volontaire, courageux et capable de prendre des risques.
2. Pourquoi la démarche entrepreneuriale est-elle risquée ?
La démarche entrepreneuriale est risquée car un grand nombre de projets sont voués à l’échec.
L’entrepreneur prend le risque de perdre l’argent qu’il a investi dans son projet.

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© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
Document 9. La genèse de la success-story de BlaBlaCar, p. 51
3. Quelles opportunités le créateur de BlaBlaCar a-t-il détectées pour créer son
entreprise ?
Le créateur de BlaBlaCar a eu l’idée de créer son entreprise en détectant une opportunité au
niveau du covoiturage en France. En effet, il s’est rendu compte de l’impossibilité de trouver
sur Internet des automobilistes qui souhaitent partager leurs trajets en accueillant des
passagers à bord de leur véhicule.
4. Montrez que Frédéric Mazzella est un entrepreneur au sens de Schumpeter.
Selon Schumpeter, l’entrepreneur est doté d’une capacité de visionnaire qui lui permet de
découvrir des innovations aptes à satisfaire une demande non encore satisfaite.
Frédéric Mazzella est un entrepreneur au sens de Schumpeter car, en lançant BlaBlaCar, il s’est
montré intuitif et visionnaire en permettant de faciliter le covoiturage en France via Internet.
5. Classez l’idée de Frédéric Mazzella parmi les cinq types d’innovations proposées
par Schumpeter.
Parmi les types d’innovations de Schumpeter, l’idée proposée par Frédéric Mazzella correspond
à la découverte d’un nouveau produit. En effet, Frédéric Mazzella propose un nouveau
service : la mise en relation de personnes souhaitant faire du covoiturage.
Document 10. Le rôle du manager, p. 52
Document 11. Entrepreneur et manager : 2 rôles en 1 !, p. 52
6. Quelles sont les missions du manager dans l’entreprise ?
Le manager a pour rôle de gérer les ressources pour assurer le développement de l’entreprise.
Pour cela, il doit mettre en place une stratégie afin d’atteindre les objectifs fixés.
Ses missions consistent à :
– fixer des objectifs ;
– organiser et gérer les moyens ;
– animer et diriger les équipes ;
– contrôler les résultats.
7. Pourquoi la fonction managériale est-elle complémentaire de la fonction
entrepreneuriale ?
Les fonctions managériale et entrepreneuriale sont complémentaires car, pour survivre,
l’entreprise doit, d’une part, innover et lancer de nouveaux produits et, d’autre part, gérer de
manière optimale ses ressources pour atteindre les objectifs fixés.
Document 12. Le renouveau de la fonction managériale, p. 52
8. Quel était le rôle traditionnel du manager ?
Le rôle traditionnel du manager était de diriger les équipes en indiquant le travail à réaliser.
9. Quelles sont les qualités attendues d’un manager aujourd’hui ?
Aujourd’hui, un manager doit être capable de décentraliser les décisions et de rendre ses
collaborateurs autonomes. Pour cela, il doit savoir déléguer et développer des qualités de
coach pour amener ses équipes vers l’autogestion. Il n’est plus là pour décider seul mais pour
guider et accompagner ses collaborateurs.
10. Expliquez pourquoi la fonction managériale doit évoluer.
Dans un environnement en perpétuelle évolution, la survie de l’entreprise va dépendre de son
agilité, c’est-à-dire de sa capacité de réaction et d’anticipation. Auparavant, le manager
décidait et indiquait le travail à faire à ses subordonnés, ce qui entraînait une lenteur
organisationnelle.

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Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
Aujourd’hui, le développement du télétravail, la quête de sens et de bonheur au travail des
nouvelles générations modifient la fonction managériale.
Le rôle du manager évolue car il n’est pas uniquement là pour diriger mais pour conduire ses
collaborateurs vers l’épanouissement (l’accomplissement de soi) et l’autonomie.
Dans ce contexte, le manager doit être un coach qui doit posséder de nouvelles compétences
comme la capacité d’écoute, la capacité d’analyse et l’identification des opportunités.
Document 13. La start-up Tictactrip recrute un nouveau directeur de la stratégie, p. 53
11. Identifiez les objectifs des deux cocréateurs de Tictactrip.
Simon Robain et Hugo Bazin, les deux cocréateurs de Tictactrip, ont pour objectifs de
développer leur entreprise et d’en faire le premier opérateur européen de transport terrestre.
12. Pour quelles raisons les cocréateurs de la start-up ont-ils embauché Georges Sans ?
Les deux cocréateurs ont embauché Georges Sans car ce dernier est reconnu comme un expert
dans la croissance des entreprises spécialisées dans le e-travel. Georges Sans va apporter à la
start-up son expérience et sa connaissance du e-travel.
13. Montrez que le nouveau directeur de la stratégie de Tictactrip est un manager et
non un entrepreneur.
Georges Sans, le nouveau directeur de la stratégie est un manager car sa mission est de
permettre à l’entreprise d’atteindre les objectifs fixés.

APPLICATION AU CAS, p. 53
1. Parmi les différentes tâches réalisées par Nathalie Dills, distinguez celles qui relèvent
de la démarche entrepreneuriale et celles qui relèvent de la démarche managériale.
Parmi les tâches réalisées par Nathalie Dills, toute la partie administrative et gestion concerne
la démarche managériale car elle a pour but d’organiser les ressources de l’entreprise.
Les tâches qui demandent de la créativité et des prises d’initiative, telles que la recherche de
nouveaux services à proposer dans les points de vente, l’ouverture de nouvelles boutiques, la
sélection de nouveaux fournisseurs ou l’actualisation du site Internet, relèvent de la démarche
entrepreneuriale.
2. Pourquoi Nathalie Dills craint-elle que sa surcharge de travail nuise à la pérennité
de son entreprise ?
Une entreprise doit être gérée et managée pour assurer sa pérennité et atteindre les objectifs
fixés, mais elle doit également faire évoluer son offre et innover pour assurer son avenir.
Accaparée par sa fonction managériale, Nathalie Dills craint que sa surcharge de travail nuise
à la pérennité de Panier de Campagne car elle ne consacre plus assez de temps au
développement de son entreprise et à la recherche d’idées nouvelles.
3. Quel pourrait être le rôle d’un manager au sein de Panier de Campagne ?
Le rôle d’un manager au sein de Panier de Campagne serait de prendre en charge la gestion et
l’administration de l’entreprise pour laisser Nathalie Dills exercer sa fonction entrepreneuriale
et lui permettre d’innover.

51
© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
Activités
1. L’entrepreneur et le manager, p. 54
1. Montrez que le business plan a été très utile lors de la création de BlaBlaCar.
Un business plan est un document de synthèse qui a pour but de présenter l’entreprise lors
d’une recherche de financements. Le business plan de BlaBlaCar a été très utile lors de la
création de la société car il a permis de séduire et de convaincre les dirigeants du fonds Isai
qui ont investi 1 million d’euros dans la jeune entreprise.
2. Pourquoi Frédéric Mazzella cède-t-il la direction de BlaBlaCar à Nicolas Brusson ?
Frédéric Mazzella cède la direction de BlaBlaCar à Nicolas Brusson pour retrouver son rôle
d’entrepreneur et ne plus prendre en charge la gestion quotidienne de l’entreprise.
3. En prenant appui sur le cas BlaBlaCar, distinguez la démarche entrepreneuriale
et la démarche managériale.
Dans la nouvelle organisation, Nicolas Brusson s’occupera de la fonction managériale en se
chargeant de la levée des fonds et du développement international de l’entreprise.
Frédéric Mazzella pourra ainsi mettre en œuvre sa logique entrepreneuriale pour innover et
faire évoluer l’offre de BlaBlaCar.
L’exemple de BlaBlacar montre que la fonction entrepreneuriale possède une dimension
créative qui nécessite d’avoir de l’intuition et de prendre des risques tandis que la fonction
managériale axée sur la gestion de l’entreprise demande d’avoir une démarche rigoureuse.
4. Quels peuvent être les avantages de cette nouvelle organisation ?
Cette nouvelle organisation, qui distingue les fonctions entrepreneuriale et managériale, aura
pour avantages de permettre à Frédéric Mazzella d’innover et de lancer de nouveaux projets
qui seront financés par les fonds levés par Nicolas Brusson. Le travail de ce dernier permettra
également à BlaBlaCar de trouver de nouveaux débouchés à l’international.
La nouvelle organisation permettra ainsi à BlaBlaCar de se développer et d’assurer sa
pérennité.

2. La création d’une entreprise innovante, p. 54


1. Repérez l’idée proposée par le créateur de Polytesse.
Clément Pelletier, le créateur de Polytesse propose des vêtements pour hommes et femmes
fabriqués à partir de matières recyclées : des bouteilles plastiques et des chutes de tissus.
2. Classez cette invention parmi les innovations de Schumpeter.
Joseph Schumpeter distingue cinq formes d’innovations : les innovations de procédé, de mode
de production, de matières premières, de produit et de débouché.
L’invention de Clément Pelletier est une innovation de matières premières car le créateur
fabrique des vêtements à partir de bouteilles plastiques et de chutes de tissus recyclés.

52
Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
3. Identifiez le moyen de financement utilisé par le créateur de Polytesse pour
lancer son projet.
Pour financer son projet, le créateur de Polytesse a lancé une campagne de financement
participatif sur la plateforme Ulule.
4. Recherchez sur Internet le principe des précommandes pour les créateurs
d’entreprise.
Le principe de la précommande consiste à proposer aux clients de commander en avance le
produit. Ce procédé permet aux créateurs de bénéficier d’une entrée d’argent en amont pour
pouvoir lancer la production. Pour le client, les précommandes lui permettent de profiter d’un
nouveau produit à un prix de lancement souvent avantageux.
Sites présentant le principe des précommandes :
– https://blog.kisskissbankbank.com/reussir-collecte/astuce-preparation-
crowdfunding/precommande-prevente-crowdfunding/
– https://www.investbook.fr/financement-participatif-
crowdfunding#:~:text=Le%20pr%C3%A9paiement%20contre%20production%20(reward,de
%20produire%20une%20nouvelle%20collection.

3. Un profil d’entrepreneur, p. 55
1. Montrez que les deux créateurs de la marque Moustache sont dans une démarche
entrepreneuriale ?
Les deux créateurs de la marque Moustache sont dans une démarche entrepreneuriale car ils
ont eu la volonté de créer leur propre entreprise.
Pour se lancer, ils ont :
– fait preuve d’intuition en faisant le pari du haut de gamme ;
– su saisir des opportunités en se lançant sur un marché en plein développement ;
– pris des risques en hypothéquant leurs maisons.
2. Identifiez les idées et les choix qui ont permis à l’entreprise Moustache de réussir
sur le marché des vélos à assistance électrique.
Pour réussir sur le marché des vélos à assistance électrique, les créateurs de Moustache ont
fait les choix suivants :
– se focaliser uniquement sur le segment des vélos à assistance électrique ;
– choisir un positionnement haut de gamme ;
– faire appel aux meilleurs fournisseurs ;
– assembler les vélos sur des cadres conçus et fabriqués sur mesure.
L’entreprise Moustache a réussi en se donnant une image de spécialiste et en se positionnant
sur le haut de gamme pour se différencier de ses concurrents.
3. Repérez et présentez les avantages et les inconvénients des moyens de
financement utilisés par les deux créateurs pour lancer leur entreprise.
Les deux créateurs ont financé leur projet avec des apports personnels et un prêt bancaire.
Avantages Inconvénients
Apports • Préserver son indépendance financière • Capacités de financement limitées
des créateurs • Aucun frais, ni intérêts à payer
• Garder le contrôle de son • Processus long
entreprise • Taux d’intérêt, frais bancaires
Prêt bancaire
• Demande possible de garanties sur
des biens personnels (hypothèque)

53
© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
L’essentiel du cours
1. Caractériser les étapes de la création d’une entreprise
La création d’une entreprise nécessite de suivre plusieurs étapes.
Étapes Caractéristiques
Toute création d’entreprise part d’une idée. Celle-ci est souvent une
intuition qu’il faut approfondir afin de décrire le bien ou le service
Trouver une idée
envisagé (utilité, usage, performance) et le fonctionnement de
l’entreprise à créer.
L’étude de marché a pour but de découvrir le marché et ses tendances.
Elle permet de connaître les acheteurs et leurs besoins, d’estimer la
Réaliser une étude
demande potentielle et d’identifier les concurrents. Grâce à elle, il sera
de marché
possible de fixer des hypothèses de chiffre d’affaires et de parts de
marché.
Un business plan est un dossier qui présente le projet de création
Monter d’entreprise. Il contient une description du projet, une présentation des
un business plan créateurs et du concept, une étude économique et le plan d’action
envisagé.
Le financement d’un projet de création d’entreprise peut résulter de la
combinaison de plusieurs sources :
Chercher – capitaux de départ : apports des créateurs (fonds propres) ;
des financements – levée de fonds : apports d’investisseurs ;
– prêts bancaires ;
– financement participatif (crowdfunding).
L’État et les collectivités territoriales ont mis en place de nombreuses
Trouver des aides aides à la création d’entreprise qui peuvent prendre diverses formes :
et des subventions aides financières, allègements fiscaux, exonération de charges sociales,
mise à disposition de locaux…
Le choix du statut juridique est une étape importante de la création
d’entreprise car il va avoir des conséquences fiscales et sociales. Il
Choisir un statut
s’agit de trouver la forme juridique qui convient le mieux en tenant
juridique
compte des caractéristiques du projet (activité de l’entreprise, nombre
d’associés…).
Les formalités administratives de création d’entreprise permettent de
déclarer l’activité et d’obtenir une immatriculation. L’ensemble des
Réaliser
formalités peuvent être réalisées auprès du CFE (centre de formalités
les formalités
des entreprises). Le CFE est un interlocuteur unique qui centralise les
administratives
pièces du dossier et les transmet aux différents organismes et
administrations concernés par la création d’une entreprise.

54
Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
2. Distinguer une démarche entrepreneuriale d’une démarche
managériale

A. La démarche entrepreneuriale
La démarche entrepreneuriale se caractérise par la volonté d’une ou de plusieurs personnes
qui, à partir d’une idée, vont mettre sur pied un projet qui va aboutir à la création ou à la
reprise d’une entreprise.
Joseph Aloïs Schumpeter (1883-1950), économiste autrichien, a défini l’entrepreneur comme
un visionnaire doté d’un esprit d’intuition qui a la capacité d’innover pour saisir de nouvelles
opportunités sur le marché.

B. La démarche managériale
La démarche managériale se caractérise par la capacité du manager à gérer de manière
optimale les ressources pour permettre à l’entreprise de se développer et d’assurer sa pérennité.
Une des missions principales du manager est de mettre en place une stratégie afin d’atteindre
les objectifs fixés.
Le rôle du manager consiste à :
– fixer des objectifs ;
– définir les moyens à mettre en œuvre pour réaliser les objectifs fixés ;
– animer et diriger les ressources humaines ;
– contrôler que les résultats obtenus sont conformes aux objectifs fixés.

C. La complémentarité des démarches entrepreneuriale et managériale


Dans la plupart des cas, le développement de l’entreprise oblige l’entrepreneur à endosser le
rôle de manager pour assurer sa pérennité.
La démarche entrepreneuriale repose sur l’intuition, la créativité et la prise de risque ; la
démarche managériale nécessite de gérer les ressources de manière optimale.
Ces deux logiques sont complémentaires car, pour être compétitive, l’entreprise doit provoquer
le changement, innover pour surprendre ses concurrents et trouver de nouveaux débouchés
tout en gérant de manière optimale ses ressources pour être rentable et réaliser un profit.

55
© Nathan Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise
56
Thème 1 – Chapitre 4 – De la création à la pérennité de l’entreprise © Nathan
Chapitre 5

Finalités et performance de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. La RSE, source de performance ?, p. 57
1. Quel est l’intérêt pour une entreprise de dégager des profits ?
Pour une entreprise, dégager des profits lui permet d’exercer son activité, de rémunérer
l’ensemble des acteurs internes et externes, de pouvoir investir et d’innover afin d’assurer sa
pérennité.
2. Que montrent les résultats de l’étude menée par France Stratégie ?
Les résultats de l’étude menée par France Stratégie montrent que les entreprises dotées d’une
stratégie avec une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) présentaient
un gain de performance de 13 % par rapport aux autres entreprises.
3. Pour quelles raisons les entreprises se tournent-elles vers la démarche RSE ?
Les entreprises se tournent vers la démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises
(RSE) afin de développer un capital-confiance vis-à-vis de leurs parties prenantes, de se
différencier des concurrents, d’attirer et de fidéliser investisseurs et collaborateurs, d’accéder
à des marchés réservés, de mieux anticiper et maîtriser les risques…

1. Identifier les finalités économique, sociale et sociétale


de l’entreprise
Document 1. La finalité de l’entreprise, p. 58
1. Expliquez ce que représente la finalité pour une entreprise.
Pour une entreprise, la finalité représente sa raison d’exister. Définie lors de sa création par
ses fondateurs, elle guide l’entreprise en lui donnant une orientation générale sur le long
terme. Pour Peter Drucker, la finalité d’une entreprise est de créer et de développer une
clientèle. Pour y parvenir, l’entreprise doit satisfaire les besoins de ses clients.
Remarque : Peter Drucker (1909-2005), né en Autriche, est considéré comme le « pape du
management ». Selon lui, l’objectif principal de l’entreprise n’est pas la maximisation du
profit mais la création d’une clientèle. Pour cela, les fonctions de base sont le marketing et
l’innovation. Drucker affirme que les facteurs qui font progresser une entreprise sont les
hommes, leur capacité d’innovation et la façon dont ils s’organisent.

57
© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
Distinguez les différentes finalités que peut avoir une entreprise.
Une entreprise peut avoir une ou plusieurs finalités :
– une finalité économique, qui consiste à créer de la richesse en combinant profit et croissance.
Elle permet à l’entreprise de réaliser son activité, d’assurer sa pérennité et de pouvoir en
accomplir d’autres ;
– une finalité sociale, qui repose sur l’engagement de l’entreprise à prendre en compte les
attentes de ses salariés ;
– une finalité sociétale, qui correspond à l’engagement de l’entreprise à contribuer au bien-
être de la société et à interdire ce qui peut lui nuire.
2. Établissez le lien entre les finalités et les objectifs d’une entreprise.
Pour accomplir sa finalité, une entreprise se fixe des objectifs qui correspondent aux résultats
qu’elle souhaite atteindre. Les objectifs sont donc les moyens opérationnels qui vont permettre
de réaliser la finalité. Comme la finalité, ils peuvent être économiques, sociaux ou sociétaux,
mais ils doivent être précis pour pouvoir être mesurés et communiqués. Pour Peter Drucker,
l’entreprise doit se fixer des objectifs dans les domaines du marketing, de l’innovation, de
l’organisation des ressources humaines, des ressources financières de la productivité, de la
RSE et du profit.
Document 2. Le double projet économique et social du géant français Danone, p. 58
3. Repérez les finalités du groupe Danone.
D’après le document, le groupe Danone a plusieurs finalités :
– une finalité économique qui consiste à créer de la richesse en dégageant des bénéfices grâce
aux ventes de ses produits choisis par les consommateurs en raison de l’engagement de la
marque sur le plan sociétal ;
– une finalité sociétale qui correspond à un engagement du groupe au niveau de la réduction
de son empreinte carbone ;
– une finalité sociale qui se traduit par l’implication des salariés de Danone et la prise en
compte de leur opinion dans la définition de la stratégie de l’entreprise grâce à de
l’actionnariat salarié.
4. En quoi la stratégie environnementale de Danone permet-elle au groupe
d’atteindre sa finalité économique ?
La stratégie environnementale de Danone à travers ses engagements va lui permettre
d’atteindre sa finalité économique. En effet, les consommateurs vont privilégier l’achat de
marques engagées qui ont une responsabilité sociétale ce qui va favoriser le groupe Danone
par rapport à ses concurrents. Ces marques devraient donc connaître donc une croissance plus
rapide que les autres.
5. Présentez les objectifs sociétaux du groupe Danone.
Les objectifs sociétaux du groupe Danone sont :
– d’atteindre la neutralité carbone sur l’ensemble de la chaîne d’ici à 2050 avec la mise en
place d’une politique climat ;
– d’avoir toutes les marques reconnues totalement comme « engagées » au niveau sociétal par
les consommateurs.
6. Pourquoi est-il important pour le groupe Danone d’impliquer ses
collaborateurs ?
Le groupe Danone souhaite impliquer ses collaborateurs dans la définition de sa stratégie afin
que ses derniers se sentent reconnus au sein de leur entreprise. En étant davantage considérés
et en ayant conscience de faire partie d’une aventure collective, les salariés seront plus
motivés, ce qui contribuera à améliorer la productivité et donc la performance de l’entreprise.

58
Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
Document 3. La responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises (RSE), p. 59
7. Quelles sont les actions mises en place par Nature & Découvertes dans le cadre de
la RSE ?
Dans le cadre de sa démarche de RSE, l’entreprise Nature & Découvertes a mis en place de
multiples actions telles que :
– utiliser des camions roulant au gaz naturel ou le ferroutage ;
– assurer le recyclage de 17 types de déchets différents ;
– offrir des formations en interne à ses collaborateurs afin de les faire progresser.
8. La RSE est-elle compatible avec la finalité économique de l’entreprise ? Justifiez
votre réponse.
La démarche de RSE est tout à fait compatible avec la finalité économique de l’entreprise. En
effet, en mettant en place des initiatives en faveur de l’environnement, l’entreprise satisfait les
attentes de ses clients et de ses salariés, ce qui contribue au développement de son activité et
donc de sa création de richesse.
9. Repérez l’intérêt pour l’entreprise Natures & Découvertes d’obtenir le label B Corp.
Nature & Découvertes est la première entreprise française à obtenir le label B Corp,
certification qui récompense les organisations souhaitant promouvoir un modèle d’entreprise
plus responsable. Obtenir ce label permet d’indiquer aux différents partenaires de l’entreprise
qu’elle est engagée dans une démarche de responsabilité sociétale.
Remarque : pour aller plus loin, on peut regarder une vidéo sur l’entreprise
Natures & Découvertes (durée : 52 s), mise en ligne en 2016, « Fiers d’être B Corp » :
https://vimeo.com/152174043
Un article, « B Corp : le label américain qui monte dans l’Hexagone », est également
disponible à cette adresse :
https://www.novethic.fr/actualite/entreprise-responsable/isr-rse/b-corp-le-label-americain-
qui-monte-dans-l-hexagone-143910.html
10. Montrez que le label B Corp permet aux entreprises d’être plus performantes
économiquement.
Grâce à la certification B Corp, les entreprises deviennent plus attractives aux yeux de leurs
clients et salariés. L’obtention de ce label permet d’améliorer leur image et leur notoriété, ce
qui va avoir un effet positif sur leurs ventes et donc contribuer à l’amélioration de leurs
performances économiques.
Remarque : pour aller plus loin, une vidéo sur la responsabilité sociétale des marques (RSM)
a été mise en ligne en décembre 2017 (durée : 1 min 31 s), « Qu’est-ce que la Responsabilité
Sociétale des Marques (RSM) ? » : https://www.youtube.com/watch?v=VCBObv7DaQs

APPLICATION AU CAS
Document. Les 5 engagements de Panier de Campagne, p. 59
1. Quelles sont les finalités recherchées par l’entreprise Panier de Campagne ?
Depuis sa création, l’entreprise Panier de Campagne a plusieurs finalités :
– une finalité économique avec la création de richesse qui lui permet de se développer ;
– une finalité sociale avec la promotion de l’égalité hommes-femmes, de l’emploi des jeunes
et des séniors dans l’entreprise ;
– une finalité sociétale avec le choix de partenaires locaux, de circuits courts, de réduction de
déchets ou de gaspillage énergétique, ou encore de faciliter la vie des habitants.

59
© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
2. Peut-on dire que l’activité de cette entreprise relève d’une démarche de RSE ?
Pour une entreprise, la démarche de RSE consiste à intégrer les préoccupations sociales,
environnementales et économiques dans ses activités et dans ses interactions avec ses parties
prenantes. En proposant des services de proximité à ses clients et en s’engageant à travers une
charte, l’activité de l’entreprise Panier de Campagne contribue à l’amélioration de la société,
au respect de ses salariés et permet de redynamiser l’activité économique des campagnes.
3. Comment l’entreprise Panier de Campagne met-elle en œuvre cette démarche ?
Cette démarche de RSE est mise en œuvre à travers une charte de cinq engagements, comme
la participation au développement économique local en choisissant des partenaires locaux et
en favorisant les circuits courts, la réduction des déchets et des émissions de CO 2,
l’optimisation de sa consommation d’énergie en réduisant le gaspillage énergétique, la
promotion de l’égalité hommes-femmes…

2. Caractériser les différentes parties prenantes de l’entreprise


Document 4. Les parties prenantes de l’entreprise, p. 60
1. Qu’est-ce qu’une partie prenante pour une entreprise ?
Selon R. Edward Freeman, une partie prenante désigne tout groupe ou individu qui peut
affecter ou être affecté par l’accomplissement des objectifs ou l’activité de l’entreprise.
Remarque : Robert Edward Freeman, né le 18 décembre 1951 à Colombus en Géorgie, est un
philosophe et universitaire américain, particulièrement connu pour ses travaux sur la théorie
des parties prenantes (http://redwardfreeman.com/).
2. Repérez quelles peuvent être les parties prenantes primaires et secondaires d’une
entreprise et présentez leurs attentes respectives.
Les parties prenantes rassemblent de multiples acteurs qu’il est possible de classer, notamment,
selon leur proximité avec l’entreprise. Cette classification permet de distinguer les parties
prenantes primaires des parties prenantes secondaires.
En effet, de la satisfaction des parties prenantes primaires dépend la pérennité de l’entreprise
car elles peuvent menacer sa survie. Celles-ci comprennent les acteurs ayant un lien productif
et financier avec l’entreprise : actionnaires, salariés, clients et fournisseurs.
Les parties prenantes secondaires regroupent les acteurs qui influencent ou sont influencés par
l’entreprise sans être essentiels à sa survie : associations, pouvoirs publics…
Les attentes de ces différentes parties prenantes sont diverses :
– les actionnaires détiennent une partie du capital (actions) de l’entreprise et participent aux
prises de décision en votant lors des assemblées générales des actionnaires ; ils cherchent la
rentabilité de leurs investissements ;
– les salariés s’engagent à exécuter un travail sous la subordination d’un employeur en
contrepartie d’un salaire ; ils recherchent de bonnes conditions de travail, un travail
enrichissant et un salaire juste ;
– les clients cherchent à obtenir des biens et des services de qualité, de sécurité, à un prix
attractif avec un délai satisfaisant ;
– les fournisseurs approvisionnent l’entreprise en biens ou services ; ils cherchent à obtenir
des débouchés, de bonnes relations commerciales, une relation durable et de confiance ;
– les associations soutiennent les droits de leurs adhérents ou de la société ; elles défendent les
intérêts de leurs membres ;
– les pouvoirs publics attendent que l’entreprise respecte l’environnement légal, social,
économique, politique…

60
Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
Document 5. Les attentes des parties prenantes, p. 60
3. Montrez que les intérêts des parties prenantes peuvent être contradictoires.
Les parties prenantes sont des individus ou groupes d’individus différents avec des attentes
qui peuvent être contradictoires. En effet, les salariés veulent obtenir un salaire satisfaisant et
les actionnaires attendent de l’entreprise qu’elle leur verse des dividendes. Ces intérêts sont
divergents et il est alors nécessaire de réaliser des compromis afin de satisfaire les attentes de
l’ensemble des parties prenantes.
4. Relevez les intérêts pour une entreprise de dialoguer avec ses parties prenantes.
L’entreprise ayant de nombreuses interactions avec ses parties prenantes, il est important
qu’elle entretienne de bonnes relations avec elles. En effet, les parties prenantes primaires et
secondaires peuvent avoir une influence sur sa création de valeur et sa pérennité.
Dialoguer avec les parties prenantes permet à l’entreprise de mieux répondre à leurs attentes,
d’améliorer son image et de réduire le risque lié à une réputation dégradée.
Document 6. Créer de la valeur en répondant aux attentes des parties prenantes, p. 60
5. Caractérisez les parties prenantes d’Air France évoquées dans cette situation.
Les parties prenantes d’Air France évoquées dans cette situation sont :
– les associations de riverains : ces organisations à but non lucratif ont pour objet de protéger
et de défendre les droits et les intérêts des personnes résidant à proximité des aéroports ; leurs
membres ont repéré un bruit gênant de l’A320 en phase d’approche et en ont fait part à Air
France et à la DGAC ;
– les pouvoirs publics : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) est une
administration de l’État qui veille notamment à réduire les nuisances, en particulier sonores et
atmosphériques, générées par le transport aérien. Elle entretient aussi le dialogue avec les élus
et les représentants des riverains des aéroports ;
– le fournisseur Aéroports de Paris (ADP) : le groupe ADP est un fournisseur de services pour
Air France puisqu’il exploite les aéroports ; il est concerné car il doit veiller à réduire les
nuisances générées par l’activité des aéroports ;
– le fournisseur Airbus : le groupe Airbus est concerné par la situation puisqu’il est le
constructeur de l’avion mis en cause par le bruit spécifique.
6. Comment le groupe Air France a-t-il répondu aux attentes de ses parties
prenantes ?
Le groupe Air France a répondu aux attentes de ses parties prenantes en équipant ses avions
de kits de réduction de bruit appelés « Air Flow Deflector ». En janvier 2016, il a modifié
90 avions sur 116. Pour indiquer qu’il tient compte de ces attentes, Air France a également
organisé une rencontre territoriale rassemblant les riverains de l’aéroport Paris-Charles
de Gaulle, leurs représentants et leurs élus.
7. Quel peut être le danger pour Air France de ne pas prendre en compte les
attentes de ses parties prenantes ?
Ne pas prendre en compte les attentes de ses parties prenantes serait une démarche risquée
pour le groupe Air France. En effet, il a intérêt à entretenir de bonnes relations avec elles s’il
ne souhaite pas voir son image ternie ou dégradée par ses salariés, ses clients, les associations
ou les médias.

61
© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
Document 7. La cartographie des parties prenantes de la SNCF, p. 61
8. Pourquoi la SNCF a-t-elle réalisé une cartographie de ses parties prenantes ?
Réaliser une cartographie de ses parties prenantes a permis à la SNCF :
– d’identifier les différents groupes d’individus concernés par son activité (salariés, clients,
associations, pouvoirs publics…) ;
– d’analyser leurs attentes, de mener à bien sa mission et de satisfaire l’intérêt général
(enquêtes de satisfaction, engagement PME…) ;
– de développer un dialogue, de communiquer avec les parties prenantes dans la réalisation de
différents projets (rencontres avec des associations de consommateurs, groupes de travail…),
etc.
9. Montrez que la finalité de l’entreprise influence ses relations avec les parties
prenantes.
L’entreprise fait partie d’un écosystème au sein duquel le dialogue avec les parties prenantes
est aujourd’hui une nécessité pour fonctionner et évoluer favorablement. De plus, face aux
enjeux du développement durable, les entreprises ont développé des finalités sociales et
sociétales en plus de leur finalité économique. Les différentes finalités exercées par
l’entreprise vont avoir un effet sur les attentes de ses parties prenantes. Par exemple, pour
réaliser sa finalité sociale, la SNCF organise des réunions avec les instances représentatives
du personnel et met en place des démarches de Qualité de Vie au Travail.
10. Expliquez comment la SNCF développe ses relations avec les parties prenantes.
La SNCF développe ses relations avec les parties prenantes en menant des actions comme des
rencontres avec ses clients, des enquêtes de satisfaction auprès des clients et des investisseurs,
des groupes de travail avec la société civile, le développement de partenariat avec la société
civile, la participation à des instances locales…

APPLICATION AU CAS
Document 1. Des relations de partenariat, p. 61
1. Quelles sont les parties prenantes de l’entreprise Panier de Campagne ?
Les parties prenantes de Panier de Campagne sont :
– les salariés qui occupent un emploi au sein de l’entreprise ;
– les clients de l’entreprise qui achètent les biens et les services proposés ;
– les fournisseurs locaux qui approvisionnent l’entreprise ;
– les collectivités locales avec qui elle entretient des relations ;
– les entreprises publiques comme La Poste et la SNCF, avec qui elle collabore pour proposer
leurs services.
Document 2. Panier de Campagne à l’écoute de ses clients, p. 61
2. Comment Panier de Campagne agit-elle pour en connaître les attentes ?
Pour connaître les attentes de ses parties prenantes, Panier de Campagne réalise des enquêtes,
notamment auprès de ses clients. Elle organise également des manifestations dans ses locaux
afin d’échanger avec ses partenaires.
3. Établissez le lien entre finalité sociétale et réponse aux attentes des parties prenantes.
La finalité sociétale de Panier de Campagne permet de satisfaire les attentes de ses parties
prenantes qui souhaitent que l’entreprise leur propose des services de proximité, des produits
de qualité et dynamise leur environnement sur le plan local.

62
Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
3. Identifier les différentes composantes de la performance
de l’entreprise
Document 8. La performance de l’entreprise, p. 62
1. Montrez qu’une entreprise performante est efficace et efficiente.
La performance correspond à la capacité d’une entreprise à atteindre ses différents objectifs.
L’entreprise sera efficace dans le cas où elle réalise les objectifs qu’elle s’est fixés. Elle sera
efficiente si elle réalise ses objectifs en minimisant les ressources à sa disposition.
2. Pourquoi les entreprises cherchent-elles à atteindre la performance globale ?
Afin de créer de la valeur pour l’ensemble de ses parties prenantes et ainsi de garantir sa
pérennité, les entreprises ne doivent pas se fixer uniquement des objectifs économiques et
financiers. En effet, aujourd’hui, les entreprises recherchent davantage la performance globale,
qui réunit la performance économique, la performance sociale et la performance sociétale.
Document 9. La mesure de la performance à l’aide d’indicateurs, p. 62
Document 10. La performance de l’entreprise BIC, p. 62
3. Comment se mesure la performance du groupe BIC ?
La performance de l’entreprise BIC se mesure à l’aide de différents critères :
– des indicateurs sociétaux comme la mesure de son empreinte carbone à travers la part
d’énergie renouvelable en pourcentage dans sa consommation totale d’énergie ;
– des indicateurs financiers comme le résultat net en millions d’euros ;
– des indicateurs sociaux comme le taux de fréquence des accidents du travail.
4. Distinguez les indicateurs quantitatifs des indicateurs qualitatifs de BIC.
Les indicateurs quantitatifs de BIC sont ceux qui mesurent des objectifs chiffrés comme le
résultat net en millions d’euros, le taux de fréquence des accidents du travail en nombre
d’accidents par million d’heures travaillées, etc.
Ses indicateurs qualitatifs sont ceux qui décrivent une qualité de résultat comme l’engagement
de la marque vers davantage d’interaction avec ses consommateurs et les idées d’innovation
avec l’augmentation du nombre du dépôt de brevets.
5. Montrez que le groupe BIC cherche la performance globale et l’efficience.
L’entreprise BIC souhaite atteindre la performance globale puisqu’elle s’est fixé des objectifs
dans les domaines économique, social et sociétal.
Elle cherche à être efficiente car elle veut atteindre ses objectifs en minimisant ses ressources,
comme avec la réalisation de 20 millions d’euros d’économies par an qu’elle souhaite
réinvestir dans la croissance.
Document 11. L’évaluation de la performance à l’aide du tableau de bord, p. 63
Document 12. Tableau de bord d’avancement du groupe BIC (extrait), p. 63
6. Quel est l’apport du tableau de bord prospectif de Robert Kaplan et David Norton ?
Les indicateurs utilisés dans les tableaux de bord traditionnels sont, le plus souvent, de nature
économique. Le tableau de bord prospectif est novateur car il intègre, en plus des indicateurs
économiques, des indicateurs non économiques et des indicateurs qualitatifs comme la
satisfaction des clients, l’implication des salariés ou l’innovation.
7. Quel est l’intérêt pour le groupe BIC de réaliser un tableau de bord ?
Un tableau de bord est un document qui synthétise un ensemble d’indicateurs afin de suivre
leur évolution. Le groupe BIC a tout intérêt à l’utiliser car sa construction facilite l’analyse
des indicateurs et permet ainsi d’évaluer les performances de l’entreprise.

63
© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
8. Analysez la performance globale du groupe BIC.
La performance du groupe BIC se mesure à l’aide des données de l’extrait de son tableau de
bord qui présente l’avancement de son engagement contre le changement climatique donc sa
dimension sociétale.
En 2019, le groupe BIC obtient comme réalisation d’avoir 76 % de son électricité d’origine
renouvelable.
Sur le plan sociétal, le groupe BIC a comme engagement d’utiliser 80 % d’électricité
renouvelable d’ici à 2025.
On constate également :
– que le groupe BIC a renouvelé son engagement en faveur du climat en signant le French
Business Pledge, aux côtés de 98 autres entreprises françaises ;
– qu’au cours des 10 dernières années, sa consommation énergétique par tonne de produits a
baissé de 12,6 %.
On peut donc conclure que le groupe BIC est performant sur le plan sociétal puisque, dans le
cadre de son action contre le changement climatique, il est en très bonne voie pour atteindre
son objectif d’utiliser 80 % d’électricité renouvelable.

APPLICATION AU CAS
Document. La performance de Panier de Campagne, p. 63
1. Comment l’entreprise Panier de Campagne agit-elle pour respecter sa charte RSE ?
Pour respecter sa charte de responsabilité sociétale, l’entreprise Panier de Campagne s’est fixé
des objectifs dans divers domaines, qu’elle mesure à l’aide de plusieurs indicateurs :
– dans le domaine économique : pour participer au développement économique local, elle
souhaite élargir son offre de biens et de services en augmentant le panier moyen des clients à
30 € en 2022 ;
– dans le domaine social : pour promouvoir l’égalité hommes-femmes, elle augmente la part
des femmes à la direction des magasins ;
– dans le domaine environnemental : pour réduire ses émissions de CO2, elle augmente la part
de véhicules électriques qui assurent les livraisons des clients isolés.
2. Proposez des indicateurs supplémentaires pour réduire les émissions de CO 2.
Pour réduire davantage les émissions de CO2, l’entreprise Panier de Campagne pourrait :
– réduire ses déchets de 10 % à l’aide de l’indicateur « part des déchets générés par kg de
produits finis » ;
– baisser de 15 % les consommations d’énergie en installant des lampes à LED en prenant
pour indicateur « part des lampes à LED ».
3. Pourquoi peut-on dire que l’entreprise Panier de Campagne est performante ?
À la lecture du tableau de bord, on peut observer qu’en 2020 Panier de Campagne a atteint
(part de véhicules électriques de livraison) ou dépassé (panier moyen des clients et part des
femmes à la direction des magasins) les objectifs qu’elle s’était fixés dans les domaines
économique, social et environnemental. On peut donc conclure que cette entreprise est
performante.

64
Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
Activités
1. Les valeurs du groupe Clarins, p. 64
1. Identifiez les finalités économique, sociale et sociétale du groupe Clarins.
La finalité est la raison d’exister de l’entreprise. Elle guide l’entreprise en lui donnant une
orientation générale sur le long terme. La finalité d’une entreprise est définie par ses
fondateurs ou ses dirigeants.
L’entreprise peut avoir une ou plusieurs finalités :
– une finalité économique consiste à satisfaire les clients en répondant à leurs besoins et à
créer ainsi de la valeur financière en réalisant du profit ;
– une finalité sociale correspond à la prise en compte des attentes des salariés ;
– une finalité sociétale contribue au bien-être de la société.
Pour Peter Drucker, la finalité d’une entreprise est de créer et de développer une clientèle.
Pour y parvenir, l’entreprise doit satisfaire les besoins de ses clients.
D’après le document, le groupe Clarins a trois finalités :
– une finalité économique qui consiste à créer de la richesse en dégageant des bénéfices. Pour
cela, il se développe en ouvrant de nouvelles boutiques et crée un nouveau concept de point
de vente ;
– une finalité sociale qui correspond à la prise en compte des aspirations de ses salariés en
adoptant un management bienveillant, en offrant de l’autonomie et des responsabilités aux
jeunes ;
– une finalité sociétale mise en œuvre à travers une démarche RSE qui concerne la chaîne
d’approvisionnement du groupe.
2. Présentez les actions relevant de la RSE qui ont été mises en œuvre par le groupe
Clarins dans les domaines social, environnemental et économique.
Pour respecter sa démarche RSE, le groupe Clarins a mis en œuvre des actions :
– dans le domaine social : le management fait preuve de bienveillance, le groupe favorise
l’emploi et le parcours professionnel des jeunes en leur offrant des responsabilités et de
l’autonomie ;
– dans le domaine économique : le groupe cherche à satisfaire et fidéliser sa clientèle en offrant
des services de qualité avec sa nouvelle génération de boutique qui permet de répondre à
toutes les attentes beauté des femmes ;
– dans le domaine environnemental : Clarins souhaite que ses fournisseurs soient plus
performants sur les plans éthique, social et environnemental. Pour cela, il s’est engagé avec
d’autres industriels auprès d’une plateforme de notation RSE.
3. Caractérisez les différentes parties prenantes de l’entreprise.
Une partie prenante selon Edward Freeman est « tout groupe ou individu qui peut affecter ou
être affecté par la réalisation des objectifs de l’organisation. Elle peut être primaire ou
secondaire, interne ou externe. »
Les catégories des parties prenantes sont :
– internes : les dirigeants, les salariés, les actionnaires et les syndicats ;
– externes : les clients, les fournisseurs, les administrations, les banques, les associations ou
ONG et les riverains.
Il est possible de distinguer les parties prenantes primaires des parties prenantes secondaires.
Ainsi, la pérennité de l’entreprise dépend de la seule satisfaction des parties prenantes
primaires, qui sont les seules à pouvoir menacer sa survie. Celles-ci comprennent les acteurs

65
© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
ayant un lien productif et financier avec l’entreprise : actionnaires, salariés, clients et
fournisseurs. Les parties prenantes secondaires regroupent les acteurs qui influencent ou sont
influencés par l’entreprise sans être essentiels à sa survie, comme les médias ou les pouvoirs
publics.
Les parties prenantes du groupe Clarins impliquées dans la décision de mettre en place une
démarche RSE sont :
– les fournisseurs du groupe ;
– les autres fabricants de produits cosmétiques, comme L’Oréal ou Yves Rocher, qui sont,
avec Clarins, les membres fondateurs du projet RBI (Responsible Beauty Initiative) ;
– l’entreprise EcoVadis qui va évaluer la RBI de la chaîne d’approvisionnement du groupe
Clarins ;
– les salariés du groupe qui vont mettre en application cette démarche RSE ;
– les clients de Clarins, utilisateurs des produits cosmétiques et probablement soucieux d’une
démarche RSE.
4. Comment le groupe Clarins répond-il aux attentes de ses parties prenantes ?
Le groupe Clarins répond aux attentes de ses parties prenantes sous divers angles :
– en fournissant à ses clients des produits cosmétiques de qualité, il respecte une démarche
éthique, sociale et environnementale ;
– en adoptant une démarche RSE, les salariés du groupe Clarins seront satisfaits de s’engager
dans cette entreprise ;
– en mutualisant les bonnes pratiques de la chaîne d’approvisionnement, les fournisseurs
seront plus performants sur les plans économique, social et environnemental.
Remarque : pour aller plus loin, on peut consulter un site présentant la « Responsible
Initiative Beauty » : https://support.ecovadis.com/hc/fr/articles/115003589092-Qu-est-ce-
que-la-Responsible-Initiative-Beauty-

2. Léa Nature, engagée de nature, p. 65


Remarque : pour aller plus loin, on peut consulter le film institutionnel du groupe Léa Nature
sur le site de l’entreprise (durée : 5 min) : http://leanature.com/le-groupe/un-groupe-familial-
et-independant/des-produits-bio-et-naturels/
1. À travers les actions menées, montrez que Léa Nature recherche la performance
globale.
L’analyse de la performance globale de l’entreprise Léa Nature passe par celle des actions
menées dans les différentes dimensions économique, sociale et sociétale :
– sur le plan économique, Léa Nature fabrique et commercialise des produits bio et naturels
pour l’alimentation, la santé et la diététique, la cosmétique et la maison. Son activité permet
de satisfaire les consommateurs qui recherchent la naturalité. Léa Nature privilégie également
les ingrédients d’origine française ;
– sur le plan social, Léa Nature prend soin de son personnel en lui proposant des avantages
(des fruits bio en libre-service dans les couloirs, des accords de temps partiel pour les cadres,
du thé et des infusions en libre-service, des repas bio collectifs réguliers, une organisation
spatiale en villages avec espaces arborés, le prêt de vélos…) et place le développement
personnel de chacun au cœur de son projet d’entreprise ;
– sur le plan sociétal, Léa Nature a mis en œuvre de nombreuses actions comme produire 100 %
de ses flacons et tubes en plastique végétal, soutenir 58 associations solidaires, 44 associations
culturelles et 150 associations sportives locales ou encore réduire la part des véhicules diesel à
moins de 50 % de son parc automobile.

66
Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
Au vu de ces actions, on peut donc conclure que Léa Nature recherche et atteint la
performance globale.
2. Quels indicateurs permettent de mesurer la performance de Léa Nature ?
La performance de Léa Nature peut se mesurer à l’aide d’indicateurs :
– sociaux, comme un taux d’absentéisme de 2 % (trois fois inférieur à la moyenne nationale
du secteur privé), l’absence de grève, un turnover très limité… ;
– sociétaux comme le fait d’avoir 100 % de ses flacons et tubes en plastique végétal ou encore
un parc de véhicules à 50 % hors diesel… ;
– économiques comme le chiffre d’affaires en progression à deux chiffres.

67
© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
L’essentiel du cours
L’entreprise est une organisation qui combine un ensemble de ressources et cherche à
atteindre une ou plusieurs finalités. La réalisation de ces finalités dépend des individus ou
groupes d’individus avec lesquels elle est en relation. Pour les satisfaire, l’entreprise cherche
à être performante sur les plans économique, social et sociétal.

1. Identifier les finalités économique, sociale et sociétale


de l’entreprise

A. Les finalités et les objectifs de l’entreprise


La finalité est la raison d’exister de l’entreprise. Elle guide l’entreprise en lui donnant une
orientation générale sur le long terme. La finalité d’une entreprise est définie par ses
fondateurs ou ses dirigeants.
L’entreprise peut avoir une ou plusieurs finalités :
– une finalité économique consiste à satisfaire les clients en répondant à leurs besoins et à
créer de la valeur financière en réalisant du profit ;
– une finalité sociale correspond à la prise en compte des attentes des salariés ;
– une finalité sociétale contribue au bien-être de la société.
Pour Peter Drucker, la finalité d’une entreprise est de créer et de développer une clientèle.
Pour réaliser cette finalité, l’entreprise doit satisfaire les besoins de ses clients et se fixer des
objectifs clairs dans certains domaines : marketing, innovation, organisation des ressources
humaines, ressources financières, productivité, responsabilité sociale et profit.
L’objectif est donc le moyen d’atteindre la finalité. Comme la finalité, les objectifs peuvent
être économiques, sociaux ou sociétaux ; ils doivent être précis pour pouvoir être mesurés et
communiqués.

B. La responsabilité sociale ou sociétale des entreprises (RSE)


La Commission européenne a défini la RSE ainsi : « C’est un concept qui désigne l’intégration
volontaire par les entreprises de préoccupations sociales, environnementales et économiques
dans ses activités commerciales et ses relations avec ses parties prenantes. »
La RSE est donc la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable.
Elle repose sur trois piliers :
– économique : la satisfaction et la fidélisation des clients, la qualité de service, le recours à
des fournisseurs locaux… ;
– social : le respect des droits des salariés, la formation du personnel, l’égalité hommes-
femmes… ;
– environnemental : le recyclage des déchets, la réduction des gaz à effet de serre…

2. Caractériser les différentes parties prenantes de l’entreprise

A. Les parties prenantes de l’entreprise


Pour réaliser son activité, l’entreprise est en relation avec des parties prenantes. Selon Edward
Freeman, une partie prenante désigne « tout groupe ou individu qui peut affecter ou être
affecté par la réalisation des objectifs de l’organisation ».

68
Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
Les parties prenantes de l’entreprise sont nombreuses. Il est possible de distinguer les parties
prenantes primaires des parties prenantes secondaires. Ainsi, la pérennité de l’entreprise
dépend de la seule satisfaction des parties prenantes primaires, qui sont les seules à pouvoir
menacer sa survie. Celles-ci comprennent les acteurs ayant un lien productif et financier avec
l’entreprise : actionnaires, salariés, clients et fournisseurs. Les parties prenantes secondaires
regroupent les acteurs qui influencent ou sont influencés par l’entreprise sans être essentiels à
sa survie, comme les médias ou les pouvoirs publics.

B. La satisfaction des attentes des parties prenantes


L’entreprise doit satisfaire l’ensemble de ses parties prenantes car sa création de valeur et sa
pérennité reposent sur sa capacité à répondre à leurs attentes.
Afin de pouvoir répondre à leurs attentes, l’entreprise doit identifier ses parties prenantes, les
analyser à l’aide, par exemple, d’une cartographie et, par la suite, instaurer un dialogue avec
elles.
Les attentes des différentes parties prenantes d’une entreprise peuvent être les suivantes :
– pour l’entrepreneur ou le dirigeant : l’entrepreneur dirige l’entreprise soit parce qu’il en est
le propriétaire, soit parce que la direction lui a été confiée par le(s) propriétaire(s) ; il souhaite
maximiser ses intérêts et assurer le développement de l’entreprise ;
– pour le salarié : il s’engage à exécuter un travail sous la subordination d’un employeur en
contrepartie d’un salaire ; il recherche de bonnes conditions de travail, un travail intéressant et
un salaire juste ;
– pour l’actionnaire : il détient une partie du capital (actions) de l’entreprise et participe aux
prises de décision en votant lors des assemblées générales des actionnaires ; il cherche la
rentabilité de ses investissements ;
– pour le syndicat : il représente et défend les droits et les intérêts des salariés ; il cherche à
maintenir de bonnes conditions de travail au sein de l’entreprise ;
– pour le client : il achète le bien ou le service ; il recherche la qualité, le prix, le délai et la
sécurité des produits ;
– pour le fournisseur : il approvisionne l’entreprise en biens et/ou services ; il recherche des
débouchés, une relation durable et de confiance ;
– pour l’État : il a un rôle de législateur ; il peut imposer des contraintes aux entreprises ou, au
contraire, assouplir l’environnement dans lequel l’entreprise exerce ses métiers. Il attend que
l’entreprise participe au développement économique et respecte l’environnement légal, social,
économique, politique…

3. Identifier les différentes composantes de la performance


de l’entreprise

A. La performance de l’entreprise
L’entreprise est performante lorsqu’elle atteint les objectifs qu’elle s’est fixés.
La performance intègre d’abord la notion d’efficacité, c’est-à-dire obtenir un certain résultat
conformément à un objectif donné. Elle inclut ensuite la notion d’efficience, c’est-à-dire
l’idée que les ressources employées ont été minimisées pour atteindre ce résultat.
La performance peut être analysée au niveau de l’ensemble de l’entreprise ou au niveau d’une
activité ou d’un service. Son analyse permet de comparer les résultats obtenus avec les
objectifs fixés, elle peut mettre en évidence des écarts qui vont conduire au déclenchement
d’actions correctives.

69
© Nathan Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise
En permettant de réaliser l’activité tout en minimisant ses moyens, la performance contribue à
la pérennité de l’entreprise et à la réalisation de ses finalités.
Aujourd’hui, les entreprises souhaitent être performantes aux niveaux économique, social et
sociétal. Elles cherchent la performance globale.

B. La mesure de la performance
La mesure de la performance repose sur l’évaluation quantitative et qualitative de l’activité de
l’entreprise. Elle s’effectue à l’aide d’indicateurs quantitatifs, qualitatifs, individuels et/ou
collectifs. Ces indicateurs peuvent être :
– économiques : chiffre d’affaires, résultat net, part de marché, montant du dividende versé
aux actionnaires… ;
– sociaux : implication des salariés, absentéisme, turnover… ;
– commerciaux : part de marché, notoriété de l’entreprise… ;
– environnementaux : taux de recyclage des déchets, consommation d’énergie…
Pour exploiter ces différents indicateurs, ils peuvent être regroupés et présentés dans des
tableaux synthétiques appelés des tableaux de bord. En améliorant la lisibilité des indicateurs,
le tableau de bord devient un véritable outil d’aide à la décision.
Les premiers tableaux de bord sont apparus dans les années 1920 aux États-Unis sous
l’influence d’Alfred Sloan, dirigeant de General Motors. Il s’agissait alors de simples tableaux
de gestion financière et de contrôle à court terme qui utilisaient des indicateurs de nature
financière.
Dans les années 1990, Robert Kaplan et David Norton développent le tableau de bord
prospectif (TBP), tableau de bord équilibré qui rassemble des indicateurs financiers et non
financiers. Ces indicateurs s’articulent autour de quatre axes :
– l’axe « Clients » traite des indicateurs liés à la satisfaction, à la fidélité de la clientèle… ;
– l’axe « Résultats financiers » permet de mesurer la façon dont les actionnaires perçoivent
l’entreprise et présente des indicateurs de rentabilité, de marge, de chiffre d’affaires… ;
– l’axe « Processus internes » mesure la performance des processus qui ont l’incidence la plus
forte sur la satisfaction des clients et la réalisation des objectifs financiers (productivité…) ;
– l’axe « Apprentissage organisationnel » traite de la dimension humaine et s’intéresse à
l’implication des salariés, à leur niveau de compétences et à leur capacité à apprendre.
Le TBP est un instrument de pilotage stratégique qui met à tout moment la performance au
service de la stratégie et implique l’ensemble des acteurs dans la réalisation des objectifs
stratégiques. Il s’inscrit dans une démarche de performance globale puisqu’il permet de
mesurer la performance économique, sociale et sociétale, et dans une démarche de création de
valeur sur le long terme.

70
Thème 1 – Chapitre 5 – Finalités et performance de l’entreprise © Nathan
Entraînement à l’examen

La BioBox de Lola

Réponses aux questions sur les documents


Mission 1 – L’analyse de la faisabilité du projet « La BioBox de
Lola » (Annexes 1, 3, 4 et 5)
1.1. Analysez le marché des « box » mensuelles : offre, demande, mode de fixation
des prix.
Le marché des box mensuelles par abonnement est en plein essor. L’offre de box mensuelles
est en effet de plus en plus importante, marquant un accroissement de la concurrence sur ce
marché. Il existe plus de 320 box différentes en France. Cependant, il existe une grande
diversité d’acteurs sur ce marché, en termes de segment d’activité (de la foodbox à la box
beauté) et de taille (de la start-up à la grande entreprise). Les box beauté arrivent toutefois en
première position en termes de parts de marché.
Côté demande, près de 900 000 Français sont aujourd’hui abonnés à un ou plusieurs systèmes
de box mensualisée. Le profil type de la demande est une clientèle féminine (76 %) et plutôt
jeune (les 25-34 ans représentent en environ 40 % des abonnés). L’augmentation de la
demande est d’ailleurs très forte.
Côté prix, presque les ¾ des box affichent un prix compris entre 20 et 50 euros. Le prix
moyen par abonnement est variable selon les segments. Ce prix est issu de la confrontation
entre l’offre et la demande sur le marché considéré, dans un contexte de vive concurrence
entre les différents acteurs du marché.
1.2. Après avoir rappelé les différents agents économiques en relation avec
l’entreprise, vous préciserez en quoi l’évolution décrite dans l’annexe 5 est
favorable au projet de la BioBox.
Les différents agents économiques en relation avec l’entreprise BioBox sont :
– des ménages, qui seront le plus souvent ses clients, voire ses futurs salariés ;
– des entreprises (fournisseurs, prestataires divers) auxquelles elle aura recours pour son
activité ;
– les banques qui gèrent ses comptes et peuvent lui octroyer un crédit ;
– l’État, qui fournit des services non marchands (par exemple, administratifs : l’immatriculation
nécessaire au démarrage de son activité…).
L’annexe 5 évoque l’augmentation de 3,1 % du revenu disponible des ménages en 2019 qui,
conjuguée à une hausse modérée des prix sur la même période (+ 0,9 %), traduit une hausse
significative du pouvoir d’achat (+ 2,1 % en 2019, après 1,3 % en 2018). Cette évolution est
évidemment favorable aux entreprises, la hausse des revenus permettant de soutenir la
demande et ainsi l’offre pour y répondre.

71
© Nathan Thème 1 – Entraînement à l’examen – La BioBox de Lola
1.3. Exposez les étapes nécessaires à la création de l’entreprise de Lola Thessier, en
prenant appui sur l’expérience de FoodizBox.
Une fois l’idée trouvée par Lola Thessier de lancer une nouvelle box mensuelle par
abonnement, la création de son entreprise d’e-commerce a nécessité plusieurs étapes :
– la réalisation d’une étude de marché, notamment de la concurrence et des tendances de
consommation ;
– la préparation d’un business plan qui permet de vérifier la viabilité du projet, notamment
par la prévision des dépenses et des recettes sur les premières années d’exercice. Celui-ci
contient, outre la présentation du projet et de sa créatrice, un exposé de l’offre et du modèle
économique proposés (abonnement par récurrence qui permet de stabiliser le chiffre
d’affaires) avec l’indication des prix, et des prévisions de chiffres d’affaires et de dépenses ;
– la recherche de financements éventuels, voire d’aides et de subventions. Il s’agit ici de
déterminer l’ensemble des moyens nécessaires pour lancer le projet, c’est-à-dire financer les
investissements initiaux et la trésorerie nécessaire au financement des premières dépenses ;
– le choix du statut juridique, avec l’analyse des conséquences fiscales et sociales pour le
créateur ;
– la réalisation des formalités administratives auprès du centre de formalités des entreprises
(CFE).

Mission 2 – La mise en œuvre du projet « La BioBox de Lola »


(Annexes 2 et 6)
2.1. Identifiez les finalités économique, sociale et sociétale de BioBox.
– La finalité économique de BioBox est la réalisation de bénéfices qui lui permettront
d’assurer sa croissance et sa pérennité.
– La finalité sociale désigne l’engagement de l’entreprise à prendre en compte les attentes de
ses salariés, notamment par l’amélioration des conditions de travail. On ne peut ici parler
réellement de finalité sociale pour BioBox étant donné qu’en phase de démarrage, Lola
Thessier n’a pas de salariés.
– La finalité sociétale correspond à l’engagement de l’entreprise à contribuer au bien-être de
la société. En assurant la promotion de produits issus de l’agriculture biologique, BioBox
s’inscrit dans une démarche de développement durable, soucieuse de l’environnement et du
travail humain. Lola Thessier a d’ailleurs rédigé une charte pour un engagement responsable,
qui s’inscrit dans une démarche plus générale de responsabilité sociétale des entreprises
(RSE). Cette charte a pour objectif d’indiquer les engagements que la jeune entrepreneuse
souhaite obtenir de ses différents partenaires, notamment de ses fournisseurs.
2.2. Précisez l’objet du contrat de l’annexe 6 et identifiez les parties en présence.
Précisez à quelles conditions elles ont la capacité de conclure ce contrat, et mettez
en lumière l’existence d’une représentation juridique
Ce contrat est un bail commercial, c’est-à-dire un contrat de location d’un local utilisé pour
l’exploitation d’une activité commerciale. Il est visiblement encadré par des articles du Code
de commerce, notamment en ce qui concerne sa durée et son renouvellement futur. De plus,
une clause détermine de façon précise et restrictive le type d’activité commerciale qui sera
exercée dans le local.
On peut identifier deux parties en présence :
– le bailleur, c’est-à-dire le loueur, est M. Jean Higelin, propriétaire du local ;
– le preneur, c’est-à-dire le locataire, est la société BioBox, personne morale.

72
Thème 1 – Entraînement à l’examen – La BioBox de Lola © Nathan
La capacité juridique d’une partie à un contrat désigne son aptitude à être titulaire de droits et
à les exercer.
– En général, les parties au contrat disposent de la capacité de jouissance, c’est-à-dire de
l’aptitude à avoir des droits, puisque cette composante de la capacité est partagée par toutes
les personnes, aussi bien les personnes physiques que les personnes morales.
Remarque : il ne faut pas s’attarder ici sur le principe de spécialité inhérent aux personnes
morales, qui pourrait être présenté comme une limite à la proposition précédente.
M. Higelin doit disposer du droit de propriété sur l’immeuble pour pouvoir le louer.
– Pour ce qui concerne la capacité à exercer les droits, on peut supposer que le bailleur est
majeur et qu’il n’est pas frappé d’altération de ses facultés personnelles. De son côté, le
preneur est une personne morale qui, pour conclure le contrat, doit être représentée, comme
c’est le cas ici puisque le contrat indique bien que la gérante, Lola Thessier, représente la
société BioBox.
Remarque : on peut rappeler aux étudiants que c’est la loi qui détermine quel organe de la
société a vocation à la représenter dans ses rapports avec les tiers. Ici, on parle d’une
gérante. On peut penser que BioBox est une SARL.
2.3. Relevez dans la clause concernant le loyer les dispositions protectrices des
intérêts de chacune des parties. En quoi cette clause contribue-t-elle à un juste
équilibre de ce contrat ?
La clause concernant le loyer cumule deux dispositions essentielles pour les parties :
– d’une part, elle pose le principe d’une révision du loyer tous les trois ans ; cela assure au
propriétaire bailleur la prise en compte d’une éventuelle inflation pour adapter le contrat aux
évolutions de l’environnement économique. Cette clause est d’autant plus protectrice des
intérêts du bailleur que le contrat est conclu pour une longue durée (9 ans), avec même un
renouvellement prévu ;
– d’autre part, elle limite la variation du loyer en fixant comme plafond l’évolution d’indices
de loyers commerciaux ou d’activités tertiaires ; ainsi le bailleur ne pourra pas abuser de son
droit à révision du loyer.
Remarque : on peut faire remarquer aux étudiants que le droit au renouvellement du bail
n’est effectif que grâce à la clause encadrant les variations du loyer : une possibilité de
l’augmenter librement ne serait rien d’autre qu’une faculté de dissuader le preneur de rester
dans les lieux !
La clause relative au loyer préserve donc les droits des deux parties au contrat et assure un
maintien de cet équilibre contractuel dans le temps : les conditions de l’accord actuel des
parties ne seront pas remises en cause avec le temps, l’équilibre initial de ce contrat étant
garanti par le jeu de cette clause.

73
© Nathan Thème 1 – Entraînement à l’examen – La BioBox de Lola
74
Thème 1 – Entraînement à l’examen – La BioBox de Lola © Nathan
Chapitre 6

Le rôle de l’État et les finalités


de la politique économique

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Horizon 2025 : la fibre optique sur 100 % du territoire, p. 75
1. Quel est l’objectif du plan France Très Haut Débit ?
L’objectif du plan France Très Haut Débit est de permettre à la population un accès à Internet
performant sur tout le territoire français.
2. Pourquoi l’intervention de l’État est-elle justifiée ?
L’État soutient le déploiement du très haut débit en finançant des infrastructures avec des
fonds publics. L’intervention de l’État est justifiée pour rendre l’économie française plus
compétitive et moderne, donc plus attractive et performante. Elle permettra également une
égalité d’accès à Internet entre les territoires.

1. Identifier les fonctions de l’État

A. La fonction d’allocation

Document 1. À quoi sert l’État ?, p. 76


1. Repérez les quatre défaillances de marché mentionnées dans le texte.
Les quatre défaillances de marché correspondent à des dysfonctionnements ou à des insuffisances
du marché. Ce sont :
– le faible degré de concurrence ;
– l’existence de biens publics ;
– la présence d’externalités ;
– l’insuffisance d’information.
2. Précisez comment l’État intervient pour corriger chacune de ces défaillances.
• Le faible degré de concurrence : l’État veille à ce que les marchés soient suffisamment
concurrentiels. Une faible concurrence entre les offreurs peut conduire à un niveau de prix
trop élevé sur le marché. L’État intervient donc pour qu’il y ait suffisamment d’acteurs sur le
marché et pour réglementer le niveau des prix sur les marchés monopolistiques.
• L’existence de biens publics : les biens publics sont produits par l’État car aucun acteur
privé ne serait prêt à contribuer volontairement à leur production. Par exemple, les services de
défense sont financés par les impôts.

75
Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
• La présence d’externalités : des externalités sont les effets, positifs ou négatifs, produits par
l’activité économique des entreprises sur d’autres agents économiques. Par exemple, l’État
intervient pour taxer les entreprises polluantes qui causent des effets néfastes sur
l’environnement.
• L’insuffisance d’information : un consommateur et un vendeur ne disposent pas toujours de
la même quantité d’information et cela peut limiter les échanges. On parle d’asymétrie
d’information. L’État intervient donc pour favoriser la transparence de l’information auprès
des acteurs. Par exemple, le contrôle technique automobile obligatoire mis en place par l’État
permet de fournir des informations à un futur acheteur sur la qualité du véhicule qu’il souhaite
acquérir.
3. Pourquoi l’intervention de l’État est-elle justifiée ?
L’intervention de l’État permet d’assurer le bon fonctionnement de l’économie de marché.
L’État intervient pour corriger les défaillances de marché, c’est-à-dire ses dysfonctionnements
et ses insuffisances. Cela permet de faciliter les échanges et de soutenir ainsi l’activité
économique.
Document 2. Mesures du projet de loi de finances 2021, p. 76
4. Pourquoi l’État prévoit-il ces mesures ?
Le bonus écologique et la décarbonation de l’industrie sont des aides publiques qui incitent
les agents économiques à utiliser des véhicules et des énergies moins polluants.
5. Indiquez la défaillance du marché dont il est question ici.
Il s’agit d’une externalité négative, la pollution, produite par le fonctionnement des marchés.
6. Montrez que l’État remplit une fonction d’allocation des ressources.
Pour corriger cette défaillance, l’État propose des aides financières qui vont influer sur les
choix des agents et modifier leurs comportements. Cela permet de rétablir un usage optimal
des ressources entre les individus et donc une meilleure allocation.
Document 3. L’étiquette énergétique, p. 76
7. Montrez comment l’étiquette énergétique peut orienter le choix du
consommateur.
L’étiquette énergétique obligatoire mise en place par l’État fournit des informations
complémentaires au futur acheteur et permet de le guider dans son achat.
8. Indiquez la défaillance de marché corrigée par l’État dans cet exemple.
L’insuffisance d’information est corrigée par l’intervention de l’État. Lors d’un achat, le
vendeur possède plus d’information sur le bien qu’il vend que l’acheteur potentiel. L’étiquette
énergétique permet de réduire l’asymétrie d’information entre les deux parties.
Document 4. La gratuité de l’éducation, p. 77
Document 5. L’éducation nationale : un bien public, p. 77
9. Justifiez l’intervention de l’État dans le domaine de l’éducation.
L’intervention de l’État dans le domaine de l’éducation permet de donner à tous accès aux
connaissances pour élever le niveau de qualification de la population dans un souci d’égalité.
10. Quelle fonction l’État remplit-il en assurant la gratuité de l’enseignement ?
L’État joue un rôle d’allocation des ressources en produisant un service gratuit d’éducation
pour tous.

76
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
11. Exposez le problème auquel font face les pays en matière d’éducation.
Certains pays voient l’arrivée d’acteurs privés sur le marché de l’éducation qui proposent un
service d’éducation payant qui va à l’encontre du droit à la gratuité et à l’égalité des chances.

B. La fonction de redistribution

Document 6. La France des inégalités en 2019, p. 77


Document 7. La composition des revenus des ménages, p. 77
12. Citez des exemples de revenus du travail et de revenus de la propriété.
Revenus du travail : salaires, honoraires…
Revenus de la propriété : loyers (propriété immobilière), dividendes (propriété financière) …
13. Pourquoi parle-t-on d’inégalités de revenus ? Comment peuvent-elles s’expliquer ?
La répartition des revenus primaires issus du travail et de la propriété est inégalitaire.
En 2019, les 10 % des ménages les plus riches perçoivent près du quart du total des revenus
(23,8 %), tandis que les 10 % les plus pauvres n’en perçoivent que 3,6 %.
Ces inégalités proviennent des écarts de revenus primaires entre les ménages qui sont issus
des revenus du travail ou de la propriété.
Document 8. L’État redistributeur, p. 77
Document 9. Le mécanisme de la redistribution, p. 78
Document 10. Les effets de la redistribution, p. 78
14. Présentez les moyens utilisés par l’État pour agir sur les revenus des ménages.
D’un côté, l’État (au sens large) opère des prélèvements sur les revenus primaires : impôts,
cotisations sociales…, et de l’autre, il effectue des versements de prestations sociales :
allocations, indemnités maladie, retraites… On dit que l’État joue un rôle redistributeur.
15. La répartition des revenus disponibles est-elle plus égalitaire ou moins égalitaire
que celle des revenus primaires ?
L’État redistribue les revenus en prélevant aux uns pour redistribuer à ceux qui en ont besoin,
selon des critères de justice sociale. L’objectif de la redistribution est de réduire les écarts de
revenus. La répartition des revenus disponibles après le mécanisme de redistribution doit donc
être plus égalitaire que celle des revenus primaires.
16. Comment l’effet de la redistribution est-il mesuré ? Retrouvez les différents
résultats par le calcul.
L’effet de la redistribution est mesuré par le rapport (interdécile) et le taux de redistribution :
• Le rapport (interdécile) :
Les mesures des déciles (10 %) les plus riches (D9) et les plus pauvres (D1) permettent de
calculer le rapport interdécile, c’est-à-dire la proportion de l’un par rapport à l’autre (D9/D1).
Ainsi : 22,2 = 73 130 / 3 290 et 5,6 = 56 490 / 10 110
Ce rapport donne une mesure des inégalités : plus il est proche de 1, plus la répartition des
revenus est égalitaire entre les ménages.
On remarque ici que ce rapport diminue avec la redistribution : en 2019, avant la
redistribution, le revenu moyen des 10 % les plus riches est 22,2 fois supérieur à celui des
plus pauvres. Cet écart est réduit à 5,6 après la redistribution. Cela signifie que le mécanisme
de la redistribution réduit les inégalités de revenus.
• Le taux de redistribution :
Ce taux mesure l’évolution du revenu entre la situation avant et après redistribution.
On le retrouve ainsi par le calcul du taux d’évolution :
[(10 110 – 3 290) / 3 290] x 100 = 207, 3% et [(56 490 – 73 130) / 73 130] x 100 = – 22,8 %

77
Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
Ainsi, grâce aux mécanismes de la redistribution en 2019, le revenu des 10 % les plus
modestes augmente de 207,3 % (il triple), et celui des 10% les plus aisés diminue de 22,8 %
(près d’un quart). La redistribution contribue donc à réduire les inégalités de revenus.

C. La fonction de régulation

Document 11. Bridgestone veut fermer son usine, p. 78


Document 12. Le chômage traduit un déséquilibre, p. 78
17. Exposez les conséquences de la fermeture de l’usine Bridgestone en France ?
La fermeture de cette usine doit entraîner la suppression de 863 emplois sur le sol français.
18. Pourquoi peut-on dire que le chômage est le signe d’un déséquilibre ?
L’existence de chômage est le signe que la demande de travail (ou l’offre d’emploi) est
inférieure à l’offre de travail (ou la demande d’emploi). Le marché du travail est donc en
situation de déséquilibre.
Document 13. Conséquences de l’inflation pour les ménages, p. 79
Document 14. Trop d’inflation est nocif pour l’économie, p. 79
19. Expliquez pourquoi les ménages peuvent être pénalisés par l’inflation.
Si la hausse des prix, c’est-à-dire l’inflation, excède l’augmentation des revenus, alors le coût
de la vie augmente pour les ménages, qui perdent du pouvoir d’achat.
20. Quelles sont les conséquences de la forte inflation sur l’économie libanaise ?
Le Liban fait face à une inflation galopante en 2020 pour les denrées alimentaires. Les prix
ont plus que doublé en mai 2020 (+ 150,3 %), en particulier le prix des tomates, qui a
quadruplé.
Une inflation trop forte conduit au renchérissement des produits fabriqués au Liban. Ils
deviennent donc plus chers et moins attractifs, comparativement aux produits étrangers. Cette
situation conduit donc à freiner les exportations du Liban et accroître ses importations. Les
conséquences sont un ralentissement de l’activité économique libanaise, ainsi qu’une
augmentation du chômage et de la pauvreté.
Document 15. L’État régulateur, p. 79
21. Quel déséquilibre peut provenir d’une faible activité ? d’une forte activité ?
Une faible activité peut conduire à du chômage, signe d’un déséquilibre sur le marché du
travail, l’offre de travail excédant la demande.
La conséquence d’une forte activité peut se traduire par un déséquilibre sur le marché des
biens et services avec un excès de la demande par rapport à l’offre, source de tensions
inflationnistes.
22. Expliquez pourquoi l’État intervient pour réguler l’économie.
L’intervention de l’État consiste à résorber les déséquilibres sur les marchés dans le but de
soutenir l’activité économique. On dit que l’État joue un rôle de régulateur de l’économie.

APPLICATION AU CAS
Document. Accord dans la téléphonie mobile entre l’État et les 4 opérateurs, p. 79
1. Justifiez l’intervention de l’État dans le marché des télécoms.
L’État intervient en collaboration avec les quatre opérateurs privés de téléphonie mobile pour
favoriser l’égalité d’accès des territoires à la téléphonie en éliminant les zones blanches.

78
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
2. Quelle fonction de l’État est mobilisée dans le cadre de cet accord ?
L’État joue un rôle d’allocation des ressources. Par son action, il influe sur les comportements
des agents pour améliorer le fonctionnement du marché des télécoms.
3. Repérez les conséquences de cet accord pour l’opérateur Free.
La participation de Free à cet accord se traduira par une réduction du coût des fréquences 4G
attribuées à l’opérateur, en échange de l’obligation de couverture des zones blanches.

2. Identifier les objectifs de la politique économique

A. Les objectifs de politique économique

Document 16. La politique économique, p. 80


Document 17. Les objectifs du gouvernement, p. 80
1. Indiquez les finalités de la politique économique.
Les finalités de la politique économique sont la solidarité, la justice sociale et l’amélioration
des niveaux de vie.
2. À laquelle de ces finalités répondent les objectifs exposés dans le document 17 ?
Les objectifs exposés correspondent principalement à la finalité d’amélioration des niveaux
de vie.
Document 18. Prévisions économiques pour la France, p. 80
3. Repérez les quatre objectifs pour le gouvernement.
Les quatre objectifs sont :
– le soutien à l’activité économique ;
– l’inflation modérée ;
– le soutien de l’emploi pour la résorption du chômage ;
– l’accroissement du commerce extérieur.

4. Citez les indicateurs qui permettent de mesurer ces objectifs.


L’activité économique peut se mesurer par le taux de croissance.
L’inflation peut se mesurer par le taux d’inflation.
Le chômage se mesure par le taux de chômage.
La performance du commerce extérieur se mesure par le solde extérieur (de la balance
commerciale).

5. Pour atteindre les objectifs, quels indicateurs doivent être proches de zéro ?
Lesquels doivent être positifs ?
Le taux de chômage doit être proche de zéro. Les autres indicateurs doivent être positifs.
6. Selon les prévisions de la Banque de France, peut-on dire que les objectifs du
gouvernement peuvent être atteints ?
L’objectif du gouvernement de 8 % de croissance en 2021 ne serait pas tout à fait atteint car
selon la Banque de France le taux de croissance du PIB se situerait à 7,4 %.
Le taux de chômage devrait augmenter car la crise sanitaire pourrait compenser négativement
les engagements du gouvernement en faveur de la formation.

79
Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
7. Quel lien peut-on faire entre croissance et emploi ?
Une croissance plus soutenue offre aux entreprises des perspectives économiques positives,
créant ainsi un climat favorable à la création d’emplois.
Document 19. Le carré magique selon N. Kaldor, p. 81
Document 20. Les chiffres de la France en 2019, p. 81
Document 21. Le schéma du carré magique pour la France, p. 81
8. Représentez sur le graphique la situation économique de la France en 2019.

9. Quel est le principal déséquilibre économique en 2019 ?


Le taux de chômage élevé (8,5 %) est le principal déséquilibre économique en 2019.
10. Comparez les situations économiques de 1970 et 2019.
En près de 50 ans, les déséquilibres ont changé de nature : en 1970, l’inflation était le
déséquilibre majeur à résorber ; en 2019, c’est la lutte contre le chômage qui constitue
l’objectif majeur de politique économique.
11. Quelle année représente la situation économique la plus proche du carré
magique ?
Le schéma montre que l’année 1970 est plus proche du carré magique que l’année 2019.

B. La mesure de la croissance

Document 22. De la valeur ajoutée au PIB, p. 82


12. Supposons que le boulanger fabrique une baguette vendue 1 €. La farine coûte
0,30 € et l’électricité 0,10 €. Quelle est la valeur ajoutée créée par le boulanger ?
Pour obtenir la valeur ajoutée créée par le boulanger, on soustrait au prix de la baguette (1 €)
le prix des consommations intermédiaires (0,30 € + 0,10 €) pour obtenir 0,60 € de valeur
ajoutée. Cela représente la richesse créée par le boulanger en fabriquant une baguette à partir
des consommations intermédiaires.
13. Il fabrique 5 000 baguettes dans le mois. Quelle sera la valeur ajoutée du mois ?
La valeur ajoutée du mois s’élèvera à : 5 000 × 0,60 € = 3 000 €.

80
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
14. À quoi pourra servir cette valeur ajoutée ?
Cette valeur ajoutée pourra servir à verser des salaires et des cotisations sociales, à payer les
impôts et les taxes de l’entreprise, à rembourser un emprunt à la banque…
Document 23. Du PIB à la croissance, p. 82
Document 24. À quoi sert le PIB ?, p. 82
15. Comment la croissance est-elle mesurée ?
La croissance est mesurée en observant l’évolution du PIB, qui regroupe toutes les valeurs
ajoutées des producteurs sur un territoire.
16. Si le PIB augmente entre deux dates, que peut-on dire de la croissance ? Et s’il
diminue ?
Si le PIB augmente, la croissance est positive. S’il diminue, elle est négative (récession).
17. Pourquoi est-il important de connaître le niveau de l’activité économique d’un
pays ?
Le niveau d’activité mesuré par le PIB permet d’orienter l’action de l’État dans ses choix de
politique économique.
Document 25. Calculer la croissance de l’année N, p. 82
Document 26. Les chiffres du PIB en France en milliards d’euros (INSEE), p. 82
18. Calculez le taux croissance de l’année 2019 et le taux de croissance estimé
pour 2020.
La croissance de 2019 est mesurée par le taux d’évolution du PIB entre 2018 et 2019, et celle
de 2020 par le taux d’évolution du PIB entre 2019 et 2020.
2 322,7 – 2 288,7
= 0,015 soit un taux de croissance du PIB en 2019 de + 1,5 %.
2 288,7
2 120,6 – 2 322,7
= – 0,087 soit un taux de croissance estimé du PIB en 2020 de – 8,7 %.
2 322,7
19. Vérifiez que vous retrouvez les chiffres des documents 18 et 20.
On retrouve la prévision de la Banque de France : – 8,7 % pour 2020 (document 18) et le taux
de croissance de 1,5 % pour 2019 (document 20).
20. Qu’en concluez-vous ?
La croissance en 2019 est positive car le PIB a augmenté entre 2018 et 2019 de 1,5 %. À
l’inverse, en 2020, la contraction de l’activité en raison de la crise sanitaire se traduit par une
diminution du PIB entre 2019 et 2020 de 8,7%. Il en résulte donc une croissance négative
pour 2020, appelée aussi récession.

C. La mesure du développement

Document 27. Croissance et développement, p. 83


21. Repérez les différences entre la croissance et le développement d’un pays.
La croissance est une notion quantitative, qui peut être mesurée par le PIB. Le développement
est une notion qualitative qui intègre plusieurs dimensions. L’IDH est un exemple
d’indicateur avec trois dimensions (espérance de vie à la naissance, degré d’éducation, revenu
par habitant) qui permet d’apprécier le développement d’un pays.

81
Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
22. En quoi peut-on dire que la croissance est nécessaire au développement ?
La croissance correspond à l’augmentation du PIB qui permet de dégager des ressources
supplémentaires afin d’améliorer le revenu des habitants et de faire des investissements. De
meilleures conditions de vie favorisent ainsi le développement du pays.
Document 28. Le développement durable, p. 83
23. Quels sont les enjeux du développement aujourd’hui ?
L’enjeu du développement aujourd’hui est de s’inscrire dans une perspective durable en
veillant à ce que les populations en bénéficient sur plusieurs générations. La question centrale
est de savoir comment faire pour rendre le développement durable.

APPLICATION AU CAS
Document 1. Free Mobile entre sur le marché de la téléphonie, p. 83
Document 2. Les objectifs de l’État, p. 83
1. En quoi peut-on dire que l’État a orienté l’activité de Free ?
L’État, par l’intermédiaire de l’Autorité de régulation des communications électroniques et
des postes (ARCEP), a autorisé Free à entrer sur le marché de la téléphonie mobile en 2009.
2. Quels étaient les objectifs de l’intervention des pouvoirs publics sur le marché des
télécoms en 2012 ?
L’action de l’État en 2012 a permis de renforcer la concurrence sur le marché de la téléphonie
mobile, qui est passé de trois à quatre acteurs. La concurrence accrue a fait baisser les prix,
libérant ainsi du pouvoir d’achat pour les Français, ce qui a favorisé la consommation et donc
l’activité économique et la création d’emplois.

3. Identifier les principales politiques économiques


Document 29. Les différents horizons des politiques économiques, p. 84
Document 30. Les objectifs du projet de la loi de finances (PLF) 2021, p. 84
1. Dans le projet de loi de finances 2021, distinguez, en justifiant votre réponse, les
mesures de politique conjoncturelle et de politique structurelle.
• Mesures de politique conjoncturelle : action de l’État à court terme
– Redresser l’économie d’ici à 2022
– Plan France Relance
– Revenir au niveau d’activité d’avant-crise en 2022
• Mesures de la politique structurelle : action de l’État à long terme
– Préparer la France aux défis de demain
– Soutenir l’innovation, la modernisation
– Accroître la compétitivité et la durabilité du modèle économique et social
Document 31. Quelques mesures du PLF 2021, p. 85
2. Indiquez pour chaque mesure ci-dessus, le type de politique (conjoncturelle ou
structurelle) et les objectifs recherchés.
Mesures Types de politique Objectifs
Accroître la compétitivité en allégeant
Baisse de l’impôt sur les sociétés Structurelle
la fiscalité des entreprises
Soutien à l’export Conjoncturelle Stimuler les exportations

82
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
Mesures Types de politique Objectifs
Préserver l’environnement, favoriser
Rénovation énergétique Structurelle
le développement durable
Aides à la diffusion du numérique Structurelle Moderniser les administrations publiques
Soutenir les entreprises et les ménages
Dispositif d’activité partielle
Conjoncturelle dans un contexte de réduction d’activité
de longue durée
lié à la crise sanitaire
Soutenir l’emploi des jeunes en période
Aides pour l’embauche Conjoncturelle
de crise
Aider les étudiants boursiers pendant
Lutte contre la précarité étudiante Conjoncturelle
la crise
Préserver l’environnement, favoriser
Mobilités vertes Structurelle
le développement durable
Stimuler la formation des jeunes qui
Emploi des jeunes Conjoncturelle arrivent sur le marché du travail dans un
contexte de crise.
3. En quoi peut-on dire que ces mesures de l’État encouragent le respect de
l’environnement ?
Depuis plus de trente ans, avec l’émergence de la notion de développement durable (1987),
les dirigeants ont pris conscience que les décisions d’aujourd’hui avaient un impact sur les
générations présentes et futures. Sur un horizon de long terme, l’État encourage la
préservation de l’environnement qui permettra l’amélioration de la qualité et du niveau de vie
des populations. Dans le projet de loi de finances 2021, les mesures concernant la rénovation
énergétique et les mobilités vertes illustrent l’engagement d’un État respectueux de
l’environnement.

APPLICATION AU CAS
Document 1. Enchères pour l’attribution des fréquences 5G, p. 85
Document 2. La 5G, un levier de croissance pour les entreprises, p. 85
• L’action de l’État dans le secteur de la téléphonie mobile relève-t-elle de la
politique conjoncturelle ou structurelle ? Justifiez.
L’action de l’État en faveur du déploiement de la 5G s’inscrit dans une perspective de long
terme. C’est l’ARCEP, autorité administrative indépendante, qui organise le partage des
fréquences 5G entre les opérateurs. Les entreprises estiment que l’accès à cette nouvelle
technologie aura un impact majeur (« révolutionnaire ») sur leur activité dans les années à
venir. On peut donc conclure que l’action de l’État relève de la politique structurelle.

83
Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
Activités
1. L’État intervient sur le marché de l’immobilier, p. 86
1. Les mesures du projet de loi ELAN auront-elles plutôt un impact sur l’offre ou
sur la demande de logements ?
Les mesures du projet de loi ELAN vont permettre de construire plus de logements et de les
rénover plus rapidement, en particulier dans le secteur des HLM. De plus, les propriétaires de
logements vacants sont taxés (THLV) afin d’être incités à ne pas les laisser vides.
L’augmentation du nombre de logements neufs et la remise plus rapide sur le marché de
logements existants vont permettre d’augmenter l’offre de logements disponibles sur le
marché de l’immobilier.
2. Montrez en quoi l’intervention de l’État va fluidifier le marché de l’immobilier.
Les biens immobiliers plus nombreux vont alimenter l’offre sur le marché de l’immobilier
grâce, d’une part, à l’augmentation du nombre de logements disponibles et, d’autre part, à la
plus grande souplesse dans les contrats avec la création, en particulier, d’un bail mobilité et
d’un bail numérique. Ces mesures vont permettre d’augmenter et de faciliter l’offre de
logements, ce qui va fluidifier le marché de l’immobilier.
3. Quelles fonctions de l’État sont illustrées par cet exemple ? Justifiez.
L’État agit pour augmenter l’offre de logements, ce qui va influencer les choix des agents et
modifier leurs comportements. Cela permet d’améliorer l’allocation des logements entre les
individus. Par son action, l’État remplit un rôle d’allocation.

2. La croissance depuis 60 ans, p. 87


1. Comment a évolué la croissance depuis 1950 ?
Le taux de croissance du PIB n’a pas cessé de diminuer depuis 60 ans. On dit que la tendance
est à la baisse, ce qui signifie que, globalement, le PIB continue d’augmenter d’année en
année mais de moins en moins vite.
2. Identifiez les années où le taux de croissance a été négatif. Qu’est-ce que cela
signifie ?
Les années où le taux de croissance a été négatif sont : 1975 (– 1 %), 1993 (– 0,6 %) et
2009 (– 2,9 %). Cela signifie que, durant ces trois ans, le PIB a diminué.
Ces années constituent des ruptures dans la croissance, donc dans l’augmentation du PIB. En
effet, le taux de croissance se situait en moyenne entre :
– 4 % et 6 % entre 1945 et 1975 ;
– 2 % et 4 % entre 1975 et 1993 ;
– 0 % et 2 % entre 1993 et 2009.
Depuis 2009, il est tout juste positif.
3. Pendant quelle période le taux de croissance était-il le plus élevé ? Pourquoi ?
Pendant les Trente Glorieuses, de 1945 à 1975, le taux de croissance était en moyenne autour
de 5,5 % par an. Cette longue période de croissance du PIB s’explique en particulier par une
phase de reconstruction et de rattrapage après les années de guerre (1939-1945).

84
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
4. Recherchez sur Internet le taux de croissance de 2020. Expliquez ce décrochage.
D’après la question 18 p. 82 du manuel, le taux de croissance estimé est de– 8,7 % en 2020.
Ce décrochage est dû au fort ralentissement de l’activité économique provoqué par les
mesures sanitaires prises au niveau mondial.

3. Les limites de la croissance, p. 87


• Rédigez un paragraphe argumenté qui met en évidence les limites de la croissance
et justifie l’intervention de l’État.
On peut s’interroger sur les bienfaits de la croissance comme but en soi. La croissance est un
phénomène quantitatif qui augmente si l’on consomme plus, si l’on boit plus, si l’on fume
plus, si l’on conduit plus…
Ces activités sources de croissance utilisent des ressources non renouvelables (déforestation,
pétrole…) qui ont des effets sur l’environnement (émissions de CO2…) et mettent en danger
la santé, la qualité de l’air… La prise en compte des externalités négatives nécessite
l’intervention de l’État alors que nous atteignons les limites physiques de notre planète.
Le PIB (mesure de la croissance) est un indicateur économique purement quantitatif qui
mesure la valeur ajoutée (richesse créée) et ne tient pas compte des conditions de vie et des
externalités. L’approche en termes de développement durable permet d’intégrer tous ces
aspects avec une conception du développement respectueuse de l’environnement.

85
Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
L’essentiel du cours
Introduction
L’État intervient dans l’économie pour assurer son bon fonctionnement. Il corrige les
dysfonctionnements et les défaillances de marché pour réguler l’activité. On peut décrire le
rôle de l’État à travers trois grandes fonctions qu’il remplit en intervenant dans l’économie :
les fonctions d’allocation, de redistribution et de régulation. L’action de l’État est guidée par
les choix de politique économique pour atteindre des objectifs à court terme, dans le cadre de
la politique conjoncturelle, et à plus long terme, en matière de politique structurelle, tout en
respectant l’environnement.

1. Identifier les fonctions de l’État

A. La fonction d’allocation
L’État joue un rôle d’allocation des ressources lorsqu’il intervient dans des situations de
défaillances de marché. Ces situations correspondent à des dysfonctionnements ou à des
insuffisances du marché. Ce sont :
– le faible degré de concurrence ;
– l’existence de biens publics ;
– la présence d’externalités ;
– l’insuffisance d’information.
L’État intervient pour corriger chacune de ces défaillances et joue un rôle d’allocation.
• Le faible degré de concurrence : l’État veille à ce que les marchés soient suffisamment
concurrentiels. Une faible concurrence entre les offreurs peut conduire à un niveau de prix
trop élevé sur le marché. L’État intervient donc pour qu’il y ait suffisamment d’acteurs sur le
marché et pour réglementer le niveau des prix sur les marchés monopolistiques.
Exemple : pour renforcer la concurrence, l’État a autorisé l’entrée de Free sur le
marché de la téléphonie mobile en 2012.
• L’existence de biens publics : les biens publics sont produits par l’État car aucun acteur
privé ne serait prêt à contribuer volontairement à leur production.
Exemple : l’enseignement public gratuit est assuré par l’État dans un souci de justice
sociale.
• La présence d’externalités : l’activité économique des entreprises produit des externalités,
c’est-à-dire des effets, positifs ou négatifs, sur d’autres agents économiques.
Exemple : dans le projet de loi de finances 2021, l’État intervient en proposant un
bonus écologique pour l’achat d’un véhicule neuf non polluant. Il agit ainsi sur le
comportement des agents économiques pour les inciter à réduire la pollution, qui
constitue une externalité négative.
• L’insuffisance d’information : un consommateur et un vendeur ne disposent pas toujours de
la même quantité d’information et cela peut limiter les échanges. On parle d’asymétrie
d’information. L’État intervient donc pour favoriser la transparence de l’information auprès
des acteurs.
Exemple : l’étiquette énergétique obligatoire mise en place par l’État fournit des
informations à un futur acheteur sur la qualité du produit qu’il souhaite acquérir.
L’intervention de l’État dans l’économie se justifie car elle permet d’en assurer le bon
fonctionnement. L’État intervient pour corriger les défaillances de marchés, c’est-à-dire ses

86
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
dysfonctionnements et ses insuffisances. Cela permet de faciliter et de fluidifier les échanges
entre les agents, et de soutenir ainsi l’activité économique.

B. La fonction de redistribution
La répartition des revenus primaires issus du travail (salaires, honoraires…) et de la propriété
(loyers, dividendes…) est inégalitaire.
Les 10 % les plus riches perçoivent près du quart du total des revenus, tandis que les 10 % les
plus pauvres n’en perçoivent que 3 % environ.
L’État joue alors un rôle de redistribution selon des critères de justice sociale :
– d’un côté, il opère des prélèvements sur les revenus primaires : impôts, cotisations
sociales… ;
– de l’autre, il effectue des versements de prestations sociales : allocations, indemnités
maladie, retraites…, à ceux qui en ont besoin.
L’objectif de la redistribution est de réduire les écarts de revenus. La répartition des revenus
disponibles après le mécanisme de redistribution est donc plus égalitaire que celle des revenus
primaires. Le mécanisme de la redistribution permet ainsi de réduire les inégalités.

C. La fonction de régulation
Le bon fonctionnement de l’économie nécessite l’intervention de l’État pour lutter contre les
déséquilibres tels que le chômage ou l’inflation et pour réguler le niveau d’activité
économique.
• La lutte contre le chômage : l’existence de chômage est le signe que la demande de travail
(ou l’offre d’emploi) est inférieure à l’offre de travail (ou la demande d’emploi). Le marché
du travail est donc en situation de déséquilibre.
• La lutte contre l’inflation : une inflation (hausse des prix) trop forte conduit au
renchérissement des produits fabriqués en France. Ceux-ci deviennent plus chers, donc moins
attractifs aussi bien à l’extérieur de la France qu’à l’intérieur, comparativement aux prix des
produits étrangers importés. Le ralentissement de l’activité et une augmentation du chômage
peuvent en être les conséquences.
• La régulation de l’activité : une faible activité peut conduire à du chômage, signe d’un
déséquilibre sur le marché du travail, l’offre de travail excédant la demande. La conséquence
d’une forte activité, quant à elle, peut se traduire par un déséquilibre sur le marché des biens
et services avec un excès de la demande par rapport à l’offre, créant des tensions
inflationnistes.
L’intervention de l’État consiste à résorber les déséquilibres sur les marchés dans le but de
soutenir l’activité économique. L’État joue un rôle de régulateur de l’économie.

2. Identifier les objectifs de la politique économique

A. Les objectifs de politique économique


Les politiques économiques regroupent l’ensemble des actions mises en œuvre par les
pouvoirs publics pour atteindre des objectifs.
Exemple : en 2020, les quatre grands objectifs du gouvernement sont : le soutien à
l’activité économique, l’inflation modérée, la résorption du chômage, le rééquilibrage
de la balance commerciale.

87
Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique © Nathan
Les objectifs sont mesurés par des indicateurs :
– l’activité économique, qui peut se mesurer par le taux de croissance ;
Le taux de croissance mesure l’évolution du PIB (produit intérieur brut) entre deux
dates.
– l’inflation, qui peut se mesurer par le taux d’inflation ;
Le taux d’inflation est le taux d’évolution des prix.
– la balance commerciale, qui se mesure par le solde commercial (ou extérieur) ;
Le solde commercial est la différence entre les exportations et les importations.
– le chômage, qui se mesure par le taux de chômage.
Le taux de chômage est la proportion de chômeurs dans la population active.
L’économiste Nicholas Kaldor (1908-1986) a proposé une représentation schématique de
ces quatre objectifs. Il met en évidence le carré magique, qui correspond à la situation
économique la plus favorable.

B. La mesure de la croissance
La croissance est mesurée en observant l’évolution du PIB.
Le PIB regroupe toutes les valeurs ajoutées (VA) des producteurs sur un territoire.
La VA résulte de la différence entre la valeur d’une production (P) et la valeur des
consommations intermédiaires (CI) utilisées pour cette production.
VA = P – CI
Si le PIB augmente entre deux dates, on peut dire que la croissance est positive. S’il diminue,
on dit que la croissance est négative, on parle alors de récession. Le niveau d’activité mesuré
par le PIB permet d’orienter l’action de l’État dans ses choix de politique économique.

C. La mesure du développement
La croissance est une notion quantitative qui peut être mesurée par le PIB.
Le développement est une notion qualitative qui intègre plusieurs dimensions.
L’IDH (indicateur de développement humain) est un exemple d’indicateur avec trois
dimensions : l’espérance de vie à la naissance, le degré d’éducation et le revenu par habitant.
Il permet d’apprécier le développement d’un pays.
La croissance est nécessaire au développement car elle permet de dégager des ressources
supplémentaires afin d’améliorer le revenu des habitants et de faire des investissements. De
meilleures conditions de vie favorisent ainsi le développement du pays.
L’enjeu du développement aujourd’hui est de l’inscrire dans une perspective durable et
respectueuse de l’environnement.

3. Identifier les principales politiques économiques


Les politiques économiques mêlent des actions de l’État à court terme : les politiques
conjoncturelles, et à long terme : les politiques structurelles.
Les politiques conjoncturelles visent à stabiliser la conjoncture.
Les politiques structurelles visent un développement pérenne, respectueux de l’environnement.
Exemple : le projet de loi de finances 2021 contient des mesures de politique
conjoncturelle et de politique structurelle.

88
© Nathan Thème 2 – Chapitre 6 – Le rôle de l’État et les finalités de la politique économique
Chapitre 7

L’influence des politiques économiques


sur l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Coronavirus : Macron annonce des mesures
« exceptionnelles » pour les entreprises, p. 89
1. Quelles mesures sont annoncées par Emmanuel Macron au début de la crise
sanitaire ?
Emmanuel Macron a annoncé le report du paiement des impôts et cotisations sociales pour les
entreprises qui le souhaitent, ainsi qu’un dispositif d’indemnisation du chômage partiel dans
le cadre de la crise sanitaire.
2. À qui s’adressent-elles et quel en est l’objectif ?
Ces mesures s’adressent aux entreprises qui subissent une diminution d’activité, voire un arrêt
de leur activité, afin qu’elles puissent amortir le choc économique et maintenir l’emploi.

1. Identifier les principaux outils des politiques économiques

A. Les outils de la politique conjoncturelle : les politiques budgétaire


et monétaire

Document 1. Le rôle de la politique budgétaire, p. 90


Document 2. Les grandes orientations du budget 2020, p. 90
1. Quels ont été les principaux postes de dépenses de l’État en 2019 ? Que traduisent-ils ?
Les principales dépenses de l’État sont concentrées sur l’enseignement scolaire, la défense
nationale et le remboursement de la dette.
Ces choix traduisent les priorités de l’État en matière d’action politique.
2. Exposez les différents leviers de la politique budgétaire qui permettent à l’État
d’agir sur l’activité économique.
L’État peut agir avec sa politique budgétaire en modulant le niveau et la répartition des
dépenses publiques et/ou ceux des recettes publiques.

89
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
3. Identifiez une mesure de politique budgétaire qui permet d’agir sur l’offre, puis
une qui permet de stimuler la demande.
La baisse de l’impôt sur les sociétés est une mesure de politique budgétaire qui permet de
soutenir les marges des entreprises, qui auront alors davantage de moyens pour investir et
embaucher.
La baisse de l’impôt sur le revenu ou l’augmentation de certaines allocations permettent de
soutenir le pouvoir d’achat des ménages, et ainsi le niveau de consommation nationale.
4. Pourquoi la baisse des impôts prélevés sur les ménages permet-elle de soutenir
l’activité économique ?
La baisse des impôts prélevés sur les ménages augmente le pouvoir d’achat de ces derniers, ce
qui leur permet de consommer davantage. Pour répondre à cette hausse de la demande, les
entreprises vont alors produire davantage.
5. Comment calcule-t-on le solde budgétaire ? Quel est son montant prévu pour 2020 ?
Le solde budgétaire se calcule par la différence entre les recettes et les dépenses publiques. Il
s’agit d’un déficit lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes et d’un excédent dans la
situation inverse.
Pour 2020, le projet de loi de finances a budgété un déficit de 93 milliards d’euros.
Erratum : sur le premier tirage, le visuel présente le solde du budget de 2019 (déficit de
86,7 mds €) au lieu de celui de 2020. Le corrigé que nous donnons ci-dessus tient compte de
cette erreur.
6. Quels sont les grands objectifs du gouvernement pour 2020 ?
Les grands objectifs du gouvernement pour 2020 sont de favoriser la croissance et l’emploi à
long terme (« une croissance durable, en accompagnant le retour à l’emploi » dans le contexte
de la crises sanitaire) et de protéger les Français les plus faibles.
Document 3. Les objectifs de la politique monétaire commune, p. 91
7. Qui mène la politique monétaire au sein de la zone euro ? En quoi consiste-t-elle ?
C’est la Banque centrale européenne (BCE) qui mène la politique monétaire au sein de la
zone euro. Elle consiste à agir sur la quantité de monnaie nécessaire au financement de
l’économie.
8. Quel est l’objectif principal de la politique monétaire de la BCE ? Pourquoi ?
L’objectif principal de la politique monétaire européenne est la stabilité des prix, qui se
traduit par un objectif d’inflation proche mais inférieur à 2 %, de manière à garantir le pouvoir
d’achat des agents économiques en garantissant la valeur interne de la monnaie.
Document 4. Le taux directeur de la BCE à 0 % depuis 2016, ça veut dire quoi ?, p. 91
9. Quel est l’objectif de la politique monétaire dans le contexte actuel ? À quelle catégorie
d’objectifs définie dans le traité sur le fonctionnement de l’UE correspond-il ?
Aujourd’hui, le principal objectif de la politique monétaire européenne est la relance de
l’activité économique, soit un des objectifs secondaires du traité sur le fonctionnement de l’UE.
10. Qu’est-ce que le taux d’intérêt directeur ?
Le taux d’intérêt directeur déterminé par la BCE est le taux auquel elle refinance les banques
commerciales. Il est le principal taux de refinancement des banques, soit le « prix » auquel
elles se procurent de l’argent auprès de la BCE pour le prêter ensuite à leurs clients à un taux
d’intérêt qui sera au minimum ce niveau de taux (plus leur commission).

90
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
11. Réalisez un schéma montrant comment la baisse du taux directeur permet de
relancer l’activité économique en utilisant les concepts suivants : taux directeur, coût
du crédit, montant des crédits accordés, consommation, investissement, croissance.
Hausse de la
Hausse du montant des consommation
Baisse du taux Baisse du coût Croissance
crédits accordés par les
directeur du crédit économique
banques commerciales Hausse de
l’investissement

12. Quelle décision prendrait la BCE si elle voulait limiter l’inflation ?


Pour contenir l’inflation, la BCE devrait remonter son taux directeur. Cela aurait pour effet de
renchérir le coût du crédit et ainsi la demande de crédit, source d’inflation.

B. Les outils de la politique structurelle

Document 5. Une variété de politiques structurelles : l’exemple de la France, p. 92


13. Indiquez l’objectif des différentes mesures présentées, puis montrez en quoi elles
sont de nature structurelle.
La politique structurelle désigne l’action de l’État en vue de modifier durablement les
structures de l’économie et le fonctionnement des différents marchés pour une croissance à
long terme. Ainsi, la réforme de l’assurance chômage vise à améliorer le fonctionnement du
marché du travail à la fois en incitant davantage les chômeurs à la reprise du travail, mais
également en renforçant leur accompagnement.
D’autres politiques visent une amélioration de la compétitivité et ainsi la croissance à long
terme :
– les politiques d’innovation soutiennent l’investissement dans la recherche et
développement, moteur de compétitivité et de la croissance à long terme ;
– la loi ELAN, dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire, œuvre pour
l’aménagement d’infrastructures (logements, réseaux, etc.), condition d’une croissance à long
terme ;
– la Loi Énergie et Climat (politique environnementale) fixe un objectif de neutralité carbone
en 2050 pour une croissance durable.

Document 6. Politique industrielle, que fait l’Union européenne ?, p. 92


14. Expliquez en quoi la politique industrielle est une politique structurelle.
La politique industrielle vise à renforcer la compétitivité de l’industrie européenne, face à la
concurrence mondiale, pour lui donner une plus grande place au niveau mondial et apporter
de l’activité au sein de l’Union européenne. Elle s’inscrit dans une perspective de long terme.
15. Indiquez comment elle s’articule entre l’Union européenne et les États membres.
La mise en œuvre de la politique industrielle relève essentiellement de la compétence des
États membres mais l’Union européenne fixe son cadre par la mise en œuvre de politiques
plus larges (politique de la concurrence, de l’innovation, etc.) et par le financement de projets
industriels.

91
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
16. Relevez les différents axes des politiques de l’Union européenne qui relèvent de la
politique industrielle, puis expliquez en quoi chacune d’elles peut permettre de
renforcer l’industrie européenne.
Les différents axes des politiques de l’Union européenne (UE) qui relèvent de la politique
industrielle sont mises en œuvre à l’occasion de politiques plus larges :
– la politique d’innovation, qui permet de soutenir la recherche et l’innovation au sein de
l’UE, notamment par le financement de projets industriels, moteurs d’une croissance à long
terme ;
– la politique commerciale mise en œuvre au sein du marché intérieur, qui instaure les
conditions des échanges au sein de l’UE et avec les pays tiers ;
– la politique de la concurrence, qui promeut les conditions de la concurrence au sein de l’UE
et qui surveille et interdit les comportements anticoncurrentiels.

Document 7. Le semestre européen, outil de coordination des politiques


économiques, p. 93
Document 8. La France confirme son engagement vers une société neutre en carbone,
p. 93
17. Nommez l’outil de coordination des politiques économiques au sein de l’UE, puis
relevez parmi ses objectifs ceux qui relèvent de la politique structurelle. ?
Le semestre européen est l’outil qui permet la coordination des politiques économiques au
sein de l’UE. Il se déploie sous la forme d’un plan semestriel fourni par chaque État membre
relatif aux politiques conjoncturelles et structurelles mises en œuvre et analysé par l’Union
européenne.
18. Exposez les deux axes de la politique environnementale mise en place en France.
Les deux axes de la politique environnementale mise en place en France sont l’objectif de
neutralité carbone à l’horizon 2050 et la politique de transition énergétique mise en œuvre
dans le cadre d’une loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
19. Identifiez les mesures prises par la France qui répondent aux objectifs du Pacte
vert mis en place par l’Union européenne, que vous rechercherez sur le site de
l’Union européenne.
Le Pacte vert pour l’Europe est une feuille de route ayant pour objectif de rendre l’économie
de l’UE durable. Ses principaux objectifs sont :
– de promouvoir l’utilisation efficace des ressources en passant à une économie propre et
circulaire, objectif partagé par la France qui a fixé un objectif de neutralité carbone pour
2050 ;
– de restaurer la biodiversité et réduire la pollution. Concernant cette dernière, la France a mis
en place une politique de transition énergétique avec la diversification du mix électrique qui
prévoit de ramener la part du nucléaire à 50 % en 2035, de porter la part des énergies
renouvelables à 33 % en 2030 et de réduire de 40 % la consommation d’énergies fossiles en
2030, et ainsi la fermeture des centrales à charbon, la mise en circulation de plus d’un million
de voitures électriques, le remplacement d’un million de chaudières fioul, etc.

92
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
APPLICATION AU CAS
Document. Politique d’aménagement du territoire : le déploiement de la 5G, p. 93
1. Indiquez l’objectif du gouvernement à travers l’organisation de ces enchères.
Quelle politique est mise en œuvre ?
À travers les enchères pour la 5G, le gouvernement souhaite organiser la répartition des
11 blocs de fréquence entre les 4 opérateurs de téléphonie mobile.
2. Quels sont les engagements pris par les opérateurs qui bénéficient des blocs de
fréquences 5G ?
Dans le cadre de cette répartition des ondes de fréquence, les opérateurs téléphoniques
s’engagent sur deux points principaux : la couverture de l’ensemble de la population et du
territoire ainsi que sur la qualité du service apporté.

2. Repérer l’impact des politiques sur l’environnement


des entreprises

A. L’impact des politiques de l’offre

Document 9. La politique de l’offre, qu’est-ce que c’est ?, p. 94


Document 10. Allègement de charges : pour diminuer les coûts de production, p. 94
1. Rappelez ce que signifie la compétitivité des entreprises. En quoi est-ce un enjeu
majeur pour une nation dans le contexte de la mondialisation ?
La compétitivité des entreprises désigne leur aptitude à faire face à la concurrence, et ainsi de
maintenir ou augmenter leurs parts de marché. C’est un enjeu majeur, dans un contexte de
d’économie mondialisée où les entreprises françaises subissent la concurrence des entreprises
des pays dans lesquels les coûts de production peuvent être moins élevés (comme en Asie du
sud-est) et/ou la réglementation (fiscale, environnementale, etc.) moins contraignante.
2. Expliquez pourquoi la mesure du 1er janvier 2019 instituant des allègements de
charges caractérise une politique de l’offre.
Il s’agit d’une politique de l’offre car elle favorise l’activité des entreprises en leur permettant
d’améliorer leur compétitivité face à la concurrence étrangère grâce à la diminution des coûts
de production qu’elle permet. En effet, elle institue une baisse du coût du travail, et ainsi des
coûts de production des entreprises qui peuvent répercuter cette baisse soit sur leurs prix et
ainsi gagner en compétitivité, soit en augmentant leurs marges et ainsi les moyens de
l’investissement futur, source également de productivité et de compétitivité.
3. Montrez qu’il s’agit d’une politique structurelle.
Il s’agit d’une politique structurelle car elle permet d’améliorer la compétitivité des
entreprises françaises et affecte ainsi durablement les systèmes de production et la croissance
à long terme.

93
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
Document 11. Nouvelles mesures de soutien aux entreprises dès le début de la crise
sanitaire, p. 94
4. Exposez l’objectif général des mesures de soutien aux entreprises déployées lors
de la crise sanitaire, puis montrez que cette politique d’offre est de nature
conjoncturelle.
L’objectif général de ces mesures exceptionnelles est de soutenir les entreprises qui
connaissent des difficultés transitoires dans le cadre de la crise sanitaire, en raison de la
diminution, voire de l’arrêt de leur activité. Il s’agit d’une politique conjoncturelle car elle est
contracyclique (vise à inverser la conjoncture) et transitoire, en attendant la reprise de
l’activité.
Document 12. Le CO2, une épée de Damoclès pour les constructeurs automobiles, p. 95
5. En quoi ce règlement est-il une contrainte pour les constructeurs automobiles ?
Quel est son objectif ?
Ce règlement impose une norme aux constructeurs automobiles en matière d’émission de
CO2. Il a pour objectif de lutter contre le réchauffement climatique.
6. Comment les constructeurs automobiles adaptent-ils leur offre de produits pour
respecter les objectifs de réduction de CO2 ?
Les constructeurs automobiles doivent ainsi modifier leur offre, soit leur gamme de produits,
pour répondre à cette contrainte, par exemple en développant des voitures électriques.
Document 13. La politique de renforcement de la formation professionnelle, p. 95
7. Pourquoi l’État souhaite-t-il améliorer les compétences des salariés et des chômeurs ?
L’État souhaite améliorer les compétences des salariés et des chômeurs à la fois pour
favoriser leur employabilité et pour faire diminuer le chômage.
8. En quoi est-ce une politique à la fois conjoncturelle et structurelle ?
Le premier objectif est de nature structurelle car l’amélioration de la capacité des individus à
être facilement recrutés en raison de leurs compétences permet de les protéger à long terme du
chômage en même temps qu’il améliore le niveau général de compétences de la France,
nécessaire à l’évolution des emplois et à la construction d’une économie de la connaissance.
La lutte contre le chômage par l’amélioration des compétences à court terme des personnes
sans emploi est, quant à elle, une mesure conjoncturelle.
9. Indiquez les bénéfices respectifs pour les salariés et pour les entreprises.
Pour les salariés, il s’agit d’une protection durable contre la menace du chômage en facilitant
leur capacité d’adaptation et leur niveau de compétences.
Les entreprises, de leur côté, pourront bénéficier de salariés mieux formés, plus productifs et
capables de s’adapter dans un environnement en perpétuelle mutation.

94
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
B. L’impact des politiques de la demande

Document 14. Projet de loi de finance 2021 : un Plan de relance exceptionnel de


100 milliards d’euros, p. 96
Document 15. Covid-19 : aide exceptionnelle de 150 euros pour les bénéficiaires du
RSA et des APL, p. 96
10. Quelles sont les mesures prises par le gouvernement en 2020 en matière de revenus
et de prestations sociales ?
Le gouvernement a mis en place des mesures exceptionnelles de soutien aux ménages, comme
la majoration exceptionnelle de 100 € de l’allocation de rentrée scolaire (ARS) ou l’aide
exceptionnelle de 150 euros pour les bénéficiaires du RSA et des allocations logement (APL).
11. Quel est leur impact sur le pouvoir d’achat des ménages et sur leur consommation ?
Ces mesures permettent de soutenir le pouvoir d’achat des ménages et ainsi de favoriser la
consommation.
12. Quels sont les effets attendus sur le niveau d’activité des entreprises ? Justifiez.
L’augmentation du pouvoir d’achat des ménages aura pour conséquence un maintien de la
demande qui s’adresse aux entreprises et va les inciter à augmenter leur production pour y
répondre.
Document 16. Qu’est-ce qu’une politique de relance ?, p. 96
13. Pourquoi une politique de relance est-elle de nature conjoncturelle ?
Une politique de relance est de nature conjoncturelle car elle permet de favoriser la croissance
à court terme en stimulant la demande.
14. Expliquez pourquoi on parle de politique de relance par la demande.
On parle de politique de relance par la demande car les mesures prises sont destinées à
soutenir la demande (consommation et investissement) en améliorant le pouvoir d’achat.
15. Quels sont les deux outils d’une politique de relance ?
Les deux outils d’une politique de relance sont :
– l’outil budgétaire, par l’augmentation des dépenses publiques pour l’investissement ou par
le soutien aux revenus ;
– l’outil monétaire, par la baisse du taux directeur qui permet de stimuler la demande de crédit
et ainsi la consommation et l’investissement, sources de croissance.
16. Pourquoi la baisse des impôts prélevés sur les ménages permet-elle de soutenir
l’activité économique ?
La baisse des impôts prélevés sur les ménages permet d’améliorer le pouvoir d’achat de ces
derniers, qui augmenteront leur demande de biens et de services auprès des entreprises, qui
elles-mêmes pourront alors augmenter leur production.
Document 17. Le projet du Grand Paris : un investissement public de 35 milliards, p. 97
Document 18. Le cercle vertueux d’une politique de soutien par la demande, p. 97
17. Exposez les retombées économiques attendues de l’investissement dans le Grand
Paris. Expliquez les mécanismes à l’œuvre.
Cette politique de grands travaux va permettre de faire travailler de nombreuses entreprises
pour réaliser les infrastructures du Grand Paris (réseaux de transport, gares, logements, etc.) et
ainsi de créer de nouveaux emplois et revenus qui permettront de soutenir la demande, la
production et l’emploi.

95
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
18. Expliquez pourquoi cette politique a des effets à la fois conjoncturels et
structurels.
Cette politique a des effets conjoncturels directs puisqu’elle permet, par la hausse des
dépenses publiques, de favoriser la production, les revenus et l’emploi.
Par ailleurs, il s’agit aussi d’une politique structurelle par l’amélioration des infrastructures
nationales qu’elle permet, nécessaire au développement économique.
19. Justifiez le titre du document 18.
La hausse des dépenses publiques de 35 milliards d’euros pour financer les travaux du Grand
Paris permet une distribution de revenus d’un montant équivalent (par l’activité qu’elle
engendre) qui nourrira une demande et ainsi une production futures permettant à nouveau de
distribuer des revenus, et ainsi de suite. Il s’agit d’un cercle vertueux qui a un effet cumulatif.
Document 19. Les taux bas soutiennent l’investissement du secteur immobilier, p. 97
20. Expliquez la phrase soulignée.
L’argent étant moins cher, les ménages qui souscrivent un crédit pour un achat immobilier
peuvent obtenir des crédits d’un montant plus élevé et ainsi des biens plus grands ou moins
chers que lorsque le coût du crédit est plus élevé.
21. Quel lien peut-on faire entre la baisse des taux d’intérêt et l’investissement des
ménages ?
La baisse des taux d’intérêt aboutit à une hausse de la demande de crédit devenu moins cher,
favorable aux achats immobiliers.
Document 20. Des mesures pour accompagner la transition écologique, p. 98
22. Indiquez l’objectif général des deux mesures inscrites dans le budget 2021.
L’objectif de ces mesures est de favoriser la transition écologique en incitant à l’achat de
véhicules moins polluants et à la rénovation énergétique des logements permettant de
diminuer la consommation d’énergies fossiles et de réduire la pollution.
23. Quelles sont les conséquences de ces mesures sur le pouvoir d’achat des ménages ?
Comment les ménages sont-ils incités à modifier leur comportement ?
Ces mesures permettent d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages qui souhaitent acquérir
un véhicule neuf en les incitant à l’achat de véhicules moins polluants, ou à rénover leur
logement.
24. Indiquez les conséquences probables de ces mesures sur l’activité des
constructeurs automobiles et des entreprises du bâtiment.
Ces mesures favorisent l’activité des constructeurs automobiles et des entreprises du bâtiment
qui voient leur demande augmenter. Cela les contraint également à modifier la gamme de
leurs produits pour s’adapter à l’évolution de la demande vers des véhicules plus propres ou
vers de matériaux innovants.
25. Montrez qu’il s’agit de politiques à la fois structurelle et conjoncturelle.
Il s’agit d’une politique conjoncturelle car elle soutient la demande et ainsi l’activité du
secteur automobile et du bâtiment, mais elle poursuit également des objectifs structurels à
plus long terme en permettant de faire évoluer les usages et comportements vers une transition
écologique pour une croissance durable.

96
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
APPLICATION AU CAS
Document. Plan de relance : 7 milliards d’euros pour le numérique, p. 98
1. Qualifiez le type de politique mise en œuvre par le gouvernement dans le secteur
du numérique.
Il s’agit d’une politique structurelle d’aménagement du territoire visant la couverture
numérique de l’ensemble du territoire. On peut également la qualifier de politique d’offre car
elle incite les opérateurs à améliorer leur offre en matière de réseau.
2. Indiquez l’effet attendu pour Free.
Free devrait voir son activité augmenter avec la mise en œuvre de ce plan de relance pour le
numérique.

3. Repérer les limites de l’intervention de l’État

A. Les contraintes budgétaires

Document 21. Les limites liées au risque d’endettement excessif, p. 99


Document 22. L’effet « boule de neige » de la dette, p. 99
1. Distinguez les notions de déficit public et de dette publique.
Lorsque les recettes publiques sont inférieures aux dépenses publiques, on est en présence
d’un déficit public. Ce déficit est financé par le recours à l’emprunt.
Ainsi, la dette publique désigne l’ensemble des emprunts à rembourser dont l’encours résulte
de l’accumulation des déficits.
2. Comment ont-ils respectivement évolué ?
Le déficit public a explosé en 2009 suite à la crise des subprimes, s’élevant à 7,2 % du PIB. Il
se réduit par la suite progressivement pour s’établir à 3 % du PIB en 2019.
Sur la même période, la dette publique n’a cessé d’augmenter, passant d’environ 65 % du PIB
en 2007 à plus de 100 % du PIB depuis 2017.
3. Que peut faire un pays pour combler l’augmentation de son déficit ?
Pour combler l’augmentation de son déficit, l’État doit recourir à de nouveaux emprunts, ce
qui aura pour effet de creuser un peu plus sa dette.
4. Pourquoi peut-on dire que l’endettement de l’État agit comme un cercle vicieux ?
L’endettement de l’État agit comme un cercle vicieux car les déficits successifs créent un
effet cumulatif de la dette publique qui tend à s’autoalimenter en raison du service de la dette
(charge d’intérêts) par un effet « boule de neige » : l’État s’endette pour rembourser ses
dettes.
5. Que signifie « la soutenabilité des finances publiques » ?
La soutenabilité des finances publiques désigne la situation financière de l’État qui parvient à
assurer le remboursement de sa dette. Elle est liée aux recettes prévisibles qui permettront de
rembourser, à moyen terme, la dette et l’ensemble des frais associés, ainsi que les intérêts qui
s’y rattachent. Plus la dette est élevée, plus elle peut devenir insoutenable.

97
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
Document 23. Les contraintes budgétaires de l’Union européenne, p. 100
6. Quelles contraintes le traité de Maastricht impose-t-il aux finances publiques des
pays de la zone euro ?
Le traité de Maastricht (1992) impose deux contraintes budgétaires aux États membres de
l’Union économique et monétaire (UEM) : leur déficit public doit être inférieur à 3 % du PIB
et leur dette publique inférieure à 60 % du PIB.
7. Montrez que le respect de ces règles budgétaires limite fortement le champ
d’action de la politique budgétaire.
Le respect de ces règles budgétaires limite les marges de manœuvre de l’État en matière de
politique budgétaire car il doit limiter ses dépenses publiques et augmenter ses recettes pour
réduire son déficit, ce qui l’empêche de mener certaines des politiques qu’il souhaiterait.
Document 24. Prévisions : un déficit public supérieur à 11 % du PIB en 2020 !, p. 100
Document 25. UE : suspension des règles de discipline budgétaire pour faire face à la
crise sanitaire, p. 100
8. Comparez le déficit public prévisionnel de 2020 avec celui de 2019. Comment
expliquer cette situation ?
Le déficit public, qui s’élevait à 3 % du PIB en 2019, est estimé (en mai 2020) à plus de 11 %
du PIB en 2020 en raison de la crise sanitaire : la hausse de dépenses publiques (mesures de
soutien, plans de relance, etc.) ainsi que la diminution des recettes publiques résultant de
l’effondrement de l’activité fait plonger le déficit public à un niveau historiquement bas.
9. Indiquez comment l’Union européenne assouplit les règles budgétaires pour faire
face à cette situation exceptionnelle. Quelle en est la conséquence pour la politique
budgétaire des États membres ?
L’Union européenne allège les contraintes budgétaires grâce à la clause dérogatoire qui
permet aux pays membres de mener plus librement leur politique budgétaire et notamment
leurs plans de relance, sans se soucier à court terme des contraintes budgétaires de l’Union
européenne.

B. Les contraintes de la mondialisation

Document 26. La mobilité des capitaux au niveau mondial, p. 101


10. Pourquoi les banques centrales doivent-elles davantage tenir compte du niveau
des taux d’intérêt pour déterminer leur politique monétaire ?
Les banques centrales doivent davantage tenir compte du niveau des taux d’intérêt pour
déterminer leur politique monétaire en raison de la mobilité des capitaux et de la concurrence
entre pays étrangers pour attirer ces capitaux. Par exemple, dans le cas d’une politique de
relance par la baisse des taux, le risque est celui d’une fuite des capitaux qui iront se placer
dans une zone où la rémunération est plus élevée, risquant d’entraîner des difficultés de
financement pour le pays d’origine.
Document 27. Multinationales et évasion fiscale, p. 101
11. Pour quelle raison certaines multinationales cherchent-elles à localiser leurs profits
dans des paradis fiscaux ?
Certaines multinationales localisent leurs profits dans des paradis fiscaux pour diminuer le
montant d’impôts à payer.

98
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
12. Pourquoi les États souhaitent-ils limiter ces pratiques ?
Les États souhaitent limiter ces pratiques car il s’agit d’un manque à gagner fiscal important
(perte de recettes fiscales) pour les pays ayant des taux d’imposition « normaux », et ainsi
éliminer la concurrence fiscale déloyale des paradis fiscaux.

APPLICATION AU CAS
Document. Les coulisses d’un paradis fiscal maltais, p. 101
1. Quel est l’objet de cette enquête de Mediapart ?
L’enquête de Mediapart consiste à repérer les entreprises qui réalisent une évasion fiscale sur
Malte.
2. Quel serait l’avantage pour le dirigeant de Free de cette évasion fiscale supposée ?
Cette évasion fiscale supposée permettrait à Free de diminuer son montant global d’imposition.
3. En quoi peut-on dire que la mondialisation entraîne un manque à gagner pour
les États ?
La mondialisation entraîne un manque à gagner pour certains États par la perte de ressources
fiscales que la concurrence fiscale fait peser sur eux.

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Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
Activités
1. La politique de l’emploi, p. 102
1. Exposez les objectifs et les modalités du plan « France relance ». De quel type de
politique est-il question à travers ce plan ?
Le Plan « France relance » a trois objectifs principaux : la transition écologique, la
compétitivité de la France et ainsi l’activité et l’emploi, ainsi que la cohésion sociale et
territoriale.
Il s’agit d’un plan de 100 milliards d’euros prévus sur deux ans (2020 et 2021) et financé à
hauteur de 40 % par l’UE.
2. Montrez que les mesures proposées poursuivent des objectifs à la fois
conjoncturels et structurels.
Le plan « 1jeune1solution » a pour ambition de favoriser l’emploi à court terme en incitant les
entreprises à l’embauche des jeunes (objectif conjoncturel) et à long terme en améliorant le
niveau de formation des jeunes (objectif structurel).
Le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) poursuit essentiellement un objectif
conjoncturel en permettant aux entreprises de préserver les emplois de leurs salariés qui
peuvent bénéficier du dispositif de chômage partiel dans le contexte de la crise sanitaire.
L’amélioration des compétences est en revanche un objectif qui s’inscrit dans la durée
(objectif structurel).
Enfin, les mesures pour la formation professionnelle poursuivent un objectif structurel
puisqu’elles permettent de renforcer les compétences des individus, en général mais
également dans les compétences de demain (digital, transition écologique, économie
circulaire, etc.).
3. Indiquez les objectifs de la politique de formation mise en œuvre à travers ce
plan. S’agit-il d’une politique d’offre ou de demande ?
Il s’agit d’une politique d’offre visant à améliorer, grâce à un plus large accès à la formation,
l’offre de travail, en augmentant le niveau de compétences des salariés, et en encourageant
l’acquisition de nouvelles compétences pour faciliter la transition numérique et soutenir
l’émergence de nouvelle activités en lien avec l’économie circulaire ou numérique.

2. Le projet de Pacte productif, p. 103


1. Indiquez les objectifs initiaux du pacte productif et justifiez la nature de la
politique mise en œuvre (conjoncturelle ou structurelle).
Le Pacte productif avait pour objet l’investissement dans les secteurs clés de l’industrie pour
faire monter la compétitivité du secteur industriel français notamment dans les secteurs
d’avenir. Il s’inscrit ainsi dans une perspective structurelle, ses objectifs étant la compétitivité
et la croissance à long terme.
2. Expliquez comment ont évolué les objectifs du Pacte productif pendant la crise
sanitaire. Justifiez ce revirement.
Ce projet a évolué au début de la crise sanitaire avec des objectifs qui relèvent davantage de
l’écologie et de la relance économique. En effet, la crise sanitaire a permis de faire émerger,
outre la nécessité de soutenir l’économie, l’importance de la souveraineté des pays qui ne
pouvaient être dépendants de certains produits fabriqués dans des pays étrangers (comme les

100
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
médicaments, masques ou certains composants de produits industriels). De même, la crise
sanitaire a permis de renforcer le constat déjà bien présent relatif au dérèglement climatique et
à ses effets sur la biodiversité, et ainsi la santé humaine.
3. Relevez l’ensemble des axes proposés et montrez qu’il s’agit essentiellement de
politiques d’offre.
Il s’agit essentiellement de politiques d’offre, qui concernent l’offre de produits émanant des
entreprises et l’offre de travail émanant des salariés.
Ses principaux axes sont en effet la formation visant l’amélioration de la qualité de l’offre de
travail et la préparation aux « emplois de demain », la recherche et l’innovation permettant
d’améliorer la compétitivité et l’offre de biens et services (qualité, diversité, technologies,
etc.), et les relocalisations d’entreprises pour la compétitivité de la France.
4. Expliquez la phrase soulignée.
L’Union européenne fixe des limites budgétaires aux États membres en termes de déficit
public (qui doit être inférieur à 3 % du PIB) et de dette publique (qui doit être inférieure à
60 % du PIB), contraintes qui ont été desserrées lors de la crise sanitaire, et qui pourraient
permettre aux États de financer les investissements nécessaires à la transition écologique.

101
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours

Introduction
La politique économique désigne l’ensemble des décisions prises par les pouvoirs publics
(État, collectivités locales et banque centrales) afin d’atteindre, grâce à l’utilisation de divers
instruments, certains objectifs économiques.
Les principales politiques économiques mises en œuvre par l’État et leurs outils sont
appréhendées à travers leurs conséquences sur l’activité et les décisions des entreprises.

1. Identifier les principaux outils des politiques économiques


Il existe deux grands types de politiques économiques : les politiques conjoncturelles et les
politiques structurelles.

A. Les outils de la politique conjoncturelle : les politiques budgétaire


et monétaire
La politique conjoncturelle désigne l’action de l’État à court terme qui vise à réguler l’activité
économique.
1. La politique budgétaire
L’action de l’État est rendue possible grâce à l’élaboration d’un budget qui reflète les choix
pris par un gouvernement en matière économique, sociale, culturelle…
La politique budgétaire désigne l’ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics pour
réguler l’activité économique par l’utilisation de son budget.
Le budget de l’État peut être défini comme l’ensemble des documents, votés par le Parlement,
qui prévoient et autorisent les ressources et les dépenses de l’État pour chaque année.
Le budget est une loi, appelée « loi de finances ».
Le solde du budget de l’État est constitué par la différence entre les recettes et les dépenses
publiques. Lorsque les recettes sont inférieures aux dépenses, on est en présence d’un déficit
budgétaire, et à l’inverse d’un excédent.
L’État peut agir avec sa politique budgétaire en modulant le niveau et la répartition des
dépenses et/ou des recettes publiques.
La politique budgétaire peut poursuivre deux grands types d’objectifs.
– Les politiques de relance sont des politiques conjoncturelles visant à soutenir l’activité
économique.
Par exemple, la baisse de l’impôt sur les sociétés est une mesure de politique budgétaire qui
permet de soutenir les marges des entreprises, qui auront alors davantage de moyens pour
investir et embaucher. De même, la baisse de l’impôt sur le revenu ou l’augmentation de
certaines allocations permettent de soutenir le pouvoir d’achat des ménages, et ainsi le niveau
de consommation nationale et la croissance.
– Les politiques de rigueur sont des politiques conjoncturelles visant à limiter les déficits
publics et à réduire l’endettement de l’État, ou à lutter contre l’inflation.
Par exemple, la réduction des dépenses publiques permet de diminuer le niveau de déficit
public.

102
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
2. La politique monétaire
La politique monétaire désigne l’action par laquelle la banque centrale agit sur la quantité de
monnaie en circulation et ainsi sur les conditions de financement de l’économie.
Au sein de l’Union économique et monétaire, c’est la Banque centrale européenne (BCE) qui
mène la politique monétaire pour ses 19 pays membres.
L’objectif principal de la politique monétaire de la BCE est d’assurer la stabilité des prix
(article 127 du traité sur le fonctionnement de l’UE) avec une cible d’inflation à des taux
inférieurs mais proches de 2 %, dans le but de garantir le pouvoir d’achat de la monnaie pour
les agents économiques.
Pour remplir cet objectif, le principal outil de la politique monétaire de la BCE est la
modulation de son taux directeur. Il s’agit du taux auquel les banques commerciales
empruntent de la monnaie à la BCE. Il influence le coût du crédit, en le rendant plus ou moins
cher, et donc le volume de crédits accordés par les banques commerciales à leurs clients car il
sert de référence à la formation d’autres taux : notamment celui auquel elles accorderont des
crédits à leurs clients.
Dans le cas d’une politique monétaire de relance, la banque centrale diminue son taux
directeur pour encourager la demande de crédits par les ménages et les entreprises, et
favoriser la croissance. Le taux directeur de la BCE est de 0 % depuis 2016, son plus bas
niveau historique, dans le but de poursuivre la politique de relance commencée depuis la crise
des subprimes de 2008, et nécessaire dans le cadre de la crise sanitaire.
Dans le cas d’une politique de rigueur, la BCE augmente son taux directeur pour limiter le
volume de crédits distribués par les banques commerciales (celui-ci étant plus cher) et
contenir l’inflation. En effet, l’inflation peut être causée par un excès de monnaie dans
l’économie, qui peut augmenter la demande sur le marché des biens et services par rapport
aux capacités de l’offre pour y répondre, entraînant une hausse des prix (loi de l’offre et de la
demande).

B. Les outils de la politique structurelle


La politique structurelle désigne l’action de l’État à long terme visant à agir sur les structures
économiques du pays et le fonctionnement des différents marchés.
Il existe une grande diversité de politiques structurelles, comme :
– la politique de la concurrence, qui vise à renforcer la concurrence sur les marchés et assurer
leur régulation ;
– la politique de l’emploi, qui a pour but d’assurer un meilleur fonctionnement du marché
(favoriser l’accès à l’emploi en améliorant la flexibilité du marché du travail, par exemple) ;
– la politique de l’innovation, qui vise à favoriser la recherche et développement ;
– la politique d’aménagement du territoire avec la gestion des infrastructures de transport et
de réseau ;
– etc.

Si la plupart des décisions sont prises et mises en œuvre par les autorités nationales de façon
indépendante, les objectifs de ces politiques sont définis au niveau européen dans un souci
d’harmonisation.
La coordination des politiques structurelles européennes au niveau des États est assurée par le
programme national de réforme (PNR) (document transmis chaque année par tous les
membres de l’Union européenne à la Commission) dans le cadre du Semestre européen.
Ainsi, chaque année, la Commission procède à une analyse détaillée des plans adoptés par
chaque État membre en matière de réformes budgétaires, macroéconomiques et structurelles.

103
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
En France, par exemple, plusieurs réformes ont concerné le marché du travail ces dernières
années, avec pour objectif d’augmenter la flexibilité sur le marché du travail, c’est-à-dire la
fluidité sur le marché, à l’entrée (en facilitant l’embauche) comme à la sortie (en réduisant les
contraintes pesant sur les licenciements).

2. Repérer l’impact des politiques sur l’environnement


des entreprises

A. L’impact des politiques de l’offre


Les politiques de l’offre désignent des mesures visant à relancer l’activité économique en
permettant aux entreprises de produire mieux et moins cher, c’est-à-dire en facilitant leur
activité.
Par exemple, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), instauré en 2013, est
un avantage fiscal qui concerne les entreprises employant des salariés et qui équivaut à une
baisse de leurs cotisations sociales. En 2018, il équivaut à 6 % de la masse salariale, pour les
salaires inférieurs à 2,5 fois le SMIC. En 2019, le CICE a été supprimé et remplacé par un
allègement de cotisations patronales sur les bas salaires. Cette mesure vise à redonner aux
entreprises des marges de manœuvre pour investir, recruter et améliorer leur compétitivité
face à la concurrence étrangère.
Autre exemple : la politique écologique qui a pour objet de favoriser la transition écologique
vers des modes de production et de consommation plus respectueux de l’environnement.
Ainsi, des normes sont imposées aux entreprises comme aux ménages afin qu’ils réduisent
leurs émissions de gaz à effet de serre lors de leurs activités de production ou de
consommation.

B. L’impact des politiques de la demande


Les politiques de la demande désignent des politiques visant à relancer l’activité en soutenant
la demande (consommation et investissement) par l’amélioration du pouvoir d’achat des
ménages ou par des politiques de grands travaux.
Les deux outils d’une politique de relance par la demande sont :
– l’outil budgétaire : il s’agit d’augmenter la demande en augmentant les dépenses de l’État
(constructions, investissements, hausse des salaires des fonctionnaires…) ou en augmentant
les revenus disponibles des agents (baisse des impôts ou hausse des prestations sociales).
Par exemple, une politique de grands travaux qui vise à investir dans des infrastructures
publiques (comme le Grand Paris, par exemple) se traduit par une hausse des dépenses
publiques permettant de faire travailler de nombreuses entreprises pour réaliser ces
infrastructures, et ainsi de créer de nouveaux emplois et revenus qui permettront de soutenir la
demande, la production et l’emploi.
De même, les mesures de revalorisation de certaines prestations sociales dans le cadre de la
crise sanitaire ou le dispositif de chômage partiel permettent de soutenir la consommation des
ménages et ainsi l’activité ;
– l’outil monétaire : la BCE augmente l’offre de monnaie en diminuant son taux directeur de
manière à encourager la demande de crédits par les ménages et les entreprises, et donc
augmenter l’activité économique d’ensemble.

104
© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
3. Repérer les limites de l’intervention de l’État

A. Les contraintes budgétaires


• Les difficultés de financement des déficits et la soutenabilité des déficits
Depuis la crise de 2008, les déficits successifs et croissants posent plus que jamais la question
de leur financement du fait d’un effet cumulatif de la dette publique qui tend à s’autoalimenter
en raison du service de la dette (charge d’intérêts) par un effet « boule de neige » (l’État
s’endette pour rembourser ses dettes). La dette publique a été multipliée par 10 entre les
années 1980 et aujourd’hui, où elle dépasse 100 % du PIB.
La soutenabilité de la dette désigne la capacité de l’État à assurer le remboursement de sa
dette, c’est-à-dire sa solvabilité. Elle est liée aux recettes prévisibles qui permettront de
rembourser, à moyen terme, la dette et l’ensemble des frais associés, ainsi que les intérêts qui
s’y rattachent. Plus la dette est élevée, plus elle peut devenir insoutenable.
• Les limites imposées par l’appartenance à l’Union économique et monétaire (UEM)
La rigueur budgétaire est nécessaire pour éviter le gonflement des déficits et inciter les États
membres à garder des marges de manœuvre nationales en cas de ralentissement de l’activité
économique.
Il existe ainsi trois principales contraintes d’ordre budgétaire :
– les deux premières sont imposées par le traité de Maastricht de 1992 : le déficit public doit
être inférieur à 3 % du PIB et la dette publique inférieure à 60 % du PIB ;
– la troisième émane de la règle d’or issue du « pacte budgétaire » entré en vigueur le
1er janvier 2013, qui impose que le déficit budgétaire structurel d’un pays (déficit public après
avoir corrigé les effets liés à la conjoncture) ne dépasse pas 0,5 % de son PIB.
La situation actuelle est caractérisée par l’existence de déficits structurels supérieurs à la
norme de 0,5 % dans pratiquement tous les pays de l’Union européenne qui doivent mener
des politiques budgétaires restrictives alors que l’UE connaît une situation économique
ralentie.
L’ensemble de ces contraintes limite les marges de manœuvre de l’État en matière de
politique budgétaire. En effet, l’État doit limiter ses dépenses publiques et augmenter ses
recettes pour réduire son déficit, ce qui l’empêche de mener certaines des politiques qu’il
souhaiterait.
Toutefois, et par exception, l’UE a activé la clause dérogatoire en 2020 de manière à desserrer
la contrainte budgétaire des États qui doivent faire face au ralentissement brutal de l’activité
et mener des plans de relance et de soutien au pouvoir d’achat qui augmentent les dépenses
publiques.

B. Les contraintes de la mondialisation


La mondialisation, par la concurrence qu’elle induit entre l’ensemble des pays, limite la
portée de l’intervention de l’État.
En effet, dans une économie mondialisée, la très forte mobilité des capitaux augmente la
concurrence entre les pays pour attirer les capitaux. Ainsi, les banques centrales doivent
davantage tenir compte du niveau des taux d’intérêt pour déterminer leur politique monétaire.
Par exemple, dans le cadre d’une politique de relance par la baisse de son taux directeur, le
risque est celui d’une fuite des capitaux, qui iront se placer dans un pays où la rémunération
est plus élevée, pouvant entraîner des difficultés de financement pour le pays d’origine.

105
Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise © Nathan
De même, l’existence de paradis fiscaux peut entraver la portée de la politique budgétaire des
États puisque certaines multinationales mènent une stratégie d’évasion fiscale qui limite la
rentrée de recettes fiscales dans le pays où la production est réalisée.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 7 – L’influence des politiques économiques sur l’entreprise
Chapitre 8

La régulation des activités économiques


par le droit

Réponses aux questions sur les documents


Document. Le rugby, un sport pour tous, p. 105
Document. Chaussures, raquettes ou vélos « magiques » : les progrès des matériels
assurent ceux des performances et alimentent les controverses, p. 105
1. Quel est l’intérêt des règles du jeu pour la compétition sportive ?
Les règles du jeu permettent :
– de garantir à toute personne l’accès à la pratique d’un sport ;
– de pouvoir organiser la compétition entre les sportifs ;
– de valoriser la performance puisque tous les sportifs sont soumis aux mêmes règles ;
– d’assurer une compétition loyale (interdire les comportements malhonnêtes).
Pour être efficaces, ces règles doivent être sanctionnées si elles ne sont pas respectées (recours
à un arbitre, à des sanctions…).
2. L’innovation technologique est-elle un bénéfice ou un risque pour la compétition
sportive ?
L’innovation technologique présente des effets bénéfiques pour la compétition sportive. En
effet, elle permet souvent de repousser les limites et de dépasser les records existants (idée de
sport « spectacle »). Les exemples sont nombreux : semelles avec restitution d’énergie pour
les marathoniens, combinaisons des nageurs, technologie des vélos des coureurs du Tour de
France… L’innovation conduira par ailleurs les autres sportifs à rechercher également des
pistes d’innovation pour se maintenir dans la compétition.
Cependant, l’innovation technologique qui n’est pas contrôlée peut représenter un risque pour
la loyauté de la compétition sportive si tous les compétiteurs n’ont pas accès à l’innovation
et/ou si l’innovation a pour but uniquement de développer artificiellement les performances
physiques (exemple du dopage). À terme, c’est la compétition sportive elle-même qui peut
être en danger si les autres compétiteurs renoncent à concourir.
3. Selon vous, la compétition économique doit-elle être encadrée par des règles ?
Il faut des règles équivalentes pour encadrer la compétition économique afin :
– de protéger la compétition elle-même (permettre à chacun d’exercer une activité
économique et de livrer concurrence aux autres entreprises) ;
– de protéger les acteurs économiques contre les pratiques déloyales des concurrents ;
– de valoriser et d’encadrer l’innovation technologique.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
1. Repérer les enjeux de la régulation du marché
A. Mettre en place une économie de marché
Document 1. La libéralisation du marché du transport de voyageurs par autocar, p. 106
1. Analysez les avantages, du point de vue économique, de l’ouverture à la
concurrence du marché du transport de voyageurs par autocar.
L’ouverture du marché du transport de voyageurs par autocar à la concurrence a permis :
– la création d’un nouveau marché (certaines personnes n’auraient pas voyagé sans ces
nouvelles lignes de bus) ;
– l’augmentation de l’offre (entrée de nouveaux acteurs sur le marché ; de plus, de
nombreuses lignes ont été créées, permettant de desservir plus de villes, dans l’intérêt des
consommateurs) ;
– la baisse des prix du transport par autocar, en raison de l’augmentation de l’offre (fixation
du prix par le jeu de l’offre et de la demande), augmentant ainsi le pouvoir d’achat des
consommateurs ;
– la création d’emplois (augmentation de plus de 4 % du nombre de salariés depuis 2015 dans le secteur).
L’ouverture à la concurrence de ce marché a donc été facteur de croissance économique.
2. Indiquez comment la concurrence a pu être mise en place sur ce marché.
C’est par la loi du 6 août 2015 pour « la croissance, l’activité et l’égalité des chances
économiques », dite « loi Macron », qu’a été instaurée la concurrence sur le marché du
transport de voyageurs par autocar.
Avant cette loi, il était nécessaire, par exemple, de signer une convention avec les pouvoirs
publics : cette formalité constituait une barrière à l’entrée sur le marché du transport par
autocar, empêchant ainsi le jeu de la libre concurrence.
Document 2. L’encadrement du marché du transport par autocar, p. 106
Document 3. La régulation du transport par autocar par l’Arafer, p. 106
3. Quelles sont les règles qui permettent à tout acteur d’entrer sur le marché du
transport par autocar ?
Les règles de droit suivantes assurent la libre entrée sur le marché du transport par autocar :
– aucune formalité n’est à réaliser pour créer une ligne de plus de 100 km, une simple
déclaration à l’Arafer suffit pour ouvrir une ligne de moins de 100 km (aucune autorisation
n’est ainsi nécessaire pour proposer un service de transport par autocar aux voyageurs) ;
– tous les transporteurs, qu’ils soient publics ou privés, ont la possibilité d’accéder aux gares
et emplacements d’arrêt (une stricte égalité est garantie à tous les opérateurs) ;
– tous les transporteurs ont accès aux informations relatives aux gares routières et à leurs
équipements (grâce à un registre accessible par tous).
Remarque : il est possible ici de tisser un lien en économie avec deux des conditions de la
concurrence pure et parfaite : la libre entrée des acteurs et la transparence de l’information.
4. Précisez les moyens par lesquels l’Arafer garantit la concurrence sur ce marché.
– Pour assurer la transparence sur le marché, l’Arafer tient un registre, régulièrement mis à
jour, qui assure l’accès par tous les opérateurs aux informations relatives aux gares routières
et leurs aménagements.
– Pour faciliter l’entrée sur le marché, elle reçoit les déclarations d’ouverture des lignes de
moins de 100 km et tranche les litiges afférents (exemple : avis du 16 mai 2019).
– Enfin, l’Arafer garantit le respect des règles de concurrence sur le marché du transport par
autocar : elle a un pouvoir de sanction en cas de non-respect de ces règles (notamment à
l’encontre des gestionnaires des gares routières).

108
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
B. Assurer le fonctionnement concurrentiel du marché
Document 4. L’état actuel du marché du transport par autocar, p. 107
5. Expliquez l’évolution naturelle que connaît le marché du transport par autocar.
– Le rachat des concurrents par les entreprises les plus performantes (par exemple, rachat
d’Eurolines et d’Isilines par Flixbus) conduit à une diminution de l’offre et, par conséquent, à
une réduction de la concurrence sur le marché du transport par autocar alors que ce marché
continue de connaître une augmentation de la demande (le nombre de voyageurs transportés
par l’entreprise leader a augmenté de 43 % en 2019). À terme, le marché peut évoluer vers
une situation d’oligopole ou de monopole (on est passé de cinq à deux opérateurs).
– Le développement du marché du transport par autocar conduit également à une saturation
des gares routières, insuffisantes ou en mauvais état pour répondre à l’augmentation de l’offre.
6. Quels risques cette évolution peut-elle engendrer si le marché n’est pas régulé ?
Cette évolution peut aboutir à une situation d’oligopole, voire de monopole, qui permet aux
entreprises concernées de ne pas être soumises à la concurrence :
– elles sont ainsi moins incitées à créer de nouvelles lignes de transport et à innover ;
– il y a également un risque de réduction de la quantité offerte (risque de baisse du nombre de
dessertes, notamment les moins rentables) et, faute de concurrence, d’une augmentation du
prix (le prix n’est alors plus fixé par le jeu de la rencontre de l’offre et de la demande, mais
par l’entreprise qui bénéficie d’un monopole).
Par ailleurs, à défaut de gares routières suffisantes, c’est le développement du marché qui
pourrait être remis en cause.
7. Expliquez pourquoi la régulation par le droit est nécessaire pour garantir
le fonctionnement concurrentiel du marché.
En premier lieu, une régulation par le droit est nécessaire pour éviter la concentration du
marché autour d’une ou de quelques entreprises, et maintenir ainsi la concurrence sur le
marché.
En second lieu, des règles doivent être établies pour prévoir des infrastructures collectives
suffisantes (gares routières) afin d’accompagner l’essor du marché du transport par autocar. Il
est ainsi nécessaire d’encadrer le mode de financement pour l’entretien et la création de ces
gares (voir le questionnement relaté dans le document sur le financement par les opérateurs ou
les communes).
Remarque : concernant les gares routières, un lien peut être tissé en économie avec la notion
de monopole naturel.

APPLICATION AU CAS, p. 107


1. Quel rôle le droit a-t-il eu pour l’activité de Free dans la téléphonie mobile ?
Les règles de droit ont favorisé la libre entrée des acteurs sur le marché des télécoms. C’est
ainsi que la société Free a pu entrer et se développer sur le marché de la téléphonie mobile :
– ouverture du marché des télécoms à la concurrence (avant, il s’agissait d’un monopole
public) permettant aux acteurs privés d’entrer sur le marché ;
– attribution de fréquences pour la téléphonie mobile (2015) puis pour le déploiement du
réseau 5G (2020) aux entreprises du secteur.
2. Quels ont été les avantages de la libéralisation du secteur de la téléphonie mobile ?
La libéralisation du secteur, c’est-à-dire l’ouverture à la concurrence, a permis :
– la baisse des prix ;
– l’augmentation du choix pour les consommateurs ;
– l’augmentation de la qualité du service rendu (meilleure couverture du territoire en réseau).

109
© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
2. Identifier les niveaux de régulation du marché
A. La régulation du marché en droit français
Document 5. La liberté du commerce et de l’industrie et ses limites, p. 108
1. Comment la liberté du commerce et de l’industrie favorise-t-elle la concurrence
sur le marché ?
La liberté du commerce et de l’industrie favorise la concurrence sur le marché car :
– elle garantit l’entrée sur le marché pour tous les acteurs (liberté d’entreprendre, décret
d’Allarde) ;
– elle permet à chaque entreprise d’être libre des moyens mis en œuvre pour produire des
biens et/ou services dans des conditions optimales de nature à pratiquer un prix concurrentiel ;
– elle assure à chacun le droit de faire concurrence aux autres entreprises pour attirer la
clientèle.
2. Expliquez la différence entre les deux types de limites à la liberté du commerce et
de l’industrie.
La liberté du commerce et de l’industrie est limitée par des règles d’ordre public. Parfois, ces
règles protègent l’intérêt général (« ordre public de direction ») ; parfois, elles protègent un
intérêt particulier (« ordre public de protection »).
C’est donc la nature de l’intérêt protégé qui différencie les deux types de limites à la liberté du
commerce et de l’industrie.
Remarque : l’ordre public peut être défini comme l’ensemble des règles de droit qui
s’imposent aux personnes (elles ne peuvent y déroger) pour des raisons de moralité ou de
sécurité nécessaires aux rapports sociaux.
Document 6. Les autorités françaises en matière de concurrence, p. 108
3. Distinguez les rôles respectifs de l’Autorité de la concurrence et des autorités
spécialisées.
L’Autorité de la concurrence intervient sur tous les marchés pour veiller à leur
fonctionnement concurrentiel.
À l’inverse, les autorités spécialisées (appelées également « autorités de régulation
sectorielle ») ne sont compétentes que sur un marché donné (par exemple, le CSA est
compétent sur le marché de l’audiovisuel).
4. Expliquez ce qu’est une AAI.
L’Autorité de la concurrence et les autorités spécialisées sont des autorités administratives
indépendantes.
– Ce sont des autorités : elles disposent de pouvoirs et de compétences dans leur domaine
(attribuer des fréquences, émettre des avis…), édictent des règles et peuvent sanctionner le
manquement à ces règles (exemple de la procédure de sanction lancée contre la chaîne C8).
– Ce sont des autorités administratives : elles agissent au nom de l’État.
– Enfin, elles sont indépendantes : elles ne sont pas soumises à un lien hiérarchique à l’égard
d’un ministre (elles sont indépendantes de l’État) et ne doivent avoir aucun lien avec les
entreprises du secteur qu’elles régulent. Cette indépendance garantit leur neutralité et leur
impartialité dans l’exercice de leur mission.

110
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
B. La régulation du marché en droit européen
Document 7. Le fonctionnement de la politique européenne de la concurrence, p. 109
5. Quels sont les enjeux du droit européen de la concurrence ?
Deux enjeux gouvernent le droit européen de la concurrence :
• tout d’abord, le droit européen de la concurrence a pour objectif de mettre en concurrence
les entreprises de tous les États membres de l’UE afin de construire un marché européen
(« marché intérieur ») et ainsi approfondir l’intégration européenne ;
• ensuite, il est un facteur de croissance économique pour l’UE (« amélioration économique ») :
la concurrence européenne, et non plus nationale, permet d’augmenter l’offre. Cette
compétition entre toutes les entreprises européennes permet :
– la baisse des prix,
– l’amélioration de la qualité des biens et services produits,
– l’augmentation du choix pour les consommateurs.
6. Quel est le rôle de la Commission européenne en matière de concurrence ?
La Commission européenne intervient dans l’intégralité du processus du droit de la
concurrence. Elle fait des propositions de règles de droit en la matière et, une fois ces règles
adoptées, veille à leur bonne application par les entreprises (elle dispose à cet effet de
pouvoirs d’enquête et de sanctions).
7. Par qui est assurée l’application des règles européennes dans les États membres ?
L’application des règles européennes de la concurrence n’est pas seulement assurée par la
Commission. Au niveau des États membres, les autorités nationales compétentes en la matière
doivent également veiller au respect du droit européen de la concurrence.
Ainsi, en France, l’application de ce droit est réalisée par l’Autorité de la concurrence et les
tribunaux à l’occasion des litiges qui leur sont soumis.

APPLICATION AU CAS, p. 109


1. Comment l’Arcep impulse-t-elle la concurrence sur le secteur des télécoms ?
L’Arcep a décidé d’établir de nouvelles cartes de couverture pour définir la qualité du réseau
selon les zones sur l’intégralité du territoire. Ces cartes seront accessibles à tous (open data),
c’est-à-dire que les consommateurs et toutes les entreprises du secteur pourront les consulter.
L’élaboration de ces cartes est facteur de concurrence car elle permet aux consommateurs de
pouvoir mieux comparer les offres des opérateurs, non plus seulement en fonction des prix
des forfaits mais également en fonction de la couverture assurée par chacun d’eux.
L’Arcep impulse ainsi une concurrence par la qualité du service rendu.
Remarque : il est ici possible de tisser un lien en économie avec la distinction compétitivité-
prix et compétitivité-hors prix.
2. Quels avantages représente le fait que l’Arcep soit une AAI ?
En tant qu’autorité administrative, l’Arcep dispose des pouvoirs et des compétences
nécessaires pour protéger la concurrence sur le marché des télécoms et sanctionner les
manquements des entreprises.
Grâce à son indépendance vis-à-vis de l’État et des entreprises du secteur, ses actions sont plus
efficaces en raison de sa neutralité et de son impartialité : les décisions qu’elle prend et les
règles qu’elle élabore sont dictées uniquement par l’objectif d’assurer le bon fonctionnement
concurrentiel du marché des télécoms.

111
© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
3. Apprécier la protection de la concurrence par le droit
A. Le contrôle des concentrations
Document 8. La fusion Fiat-Peugeot, p. 110
1. Identifiez les effets d’une fusion entre Fiat et Citroën sur le marché automobile.
Remarque préliminaire : PSA regroupe les marques Peugeot, Citroën, DS Automobiles, Opel
et de nombreuses autres marques.
La fusion entre Fiat et PSA conduira à la création d’une entreprise qui aura un place
prépondérante sur le marché automobile (qu’il s’agisse de son chiffre d’affaires ou du nombre
de ventes de véhicules), en particulier sur le marché des petits véhicules utilitaires.
2. Quel est l’intérêt du contrôle préalable de l’opération par la Commission
européenne ?
Ce contrôle préalable permet à la Commission européenne de vérifier que les rapprochements
entre entreprises (fusions, acquisitions, prises de participation) ne diminueront pas
dangereusement l’intensité concurrentielle sur le(s) marché(s) concerné(s).
Il est à noter le moment où le contrôle est opéré : c’est un contrôle préalable, c’est-à-dire qu’il
est effectué avant la réalisation de la fusion ou de l’acquisition.
Dans cette affaire, la Commission anticipe les effets du projet de fusion Fiat–PSA sur le
niveau de concurrence sur le marché automobile pour décider d’autoriser ou non la fusion.
Remarque : au niveau national, ce contrôle des concentrations est réalisé par l’Autorité de la
concurrence.
3. Analysez les effets des concessions faites par les constructeurs Fiat et Peugeot.
Les concessions proposées par Fiat et PSA (augmentation du nombre de construction de
véhicules de concurrents, ouverture des réseaux de réparateurs agréés aux concurrents) ont
pour objectif de garantir que le marché automobile demeurera un marché concurrentiel malgré
leur fusion, c’est-à-dire que des entreprises concurrentes pourront également proposer leurs
véhicules sur ce marché.
Remarque : la fusion Fiat–PSA a été autorisée par la Commission européenne le
21 décembre 2020. Le nouveau groupe, issu de la fusion, se dénomme « Stellantis » :
– https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/21/la-commission-europeenne-donne-
son-feu-vert-sous-condition-a-la-fusion-de-psa-et-fiat-chrysler_6064110_3234.html
– https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/01/05/pourquoi-psa-et-fiat-chrysler-fondent-
stellantis_6065205_3234.html

B. La sanction des pratiques anticoncurrentielles


Document 9. La prohibition des ententes illicites, p. 110
4. Qu’est-ce qu’une entente illicite ?
Dans les exemples développés dans le document, des entreprises ont été sanctionnées pour
avoir passé des accords entre elles leur permettant de coordonner leurs prix (dans le cas
français, entente sur le prix de la charcuterie) et/ou de se répartir les marchés (dans le cas
européen, entente sur la répartition du marché des technologies réduisant les émissions
polluantes). Par ces accords, les entreprises concernées (constructeurs automobiles d’une part,
industriels de la charcuterie d’autre part) ont donc faussé la concurrence : les prix n’étaient
plus fixés par le jeu de l’offre et de la demande, et elles ne se concurrençaient plus sur tous les
segments de marché.Une entente illicite est donc un accord ou une pratique entre des
entreprises concurrentes qui a pour objet ou pour effet de fausser le jeu de la concurrence sur
un marché.

112
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
5. Comment et par qui les ententes illicites sont-elles sanctionnées : d’une part en
droit français, d’autre part en droit européen ?
En droit français, les ententes illicites sont sanctionnées par l’Autorité de la concurrence, qui
prononce des sanctions financières (amendes) contre les entreprises coupables de telles
pratiques.
En droit européen, elles sont sanctionnées par la Commission européenne, qui prononce
également des amendes contre les entreprises concernées.
6. Quel est l’intérêt de la « clémence » dans la lutte contre les ententes illicites ?
La clémence est un outil qui permet de réduire l’amende ou d’exonérer l’entreprise qui, partie
prenante d’une entente illicite, en révèle l’existence à la Commission européenne (en droit
européen) ou à l’Autorité de la concurrence (en droit français).
C’est un outil efficace car il facilite la détection des ententes pour les raisons suivantes :
– d’une part, une entente illicite, accord secret, est difficile à identifier et à prouver : la
clémence incite les entreprises participant à une entente illicite à la dénoncer afin d’échapper
aux lourdes sanctions financières et à en apporter les preuves aux autorités ;
– d’autre part, une entente illicite repose sur la confiance entre les entreprises concernées. Or,
la clémence nuit à cette confiance puisqu’elle incite chaque entreprise à révéler l’entente
avant qu’un autre membre de cette entente ne le fasse.
Document 10. La sanction des abus de position dominante, p. 111
7. La position dominante d’une entreprise sur un marché est-elle automatiquement
sanctionnée ? Justifiez votre réponse.
Dans les exemples développés dans les documents, Google n’a pas été sanctionné parce qu’il
a une position dominante sur le marché de la publicité sur moteurs de recherche.
Google a été condamné en droit européen pour avoir imposé, grâce à sa position dominante,
des conditions contractuelles à ses partenaires empêchant ses concurrents de pouvoir faire de
la publicité sur les sites de ces partenaires. Cette manque de visibilité publicitaire pour les
concurrents de Google a réduit la concurrence.
Google a été condamné en droit français pour avoir profité de sa position dominante sur le
marché de la publicité sur moteurs de recherche (entre 90 et 100 % de parts de marché) en ne
mettant pas en place des règles claires et transparentes d’accès à son service de publicité sur
son moteur de recherche, empêchant ainsi de nouveaux acteurs de proposer des sites
innovants.
Ainsi, ce n’est pas la position dominante d’une entreprise qui est sanctionnée en tant que
telle : on ne saurait sanctionner une entreprise qui, grâce à ses investissements, sa
performance, ses innovations, gagne des parts de marché et devient leader sur ce marché.
En revanche, l’abus de position dominante est sanctionné, c’est-à-dire qu’une entreprise ne
peut pas utiliser sa position dominante pour fausser le jeu de la concurrence sur un marché.
8. Comment et par qui les pratiques visées dans ces exemples sont-elles sanctionnées :
d’une part en droit français, d’autre part en droit européen ?
En droit français, l’abus de position dominante est sanctionné par des amendes, prononcées
par l’Autorité de la concurrence.
En droit européen, il est également sanctionné par des amendes, prononcées par la
Commission européenne.

113
© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
APPLICATION AU CAS, p. 111
1. Sur quel fondement Free pourrait-il attaquer Orange concernant le développement
de la fibre ? Justifiez votre réponse.
Orange est leader sur le marché des télécoms d’entreprise, et notamment celui de la fibre
optique : cette position dominante n’est pas, en soi, condamnable.
Cependant, il semblerait qu’Orange abuse de cette position dominante : en effet, par son poids
très fort et son objectif de « domination », il est à craindre qu’Orange ne mette en place des
pratiques pour empêcher les autres opérateurs de lui livrer concurrence sur le marché de la
fibre optique.
Free pourrait ainsi agir contre Orange sur le fondement de l’abus de position dominante.
2. Quelle sanction pourrait prononcer l’Acerp contre la société Orange ?
L’Arcep pourrait prononcer une amende financière à l’encontre de la société Orange si l’abus
de position dominante était caractérisé.

4. Apprécier la protection des acteurs sur le marché


A. La sanction de la concurrence déloyale
Document 11. Les types de concurrence déloyale, p. 112
1. Une entreprise peut-elle utiliser tout moyen pour attirer la clientèle de ses
concurrents ?
En vertu du principe de la liberté du commerce et de l’industrie, chaque entreprise bénéficie
d’une liberté de concurrence lui permettant d’attirer la clientèle de ses concurrents (voir le
document 5).
Cependant, une entreprise ne peut pas utiliser de moyens déloyaux pour détourner la clientèle
de ses concurrents. Le droit exige ainsi que les entreprises se livrent entre elles une
concurrence loyale.
Quatre grandes pratiques sont interdites au titre de la « concurrence déloyale » :
– l’imitation (ou la confusion), qui consiste à ne pas se distinguer d’un concurrent, à
s’identifier à celui-ci (en usurpant son nom, en imitant ses signes distinctifs, par exemple), en
vue de produire une confusion dans l’esprit de la clientèle ;
– le parasitisme, par lequel une entreprise cherche à profiter des investissements, du savoir-faire
ou de la réputation d’un concurrent sans en supporter les frais, pour s’immiscer dans son sillage ;
Remarque : contrairement à l’imitation, le parasitisme ne vise pas à créer une confusion dans
l’esprit de la clientèle mais à profiter des efforts réalisés par un concurrent.
– le dénigrement, qui consiste à noircir, rabaisser ou discréditer la réputation d’un concurrent
ou les biens et services qu’il produit en vue de capter sa clientèle ;
– la désorganisation, qui vise à perturber une entreprise concurrente en débauchant une partie
de son personnel, en désorganisant son réseau de vente, en détournant ses commandes…
2. Pourquoi les pratiques visées dans chacun des exemples ont-elles été condamnées ?
Les actes de concurrence déloyale développés dans les exemples ont été condamnés car ils ont
causé un dommage à l’entreprise victime de ces pratiques.
La concurrence déloyale est donc un outil pour protéger non pas le marché lui-même mais les
acteurs du marché.
Remarque : il est possible ici d’initier les étudiants aux conditions d’engagement de la
responsabilité civile extracontractuelle – article 1240 du Code civil : une faute, un préjudice,
un lien de causalité entre la faute et le préjudice. Ces concepts sont ensuite développés dans
le chapitre 12 « La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise ».

114
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
Document 12. Les sanctions prononcées contre les concurrents déloyaux, p. 112
3. Pourquoi la société Viclars a-t-elle été condamnée pour concurrence déloyale ?
Le juge a ici condamné la société Viclars sur le fondement de la concurrence déloyale car
cette société a copié le site que son concurrent a créé à la suite d’importants investissements.
Il s’agit donc d’un acte de parasitisme : la société Viclars a tiré profit du travail de son
concurrent pour s’immiscer dans son sillage sans rien dépenser.
4. Quelles sanctions ont été prononcées ici contre le concurrent déloyal ?
La société Viclars a été condamnée :
– à réparer le dommage causé à son concurrent (déficit d’image et perte partielle de la
rentabilité de son investissement) par le versement de dommages-intérêts de 30 000 € ;
– à supprimer tous les contenus copiés sur le site du concurrent ;
– à publier, sur le site de son entreprise, le jugement de condamnation.

B. La sanction des pratiques restrictives de concurrence


Document 13. L’interdiction des pratiques restrictives de concurrence, p. 113
5. Pourquoi les pratiques restrictives de concurrence sont-elles sanctionnées ?
Le droit sanctionne les pratiques restrictives de concurrence afin de promouvoir la
transparence et la loyauté dans les relations entre les entreprises. Dans les contrats conclus
entre des entreprises, il existe en effet le risque que celles qui sont plus fortes imposent à leurs
partenaires des conditions déloyales.
L’objectif de la sanction des pratiques restrictives de concurrence est donc de protéger les
acteurs du marché.
Remarque : on insistera ici sur la distinction entre les pratiques anticoncurrentielles (ententes
illicites et abus de position dominante), qui sont sanctionnées pour protéger la concurrence
sur le marché, et les pratiques restrictives de concurrence, qui sont sanctionnées, comme la
concurrence déloyale, pour protéger les acteurs du marché.
6. Une société peut-elle librement mettre fin à un contrat qui la liait à une autre
société ?
Une société ne peut pas brutalement mettre fin à un contrat qui la liait à une autre société : elle
doit respecter un préavis écrit pour résilier le contrat. À défaut de préavis, la rupture, brutale,
sera qualifiée de « pratique restrictive de concurrence ».
Document 14. Les conditions commerciales imposées par Amazon, p. 113
7. Analysez les pratiques commerciales reprochées à Amazon.
Il est reproché à Amazon de s’octroyer certaines prérogatives dans ses relations commerciales :
– la faculté de modifier unilatéralement les conditions commerciales (délais de livraison…) ;
– la faculté de résilier unilatéralement les contrats qui le lient à ses fournisseurs.
8. Pourquoi peuvent-elles être qualifiées de « pratiques restrictives de concurrence » ?
Les prérogatives citées précédemment ne sont octroyées qu’à Amazon (caractère unilatéral) :
ses fournisseurs en sont dépourvus. Or, le Code de commerce interdit qu’une entreprise
impose des conditions créant un déséquilibre significatif dans les droits et obligations des
parties : c’est une pratique restrictive de concurrence.
Ici, dans les contrats litigieux, seul Amazon bénéficie de la faculté de modifier les conditions
commerciales ou de résilier le contrat : il existe donc un déséquilibre significatif entre les
droits et obligations des parties.

115
© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
9. Relevez les sanctions prononcées à l’encontre d’Amazon et leur finalité.
Saisi par le ministre de l’Économie, le juge a condamné Amazon au paiement d’une amende
(sanction financière) et à modifier les clauses qui créent un déséquilibre significatif entre les
droits et obligations dans les contrats conclus entre Amazon et ses partenaires commerciaux.
L’amende a pour but de punir Amazon pour les pratiques restrictives de concurrence qu’elle a
réalisées en imposant des contrats déséquilibrés à ses partenaires. Cette amende a aussi un
intérêt dissuasif : elle incite Amazon (ou d’autres grandes entreprises) à ne plus recourir à ce
type de pratiques.
L’intérêt d’imposer à Amazon la modification des clauses litigieuses est de rééquilibrer les
contrats conclus.
Remarque : Amazon aurait pu également être condamné à verser des dommages-intérêts aux
entreprises à qui il a imposé ces contrats déséquilibrés, en réparation du préjudice subi.

APPLICATION AU CAS
Document. Apple et les opérateurs mobiles, p. 113
1. Comment peuvent être qualifiées les conditions commerciales imposées par Apple ?
Les conditions imposées par Apple aux opérateurs mobiles créent un déséquilibre significatif
entre les parties (pour la réparation des smartphones, et pour les campagnes de publicité des
produits Apple) : il s’agit donc de pratiques restrictives de concurrence imputables à Apple.
2. Que peut obtenir Free ? Quelle autre sanction pourrait être prononcée contre
Apple ?
Free pourra certainement obtenir la modification du contrat qui le lie à Apple pour qu’il soit
rééquilibré (c’est-à-dire que les clauses qui créent un déséquilibre significatif entre les droits
et obligations d’Apple et de Free soient modifiées). Free pourrait également obtenir la
réparation du préjudice subi en raison de ces conditions commerciales, par le versement de
dommages-intérêts.
Par ailleurs, Apple pourrait également être condamné à verser une amende.

5. Repérer les enjeux de la propriété industrielle


A. L’intérêt de la propriété industrielle
Document 15. Propriété industrielle : des enjeux importants pour les PME, p. 114
1. Qu’est-ce que la propriété industrielle ?
La propriété industrielle est l’ensemble des droits qui protègent les inventions, les dessins et
modèles ainsi que les signes distinctifs en reconnaissant à leur auteur un monopole
d’exploitation sur ces créations nouvelles.
2. En quoi la propriété industrielle constitue-t-elle un levier pour la compétitivité
des entreprises ?
Grâce au monopole d’exploitation reconnu à l’entreprise sur sa création nouvelle :
– l’entreprise pourra seule la commercialiser afin de rentabiliser son investissement (elle ne
subit ici aucune concurrence, se différenciant ainsi de ses concurrents) ;
– elle pourra valoriser sa création en concédant des licences d’exploitation à des tiers (contre
rémunération versée à l’entreprise titulaire du monopole).
Cette création acquiert ainsi une valeur marchande par la reconnaissance d’un monopole
d’exploitation. L’entreprise est ainsi incitée à poursuivre ses investissements en R&D
(création d’un nouveau bien ou service, investissement dans le marketing…) afin d’innover.

116
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
Remarque : un lien pourra ici être tissé en économie avec le rôle du progrès technique dans
la croissance économique (« destruction créatrice » et « grappes d’innovation » de Schumpeter).
Document 16. L’intérêt de breveter une invention, p. 114
3. Quel est le risque de ne pas protéger son invention par un brevet ?
À défaut de brevet, l’inventeur n’a pas de monopole d’exploitation sur son invention : il n’a
aucune exclusivité pour la fabriquer et/ou la commercialiser. Tous les concurrents pourront
donc copier l’invention. C’est la mésaventure de Studio Banana, relatée dans le document,
qui, faute d’avoir protégé son invention, a vu son produit (l’oreiller autruche) être copié par
une entreprise chinoise.
Une telle situation pose également un problème du point de vue de la rentabilisation des
investissements engagés en R&D pour créer un nouveau produit (dans l’exemple développé
dans le document, la société avait procédé à une levée de fonds pour financer ses recherches).
4. Donnez une définition du brevet.
Le brevet est un titre qui confère à son titulaire un monopole temporaire d’exploitation
(20 ans) sur son invention.
Remarque : la durée de 20 ans du monopole d’exploitation n’est pas renouvelable afin de
permettre, à terme, la diffusion de l’innovation dans l’économie.
5. Quel est l’intérêt, pour l’inventeur, du monopole conféré par le brevet ?
Grâce à son monopole, l’inventeur pourra :
– fabriquer et commercialiser seul son invention ;
– s’opposer à ce qu’un concurrent fabrique et/ou commercialise son invention sans son accord
(l’inventeur n’est donc soumis à aucune concurrence) ;
– accorder des licences d’exploitation à d’autres entreprises qui souhaiteraient fabriquer et/ou
commercialiser son invention, contre rémunération versée à l’inventeur.
Document 17. L’intérêt de la marque, p. 114
6. Qu’est-ce qu’une marque ?
Une marque est le signe d’une entreprise lui permettant de distinguer auprès de la clientèle les
biens et services qu’elle produit et/ou commercialise de ceux de ses concurrents.
Remarque : l’ordonnance n°2019-1169 du 13 novembre 2019 relative aux marques de
produits ou de services et le décret d’application n°2019-1316 du 9 décembre 2019 (entrés en
vigueur, pour l’essentiel des dispositions, depuis le 11 décembre 2019) ont transposé en droit
français la directive européenne 2015/2436 « Paquet Marques ». Parmi les modifications, on
notera la nouvelle définition de la marque (article L 711-1 du Code de la propriété
intellectuelle) qui n’exige plus que la marque soit un signe susceptible de représentation
graphique. Peuvent ainsi être déposées désormais des marques multimédia, des marques
hologrammes, des marques sonores même si elles ne peuvent être retranscrites sur une
partition (des « bruits » par exemple), etc. De plus, les marques semi-figuratives (qui
associent un mot et une image) sont désormais regroupées avec les marques figuratives.
7. Donnez un exemple pour chaque type de marque (nominale, figurative et sonore).
– Marques nominales : Peugeot 307 (mot et chiffres), Yoplait (mot), « L’Oréal, parce que
vous le valez bien » (slogan), Afflelou (nom de famille)…
– Marques figuratives : le logo de Nike (le « swoosh »), le M de McDonald’s, la marque
Renault (losange et nom), Lacoste (crocodile et nom)…
– Marques sonores : le jingle de la SNCF, celui de Décathlon…

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
8. Quel est l’intérêt, pour le titulaire de la marque, du monopole qui lui est accordé ?
Le titulaire d’une marque bénéficie d’un monopole d’exploitation de sa marque pendant
10 ans, renouvelable indéfiniment : lui seul peut apposer la marque sur les biens et services
qu’il fabrique ou commercialise.
Grâce au monopole sur sa marque, il peut s’opposer à ce qu’un concurrent appose la même
marque sur ses biens et services.
Il peut concéder à d’autres entreprises des licences de marque en vertu desquelles celles-ci
pourront apposer la marque sur leurs biens et services, contre rémunération versée au titulaire
de la marque.

B. La protection de la propriété industrielle


Document 18. Les organes de protection de la propriété industrielle, p. 115
9. Comment protéger une marque ou un brevet en France ?
Pour protéger une invention (par un brevet) ou une marque sur le territoire français,
l’inventeur ou le créateur de la marque doit procéder à un dépôt auprès de l’Institut national
de la propriété industrielle (INPI). C’est cet organisme qui délivre les brevets et les marques,
nécessaires pour bénéficier des monopoles d’exploitation correspondant.
10. Comment protéger les titres de propriété industrielle en Europe ?
Au niveau européen, les demandes doivent être déposées auprès de l’Office européen des
brevets (OEB). Ce dernier délivre deux types de brevet :
– le brevet européen est reconnu dans 38 États européens, à condition de respecter une
procédure de validation du brevet dans chacun de ces États ;
– le brevet unique européen est reconnu automatiquement, dès sa délivrance (c’est-à-dire sans
procédure nationale de validation), dans 26 États membres de l’Union européenne.
Pour être protégées sur le territoire européen (dans les 27 États membres de l’UE), les
marques doivent être déposées auprès de l’office de l’Union européenne pour la propriété
intellectuelle (EUIPO – European Union Intellectual Property Office).
Document 19. La sanction de la contrefaçon, p. 115
11. Qu’est-ce qu’une contrefaçon ?
Une contrefaçon est la violation d’une marque ou d’un brevet, c’est-à-dire le fait :
– de fabriquer ou de commercialiser un produit protégé par un brevet sans l’autorisation de
l’inventeur titulaire du brevet ;
– d’apposer, sur un produit, une marque sans l’accord de son titulaire.
Dans les deux cas, il s’agit d’une violation du monopole conféré à l’inventeur ou au titulaire
de la marque.
12. Expliquez les risques qu’entraîne le développement de la contrefaçon.
L’impact économique de la contrefaçon est lourd (estimé à 7 milliards d’euros chaque année
en France) :
– la contrefaçon n’incite pas les entreprises à investir dans l’innovation, faute de pouvoir
rentabiliser les dépenses engagées ;
– elle porte préjudice à la compétitivité des entreprises qui en sont victimes (perte de chiffre
d’affaires et recul des parts de marché) avec, à terme, destruction d’emplois (exportation des
savoirs à l’étranger, la contrefaçon ayant aujourd’hui une dimension internationale) ;
– la contrefaçon, généralement de mauvaise qualité, porte atteinte à la notoriété de l’entreprise
qui est reconnue par la clientèle comme titulaire du brevet ou de la marque.

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
Elle porte aussi atteinte à la santé et à la sécurité des consommateurs puisque, généralement,
les produits contrefaits ne respectent pas les normes réglementaires en termes d’hygiène et de
sécurité.
13. Quelles sanctions encourt une personne coupable de contrefaçon ?
La personne qui a été reconnue coupable de contrefaçon encourt des sanctions pénales. Dans
l’affaire des sacs Hermès, les contrefacteurs ont été condamnés à des peines
d’emprisonnement (de six mois à trois ans), et pour le principal prévenu, une amende.
Remarque : Les produits contrefaits et du matériel utilisé pour fabriquer lesdits produits sont
généralement détruits. Des sanctions civiles peuvent aussi être prononcées contre les
personnes coupables de contrefaçon : le juge peut en effet les condamner à verser des
dommages-intérêts aux titulaires des marques et brevets qui ont été violés pour réparer le
préjudice qu’ils ont subis.

APPLICATION AU CAS
Document. La nouvelle Freebox POP, p. 115
1. Comment la concurrence entre les opérateurs de téléphonie mobile favorise-t-elle
l’innovation technologique
Le marché de la téléphonie mobile se caractérise par la rapidité des innovations
technologiques proposées par les opérateurs car ces derniers souhaitent fidéliser leurs clients :
– en proposant des produits toujours plus adaptés aux besoins des consommateurs
(notamment en termes de sécurité) ;
– en proposant des produits innovants pour qu’ils puissent se distinguer de leurs concurrents.
2. Quel est l’intérêt pour Free d’avoir déposé un brevet pour sa boîte Pop ?
Grâce au dépôt de son brevet, Free bénéficie d’un monopole d’exploitation sur les innovations
intégrées dans sa boîte Pop :
– Free ne supportera ainsi aucune concurrence pendant 20 ans ;
– il pourra proposer des biens et services innovants lui permettant de rester compétitif sur le
marché ;
– il pourra s’opposer à la fabrication et à la commercialisation par un concurrent, sans son
accord, des produits protégés par son brevet (par l’action en revendication) ;
– il aura ainsi la garantie de pouvoir rentabiliser les investissements engagés (il pourra
d’ailleurs concéder des licences d’exploitation à d’autres entreprises).
Remarque : ici, Free a déposé son brevet auprès de l’Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle, ce qui lui permet de bénéficier de la protection de son invention, en une seule
demande, dans de nombreux pays (l’OMPI compte 193 Etats membres).
https://www.wipo.int/portal/fr/

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
Activités
1. Le contrôle des concentrations, p. 116
Analysez les deux réponses apportées aux projets de concentration d’Alstom :
– en relevant les motifs pour lesquels le projet de fusion entre Alstom et Siemens a
été refusé ;
– en expliquant pourquoi, à l’inverse, l’acquisition de Bombardier a été autorisée.
La Commission a refusé que le projet de fusion entre Alstom et Siemens aboutisse car leur
fusion aurait réduit la concurrence sur le marché des systèmes de signalisation et le marché
des trains à grande vitesse et parce que ces deux entreprises n’ont pas proposé de concessions
visant à garantir le maintien de la concurrence après leur opération de fusion.
En revanche, la Commission a autorisé le projet d’acquisition de Bombardier par Alstom car
les deux entreprises ont pris l’engagement de céder une partie de leurs actifs (usines,
plateformes) à leurs concurrents. Cet engagement garantit que, malgré l’opération
d’acquisition, le marché du transport ferroviaire demeurera concurrentiel et que d’autres
entreprises pourront leur livrer concurrence.

2. Amazon, le géant de l’e-commerce, p. 116


1. Les pratiques d’Amazon vous semblent-elles fausser la concurrence sur le marché
de l’e-commerce ?
Amazon a une position dominante sur le marché de l’e-commerce :
– il héberge près de la moitié de l’Internet mondial ;
– il est presque impossible de vendre des biens à grande échelle sans passer par son
intermédiaire ;
– il s’adapte très rapidement aux comportements de ses concurrents et des consommateurs
grâce à ses modes de production (poids de ses serveurs, robotisation, intelligence artificielle).
Il semble que les pratiques d’Amazon nuisent au jeu de la libre concurrence sur le marché :
– sa position dominante semble empêcher l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché ;
– les fournisseurs sont soumis aux conditions imposées par Amazon, sous peine d’être
déréférencés, sans pouvoir passer par un autre opérateur de l’e-commerce.
2. Sur quel fondement et par qui pourrait éventuellement être sanctionné Amazon ?
Il semble qu’Amazon utilise sa position dominante :
– pour empêcher l’arrivée de nouveaux concurrents directs sur le marché de l’e-commerce ;
– pour empêcher les fournisseurs de faire jouer la concurrence entre plusieurs entreprises de
l’e-commerce.
Amazon fausserait donc la libre concurrence sur le marché de l’e-commerce en abusant de sa
position dominante. Il pourrait ainsi être sanctionné, sur le fondement de l’abus de position
dominante, par des amendes prononcées :
– au niveau européen, par la Commission européenne ;
– au niveau national, par l’Autorité de la concurrence.
Remarque : il serait possible également pour un fournisseur de biens pour l’e-commerce d’agir
contre Amazon sur le fondement de la prohibition des pratiques restrictives de concurrence, si
Amazon déréférence un vendeur sans respecter un préavis écrit obligatoire. Le vendeur
pourrait alors obtenir des dommages-intérêts en réparation du préjudice subi. Cependant, sur
ce fondement, ce n’est pas la concurrence elle-même qui est protégée mais la loyauté dans les
relations commerciales.

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Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
3. La concurrence déloyale, p. 117
1. Expliquez pourquoi les influenceurs sont soumis au droit de la concurrence.
Les influenceurs sont soumis au droit de la concurrence car ils agissent comme des
professionnels : en vantant des produits et des services et en diffusant des contenus
publicitaires, ils perçoivent, de manière régulière, des revenus de leur activité (revenus
publicitaires ou rémunération liée à leur collaboration avec des marques).
2. Relevez le fondement juridique et le motif de la condamnation prononcée par le
tribunal judiciaire de Paris contre la mère influenceuse.
La mère influenceuse est condamnée pour concurrence déloyale. Le tribunal relève en effet
que la mère a eu un comportement parasitaire en voulant profiter de la réputation de la chaîne
YouTube de l’un de ses concurrents, déjà notoirement connu (en utilisant son nom dans ses
vidéos notamment) : la mère influenceuse s’est donc immiscée dans le sillage de son
concurrent pour tirer plus rapidement un profit pécuniaire de ses vidéos.

4. Le caractère distinctif d’une marque, p. 117


Analysez, au travers de cette décision, l’importance du caractère distinctif d’une
marque en vue de sa protection.
Une société d’édition a souhaité enregistrer la marque SIMPLISSIME pour des livres de
recettes de cuisine à l’INPI. Sa demande a été refusée car selon l’INPI, le terme
SIMPLISSIME n’est pas suffisamment distinctif. La société intente une action en justice pour
obtenir le droit d’enregistrer sa marque.
L’enjeu de l’affaire est important : à défaut de pouvoir enregistrer cette marque, l’entreprise
ne bénéficie pas de la protection assurée par le droit aux marques (monopole d’exploitation
d’une durée de 10 ans renouvelable).
Les juges confirment le rejet du dépôt de la marque : selon eux, un adjectif vantant les mérites
d’un produit ou d’un service ne permet pas de différencier suffisamment le produit par rapport
à ceux proposés par les concurrents.
Il est également à noter que l’entreprise a avancé l’argument qu’elle avait acquis la marque
par l’usage (c’est-à-dire que l’utilisation du terme SIMPLISSIME a été assimilée par la
clientèle comme visant exclusivement les livres de recettes proposés par cet éditeur). Les
juges refusent cette acquisition de la marque par l’usage malgré la réussite de cette collection
de livres : il apparaît en effet que ce n’est pas seulement SIMPLISSIME qui a acquis un
caractère distinctif, mais la combinaison « Simplissime, le livre de cuisine le + facile du
monde ».
En conclusion, une marque ne peut être déposée à l’INPI que si elle est suffisamment
distinctive, c’est-à-dire qu’elle permet d’identifier précisément les biens et services d’une
entreprise par rapport à ceux proposés par ses concurrents. Des termes descriptifs ou des
adjectifs qui se limitent à décrire une caractéristique du produit ne sont pas suffisamment
distinctifs.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
L’essentiel du cours
Introduction
La croissance économique est favorisée par la compétition entre les entreprises. Cependant, la
concurrence sur les marchés ne s’établit pas naturellement : une régulation par le droit est
nécessaire pour installer et organiser cette concurrence, au moyen de règles et d’institutions,
aux niveaux national et européen. Cette régulation poursuit deux objectifs principaux :
maintenir la concurrence sur les marchés et protéger les acteurs du marché contre les
pratiques déloyales.
La concurrence n’est toutefois pas le seul facteur de croissance économique : l’innovation en
est également un vecteur essentiel. Il faut alors que le droit restreigne la concurrence pour
protéger les inventeurs et les créateurs de marques : tel est l’enjeu principal de la propriété
industrielle.

1. Repérer les enjeux de la régulation du marché


Aucun marché de bien ou de service ne se crée naturellement : il est nécessaire que des règles
de droit mettent en place la concurrence et veillent à son maintien.

A. Mettre en place une économie de marché


L’économie de marché est le système où les échanges de biens et services s’effectuent sur un
lieu (le marché) qui permet la confrontation de producteurs et de demandeurs. Avec la fin des
systèmes collectivistes et dirigistes, elle s’est aujourd’hui imposée comme modèle dans
l’ensemble de l’économie mondiale, au regard de sa capacité à favoriser la croissance
économique. En effet, la compétition entre les entreprises les incite à produire au meilleur
coût pour vendre au meilleur prix et à rechercher des solutions innovantes pour se maintenir
sur le marché. L’économie de marché favorise ainsi l’augmentation de la production de biens
et de services, et la baisse de leurs prix (fixés par le jeu de la rencontre de l’offre et de la
demande) dans l’intérêt du consommateur. Par ailleurs, la concurrence permet l’augmentation
de l’offre et donc la création d’emplois.
Le marché ne s’établit pas de lui-même. Ce sont des règles de droit qui permettent d’ouvrir un
marché à la concurrence :
– en libéralisant des secteurs qui, historiquement, étaient régis par des monopoles publics (par
exemple, dans les secteurs de l’énergie, du transport, des télécommunications) ;
– en assurant la libre entrée des entreprises sur le marché (suppression des barrières à
l’entrée) ;
– en favorisant la transparence de l’information ;
– en garantissant le respect des règles de la concurrence (sanction des pratiques et
comportements qui nuisent à la concurrence).

B. Assurer le fonctionnement concurrentiel du marché


La concurrence porte en germe sa propre destruction. Les entreprises les plus performantes
gagnent des parts de marché et évincent les concurrents moins performants, ce qui conduit à
une diminution de l’offre. Cette réduction de la concurrence peut ainsi remettre en cause le
fonctionnement du marché.

122
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
Le marché ne pouvant pas de lui-même éviter et gérer ces risques, une régulation par des
règles de droit est nécessaire pour maintenir la concurrence sur le marché, en évitant la
concentration de l’offre autour d’une ou de quelques entreprises (notamment par la lutte
contre l’apparition de monopoles et d’oligopoles).
Par ailleurs, l’augmentation de la production de biens et de services nécessite la présence
d’infrastructures suffisantes pour permettre le développement du marché (gares routières,
réseaux de tout type…). À défaut, ces infrastructures peuvent être saturées.

2. Identifier les niveaux de régulation du marché


Le droit de la concurrence s’articule autour des échelons national et européen.

A. La régulation du marché en droit français


1. La liberté du commerce et de l’industrie
L’instauration de la concurrence résulte, en France, de la liberté du commerce et de
l’industrie, instituée par le décret d’Allarde de 1791. Elle recouvre trois libertés :
– la liberté d’entreprendre, qui permet à chacun d’exercer l’activité professionnelle de son
choix et d’entrer sur un marché ;
– la liberté d’exploitation, qui garantit la liberté dans la gestion de l’entreprise ;
– la liberté de concurrence, qui permet à chaque acteur économique de livrer concurrence aux
entreprises présentes sur le marché pour attirer la clientèle.
Cette liberté du commerce et de l’industrie est limitée par des règles d’ordre public, c’est-à-
dire des règles auxquelles on ne peut pas déroger :
– les règles d’ordre public de direction protègent l’intérêt général et le bon fonctionnement de
l’économie (par exemple, ouvrir une pharmacie nécessite des conditions de diplôme et
d’expérience professionnelle ainsi que l’obtention d’une autorisation administrative) ;
– les règles d’ordre public de protection visent, quant à elles, à préserver les intérêts d’une
catégorie de personnes (protection des consommateurs, par exemple).
2. Les autorités en charge de la concurrence
La régulation de la concurrence sur les marchés nécessite des organes : elle est assurée en
France par des autorités administratives indépendantes (AAI). Les AAI sont des organes qui,
agissant au nom de l’État tout en étant indépendants de lui et des entreprises, disposent de
prérogatives pour assurer leurs missions.
On distingue deux types d’AAI en matière de concurrence : l’Autorité de concurrence,
compétente pour réguler la concurrence sur tous les marchés, et les autorités spécialisées
(appelées « autorités de régulation sectorielle »), qui n’interviennent que sur un marché
déterminé.

B. La régulation du marché en droit européen


Le droit de la concurrence est depuis longtemps un outil pour la construction européenne : en
effet, l’instauration d’un marché intérieur européen nécessite la mise en concurrence des
entreprises de tous les États membres afin de favoriser la croissance économique au sein de
l’Union européenne (UE).
Ce droit européen de la concurrence est mis en œuvre par la Commission européenne,
institution de l’UE : elle fait des propositions de règles et veille à leur respect par les
entreprises, qu’elle peut sanctionner en cas de manquement. Les autorités nationales en
charge de la concurrence et les tribunaux de chaque État membre participent également à
l’application du droit européen de la concurrence à l’occasion des affaires qu’ils traitent.

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
3. Apprécier la protection de la concurrence par le droit
Le premier objectif du droit de la concurrence est de maintenir le fonctionnement concurrentiel
du marché au moyen de deux outils :
– contrôler en amont les rapprochements entre entreprises qui seraient susceptibles de réduire
l’intensité concurrentielle sur un marché ;
– sanctionner après coup les pratiques d’entreprises qui ont porté atteinte à la concurrence sur
le marché.

A. Le contrôle des concentrations


Les entreprises peuvent avoir intérêt à se rapprocher entre elles par des opérations de
concentration (fusions, acquisitions, prises de contrôle…) pour réaliser des économies
d’échelle (baissant les coûts de production) ou des synergies (stimulant ainsi l’innovation).
Mais ces opérations de concentration peuvent parfois conduire à la naissance d’une entreprise
qui sera en mesure de fausser le jeu du marché. Ainsi, lorsque ces opérations de concentration
risquent d’avoir une incidence sur la concurrence, elles doivent au préalable être autorisées.
Ce sont la Commission européenne, au niveau de l’Union européenne, et l’Autorité de la
concurrence et le ministre de l’Économie, au niveau national, qui autorisent ou non ces
opérations de concentration. Pour prendre leur décision, ces autorités comparent les
incidences du projet de concentration sur la concurrence (ce projet conduit-il à la naissance
d’un monopole ? D’autres entreprises pourront-elles livrer concurrence sur le marché
concerné ?) et ses apports au progrès technique et économique. C’est à l’aune de ce contrôle
qu’elles donnent une suite favorable ou non au projet de concentration.

B. La sanction des pratiques anticoncurrentielles


Il est aussi nécessaire, pour protéger la concurrence sur le marché, de sanctionner les pratiques
dites « anticoncurrentielles », c’est-à-dire les pratiques qui faussent le jeu du marché.
1. Les ententes illicites
Ce sont des accords entre des entreprises concurrentes qui ont pour objet ou pour effet de
fausser la concurrence sur un marché. Par exemple, des entreprises coordonnent leurs prix
(pour qu’ils ne soient pas fixés par le jeu de l’offre et de la demande) ou se répartissent le
marché (pour bénéficier de situations de monopole sur certains segments de marché). Les
entreprises coupables d’entente illicite sont sanctionnées par des amendes prononcées, en
droit européen, par la Commission européenne et, en droit français, par l’Autorité de la
concurrence. L’entreprise qui a dénoncé l’entente illicite aux autorités compétentes peut
bénéficier de la clémence (pour obtenir une réduction de l’amende, voire une exonération), ce
qui facilite ainsi la détection et la preuve de telles pratiques.
2. L’abus de position dominante
Une entreprise qui est leader sur un marché (au regard de ses parts de marché ou de sa
situation d’opérateur historique qui bénéficiait d’un ancien monopole) peut utiliser cette
position dominante pour empêcher que d’autres entreprises puissent lui livrer concurrence. Il
s’agit alors d’un abus de position dominante : la position de leader sur le marché est utilisée
par l’entreprise en cause pour fausser le jeu du marché. Cet abus est sanctionné par des
amendes prononcées, en droit européen, par la Commission européenne et, en droit français,
par l’Autorité de la concurrence.

124
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
4. Apprécier la protection des acteurs sur le marché
Le second objectif du droit de la concurrence est de protéger les acteurs du marché en
sanctionnant les comportements déloyaux qui portent préjudice aux entreprises présentes sur
ce marché. Contrairement aux pratiques anticoncurrentielles, ces pratiques sont réprimées
indépendamment de leur impact sur le marché : il s’agit ici de valoriser la loyauté et la
transparence dans les relations entre les entreprises, en sanctionnant la concurrence déloyale
et les pratiques restrictives de concurrence.

A. La sanction de la concurrence déloyale


Il est depuis longtemps établi par les tribunaux que la libre concurrence n’autorise pas tout
type de pratique pour attirer la clientèle. Les juges sanctionnent les actes de « concurrence
déloyale », parmi lesquels on distingue :
– l’imitation (ou la confusion), qui consiste à ne pas se distinguer d’un concurrent, à
s’identifier à celui-ci (en usurpant son nom, en imitant ses signes distinctifs, par exemple), en
vue de produire une confusion dans l’esprit de la clientèle ;
– le parasitisme, par lequel une entreprise cherche à profiter des investissements, du savoir-faire
ou de la réputation d’un concurrent, sans en supporter les frais, pour s’immiscer dans son sillage ;
– le dénigrement, qui consiste à noircir, rabaisser ou discréditer la réputation d’un concurrent
ou les biens et services qu’il produit, en vue de capter sa clientèle ;
– la désorganisation, qui est une pratique visant à perturber une entreprise concurrente en
débauchant une partie de son personnel, en désorganisant son réseau de vente, en détournant
ses commandes…
La concurrence déloyale est sanctionnée sur le terrain de la responsabilité civile : elle permet
à l’entreprise victime des actes litigieux d’obtenir, de la part du concurrent déloyal, le
versement de dommages-intérêts en réparation du préjudice subi (baisse du chiffre d’affaires,
déficit d’image…). L’entreprise victime peut également obtenir l’arrêt des pratiques
constitutives de concurrence déloyale et la publication du jugement de condamnation aux frais
de l’entreprise condamnée.

B. La sanction des pratiques restrictives de concurrence


Pour protéger les acteurs sur le marché, le droit de la concurrence sanctionne également les
pratiques restrictives de concurrence, c’est-à-dire les pratiques qui nuisent à la loyauté et à la
transparence dans les relations entre les entreprises.
Le Code de commerce liste ces pratiques restrictives, parmi lesquelles sont visés, notamment, la
rupture brutale des relations commerciales (sans préavis écrit) ou le déséquilibre significatif
entre les droits et obligations des parties (une entreprise s’octroie d’importantes prérogatives
et/ou impose des conditions lourdes à son contractant, au détriment de l’équilibre du contrat).
L’entreprise coupable de telles pratiques doit mettre fin à ces pratiques (en rééquilibrant les
contrats, par exemple) ; elle peut aussi être condamnée à réparer le préjudice qu’elle a causé à
son partenaire par le versement de dommages-intérêts, sur le fondement de la responsabilité
civile. Elle peut enfin être condamnée à une amende.

5. Repérer les enjeux de la propriété industrielle


Pour promouvoir l’innovation, facteur de croissance économique, il est nécessaire de protéger
les inventeurs et les créateurs. C’est l’objectif du droit de la propriété industrielle qui, en
attribuant une exclusivité aux auteurs sur leur invention ou leur création, vient limiter la
concurrence afin de leur garantir la rentabilité des investissements qu’ils ont réalisés pour
innover.

125
© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
A. L’intérêt de la propriété industrielle
La propriété industrielle a un intérêt certain pour l’auteur d’une invention ou le créateur d’une
marque.
En premier lieu, celui qui a inventé un produit ou un processus de production a intérêt à
obtenir un brevet. En effet, ce brevet lui confère un monopole temporaire d’exploitation (pour
une durée de 20 ans) lui garantissant de pouvoir seul fabriquer et commercialiser son
invention et de s’opposer à ce qu’un autre concurrent ne le fasse sans son accord. L’inventeur
peut également concéder une licence d’exploitation pour autoriser, contre rémunération, une
autre entreprise à fabriquer ou commercialiser son invention.
En second lieu, pour pouvoir être identifiée par les clients, toute entreprise a avantage à
obtenir une marque, c’est-à-dire un signe (nominal, figuratif ou sonore) qui lui permet de
distinguer les biens et services qu’elle produit ou commercialise de ceux de ses concurrents.
Grâce à la marque, son titulaire bénéfice d’un monopole (d’une durée de 10 ans, renouvelable
indéfiniment) lui octroyant l’exclusivité sur l’utilisation de cette marque. Aucun concurrent ne
peut utiliser cette marque, sauf à obtenir une licence de marque, contre rémunération.

B. La protection de la propriété industrielle


1. Les organes de protection de la propriété industrielle
L’entreprise doit réaliser des démarches et des formalités auprès d’organismes pour protéger
son invention ou sa marque. En France, l’inventeur ou le créateur d’une marque doit procéder
à un dépôt auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) afin que ce dernier
lui délivre un titre de propriété industrielle (brevet ou marque).
Il est possible d’obtenir une protection de son brevet ou de sa marque au-delà des frontières.
D’abord, l’Office européen des brevets (OEB) délivre des brevets européens (reconnus dans
38 États européens, sous réserve d’obtenir une validation du brevet dans chacun de ces pays)
et des brevets uniques européens (qui sont reconnus automatiquement dans 26 États membres
de l’Union européenne). Ensuite, l’Office de l’Union européenne pour la propriété
intellectuelle (EUIPO – European Union Intellectual Property Office) délivre des marques
protégées dans les 27 États membres de l’UE. Enfin, l’Organisation mondiale de la propriété
intellectuelle (OMPI) met en place des systèmes de protection, au niveau international, des
marques et brevets.
2. La sanction de la contrefaçon
Le droit de la propriété industrielle protège le titulaire d’un brevet ou d’une marque contre les
atteintes à ses droits de propriété intellectuelle (imitation ou reproduction d’une marque sans
autorisation de son titulaire, commercialisation ou fabrication d’un produit breveté…) : ce
dernier peut intenter en justice une action en contrefaçon. Cette action permet, d’une part, de
sanctionner pénalement le contrefacteur par des peines d’amende et d’emprisonnement.
D’autre part, la victime peut aussi obtenir des dommages-intérêts en réparation du préjudice
causé (manque à gagner, atteinte à l’image…). Le juge ordonne également la cessation des
actes de contrefaçon et la destruction des produits contrefaits.

126
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
Ressources numériques
1. Ressources sur le droit européen de la concurrence
• Synthèse sur le droit européen de la concurrence (https://www.touteleurope.eu/economie-et-
social/la-concurrence-dans-l-union-europeenne/). Sont accessibles depuis ce lien des
synthèses spécifiques aux contrôles des concentrations, ententes illicites, abus de position
dominante…
• Communiqués de presse relatifs aux décisions de la Commission en droit de la concurrence
(contrôle des concentrations, ententes illicites, abus de position dominante…) :
https://ec.europa.eu/commission/presscorner/home/fr (utiliser la barre de recherche).
• Les décisions intégrales sont accessibles en anglais :
https://ec.europa.eu/competition/elojade/isef/index.cfm)
• Actualité : https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/communiques-de-presse/lautorite-se-
felicite-de-lannonce-de-la-commission-europeenne-qui-acceptera

2. Ressources sur le droit français de la concurrence


• Des vidéos et un guide téléchargeable proposés par l’Autorité de la concurrence :
https://media.autoritedelaconcurrence.fr/guide-pme/
(les vertus de la concurrence et son histoire sont également présentés sur les sites :
https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/les-vertus-de-la-concurrence
et https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/la-decouverte-de-la-concurrence)
• Pour rechercher des décisions de l’Autorité de la concurrence :
– sur le contrôle des concentrations :
https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/liste-de-controle-des-concentrations
– sur la sanction des pratiques anti-concurrentielles :
https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/liste-des-decisions-et-avis
• Les communiqués de presse peuvent être plus facilement exploitables :
https://www.autoritedelaconcurrence.fr/fr/communiques-de-presse
• Les différentes pratiques restrictives de concurrence interdites en droit français sont listées à
l’article L. 442-6 I du Code de commerce (disponible sur Légifrance).
• Sur le rôle de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes (DGCCRF) en matière de concurrence (des exemples concrets sont
développés) : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/concurrence
• Sur les sanctions prononcées par le ministre de l’Économie (des décisions sont également
disponibles sur cette page) : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/sanctions
• Sur le rôle de la Commission d’examen des pratiques commerciales (CPEC) :
https://www.economie.gouv.fr/cepc/Presentation-de-la-Commission

3. Ressources complémentaires relatives à la propriété industrielle


• Site de l’INPI : https://www.inpi.fr/fr
• Site de l’EUIPO : https://euipo.europa.eu/ohimportal/fr
• Site de l’Office européen des brevets : https://www.epo.org/index_fr.html
• Site de l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle : https://www.wipo.int/patents/fr/

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© Nathan Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit
4. Ressources pour travailler la complémentarité du chapitre avec
le management : les programmes de conformité (« compliance »)
• Présentation des programmes de conformité :
– https://www.village-justice.com/articles/programme-conformite-aux-regles-
concurrence,35040.html
– https://www.emmanuelcombe.fr/wp-content/uploads/2020/06/Compliances_28-
30_20200618100000.pdf
• Exemple d’un programme de conformité :
https://www.eauxdemarseille.fr/var/sem/storage/original/application/1e87001a55795816de5a
71a20fbb58dc.pdf
• Document : « Savoir développer sa culture de la concurrence » :
https://www.usinenouvelle.com/article/savoir-developper-sa-culture-de-la-
concurrence.N176113 (accès réservé aux abonnés, extraits ci-dessous)
« Les programmes de conformité sont des outils managériaux permettant aux entreprises de
limiter leurs risques d’enfreindre les règles de concurrence. Pour prévenir de telles infractions
au droit de la concurrence, les entreprises peuvent, en effet, mettre en place en interne des
mesures destinées à créer une culture d’entreprise orientée vers le respect des règles de
concurrence.
Cette culture d’entreprise s’instaure principalement par des formations, par la sensibilisation
des dirigeants et de l’ensemble du personnel aux problématiques de concurrence, mais aussi
par l’insertion en interne de mécanismes d’alerte (whistleblowing) ou d’audit assurant
respectivement la prévention et la détection des infractions. »

5. Ressources pour travailler la complémentarité du chapitre avec l’économie


• Série sur « l’économie en concurrence » (4 épisodes) :
https://www.franceculture.fr/emissions/series/leconomie-en-concurrence
• Interview d’Isabelle de Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence (interview relative à
la sanction des cartels et des ententes illicites) :
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-12-juillet-2019
• « Concurrence : l’Europe passe à l’offensive ? » :
https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/entendez-vous-leco-emission-du-
lundi-14-decembre-2020

128
Thème 2 – Chapitre 8 – La régulation des activités économiques par le droit © Nathan
Chapitre 9

L’environnement de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction, p. 119
1. Pourquoi la firme McDonald’s cherche-t-elle à proposer de nouveaux produits ?
La firme cherche à proposer de nouveaux produits pour plusieurs raisons :
– d’abord, pour suivre l’évolution des goûts des consommateurs et conquérir toujours plus de
nouveaux clients ;
– ensuite, pour continuer à se différencier de ses concurrents.
2. À quelles influences de l’environnement cette entreprise semble-t-elle répondre ?
L’entreprise s’adapte à plusieurs tendances sociétales : d’une part, le souhait d’une proportion
croissante de clients d’être livrés à domicile, d’autre part, la volonté des clients d’orienter leur
consommation sur des produits plus sains et respectueux de l’environnement.
3. Dans le cas évoqué dans la vidéo, comment la SNCF s’est-elle adaptée à la crise
sanitaire ?
La SNCF s’est adaptée à la crise sanitaire de plusieurs façons pour protéger son personnel.
La firme a tout d’abord fourni à ses salariés les produits nécessaires à la désinfection des
mains. Ensuite, l’organisation du travail a été repensée de façon à ce que moins de salariés
soient présents en même temps sur les gares.

1. Repérer les principaux éléments du macro-environnement


de l’entreprise
Document 1. L’entreprise, un système en interaction avec l’environnement, p. 120
Document 2. Macro-environnement et micro-environnement, p. 120
1. Repérez les différents éléments constitutifs de l’environnement de Starbucks.
On entend par « environnement de l’entreprise » l’ensemble des éléments externes
susceptibles d’influencer son activité et son comportement.
Les différents éléments constitutifs de l’environnement de Starbucks sont liés :
– à la transformation digitale de l’économie ;
– à une évolution des modes de consommation vers des achats responsables (demande de
transparence et de durabilité des sources d’approvisionnement) ;
– aux rapports qu’elle entretient avec les fournisseurs en café, thé et cacao ;
– aux évolutions légales concernant la certification « commerce équitable ».

129
Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
2. Montrez l’influence de l’environnement sur l’entreprise au moyen de l’exemple
Starbucks.
– Du point de vue de l’environnement technologique, l’entreprise intègre la digitalisation de
l’économie et le développement du numérique dans la conduite de ses activités. L’utilisation
des réseaux sociaux et la constitution d’une communauté de « fans » lui permettent de
travailler sa notoriété et de conduire sa politique d’innovation en tenant compte des idées
soumises par ses clients. L’entreprise est donc bien en interaction avec l’environnement.
– Du point de vue de l’environnement socioculturel, l’entreprise intègre l’évolution des
modes de consommation en faisant évoluer son modèle économique vers une approche
d’achats responsables. Cela se traduit notamment dans les engagements éthiques de Starbucks
vis-à-vis de ses fournisseurs en café, thé et cacao.
– Starbucks s’appuie également sur les évolutions légales en répondant au cahier des charges
de la certification « commerce équitable ».
Document 3. Éléments de l’environnement, p. 120
3. Classez les éléments du document 3 selon qu’ils relèvent soit des éléments internes de
l’entreprise, soit du micro-environnement ou du macro-environnement de
Starbucks.
• Environnement interne : plus de la moitié des collaborateurs Starbucks ont moins de 26 ans
en France.
• Micro-environnement : la grande distribution est le principal circuit de vente du café au
consommateur final.
• Macro-environnement :
– la production de café est soumise aux variations climatiques : pluies, sécheresses ;
– le café est le bien d’exportation le plus important après le pétrole et possède donc, pour les
pays producteurs, une grande portée économique ;
– on observe une évolution des modes de travail où les jeunes sont de plus en plus enclins à
travailler à l’extérieur autour d’un café dans des espaces ouverts, conviviaux et branchés ;
– pour vendre du café « commerce équitable », il faut obtenir le label très réglementé
« Fairtrade Max Havelaar » ;
– le téléphone mobile offre de nouvelles possibilités de paiement dont s’est saisi Starbucks.
Document 4. Les principaux éléments du macro-environnement, p. 121
4. Quelle est l’utilité pour une entreprise d’appliquer la méthode PESTEL ?
L’intérêt de recourir à la méthode PESTEL est de repérer des facteurs de l’environnement
général qui peuvent influencer favorablement ou non une entreprise.
5. Classez, selon la méthode PESTEL, les éléments du macro-environnement
repérés aux questions 1 et 3.
• Politique : pas d’éléments.
• Économique : le café est le bien d’exportation le plus important après le pétrole et possède
donc, pour les pays producteurs, une grande portée économique.
• Socioculturel :
– les modes de consommation évoluent vers des achats responsables (demande de
transparence et de durabilité des sources d’approvisionnement) ;
– on observe une évolution des modes de travail où les jeunes sont de plus en plus enclins à
travailler à l’extérieur autour d’un café dans des espaces ouverts, conviviaux et branchés.

130
© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
• Technologique :
– la transformation digitale de l’économie bouleverse les modèles économiques ;
– le téléphone mobile offre de nouvelles possibilités de paiement.
• Écologique : la production de café est soumise aux variations climatiques (pluies, sécheresses).
• Légal : pour vendre du café « commerce équitable », il faut obtenir le label très réglementé
« Fairtrade Max Havelaar ».
CEJM appliquée : l’activité de repérage des facteurs environnementaux peut être appliquée
en atelier de professionnalisation sur les entreprises de stage des étudiants.

APPLICATION AU CAS
Document. Free et le marché de la téléphonie mobile, p. 121
• Classez les facteurs d’influence de l’environnement de Free selon la méthode
PESTEL.
• Politique :
– marché régulé par une autorité administrative indépendante, l’ARCEP : surveillance et
sanction ;
– campagne d’information « téléphone mobile et santé » du ministère de la Transition
écologique et solidaire, soucieux de l’exposition aux ondes de radiofréquence.
• Économique : pas d’éléments.
• Socioculturel :
– modification des usages sociaux des téléphones : télécommunication, agenda, mails,
musiques, jeux… ;
– engouement du téléphone portable au détriment du fixe ;
– phénomène d’addiction des enfants à leur portable.
• Technologique : évolutions technologiques importantes (smartphones, nouveaux standards
de téléphonie mobile – 3G, 4G et 5G).
• Écologique : environnement endommagé par la multiplication des téléphones portables
(batteries, extraction de minerais).
• Légal : loi Chatel de 2008 qui renforce la protection du consommateur engagé dans un forfait.

2. Analyser les évolutions de l’environnement et en identifier


les conséquences sur la situation de l’entreprise

A. Les opportunités et les menaces de l’environnement

Document 5. Dégager des opportunités et des menaces, p. 122


1. Montrez que la pandémie de Covid-19 est porteuse d’opportunités et de menaces
pour les entreprises.
Certaines entreprises ont vu leur bénéfice et la valeur de leurs actions augmenter fortement
alors que d’autres sont menacées de faillite du fait de la pandémie.

131
Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
2. Comment certaines entreprises ont-elles pu saisir ces opportunités de
l’environnement ?
Certaines entreprises comme Zoom ont fait de la pandémie une opportunité de développement
car leur activité (les services de plateforme de discussion à distance) répond à un besoin
sociétal : celui de continuer à organiser des réunions de travail à distance.

B. Les conséquences sur la situation de l’entreprise

Document 6. Innover pour exister, p. 122


3. Selon vous, quelle menace pèse sur le secteur de la location immobilière ?
La menace sanitaire peut dissuader les propriétaires de louer leur bien afin de limiter les
risques de contamination.
4. Montrez comment l’innovation permet aux agences immobilières de s’adapter
aux évolutions de leur environnement.
Lagenceblue s’adapte à la pandémie de Covid-19 en proposant de nouveaux services aux
propriétaires désireux de louer leur bien immobilier. Autrefois réservée aux états des lieux
d’entrée des locataires, une visite virtuelle est maintenant proposée aux clients de l’agence au
moment où le locataire quitte les lieux.
Document 7. Les gains obtenus grâce à l’innovation, p. 123
5. Quel type d’innovation permet à l’entreprise innovante :
– de baisser ses coûts en réalisant des gains de productivité ?
De manière la plus évidente, c’est l’innovation de procédé ou organisationnelle qui va
permettre de réaliser des gains de productivité. En améliorant les méthodes de production ou
une nouvelle organisation du travail, elle permet d’accélérer les délais de production et donc
de produire plus, d’éliminer des pertes de temps, des pannes, de réduire les défauts, les
déchets…
– de se différencier ou d’obtenir une rente de monopole en étant la seule à fournir
le produit (et donc en fixant le prix qu’elle souhaite) ?
L’innovation de produit, qui correspond à la création d’un nouveau produit ou à
l’incorporation d’une nouveauté, permet d’augmenter la demande. L’entreprise créatrice
bénéficie d’une rente de monopole car elle capte la totalité de cette nouvelle demande, tout du
moins jusqu’à ce que la concurrence l’imite.
– de créer de nouveaux débouchés pour vendre ses produits ?
Il s’agit ici de l’innovation de commercialisation.
Document 8. Les différentes formes de l’innovation, sources de compétitivité, p. 123-124
6. D’après la définition de l’OCDE (document 7), à quelle forme d’innovation
associez-vous les exemples proposés ?
– L’exemple d’Auchan, inventeur du concept du drive, correspond à une innovation de
commercialisation.
– L’exemple de la poignée de porte qui se désinfecte seule correspond à une innovation de
produit.
– L’exemple de DELL est associé à une innovation organisationnelle : la politique d’innovation
est conduite sur la base d’une nouvelle organisation dont le client est la ressource principale
en termes de critiques et d’idées.

132
© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
7. Dans chacun des cas présentés, à quelles évolutions de l’environnement les
innovations ont-elles pu ou permettront-elles de faire face ?
– Dans le cas du drive d’Auchan, cela répond à une évolution socioculturelle et
technologique. Les modes de vie évoluent, les rythmes de travail s’accélèrent et le temps
consacré aux courses est considéré comme du temps perdu. De plus, l’éloignement du lieu de
travail du domicile amène à se déplacer en voiture. Récupérer ses courses au drive en rentrant
du travail permet une économie de temps.
L’innovation s’appuie également sur le développement de l’économie numérique. Les clients
programment leurs achats et l’heure de retrait depuis une application Internet ou smartphone.
Le paiement est également effectué en ligne. Les ménages peuvent ainsi facilement, depuis
chez eux, comparer tranquillement les produits et les prix, faire les meilleurs choix selon des
critères qu’ils peuvent déterminer (prix au kg, origine…).
– Dans le cas de la poignée de porte auto-désinfectante, l’innovation permet de limiter les
risques de contamination dans un contexte de pandémie mondiale.
– Enfin, dans le cas de DELL, l’innovation organisationnelle a permis de faire face à
l’environnement concurrentiel. De plus, les internautes aiment se sentir acteurs, donner leurs avis
et appartenir à des communautés d’intérêts. Donc, là encore, cette innovation a permis à DELL
non seulement de se maintenir sur le marché, mais aussi de créer une véritable communauté
de « fans » porteurs d’idées, répondant par-là à des aspirations socioculturelles nouvelles.
8. Montrez en quoi ces innovations ont été ou seront une source de compétitivité.
D’une manière générale, l’innovation est une source d’avantage concurrentiel car il faut se
différencier en permanence pour se maintenir sur un marché et s’adapter à une demande de
plus en plus exigeante.
– Le drive répond à une aspiration des consommateurs pris entre le travail, leurs déplacements
et le manque de temps. Pour Auchan, cela a été un moyen de conquérir de nouveaux clients
en anticipant une nouvelle demande que les autres grands distributeurs n’avaient pas encore
satisfaite.
– L’entreprise Tweaq devrait protéger son innovation par un brevet. Ce dispositif juridique lui
assurera d’être en situation de monopole, c’est-à-dire d’être la seule à pouvoir commercialiser
de telles poignées de porte.
– Pour DELL, les gains de productivité découlent non seulement de l’amélioration des
produits, mais aussi de la fidélisation des clients internautes. Tout cela a contribué à renforcer
sa compétitivité.
Document 9. L’analyse de Schumpeter : l’innovation en tant que processus
de création-destruction d'activités, p. 124
9. Selon Schumpeter, quelles raisons poussent l’entrepreneur à innover ?
Selon Schumpeter, l’entrepreneur aime le risque et recherche le profit maximal. Innover va lui
permettre de faire du profit.
CEJM appliquée : un exposé, une fiche ou une affiche auteur à constituer.
10. Expliquez le phénomène de création-destruction d’activités.
L’entrepreneur schumpetérien n’est pas un simple créateur, c’est le moteur de l’évolution
économique. Le progrès technique a pour conséquence de détruire les anciens processus de
production devenus obsolètes. On assiste donc à un double mouvement : création d’activités
nouvelles et destruction d’activités dépassées. Par exemple, des véhicules plus « propres »
écologiquement devraient prendre le pas sur les véhicules diesel et essence.

133
Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
11. Montrez que la montée en puissance de l’économie collaborative de type Uber est
source d’une nouvelle période de croissance.
CEJM appliquée : cette question peut prendre appui sur des recherches de groupes à propos
de différents types de plateformes d’échanges de biens et de services ; certaines entre
particuliers avec et sans échanges monétaires, d’autres professionnelles. Les groupes
pourraient étudier leur montée en puissance. De même, une étude sur les nouvelles formes de
salariat, d’autoentreprise… serait intéressante.
Définition : l’économie collaborative recouvre à la fois des plateformes d’échanges de biens
et de services entre particuliers sans recherche de profit et des plateformes d’offres
commerciales de type Uber, Airbnb, BlaBlaCar… Leur développement rapide est lié à celui
d’Internet et prend appui sur les nouvelles technologies qui favorisent la constitution de
réseaux et de communautés via des plateformes dédiées.
Ces nouvelles activités se développent dans tous les domaines, font évoluer les modèles
socio-économiques et concurrencent les activités traditionnelles (exemple des taxis). La
croissance est forte, les emplois créés sont nombreux mais souvent à la frontière du salariat.
Le statut d’autoentrepreneur a été une réponse, mais les limites apparaissent.
Document 10. La politique de veille pour anticiper les évolutions, p. 125
12. Pourquoi une politique de veille est-elle stratégique pour une entreprise ?
Une politique de veille est stratégique pour les entreprises car elle permet de maintenir, voire
d’accroître leur performance. En étant à l’affût des évolutions, des signaux d’affaires et, d’une
manière générale, de toute opportunité de développement, les entreprises s’adaptent aux
modifications continues de leur environnement. Le rôle de la veille est devenu crucial dans un
contexte d’évolution rapide de l’environnement.
13. Parmi les informations les plus recherchées par les entreprises, distinguez celles
qui relèvent de l’anticipation du micro-environnement de celles qui permettent
d’anticiper les évolutions du macro-environnement.
• Anticipations du micro-environnement
Informations les plus recherchées sur :
– les concurrents, les clients, les fournisseurs ;
– le marché, les nouveaux produits ;
– les salons et manifestations ;
– la e-réputation.
• Anticipations du macro-environnement
Informations les plus recherchées sur :
– la réglementation ;
– la technologie, les brevets.

APPLICATION AU CAS
Document 1. Après la 4G, la technologie 5G, p. 125
Document 2. Free Mobile participe à l’attribution des fréquences de la 5G, p. 125
1. Quels facteurs du macro-environnement sont porteurs d’opportunités et/ou de
menaces ?
• Politique
Opportunités :
– volonté politique de construire une stratégie nationale dans le domaine des technologies 5G ;
– mesures prises en matière de très haut débit permettront d’accélérer le déploiement de la 5G
sur le territoire national.

134
© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
• Économique
Opportunités : la France possède une base industrielle solide propice au développement de
cette nouvelle technologie.
• Technologique
Opportunités :
– technologie 5G ;
– véhicule connecté ;
– ville intelligente ;
– nouvelles applications.
• Légal
Menaces : expérimentations et tests des réseaux des opérateurs soumis à l’autorisation de
l’ARCEP.
CEJM appliquée : demander une recherche aux étudiants sur les possibilités d’applications
avec la technologie 5G.
2. Montrez l’impact de ces facteurs sur l’entreprise de téléphonie mobile.
Free va pouvoir proposer à ses clients actuels ou futurs de nouvelles offres commerciales
basées sur un service amélioré du fait des nouvelles possibilités de débit offertes par la
technologie de la 5G.
Pour aller plus loin
Avec la prochaine génération de réseaux mobiles, il est question de débits supérieurs à
10 Gbit/s (à titre de comparaison, la 4G permet d’atteindre des débits de 300 Mbit/s), de
latences inférieures à une milliseconde et d’autonomie pouvant atteindre plusieurs jours, voire
plusieurs années pour les appareils les plus économes. L’intérêt de la 5G va de pair avec le
développement d’applications associées : des centaines de milliards d’objets connectés, des
voitures autonomes, la réalité augmentée et virtuelle, des vidéos utilisées quotidiennement par
des milliards de personnes…

Activités
1. Tipa, le packaging qui se décompose en 180 jours !, p. 126
• Montrez en quoi l’innovation de Tipa permet de saisir une opportunité de
l’environnement légal.
Pour Tipa, la France est un marché qui présente de grandes opportunités. La loi de transition
énergétique interdit d’utiliser des emballages plastiques non biodégradables et non
compostables pour l’envoi de la presse et de la publicité. Elle impose également la
généralisation du tri à la source des biodéchets à l’horizon 2025.
En proposant un sac biodégradable, Tipa propose un emballage écologique qui permet
d’apporter une solution en accord avec la loi et de répondre aux aspirations des
consommateurs sensibilisés à la préservation de l’écosystème et à la question des rejets
plastiques dans les océans.

135
Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
Pour aller plus loin
La loi de transition énergétique pour la croissance verte a été portée par la ministre de
l’Environnement Ségolène Royal et a été promulguée le 18 août 2015. Elle propose des axes
nouveaux pour réduire l’empreinte écologique dans l’usage énergétique.

2. Le transport aérien menacé d’une écotaxe à 4,2 milliards


d’euros, p. 126
1. À l’aide de l’outil PESTEL, identifiez les éléments du macro-environnement qui
influencent l’activité des compagnies aériennes.
L’activité des compagnies aériennes est confrontée à deux menaces présentes dans le macro-
environnement : d’abord, la pandémie de Covid-19 qui a entraîné une chute du trafic
(composante socioculturelle). Ensuite, les mesures, déjà prises ou à l’étude, permettant de
lutter contre la future crise climatique (composante écologique).
2. Quelles seraient les conséquences d’une « écocontribution renforcée » si cette
mesure était adoptée ?
Cette « écocontribution renforcée » vise à impliquer les compagnies aériennes dans la lutte
contre le réchauffement climatique en taxant davantage leurs rejets de CO 2.
Cette taxation alourdie des compagnies aériennes serait répercutée sur le prix des billets. À
terme, le risque de voir le trafic aérien se réduire est grand. Les compagnies craignent donc
une baisse importante de leur chiffre d’affaires.
3. Montrez que le facteur politique présente une menace pour les compagnies
aériennes.
Les représentants politiques doivent prendre des décisions de façon à prévenir la crise
climatique qui s’annonce. Les compagnies aériennes font partie des activités économiques qui
sont source de rejets polluants. Le facteur politique doit donc amener les compagnies à
réduire leurs rejets de CO2 par différentes mesures notamment fiscales.

3. Avec la Covid-19, la fast fashion perd le fil et doit changer de


modèle, p. 127
1. Rappelez les évolutions de l’environnement à l’origine de la déstabilisation des
entreprises du textile.
Les entreprises du textile, en particulier les firmes asiatiques, sont très dépendantes des
multinationales positionnées sur ce marché. La crise de la Covid-19 a amené la fermeture de
plusieurs milliers de magasins de vêtements. Ont suivi une baisse du chiffre d’affaires des
grandes enseignes de prêt-à-porter ainsi qu’une annulation des commandes passées aux
entreprises asiatiques de fabrication de vêtements. Ces entreprises ont donc vu du jour au
lendemain leur activité réduite voire totalement arrêtée.
2. Ces évolutions défavorables aux entreprises de textiles se sont combinées aux
faiblesses internes de ces entreprises. Identifiez ces faiblesses.
Les entreprises qui produisent les vêtements mis en vente par les multinationales font face, en
outre, à leur mauvaise gestion des flux et des stocks. Les surplus sont un des problèmes
majeurs de cette industrie qui mise sur les prix bas et les gros volumes.

136
© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
3. Quelles décisions ont été prises par les entreprises du textile pour se maintenir
sur leur marché ?
Certaines enseignes ont pris des mesures pour mettre en place des chaînes
d’approvisionnement plus courtes et donc plus réactives aux fluctuations de l’activité.

4. Testez vos connaissances, p. 127


1. Le macro-environnement regroupe les facteurs qui influencent la situation de l’entreprise
sur son marché.
a) Vrai Ces facteurs font évoluer son offre et la demande.
b) Faux
2. Ce sont des facteurs sur lesquels elle peut influer et qu’elle peut manipuler.
a) Vrai
b) Faux
3. De quels facteurs du PESTEL relèvent :
a) le vieillissement de la population ? Composante socioculturelle
b) la digitalisation de l’économie ? Composante technologique
c) les avantages fiscaux du crédit impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) ? Composante
politique
4. Les risques pour l’entreprise sont plus grands quand elle se situe dans un
environnement où :
a) les goûts des consommateurs sont stables.
b) le cycle de vie des innovations est très court.
c) la concurrence est vive et mondialisée.
5. Retrouvez la notion cachée derrière cette définition.
« Surveillance active de l’environnement pour en anticiper les évolutions » : la veille
informationnelle

137
Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours
Introduction
Question : comment l’entreprise intègre-t-elle la connaissance de son environnement dans sa
prise de décision ?
Problématisation
L’entreprise est un lieu de prise de décision : en effet, de nombreuses décisions sont prises
quotidiennement par les différents acteurs de l’entreprise. Celles prises par les dirigeants
doivent servir les objectifs fixés.
Dans l’entreprise, chaque décision est prise en tenant compte de plusieurs facteurs internes
mais aussi externes. Ces derniers sont issus de l’environnement.
Il s’agit ici d’identifier les facteurs externes susceptibles d’influer sur la prise de décision au
sein de l’entreprise.

1. Repérer les principaux éléments du macro-environnement


de l’entreprise
L’environnement représente l’ensemble des éléments externes susceptibles d’influencer son
activité et son comportement. Cet environnement peut avoir un fort impact sur la prise de
décision de l’entreprise ; sa connaissance est donc un préalable essentiel à toute prise de
décision. Aussi, elle étudie les facteurs d’influence de l’environnement global.

A. Le macro-environnement
Le macro-environnement désigne l’environnement général au sein duquel l’entreprise évolue.
Il s’agit des caractéristiques générales de l’économie et de la société qui peuvent influencer
l’entreprise : la démographie, l’économie, la réglementation, les ressources naturelles, la
technologie, la culture. Il constitue la matrice dans laquelle l’entreprise évolue. Il se distingue
du micro-environnement, qui est constitué par tous les éléments proches de l’entreprise et qui
ont une influence directe sur elle.
Les grandes évolutions du macro-environnement sont marquées par l’explosion démographique,
le vieillissement de la population, l’augmentation du niveau d’étude, le processus de
mondialisation, la digitalisation de l’économie, la multiplication de l’information, l’innovation
constante, l’épuisement des ressources naturelles, l’accroissement de la pollution, le
changement climatique…

B. L’analyse du macro-environnement
Pour examiner et classer les différents aspects de l’environnement extérieur, le modèle
PESTEL propose un canevas pertinent. PESTEL est l’acronyme de six axes d’analyse :
– P comme « Politique » : les éléments de nature politique peuvent influencer l’économie,
tels que la politique fiscale, la régulation du commerce extérieur, le degré de protection
sociale, mais aussi et tout simplement la stabilité gouvernementale ;

138
© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
– E comme « Économique » : la conjoncture nationale ou internationale a une incidence
directe sur les entreprises en agissant sur leur compétitivité (inflation, politique monétaire…)
ou le pouvoir d’achat des consommateurs (revenu disponible, chômage, taux d’intérêt…) ;
– S comme « Socioculturel » : cet axe regroupe des évolutions structurelles induites par des
changements de société, de modes de vie, de cultures. Il inclut des dimensions
démographiques (allongement de la durée de vie, vieillissement de la population dans les pays
occidentaux), sociales (distribution des revenus, mobilité sociale, consumérisme) et
culturelles (niveau d’éducation, attitude par rapport au travail/loisir) ;
– T comme « Technologique » : dans un monde de concurrence exacerbée, l’innovation est
un facteur clé de la compétitivité des entreprises. Il convient donc d’effectuer une veille
efficace sur l’état de la recherche en matière de technologies clés (dépenses publiques de
R&D, nouvelles découvertes et nouveaux développements…). De même, il faut tenir compte,
selon le pays, de l’équipement en matière de communication et de ses infrastructures
(téléphonie, réseau Internet, réseau routier et transport…) ;
– E comme « Écologique » : le public est de plus en plus sensible aux questions de respect de
l’environnement, ce qui amène les organisations à développer des « technologies vertes », à
privilégier les énergies propres et les ressources renouvelables. De même, elles sont soumises
à une réglementation de plus en plus stricte en matière de respect de l’environnement, qu’elles
doivent intégrer dans leurs processus de production ;
– L comme « Légal » : il s’agit ici des règles légales qui encadrent l’environnement de
l’entreprise, qu’elles portent sur son activité (droit de la concurrence, droit du travail,
législation sociale…) ou sur ses produits (normes, sécurité des produits, étiquetage…).

2. Analyser les évolutions de l’environnement et en identifier


les conséquences sur la situation de l’entreprise

A. Les opportunités et les menaces de l’environnement


Chaque caractéristique de l’environnement évolue et les conséquences sur l’entreprise
peuvent être importantes. C’est pourquoi surveiller les évolutions de l’environnement est
nécessaire pour assurer sa pérennité.
Les évolutions peuvent être source de contraintes (guerre, attentat, crise économique…) qui
s’imposent à l’entreprise et sur lesquelles elle ne peut pas agir. Ces contraintes peuvent
entraver son activité, voire engendrer sa disparition. Ce sont donc des menaces qu’il convient
d’identifier afin d’en réduire les incertitudes. En outre, l’environnement global peut aussi être
source d’opportunités qu’il s’agit de repérer afin d’en profiter.

B. Les conséquences sur la situation de l’entreprise : l’innovation

Innover pour exister


La complexité et l’incertitude de l’environnement où la concurrence est vive et les besoins des
consommateurs changeants doivent pousser l’entreprise à innover. L’innovation lui permet de
faire face à ces évolutions et d’en réduire les effets.
L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) définit
l’innovation comme étant la mise en œuvre d’un produit, que ce soit un bien ou un service,
d’un processus nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de
commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de
l’entreprise, l’organisation du lieu de travail. L’innovation est le résultat d’un processus qui

139
Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise © Nathan
part d’une découverte, souvent issue de la recherche et développement, et qui aboutit à
l’exploitation d’une invention.
La politique de veille permet aux entreprises d’anticiper les évolutions. Le rôle de la veille est
de collecter et d’analyser les informations sur son environnement afin d’en déduire les
menaces et les opportunités de développement.

Les différents types d’innovation


L’OCDE a mis en évidence différents types d’innovation :
– l’innovation de produit consiste à introduire un bien ou un service nouveau ou encore un
produit déjà existant mais incorporant une amélioration sensible des spécifications techniques,
des composants et des matières… ;
– l’innovation de procédé correspond à la mise en œuvre d’une méthode de production ou de
distribution nouvelle ou sensiblement améliorée ;
– l’innovation de commercialisation consiste à mettre en œuvre une nouvelle méthode de
commercialisation impliquant des changements significatifs de la conception ou du
conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification d’un produit ;
– l’innovation d’organisation consiste à appliquer une nouvelle méthode organisationnelle
dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme.

L’innovation source de compétitivité


En développant des méthodes innovantes et en concevant des produits nouveaux, l’entreprise
peut offrir des biens et des services qui lui permettront d’affronter la concurrence, de répondre
aux nouvelles exigences écologiques et sociétales. Ainsi, elle pourra créer, développer ou
maintenir un avantage concurrentiel.
Selon Joseph Aloïs Schumpeter, l’entrepreneur innovateur est au centre de la dynamique
économique. Par ses innovations, il bouscule l’équilibre économique. Une innovation majeure
déclenche une série d’autres innovations qui formeront une « grappe d’innovations » et
initieront un processus de destruction créatrice.

140
© Nathan Thème 2 – Chapitre 9 – L’environnement de l’entreprise
Entraînement à l’examen

Air France-KLM

Réponses aux questions sur les documents


MISSION 1 – L’évolution du marché du transport aérien en
Europe (Annexes 1, 2 et 3)
1.1. Repérez les acteurs et l’évolution du marché du transport aérien en Europe.
Le transport aérien est un marché en transformation depuis plusieurs années et qui subit de
nouveaux bouleversements avec la crise de la Covid-19.
Le marché du transport aérien est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande et dont le
fonctionnement se caractérise par un degré élevé de concurrence.
Jusqu’en 2020 et la crise de la Covid-19, le marché du transport aérien a été en forte
progression grâce à la mondialisation, l’arrivée de nouvelles compagnies et la baisse des
tarifs. Avec la crise sanitaire, le marché du transport aérien a vu son activité fortement chuter
et il va devoir se restructurer pour se relever de cette crise. Des acteurs vont certainement
disparaître et le marché deviendra plus concentré sur certaines lignes avec parfois l’apparition
de monopoles et donc une hausse des tarifs.
Les acteurs du marché du transport aérien en Europe sont :
– les demandeurs : les passagers en progression constante jusqu’à la crise sanitaire de 2020 du
fait de la croissance économique, de l’apparition d’une large classe moyenne asiatique, du
déplacement des hommes et femmes d’affaires et du développement d’un hyper-tourisme de
masse ;
– les offreurs : les nombreuses compagnies aériennes avec les compagnies européennes
(Air France-KLM…) …et les compagnies low cost comme Ryanair ou EasyJet ;
– d’autres acteurs sont présents : les constructeurs aéronautiques comme Airbus ou Boeing,
les aéroports comme ADP (Aéroports de Paris, groupe français leader mondial dans la
conception, la construction et l’exploitation des aéroports).
1.2. Justifiez l’intervention de la Commission européenne dans la fusion Air France-
KLM.
La Commission européenne est un organe de l’Union européenne qui a pour mission de
maintenir et de développer un état de concurrence efficace en agissant sur la structure des
marchés et le comportement des acteurs économiques.
Ainsi, les entreprises stimulées par la concurrence proposent sur les marchés des biens et des
services plus compétitifs en termes de prix et de qualité.
La Commission européenne mène une politique de concurrence, notamment en contrôlant les
concentrations d’entreprises (par exemple, l’interdiction d’une fusion de deux grands groupes
qui conduirait ces derniers à dominer le marché).

141
© Nathan Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM
Ceci était le cas avec la fusion d’Air France et KLM. En effet, en nombre de passagers
transportés, le nouvel ensemble se classerait en quatrième position des compagnies membres
de l’Association internationale pour le transport aérien.
La Commission européenne est donc intervenue pour vérifier que le rapprochement des deux
entreprises n’allait pas aboutir à la création ou au renforcement d’une position dominante, afin
de prévenir les abus qui pourraient en résulter. Une entreprise est en position dominante
lorsqu’elle est en mesure d’agir sur le marché sans tenir compte de la réaction des
concurrents, des fournisseurs ou des clients.
1.3. Analysez les conditions du contrôle et de l’autorisation de la fusion Air France-
KLM.
La Commission européenne a autorisé la fusion d’Air France avec KLM en imposant des
conditions. Ces conditions d’autorisation sont très souvent constituées par des cessions
d’actifs, de participation dans d’autres entreprises, de brevets… à des concurrents.
En effet, la Commission européenne a demandé la cession de 94 créneaux de décollage et
d’atterrissage par jour entre Paris et Amsterdam et entre l’Europe et les États-Unis.
Ces concessions doivent permettre à des concurrents d’exploiter jusqu’à 31 vols aller-retour
par jour concernant 14 destinations en Europe ou vers les États-Unis ou l’Afrique.

MISSION 2 – L’innovation du groupe Air France-KLM


(Annexes 4, 5, 6 et 7)
2.1. Repérez les objectifs de l’Europe en matière d’innovation et justifiez son
intervention dans ce domaine.
Les objectifs de l’Europe en matière d’innovation sont les suivants :
– construire une Europe numérique ;
– garantir une large utilisation et un large déploiement des technologies numériques à travers
l’économie et la société ;
– renforcer le leadership technologique industriel européen ;
– améliorer l’accès au marché tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières ;
– réformer les règles de la propriété intellectuelle, par exemple en créant un système européen
des brevets qui soit simple, abordable, rapide et raisonnable et qui offre une protection
efficace à l’échelle européenne ;
– faciliter une culture de la prise de risque et de l’esprit d’entreprise.
L’intervention de l’Europe dans ce domaine est justifiée parce que l’innovation va permettre de :
– stimuler la création d’entreprises, de nouveaux produits, de brevets ;
– créer des emplois ;
– stimuler la recherche scientifique ;
– soutenir la croissance et faciliter les échanges économiques.
2.2. Présentez le rôle de l’innovation pour le groupe Air France-KLM.
Pour Air France-KLM, l’innovation représente un moyen :
– de gagner en compétitivité et en réactivité en améliorant sa performance opérationnelle
grâce à la digitalisation de ses processus ;
– de développer un avantage concurrentiel en termes de différenciation à travers une nouvelle
expérience client ;
– de créer de la valeur pour les clients actuels et d’en conquérir de nouveaux avec de
nouvelles offres et une amélioration de leur expérience de voyage.

142
Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM © Nathan
Pour cela, le groupe a lancé la Digital Factory, un dispositif pour accélérer les projets
d’innovation, sur un lieu de 700 m² qui rassemble outils, méthodes et expertises pour
accompagner les salariés dans la transformation digitale d’Air France.
Remarque : Joseph Schumpeter distingue cinq types d’innovation : un nouveau produit, une
nouvelle matière première, une nouvelle organisation, un nouveau marché et une nouvelle
méthode de production. Il voit dans l’innovation un phénomène de destruction créatrice.
L’innovation est un vecteur de progrès économique qui élargit les débouchés, génère des
emplois, fait évoluer les qualifications, qui permettent une augmentation de la productivité.
Mais l’innovation est aussi à l’origine de la disparition de produits existants, et peut donc
faire disparaître des entreprises et des emplois.
2.3. Présentez, en argumentant, la solution juridique qui pourrait être retenue par
le groupe Air France-KLM s’il souhaitait protéger ses innovations.
Rappel des faits : le groupe Air France-KLM a mis au point des innovations qui permettent
d’améliorer l’expérience de voyage des clients et la performance opérationnelle de la
compagnie.
Le groupe Air France-KLM pourrait souhaiter protéger ses innovations sinon le risque est
qu’elles soient copiées par des compagnies concurrentes. Pour éviter ce phénomène, le droit
de la propriété industrielle apporte une protection. Pour protéger ses innovations, le groupe
Air France-KLM pourrait demander l’obtention d’un brevet, c’est-à-dire un monopole
d’exploitation qui lui permettra d’exploiter seul pendant 20 ans son innovation.
Pour obtenir un brevet, le groupe Air France-KLM devra déposer un dossier :
– en France, à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) ;
– au niveau européen, en déposant une demande de brevet à l’OEB (Office européen des
brevets).

MISSION 3 – L’adaptation du groupe à son environnement


(Annexes 5, 6, 8 et 9)
3.1. Analysez les évolutions de l’environnement du groupe Air France-KLM.
Il est possible d’analyser les évolutions de l’environnement d’Air France-KLM à l’aide de la
méthode PESTEL.
– Le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne sont
parvenus à un accord politique provisoire sur le tout premier programme
pour l’Europe numérique. Le programme investira dans cinq secteurs
Politique
numériques clés.
– L’État français a décidé d’apporter une aide massive de 7 milliards
d’euros à la compagnie aérienne Air France.
– Le secteur du transport aérien est en situation de crise et subit une forte
Économique baisse d’activité à cause de la crise de la Covid.
– Il existe aussi une concurrence forte entre les compagnies aériennes.
La crise sanitaire entraîne une modification des comportements de la part
Socioculturel de la clientèle : les clients peuvent modifier leur moyen de transport et leur
destination de vacances au profit d’un tourisme national ou local.
Le développement du numérique (intelligence artificielle…) au sein de
l’Europe représente un outil indispensable pour séduire et fidéliser les
Technologique
clients, attirer les collaborateurs et digitaliser les processus au sein des
entreprises.

143
© Nathan Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM
En contrepartie de l’aide accordée, l’État demande à Air France de réduire
ses vols intérieurs sur les trajets où une alternative ferroviaire existe. L’État
Écologique demande un engagement écologique de la compagnie qui doit réduire de
50 % son volume d’émission de CO2 sur ses vols en France métropolitaine
d’ici la fin 2024.
L’UE doit réformer les règles de la propriété intellectuelle, en créant un
Légal système européen des brevets qui soit simple, abordable, rapide et
raisonnable et qui offre une protection efficace à l’échelle européenne.
3.2. Identifiez les conséquences sur la situation du groupe.
Les évolutions de l’environnement ont des conséquences sur Air France-KLM.
– Le tout premier programme pour l’Europe numérique est une opportunité
pour Air France. Cela va garantir une large utilisation et un large
déploiement des technologies numériques à travers l’économie et la société,
et va permettre d’accompagner le leadership technologique des entreprises
Politique
comme Air France-KLM.
– L’aide de 7 milliards est une opportunité pour Air France de revoir son
offre commerciale et de répondre aux enjeux environnementaux dans ce
contexte de baisse d’activité lié à la situation sanitaire.
– La crise sanitaire est une menace pour le groupe aérien parce que cela
entraîne une forte baisse de l’activité du transport aérien.
Économique
– La concurrence est une menace pour Air France-KLM, notamment avec
les compagnies low-cost.
Cette modification des comportements de la part de la clientèle est une
Socioculturel menace pour Air France-KLM parce que cela va réduire l’activité du
transport aérien.
Le développement du numérique est une opportunité pour améliorer
Technologique
l’expérience client et la compétitivité du groupe Air France.
– La suppression des vols intérieurs demandée par l’Etat à Air France est
une menace parce que cela va réduire son activité.
Écologique – L’engagement écologique (réduction de 50 % des émissions de CO2 et
objectif de 2 % de carburants alternatifs…) peut aussi être une opportunité
pour séduire les clients et se distinguer des concurrents.
Le système européen des brevets est une opportunité pour protéger les
Légal
innovations d’Air France à l’échelle européenne.
3.3. Repérez les objectifs de l’intervention de l’État dans ce contexte économique
Pour faire face au contexte économique dégradé à la suite de la crise de la Covid, l’État
français a décidé de venir en aide en soutenant la compagnie Air France à travers une aide
financière de 7 milliards d’euros.
Les objectifs de cette intervention sont multiples :
– apporter un soutien financier afin de préserver la compagnie aérienne qui est un fleuron
industriel français, et éviter de trop importantes suppressions d’emplois ;
– exiger en contrepartie un engagement écologique de la part de la compagnie en lui
demandant de supprimer ses vols intérieurs et de réduire de 50 % ses émissions de CO2 ;
– améliorer l’image du transport aérien dans une période où sa responsabilité concernant
le réchauffement climatique est pointée du doigt.

144
Thème 2 – Entraînement à l’examen – Air France-KLM © Nathan
Chapitre 10

Les choix de production de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Des tensions subsistent sur l’appareil de production, p. 139
1. Indiquez quels sont les facteurs qui permettent la production d’automobiles.
Les facteurs qui permettent la production d’automobiles sont :
– le facteur travail, les salariés, quel que soit leur statut (ouvriers, cadres…) ;
– le facteur capital, avec les équipements et les machines utilisés ;
– le facteur naturel, à travers les matériaux nécessaires à la fabrication des automobiles (acier,
plastique, caoutchouc…).
2. Pourquoi une partie des industriels français estiment-ils ne pas pouvoir produire
davantage si leurs carnets de commandes augmentaient ?
L’INSEE indique que le taux d’utilisation des capacités de production est à un niveau très
élevé même si celui-ci connaît une baisse graduelle.
En effet, pour un tiers des entreprises, les équipements sont donc utilisés de façon très
intensive et ne permettent pas de produire plus, si ce n’est en risquant des pannes répétées des
machines et/ou une usure prématurée.

1. Caractériser la structure de coût de l’entreprise


A. Quels sont les facteurs de production utilisés par l’entreprise ?

Document 1. Michelin, un des leaders mondiaux du pneumatique, p. 140


Document 2. Les facteurs de production travail et capital, p. 140
1. En quoi consistent les facteurs de production travail et capital dans le groupe
Michelin ?
Le facteur travail désigne les salariés. Le facteur capital regroupe les machines et les
équipements des usines.
2. Précisez les différents sens du mot « capital ». Lequel est un facteur de
production ?
La notion de capital désigne à la fois le capital technique (équipements et machines) et
le capital financier (ressources financières) qui permet de financer l’activité de l’entreprise.
Le capital technique est un facteur de production car c’est grâce aux machines que la
fabrication de biens et de services est possible.

145
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
3. Précisez le lien existant entre ces deux facteurs de production dans la fabrication
des pneus.
C’est le facteur travail et donc les hommes qui, en utilisant les machines, permettent la
fabrication de biens et de services. Ainsi, les hommes conçoivent les pneus, programment les
machines (qui, notamment, donnent la forme aux matières), coordonnent les différentes étapes
de réalisation et contrôlent la qualité du produit.
Document 3. Plus de 200 matières premières dans la fabrication du pneu Michelin, p. 140
Document 4. Le facteur de production naturel, p. 141
4. Quelles sont les ressources naturelles utilisées par Michelin ? À quelle catégorie
de ressources appartiennent-elles ?
Michelin utilise des ressources naturelles dont le latex, le pétrole, la silice et l’acier (issu du
minerai de fer).
Le pétrole, la silice et l’acier appartiennent aux ressources non renouvelables car leur stock est
épuisable. Le latex, au contraire, appartient aux ressources renouvelables car les plantations
d’hévéa peuvent se renouveler.
5. Expliquez en quoi ces ressources naturelles sont des facteurs de production.
Ces ressources naturelles sont un facteur de production car, sans elles, il ne serait pas possible
de fabriquer le caoutchouc du pneu, ni sa structure en acier qui lui assure stabilité et rigidité,
et de limiter les risques de déchirure (ce que permet la silice).
Document 5. Michelin : une entreprise innovante, p. 141
6. En quoi consiste l’innovation chez Michelin ?
Chez Michelin, l’innovation consiste en une activité de recherche et développement pour
améliorer sa production et proposer des produits innovants sur le marché. Elle permet donc de
répondre aux exigences de la demande et représente un avantage concurrentiel.
7. Quelles sont les caractéristiques de la stratégie d’innovation de Michelin ?
Il s’agit d’une stratégie déterminante pour le groupe basée sur la création d’un centre de R&D
caractérisé par :
– une implantation mondiale : Europe, Amérique du Nord, Amérique du Sud et Asie ;
– un effectif important : 6 000 personnes ;
– un budget annuel de R&D conséquent : 687 millions d’euros ;
– 247 brevets déposés en 2019.
Cela semble une stratégie très efficace, avec la création d’un pneu révolutionnaire : Uptis.
8. Expliquez pourquoi il est si important d’investir dans les connaissances pour
Michelin.
Pour Michelin, il est fondamental d’investir dans les connaissances pour :
– répondre à une demande diversifiée : équipement des différents moyens de transport ;
– faire face à une exigence de sécurité : résistance des pneus à la vitesse et aux différentes
conditions de route ;
– lui assurer un avantage concurrentiel.

146
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
B. Les coûts de production de l’entreprise
Document 6. L’industrie automobile française a perdu 36 % de ses emplois depuis
2000, p. 142
Document 7. Le coût salarial, p. 142
9 Quels sont les facteurs de production utilisés par les constructeurs automobiles ?
Les facteurs de production utilisés par les constructeurs automobiles sont principalement le
facteur travail (la main-d’œuvre) et le facteur capital (les usines, les robots). Michelin utilise
aussi des ressources naturelles (métaux, énergie, etc.).
10. Quels sont les éléments du coût de production d’une voiture ?
– Coût des matières premières
– Coûts liés à la main d’œuvre : 15 % des coûts de production
– Cotisations sociales patronales
– Coût de l’investissement de productivité : les robots
– Coûts divers (fournitures, charges générales, etc.).
11. Indiquez sur quels éléments de coûts a reposé la décision prise par PSA et
Renault ?
La décision prise par PSA et Renault de délocaliser repose sur :
– le facteur travail : diminuer le coût du travail (rémunération et cotisations sociales
patronales) ;
– sans doute le facteur capital : il est mentionné que le niveau de performance des usines plus
récentes est plus élevé. On peut penser que les délocalisations s’accompagnent de la
construction d’usines plus compétitives.
12. Expliquez les liens entre coût du travail et compétitivité, puis entre coût du
travail et réduction du personnel.
La compétitivité désigne l’aptitude à faire face à la concurrence. Elle se décline en
compétitivité-prix et hors prix. La compétitivité-prix dépend des coûts de production, dont le
coût du travail ; plus le coût du travail est faible, plus la compétitivité-prix est élevée.
Le lien entre coût du travail et licenciement n’est pas direct. Dans un objectif de réduction du
coût du travail, il est possible de raisonner soit en réduisant les salaires sans pour autant
licencier, soit en licenciant ; on peut également intervenir sur les deux variables : les salaires
et le nombre de salariés.

APPLICATION AU CAS, p. 142


1. Quels sont les quatre facteurs de production utilisés par la société Tee-shirt de
France ?
Tee-shirt de France utilise le facteur capital (les machines) et le facteur travail (des salariés
qualifiés, techniciens et ingénieurs) ainsi que le facteur connaissances via la recherche et
développement et le facteur ressources naturelles (le coton).
2. Quelles peuvent en être les conséquences au niveau des coûts pour l’entreprise ?
On peut penser que les coûts de production seront élevés. En effet, la main-d’œuvre étant
qualifiée, il sera nécessaire de la rémunérer en conséquence. Les équipements étant
sophistiqués, leur coût est élevé ; il en est de même pour les matières naturelles utilisées, qui
sont de qualité, et pour l’investissement en R&D.

147
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
2. Analyser l’influence des coûts sur les décisions des entreprises
A. Quelle est l’influence du coût de production sur les choix de l’entreprise ?

Document 8. La baisse du coût des batteries, clé du succès des voitures vertes, p. 143
Document 9. Pourquoi la production automobile va plonger en France en 2020, p. 143
1. Expliquez le lien entre la variation du prix du lithium et la baisse du prix des
batteries décidée par Renault.
Le lithium est une matière première qui relève du facteur ressources naturelles.
Il entre dans la fabrication des batteries. La variation du prix de cette matière première est un
élément du coût de production des batteries et se répercute donc dans leur prix final (en
considérant que Renault maintient le même niveau de marge commerciale). Ainsi la baisse du
prix du lithium favorise une baisse du coût des batteries.

2. Indiquez les principaux coûts entrant dans la fabrication d’une automobile.


Les principaux coûts de fabrication d’une automobile sont le coût de la main-d’œuvre (salaires,
charges sociales), le coût des matières premières (acier, plastique, lithium…) et le coût du
facteur capital (machines, robots utilisés).
3. Expliquez les causes de la délocalisation d’une partie de la production de
véhicules français.
La délocalisation s’explique par :
– le faible coût de la main-d’œuvre dans des pays comme la Turquie ou la Slovaquie : le coût
salarial y est trois fois moins élevé qu’en France, et il est 40 % inférieur en Espagne ;
– une productivité sans doute plus importante à l’exemple du Maroc avec un site de
production récent.
Document 10. La productivité dans le secteur automobile, p. 143
Document 11. La productivité du travail et les coûts, p. 144
4. Calculez la production de véhicules par tête au sein de ce groupe automobile
en 2020.
La production par tête se calcule par le rapport : Quantité produite / Nombre de travailleurs,
soit : 3 500 000 véhicules / 96 000 salariés = 36 véhicules environ.
5. Calculez ce que serait la nouvelle production de véhicules par tête en 2021.
La nouvelle production de véhicules par tête en 2021 serait de :
3 500 000 véhicules / 68 600 salariés = 51 véhicules environ.
6. À combien s’élèverait la différence ? Que traduirait-elle ?
La différence serait de : 51 – 36 = 15 véhicules.
Elle traduirait une augmentation de la productivité du travail réalisée grâce à des
investissements plus performants et à une réduction du nombre de salariés.
7. Le groupe automobile a-t-il raison de se lancer dans ce projet ? Pourquoi ?
On peut penser que le groupe a raison de se lancer dans ce projet : cet accroissement de la
productivité lui permettra de vendre au même prix les véhicules fabriqués et de rester
concurrentiel par rapport aux autres constructeurs.

148
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
Document 12. Un choix de combinaison productive en fonction des coûts, p. 144
Document 13. L’importance du choix de la combinaison productive pour l’entreprise, p. 144
8. Analysez le coût respectif de chacune des combinaisons. Quelle est la meilleure
combinaison possible pour l’entreprise ? Pourquoi ?
La combinaison 2 est la meilleure car son coût total est le plus bas. Elle intègre 60 salariés et
16 robots.
9. Quelle est la combinaison productive qui a la plus forte intensité capitalistique ?
Est-ce celle à retenir ? Justifiez.
La combinaison 3 a la plus forte intensité capitalistique car elle utilise 24 robots contre 8 et 16
pour les deux autres combinaisons. On ne la retient pas car, en définitive, si le coût du travail
est le plus faible des trois combinaisons, le coût du capital est le plus élevé.
10. Que pouvez-vous en conclure sur les facteurs ayant une influence sur le choix de
la combinaison productive de l’entreprise ?
Les deux facteurs ont une influence sur la combinaison productive et sont liés l’un à l’autre.
En effet, plus le nombre de robots est important, plus le nombre de salariés est faible : le
facteur capital se substitue aux hommes. En outre, l’investissement représente un coût dont il
faut tenir compte pour déterminer la combinaison optimale.

B. Quelle est l’influence du taux d’intérêt sur les décisions des entreprises ?

Document 14. Qu’est-ce qu’un taux d’intérêt ? p. 145


Document 15. Le niveau des taux d’intérêt joue-t-il sur les décisions des agents
économiques ?, p. 145
11. Quelles sont les deux fonctions du taux d’intérêt ?
Le taux d’intérêt représente le coût du crédit pour l’emprunteur et la rémunération de l’argent
prêté pour le prêteur.
12. Comment les banques commerciales déterminent-elles les taux des crédits qu’elles
accordent à leurs clients ?
Les banques commerciales déterminent les taux des crédits en fonction du taux auquel la
Banque centrale leur prête de l’argent ainsi que de la marge commerciale qu’elles souhaitent
obtenir.
13. Pourquoi les décisions d’investissement des entreprises dépendent-elles du niveau
des taux d’intérêt ?
De nombreuses sociétés financent leur programme de R&D grâce à des prêts. Aussi, lorsque
le taux d’intérêt augmente, elles ont tendance à réduire leurs investissements en R&D, le
crédit leur coûtant plus cher. Le même raisonnement peut s’appliquer au capital technique.
14. Quel lien pouvez-vous alors faire avec leur degré d’innovation ?
Le degré d’innovation est directement lié aux capacités d’emprunt des entreprises, au coût de
l’emprunt et donc au niveau du taux d’intérêt.

APPLICATION AU CAS, p. 145


Quelles sont les différentes modalités que vous pouvez recommander à M. Guillot
pour mettre en œuvre sa stratégie de développement ?
Il conviendrait d’envisager soit une croissance interne par l’augmentation de ses capacités de
production (en investissant davantage dans le capital technique et dans le facteur travail), soit
une croissance externe grâce à des partenariats avec d’autres entreprises (sous-traitance…).

149
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
3. Argumenter le choix de l’entreprise entre « faire » ou « faire faire »
A. En quoi la chaîne de valeur est-elle un outil d’aide à la décision ?

Document 16. Zara : les secrets d’une mode à grande vitesse p. 146
Document 17. La chaîne de valeur de Porter, p. 146
1. Sur quel concept repose le succès de l’entreprise Zara ?
Le succès de Zara repose sur la fast fashion : renouvellement le plus rapide possible des
collections d’articles de la mode vestimentaire.
2. Parmi les trois activités mises en place par Zara pour commercialiser ses produits,
identifiez, en justifiant votre réponse :
– les activités principales qui concourent directement à la création matérielle et à
la vente du produit :
Il s’agit du prototypage et de la fabrication : ces activités permettent de prendre en compte
l’engouement des consommateurs pour un produit et d’en assurer la production ;
– les activités de soutien qui viennent en appui du processus de production :
Il s’agit de la logistique : elle concerne autant des activités internes à la société (repassage,
gestion des stocks) que des activités externes (transport et livraison).
3. Pour les clients de Zara, indiquez les activités qui apportent le plus de valeur aux
vêtements vendus.
Les activités qui apportent le plus de valeur aux vêtements vendus sont :
– le prototypage, qui semble créer le plus de valeur chez Zara car il traduit l’engouement
auquel participe le client en achetant le produit ;
– la fabrication en interne des pièces complexes, qui permet de finaliser le produit qui sera vendu.
4. Quelle activité est pour partie confiée à des sous-traitants ? Pourquoi ?
La fabrication des pièces simples des vêtements est confiée à des sous-traitants : ces pièces ne
supposent pas de compétence très élevée et leur fabrication est sans doute négociée à un prix
bas. Toutefois, l’objectif pour Zara est de maîtriser la partie complexe pour être sûr de la
qualité des produits fabriqués.
5. En quoi la chaîne de valeur de Porter apparaît-elle comme un outil pour arbitrer
entre « faire » et « faire faire » ?
La chaîne de valeur permet de repérer les activités qui produisent plus de valeur et que
l’entreprise a intérêt à assurer (prototypage, fabrication des pièces complexes) et celles qui
permettent de réduire les coûts en les externalisant (par exemple, la livraison des produits).

B. L’intégration du développement durable est-il une source de valeur ?

Document 18. Quel bilan pour Danone France dans ses objectifs de développement
durable ?, p. 147
Document 19. Quels impacts sur la chaîne de valeur ?, p. 147
6. Identifiez les contraintes auxquelles la filière de l’agroalimentaire est confrontée.
Les contraintes sont :
– la nécessité de transparence dans la composition des produits vendus ;
– le développement du bio dans les gammes de produits ;
– et le développement de l’agriculture regénératrice, avec comme objectif la protection des
sols et de la biodiversité, le bien-être animal et l’accompagnement des agriculteurs.

150
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
7. Montrez comment Danone répond à ces contraintes.
– Sur la transparence : l’engagement d’indiquer le Nutriscore sur ses produits, qui informe sur
la qualité nutritionnelle d’un produit. Sur les produits Danone, en effet, 70 % des recettes
étiquetées montrent des scores élevés (plus de 95 % des produits du quotidien affichent un
score A ou B).
– Sur le bio : toutes les marques pour enfants disposent d’une offre bio.
– Sur le développement de l’agriculture regénératrice : investissement de 40 millions € pour
accompagner les agriculteurs dans leur transition.
8. Quel est l’impact sur la chaîne de valeur des pratiques des entreprises de cette
filière en général et au niveau de l’approvisionnement en particulier ?
L’impact prend diverses formes :
– il est nécessaire de réduire l’usage de certaines matières comme le sucre ;
– il est également nécessaire de trouver de nouvelles matières premières ;
– par ailleurs, certains groupes développent une stratégie de développement et de soutien du
secteur agricole (agriculture régénératrice) voire une stratégie d’intégration de
l’approvisionnement, ce qui leur permet de maîtriser l’ensemble du processus et de mieux
contrôler le respect des nouvelles contraintes.
9. En quoi peut-on dire que « les questions éthiques deviennent de puissants leviers
de création de valeur » ?
Le respect de ces contraintes favorise la production de produits plus sains, la recherche de
nouvelles matières, de nouveaux processus de production et, finalement, cette innovation
représente un atout pour les marques qui peuvent en faire un avantage concurrentiel et ainsi se
différencier des concurrents.

C. Pourquoi les entreprises sous-traitent-elles une partie de leur activité ?

Document 20. Dans l’usine polonaise de Saint-Gobain qui produit le pare-brise


des Clio et 208, p. 148
Document 21. Définition de l’impartition, p. 148
10. Quelle stratégie d’impartition est utilisée par les constructeurs automobiles
français cités dans l’article ?
Il s’agit de la sous-traitance : Renault et PSA sont des entreprises « donneuses d’ordres » en
relation avec des sociétés qui sous-traitent une partie de leur production. Les exigences sont
formalisées à travers un cahier des charges.
11. Pour quelles raisons, selon vous, ces constructeurs décident-ils de développer
la sous-traitance ?
Les raisons sont multiples :
– réduire le coût de production en négociant des prix bas avec les entreprises partenaires ;
– faire appel à des sociétés qui maîtrisent certains savoir-faire ;
– réduire l’impact des baisses de demande. Ce sont surtout les sous-traitants qui devront
réduire leurs capacités de production.
12. Comment cette sous-traitance avec Saint-Gobain se concrétise-t-elle ?
Chez Renault, pour la Clio, et chez PSA, pour la Peugeot 208, le sous-traitant a en charge la
fabrication des pare-brise selon les exigences des constructeurs automobiles.

151
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
Document 22. Quel est le cœur de métier des constructeurs ?, p. 148
Document 23. PSA : comment assurer la continuité de l’approvisionnement ?, p. 149
13. En quoi consiste le cœur de métier des constructeurs ?
Il consiste essentiellement à concevoir un modèle de véhicule et à assembler les différentes
pièces : roues, phares, sièges, châssis...
14. Indiquez les différents motifs du recours à la sous-traitance par les constructeurs
automobiles ?
Le coût des investissements nécessaires est tellement élevé que les constructeurs répartissent
cette charge sur leurs équipementiers. Les savoirs concernent de très nombreux domaines
technologiques difficiles à maîtriser par le même groupe. Cela permet aussi de réduire les
embauches.
15. Identifiez les difficultés et les risques que pose la décision des constructeurs de
développer la sous-traitance.
Les difficultés :
– il convient de trouver les bons partenaires pour éviter les problèmes de qualité (malfaçons),
et les retards de livraison ;
– le transfert d’une part importante de la valeur ajoutée vers les équipementiers limite les
capacités de financement des investissements des constructeurs.
Les risques :
– le développement de la sous-traitance s’accompagne d’un appauvrissement du savoir-faire
des constructeurs ;
– le risque de dépendance industrielle : la possibilité́ de retards, de ruptures d’approvi-
sionnement, de malfaçons dans des contextes particuliers comme celui de la pandémie liée au
Covid-19 ;
– le rapport de force entre constructeurs et équipementiers en faveur des sous-traitants peut
conduire à des conflits en vue de récupérer une part plus importante de la valeur.

APPLICATION AU CAS, p. 149


1. En vous référant à la chaîne de valeur de Porter, quelles seraient les actions à
mettre en place ?
La chaîne de valeur de Porter permet de mettre en évidence deux types d’activité :
– les activités principales : la production des tee-shirts, la commercialisation avec les grands
distributeurs ;
– des activités de soutien : le recrutement, la logistique.
Au regard de la stratégie développée par la société et de l’avantage concurrentiel fondé sur la
qualité des produits, il faudrait renforcer la valeur du produit en accentuant la différenciation
chez les distributeurs et envisager de faire faire par d’autres entreprises certaines fonctions
comme l’approvisionnement et la livraison.
2. L’externalisation serait-elle une solution ? Pourquoi ?
L’avantage concurrentiel de l’entreprise repose sur la qualité des produits et de la fabrication.
Envisager l’externalisation de tout ou partie de la production représente un risque, notamment
pour la qualité des produits.
À l’inverse, il paraît intéressant d’externaliser la logistique : approvisionnement et livraison.

152
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
Activités

1. Les délocalisations dans l’industrie pharmaceutique, p. 150


1. Quel est le problème posé par la délocalisation de la production du paracétamol ?
Le problème est double : celui de la dépendance (en terme de prix, de délai de livraison …)
avec d’autres entreprises et le risque de rupture d’approvisionnement dans un contexte de
crise.
2. Quelles sont les raisons de la délocalisation ?
Les raisons sont de plusieurs natures :
– le coût salarial moins élevé (rémunération et charges) ;
– le coût global qui intègre le coût lié à la qualité du produit et aux contraintes
environnementales (traitement des déchets notamment).
3. Pourquoi la relocalisation paraît-elle compliquée ?
La relocalisation est compliquée car :
– les coûts salariaux sont plus élevés ;
– d’autres coûts interviennent : liés à la qualité des produits et aux coûts environnementaux.

2. Les relations ambiguës entre donneurs d’ordre et sous-traitants


dans l’automobile, p. 150
1. Expliquez en quoi la relation entre donneurs d’ordre et sous-traitants est
ambiguë ?
La relation qui lie donneur d’ordre et sous-traitant est ambiguë car :
– le donneur d’ordre est dépendant de son sous-traitant : en effet, ce dernier participe à la
production d’une partie du produit et d’innovations nécessaires à son partenaire industriel ;
– en même temps, le sous-traitant ne peut survivre économiquement sans les achats effectués
par son partenaire.
2. Quels sont les risques que cette relation génère pour ces deux types d’acteurs ?
Risque de trop grande dépendance, et donc de fragilité :
– du donneur d’ordre à l’égard de son sous-traitant si ce dernier participe à la fabrication
d’une partie importante du produit ;
– du sous-traitant lorsque son partenaire représente une partie importante de son CA.
3. Qui est, d’après vous, en position dominante ? Pourquoi ?
Au début de la relation industrielle, on pourrait penser que le donneur d’ordre est dominant :
en effet, c’est lui qui passe commande auprès d’une autre entreprise.
Néanmoins, l’évolution de cette relation peut favoriser la montée en puissance du sous-
traitant en le rendant indispensable, maîtrisant tout particulièrement les innovations. La
relation de domination peut alors s’inverser.

153
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
3. Bientôt des voitures électriques au prix d’une voiture essence ou
diesel, p. 151
1. Comment évoluent l’offre et la demande de batteries ?
Les tendances générales attendues sur la période 2018–2028 sont similaires : la demande
comme l’offre explosent sur les 3 zones commerciales :
– Europe : + 1 700 % pour la demande et 2 600 % pour l’offre ;
– Amérique du Nord : augmentation de 980 % et 700 % respectivement ;
– Chine : augmentation de1 000 % et 350 %.
En 2028, les niveaux de l’offre et de la demande en Chine sont les plus élevés par rapport aux
2 autres zones.
2. Précisez comment évolue le prix des batteries. Justifiez cette évolution.
Sur la période analysée 2010–2023, le prix du pack batterie est en forte baisse passant de
1 000 $ à 100 $, soit une baisse de 900 $ en valeur absolue et de 90 % en valeur relative.
Cette évolution très rapide et importante peut s’expliquer par 2 facteurs :
– un effet d’échelle : plus la demande augmente et plus l’offre s’accroît réduisant l’ensemble
des coûts fixes ;
– l’amélioration de la technologie : les composants utilisés sont plus performants pour un coût
identique voire moindre.
3. Indiquez comment pourrait évoluer le prix des batteries dans le cas où le prix des
matières premières et la demande seraient à leur plus haut niveau.
Le prix des batteries est fonction de plusieurs éléments dont :
– les coûts de production qui intègrent le prix des matières premières : ainsi lorsque le coût de
ces matières varie à la hausse, les fabricants de batterie vont répercuter ces augmentations sur
le prix de la batterie (en partie ou en totalité selon leur décision de maintenir ou de réduire
leur marge commerciale) ;
– l’impact de la loi de l’offre et de la demande : en effet, si la demande progresse fortement et
si l’offre se stabilise, on peut penser alors que l’équilibre se fera grâce à l’augmentation du
prix.

154
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours

Introduction
Dans un contexte de mondialisation de plus en plus poussée, les entreprises doivent réfléchir
sur leur capacité à développer et maintenir leur avantage compétitif. C’est la raison pour
laquelle elles doivent analyser leurs coûts de production puis réfléchir sur la structure
productive la plus adéquate en termes de combinaison de facteurs de production pour aborder
enfin les stratégies à développer afin d’intégrer les contraintes environnementales et réfléchir
sur le plan industriel à l’intérêt de sous-traiter une partie de leur activité.

1. Caractériser la structure de coût de l’entreprise


L’activité des entreprises nécessite l’utilisation de facteurs de production dont les rémunérations
concourent à la formation des coûts de production de l’entreprise.

A. Quels sont les facteurs de production utilisés par l’entreprise ?


Pour produire des biens ou des services, les entreprises utilisent différents éléments appelés
« facteurs de production » : du matériel, de la main-d’œuvre, de la terre…

1. Le facteur travail
Le facteur travail est fourni par les ménages qui vendent leur force de travail en échange d’un
salaire. Il se décline sous deux aspects :
– l’aspect quantitatif : la quantité de travail disponible est fonction de la population active,
c’est-à-dire de l’ensemble des individus exerçant (population active occupée) ou cherchant à
exercer (chômeurs) une activité rémunérée ;
– l’aspect qualitatif (qui sera étudié plus particulièrement en 2e année) : le travail nécessite
des qualifications particulières. Celles-ci ont évolué durant les 50 dernières années, avec
notamment une baisse de la proportion d’ouvriers en raison de l’automatisation croissante des
processus de production.
Exemple : le groupe Michelin comptait plus de 110 000 salariés en 2017 (124 00 personnes
en 2020) ; les opérateurs représentaient environ 62 % de l’effectif contre 30 % pour les
techniciens et agents de maîtrise et 8 % pour le management.

2. Le facteur capital
Le terme « capital » est ambigu car il recouvre des notions différentes, notamment :
– le capital financier : ressources qui permettent à l’entreprise de financer son activité ;
– le capital technique : ensemble des biens destinés à produire d’autres biens et services
(exemples : machines, bâtiments, véhicules). C’est ce capital qui est un facteur de production.
Exemple : le groupe Michelin compte 68 sites industriels implantés dans 17 pays qui
permettent, conjugués aux autres facteurs de production, la fabrication des pneus.

155
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
3. Le facteur naturel
Le facteur naturel regroupe l’ensemble des ressources minérales ou biologiques nécessaires à
la vie de l’homme et à ses activités économiques. On différencie les ressources non
renouvelables, constituées des matières premières minérales et les combustibles fossiles, des
ressources renouvelables, comme la terre et les forêts.
Exemple : pour la fabrication de ses pneus, Michelin utilise des ressources non renouvelables
(l’acier, la silice…) et des ressources renouvelables (le caoutchouc…).

4. Le facteur connaissances
La recherche-développement regroupe les activités qui améliorent les connaissances ainsi que
leur utilisation pour de nouvelles applications. Elle se compose de trois types d’activités :
– la recherche fondamentale, qui améliore les connaissances (découverte) ;
– la recherche appliquée, qui vise à trouver des applications à ces connaissances (invention) ;
– le développement, qui a pour objectif la mise au point d’un prototype (nouveaux biens ou
nouveaux procédés) précédant sa mise en œuvre effective.
La R&D est mesurée par les dépenses liées à ces activités (dépenses en personnel comme les
salaires des ingénieurs ou le matériel technique nécessaire).
En France, en 2019, les dépenses de R&D en pourcentage du PIB sont un peu au-dessus de la
moyenne des pays de l’Union européenne : 2,2 % du PIB contre 2,5 %. Ces dépenses sont
particulièrement fortes dans certaines branches industrielles comme l’aéronautique et
l’automobile.
Exemple : le groupe Michelin place l’innovation au cœur de sa stratégie : l’investissement
financier était de 640 millions d’euros et mobilisait 6 600 personnes en 2016 (6 000
personnes en 2020). Ces investissements font de Michelin la première force d’innovation
mondiale du secteur des pneumatiques.

B. Les coûts de production de l’entreprise


Les coûts de production regroupent l’ensemble des coûts et/ou charges qui ont permis la
réalisation d’un bien ou d’un service.
On distingue les coûts fixes et les coûts variables :
– les coûts fixes correspondent à des dépenses que l’entreprise doit engager quelles que soient
les quantités produites : bâtiments, machines, salaires… ;
– les coûts variables dépendent des quantités produites (par exemple, le coût des matières
premières ou de la consommation d’énergie augmente avec la hausse de la production).
Exemple : les compagnies aériennes comme Air France ont des coûts de production élevés,
avec notamment comme charges fixes les salaires du personnel et comme charges variables le
carburant utilisé.
Parmi ces coûts de production, le coût du travail représente un élément important. Il
comprend le salaire brut (salaire net avec les cotisations à la charge des salariés) et les
cotisations sociales patronales.
Dans un contexte de mondialisation, avec une concurrence renforcée dans l’ensemble des
secteurs économiques, la question du coût du travail apparaît essentielle pour la compétitivité
des entreprises.
Plus le coût du travail est élevé, plus les employeurs sont incités à licencier, à substituer le
capital au travail ou encore à délocaliser la production vers des pays à main-d’œuvre bon
marché.
Exemple : Air France a choisi comme stratégie de créer une filiale avec des coûts salariaux
plus faibles en vue de jouer sur la compétitivité-prix.

156
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
2. Analyser l’influence des coûts sur les décisions des entreprises

A. L’influence du coût de production sur les choix de l’entreprise


Pour obtenir un certain niveau de production, les entreprises doivent combiner leurs facteurs
de production, notamment les facteurs travail et capital.
Une entreprise peut utiliser beaucoup le facteur capital et relativement peu le facteur travail.
Dans ce cas, la combinaison productive est à forte intensité capitalistique. Inversement, elle
peut avoir davantage recours à la main-d’œuvre et utiliser relativement peu le facteur capital.
Il s’agit alors d’une combinaison à faible intensité capitalistique.
Le choix de la combinaison se fait essentiellement en fonction du coût relatif du travail, de
son efficacité ainsi que du coût du capital. Ainsi, lorsque les salaires sont relativement faibles,
l’entreprise a intérêt à mettre en place des techniques peu intensives en capital, et inversement
lorsque le coût du travail est relativement élevé.
L’efficacité productive du travail est mesurée à l’aide de la notion de productivité du travail.
Elle compare la production réalisée à la quantité de travail utilisée.
Productivité du travail = Quantité produite ou richesse créée / Quantité de travail utilisée
La productivité peut se mesurer :
– en grandeurs physiques : au numérateur, la production est évaluée par le nombre d’unités
fabriquées ; au dénominateur, le travail est évalué par le nombre d’heures travaillées ;
– en valeur : on utilise pour cela la valeur ajoutée (VA = montant des ventes – montant des
consommations intermédiaires). On compare alors la VA à la quantité de travail utilisée.
On obtient ainsi une productivité horaire du travail définie comme la quantité produite en une
heure de travail ou la productivité par tête du travail, qui est la quantité produite par
travailleur.
La productivité est au cœur des mécanismes économiques. Non seulement les entreprises
cherchent à avoir une productivité élevée, mais elles visent à l’augmenter continuellement :
c’est la recherche des gains de productivité.
Exemple : en réduisant son effectif et en poursuivant son automatisation, le groupe Michelin
a réussi à faire progresser la productivité des salariés, son objectif étant de produire en
restant compétitif face à ses concurrents.

B. Quelle est l’influence du taux d’intérêt sur les décisions des entreprises ?
L’intérêt est la somme qu’un agent économique paie à son créancier pour lui emprunter de
l’argent. Il est exprimé en proportion du montant prêté : c’est ce pourcentage que l’on appelle
« taux d’intérêt » ou « loyer de l’argent ». C’est donc à la fois le coût du crédit pour
l’emprunteur et la rémunération de l’argent pour le prêteur.
Le taux d’intérêt dépend des Banques centrales qui exercent une influence décisive car ce sont
elles qui fixent le taux directeur dans le cadre de leur politique monétaire. C’est le taux auquel
elles prêtent elles-mêmes de l’argent aux banques commerciales, et qui sert de référence aux
taux des crédits que ces dernières accordent à leurs clients.
Pour les entreprises, le taux d’intérêt représente le coût des emprunts destinés à financer
l’investissement. C’est donc un élément des coûts de l’entreprise.

157
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
3. Argumenter le choix de l’entreprise entre « faire »
ou « faire faire »

A. En quoi la chaîne de valeur est-elle un outil d’aide à la décision ?


Élaborée par Michael Porter, la chaîne de valeur est un outil d’analyse des activités clés de
l’entreprise qui ont un impact en termes de coûts ou de qualité et qui peuvent procurer un
avantage concurrentiel. Elle met en évidence les différentes activités (principales et de
soutien) qui sont à l’origine de la création de valeur pour le client :
– les activités principales impliquent la création matérielle et la vente du produit, son
transport jusqu’au client et le service après-vente : la logistique interne, la production, la
logistique externe, la commercialisation et la vente, le service après-vente (SAV) ;
– les activités de soutien viennent à l’appui des activités principales : les approvisionnements,
le développement technologique, la gestion des ressources humaines (GRH) et l’infrastructure
de la firme.
Cartographier l’ensemble des activités de l’entreprise sous forme de chaîne de valeur permet
d’affecter à chaque activité un ensemble de coûts spécifiques, de déterminer les activités qui
contribuent le plus à la création de valeur pour le client.
Les activités principales sont traditionnellement considérées comme des activités stratégiques
importantes que l’entreprise exerce mieux que ses concurrents. Celle-ci a donc intérêt à les
exercer elle-même pour conserver son avantage concurrentiel, alors qu’il est préférable
d’externaliser celles qui ne créent que peu de valeur.
Exemple : dans le secteur de la mode vestimentaire, l’entreprise Zara garde le contrôle de
l’activité liée à la conception des produits et externalise la production des vêtements
basiques.

B. L’intégration du développement durable est-il une source de valeur ?


Le développement durable est « un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs » (citation de
Mme Brundtland, Premier ministre norvégien, 1987).
En 1992, le Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio, sous l’égide des Nations unies,
officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie, écologie,
social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement
soutenable.
L’épuisement des ressources naturelles, l’augmentation de la pollution et les conséquences
sociales liées à l’exploitation des matières utilisées dans la production de biens, en particulier
dans le domaine du luxe, représentent des contraintes auxquelles les entreprises apportent des
éléments de réponse.
C’est pourquoi de nombreuses entreprises réfléchissent au remplacement des matières
naturelles par des matières synthétiques (la fourrure, par exemple), ainsi qu’à un
approvisionnement local limitant alors les transports et la pollution par les rejets de gaz
d’échappement. Ces démarches, qui se veulent respectueuses de l’environnement et de l’être
humain en général, représentent de plus en plus un avantage concurrentiel que les entreprises
mettent en avant par rapport à leurs concurrents.

158
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
C. Pourquoi les entreprises sous-traitent-elles une partie de leur activité ?
L’impartition est une stratégie économique d’entreprise qui consiste à faire réaliser par des
entités externes des biens et des services au lieu de les produire en interne. La logique n’est
plus celle de faire soi-même mais de faire faire. Elle peut prendre plusieurs formes : la
concession, la franchise ou l’externalisation.
L’externalisation peut prendre la forme de la sous-traitance, qui consiste à confier à une autre
entreprise la réalisation de tout ou partie de sa production (ex. : Renault confie une très grande
part des équipements composant une voiture à des sous-traitants, comme Valeo, aussi appelés
« équipementiers »). Elle peut également porter sur les activités de soutien (en référence à la
chaîne de valeur définie par M. Porter) ; il s’agit alors de confier à d’autres firmes des
activités qui ne sont pas créatrices de valeur pour l’entreprise (ex. : Zara fait appel à un
transporteur pour livrer ses magasins situés en Europe par camions).
L’externalisation permet à l’entreprise :
– de réduire ses coûts et d’améliorer la qualité de ses produits puisqu’elle a recours à des
entreprises spécialisées dans l’activité qu’elle leur confie. Elle peut ainsi se concentrer sur son
cœur de métier (là où elle est compétente) et sur les activités créatrices de valeur pour elle, de
façon à renforcer ses compétences et à maintenir son avantage concurrentiel ;
– d’être plus flexible face aux évolutions de l’environnement. Par exemple, une baisse de la
demande sera d’abord supportée par les sous-traitants et ensuite par l’entreprise.
Même si l’externalisation présente des avantages, certains risques existent, notamment celui
de dépendance vis-à-vis des prestataires (par exemple, Boeing a dû retarder la livraison de ses
787 car ses sous-traitants n’ont pas respecté les délais impartis au départ).
Par ailleurs, l’entreprise risque de perdre des ressources et des compétences qui s’avèrent être
stratégiques et distinctives pour le maintien d’un avantage sur ses concurrents.
Enfin, l’externalisation peut avoir un coût social du fait des conflits sociaux (liés aux
suppressions d’emplois et/ou au transfert des contrats de travail au prestataire) et des
problèmes de cohésion des salariés qui peuvent naître à cette occasion.

159
© Nathan Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise
160
Thème 3 – Chapitre 10 – Les choix de production de l’entreprise © Nathan
Chapitre 11

Le choix de la structure juridique


de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. La SARL Pausader, p. 153
1. Quelle a été la forme juridique initiale de l’entreprise d’Éric Pausader ? Qu’est-
ce qui, selon vous, justifiait ce choix ?
La forme juridique retenue initialement par Éric Pausader est l’entreprise individuelle. On
peut penser que le créateur de l’entreprise souhaitait en assurer le contrôle et qu’il a choisi la
forme juridique la plus simple.
2. Pourquoi cette entreprise a-t-elle été amenée à devenir une société ?
Le dirigeant de l’entreprise a décidé de transformer l’entreprise en société essentiellement
pour permettre sa croissance. Les moyens personnels d’Éric Pausader ne suffisaient plus à
assurer les investissements nécessaires à l’acquisition de nouveaux locaux et de matériels
modernes.
3. Quels avantages ce changement de structure juridique de l’entreprise peut-il
offrir ?
Par rapport à une entreprise individuelle, la société permet de drainer des capitaux, de
partager la prise de décision et de limiter la responsabilité personnelle du dirigeant
d’entreprise. Elle offre aussi une meilleure image de sa solidité financière et permet donc
d’obtenir plus facilement des concours bancaires en cas de besoin.

1. Justifier le choix d’une structure par les considérations


patrimoniales

A. La prise en compte des risques


Document 1. Le drame de l’échec de l’entrepreneur, p. 154
Document 2. La responsabilité illimitée de l’entrepreneur individuel, p. 154
1. Analysez la notion de responsabilité illimitée de l’entrepreneur individuel.
La responsabilité illimitée de l’entrepreneur individuel signifie que les créanciers peuvent
exiger d’être payés sur la totalité des biens composant l’actif du patrimoine de leur débiteur.
L’entrepreneur ne peut pas isoler une partie de son patrimoine qu’il affecterait à son activité
professionnelle, de manière à préserver les autres biens de l’actif.
2. Quelle est la contrepartie positive de cette responsabilité en cas de succès de
l’entreprise ?
En cas de succès de l’entreprise, les profits sont pour l’entrepreneur individuel, sans partage.

161
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
Document 3. La contrepartie des risques : la simplicité de création de l’entreprise,
p. 154
3. Analysez et évaluez les avantages de la micro-entreprise.
La création de la micro-entreprise ne nécessite que très peu de formalités et n’engendre que
des coûts minimes. La micro-entreprise est un dispositif accessible aux seuls entrepreneurs
individuels, justement très sensibles à ces considérations. De plus, outre l’application d’un
dispositif d’imposition simple, elle permet d’accéder à un statut fiscal avantageux.
4. Ce statut fait-il disparaître l’inconvénient majeur de l’entreprise individuelle ?
Le créateur d’une micro-entreprise conserve le statut d’entrepreneur individuel et, à ce titre,
reste responsable sur son patrimoine en cas de difficultés dans l’exploitation.
Document 4. Les atténuations de la responsabilité de l’entrepreneur individuel, p. 154
5. Justifiez la protection du patrimoine immobilier en tant qu’incitation forte à
choisir le statut d’entrepreneur individuel.
Les biens immobiliers sont souvent ceux qui ont le plus de valeur dans le patrimoine des
personnes physiques. De plus, parmi eux, celui qui abrite l’habitation de la famille a une
valeur considérable liée à sa fonction. En permettant de faire échapper ces biens aux
poursuites des créanciers professionnels, l’objectif de la loi est de faire disparaître une des
craintes majeures des entrepreneurs individuels, à savoir la saisie de leurs immeubles en cas
de défaillance et de libérer l’énergie créatrice de potentiels créateurs d’entreprise.
6. Qu’apporte la loi du 6 août 2015 aux mesures prévues par la loi du 4 août 2008 ?
Pour tout entrepreneur individuel, la loi du 4 août 2008 permet une déclaration
d’insaisissabilité de l’ensemble de ses immeubles : celui de son domicile, mais aussi sa
résidence secondaire. Par exception à la règle du Code civil selon laquelle le patrimoine tout
entier est le gage des créanciers, elle permet donc de mettre ces biens à l’abri des poursuites
des créanciers professionnels, sous réserve de respecter quelques formalités de déclaration et
de publicité. La loi du 6 août 2015 ne concerne qu’un immeuble, celui du domicile, mais c’est
le plus important en général. Cette loi prévoit qu’il échappe automatiquement aux poursuites
des créanciers professionnels. Elle n’impose donc plus la moindre formalité à l’entrepreneur
pour protéger ce bien.
Document 5. L’EIRL : une expérience vécue, p. 155
Document 6. L’EIRL : les règles légales, p. 155
7. Dans quelle mesure peut-on dire qu’en EIRL l’entrepreneur a deux patrimoines ?
La constitution d’une EIRL permet de différencier le patrimoine professionnel de l’entrepreneur
individuel de son patrimoine non affecté à l’exploitation. Concrètement, cela autorise la
scission du patrimoine en deux éléments, ce qui revient à considérer que l’entrepreneur
dispose d’un patrimoine professionnel et d’un patrimoine non professionnel.
8. Quel avantage tire-t-il de cette situation ?
La séparation du patrimoine de l’entrepreneur en deux éléments distincts permet d’écarter de
la poursuite des créanciers professionnels (liés à l’exploitation) les biens que l’entrepreneur ne
veut pas perdre, même en cas de cessation des paiements.

162
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
Document 7. Les limites de l’EIRL, p. 155
9. Quels créanciers ne peuvent pas prétendre saisir d’autres biens que ceux du
patrimoine d’affectation de l’EIRL ?
Parmi les créanciers de l’entrepreneur individuel, certains n’ont pas l’habitude de demander
des garanties particulières. C’est le cas du fisc, des organismes sociaux, des fournisseurs…
Pour eux, le seul patrimoine saisissable en cas de non-paiement par l’entrepreneur est le
patrimoine affecté à l’exploitation.
10. Caractérisez les risques qui demeurent pour l’entrepreneur l’EIRL.
Le risque d’engagement personnel de l’entrepreneur ne disparaît pas complètement : on peut
toujours imaginer qu’un banquier demande des garanties à cet entrepreneur en EIRL, en
particulier lorsqu’une demande de prêt apparaît risquée pour l’établissement financier. Les
garanties peuvent être constituées par des sûretés réelles portant sur les biens personnels du
dirigeant qui ne sont pas dans le patrimoine d’affectation.
Le risque symétrique est qu’un refus de garantir un emprunt sur ses biens propres ne fassent
perdre tout crédit de l’entrepreneur auprès des banques.
11. En quoi cela marque-t-il les limites de l’intérêt de l’EIRL ?
Dans l’hypothèse citée précédemment, la responsabilité de l’entrepreneur peut mettre en péril
des biens qui paraissaient à l’abri des poursuites des créanciers professionnels. La constitution
du patrimoine d’affectation n’est donc pas l’assurance absolue de la préservation du
patrimoine non professionnel.
Document 8. Le passage de l’entreprise individuelle à la société, p. 155
12. Analysez les considérations patrimoniales qui ont poussé Germain Laporte à
passer de l’entreprise individuelle à la société.
Germain Laporte ne voulait pas continuer à assumer seul la responsabilité patrimoniale liée à
l’activité de son entreprise.
Remarque : par ailleurs, il ne voulait pas non plus continuer à prendre seul toutes les
décisions, mais il ne s’agit pas là directement d’une considération patrimoniale.
Document 9. La définition de la société, p. 156
13. Identifiez les éléments constitutifs d’une société dans la SA Piton Conseil.
Selon l’article 1832 du Code civil, la société est constituée par des apports émanant en
principe de plusieurs associés (sauf dans le cas de la société unipersonnelle) : il peut s’agir
d’apports en numéraire et, dans le cas de la société Piton Conseil, Germain Laporte a attiré
trois associés qui ont fourni des liquidités. La société est formée dans l’intention de partager
un bénéfice, les associés acceptant le principe du partage des pertes éventuelles. C’est bien ce
que Germain Laporte accepte pour les profits et attend de ses associés en cas de pertes « si les
choses tournent mal ». Si on se reporte à l’élément psychologique de la société, l’affectio
societatis, il est sûr que les trois associés de Germain Laporte ne se confondent pas avec des
salariés : ils ne sont pas subordonnés et ont vocation à participer aux décisions intéressant
l’avenir de l’entreprise.
14. En quoi la société répond-elle habituellement à une volonté d’entreprendre
à plusieurs ?
Dans de nombreux cas, la société est constituée par plusieurs personnes qui réunissent leurs
talents et leurs moyens pour entreprendre. Le choix d’une société à associé unique plutôt
qu’une entreprise individuelle n’a qu’une finalité patrimoniale, ce qui n’est qu’une motivation
parmi d’autres.

163
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
Document 10. La dissociation des patrimoines par la création d’une société, p. 156
15. Pourquoi les sociétés commerciales apparaissent-elles a priori comme des structures
permettant une protection efficace du patrimoine du dirigeant ?
Les sociétés offrent un large choix de structures juridiques d’entreprises. Si elles permettent
de préserver le patrimoine du dirigeant, c’est que certaines d’entre elles – en particulier la
plupart des sociétés commerciales – permettent aux associés de limiter leur responsabilité
personnelle au montant de leur apport.
16. Quel est l’intérêt de créer une EURL ou une SASU plutôt qu’une SARL ou une SAS ?
L’EURL et la SASU sont des sociétés à associé unique, dont les principales règles de
fonctionnement empruntent respectivement à celles de la SARL et de la SAS. L’intérêt du
choix de l’EURL ou de la SASU est donc de concentrer tous les pouvoirs entre les mains
d’une seule personne. Celle-ci aura, le cas échéant, toute possibilité de faire évoluer sa société
vers la SARL ou la SAS en s’associant à d’autres personnes.
Document 11. Les garanties exigées du dirigeant-associé, p. 156
17. Dans quelle mesure la protection du patrimoine de l’entrepreneur ayant opté pour
l’entreprise sociétaire n’est-elle que relative ?
Dans les petites sociétés, les dirigeants associés sont souvent amenés à offrir des garanties, en
particulier aux banques. Ces garanties sont parfois constituées par des sûretés réelles portant
sur les biens personnels du dirigeant ; il peut s’agir aussi d’un cautionnement, par lequel le
dirigeant s’engage à payer lui-même en cas de défaillance de la personne morale. Dans ces
conditions, la responsabilité du dirigeant peut largement dépasser le montant des apports.

B. La prise en compte du régime matrimonial


Document 12. Les incidences du régime matrimonial, p. 157
18. Quel est le régime matrimonial à privilégier absolument pour l’entrepreneur
individuel ?
La séparation de biens est le régime le mieux adapté à la vie des affaires. D’une part, en cas
de difficultés de l’entreprise, l’exploitant et son conjoint ne risquent pas de voir disparaître
une partie importante de leurs biens, constituée par les acquêts. D’autre part, en cas
d’enrichissement de l’exploitant, ses biens propres se valorisent ; en cas de divorce, il n’a pas à
partager avec son conjoint le fruit de son activité personnelle.
19. Dans quelle mesure la question du choix du régime matrimonial opportun
intéresse-t-elle aussi le dirigeant d’une société ?
On sait que le dirigeant d’une société peut être amené à fournir des garanties, parfois en se
portant caution des dettes impayées par la société. Dans ce cas, le choix du régime
matrimonial de la séparation de biens présente les mêmes avantages que pour l’entrepreneur
individuel.

APPLICATION AU CAS
Document. État descriptif du patrimoine d’affectation de l’EIRL, p. 157
1. Déterminez la valeur du patrimoine affecté par Thibault Guillot à son EIRL.
Il suffit de faire l’opération suivante : addition des éléments de l’actif du patrimoine affecté et
soustraction des éléments du passif. On obtient alors : 362 000 – 53 000 = 309 000 €.

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
2. Cette affectation de biens empêche-t-elle toute saisie portant sur un bien personnel
de Thibault Guillot non compris dans le patrimoine d’affectation ?
Dès lors que le détenteur d’une créance sur Thibault Guillot n’a pas de garantie particulière, il
ne peut faire saisir, en cas d’impayé, que les éléments du patrimoine d’affectation. Toutefois,
un créancier qui aurait demandé et obtenu une garantie sur un bien personnel de
l’entrepreneur, non compris dans le patrimoine d’affectation, peut obtenir que ce bien soit
vendu pour être remboursé d’une créance impayée.
3. Quelle conclusion en tirez-vous quant à la pertinence de la création d’une EIRL ?
Créer une EIRL permet certes à l’entrepreneur individuel d’éviter de supporter une
responsabilité personnelle trop lourde, mais cette forme juridique est surtout pertinente à
l’égard des créanciers professionnels qui ne sont pas en situation de demander des garanties
sur des biens hors du patrimoine d’affectation.
Remarque : on peut cependant relever que si le patrimoine affecté a une grande valeur, même
les banquiers peuvent être rassurés et se contenter des biens le composant comme garantie de
paiement par l’entrepreneur.

2. Justifier le choix d’une structure par les statuts social et fiscal


de l’entrepreneur
Document 13. Le choix du statut social, un critère moins essentiel aujourd’hui, p. 158
1. Comment les régimes de protection sociale des dirigeants se rapprochent-ils ?
Engagé en janvier 2018, le rapprochement des régimes de protection de tous les travailleurs et
des dirigeants d’entreprise, y compris les indépendants, a été mis en œuvre par la prise en
charge par la Sécurité sociale de l’ensemble des cotisants : même s’il demeure quelques
spécificités différenciant le régime des salariés et celui des travailleurs non salariés (TNS),
un vrai rapprochement des dispositifs de la protection sociale de tous est effectif aujourd’hui.
Document 14. Le statut fiscal, premier critère de choix de la structure juridique
de l’entreprise pour certains, p. 158
Document 15. L’imposition des bénéfices des entrepreneurs individuels, p. 158
2. Justifiez le choix du statut d’entreprise individuelle (micro-entreprise) fait par
Audrey.
Après avoir été salariée, Audrey a décidé de créer sa propre entreprise. Si elle a choisi le statut
de l’entreprise individuelle, c’est sûrement parce qu’elle souhaitait être libre dans l’organisation
de son travail et qu’elle espérait améliorer ses revenus. D’ailleurs, elle reconnaît avoir choisi
le statut de la micro-entreprise pour ses avantages en termes d’imposition.
Document 16. L’imposition des bénéfices des sociétés, p. 158
3. Relevez les cas où l’entreprise sociétaire soumet son dirigeant à l’impôt sur les
revenus.
L’associé unique d’EURL est automatiquement soumis à l’impôt sur le revenu pour les
bénéfices de la société.
Remarque : les dirigeants des sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés sont également
soumis à l’impôt sur le revenu, mais cela en fonction de leurs émoluments et des dividendes
perçus, non pas directement au regard des résultats de la société.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
4. Dans quels cas peut-on « choisir » son mode d’imposition ? Dans quel sens ?
L’associé d’EURL peut décider que les bénéfices de la société seront imposés à l’impôt sur
les sociétés. Le dirigeant d’une SARL « de famille » peut écarter la règle de l’imposition à
l’impôt sur les sociétés et choisir de se faire appliquer l’impôt sur les revenus pour les
bénéfices réalisés par la société.
Document 17. Les taux de l’impôt, p. 159
5. Calculez les impôts dus dans les deux exemples ci-dessus.
1 exemple : pour un bénéfice de 12 500 € :
er

– le montant de l’impôt dû par l’entrepreneur individuel est de 265 € (0 sur la 1re tranche +
(12 500 – 10 085) x 11/100) ;
– le montant de l’impôt dû par la société est de 1 875 € (12 500 x 15/100).
Remarque : la modicité du bénéfice et la tranche de revenu non imposé explique que
l’entrepreneur individuel n’ait à acquitter qu’un impôt réduit, car même si la société
bénéficie d’une imposition à taux réduit, celui-ci s’applique à l’ensemble de ses profits.
2e exemple : pour un bénéfice de 63 000 € :
– le montant de l’impôt dû par l’entrepreneur individuel est de 12 905 € ((25 710 – 10 085)
x 11/100 + (63 000 – 25 710) x 30/100) ;
– le montant de l’impôt dû par la société est de 12 311 € (38 120 x 15/100 + (63 000 –
38 120) x 26,5/100).
Remarque : le 2e exemple montre que l’impôt sur le revenu pénalise très tôt un entrepreneur
individuel (avec une seule part fiscale, tout du moins), car le taux marginal passe à 30 % dès
25 711 euros et à 41 puis 45 % alors qu’il ne passe qu’à 26,5 % pour l’IS à partir de
38 120 euros et n’augmente plus jamais.
6. Les revenus faibles sont-ils plus imposés lorsque l’impôt est proportionnel ou
progressif ?
La progressivité de l’impôt permet d’alourdir relativement la charge fiscale avec l’augmentation
des revenus, tandis que la proportionnalité se traduit par des prélèvements qui ne pénalisent
pas l’augmentation des revenus. Donc, en considérant le taux de l’IS et celui des premières
tranches de l’IR, si les revenus sont faibles, ils sont moins imposés à l’IR.
7. Les revenus élevés sont-ils plus imposés lorsque l’impôt est proportionnel ou
progressif ?
La progressivité de l’impôt pénalise les revenus élevés dès lors que les tranches supérieures
de revenus sont soumises à des prélèvements dont le taux dépasse celui de l’impôt
proportionnel. C’est bien le cas de la fiscalité directe française. Les revenus élevés sont donc
plus imposés avec l’impôt progressif.
8. Pourquoi peut-on dire qu’il n’y a pas de régime fiscal toujours plus avantageux
que l’autre ?
L’IS apparaît plus avantageux en cas de bénéfices très importants ou assez faibles. L’IR est
certainement plus avantageux lorsque l’entrepreneur est marié, éventuellement s’il a des
enfants à charge, et plus encore si son conjoint n’a aucun revenu personnel.
Déterminer le régime fiscal le plus avantageux nécessite de prendre en considération, outre le
montant des bénéfices, la composition de la famille et les autres revenus imposés du foyer
fiscal.

166
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
9. Quelle conclusion peut-on en tirer pour ce qui concerne le choix de la structure
juridique de l’entreprise au regard de l’impôt ?
Il ne faut pas avoir d’a priori en ce qui concerne la relation entre la structure juridique et
l’impôt concernant l’entreprise. C’est en fonction des revenus ou bénéfices escomptés que le
choix du type d’impôt doit se faire, et à partir de là le choix de la structure juridique
permettant d’être assujetti à l’impôt retenu.

APPLICATION AU CAS, p. 159


1. Quels paramètres Thibault Guillot a-t-il considérés en 2018 dans son choix de la
forme juridique la plus adéquate au regard de la fiscalité ?
En 2018, lors de la création de son entreprise, Thibault Guillot a envisagé des bénéfices assez
réduits lors des premiers temps de son exploitation. C’est un des facteurs qui l’a amené à
choisir de créer une entreprise individuelle, dont les profits sont directement imposés à
l’impôt sur le revenu entre les mains de l’entrepreneur : le taux d’impôt, progressif, est
modeste pour les premières tranches de revenus.
Remarque : on peut attirer l’attention des étudiants sur le fait que Thibault Guillot étant
célibataire sans enfant, la progressivité de l’impôt sur le revenu joue à plein puisqu’il n’a
qu’une part. Cela conforte le fait que c’est la modestie des profits attendus qui l’a amené, sur
le plan fiscal, à privilégier le choix de l’entreprise individuelle.
2. Analysez la situation juridique de l’entreprise de Thibault Guillot qui peut le
pousser aujourd’hui à modifier le statut de son entreprise pour des raisons
fiscales.
La progressivité de l’IR pénalisant l’entrepreneur individuel qui réalise des bénéfices
importants, c’est le succès de Tee-shirt de France qui, sur le plan de la fiscalité, doit pousser
Thibault Guillot à adopter une structure juridique soumise à l’IS, comme une SARL, une SA
ou une SAS.

3. Justifier le choix d’une structure au regard du fonctionnement


et de l’évolution de l’entreprise

A. Le fonctionnement de l’entreprise
Document 18. L’indépendance de l’entrepreneur individuel, p. 160
1. En quoi Internet a-t-il favorisé la création de l’entreprise de Muriel Aublet-
Cuvelier ?
Muriel Aublet-Cuvelier utilise Internet comme une alternative à l’ouverture d’un commerce
« physique ». L’aventure de la création d’entreprise apparaît ainsi moins onéreuse et permet
de cibler un créneau spécifique et appelé à se développer.
2. En quoi le fonctionnement de l’entreprise individuelle est-il naturellement
simple ?
L’entreprise individuelle se confond totalement avec l’entrepreneur. Son fonctionnement ne
nécessite aucune réunion, aucune assemblée générale, aucune obligation d’information ou de
consultation. C’est ce qui fait la simplicité de son fonctionnement.

167
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
3. Quels sont les risques liés à l’exercice du pouvoir sans partage dans l’entreprise ?
Muriel n’a de compte à rendre à personne en ce qui concerne les décisions de gestion qu’elle
prend et les choix stratégiques qu’elle fait. Mais la contrepartie de l’indépendance dans la
prise de décision est le risque d’erreur inhérent au fait que Muriel ne reçoit jamais d’avis ou
de contradiction qui pourraient éclairer ses choix.
Document 19. L’exercice du pouvoir au sein de l’entreprise, p. 160
4. Quels sont les avantages de ne pas partager le pouvoir ?
Être seul à décider, c’est éviter les pertes de temps liés à la consultation d’autres personnes
associées à la décision, c’est aussi peser les avantages et les risques des choix pouvant être
capitaux pour le devenir de l’entreprise, d’autant plus qu’on peut apprécier les suites
personnelles des mauvaises options.
5. La solitude n’est-elle pas difficile face à certaines décisions ? Justifiez.
L’entrepreneur individuel ou l’associé unique (en EURL ou en SASU) est seul face à la
décision. Or certains choix stratégiques sont difficiles, car le décideur ne peut ni s’appuyer sur
d’autres avis ni être critiqué dans ses décisions.
6. Dans quelle mesure le choix d’une structure sociétaire impose-t-il au dirigeant de
se soumettre aux représentants de la majorité du capital ?
Dans les sociétés, les assemblées générales permettent aux associés d’exprimer leurs attentes
et de sanctionner éventuellement le dirigeant dont ils seraient mécontents, les parts détenues
par chaque associé donnant droit à un nombre proportionnel de voix en assemblée générale.
Comme les décisions sont prises au sein de ces assemblées à la majorité des voix (en général,
soit majorité simple en AGO, soit majorité renforcée en AGE), le dirigeant est tenu d’obtenir
l’approbation de ses associés majoritaires.
Document 20. Le pouvoir du dirigeant de la société à l’égard des tiers, p. 161
7. Pourquoi les règles du partage du pouvoir dans la société s’effacent-elles lorsqu’il
s’agit de prendre des décisions intéressant les rapports de la société avec des tiers ?
Pour les tiers (clients, fournisseurs, banquiers…), le dirigeant de la société commerciale est le
représentant de la personne morale et leur seul interlocuteur lors de la conclusion des
contrats). Rien ne leur permet de savoir si le dirigeant agit bien dans le cadre des pouvoirs qui
lui sont accordés par les statuts ou par les assemblées générales. Il est donc normal qu’à leur
égard, la loi précise que le dirigeant est censé disposer de tous les pouvoirs pour engager la
société.
Document 21. Pourquoi s’associer pour décider ?, p. 161
8. Justifiez l’adoption d’une structure sociétaire par Frédéric Mugnier et Nicolas
Rohr.
Les deux associés ont souhaité une structure d’entreprise dans laquelle chaque dirigeant peut
compter sur l’autre pour l’aider à prendre la bonne décision, pour le stimuler par ses bons
résultats, mais aussi pour le mettre en garde, voire le critiquer. Tous ces avantages de la
société sont d’autant plus indispensables ici que les créateurs de l’entreprise sont jeunes et
inexpérimentés.
9. À quelle condition le pouvoir au sein de la société est-il réparti également entre eux ?
Pour bénéficier d’un partage équilibré des pouvoirs, deux associés doivent réaliser des apports
au capital d’égale importance.

168
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
Document 22. Comparaison des principales sociétés commerciales, p. 161
10. Quelles sont les sociétés dont l’adoption est facilitée par les règles concernant le
capital social et les apports possibles ?
Dans certains cas, la loi n’impose pas de capital minimum, facilitant ainsi le choix de
certaines structures sociétaires, en particulier pour les jeunes créateurs d’entreprise. Il s’agit
de la SARL ou de l’EURL, de la SA ou de la SASU.
11. Quels sont les principaux points rapprochant la SARL et la SAS en termes
d’exercice du pouvoir et de contrôle de la société ?
En SARL comme en SAS, le gérant ou le président peut être associé ou non.
Dans le premier cas, sa stabilité à la tête de la société dépend de l’importance de ses apports.
S’il est majoritaire, il peut compter sur une réelle pérennité de ses pouvoirs et sur un contrôle
efficace de l’entreprise. S’il est minoritaire, son sort dépend de son aptitude à obtenir le
soutien de la majorité des associés.
Si le dirigeant n’est pas associé, alors son sort est lié à l’approbation de son action à la tête de
la société par la majorité des associés. Si ces derniers ne sont pas satisfaits de ses choix et des
résultats, il peut être révoqué.
Document 23. SAS – SASU : les raisons du succès, p. 162
12. Pourquoi peut-on dire que les règles de fonctionnement de la SAS sont consensuelles ?
Dans la SAS, ce n’est pas la loi qui fixe l’essentiel des règles de fonctionnement de la société,
comme dans les autres sociétés commerciales, mais les statuts, c’est-à-dire le contrat rédigé
par les associés. Puisque celui-ci détermine les pouvoirs des différents organes de la société,
les modalités de consultation et de vote des associés…, on peut dire que les règles de
fonctionnement de la société sont consensuelles puisqu’elles émanent de la volonté des associés.
13. En quoi la souplesse d’organisation de la SAS liée au rôle de ses statuts est-elle la
première cause du succès de cette forme de société ?
Les sociétés commerciales sont gouvernées par des règles légales assez rigides, qu’il s’agisse
de celles qui fixent l’organisation de l’entreprise ou de celles qui précisent ses modalités de
fonctionnement. Dans le cas de la SAS, la particularité de cette structure est la grande liberté
qui existe concernant ces deux points. Par ailleurs, comme elle ne présente pas d’inconvénients
spécifiques par rapport à la SARL ou la SA, son succès est donc certainement lié à la
possibilité de privilégier le rôle des associés au travers des statuts.
Document 24. La diversité des sociétés commerciales, p. 162
14. Analysez l’évolution des parts de chaque type de sociétés commerciales.
De 2014 à 2019, la SARL et l’EURL (SARL unipersonnelle) sont passées de 57 % des
sociétés commerciales à 34 %, alors que la SAS et la SASU (SAS unipersonnelle) sont
passées de 39 % à 63 %.
La proportion des autres sociétés (dont la SA) demeure faible dans le temps, passant de 4 % à
3 % des sociétés commerciales.
15. Précisez le pourcentage des sociétés unipersonnelles aux différentes périodes étudiées.
Les sociétés unipersonnelles (EURL et SASU) sont passées de 44 % à 53 % de 2014 à 2019.
En détaillant, on observe pour les EURL un recul de 22 % à 14 %, et pour les SASU une
progression de 20 % à 37 %.

169
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
16. Au regard de la proportion des sociétés unipersonnelles, dites quels sont les
objectifs prioritaires des créateurs de sociétés parmi les suivants : collaborer avec
d’autres personnes, opérer une dissociation des patrimoines, garder le contrôle
de son entreprise, partager les responsabilités avec d’autres associés, collecter des
fonds par des apports.
Les sociétés à associé unique sont relativement plus nombreuses que les autres sociétés
commerciales. Les objectifs des créateurs de sociétés ainsi révélés sont prioritairement :
opérer une dissociation des patrimoines (le choix se porte davantage sur la société que sur
l’entreprise individuelle) et garder le contrôle de son entreprise.

B. L’évolution de l’entreprise
Document 25. Les limites de l’entreprise individuelle, p. 163
17. Dans quelle mesure l’expérience de Jérôme Mauduit montre-t-elle que l’entrepreneur
individuel a du mal à accompagner une importante croissance de son affaire ?
Jérôme Mauduit a connu le succès en dirigeant seul son entreprise individuelle. Pourtant, il
avoue que la croissance de son affaire l’amène à envisager de changer de statut et à s’associer.
Les raisons qui poussent un entrepreneur à adopter le statut de société lors de la croissance de
l’entreprise sont la volonté de partager les responsabilités et de bénéficier d’apports au capital
pour accroître sa surface financière.
Document 26. Le financement de l’expansion de l’entreprise, p. 163
18. Pourquoi une entreprise constituée en forme de société pouvant accueillir de
nouveaux actionnaires est-elle une forme juridique favorisant le financement de
son expansion ?
Le statut de société ouverte à de nouveaux actionnaires permet d’attirer des financiers qui ne
sont pas intéressés par la participation à la gestion mais par la rentabilité de leur
investissement. En même temps, pour le dirigeant de l’entreprise, c’est un moyen d’obtenir
des fonds externes autres que bancaires.

APPLICATION AU CAS
Document. Les difficultés de financement des PME, p. 163
1. En quoi la situation personnelle du dirigeant de PME est-elle essentielle pour
financer l’entreprise individuelle ?
L’entrepreneur individuel doit soit financer lui-même son activité, soit obtenir des concours
bancaires. Dans les deux cas, sa situation de fortune est donc essentielle car les banques
n’accordent des prêts qu’avec des garanties, le plus souvent l’engagement de l’entrepreneur à
titre de caution.
2. Justifiez le choix d’une nouvelle structure d’entreprise par Thibault Guillot,
désireux d’améliorer ses capacités de financement.
C’est pour faciliter ses investissements que Thibault Guillot a dû abandonner le statut
d’entrepreneur individuel pour créer une société commerciale de type SAS, susceptible de
drainer des capitaux en s’ouvrant à des associés.

170
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
3. À quelle condition Thibault Guillot gardera-t-il le contrôle de son entreprise dans
ce cas ?
Pour conserver le contrôle de son entreprise, Thibault Guillot a dû réaliser la majorité des
apports pour être l’associé majoritaire. Dans ces conditions, les autres associés ne peuvent ni
contester ses choix ni remettre en cause son statut personnel de dirigeant.

4. Justifier le choix d’une structure pour servir l’économie sociale


et solidaire
Document 27. Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?, p. 164
1. En quoi les sociétés constituées pour servir l’économie sociale et solidaire
fonctionnent-elles différemment des entreprises capitalistes « classiques » ?
Les sociétés au service de l’économie sociale et solidaire ne fonctionnent pas en mettant en
avant la primauté du profit à réaliser, même si, en proposant des biens ou des services vendus
sur le marché, elles visent à concurrencer les entreprises traditionnelles. Lorsque leur activité
dégage des profits, elles en font un usage spécifique.
Document 28. Les sociétés coopératives : l’exemple des SCOP, p. 164
2. Relevez les caractéristiques de la SCOP qui la rattachent aux principes de
l’économie sociale et solidaire.
À la différence d’une société de type « classique », une SCOP partage les profits réalisés
selon un processus totalement démocratique : la redistribution des bénéfices favorise largement
les salariés-associés.
Document 29. Un exemple de SCOP, p. 164
3. Lorsque la librairie Les Volcans réalise des profits, comment peut-elle les
utiliser ?
Les profits d’une SCOP doivent être affectés à plusieurs finalités qui déterminent leur
partage : une part doit être reversée aux salariés, une autre doit être mise en réserve pour les
investissements à venir, et la plus petite des parts est attribuée aux actionnaires de la société.
4. Quelle est la particularité des salariés d’une SCOP ? Quelle conséquence cela a-t-il
sur le style de management et la prise de décision dans ce type d’entreprise ?
Au sein des assemblées générales des SCOP, les salariés sont présents avec voix prépondérante.
C’est là le point qui différencie le plus la SCOP de l’entreprise sociétaire « classique » : les
salariés sont des associés majoritaires qui contrôlent donc les choix stratégiques de l’entreprise.
Document 30. Les mutuelles, p. 165
Document 31. Les mutuelles font de la complémentaire santé, p. 165
5. Quel est le rôle des mutuelles de santé ?
Les mutuelles de santé aident leurs adhérents à financer une partie des soins, des médicaments,
des actes médicaux et chirurgicaux, des prothèses… en remboursant tout ou partie des montants
que l’assurance maladie de la Sécurité sociale laisse à la charge des patients.
6. En quoi le mode d’organisation des mutuelles de santé illustre-t-il l’application
des principes de l’économie sociale et solidaire ?
Ces mutuelles n’ont pas de capital social. Elles financent leurs actions par les cotisations de
leurs membres. Leur finalité n’est pas le profit mais le service aux adhérents, en apportant une
amélioration de la couverture médicale.

171
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
APPLICATION AU CAS
Document 1. Les coopératives issues de transmission d’entreprises, p. 165
Document 2. La SCOP d’amorçage, p. 165
1. Justifiez l’adoption du statut de SCOP dans le cas d’un engagement éthique.
Dans le cadre de la SAS Tee-shirt de France, les profits sont en grande partie distribués aux
actionnaires et les décisions de gestion échappent à tout contrôle des salariés. Sur ces points,
le passage au statut de SCOP serait révélateur des changements de priorité de l’entreprise
puisque ce type de société impose d’associer les salariés au capital, donc aux décisions ainsi
qu’aux profits.
2. Relevez les informations montrant que le statut de SCOP n’est pas réservé au
seul cas de la reprise d’une entreprise en difficulté par ses salariés.
D’une part, d’après les chiffres de 2018, près de la moitié des emplois créés par les SCOP
provient de la transmission aux salariés d’une entreprise non pas en difficulté mais en bonne
santé.
D’autre part, les SCOP issues de transmissions d’entreprise apparaissent plus durables que la
moyenne des entreprises, avec un taux de pérennité à 5 ans de 75 %.
3. Si Thibault Guillot choisissait de faire évoluer sa SAS vers une SCOP, quel
intérêt – et pour qui – présenteraient les dispositions de la SCOP d’amorçage ?
L’évolution de la SAS vers une SCOP présenterait l’intérêt d’associer les salariés aussi bien
au partage des profits qu’à la prise de décision. De prime abord, ils seraient donc les
bénéficiaires de cette transformation. Mais l’évolution du management et de la perception de
ces avantages entraînerait certainement une implication plus grande encore des salariés, et
cela serait profitable à l’entreprise en général. De plus, dans le même sens, l’activité de Tee-
shirt de France pourrait bénéficier de suggestions pertinentes venant du personnel associé.

172
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
Activités
1. L’EIRL, p. 166
1. Déduisez, à partir du document, l’inconvénient le plus grave de l’EIRL pour un
entrepreneur débutant sans moyens financiers importants.
Le créateur d’une EIRL doit affecter une partie de son patrimoine à l’activité professionnelle.
Ce patrimoine affecté a pour vocation de servir de garantie aux créanciers professionnels.
Pour un entrepreneur débutant, s’il n’a pas d’importants moyens financiers, la valeur de ce
patrimoine risque d’être assez faible. Dans ces conditions, il peut avoir des difficultés à
obtenir des prêts bancaires indispensables pour financer le développement de son activité et la
croissance de son entreprise. Le seul moyen dont il dispose pour rassurer les banques est
d’affecter l’essentiel ou la quasi-totalité de son patrimoine à l’EIRL. En cas de difficultés
rencontrées dans l’exploitation de son entreprise, il risque alors la ruine.
2. La limitation de responsabilité au patrimoine affecté vous semble-t-elle suffisante
pour motiver le choix du régime de l’EIRL ? Justifiez.
L’EIRL est un type d’entreprise individuelle. Elle se confond avec la personne de l’entrepreneur.
Si cette forme d’entreprise est retenue par le créateur d’entreprise, ce n’est pas seulement en
raison de la possibilité d’un patrimoine affecté. C’est aussi que, en cas de succès de l’activité,
tous les profits reviennent à l’entrepreneur.

2. Les garanties demandées à l’entrepreneur, p. 167


1. Qu’est-ce qui justifie les demandes de garantie émanant des banques ?
Les banques sont prudentes : elles prêtent aux entrepreneurs si elles ont l’assurance d’être
remboursées. Comme de nombreuses entreprises connaissent des défaillances – et dans ce cas,
leur patrimoine propre est souvent insuffisant –, les banquiers exigent préventivement des
garanties portant soit sur des biens personnels particuliers du dirigeant de l’entreprise, soit sur
son engagement personnel de pallier l’insolvabilité de l’entreprise.
2. Dans quelle mesure les règles limitant la responsabilité personnelle de l’entrepreneur
individuel sont-elles illusoires face aux besoins de financement de l’exploitation ?
Dans une entreprise individuelle, l’immeuble abritant le domicile de l’entrepreneur n’est, en
principe, pas saisissable par les créanciers professionnels. D’autres biens immobiliers ne
servant pas à l’exploitation peuvent aussi, par une déclaration expresse, être exclus des
poursuites de ces créanciers. S’il crée une EIRL, l’entrepreneur met à l’abri ses biens qui ne
sont pas affectés à l’exploitation. Pourtant, toutes ces règles sont insuffisantes à assurer de
manière absolue la protection du patrimoine de l’entrepreneur individuel s’il a des besoins de
financement pour lesquels des concours bancaires sont nécessaires. En effet, rien n’interdit à
la banque d’exiger des garanties, y compris celles portant sur des biens normalement exclus
des poursuites des créanciers professionnels.
3. Pourquoi la responsabilité du dirigeant de société n’est-elle souvent que
théoriquement limitée ?
Le dirigeant d’une société, dès lors qu’il est associé (cas le plus fréquent), voit sa responsabilité
personnelle limitée financièrement au montant de ses apports au capital. Pourtant, lorsqu’il se
tourne vers les banques pour obtenir des fonds – hormis dans le cas où il dirige une grande

173
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
société disposant de fonds propres importants –, il est souvent obligé de fournir des garanties,
en particulier un cautionnement, comme s’il était un entrepreneur individuel. En cas de
défaillance de la personne morale qu’il dirige, son patrimoine personnel peut donc être saisi
pour rembourser les dettes de la société.

3. La transmission de l’entreprise selon sa forme juridique, p. 167


1. Quelle structure juridique facilite la transmission de l’entreprise à une ou plusieurs
personnes ?
Les structures sociétaires facilitent la transmission de l’entreprise, aussi bien dans le cadre
d’une vente que par succession. En effet, il est possible de céder les parts ou actions de la
société pour la transférer aux nouveaux propriétaires. Cela peut d’ailleurs se faire en globalité
à une seule personne (en particulier pour transmettre une EURL ou une SASU), mais aussi au
bénéfice de plusieurs personnes.
2. Opposez les SARL aux sociétés « ouvertes » (type SA ou SAS).
La transmission d’une SARL suppose l’agrément du cessionnaire par les associés représentant
la majorité du capital de la société, tandis que la transmission des actions d’une SA ou d’une
SAS est en principe libre. Il apparaît donc que ces deux types de sociétés commerciales sont
celles qui facilitent la transmission d’une entreprise, même si, par exception, il existe parfois
dans les statuts une clause qui impose l’agrément des cessionnaires par les associés.

174
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours

Introduction
Les motivations qui dictent le choix de la structure de l’entreprise sont variées. Il s’agit
souvent de la volonté d’organiser le patrimoine en prenant en compte la responsabilité de
l’entrepreneur (1), mais également de l’importance accordée aux statuts social et fiscal du
dirigeant de l’entreprise (2). Enfin, choisir une structure impose d’envisager si elle est adaptée
au fonctionnement et aux évolutions possibles de l’entreprise (3), éventuellement pour servir
l’économie sociale et solidaire (4).

1. Justifier le choix d’une structure par les considérations


patrimoniales
A. La prise en compte des risques
1. Le principe de la responsabilité illimitée en entreprise individuelle
La première motivation du créateur d’entreprise est sans aucun doute de connaître la réussite
professionnelle. Il voit dans l’entreprise le cadre d’un emploi stable et de revenus réguliers,
voire importants. Cette ambition est légitime, et l’entreprise individuelle permet certainement
d’assurer pleinement le contrôle de son avenir professionnel. Mais cette structure juridique est
aussi celle qui fait prendre à l’entrepreneur les plus grands risques patrimoniaux. En effet,
l’entreprise et l’entrepreneur se confondent, et le patrimoine du créateur est tout entier engagé
pour garantir les dettes professionnelles. L’échec éventuel de l’activité professionnelle peut se
traduire par la ruine de l’entrepreneur.
2. Les aménagements de la responsabilité en entreprise individuelle
Le législateur a pris conscience de la nécessité d’atténuer la règle de la responsabilité illimitée
de l’entrepreneur individuel. Il ne faut pas détourner de la création d’entreprise ceux qui ne
sont pas prêts à prendre des risques patrimoniaux illimités.
Avec la loi du 4 août 2008, l’entrepreneur individuel a obtenu la possibilité, au prix de
certaines démarches, de préserver ses différents biens fonciers non affectés à l’activité
professionnelle. La loi du 6 août 2015 a permis, quant à elle, d’écarter d’office des poursuites
des créanciers professionnels l’immeuble abritant la résidence principale de l’entrepreneur.
Une importante innovation juridique découle de la loi du 15 juin 2010, qui a créé le statut de
l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL), dans le cadre de laquelle
l’entrepreneur peut décider d’affecter une partie seulement de son patrimoine à son activité. Il
préserve ainsi ses autres biens des poursuites des créanciers professionnels. La seule formalité
imposée est la déclaration de la liste des biens constituant le « patrimoine affecté ».
3. La limitation de responsabilité dans les différentes sociétés commerciales
La création d’une société permet de donner naissance à une personne morale disposant de son
propre patrimoine. Il n’y a plus de confusion entre l’entreprise et l’entrepreneur, et ce dernier
peut limiter sa responsabilité à l’égard des créanciers de l’entreprise.

175
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
Les principales sociétés commerciales (la SARL, l’EURL, la SA, la SAS ou la SASU)
présentent toutes l’avantage de limiter la responsabilité du dirigeant, comme celle de tout
associé, au montant des apports qu’il a effectués pour constituer le capital de la société.
À l’égard d’un grand nombre de créanciers, les fournisseurs, le fisc, les organismes sociaux,
la limitation de responsabilité est un élément déterminant du choix de la structure sociétaire
d’entreprise.
Toutefois, la pratique de la vie des affaires atténue singulièrement cet avantage à l’égard des
professionnels du crédit : que le dirigeant de la société sollicite un prêt bancaire et, souvent, le
banquier exigera de lui une garantie pour se prémunir d’un défaut de paiement de la personne
morale. Dans ce cas, en se portant caution (il s’engage à se substituer personnellement à la
société pour payer en cas de défaillance de celle-ci) ou en donnant ses biens personnels en
garantie, le dirigeant assume personnellement le risque de défaillance de la société.

B. La prise en compte du régime matrimonial


S’il est marié, la situation personnelle et familiale du créateur d’entreprise l’oblige à envisager
les moyens juridiques pour ne pas mettre en péril l’ensemble des biens du couple. Selon le
régime matrimonial adopté, certains biens pourraient en effet être engloutis dans le passif
commercial, pénalisant ainsi le conjoint.
Le régime de la communauté légale est adopté par ceux qui se marient sans passer de contrat
devant notaire. Les biens acquis à titre onéreux après le mariage sont communs aux deux
époux. Ils répondent tous des dettes professionnelles. A contrario, seuls les biens possédés
avant le mariage ou reçus à titre gratuit (par succession, par exemple) constituent des biens
propres à chacun des époux, échappant aux poursuites des créanciers du conjoint.
Le régime contractuel de la séparation de biens permet de dissocier les biens de chacun des
époux : ce qui est acquis ou reçu en donation par chacun lui appartient exclusivement. Le
conjoint du créateur d’entreprise ne peut pas subir la saisie de ses biens en cas de difficulté
dans l’exploitation.

2. Justifier le choix d’une structure par les statuts fiscal et social


de l’entrepreneur
A. Le statut social du dirigeant d’entreprise
Le statut social et la protection contre les différents risques (maladie, accident du travail,
retraite…) varient selon les situations.
Au regard de la Sécurité sociale, le dirigeant de société est assimilé à un salarié dans certaines
situations : s’il est gérant non majoritaire d’une SARL ou s’il est à la tête d’une société de
capitaux. Dans ces cas, il bénéficie d’assurances sociales très complètes, au titre de la
maladie, de la maternité, des accidents du travail, de la vieillesse.
Les autres dirigeants, sont considérés comme des travailleurs indépendants. C’est le cas, par
exemple, de l’entrepreneur individuel, de l’associé unique d’EURL, du gérant associé
majoritaire de SARL.
Toutefois, mis en œuvre le 1er janvier 2018, le rapprochement des régimes de protection de
tous les travailleurs, y compris les indépendants, a abouti à une quasi unification généralisée
de la protection sociale, avec la prise en charge par la Sécurité sociale de l’ensemble des
cotisants.

176
Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
B. Le statut fiscal du dirigeant d’entreprise
L’entreprise a vocation à générer des profits et ceux-ci donnent lieu à des prélèvements
fiscaux. Aussi, le créateur doit-il s’interroger sur les possibilités d’optimisation fiscale.
1. Les différents modes d’imposition des bénéfices
Il existe deux régimes d’imposition des profits de l’entreprise : soit la personne physique est
imposée au titre de l’impôt sur le revenu (IR), soit la société est frappée par l’impôt sur les
sociétés (IS).
En entreprise individuelle, il n’y a pas d’imposition au niveau de l’entreprise : l’entrepreneur
est imposé directement au titre de l’IR.
En EURL, la personne morale n’est pas imposée elle-même : l’associé unique est imposé
directement au titre de l’IR. Toutefois, l’EURL peut opter pour l’IS.
En SARL, les bénéfices sont soumis à l’IS. Parfois, il y a une option possible : si la SARL est
une société « de famille », le dirigeant peut opter pour l’IR.
Si l’entreprise est une société de capitaux (SA, SAS ou SASU), ses bénéfices sont soumis à l’IS.
2. L’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS)
Le dispositif de l’IS consiste en un prélèvement proportionnel en principe à 26,5 % (avec
l’objectif d’un taux à 25 % en 2022) ou à un taux minoré à 15 % sur la fraction des bénéfices
inférieure à 38 120 € pour les petites et moyennes sociétés. La proportionnalité de l’IS,
comparée à la progressivité de l’IR, permet de penser que le poids de la fiscalité est
relativement moindre si les bénéfices sont très importants.
L’IR s’applique aux bénéfices réalisés selon un barème progressif dont la tranche supérieure
est actuellement fixée à 45 %. Il prend en compte le quotient familial qui détermine l’impôt
en fonction de la composition du foyer fiscal imposé ; cette règle peut avoir une incidence
importante sur le taux marginal de l’impôt (si le montant des autres revenus est significatif).
D’un autre côté, l’IR est sensiblement allégé par la présence d’enfants ou d’autres personnes à
charge au foyer.
Il paraît donc difficile de choisir la forme juridique d’entreprise toujours intéressante au
regard de la fiscalité. Cas par cas, il faut prendre en compte les deux types de paramètres
intéressant le créateur : sa situation familiale d’une part, les profits attendus d’autre part.

3. Justifier le choix d’une structure au regard du fonctionnement


et de l’évolution de l’entreprise
A. Le fonctionnement de l’entreprise
L’entrepreneur individuel exerce un pouvoir sans partage. C’est également le cas des
dirigeants de certaines structures sociétaires : les sociétés unipersonnelles (EURL ou SASU),
qui constituent des formes de sociétés de plus en plus souvent retenues.
En dehors de ces situations, le pouvoir est partagé car le fonctionnement des sociétés suppose
un certain consensus et l’approbation des choix du dirigeant par les autres associés au travers
des assemblées générales d’associés.
Dans les sociétés de capitaux et la SARL, le créateur d’entreprise doit savoir que son pouvoir
sera à la hauteur de son engagement financier et des risques assumés. En effet, lors des votes
en assemblée générale, tout associé détient une quantité de droits de vote proportionnelle à
ses apports.
La SAS, de son côté, est marquée par la souplesse de fonctionnement résultant du rôle
privilégié des statuts qui constituent la source première des règles qui s’appliquent à elle.

177
© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
B. L’évolution de l’entreprise
1. Le changement de structure de l’entreprise
La vie de l’entreprise et ses orientations stratégiques peuvent amener le dirigeant à changer de
structure : en particulier s’il ne veut plus assumer seul la direction ou les risques, il
transformera une entreprise individuelle en société.
2. Les besoins financiers de l’entreprise
L’entrepreneur doit prendre en compte les exigences de financement des stratégies
envisagées. La capacité à faciliter ce financement n’est pas la même pour toutes les structures.
Celles qui peuvent rassembler des capitaux importants (comme certaines SA ou SAS)
semblent mieux armées pour deux raisons : d’une part, l’importance du montant de leurs
capitaux propres rassure, d’autre part, elles obtiennent facilement des crédits bancaires, voire
un financement par l’introduction en Bourse et le placement de titres financiers auprès
du public.
En revanche, pour les petites et moyennes entreprises, et spécialement les entreprises
individuelles, l’obtention des crédits bancaires est généralement conditionnée par les
engagements personnels de l’entrepreneur ou du dirigeant. Leurs possibilités financières
limitées constituent souvent un obstacle voire un frein à la réalisation de leurs objectifs.

4. Justifier le choix d’une structure pour servir l’économie sociale


et solidaire
A. L’économie sociale et solidaire
L’économie sociale et solidaire correspond à l’activité d’entreprises qui donnent priorité aux
principes de solidarité et d’utilité sociale au détriment des objectifs classiques de l’économie
capitaliste, comme la réalisation des profits et leur redistribution aux associés.
Cette conception de l’activité de l’entreprise se traduit par un mode de gestion démocratique,
associant les salariés aux décisions, et par un effort pour une distribution des bénéfices qui se
veut équilibrée entre les salariés et les associés.

B. Les structures adaptées aux objectifs de l’économie sociale et solidaire


1. Les sociétés coopératives : l’exemple des SCOP
Les sociétés coopératives se distinguent par leur mode de fonctionnement : le personnel y est
associé tant au capital qu’à la prise de décision.
Les SCOP (sociétés coopératives et participatives) sont une forme particulière de sociétés
coopératives, marquant une volonté de se différencier des structures capitalistes et possédant
des caractéristiques propres.
Elles existent dans le monde industriel comme dans celui de la distribution. Il s’agit de SARL,
de SA ou de SAS dont les salariés sont les associés, disposant d’au moins 51 % du capital
social. Ils participent ainsi aux prises de décision en assemblée générale. Les profits réalisés
par les SCOP ont trois destinations : le financement des investissements de l’entreprise, les
salariés et les autres associés. Même si leur nombre est encore assez modeste, certaines SCOP
sont le résultat de la transformation d’une société « traditionnelle », parfois reprise par les
salariés du fait de ses difficultés ; d’autres adoptent ce statut dès la création de la société.

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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
2. Les mutuelles
L’économie sociale et solidaire se traduit aussi par la prise en compte des intérêts des clients
de l’entreprise. Pour les mutuelles, ces derniers sont en fait des membres de l’entité, qui
financent leur activité par les cotisations qu’ils versent.
L’activité des mutuelles peut être l’assurance de leurs membres face à divers risques. Il faut
relever le rôle important que ces structures jouent dans la protection de la santé puisque les
mutuelles assurent le rôle de « complémentaire santé » en complétant les remboursements des
soins et actes médicaux opérés par la Sécurité sociale.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise
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Thème 3 – Chapitre 11 – Le choix de la structure juridique de l’entreprise © Nathan
Chapitre 12

La gestion des risques liés à l’activité


de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Flammes et explosions : une menuiserie entièrement
détruite dans un incendie, p. 169
1. Dans quelle mesure cette entreprise est-elle à la fois à l’origine de risques et
victime ?
L’entreprise, par son activité, peut causer des dommages à autrui : nuisances, pollution… Elle
peut subir des accidents, inondations, incendies…, qui peuvent également engendrer des
préjudices aux voisins ou à d’autres tiers.
De façon plus fonctionnelle, l’entreprise fait courir des risques à ses salariés, du fait des
accidents du travail et des maladies professionnelles.
2. Quelles sont les autres victimes possibles de cet accident ?
La menuiserie victime de l’incendie est la première victime. Il faut toutefois penser aussi aux
salariés, qui vont sans doute connaître une période de chômage partiel, aux clients, dont les
commandes prendront du retard, aux fournisseurs de l’entreprise, qui devront peut-être
patienter pour être payés du fait des problèmes de trésorerie liés à l’accident.

1. Caractériser les risques intéressant l’entreprise


Document 1. Les risques liés à l’industrialisation de la société, p. 170
1. En quoi le progrès technique et les accidents en entreprise sont-ils indissociables
de la société industrielle ?
Dans la société industrielle, les actifs travaillent souvent en usine, avec des machines et des
outils qui permettent d’augmenter la productivité, mais qui peuvent aussi présenter des
dangers. Les risques d’accidents du travail en entreprise liés à l’industrialisation de la société
sont divers : proximité et utilisation des machines, possibilité d’explosion ou autres
dysfonctionnements, risques liés aux matières transformées et au processus de production
(métaux en fusion, produits corrosifs, pollution dangereuse pour l’homme…), risques liés à
l’apparition de nouveaux moyens de transport (véhicules automobiles en particulier avec les
accidents de trajet).
2. Quelles sont les victimes (directes et indirectes) de ces accidents ?
L’entreprise et les salariés sont les victimes directes des accidents : la première parce qu’elle
peut connaître une phase d’inactivité consécutive aux dégâts causés par l’accident, les seconds
parce qu’ils subissent un dommage physique ou de chômage partiel.

181
© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
Les victimes indirectes sont tous les partenaires de l’entreprise ou des tiers : des clients non
livrés à temps, des voisins subissant les effets de l’accident (propagation d’un incendie,
pollution dangereuse…), etc.
Document 2. Piratage informatique : le nombre de victimes françaises explose, p. 170
3. Caractérisez les risques liés au piratage informatique subi par MMA.
Comme l’assureur MMA, touché par une « cyberattaque », les victimes de ces agissements
voient leurs systèmes informatiques mis en difficulté pour un temps. On devine sans mal
l’impossibilité de fonctionner qui en découle, tant au niveau de la paralysie des tâches
administratives et de gestion qu’au niveau de l’interruption de son activité.
4. Quels coûts engendre le risque des cyberattaques pour les entreprises ?
Une cyberattaque oblige à faire intervenir un spécialiste capable de résoudre les problèmes
techniques. Elle engendre un blocage qui, selon qu’il dure plus ou moins longtemps, se traduit
par des pertes d’activité, par le recours à des procédures de substitution dont la mise en place
peut être onéreuse. Parfois elle peut obliger à céder à la demande de rançon, bien que peu
d’entrepreneurs avouent se résigner au racket.
Document 3. Les risques pour la santé des salariés, p. 170
5. Identifiez les sources des risques physiques supportés par les salariés.
Les sources principales des risques physiques en entreprise sont les opérations de manutention
manuelle, c’est-à-dire sans appareil de levage ou autres, les chutes subies par les salariés,
qu’ils soient en hauteur ou de plain-pied, et les blessures causées par l’outillage utilisé.
6. Comment les risques courus par les salariés impactent-ils la vie de l’entreprise ?
Les accidents du travail (et les maladies professionnelles) qui sont consécutifs aux risques en
entreprise se traduisent par des jours de travail perdus, des dérèglements du rythme de
l’activité, et par l’obligation pour l’employeur d’assumer le coût des assurances, en premier
lieu au travers des cotisations de Sécurité sociale.
Document 4. L’obligation de sécurité de l’employeur, p. 171
7. Recensez les contraintes imposées à l’employeur du fait de son obligation de
sécurité.
L’employeur doit veiller à la santé et à la sécurité au travail du personnel. Pour cela, il est
tenu de mettre en place des actions de prévention, en particulier des formations. Il doit évaluer
les divers risques professionnels en fonction des différents postes de travail. À partir de là, il
faut qu’il aménage les locaux de travail et qu’il respecte les règles qui lui sont imposées par
des textes spécifiques.
8. En quoi les risques pour la santé des salariés sont-ils plus faciles à prévenir que
les risques courus par l’entreprise elle-même ?
Les risques courus par l’entreprise sont moins faciles à cerner que ceux subis par les salariés.
Il peut s’agir d’actes de malveillance, d’accidents divers, d’origine climatique parfois… Il est
beaucoup plus difficile de mettre en place, comme pour les risques courus par les salariés, des
procédures d’évaluation des dangers et des mesures de prévention efficaces.
Document 5. Des risques professionnels autres que physiques, p. 171
9. Caractérisez les risques psychosociaux.
Les risques psychosociaux sont les dangers susceptibles d’affecter la psychologie et la santé
mentale des salariés. Ils sont la conséquence du stress généré par le travail et ses conditions
d’exécution.

182
Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
10. Quelles sont les manifestations des troubles psychosociaux liés au travail ?
Les troubles psychosociaux se traduisent par des affections pouvant prendre des formes
diverses : angoisse, mal-être ou, plus gravement, apparition d’un état dépressif, avec des
tendances suicidaires dans les cas extrêmes.

APPLICATION AU CAS, p. 171


1. Peut-on rattacher la dépression de la salariée à une faute particulière de
Thibault Guillot ?
Le management de l’entreprise Tee-shirt de France est peut-être exigeant à l’égard de salariés
soumis à un rythme de travail soutenu. Les exigences de qualité de la production se traduisent
sans doute par des contrôles fréquents et approfondis du travail. On ne peut pas parler de faute
caractérisée de Thibault Guillot. Pourtant, il est tenu d’une obligation de sécurité des salariés
au travail et la dépression de la salariée peut certainement être analysée comme une maladie
professionnelle.
2. En quoi Tee-shirt de France a-t-elle intérêt à prévenir les risques psychosociaux
tout autant que les risques industriels ?
Les conséquences des risques psychosociaux ne sont pas différentes de celles des risques
industriels. Le salarié affecté par le stress ou la dépression va se mettre en congé maladie, il
faudra pourvoir à son remplacement, qui n’est pas toujours aisé selon ses compétences. Dans
certains cas, les conséquences des risques psychosociaux ont un impact sur l’ambiance de
travail : développement de l’absentéisme sans cause ouvertement déclarée, rapports internes
qui se dégradent, turn-over anormal.

2. Identifier la nature juridique de la responsabilité intéressant


l’entreprise
Document 6. La distinction entre la responsabilité pénale et la responsabilité civile,
p. 172
Document 7. La conjugaison des responsabilités civile et pénale, p. 172
1. Quelle différence y a-t-il entre les finalités de la responsabilité civile et celles de la
sanction pénale ?
La responsabilité civile a pour finalité l’indemnisation de la victime du préjudice causé par la
personne responsable. Il s’agit là d’une sanction de droit privé.
La sanction pénale vise à punir celui qui a troublé l’ordre public en commettant une
infraction.
2. Distinguez les sanctions pénales et les suites de la responsabilité civile.
Les sanctions pénales sont principalement l’amende, obligation de verser une somme d’argent
au Trésor public, et l’emprisonnement. Le montant de l’amende ou la durée de l’emprisonnement
sont proportionnés à la gravité de l’infraction commise.
Les suites de la responsabilité civile sont les dommages et intérêts, somme d’argent destinée à
la victime du dommage, proportionnée à l’importance du dommage subi.
Document 8. Une entreprise de BTP condamnée pour homicide involontaire, p. 172
3. Quelle est l’infraction reprochée à cette entreprise de BTP et qui en a été
victime ?
L’entreprise de BTP a été condamnée pour une grave infraction pénale : un homicide
involontaire. La victime est le salarié décédé après avoir eu la tête broyée entre un bras
dépliant et un engin de chantier.

183
© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
4. Qui est, selon vous, à l’origine du procès pénal ? Quels objectifs cette action
poursuit-elle ?
Le procès a certainement été engagé par la famille du salarié décédé en se constituant partie
civile et par des syndicats représentant les salariés de l’entreprise de BTP. Les parties civiles
(parents de la victime) ont certainement demandé, outre la condamnation de l’employeur sur
le plan pénal, une indemnisation pour le dommage par ricochet qui engage la responsabilité
civile de l’entreprise de BTP.
Document 9. La faute involontaire et la sanction pénale, p. 173
5. Quel est l’intérêt de ce texte du Code pénal en cas d’accident du travail subi par
un salarié ?
Ce texte du Code pénal prévoit de lourdes sanctions à l’encontre de l’employeur qui se rend
coupable d’un délit involontaire (par maladresse, imprudence, inattention, négligence…)
entraînant un préjudice sérieux pour un salarié. Il ajoute donc à la responsabilité civile
évidemment encourue dans cette situation, la possibilité de punir l’employeur, y compris par
une peine d’emprisonnement.
6. Quel autre rôle la responsabilité pénale de l’employeur doit-elle jouer ?
La sanction pénale est faite d’abord pour punir. Mais il faut y voir également une incitation à
prévenir de futurs accidents et à faire disparaître les sources de danger qui ont été à l’origine
des sanctions. Elle ajoute ainsi un rôle de prévention à sa fonction première.
Document 10. Une infraction relevant du droit pénal du travail, p. 173
7. Relevez les différentes manifestations du délit de travail dissimulé.
Le travail dissimulé peut émaner du travailleur lui-même, en tant que travailleur indépendant
non déclaré : il dissimule l’exercice de son activité à but lucratif en ne demandant pas son
immatriculation au registre du commerce ou en la cachant aux organismes sociaux et/ou
fiscaux.
Le travail dissimulé peut aussi consister dans le fait de dissimuler de façon intentionnelle
l’emploi d’un salarié, en totalité ou en partie (en ne déclarant pas toutes les heures effectuées).
Document 11. Les limites à la responsabilité pénale de l’employeur, p. 173
Document 12. La preuve de la délégation de pouvoir, p. 173
8. Quel est l’intérêt pour l’employeur de déléguer ses pouvoirs ?
L’employeur peut être responsable pénalement des infractions commises par ses salariés : par
exemple, le non-respect des règles de sécurité sur un chantier, pourtant dirigé par un chef de
chantier, peut lui valoir une condamnation pénale. En déléguant ses pouvoirs, le chef
d’entreprise délègue en même temps sa responsabilité pénale et se met à l’abri des poursuites
à son encontre.
9. À quelle condition cette délégation produit-elle ses effets ?
Il ne faut pas qu’un doute existe sur la réalité de la délégation. La preuve doit donc en être
rapportée par le chef d’entreprise en cas de poursuites pénales engagées contre lui, ce qui
revient à suggérer la rédaction d’un écrit pour éviter toute difficulté quant à cette preuve.
Remarque : les étudiants ne peuvent pas apprendre du document fourni d’autres points
essentiels concernant cette délégation. On peut leur indiquer, à titre de complément
d’information, que la Cour de cassation exige que la délégation concerne des opérations
précises (assurer la sécurité des chantiers), qu’elle soit donnée à une personne compétente et
que cette personne ait l’autorité et les moyens matériels indispensables.

184
Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
APPLICATION AU CAS, p. 173
1. Quels sont les effets de la délégation de responsabilité faite à Sylvia Rousseau ?
Cette délégation de responsabilité a pour effet de transférer la responsabilité pénale pesant sur
Thibault Guillot à sa chef d’atelier, Sylvia Rousseau. S’il y a eu violation d’une règle de
sécurité dans l’atelier où a eu lieu l’accident, Sylvia Rousseau peut être poursuivie et
condamnée sur le plan pénal.
Remarque : la question de la responsabilité civile du chef d’entreprise du fait des actes de ses
salariés n’a pas encore été abordée. Si un étudiant s’interroge sur le fait que Sylvia Rousseau
puisse se voir réclamer des dommages et intérêts, on peut simplement rappeler la distinction
entre les deux types de responsabilités et faire ressortir que le cas traité n’interroge pas sur
la responsabilité civile.
2. À quelles conditions Thibault Guillot verra-t-il sa responsabilité pénale écartée ?
La responsabilité pénale de Thibault Guillot sera écartée à condition que la preuve de la
délégation au profit de Sylvia Rousseau soit établie et que l’accident subi par la salariée soit
bien intervenu en un lieu que la chef d’atelier devait surveiller.

3. Identifier les principes de la responsabilité civile


Document 13. Les trois éléments de la responsabilité civile, p. 174
1. Distinguez les deux types de faits générateurs de la responsabilité civile.
Le premier des faits générateurs peut consister dans une faute contractuelle, engendrant alors
la responsabilité contractuelle.
Le second type est de nature non contractuelle, comme la faute personnelle, le fait d’une
chose ou le fait d’autrui, faisant naître une responsabilité extracontractuelle.
2. Le fait générateur est-il toujours une faute de la personne responsable ? Justifiez.
On a vu que le fait générateur de responsabilité extracontractuelle peut être le fait d’une chose
ou le fait d’une tierce personne. Dans ces cas, la personne responsable n’a commis
personnellement aucune faute à l’origine de sa responsabilité.
Document 14. Les dommages patrimoniaux, p. 174
3. Identifiez le dommage évoqué dans l’arrêt de la Cour de cassation du 9 juillet 2020.
Il s’agit dans cette affaire d’un préjudice corporel, le décès de la victime, survenu sur son lieu
de travail.
4. Identifiez le dommage évoqué dans l’arrêt de la Cour de cassation du 7 juillet 2020.
Dans cette affaire, le préjudice est constitué par un manque à gagner du fait de l’abandon d’un
projet dans l’industrie pharmaceutique : c’est un préjudice matériel.
Document 15. Le dommage extrapatrimonial : le dommage moral, p. 174
5. Illustrez par des exemples les formes variées que peut prendre le dommage moral.
Le dommage moral peut d’abord résulter d’une atteinte à un droit extrapatrimonial : droit à
l’honneur en cas de diffamation, droit au nom en cas d’usurpation du nom, droit à l’image en
cas de diffusion non autorisée d’une photo ou d’un film montrant la personne, droit au respect
de la vie privée en cas de révélation publique d’éléments de la vie personnelle de la personne.
Le dommage moral peut exister à la suite d’un dommage corporel : un pretium doloris en cas
de souffrance, un préjudice esthétique ou un préjudice d’agrément.
Il peut aussi être constitué par l’atteinte au sentiment d’affection, c’est-à-dire le chagrin causé
par la disparition d’un être cher ou par les graves séquelles subies.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
6. Pourquoi parle-t-on parfois de dommage « par ricochet » ?
Certaines personnes souffrent d’un préjudice parce qu’une victime avec laquelle elles avaient
des liens a subi un dommage. Par exemple, les enfants et conjoint d’un père de famille
accidenté et décédé éprouvent une peine constituant un dommage moral qui découle du
dommage subi par la victime (son décès). Ce dommage moral est un dommage par ricochet. Il
peut exister un dommage matériel par ricochet : par exemple, si la personne décédée
subvenait aux besoins de ses proches, enfants mineurs à charge, conjoint sans profession.
Document 16. Le dommage écologique, p. 175
7. Caractérisez le préjudice écologique en le distinguant des autres types de
préjudices.
Hormis le cas du dommage moral, les préjudices habituellement indemnisés en droit français
sont les dommages corporels ou matériels qui atteignent une personne ou son patrimoine. Le
préjudice écologique ne se rattache à aucun de ceux-ci. Il a été défini par la loi comme une
atteinte assez grave aux éléments ou aux fonctions des écosystèmes ou aux bénéfices
collectifs tirés par l’homme de l’environnement.
8. Dans quelle mesure les entreprises sont-elles concernées plus que tout autre
acteur de la vie sociale par les articles du Code civil ?
Les préjudices écologiques peuvent émaner de tous les comportements humains, y compris
les incivilités individuelles, mais les atteintes significatives portées à l’environnement ont
pour origine des activités industrielles (fumées, rejets toxiques…) ou des accidents de
transport (pétroliers ou camions répandant des hydrocarbures ou autres produits dangereux…).
Document 17. L’évaluation du dommage et les deux modes de réparation, p. 175
9. Dans quel cas un dommage peut-il être réparé en nature ? Donnez un exemple.
La réparation en nature est envisageable seulement dans les hypothèses où le débiteur peut
être condamné à remettre les choses en l’état : fournir un bien identique à celui qu’il a détruit,
détruire un mur, une clôture ou toute autre chose qu’il a édifiée sans droit.
10. Quel est le rôle du juge en matière d’indemnisation ? Quels éléments prend-il en
compte ?
C’est le juge qui doit apprécier l’importance du dommage. Sachant que la réparation se fonde
sur l’appréciation de ce dommage et non sur d’autres éléments (on ne prend pas en compte
l’état de la fortune des parties, par exemple), cette évaluation est capitale. De plus, le juge
choisit entre la réparation en nature (rarement possible) et la réparation par équivalent.
Les éléments pris en compte sont assez objectifs puisque le juge s’efforce de déterminer
comment compenser le préjudice subi : l’idéal serait de parvenir à ce que la réparation permette
le rétablissement de la situation antérieure. En tout cas, cette réparation doit être intégrale.
Le juge prend en compte la variété des dommages subis par la victime mais également le rôle
éventuellement compensateur de certaines réparations en nature (publication d’un extrait du
jugement) ou encore l’aggravation du préjudice entre le moment des faits et celui du jugement.

APPLICATION AU CAS
Document. Le lien de causalité et sa disparition, p. 175
1. De quels dommages le client d’Isola 2000 peut-il faire état ?
La livraison attendue des sous-vêtements « grand froid » n’ayant pas été effectuée à temps, le
client d’Isola 2000 peut faire état d’un dommage matériel. Il s’agit d’un préjudice
économique né d’un manque à gagner : pendant plusieurs jours, les ventes de ces sous-
vêtements n’ont pu se faire.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
2. Indiquez quel raisonnement pourrait amener à écarter la responsabilité de
Thibault Guillot, en détaillant les conditions d’admission de la force majeure.
Thibault Guillot sait bien que la livraison n’a pas eu lieu dans les temps et que le préjudice
matériel subi par son client d’Isola 2000 est effectif. Sa seule façon de repousser une demande
de dédommagement serait de faire admettre que sa responsabilité contractuelle n’est pas
engagée du fait de l’existence d’un cas de force majeure.
La question qui se pose est donc de savoir si l’événement rapporté présente les caractères de
la force majeure tels qu’ils sont précisés par le Code civil.
En l’espèce, les chutes de neige et la coupure de la route d’accès à la station de ski échappent
bien à tout contrôle de Thibault Guillot (l’événement lui est extérieur) et leurs effets ne
peuvent être évités par des mesures appropriées (l’événement est insurmontable). La question
plus délicate est de savoir si on peut considérer que des intempéries hivernales ne pouvaient
être raisonnablement prévues lors de la conclusion du contrat (l’événement était-il
imprévisible ?). Thibault Guillot a intérêt à faire ressortir que, si les chutes de neige sont
prévisibles en hiver, il n’en est pas de même de l’incapacité des services de la voirie à rétablir
la circulation sur une route de montagne fréquemment enneigée.
En tout état de cause, il appartient aux juges, en cas de procès, d’apprécier si les trois
caractères de la force majeure peuvent être retenus.

4. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre


la responsabilité civile contractuelle
Document 18. L’inexécution du contrat et ses suites, p. 176
1. En quoi la responsabilité contractuelle constitue-t-elle la suite la plus fréquente
de l’inexécution du contrat ?
Les différents moyens de pression dont dispose une partie en cas d’inexécution du contrat par
son cocontractant sont certes utiles parfois, mais ils ne sont pas souvent aussi bien adaptés à la
situation qu’une demande de dommages et intérêts.
Le refus d’exécuter sa propre obligation est inadapté à tous les cas où une partie a déjà rempli
son obligation (payé le prix, livré le bien, remis le local loué…).
L’exécution forcée de l’obligation n’est possible que dans certains cas, comme le non-
paiement du prix, mais elle ne peut pas être envisagée en cas d’inexécution d’une obligation
de fourniture de service, par exemple.
La réduction de prix oblige celui qui la sollicite à se contenter d’une exécution non
satisfaisante.
La résolution du contrat se traduit par la non-exécution des prestations attendues.
La réclamation de dommages et intérêts permet, elle, d’obtenir une réparation par équivalent
dans tous les cas d’inexécution ou de mauvaise exécution.
Document 19. La faute contractuelle et la réparation du préjudice, p. 176
Document 20. Les différentes formes de l’inexécution du contrat, p. 176
2. Pourquoi l’attribution de dommages-intérêts au cocontractant nécessite-t-elle le
plus souvent l’intervention du juge ?
Même s’il reconnaît le défaut d’exécution d’une prestation prévue par un contrat, le débiteur a
forcément une appréciation du préjudice causé à son cocontractant différente de celle de ce
dernier. L’intervention du juge est souvent nécessaire pour apprécier de façon objective
l’importance du dommage lié à l’inexécution du contrat.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
Document 21. L’obligation de résultat et l’obligation de moyens, p. 176
3. Selon que l’on est en présence d’une obligation de résultat ou de moyens, comment
fait-on la preuve de la faute du cocontractant ?
En cas d’obligation de résultat, le créancier de l’obligation doit seulement prouver l’inexécution
ou l’exécution défectueuse du contrat et le dommage subi :
– la faute du débiteur est présumée ;
– ce dernier n’est pas autorisé à s’exonérer de sa responsabilité en établissant l’absence de
faute ;
– il n’est libéré que s’il établit l’existence d’une cause étrangère à l’origine de l’inexécution
du contrat.
En cas d’obligation de moyens, le créancier de l’obligation doit prouver, outre le dommage,
l’inexécution du contrat et la faute du débiteur à l’origine de cette inexécution. Le
cocontractant peut se libérer de toute responsabilité en prouvant l’absence de faute de sa part.
4. Dans quel cas le contractant mis en cause peut-il plus facilement repousser la
demande ?
L’inexécution d’une obligation de moyens est plus facilement contestable que celle d’une
obligation de résultat. En effet, il est plus aisé d’établir l’absence de faute dans l’exécution de
son obligation (par exemple, le médecin montre que son patient est décédé bien qu’il lui ait
prodigué les soins adaptés à la maladie) que la force majeure.
Document 22. L’obligation de résultat, p. 177
5. Pourquoi la jurisprudence a-t-elle tendance à considérer fréquemment que
l’obligation de sécurité du professionnel est une obligation de résultat ?
Le régime juridique de la responsabilité contractuelle est plus favorable au créancier en cas
d’obligation de résultat puisque les preuves sont assez aisées à rapporter. Dans les contrats
dont le débiteur de l’obligation non exécutée est un professionnel, il est fréquent que le
créancier soit un consommateur. La relation contractuelle est donc déséquilibrée du fait des
différences d’expérience et de connaissances techniques entre les parties. C’est donc pour
protéger le client du professionnel que la jurisprudence qualifie souvent d’« obligation de
sécurité » l’obligation du professionnel.
De plus, celui-ci est incité à apporter le plus grand soin à l’exécution de ses obligations,
conscient qu’il est du régime de responsabilité qui lui est appliqué. À ce titre, la jurisprudence
joue un rôle préventif et non exclusivement curatif, particulièrement bienvenu en matière de
sécurité des personnes.
Document 23. L’obligation de résultat de sécurité en droit du travail, p. 177
6. Qualifiez la responsabilité de l’employeur pour les dommages subis par ses salariés.
Dans le cadre du contrat de travail, l’employeur a une obligation de sécurité de résultat.
7. Dans quelle mesure cela est-il favorable aux intérêts des salariés ?
Si un salarié est victime d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, il n’a pas à
prouver la faute de son employeur à l’origine de son dommage. Cette faute est présumée du
seul fait que le salarié a subi une atteinte à sa santé dans le cadre de son travail.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
APPLICATION AU CAS, p. 177
Document 1. La clause pénale dans le Code civil, p. 177
Document 2. Extrait du contrat de fourniture de coton bio par Le Champ de coton, p. 177
1. De quels dommages Thibault Guillot peut-il faire état ? Quelle est leur origine ?
Thibault Guillot subit un dommage matériel lié à la non-conformité du stock de coton livré.
2. L’obligation du Champ de coton est-elle de moyens ou de résultat ? Justifiez.
Le fournisseur de ce coton a une obligation de résultat. Il s’engage sur la qualité du produit
vendu comme sur les dates de livraison.
3. Faites une appréciation critique des effets de la clause pénale prévue au contrat
conclu entre Tee-shirt de France et Le Champ de coton.
La clause pénale contenue dans le contrat d’approvisionnement en coton bio a pour intérêt
d’éviter tout litige sur le montant de la réparation due en cas de mauvaise exécution du contrat
ou de retard de livraison. Toutefois, pour savoir si elle permet de repousser toute action en
justice, il faut savoir si l’indemnisation envisagée est excessive ou dérisoire. En effet, dans le
premier cas, le fournisseur pourrait demander que la pénalité soit diminuée par le juge et, dans
le second cas, le client pourrait demander au juge d’augmenter cette pénalité.
Remarque : le montant de 100 € par rouleau de 50 m est assez faible mais on ne peut pas le
qualifier de « dérisoire ».

5. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre


la responsabilité civile extracontractuelle
Document 24. La première source de responsabilité extracontractuelle : la faute, p. 178
1. Quel est le litige à l’origine de cet arrêt ?
Le litige oppose Uber à la société de VTC Viacab, qui estime que la mise en œuvre du service
Uber Pop est illicite et lui cause un préjudice.
2. Quel type de faute est reproché à Uber ?
La société Viacab, concurrente de Uber lui reproche des actes de concurrence déloyale, certains
d’entre eux (le système de réservation) constituant une violation des obligations administratives.
3. Quelles sont les conséquences de la responsabilité extracontractuelle de Uber ?
La cour d’appel a condamné Uber à verser à Viacab la somme de 106 000 euros à titre de
dommages et intérêts. On devine que, par ailleurs, les juges ont ordonné la cessation des
pratiques de réservation non conformes à la règlementation.
Document 25. L’origine de la responsabilité extracontractuelle, p. 178
Document 26. Code civil : différents faits générateurs de responsabilité
extracontractuelle, p. 178
4. Montrez la diversité des faits générateurs de responsabilité extracontractuelle.
À l’origine de la responsabilité extracontractuelle, il peut y avoir une faute. Celle-ci peut être
volontaire et manifester une volonté de nuire. Mais la faute peut être involontaire et résulter
de la négligence ou de l’imprudence.
Parfois, la responsabilité tient au fait qu’une chose dont on a la garde cause un préjudice.
Derrière le terme « chose », il faut voir soit un objet, soit un animal domestique, soit un
véhicule.
Enfin, la responsabilité extracontractuelle pèse sur certaines personnes qui doivent répondre
des actes d’autrui, comme un enfant mineur ou un salarié.

189
© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
5. Lesquels de ces faits vous semblent intéresser particulièrement l’activité de
l’entreprise ? Illustrez d’exemples.
Dans le cadre de l’entreprise, tous ces faits générateurs peuvent exister. Le plus fréquent est
sans doute la faute de l’employeur qui est présumée en cas d’accident du travail ou de maladie
professionnelle dont sont victimes ses salariés.
On peut aussi citer les faits dommageables causés par les salariés, par exemple les accidents
dont sont victimes des clients, des tiers ou d’autres salariés.
Parfois, un accident de machine ou causé par des matières utilisées peut être à l’origine de la
responsabilité de l’entreprise.
6. Relevez des situations où la personne responsable n’a pas commis de faute.
Dans les cas où une chose (comme une machine ou un engin) qui est sous la garde de la
personne cause un dommage accidentel, par explosion ou tout autre dysfonctionnement, il n’y
a pas de faute de la personne qui a la garde de la chose.
De même, si une personne (comme un salarié) cause un dommage à autrui, son employeur
responsable n’a pas commis de faute, pas plus que les parents qui sont responsables des actes
de leurs enfants mineurs qui causent un préjudice à des tiers.
Document 27. Un exemple de responsabilité extracontractuelle sans faute, p. 179
7. Explicitez la notion de défectuosité du produit. Donnez des exemples.
La défectuosité d’un produit est le fait que celui-ci présente un défaut qui le rend dangereux.
Un produit peut présenter des défauts sans être considéré comme défectueux. Seuls sont pris
en compte par la loi les défauts qui font naître des problèmes de sécurité pour l’utilisateur.
Exemples :
– médicament : des effets secondaires graves non annoncés dans la notice ;
– électricité : une surtension qui occasionne des dégâts dans une installation informatique ;
– sang : une transfusion de sang contaminé qui transmet une maladie à la personne transfusée ;
– voiture : une panne qui cause un accident ;
– yaourt : un conservateur ou un autre composant à l’origine d’un empoisonnement ;
– légumes : un engrais artificiel qui engendre une allergie grave.
8. Pourquoi le professionnel visé par cette responsabilité spécifique n’est-il pas
seulement le producteur au sens propre ?
Le fabricant du produit défectueux n’est pas le seul « producteur » responsable selon la loi.
En effet, divers professionnels sont assimilés au fabricant : d’abord, celui qui produit une
matière première ou un composant entrant dans la fabrication du produit ; ensuite, celui qui
vend le produit sous sa marque ou sous son nom, ou encore celui qui l’importe en Europe.
La volonté du législateur est de faire peser la responsabilité de la défectuosité sur tous les
professionnels ayant concouru à mettre le produit défectueux sur le marché.
9. Analysez l’article 1245 du Code civil, définissant les rapports possibles entre
victime et producteur, pour montrer qu’il dépasse la distinction traditionnelle
entre responsabilité contractuelle et responsabilité extracontractuelle.
L’article 1245 du Code civil précise que la victime de la défectuosité du produit peut être ou
ne pas être liée par contrat avec le producteur responsable.
1. Les produits défectueux et la responsabilité contractuelle : la victime de la défectuosité du
produit est souvent l’acheteur. On peut alors rattacher la responsabilité du fabricant ou du
vendeur à la sphère contractuelle née du fait de la vente.
2. Les produits défectueux et la responsabilité extracontractuelle : les mêmes textes
s’appliquent aux cas où un utilisateur (qui n’est pas l’acheteur) subit le dommage. Le produit

190
Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
peut s’avérer dangereux après avoir changé de mains : dans ce cas, la responsabilité du
producteur ne trouve pas sa source dans le contrat. Elle est alors bien extracontractuelle.
On est donc bien, en cas de défectuosité dangereuse d’un produit, en présence d’une
responsabilité qui peut être soit de nature contractuelle, soit de nature extracontractuelle. C’est
la considération de la victime (acheteur ou utilisateur) et des circonstances qui l’ont mise en
présence du produit qui qualifie la responsabilité.

APPLICATION AU CAS
Document. La responsabilité de l’employeur (le « commettant »), p. 179
1. Qui, en général, est responsable des dommages causés par le salarié ?
Cette responsabilité repose-t-elle sur une faute de la personne responsable ?
Justifiez.
C’est l’employeur qui est responsable civilement des dommages causés par le salarié.
Cette responsabilité ne repose sur aucune faute de sa part. Il est fréquent qu’il ne soit même
pas présent lors de la réalisation des faits à l’origine du dommage. Le principe est que
l’employeur doit assumer les faits et gestes de son personnel puisque, par ailleurs, il profite de
son activité.
2. Justifiez le cas où l’employeur n’est pas responsable des suites des actes de
ses salariés.
La responsabilité de l’employeur disparaît dès lors que le salarié cause un dommage alors
qu’il agit en dehors de ses fonctions professionnelles. Dans cette situation, il n’y a plus de
subordination entre lui et le chef d’entreprise : la condition première de la responsabilité
disparaît puisqu’il n’y a plus de rapport de « commettant » à « préposé ».
3. Analysez la situation de l’employeur d’Ali Laoui au regard de sa responsabilité
civile.
En faisant un important détour pour des motifs personnels et sans autorisation, Ali Laoui a agi
en dehors des ordres et consignes liés à sa mission. Il semblerait donc que l’accident qu’il a
causé ne puisse renvoyer à la responsabilité de son employeur. La difficulté pour trancher
tient au fait que le salarié s’était vu attribuer la journée pour faire la livraison et que rien
n’indique qu’un itinéraire précis lui avait été assigné.
Remarque : pour éclairer complètement les étudiants, on peut préciser que, selon la
jurisprudence, pour que la responsabilité civile du chef d’entreprise soit écartée, il faut que le
salarié ait agi « sans autorisation, à des fins étrangères à ses attributions et hors des
fonctions auxquelles il est employé », ces trois conditions étant cumulatives. On constate
alors que, dans le cas soumis ici, la responsabilité de l’employeur demeure effective puisque
seule la première des conditions est vérifiée.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
Activités
1. L’obligation du document unique d’évaluation des risques
(DUER), p. 180
1. Dans quelles entreprises le DUER est-il imposé par la loi ?
Le DUER est obligatoire dans toute entreprise comptant au moins un salarié. La portée de
cette obligation est donc maximale.
2. En quoi le document unique montre-t-il que, pour éviter un risque, il faut
d’abord le connaître ?
Le DUER est un outil d’analyse des risques sur le lieu de travail. Pour assurer
convenablement la sécurité des salariés, il oblige à recenser de façon précise les causes
d’accidents potentiels. Si le DUER a été généralisé, c’est bien que chaque entreprise peut
présenter des risques particuliers. Seule l’étude de ces spécificités permet de lutter
efficacement contre le risque.

2. Le dommage réparable, p. 180


1. Justifiez chacun des caractères attendus d’un dommage pour qu’il soit réparable.
– Le dommage doit être légitime : on n’imagine pas que le droit protège celui qui mettrait en
avant un dommage né d’une situation non juridiquement protégée. Par exemple, celui qui se
plaindrait de la perte d’un colis par le transporteur en invoquant un important préjudice
financier du fait que ce colis contenait de la drogue !
– Le dommage doit être personnel : la demande de réparation ne peut émaner que de la
victime, qui est la personne ayant subi personnellement un dommage. On n’imagine pas
quelqu’un mettant en avant le préjudice subi par une tierce personne pour demander à être
indemnisé.
– Le dommage doit être direct : il doit découler directement du fait reproché au responsable.
S’il existe des dommages « en cascade », c’est au juge de déterminer quels sont ceux qui
résultent directement du fait générateur. Par exemple, si un salarié est victime d’un accident
du travail et qu’il développe une dépression nerveuse lui faisant perdre ses capacités
professionnelles, c’est le juge qui dira quelles sont les conséquences directes de l’accident.
– Le dommage doit être certain : il ne doit pas être éventuel ou seulement hypothétique.
Cependant, un dommage peut être certain bien que futur. Par exemple, le salarié blessé au
travail peut, à la vue d’un handicap qui lui est reconnu, avoir besoin d’une assistance à
domicile à la sortie de l’hôpital.
Le dommage certain peut aussi consister en une « perte de chance ».
2. En quoi le dommage des héritiers d’une victime (par ricochet) est-il personnel ?
Les héritiers d’une victime souffrent (par ricochet) d’un préjudice parce qu’une première
personne, la victime directe, avec laquelle ils avaient des liens, a subi un dommage.
Exemples : les proches (conjoint, enfants) d’un père de famille accidenté et privé d’exercer
son métier subissent un dommage matériel par ricochet du fait de la disparition des revenus ;
la peine éprouvée par le conjoint et les enfants d’une femme décédée à la suite d’un accident
est un préjudice moral personnel.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
3. Pourquoi le dommage imprévisible lors de la conclusion d’un contrat n’est-il pas
réparable ?
Tout contrat représente, pour chacune des parties, un engagement qu’elle veut équilibrer par
la prestation ou le prix à la charge de son cocontractant. En même temps, un engagement
raisonné doit envisager l’éventualité d’une défaillance dans l’accomplissement de ses propres
prestations et l’obligation d’assumer alors sa responsabilité civile. Mais il faut, dès la
conclusion du contrat, pouvoir appréhender la portée de cette responsabilité contractuelle,
quitte à renoncer au contrat si elle paraît excessive. Ce n’est pas au moment de l’inexécution
que le débiteur doit découvrir le coût de ses manquements. C’est la raison pour laquelle, en
matière de responsabilité civile contractuelle, la loi précise que le débiteur n’est tenu que des
dommages et intérêts qui étaient ou pouvaient être prévus lors de la conclusion du contrat.

3. Divers cas de responsabilité, p. 181


1. Dans le cas n° 1, qui est responsable sur le plan pénal et sur le plan civil ? Quels
sont les types de sanctions encourues par les personnes responsables ?
Sur le plan pénal, c’est le salarié qui est responsable du délit commis. Même s’il a été commis
à l’occasion du travail, il n’y a pas là d’actes entrant dans les fonctions du salarié. La sanction
de cette responsabilité est une amende, voire une peine d’emprisonnement.
Sur le plan civil, l’employeur est responsable du fait de la responsabilité des commettants
prévus par l’article 1242 du Code civil. En effet, les faits reprochés au salarié ont été commis
durant l’exécution de son travail, alors qu’il était subordonné à son employeur. La sanction
encourue par la banque est constituée par les dommages et intérêts destinés à indemniser les
clients victimes des agissements du salarié.
2. Dans le cas n° 2, identifiez le type de dommage subi par le salarié, la personne
responsable, le type de responsabilité et le mode de réparation attaché au
dommage subi. Si le salarié avait trouvé la mort, qui aurait été fondé à réclamer
réparation ? Sur le fondement de quels préjudices ?
Le salarié a subi essentiellement un dommage corporel : un handicap permanent consécutif à
sa tentative de pendaison.
C’est son employeur qui est responsable car il est tenu à une obligation de résultat de sécurité
dans le cadre du contrat de travail. De plus, les faits semblent montrer qu’une faute
caractérisée a été commise (le développement de conditions de travail difficiles).
La réparation de ce préjudice ne peut se faire que par équivalent, c’est-à-dire par l’attribution
de dommages et intérêts au salarié.
Si le salarié avait trouvé la mort, ses proches, en particulier ses héritiers, auraient pu mettre en
cause la responsabilité de l’employeur en invoquant un dommage par ricochet.
Ce dommage est d’abord un dommage moral : l’atteinte aux sentiments d’affection. Cependant,
il est possible qu’un dommage matériel soit également retenu si les personnes agissant en
justice étaient financièrement dépendantes de la victime, comme des enfants mineurs ou un
conjoint sans profession, et se trouvent privées de ressources.
3. Dans le cas n° 3, précisez la responsabilité encourue. Quelle est la nature de
l’obligation non exécutée ? Comment la personne mise en cause pourrait-elle
s’exonérer de sa responsabilité ? Pensez-vous que ce soit possible ici ?
Dans ce cas, la responsabilité encourue par le sous-traitant est la responsabilité civile
contractuelle.
L’obligation non exécutée est une obligation de livraison après exécution d’une tâche
industrielle. Le retard dans la livraison est à l’origine de la perte d’une vente pour le donneur
d’ordre.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
Le sous-traitant mis en cause pourrait s’exonérer de toute responsabilité s’il établissait
l’existence d’un cas de force majeure à l’origine du retard de livraison.
Ici, la force majeure ne peut être retenue. Le responsable met en avant une grève de son
personnel pour expliquer le retard. Or, la force majeure est un événement non seulement
imprévisible et insurmontable (ce que cette grève a pu être), mais encore extérieur à la
personne qui l’invoque, et la grève n’est pas extérieure à l’entreprise.
4. Dans le cas n° 4, qualifiez la responsabilité à mettre en œuvre. Identifiez la
personne responsable, la victime et le(s) dommage(s) à réparer.
Ici, la responsabilité à mettre en œuvre est la responsabilité des produits défectueux puisque
l’accident provient d’un défaut de la fusée qui n’offrait donc pas la sécurité normalement
attendue d’un jouet.
La personne responsable est le fabricant mais aussi, même si cela n’apparaît pas de façon
évidente (la fusée a été vendue sous la marque du distributeur), le vendeur du jouet.
La victime première est l’enfant blessé, qui a subi un dommage corporel, pris en considération
par les règles de la responsabilité des produits défectueux. On peut aussi considérer comme
victimes les parents de l’enfant, qui ont subi un dommage matériel dépassant le montant de
500 €, ce préjudice étant réparable également dans le cadre de la responsabilité des produits
défectueux. On remarque que les victimes ne sont pas liées contractuellement au
professionnel ayant vendu le jouet à la marraine de l’enfant. La responsabilité qu’ils
invoquent est donc de nature extracontractuelle.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours
Toute entreprise doit affronter des risques variés : technologiques, numériques,
environnementaux… Soit elle est apte à les identifier et à les prévenir, soit elle peut être mise
en cause et sanctionnée, en engageant sa responsabilité pénale parfois et sa responsabilité
civile le plus souvent. Cette dernière présente des caractères généraux et peut être mise en
œuvre soit dans un contexte de faute contractuelle, soit en dehors de toute relation
contractuelle.

1. Caractériser les risques intéressant l’entreprise


A. La variété des risques
Les risques en entreprise sont parfois assez communs : incendie, inondation… Mais ils ont
pris des formes variées depuis la révolution industrielle, l’essor des usines et l’exploitation de
machines et d’outillages performants, mais parfois dangereux. À côté des risques
professionnels au sens propre (accidents du travail en relation avec les machines, les matières
transformées ou le processus industriel), apparaissent des risques liés aux nouveaux moyens
de transport (véhicules automobiles, avions…).
Les risques sont parfois plus « économiques », comme avec le piratage informatique.

B. Les risques subis par les salariés et l’obligation de l’employeur


Les salariés sont d’abord confrontés à des risques physiques : accidents du travail et maladies
professionnelles. Par ailleurs, les milieux professionnels ont vu émerger des risques
psychosociaux liés aux conditions de travail. Ils se traduisent par des phénomènes variés :
mal-être et stress au travail, épuisement professionnel (burn-out)… Ces atteintes à la santé
mentale du personnel trouvent leur origine, en particulier, dans le développement des contrats
de travail précaire, dans la place grandissante de l’informatique et la multiplication des tâches
à forte implication mentale, la complexification des procédures et des logiciels.
Face à tous ces risques, l’employeur est contractuellement tenu à une obligation de sécurité de
résultat à l’égard de ses salariés. Tout accident du travail, toute maladie professionnelle
s’analysent comme une inexécution fautive du contrat par le chef d’entreprise, dont il est tenu
pour responsable.

2. Identifier la nature juridique de la responsabilité intéressant


l’entreprise
Le terme « responsabilité » recouvre plusieurs situations. On distingue la responsabilité civile,
qui peut être contractuelle ou extracontractuelle, et la responsabilité pénale. L’entreprise peut
être concernée par les trois types de responsabilité.

A. La distinction entre la responsabilité civile et la responsabilité pénale


La responsabilité civile est mise en œuvre en cas de dommage causé à autrui et oblige l’auteur
de ce dommage à le réparer. Elle existe dans deux sortes de cas :

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
– les cas où le dommage est causé par l’inexécution ou la mauvaise exécution du contrat :
c’est la responsabilité contractuelle. L’entreprise peut être amenée à mal exécuter un contrat
ou à subir l’inexécution d’un contrat ;
– les cas où le dommage est causé par toute autre situation, comme la faute d’une personne ou
le fait d’une chose ou d’une autre personne dont elle doit répondre : c’est la responsabilité
extracontractuelle. Le chef d’entreprise peut être concerné s’il commet lui-même une faute ou
si un de ses salariés cause un dommage.
La responsabilité pénale est engagée dans le cas d’un trouble causé à l’ordre social, c’est-à-
dire lorsqu’une infraction est commise. L’employeur peut ainsi mettre en danger la santé ou la
vie d’un salarié en se rendant coupable d’un délit d’homicide ou de coups et blessures
involontaires. La responsabilité pénale vise donc à sanctionner l’auteur de l’infraction en
l’obligeant à supporter une peine : amende ou emprisonnement.

B. La conjugaison des responsabilités civile et pénale


Bien que les responsabilités civile et pénale aient des fonctions différentes, il arrive qu’une
personne soit victime d’un agissement qui lui a porté préjudice et que cet acte constitue en
même temps une infraction (exemple : violation d’une règle de sécurité au travail). Dans ce
cas, la victime peut engager :
– soit une action en responsabilité civile si elle vise uniquement la réparation du préjudice
qu’elle a subi ;
– soit une action en responsabilité pénale si elle souhaite, outre la réparation de son préjudice,
obtenir la condamnation à une peine de l’auteur du préjudice.

3. Identifier les principes de la responsabilité civile


A. Les trois éléments de la responsabilité civile
Que la responsabilité civile soit contractuelle ou extracontractuelle, sa mise en œuvre suppose
la réunion de trois éléments :
– un fait dommageable ou fait générateur de responsabilité : il peut s’agir d’une faute
contractuelle ou de faits non contractuels, comme la faute de l’auteur du dommage ou
l’intervention d’une chose ou d’une personne dont il doit répondre ;
– un dommage subi par la victime ;
– un lien de causalité, c’est-à-dire un rapport de cause à effet, entre le fait générateur et le
dommage.
Le dommage dont il est demandé réparation doit résulter de façon certaine du fait générateur.
Le droit ne prend en compte que le dommage direct. Les juges sont donc chargés d’établir les
limites de la chaîne des événements qui sont nés de ce fait.
La force majeure est un événement exonérant totalement l’auteur apparent du dommage. Pour
cela, la force majeure doit présenter trois caractéristiques : elle doit être insurmontable,
imprévisible (dans les circonstances normales de la vie) et extérieure au défendeur, c’est-à-
dire étrangère à son activité.

B. Les différents dommages et leur réparation


Défini de façon générale comme une atteinte aux droits de la victime, le dommage peut
prendre des formes extrêmement variées.

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Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
1. Le dommage corporel
Toute atteinte à l’intégrité physique est un dommage corporel de nature patrimoniale. Il s’agit
de la blessure, plus ou moins grave, ainsi que des séquelles qu’elle peut laisser sous forme
d’incapacité physique. Dans certains cas, le dommage corporel est extrême : il se traduit par la
mort de la victime. C’est alors aux héritiers du défunt qu’il revient de demander la réparation
de ce dommage, quitte à agir en justice au nom de la personne décédée.
2. Le dommage matériel
Les intérêts matériels de la personne sont également pris en compte. Ce type de dommage
existe en cas de destruction ou de dégradation d’une chose, meuble ou immeuble ; il est aussi
réalisé par une perte économique ou par un manque à gagner, et par une diminution des
ressources pécuniaires. Les juges ont eu l’occasion de retenir des cas plus atypiques de
dommage matériel, comme la perte d’une chance (celui qui est empêché de passer un examen,
par exemple).
3. Le dommage moral
Le dommage moral peut résulter d’une atteinte à un droit extrapatrimonial : droit à l’honneur
(diffamation), droit à l’image (diffusion non autorisée d’une photo ou d’un film montrant la
personne), droit au respect de la vie privée (révélation publique d’éléments de la vie
personnelle de l’individu).
Il est également reconnu en cas de préjudice d’agrément, préjudice prolongeant un dommage
corporel puisqu’il consiste dans la privation de certains plaisirs de la vie comme ceux qui
s’attachent à la pratique d’un sport ou d’un loisir.
La jurisprudence reconnaît par ailleurs un préjudice particulièrement grave dans l’atteinte au
sentiment d’affection qui est ressentie par celui qui perd un être cher ou qui le voit gravement
diminué physiquement ou intellectuellement.
4. Le dommage écologique
Divers accidents ont entraîné des pollutions néfastes, comme celles causées par les
hydrocarbures des navires accidentés au large des côtes françaises. Ils ont fait prendre
conscience d’un nouveau type de dommage : le dommage écologique, défini comme la
dégradation de la nature ou de l’environnement au détriment des collectivités territoriales. Les
dommages habituellement indemnisés étant les dommages corporels ou matériels atteignant la
personne ou son patrimoine, il n’était pas évident d’obliger les auteurs du préjudice
écologique à le réparer puisque ce préjudice ne se rattache véritablement à aucun dommage
reconnu jusque-là.
La loi du 8 août 2016 a fait évoluer le Code civil qui, aujourd’hui, reconnaît l’existence d’un
dommage écologique, résultant de toute atteinte, non négligeable, à l’écosystème ou aux
bénéfices collectifs tirés de l’environnement.
5. La réparation du dommage
Il existe deux formes de réparation :
– la réparation en nature est retenue assez rarement car peu de situations sont adaptées à son
application : c’est envisageable, par exemple, à l’encontre d’un débiteur obligé de détruire un
mur ou une construction édifiée sans droit ;
– la réparation par équivalent se traduit par l’allocation de dommages-intérêts à la victime.
C’est le juge qui doit apprécier l’importance du dommage, en fonction de paramètres assez
objectifs. En effet, la règle est à la réparation du préjudice tout entier, mais du seul préjudice.

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© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
4. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre
la responsabilité civile contractuelle
A. L’inexécution du contrat
La responsabilité contractuelle trouve sa source dans la faute contractuelle, dont les
manifestations sont assez nombreuses : inexécution totale des obligations nées du contrat,
exécution défectueuse, exécution seulement partielle ou encore retard dans l’exécution.
Même si toutes ces fautes n’ont pas la même gravité, chacune peut engendrer des dommages.

B. L’inexécution des obligations de résultat et des obligations de moyens


Le contrat fait naître une obligation, qui est soit une obligation de résultat, soit une obligation
de moyens. Cette distinction, d’origine jurisprudentielle, est importante en matière de
responsabilité car les règles de preuve et d’exonération de responsabilité diffèrent selon le cas.
– L’obligation de résultat est celle par laquelle le cocontractant s’oblige à un résultat défini
(transporter une personne d’un lieu à un autre, dans un délai précis…). Dans ce cas, le
créancier de l’obligation inexécutée doit seulement prouver cette inexécution et le dommage
qu’il subit : la faute du débiteur est présumée ; ce dernier n’est pas autorisé à s’exonérer de sa
responsabilité en établissant l’absence de faute ; il n’est libéré que s’il établit l’existence d’un
cas de force majeure à l’origine de l’inexécution du contrat. Le régime juridique appliqué à
l’obligation de résultat est assez favorable au créancier. C’est pourquoi la jurisprudence range
généralement dans cette catégorie l’obligation de sécurité inhérente à certains contrats
(transport, par exemple). Pour la même raison, les juges estiment que l’employeur est tenu
d’une obligation de résultat pour ce qui concerne la sécurité de ses salariés.
– L’obligation de moyens est celle par laquelle le cocontractant s’engage à mettre en œuvre
tous les moyens dont il dispose pour atteindre le résultat espéré par les parties (guérir un
malade, par exemple). Ici, le créancier de l’obligation qui veut engager la responsabilité
contractuelle doit prouver, outre le dommage, l’inexécution du contrat et la faute du débiteur à
l’origine de cette inexécution. Le cocontractant peut se libérer de toute responsabilité en
prouvant l’absence de faute de sa part.

5. Analyser une situation juridique d’entreprise mettant en œuvre


la responsabilité civile extracontractuelle
A. Les différents faits générateurs de la responsabilité extracontractuelle
Hors du contrat, la responsabilité civile a plusieurs origines.
En premier lieu, la faute personnelle de l’auteur du dommage, qu’elle soit volontaire ou
d’imprudence, fait naître une responsabilité subjective.
Il existe ensuite le fait d’une chose dont on a la garde ou encore le fait d’une personne dont on
doit répondre, comme un enfant mineur pour les parents ou un préposé (un salarié, le plus
souvent) pour son commettant (l’employeur).
Dans ce cas, c’est l’employeur qui est responsable des dommages causés par le salarié. Cette
responsabilité ne repose sur aucune faute : le principe est que l’employeur assume les faits et
gestes de son personnel puisque, par ailleurs, il profite de son activité. Elle est objective car
elle dépend de la situation dans laquelle se trouve le responsable et non de son comportement.

198
Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
B. Un exemple de responsabilité sans faute : la responsabilité des produits
défectueux
À côté des règles classiques de la responsabilité, le droit moderne a créé, par une loi du
19 mai 1998 aujourd’hui intégrée aux articles 1245 et suivants du Code civil, un régime
spécifique de responsabilité du fait des produits défectueux.
1. Le producteur responsable
Pour le Code civil, le responsable du fait des produits défectueux est le producteur. Toutefois,
le terme s’entend au sens large. En effet, la loi ne renvoie pas seulement au fabricant du
produit, mais également à diverses personnes intervenant dans le processus de production.
Certaines d’entre elles sont assimilées par la loi au producteur stricto sensu : celui qui vend le
produit sous sa marque ou sous son nom, ou celui qui l’importe en Europe.
D’autres personnes sont tenues à cette responsabilité : celles qui produisent une matière
première ou un composant entrant dans la fabrication du produit.
En résumé, la responsabilité pèse sur tous les professionnels ayant concouru à mettre le
produit défectueux sur le marché.
2. Le produit défectueux
La défectuosité du produit s’entend d’un défaut dangereux, défini par référence à tous les cas
dans lesquels le produit ne présente pas « la sécurité à laquelle on peut légitimement
s’attendre ». La formule légale invite à considérer objectivement le défaut : celui-ci consiste
parfois dans une conception dangereuse du produit (absence d’un élément essentiel de sécurité
dans une machine, défaut de notice pour un médicament) ; dans d’autres cas, la conception est
irréprochable, mais les matériaux ou composants utilisés rendent le produit dangereux (par
exemple, un jouet réalisé dans un tissu inflammable, un pare-brise de voiture en verre
cassable).
En tout état de cause, la responsabilité du producteur est objective et n’est donc pas fondée
sur l’idée d’une origine fautive de la défectuosité du produit.
3. Les victimes
Le régime de la responsabilité du fait des produits défectueux protège toutes les victimes :
consommateurs comme professionnels. Dans le cas d’achat du bien, il ne vise pas à protéger
un type de client particulier.
L’objectif du législateur étant de généraliser l’obligation de sécurité du producteur, les textes
prévoient que cette responsabilité peut être invoquée indifféremment par le cocontractant,
acheteur ou locataire (responsabilité contractuelle), et par toute personne concernée par la
défectuosité dangereuse du produit, celle qui a reçu le bien en cadeau, celle à qui il a été
prêté… (responsabilité extracontractuelle) : la responsabilité du fait des produits défectueux
dépasse la distinction classique entre responsabilité contractuelle et responsabilité
extracontractuelle puisqu’elle relève de l’une comme de l’autre.
4. Les dommages
Sur le plan des dommages, la défectuosité du produit n’entraîne pas l’obligation de réparer les
défauts du produit lui-même. Seuls sont couverts les dommages issus de la dangerosité du
produit et affectant les personnes ou les biens. Pour ces derniers, la loi précise cependant que
le préjudice subi doit dépasser 500 €.

199
© Nathan Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise
200
Thème 3 – Chapitre 12 – La gestion des risques liés à l’activité de l’entreprise © Nathan
Chapitre 13

Styles de management et contre-pouvoirs

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Les attentes des salariés après la crise sanitaire de
la Covid, p. 183
1. Quelles sont les attentes des salariés vis-à-vis de leur entreprise et de leurs
dirigeants après la crise de la Covid ?
Selon des enquêtes réalisées auprès de salariés à la suite de la crise sanitaire de la Covid, ces-
derniers ont exprimé de nouvelles attentes vis-à-vis de leur entreprise et de leurs dirigeants :
– vis-à-vis de leur entreprise : les salariés attendent que leur bien-être soit davantage pris en
compte, que l’entreprise donne davantage de sens à son activité en développant sa
responsabilité sociétale et environnementale, sa capacité d’innovation avec des valeurs fortes
ainsi qu’une organisation horizontale et participative ;
– vis-à-vis de leurs dirigeants : les salariés attendent davantage de reconnaissance, de soutien
et d’écoute, et de pouvoir travailler dans un climat de confiance.
2. Pourquoi les salariés souhaitent-ils que leur entreprise développe une
responsabilité sociétale et environnementale ?
Les salariés souhaitent que leur entreprise développe une responsabilité sociétale et
environnementale parce qu’ils estiment que les entreprises ont une responsabilité importante
dans le développement d’une société plus écologiste et équitable, afin de prévenir une
nouvelle crise sanitaire.

1. Caractériser les styles de management


Document 1. Typologie des styles de management, p. 184
Pour aller plus loin
Rensis Likert (1903-1981) est un psychologue américain connu pour son travail sur les styles
de direction. Il soutient l’idée que l’organisation doit plutôt se centrer sur les individus que sur
la tâche à accomplir pour accroître sa performance. Chacun doit se sentir utile et important
dans l’organisation pour travailler efficacement. De même, Likert préconise une organisation
du travail par groupes, considérant que cela crée de meilleures relations entre les individus.
1. Dans chacun des cas, évaluez le degré de centralisation des décisions.
– Dans le management autoritaire, le degré de centralisation est très fort : l’ensemble des
décisions sont prises par le supérieur hiérarchique.
– Dans le management paternaliste, le degré de centralisation est fort : malgré une autorité
bienveillante, le manager prend seul les décisions.

201
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
– Dans le management consultatif, le degré de centralisation est faible : le manager consulte
les salariés dans la prise de décision mais cette dernière reste tout de même centralisée.
– Dans le management participatif, le degré de centralisation est très faible : il y a partage des
décisions entre les collaborateurs et le manager.
2. Classez les styles selon le degré d’implication des collaborateurs.
Le classement selon le degré d’implication des collaborateurs, du moins fort au plus fort, est
le suivant : style autoritaire, style paternaliste, style consultatif et style participatif.
Plus les salariés sont associés au processus de décision, plus ils sont impliqués et motivés.
3. Attribuez les styles correspondant aux missions du manager suivantes : animer,
contrôler.
– Animer : style consultatif et style participatif.
– Contrôler : style autoritaire et style paternaliste.
Document 2. Le témoignage de Léa, p. 184
4. Identifiez les différents styles de management évoqués par Léa.
Style autoritaire : les consignes sont strictes, il n’est pas possible de faire
Burger Star preuve d’autonomie ou d’initiative. Les salariés sont surveillés, ils doivent
obéir. Il existe un système de punition (modification des horaires de travail).
Style paternaliste : le manager est attentif et fonctionne avec un système de
récompenses pour motiver les performances. Il représente une figure
d’autorité naturelle car il a construit son affaire en étant lui-même un
Best Coffee travailleur. Il inspire la confiance et est respecté. Toutefois, il a tendance à ne
pas prendre en compte les avis des collaborateurs dans la prise de décision.
Son management évolue vers un style consultatif : il est davantage à l’écoute
et a mis en place une boîte à idées à la disposition des salariés.
5. Pour quelles raisons se sent-elle mieux chez Best Coffee que chez Burger Star ?
Les raisons qui font que Léa se sent mieux chez Best Coffee que chez Burger Star sont liées
au fait que le manager est sensible à ses efforts, lui fait une totale confiance et tient compte de
son avis. Il fait preuve de respect vis-à-vis de ses salariés.
Document 3. Décathlon et le management participatif, p. 185
6. Identifiez le style de management pratiqué dans l’entreprise Décathlon.
Le style de management pratiqué dans l’entreprise Décathlon est le style de management
participatif. En effet, les vendeurs sont autonomes et responsabilisés dans la prise de décision
quant aux références qu’ils souhaitent mettre en rayon, sur la gestion des stocks et sur les
produits mis en promotion.
7. Quel est l’intérêt de ce type de management ?
L’intérêt de ce type de management est d’impliquer les collaborateurs et de les motiver. Les
collaborateurs sont plus engagés ce qui rend l’entreprise plus agile, plus innovante et donc
plus rentable.
8. À votre avis, quelles sont les limites éventuelles d’un tel type de management ?
Les limites éventuelles d’un tel type de management sont que le manager n’ait plus d’autorité
sur ses salariés et qu’il y ait des conflits entre eux, ce qui entraverait les prises de décision.

202
Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
APPLICATION AU CAS
Document, p. 185
1. Identifiez et caractérisez les styles de management pratiqués par le directeur de
Tee-shirt de France.
À l’origine, il semble que le style de management du directeur de Tee-shirt de France était
assez autoritaire : Thibault Guillot était dans l’exécution des activités, la vente, la fabrication.
Il ne communiquait pas vraiment avec ses salariés. Il a dû apprendre à communiquer, surtout
en ouvrant la société à de nouveaux actionnaires.
Il a fait évoluer son mode de management vers un style consultatif en s’attachant à
communiquer davantage avec ses employés et à rechercher le consensus dans les prises de
décision. Il écoute l’ensemble des objections avant de prendre une décision.
Dernièrement, il semble évoluer vers un management de type participatif. En adoptant un
statut de SCOP, il souhaite que ses salariés soient tous associés et fassent partie intégrante du
processus de décision.
2. Pour quelles raisons le statut de SCOP est-il adéquat au style de management de
Thibault Guillot ?
Le statut de SCOP, qui repose sur le principe « un homme, une voix », est adéquat au style de
management de Thibault Guillot car les salariés seront associés et feront donc partie
intégrante du processus de décision.
3. Relevez les avantages du style de management pratiqué.
Le style participatif mis en place par Thibault Guillot permet à l’entreprise de gagner en
sérénité au niveau des relations de travail, de favoriser une ambiance de travail propice à la
fidélisation des salariés. Les compétences en savoir-faire très rares poussent l’entreprise à
proposer un cadre de travail attractif.
CEJM appliquée : demander aux étudiants de faire une analyse du style de management du
dirigeant de leur entreprise de stage.

2. Repérer le rôle des différentes parties prenantes et des contre-


pouvoirs

A. Les parties prenantes et les contre-pouvoirs

Document 4. Les parties prenantes, p. 186


Document 5. Les contre-pouvoirs, p. 186
Pour aller plus loin
Selon Robert E. Freeman, « une partie prenante dans l’organisation est tout groupe
d’individus ou tout individu qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs
organisationnels » (1984). Il distingue les parties prenantes de premier rang, qui sont en
relation directe avec l’entreprise (salariés, actionnaires, syndicats…), et les parties prenantes
de second rang, dont l’influence est beaucoup moins importante (clients, fournisseurs,
investisseurs…). La théorie souligne la double relation de l’entreprise avec son
environnement (« peut affecter ou être affecté »), mais elle permet surtout d’intégrer les
attentes de l’ensemble des parties prenantes. Elle met ainsi à mal la primauté classiquement
accordée à la valeur financière et à la seule figure de l’actionnaire.

203
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
1. Montrez en quoi les intérêts des actionnaires peuvent être contradictoires avec
ceux des salariés.
Par nature, les intérêts des actionnaires et ceux des salariés sont contradictoires : les premiers
cherchent à augmenter leurs dividendes, les seconds à défendre leur emploi, leur rémunération
et leur statut. Les stratégies des salariés peuvent peser sur les coûts de l’entreprise et donc
mettre à mal les objectifs financiers des actionnaires, et inversement.
Document 6. Fermeture de liaisons aériennes intérieures en concurrence avec le TGV,
p. 186
2. Identifiez les différentes parties prenantes concernées par la suppression de la
liaison aérienne Bordeaux-Orly. Mettez en évidence leurs oppositions sur ce
projet.
Selon R. Cyert et J. March, chaque partie prenante défend ses propres intérêts.
Les différentes parties prenantes évoquées par la suppression de la liaison aérienne Bordeaux-
Orly et leurs oppositions sur ce projet sont les suivantes :
– les salariés d’Air France : ils travaillent pour assurer le trajet de la ligne aérienne Bordeaux-
Orly et sont opposés à sa disparition parce que cela aura pour conséquence la suppression de
postes notamment suite à la fermeture de l’agence commerciale du centre de Bordeaux ;
– les passagers d’Air France : la ligne aérienne Bordeaux-Orly est empruntée par 560 000
passagers chaque année et sa fermeture va les pénaliser parce qu’ils seront obligés d’utiliser
un autre mode de transport ;
– l’État : il a accordé une aide de 7 milliards d’euros au groupe Air France en échange de la
suppression de sa ligne aérienne Bordeaux-Orly parce qu’elle est en concurrence avec le
TGV ;
– les syndicats : ils sont opposés à la disparition de la ligne aérienne parce que cela aura un
impact économique sur la région et entrainera la suppression de postes chez Air France
notamment suite à la fermeture de l’agence commerciale du centre de Bordeaux ;
– les élus : ils sont inquiets par rapport à l’impact économique de la fermeture de la ligne
aérienne Bordeaux-Orly sur la région ;
– la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) : elle est également inquiète des
conséquences économiques de la fermeture et propose de passer de dix à six navettes
quotidiennes, estimant que des vols restent nécessaires ;
– le mouvement ANV (Action Non Violente) COP21 Gironde et Extinction Rebellion : ce
mouvement souhaite la suppression de la ligne aérienne parce qu’il milite pour la réduction du
trafic aérien en France.
3. Pourquoi est-il nécessaire d’évaluer leur pouvoir d’influence sur le projet ?
Les parties prenantes disposent de pouvoirs qui représentent des zones d’incertitude pour les
dirigeants (M. Crozier). Elles vont largement influencer le processus décisionnaire de
l’entreprise. Il est important de connaître les lieux de résistance, les causes et le degré
d’influence des parties prenantes, car elles disposent d’un pouvoir plus ou moins fort.
4. Quelles actions en contre-pouvoir sont envisagées ?
Les actions en contre-pouvoir envisagées sont les manifestations de la part des agents
d’Air France et des militants du mouvement ANV (Action Non Violente) COP21 Gironde et
Extinction Rebellion.
5. Comment les parties prenantes tentent-elles de concilier leurs intérêts
divergents ?
Pour tenter de concilier les intérêts divergents des différentes parties prenantes, le débat et le
dialogue sont les outils privilégiés.

204
Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
Pour aller plus loin :
Une vidéo d’Europe 1 d’une minute du mois d’avril 2021 sur « la Loi climat : l’Assemblée
nationale vote la suppression de certaines lignes aériennes intérieures ».
https://www.youtube.com/watch?v=UbtiA8Ez6RY

B. Les parties prenantes et la RSE

Document 7. La RSE : répondre aux attentes des parties prenantes dans le groupe
Air France-KLM, p. 187
6. Rappelez ce qu’est la RSE.
La RSE est la responsabilité sociale ou sociétale des entreprises. Les entreprises n’ont pas
qu’un but lucratif : elles doivent prendre en compte des préoccupations sociales et
environnementales dans leurs activités et dans leurs interactions avec les autres acteurs,
appelés « parties prenantes ».
7. Montrez comment le groupe Air France-KLM prend en compte ses parties
prenantes pour réaliser ses objectifs.
Le groupe Air France-KLM prend en compte ses parties prenantes à travers une politique de
dialogue afin de poursuivre son activité en tenant compte des enjeux stratégiques qui
pourraient influer le développement de son secteur à long terme.
Les parties prenantes d’Air France ont retenu comme enjeux prioritaires : les impacts
environnementaux de l’aviation, l’utilisation de carburants alternatifs durables et la
transparence sur les émissions de CO2.
Le groupe propose aussi à ses clients de voyager de façon neutre sur le plan carbone avec une
compensation proactive de 100 % des émissions de CO2 des vols intérieurs à travers des
projets de compensation. Les voyageurs d’Air France ont pu voter en ligne pour leur projet
préféré.

CEJM appliquée : demander aux étudiants de faire une analyse des différentes parties
prenantes de leur entreprise de stage.

APPLICATION AU CAS
Document, p. 187
1. Identifiez les différentes parties prenantes et leurs intérêts respectifs.
Parties prenantes Intérêts
Développer le commerce équitable et créer de nouvelles opportunités
Max Havelaar de commercialisation pour les producteurs du système Fairtrade/Max
Havelaar.
Les producteurs
Trouver de nouveaux débouchés pour la vente de leur coton.
d’Afrique de l’Ouest
Tee-shirt de France Tirer un avantage concurrentiel de la politique RSE.
CEJM appliquée : demander aux étudiants d’effectuer une recherche sur le commerce
équitable, voire de participer à une manifestation au sein de l’établissement lors d’une
journée d’action nationale (https://www.maxhavelaarfrance.org/etudiants/vous-voulez-vous-
mobiliser.html).

205
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
2. Montrez les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de la filière
« Coton équitable ».
• L’enjeu économique : offrir des opportunités de travail aux producteurs de coton dans
certaines régions les plus défavorisées du monde.
• Les enjeux sociaux :
– garantir aux paysans un prix minimum qui couvre leurs coûts de production et permet
d’avoir des conditions de vie correcte ;
– participer au développement de communautés locales.
• Les enjeux environnementaux :
– bannir les pesticides et l’utilisation de semences OGM ;
– favoriser la bonne gestion de l’eau.

206
Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
Activités
1. Martin Technologies donne le pouvoir aux salariés, p. 188
1. Caractérisez le style de management de la PME Martin Technologies.
Le style de management de l’entreprise Martin Technologies est participatif. En effet, la PME
a supprimé son organisation verticale et les ordres qui descendent d’en haut pour un nouveau
fonctionnement où ce sont ceux qui font qui décident. Ainsi, ce sont les collaborateurs qui,
chaque matin, s’organisent, échangent et définissent les priorités de la journée.
Et depuis 2017, l’entreprise a choisi d’accélérer sa transformation au profit d’une organisation
en trois mini-usines autonomes.
2. Relevez les modalités mises en place pour favoriser ce style de management.
Pour favoriser ce style de management, la PME Martin Technologies a modifié son
fonctionnement en mettant en place :
– un management visuel de la performance (MVP) qui repose sur une organisation interne et
des échanges entre les salariés qui définissent eux-mêmes les priorités de la journée autour
d’un tableau propre à chaque service ;
– une organisation en mini-usines autonomes constituées d’une trentaine de salariés qui gèrent
leurs clients de l’avant-vente à la livraison.
3. Repérez le rôle des parties prenantes dans la transformation de la PME.
La transformation de la PME a été possible grâce à l’implication de ses salariés. En effet, le
management participatif repose sur la responsabilisation et l’autonomie des salariés de
l’entreprise.
Les dirigeants ont également eu un rôle dans la transformation de la PME puisque ce sont eux
qui ont pris la décision de la transformer et de modifier son mode de gouvernance avec la
mise en place du management visuel de la performance puis des mini-usines.
Les clients sont également concernés par la transformation puisque les échanges et les
rapports ont été modifiés avec la mise en place des mini-usines.
4. Montrez que l’entreprise est engagée dans une démarche RSE.
La RSE est la responsabilité sociale ou sociétale des entreprises. Elle traduit la prise en
compte dans l’activité de l’entreprise de préoccupations sociales, environnementales et
économiques.
L’entreprise Martin Technologies est engagée dans une démarche RSE parce qu’elle intègre
dans son activité des préoccupations sociales, environnementales et économiques. Elle a reçu
en 2019 un trophée RSE Pays-de-la-Loire qui la récompense de ses actions.
Ainsi, elle s’engage pour garantir l’emploi de ses salariés sans négliger son impact sur son
écosystème. Une préoccupation qualité, environnementale et sécurité de tous les instants,
validée par une triple certification ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001 obtenue et
maintenue depuis 2004. Au niveau social, elle recherche la qualité de vie au travail et a réussi
à mettre en place un climat de confiance. Le taux d’absentéisme des salariés a été fortement
réduit. Au niveau économique, les salariés s’engagent pour promouvoir leur entreprise aux
forums de l’emploi. Ils participent au recrutement et s’investissent pour favoriser l’innovation
au sein de la PME.

207
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
2. De quel style de management s’agit-il ?, p. 189
Associez chaque exemple au style de management approprié.
Entreprise Style de management
Le style de management était autoritaire sous Steve Jobs : les employés
pouvaient se faire renvoyer pour n’importe quel motif. S. Jobs est décrit
Apple
comme un dirigeant perfectionniste, impatient, colérique et cruel. Il voulait
avoir un œil sur tout et tout contrôler.
Le style de management est participatif : l’ensemble des collaborateurs
Leroy Merlin contribuent à la stratégie de l’entreprise et se sentent concernés par le
projet.
Boissière Le style de management est paternaliste : le manageur dirige à l’affectif et à
& Fils la confiance. De plus, il s’agit d’une entreprise familiale.
Le style de management est consultatif : les salariés expriment librement
Orange
leurs idées grâce à une plateforme d’engagement (IdClic).

3. Plan social chez Boiron, p. 189


1. Identifiez l’ensemble des parties prenantes concernées par le plan social de Boiron.
Les parties prenantes concernées par le plan social et la fermeture des usines Boiron sont les
salariés, les représentants syndicaux, la direction des usines, les actionnaires (mentionnés sur
les pancartes des manifestants), le gouvernement français qui a pris la décision du
déremboursement de l’homéopathie et les citoyens parce que la fermeture des 13 sites en
France va entraîner des suppressions de postes.
2. Montrez que ces parties prenantes sont très profondément impliquées dans ce
plan social.
Ces parties prenantes sont profondément impliquées dans ce plan social parce que les salariés,
les représentants syndicaux et la direction vont perdre leur emploi.
3. Identifiez les enjeux économiques, sociaux et politiques de ce plan social.
– Les enjeux économiques : la perte d’emploi pour les salariés va entraîner une diminution du
pouvoir d’achat qui se traduira par une diminution de la croissance et une déstabilisation de
l’économie locale.
– Les enjeux sociaux : les conditions de vie des salariés vont être détériorées.
– Les enjeux politiques : le déremboursement de l’homéopathie décidé par le gouvernement a
des conséquences sur la situation économique de l’entreprise Boiron.
4. Pourquoi est-il nécessaire de réunir les représentants des différentes parties
prenantes ?
Il est nécessaire de réunir les représentants des différentes parties prenantes afin qu’ils
puissent trouver le meilleur compromis possible qui permette de satisfaire leurs attentes
respectives. Cela pourrait être des départs volontaires en pré-retraite pour les salariés plus
âgés.
5. Quelles actions en contre-pouvoirs sont réalisées ?
Les actions en contre-pouvoirs réalisées par les salariés et les représentants syndicaux sont
des manifestations sur les différents sites des usines Boiron en France.

208
Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
L’essentiel du cours
Introduction
Le rôle des responsables est de gérer les activités de l’entreprise de manière performante.
Toutefois, l’organisation des ressources peut être influencée, d’une part, par les valeurs
personnelles défendues par les dirigeants et, d’autre part, par les attentes des parties prenantes,
pouvant aller au-delà de la seule recherche de la rentabilité nécessaire pour permettre à
l’entreprise de croître et se développer.
Repérer le rôle des parties prenantes et des contre-pouvoirs met en évidence que
l’organisation des ressources résulte de choix révélateurs du fonctionnement de l’entreprise.

1. Caractériser les styles de management


Le style de management correspond à la manière dont le manager joue son rôle, exerce les
activités managériales.
Les modèles qui caractérisent les différents styles de management proposent deux visions
opposées :
– dans le premier cas, le style est directif et le manager contraint les individus pour obtenir
d’eux un travail performant ;
– dans le second cas, le style est convivial et les individus cherchent à se réaliser dans leur
travail.
Rensis Likert identifie, sur la base d’enquêtes de terrain, quatre styles de management.
Le style autoritaire et exploiteur
C’est un style de management directif, basé sur l’intimidation et la soumission à l’autorité. Le
lien de subordination est prédominant, les décisions sont prises au sommet sans consultation
et s’imposent sans discussion, ni concession. La communication est descendante. Le ressort
de ce style de management repose sur un système de menaces et de sanctions, ce qui génère
du stress au sein des équipes de travail et peu de motivation.
Le style paternaliste (ou persuasif)
Ce style de management est également directif, mais le manager place davantage sa confiance
en ses salariés. Il essaie de créer autour de lui un groupe dont il serait le modèle. Il prend la
posture du « bon père de famille » qui sait ce qui est bon pour ses salariés et leur propose un
cadre de travail défini et précis. Il utilise un système de sanctions et de récompenses pour à la
fois contrôler et motiver ses salariés. Ce style de management peut créer un sentiment
d’appartenance au groupe et souder les équipes.
Le style consultatif
Ce style de management repose sur la confiance du manager envers ses collaborateurs, qu’il
consulte avant de prendre une décision. La communication est horizontale et verticale (entre
les services), le travail d’équipe est important. Les ressorts de ce style de management sont
donc l’implication et la responsabilisation de chacun. Ce style de management permet de
créer une bonne ambiance de travail et favorise un bon climat social.
Le style participatif
Ce style de management est centré sur les relations sociales au sein des équipes et repose sur
une forte relation de confiance entre le manager et ses collaborateurs. Les liens hiérarchiques

209
© Nathan Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs
sont distendus, le manager est intégré à l’équipe de travail, l’encadre mais ne la dirige plus.
Les collaborateurs sont plus fortement impliqués dans le processus de décision que dans le
cadre d’une consultation. Ils sont associés aux décisions qui sont prises de manière collégiale
par le biais de groupes de travail. Ce style de management repose sur un réel engagement des
collaborateurs. Il permet de développer la créativité et l’esprit entrepreneurial au sein des
équipes de travail.
Selon R. Likert, le style de management participatif, en reconnaissant à chaque membre du
groupe ses compétences et en l’intégrant dans la prise de décision, contribue davantage à
l’efficacité des processus utilisés et à la performance de l’entreprise.

2. Repérer le rôle des différentes parties prenantes et des contre-


pouvoirs

A. Les parties prenantes et les contre-pouvoirs


Les parties prenantes sont les acteurs ou groupes d’acteurs qui ont un intérêt dans les activités
de l’entreprise. Ils y exercent une influence plus ou moins directe.
Michel Crozier et Erhard Friedberg, dans la théorie de l’acteur stratégique, développent l’idée
que tout acteur dans l’entreprise peut détenir une part de pouvoir qu’il exercera pour servir ses
propres objectifs. Le pouvoir peut se définir comme la capacité d’un acteur, dans sa relation à
l’autre, de faire en sorte que les termes de l’échange lui soient favorables. Le pouvoir n’est
donc pas lié automatiquement à une position hiérarchique supérieure. Toute entreprise est
soumise à des zones d’incertitude qui correspondent à tout ce qui n’est pas précisément
réglementé ou formalisé. Celui qui les maîtrise détient la plus grande source de pouvoir dans
l’organisation, et ce d’autant plus quand ces zones d’incertitude sont importantes pour le
fonctionnement de l’entreprise. Il se rend irremplaçable et accroît le degré de dépendance de
l’entreprise à son égard. Ces zones d’incertitude peuvent provenir d’un savoir-faire acquis par
la pratique, de l’expérience, de la détention d’une information…
Ces différents acteurs peuvent agir en contre-pouvoir s’ils considèrent que leurs intérêts sont
menacés. Ils déploient alors des actions susceptibles de bloquer les décisions des dirigeants.

B. Les parties prenantes et la RSE


Les parties prenantes sont un élément essentiel de la RSE (responsabilité sociale ou sociétale
des entreprises). En effet, les entreprises engagées dans une démarche de RSE sont non
seulement transparentes envers leurs parties prenantes, mais elles veillent également à intégrer
dans leurs décisions l’ensemble de leurs intérêts. Elles s’opposent en cela aux entreprises dont
la seule finalité est le profit à court terme et qui ne recherchent que la satisfaction des
actionnaires.

210
Thème 3 – Chapitre 13 – Styles de management et contre-pouvoirs © Nathan
Chapitre 14

L’organisation des ressources


dans l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction. Les compétences de l’avenir ?, p. 191
1. Quelles sont les soft skills les plus recherchées par les entreprises ?
Les soft skills sont des compétences comportementales que nous possédons et qui nous
rendent plus efficaces dans notre travail et facilitent les relations interpersonnelles.
En plus des compétences techniques, les entreprises recherchent aujourd’hui des compétences
dites « douces », comme :
– la communication (capacité à s’exprimer, compréhension orale et écrite, expression écrite) ;
– l’aptitude à travailler en équipe ;
– la capacité à prendre des décisions et à résoudre les problèmes en utilisant la logique et le
raisonnement ;
– le sens de l’organisation (planifier et gérer des priorités multiples) ;
– les compétences liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication
(NTIC) ;
– la pensée critique ;
– les habiletés sociales et culturelles (citoyenneté, écoute active, éthique, attitude positive) ;
– la créativité.
2. Pourquoi les soft skills sont-elles importantes pour les entreprises ?
Les soft skills sont des compétences aussi importantes que les compétences techniques telles
que la maîtrise d’un outil ou d’une procédure. En effet, ces qualités personnelles sont
essentielles car elles transforment le salarié en un collaborateur efficace, agréable et menant le
reste de l’équipe. Dans le monde du travail, elles permettent ainsi d’améliorer la performance
et la productivité de l’entreprise.

1. Repérer les ressources et les compétences au sein de l’entreprise


Document 1. Les ressources tangibles et intangibles de l’entreprise, p. 192
1. Pourquoi la marque est-elle classée parmi les ressources intangibles ?
Alors que les ressources comme les installations techniques sont tangibles parce qu’elles ont
un caractère matériel et mesurable, la marque est une ressource intangible parce qu’elle est
immatérielle et difficile à mesurer. En effet, la marque est un signe qui distingue les biens ou
les prestations de services d’une entreprise de ceux de ses concurrents. Ce signe peut être
constitué d’un mot, d’un nom, d’un slogan, d’un logo, d’un son, d’un dessin… ou de la
combinaison de ces différents éléments.

211
© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
Les ressources intangibles telles que la marque ou la notoriété sont essentielles pour
l’entreprise car elles lui permettent de se construire un véritable pouvoir sur la concurrence.
Ainsi, la marque Évian du groupe Danone sert à la distinguer de ses concurrents (Contrex…).
Remarque : Edith Penrose (1914-1996), économiste anglaise née aux États-Unis, est connue
pour son ouvrage The Theory of the Growth of the Firm, publié en 1959, qui décrit les
multiples manières par lesquelles les firmes modernes se développent.
Pour E. Penrose, la firme est un ensemble de ressources humaines, matérielles et
immatérielles. Son analyse des ressources repose sur la distinction des ressources tangibles
(physiques, humaines, financières) et intangibles (non observables et d’une richesse potentielle).
Elle considère que la performance de l’entreprise est liée à l’agencement de ses ressources
plutôt qu’à leur volume.
Document 2. La Redoute se réinvente en mode start-up, p. 192
2. Relevez les ressources de La Redoute.
Les ressources de La Redoute peuvent être classées selon leur nature tangible ou intangible.
Ses ressources tangibles sont :
– des ressources financières : avec des pertes de 50 millions d’euros par an il y a cinq ans, un
investissement de 50 millions d’euros pour la construction d’un nouveau centre logistique et
l’ouverture de son capital aux salariés ;
– des ressources humaines : Nathalie Balla et Éric Courteille, les repreneurs de l’entreprise en
2014, et des salariés (dont 500 préparateurs de commande) ;
– des ressources physiques : un centre logistique hyper-automatisé ;
Ses ressources intangibles sont :
– des ressources mercatiques : La Redoute est une marque connue bénéficiant d’un capital
confiance important en France, avec des créations en marque propre ;
– des ressources organisationnelles : un recentrage sur les secteurs du prêt-à-porter et de la
maison, une meilleure organisation logistique et une base de données de 10 millions de
clients.

Pour aller plus loin


– Une vidéo sur le site de Capital : « Comment la Redoute a renoué avec le succès ? » (3’04”)
https://www.capital.fr/votre-carriere/comment-la-redoute-a-tordu-le-cou-a-son-etiquette-
ringarde-1241770
– Une vidéo de France 3 Télévision : « La Redoute : le rachat par les Galeries Lafayette
confirme la résurrection » (1’20”)
https://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/la-redoute-le-rachat-par-les-galeries-
lafayette-confirme-la-resurrection_2352476.html
3. Quelles ressources ont permis le redressement de La Redoute ?
Le redressement de La Redoute a été permis grâce à :
– ses ressources humaines : les deux repreneurs ont su faire revivre les collections de la
marque et réorganiser l’entreprise ;
– ses ressources financières : l’investissement de 50 millions d’euros a permis la construction
d’un centre logistique hyper-automatisé et a donc favorisé l’e-commerce de La Redoute ;
– ses ressources organisationnelles : la maîtrise de la logistique et son importante base de
données clients permettent à La Redoute de faire face à ses concurrents présents sur Internet ;
– ses ressources mercatiques : le capital confiance et l’offre de gamme (la mode et la maison)
de la marque La Redoute répondent aux attentes de ses clients.

212
Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
Document 3. Les compétences de l’entreprise, p. 193
Document 4. Le savoir-faire camarguais, p. 193
Pour aller plus loin : Un article et une vidéo (durée : 2 min) sur le site de la Région Occitanie :
« La Botte Gardiane : de la Camargue aux podiums parisiens » : https://www.laregion.fr/La-
Botte-Gardiane-de-la-Camargue-aux-podiums-parisiens (vidéo en bas de la page web).
4. Sur quelles compétences repose la réussite de La Botte Gardiane ?
La réussite de La Botte Gardiane repose sur :
– des compétences professionnelles liées à l’expérience (héritage camarguais) et à la maîtrise
du processus de fabrication (artisanal et réalisé en France), qui permettent de développer un
produit de qualité ;
– des compétences relationnelles : les deux autres frères sont en charge de la production, de la
distribution et du marketing, et la sœur de la création et de la gestion des boutiques, ce qui
peut permettre de fluidifier les échanges entre ces différents pôles ; de plus, les compétences
relationnelles dans la distribution et le marketing facilitent l’accès aux marchés à l’étranger
(20 % des commandes partent à l’export) ;
– des compétences managériales dans la gestion du savoir-faire de la marque (rareté et
excellence) et la création de nouveaux produits (bottines et nu-pieds).
5. Comment l’entreprise valorise-t-elle ses compétences ?
L’entreprise La Botte Gardiane valorise ses compétences :
– en diversifiant ses produits vers la production de bottines et nu-pieds ;
– en recevant le label EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant), qui distingue les entreprises
pour la rareté et l’excellence de leur savoir-faire ;
– en proposant une personnalisation de ses produits au niveau de la couleur du cuir, de la
hauteur du talon…, l’entreprise s’adapte aux besoins de ses clients qui peuvent obtenir des
modèles sur mesure.
6. Montrez que ces compétences sont fondamentales pour La Botte Gardiane.
Une compétence est fondamentale pour une entreprise dans le cas où elle lui permet d’exploiter
ses ressources et de se distinguer de la concurrence grâce à un avantage difficilement imitable.
Les compétences de La Botte Gardiane peuvent être considérées comme fondamentales car
elles possèdent les caractéristiques suivantes :
– elles représentent de la valeur aux yeux des clients : elles lui permettent de réaliser une
production française artisanale de qualité qui est recherchée par les clients ;
– elles sont rares et difficilement imitables : l’entreprise a reçu le label Entreprise du Patrimoine
Vivant, qui récompense la rareté et l’excellence de ses compétences ;
– elles sont utilisées dans d’autres activités et permettent à l’entreprise d’accéder à de
nombreux marchés : en fabriquant de nouveaux modèles de chaussures comme les sandales
ou les bottines, La Botte Gardiane a pu faire son entrée dans le domaine de la mode, loin de
son activité d’origine, qui était la spécialisation de bottes de cow-boys camarguais.
Remarque : le concept de compétence fondamentale a été présenté en 1990 par Gary Hamel
et Coimbatore Krishnarao Prahalad. Une compétence fondamentale résulte d’un assemblage
et d’une coordination de ressources spécifiques ou uniques.
G. Hamel et C. K. Prahalad distinguent trois catégories de compétences :
– celles qui permettent, grâce à une expérience/expertise technologique, de gagner en qualité,
flexibilité, rapidité d’exécution, respect des délais… ;
– celles qui facilitent l’accès à des marchés, grâce à un meilleur management des marques,
des brevets, des partenariats, du marketing, de la distribution… ;
– celles qui contribuent à distinguer son produit de celui des concurrents, par son caractère
unique et différenciant (savoir-faire, innovation).

213
© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
Document 5. Réaliser un diagnostic des ressources et des compétences, p. 194
7. Pourquoi une entreprise doit-elle connaître ses forces et ses faiblesses ?
L’analyse des ressources stratégiques et des compétences fondamentales d’une entreprise va
lui permettre de connaître ses forces. L’entreprise va s’appuyer sur ses forces, c’est-à-dire sur
ce qu’elle sait faire, pour se construire un avantage difficilement imitable par la concurrence.
Elle doit impérativement repérer ses forces afin de pouvoir les entretenir et les développer.
Une faiblesse est un élément du fonctionnement de l’entreprise qui la met en difficulté face à
ses concurrents. Elle provient de ressources ou de compétences défaillantes. L’entreprise doit
également connaître ses faiblesses afin de pouvoir les réduire.
Document 6. Une formation au cœur des ateliers, p. 194
8. Montrez que les forces de l’entreprise peuvent également représenter des
faiblesses.
L’entreprise de textile FIM possède des forces qui se révèlent également des faiblesses :
– sa force liée à une fabrication française de produits textiles se révèle aussi une faiblesse
parce que son développement repose sur les compétences de ses ressources humaines et que
l’entreprise a du mal à recruter des personnes qualifiées dans ce domaine. En effet, le textile
est un secteur d’activité qui manque de formations qualifiées en France ; l’entreprise va donc
organiser une session de préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC), un
dispositif de recrutement avec l’aide de Pôle emploi pour y remédier ;
– sa force liée à sa spécialisation dans la confection de vêtements pour les grandes marques de
luxe s’est révélée aussi une faiblesse lors de la crise sanitaire où elle a vu son activité se
stopper, et elle a dû se reconvertir dans la production de masques.

APPLICATION AU CAS, p. 194


1. Montrez que Tee-shirt de France possède des compétences fondamentales.
Selon G. Hamel et C. K. Prahalad, une compétence est fondamentale pour une entreprise si
elle lui permet d’exploiter ses ressources et de se distinguer de la concurrence avec un
avantage difficilement imitable.
L’entreprise Tee-shirt de France possède des compétences fondamentales qui lui permettent
de confectionner des produits modernes haut de gamme dont la fabrication repose sur un
savoir-faire du textile français qui a de la valeur aux yeux des clients et que les concurrents
peuvent difficilement imiter.
2. Recensez les ressources et les compétences que l’entreprise possède pour réussir
sur son marché.
Les ressources de Tee-shirt de France peuvent être classées selon leur nature tangible ou
intangible.
Ses ressources tangibles sont :
– des ressources financières : elles ne sont pas précisées dans le document mais l’entreprise
possède un capital et dégage un chiffre d’affaires qui provient de ses boutiques et de son site
Internet marchand ;
– des ressources humaines : l’entreprise compte 80 collaborateurs ;
– des ressources physiques : elle a un atelier de fabrication en Dordogne et 3 boutiques à Paris.
Ses ressources intangibles sont :
– des ressources mercatiques : Tee-shirt de France développe sa notoriété grâce aux réseaux
sociaux (Instagram, Facebook et Twitter) ;
– des ressources organisationnelles : l’entreprise maîtrise un savoir-faire de qualité du textile
français dans son atelier où elle confectionne elle-même ses produits.

214
Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
Les compétences de Tee-shirt de France qui contribuent à sa réussite sont :
– des compétences professionnelles liées à la maîtrise du processus de fabrication (artisanal et
réalisé en France), qui permettent de développer un produit de qualité haut de gamme ;
– des compétences relationnelles dans l’utilisation d’Internet et le développement de communautés
sur les réseaux sociaux ;
– des compétences managériales dans la gestion du savoir-faire et la création de produits
modernes.

2. Identifier le type de structure d’une entreprise


Document 7. Les principales configurations structurelles de l’entreprise, p. 195
1. Expliquez les principes d’unicité, de dualité et de pluralité de commandement.
– Dans les structures simples et divisionnelles où il y a unicité de commandement, les salariés
répondent aux ordres d’une seule personne.
– Dans les structures fonctionnelles, il y a pluralité de commandement car les salariés
reçoivent des ordres de plusieurs responsables.
– La dualité de commandement se retrouve dans les structures matricielles, au sein desquelles
chaque salarié peut recevoir des ordres de deux personnes différentes (le responsable de
service et le chef de division ou de projet).
2. Identifiez les avantages et les inconvénients des principes d’unicité et de pluralité
de commandement.
Avantages Inconvénients
– Les ordres reçus par les salariés sont
Le donneur d’ordre doit posséder des
cohérents car ils émanent d’une seule
Unicité compétences multiples pour être
et même personne.
de commandement capable de donner des ordres dans
– Les responsabilités sont clairement
toutes les situations.
définies au sein de la structure.
– Le fait de recevoir des ordres
émanant de plusieurs responsables
peut entraîner des confusions
et du stress chez les salariés.
Le salarié bénéficie des compétences – Il y a des risques de conflits car
Pluralité
de plusieurs responsables dans leurs chaque responsable peut souhaiter que
de commandement
spécialités respectives. ses ordres soient traités en priorité par
les salariés.
– Cette pluralité peut entraîner des
incohérences dans les ordres transmis
par les différents responsables.

Document 8. Doublet, un groupe, quatre pôles de compétences, p. 195


3. Identifiez le type de structure du groupe Doublet.
Le groupe Doublet a une structure matricielle. Il est organisé selon une structure divisionnelle
(par pôles) avec la possibilité de constituer des équipes en fonction des projets.
4. Quels sont les avantages de cette configuration structurelle ?
La structure en pôles d’activité permet au groupe d’être proche de ses clients et de répondre
facilement aux évolutions des marchés.
Le management en mode projet apporte de la réactivité à travers la possibilité de créer des
équipes en fonction des besoins. La réduction des lignes hiérarchiques favorise les échanges
et les prises de décision tout en impliquant les salariés.
215
© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
Document 9. L’organisation par les processus, p. 196
5. Pourquoi l’organisation par les processus permet-elle de répondre plus rapidement
aux attentes des clients que les structures traditionnelles ?
L’organisation par les processus permet de répondre plus rapidement aux attentes des clients
car elle décloisonne l’entreprise en supprimant la lourdeur hiérarchique.
Document 10. Saint-Gobain se réorganise, p. 196
6. Identifiez le type de structure qui était en place chez Saint-Gobain jusqu’en 2019.
Jusqu’en 2019, le groupe Saint-Gobain était organisé avec des directions générales
thématiques. Il s’agissait d’une structure fonctionnelle où les activités étaient regroupées par
fonction (distribution, produits pour la construction, vitrage bâtiment).
7. Recensez les avantages de la nouvelle organisation du groupe.
Depuis 2019, Saint-Gobain a opté pour une structure divisionnelle avec quatre grandes entités
géographiques.
Cette nouvelle organisation permet d’être au plus près des marchés locaux et des clients.
L’entreprise connaît mieux ses clients et s’adapte plus facilement aux différentes spécificités
géographiques.
De plus, avec un processus de décision simplifié et moins de niveaux hiérarchiques, cette
nouvelle organisation permet à Saint-Gobain d’être plus flexible et de s’adapter plus
rapidement.
8. Montrez que la nouvelle organisation est orientée vers les attentes des clients.
La nouvelle organisation du groupe Saint-Gobain, à travers la constitution de 4 entités
géographiques va permettre d’élaborer des solutions pour chaque pays qui répondront aux
attentes des clients.
La réorganisation de Saint-Gobain correspond au reengineering de Hammer et Champy car le
groupe se réorganise en processus dans le but de satisfaire les clients.
Document 11. Les effets d’expérience, p. 197
9. Montrez que les effets d’expérience poussent les entreprises à se développer.
Les entreprises cherchent à se développer afin d’accumuler de l’expérience. De cette façon,
elles peuvent bénéficier de différents phénomènes qui vont leur permettre d’être plus
performantes et de pouvoir se distinguer de la concurrence :
– en produisant davantage, elles réalisent des économies d’échelle : leurs coûts unitaires vont
se réduire en étalant leurs charges fixes sur un volume de production beaucoup plus important ;
– avec le temps, elles développent des effets d’apprentissage : elles capitalisent du savoir-faire
dans la réalisation de leurs processus, ce qui va les rendre plus productives ;
– en s’agrandissant, elles augmentent leur pouvoir de négociation avec leurs partenaires ;
– enfin, en innovant, elles deviennent plus compétitives dans leurs processus de production.
Document 12. PSA et Fiat-Chrysler Automobiles, le 4e constructeur automobile
mondial, p. 197
10. Présentez les motivations du groupe PSA en fusionnant avec FCA.
Le groupe PSA fusionne avec le constructeur automobile FCA (Fiat, Chrysler, Jeep...) pour :
– réduire le nombre d’acteurs sur un marché automobile très concurrentiel ;
– bénéficier des infrastructures des deux constructeurs ;
– accéder à de nouveaux clients et marchés (exemple : le marché américain pour PSA) ;
– augmenter sa taille, une nécessité sur un marché qui demande de faire des investissements
importants ;
– mutualiser des processus (exemples : achats, conception, production…).
216
Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
11. Montrez que cette opération va permettre au groupe PSA de bénéficier d’effets
d’expérience.
Cette opération va permettre au groupe PSA de bénéficier d’effets d’expérience grâce aux
phénomènes suivants :
– en réalisant des économies d’échelle, le groupe va réduire ses coûts fixes ;
– avec ce rapprochement, il va développer de nouvelles compétences et profiter d’effet
d’apprentissage ;
– avec son effet de taille, le groupe va encore accroître son pouvoir de négociation ;
– en bénéficiant de l’expertise technologique de son ancien concurrent, il va innover et
améliorer ses processus de production.
Remarque : l’effet d’expérience a été décrit en 1966 par Bruce Henderson, le fondateur du
Boston Consulting Group, un cabinet international de conseil en stratégie.

APPLICATION AU CAS, p. 197


1. Pourquoi Tee-shirt de France a dû faire évoluer sa structure ?
À l’origine, Tee-shirt de France était une start-up de petite taille qui possédait une structure
simple. Depuis, elle est devenue une véritable entreprise industrielle et a dû réfléchir à une
organisation davantage structurée afin de répartir les différentes missions à réaliser et de
pouvoir coordonner l’ensemble.
2. Quels sont les avantages de la structure actuelle ?
La structure en teams de taille réduite mise en œuvre par Tee-shirt de France présente
plusieurs avantages :
– garder la souplesse et l’agilité de l’entreprise à ses débuts ;
– favoriser la communication et la réactivité au sein de ces petites équipes ;
– développer l’autonomie et donc l’implication des salariés qui travaillent en mode projet ;
– stimuler la créativité et l’innovation grâce à ces mini start-up.
3. Pourquoi le développement des ventes permettra-t-il d’améliorer la compétitivité
de l’entreprise ?
En augmentant ses ventes, l’entreprise sera plus compétitive car elle pourra bénéficier d’effets
d’expérience. En effet, elle va améliorer sa productivité du travail par le biais de la répétition
des tâches dans ses différents processus. De plus, son accumulation d’expérience et son
volume de ventes se traduiront par une diminution significative de ses coûts unitaires. Ainsi,
elle pourra dégager davantage de profits.

3. Identifier les mécanismes de coordination et de contrôle au sein


de l’entreprise
Document 13. Les mécanismes de coordination, p. 198

1. Pourquoi l’ajustement mutuel n’est-il possible que lorsque les salariés sont peu
nombreux ?
L’ajustement mutuel est basé sur des échanges informels entre les individus. Ce mode de
coordination simple et naturel entre deux individus devient plus complexe, voire inopérant,
lorsque le nombre de salariés est important. En effet, il y a un risque que les membres de
l’équipe ne reçoivent pas ou ne comprennent pas toutes les informations qui vont leur
permettre de se coordonner.

217
© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
2. En quoi la standardisation des résultats permet-elle de coordonner le travail au
sein d’une entreprise ?
La standardisation des résultats va permettre à tous les salariés d’avoir les mêmes objectifs à
réaliser. Ce mode de coordination permet d’assurer une cohérence des tâches à réaliser en vue
d’atteindre les résultats escomptés.
Document 14. Décathlon : la coordination par le sport, p. 198

3. Identifiez le mécanisme de coordination du travail mis en œuvre chez Décathlon.


Le mécanisme de coordination du travail mis en œuvre chez Décathlon correspond à la
standardisation des normes. En effet, l’ensemble des salariés partagent une culture commune
(« rendre accessible au plus grand nombre le plaisir et les bienfaits du sport ») qui influence
leurs décisions au quotidien.
4. Pourquoi le recrutement est-il important pour garantir ce mode de coordination ?
Le recrutement est important pour garantir ce mode de coordination car il faut s’assurer que
l’ensemble des membres du personnel partagent le même état d’esprit.
Document 15. La coordination sur un chantier, p. 199

5. Identifiez le mécanisme de coordination du travail mis en œuvre sur les chantiers


de l’entreprise Créa Concept.
Sur ses chantiers, l’entreprise Créa Concept a mis en œuvre un mécanisme de coordination
basé sur la supervision directe.
6. Quel est le rôle du conducteur de travaux ?
Le rôle du conducteur de travaux est de coordonner le travail des membres de son équipe de
chantier. Sa mission est de s’assurer que l’ensemble des tâches réalisées est conforme aux
plans et aux souhaits des clients.
7. Quelles compétences doit posséder un conducteur de travaux ?
Un conducteur de travaux doit posséder de multiples compétences pour assurer sa mission :
– savoir gérer et animer le personnel sur le chantier ;
– maîtriser son domaine d’activité et posséder de solides compétences techniques ;
– être rigoureux pour veiller au respect du cahier des charges et des délais.
Pour réussir, il doit être dynamique, organisé, rigoureux et polyvalent.

APPLICATION AU CAS, p. 199


1. Identifiez les moyens de coordination développés chez Tee-shirt de France.
Chez Tee-shirt de France, il est possible d’identifier deux modes de coordination :
– une standardisation des résultats, à travers la mise en place de règles et d’objectifs communs
qui permettent d’organiser le travail au quotidien ;
– une standardisation par les normes, qui repose sur une conviction commune : contribuer au
renouveau de la fabrication textile durable en France.
2. Expliquez comment les modes de coordination choisis permettent de maintenir la
cohésion au sein de l’entreprise.
La standardisation des résultats permet à l’ensemble des salariés de poursuivre des objectifs
communs. L’entreprise peut ainsi fonctionner de manière cohérente et transparente.
Le contrôle des résultats, à travers les entretiens trimestriels, assure la cohésion de l’ensemble
et la mise en place des ajustements nécessaires.
La standardisation des normes, à travers la mise en place d’une mission commune, permet de
fédérer l’ensemble des membres de l’organisation en leur donnant un sentiment de fierté et
d’appartenance.
218
Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
Activités
1. Bose, le Steve Jobs du son, p. 200
1. Repérez les ressources et les compétences possédées au sein de l’entreprise Bose.
Les ressources de l’entreprise Bose peuvent être classées selon leur nature tangible ou
intangible.
Ses ressources tangibles sont :
– des ressources financières : l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 3,9 milliards de
dollars en 2019 et génère d’énormes bénéfices ;
– des ressources humaines : elle a certainement parmi ses collaborateurs des ingénieurs et des
designers ;
– des ressources physiques : elle possède des infrastructures techniques et commerciales comme
des points de vente.
Ses ressources intangibles sont :
– des ressources mercatiques : l’entreprise développe sa notoriété grâce à ses produits innovants
et de qualité, elle bénéficie également d’une image de marque haut de gamme ;
– des ressources organisationnelles : elle dispose d’un savoir-faire de qualité dans le domaine
audio ;
– des ressources technologiques : elle investit dans la R&D et dépose des brevets.
Les compétences de Bose qui contribuent à sa réussite sont :
– des compétences professionnelles liées à son expertise technologique, qui permettent de
développer un produit de qualité haut de gamme ;
– des compétences relationnelles dans la gestion de la marque et des brevets ;
– des compétences managériales dans la R&D et l’innovation.
2. Pourquoi les compétences de Bose sont-elles fondamentales ?
Une compétence est fondamentale pour une entreprise dans le cas où elle lui permet
d’exploiter ses ressources et de se distinguer de la concurrence grâce à un avantage
difficilement imitable.
Les compétences de Bose peuvent être considérées comme fondamentales car elles possèdent
les caractéristiques suivantes :
– elles représentent de la valeur aux yeux des clients : Bose conçoit des produits de qualité
haut de gamme dans le domaine audio qui sont particulièrement recherchés par les clients ;
– elles sont rares et difficilement imitables : l’entreprise investit beaucoup d’argent dans la
R&D et dépose des brevets, ce qui lui permet d’élaborer des produits uniques sur le plan
technique ;
– elles sont utilisées dans d’autres activités et permettent à l’entreprise d’accéder à de
nombreux marchés : Bose utilise son expertise technologique dans d’autres domaines comme
l’automobile ou l’aéronautique afin de proposer des produits innovants.

219
© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
2. Onepoint réinvente radicalement son organisation, p. 201
1. Identifiez les motivations qui ont poussé Onepoint à adopter une organisation
« décloisonnée ».
L’entreprise Onepoint a adopté une organisation « décloisonnée » :
– pour mettre en œuvre en son sein les solutions organisationnelles novatrices qu’elle propose
à ses clients ;
– pour attirer les meilleurs experts et fidéliser ses salariés ;
– pour gagner en adaptabilité et répondre finement aux besoins des clients ;
– pour développer l’intelligence collective et la transversalité ;
– pour favoriser l’épanouissement des salariés et développer leurs compétences.
2. Montrez comment cette organisation permet de répondre aux besoins des clients.
Onepoint s’organise en constituant des communautés de collaborateurs en fonction des projets
client. Cette nouvelle organisation permet de répondre finement aux besoins des clients en
constituant des équipes pluridisciplinaires ad hoc.
3. Identifiez les moyens mis en œuvre pour permettre la coordination du travail au
sein de l’entreprise.
Pour permettre la coordination du travail au sein de l’entreprise, Onepoint a mis en place :
– un management intermédiaire constitué de leaders qui ont pour mission d’assurer la
coordination au sein des pools de collaborateurs (supervision directe) ;
– la création d’un système ouvert, sans cloison, ni niveau hiérarchique pour développer une
culture commune basée sur le mouvement permanent (standardisation des normes) ;
– une démarche de progression continue basée sur des feedbacks réguliers favorisant le
contrôle et l’évolution des collaborateurs (standardisation des résultats).
L’organisation de Onepoint permet de fédérer l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise à
travers le partage d’une identité et de valeurs communes.
L’entreprise a mis en place une coordination par les résultats qui permet de laisser de
l’autonomie aux pools tout en apportant une cohérence à l’organisation à travers la mise en
place de feedbacks réguliers.
Au sein des pools, les leaders peuvent être assimilés à des superviseurs qui ont pour mission
d’assurer la coordination des équipes pluridisciplinaires.

220
Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours
Introduction
Afin d’assurer son fonctionnement, l’entreprise repère et organise ses ressources et les
compétences qui vont lui procurer un avantage sur le marché. Pour être performante, elle va
devoir organiser son activité par processus, mettre en place une structure ainsi que des
mécanismes de coordination.

1. Repérer les ressources et les compétences au sein de l’entreprise

A. Les ressources de l’entreprise


Pour réaliser son activité, l’entreprise organise ses ressources, c’est-à-dire qu’elle agence
l’ensemble des moyens dont elle dispose pour offrir des biens ou des services adaptés aux
besoins des clients.
Les ressources détenues par l’entreprise regroupent des actifs de différentes natures. Ils sont
tangibles (matériels) ou intangibles (immatériels).
Les ressources tangibles sont :
– financières : autofinancement, capital, trésorerie, taux d’endettement, résultat net… ;
– physiques : installations, machines, véhicules, stocks… ;
– humaines : nombre de salariés, niveau de qualification…
Ces ressources sont aisément identifiables et quantifiables.
Les ressources intangibles sont :
– mercatiques : notoriété, marque, publicité… ;
– organisationnelles : qualité, savoir-faire, logistique, flexibilité, partenariat, procédures,
système d’information… ;
– technologiques : brevets, dépenses en R&D… ;
Ces ressources, plus « invisibles », sont essentielles pour l’entreprise car elles lui procurent un
pouvoir de différenciation important.

B. Les compétences de l’entreprise


L’existence de ces ressources ne suffit pas à assurer la réussite de l’entreprise. C’est la façon
dont elle va les utiliser et les gérer qui va faire la différence.
En effet, les compétences sont des capacités à mobiliser et à combiner au mieux des
ressources en vue d’atteindre un objectif. Cette « combinaison de ressources » constitue un
savoir-faire qui s’acquiert par l’apprentissage, la répétition et l’expérience.
Il est possible de distinguer trois catégories de compétences :
– celles qui permettent, grâce à une expérience/expertise technologique, de gagner en qualité,
flexibilité, rapidité d’exécution, respect des délais… ;
– celles qui facilitent l’accès à des marchés, grâce à un meilleur management des marques,
des brevets, des partenariats, du marketing, de la distribution… ;
– celles qui contribuent à distinguer son produit de celui des concurrents, par son caractère
unique et différenciant (savoir-faire, innovation).
221
© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
Certaines compétences sont fondamentales pour l’entreprise car elles la différencient de façon
stratégique de ses concurrents (par exemple, une expertise technologique).
Une compétence est dite « fondamentale » pour une entreprise si elle lui permet d’exploiter
ses ressources et de se distinguer de la concurrence avec un avantage difficilement imitable.
Pour être fondamentale, une compétence doit :
– représenter de la valeur aux yeux des clients ;
– être rare et difficilement imitable ;
– être utilisable dans d’autres activités que celle actuellement exercée ou permettre d’accéder
à de nombreux marchés.

C. Le diagnostic des ressources et des compétences de l’entreprise


L’entreprise doit réaliser un diagnostic, c’est-à-dire une analyse de ses ressources et de ses
compétences. En effet, elle doit disposer de ressources suffisantes pour conduire son activité
et chercher à acquérir les ressources manquantes.
Les ressources peuvent se révéler des forces ou des faiblesses pour l’entreprise. Créatrices de
valeur, les ressources intangibles doivent être développées par l’entreprise car elles lui
permettent de se distinguer de la concurrence.

2. Identifier le type de structure d’une entreprise

A. Les principales configurations structurelles de l’entreprise


La structure a pour but de distinguer les différentes fonctions et les niveaux de management
au sein de l’entreprise :
– le management stratégique, constitué par les dirigeants qui prennent les décisions
importantes ;
– le management intermédiaire, chargé de mettre en œuvre ces décisions.
Parmi les différentes configurations structurelles, les structures simples, divisionnelles,
fonctionnelles et matricielles sont les plus répandues :
Types de configurations structurelles Caractéristiques Avantages Inconvénients
Structure simple Le dirigeant prend – L’unicité – Le dirigeant peut
seul toutes les de commandement connaître des
décisions et entretient apporte une difficultés pour
des liens directs avec cohérence dans les prendre seul toutes
l’ensemble des décisions prises. les décisions.
salariés qui exécutent – Les salariés – Les salariés ne sont
ses ordres (unicité reçoivent des ordres pas associés aux
de commandement). d’une seule personne. prises de décision,
ce qui peut les
démotiver.

222
Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
Types de configurations structurelles Caractéristiques Avantages Inconvénients
Structure fonctionnelle Les activités sont Les salariés reçoivent La pluralité de
regroupées par des ordres de la part commandement peut
fonction et placées de responsables entraîner des ordres
sous l’autorité d’un spécialisés dans leur contradictoires,
responsable. Les domaine de des incohérences
salariés peuvent compétence. et des conflits.
recevoir des ordres
de plusieurs
responsables
(pluralité de
commandement).
Structure divisionnelle L’entreprise est Les salariés sont La structure
découpée dirigés par un seul divisionnelle peut
en divisions manager, responsable engendrer des
autonomes. de l’unité (cohérence redondances
des décisions, de certains postes.
proximité avec Chaque division peut
le manager). poursuivre sa propre
stratégie sans
cohérence avec la
stratégie du groupe.
Structure matricielle Chaque salarié est Ce type de structure La dualité
placé sous l’autorité permet à l’entreprise de commandement
d’un chef de projet d’être flexible peut être source
ou de division et réactive car de confusion
et d’un responsable des équipes projet et de contradiction
de service ou d’une peuvent se créer dans les ordres reçus.
fonction (dualité en fonction Il y a un risque de
de commandement). des besoins. conflit entre les chefs
sur la priorité des
tâches à réaliser par
les salariés.

B. L’organisation par les processus


Le reengineering (Hammer et Champy) a pour ambition de repenser le fonctionnement de
l’entreprise en vue de la réorganiser en processus.
Un processus se définit comme un ensemble d’activités coordonnées qui mettent en œuvre de
multiples ressources et compétences en vue de répondre aux attentes des clients.
Un processus est transversal et fédère plusieurs fonctions de l’entreprise.
Les processus ont pour but de décloisonner l’entreprise afin d’améliorer la qualité, les délais
et de réduire les coûts.

C. Les effets d’expérience


L’effet d’expérience est un phénomène lié au processus de production qui entraîne une
diminution du coût de production unitaire lorsque la production augmente. Il concerne aussi
bien les activités industrielles que celles des services. Il peut être considéré comme une
barrière à l’entrée dans un secteur d’activité.

223
© Nathan Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise
L’effet d’expérience s’explique par quatre causes principales :
– les économies d’échelle : l’entreprise voit ses coûts unitaires se réduire en étalant ses
charges fixes sur un volume de production beaucoup plus important ;
– les effets d’apprentissage : l’entreprise développe des compétences individuelles et collectives
en capitalisant du savoir-faire dans la réalisation de ses processus. Avec l’expérience,
l’ensemble des compétences individuelles développées par les salariés associées à l’esprit
d’équipe vont permettre l’émergence de compétences collectives, sources de compétitivité et
de performance ;
– l’effet de taille, qui permet d’accroître le pouvoir de négociation vis-à-vis des fournisseurs
lorsque l’entreprise grandit ;
– l’innovation, qui va permettre d’améliorer les processus de production.

3. Identifier les mécanismes de coordination et de contrôle au sein


de l’entreprise
Les mécanismes de coordination et de contrôle ont pour but d’assurer la cohérence de
l’ensemble des tâches réalisées au sein de l’entreprise.
Henry Mintzberg a distingué six mécanismes de coordination du travail :
Mécanismes
Caractéristiques
de coordination
Lorsque les salariés sont peu nombreux, la coordination du travail
s’effectue par de simples échanges informels. En échangeant de manière
L’ajustement mutuel
spontanée, les membres de l’équipe se partagent les tâches à réaliser
et contrôlent mutuellement l’avancement du travail.
La coordination du travail consiste à nommer un responsable (le patron
La supervision directe ou un salarié) qui est chargé de donner des ordres à ses subordonnés
et de contrôler l’exécution du travail réalisé.
La coordination s’effectue par les procédés de travail qui sont transmis
La standardisation aux salariés pour réaliser leurs tâches. Les procédés décrivent de manière
des procédés très précise les méthodes que les salariés doivent respecter pour effectuer
leur travail.
Ce mécanisme de coordination permet d’assurer une cohérence
La standardisation de l’ensemble de l’organisation à travers la fixation d’objectifs qui dictent
des résultats les résultats à atteindre. Les salariés disposent d’une certaine liberté dans
leur méthode de travail pour atteindre les résultats attendus.
La coordination des différents types de travail est opérée à travers
La standardisation la formation et la transmission de savoirs spécifiques qui vont permettre
des qualifications aux salariés d’adopter les mêmes méthodes de travail et de pouvoir
se coordonner de manière quasi automatique.
La coordination s’effectue par des normes qui dictent le travail à réaliser.
La standardisation Les normes peuvent être une culture, des valeurs communes partagées par
des normes l’ensemble des membres et qui constituent le « ciment » de l’organisation,
selon Mintzberg.

224
Thème 3 – Chapitre 14 – L’organisation des ressources dans l’entreprise © Nathan
Chapitre 15

Le financement de l’entreprise

Réponses aux questions sur les documents


Document d’introduction, p. 203
1. Recensez les investissements que le groupe Carrefour va réaliser d’ici 2022.
Le groupe Carrefour va créer un portail e-commerce qui remplacera les différents sites
marchands et applications existants, ouvrir 170 nouveaux drives, automatiser sa logistique et
aménager plus de 50 % de ses magasins en points click and collect.
2. Pourquoi Carrefour investit-il dans le digital ?
Carrefour investit dans le digital pour combler son retard dans ce domaine et détenir un
avantage concurrentiel sur ses concurrents.
3. Quelles sont les retombées attendues de ces investissements ?
Carrefour attend des retombées financières et espère multiplier par 4 son chiffre d’affaires
d’ici 2022. Il ambitionne également de devenir leader de l’e-commerce alimentaire en France.

1. Identifier les besoins de financement de l’entreprise


A. Le besoin de financement du cycle d’investissement
Document 1. Des investissements nécessaires à la pérennité de l’entreprise, p. 204
1. Pourquoi une entreprise a-t-elle besoin d’investir pour assurer sa pérennité ?
La pérennité d’une entreprise nécessite des investissements pour assurer des bénéfices futurs.
Remarque : on pourra faire réfléchir les étudiants sur les autres raisons de l’investissement
(accroître la productivité, gagner des parts de marché, automatiser certaines tâches,
améliorer l’image et la communication de la marque, intégrer certaines activités, former le
personnel…).
Document 2. La diversité des investissements, p. 204
2. Caractérisez les différents investissements entre les investissements corporels,
incorporels et financiers.
Entreprise Investissement Justification
Nvidia acquiert la totalité d’une usine qui produit des
Nvidia Corporel
puces électroniques.
Brasserie L’entreprise investit dans des lignes de production
Corporel
du Castellet (bien palpable).
Opérateurs Les entreprises de téléphonie mobile investissent dans
Incorporel
téléphonie mobile des biens immatériels (fréquences de Mhz).
Veolia achète une partie du capital de l’entreprise
Veolia Financier
Suez. Il s’agit donc d’un investissement financier.

225
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
Document 3. Valeo : premier déposant de brevets en France, p. 204
3. Classez le type d’investissement réalisé par Valeo.
Valeo investit dans la recherche et développement : il s’agit d’un investissement incorporel.
4. Expliquez l’intérêt pour l’entreprise d’investir dans l’innovation.
L’intérêt pour Valeo est double : détenir un avantage concurrentiel sur ses concurrents en
prenant de l’avance dans les domaines d’avenir et développer ses ventes puisque la moitié de
son chiffre d’affaires est générée par la vente de produits innovants.
Document 4. Le cycle d’investissement des entreprises, p. 205
5. Quand un cycle d’investissement prend-il fin ?
Un cycle d’investissement prend fin lorsque l’investissement ne génère plus de recettes et
qu’il a été entièrement payé.
6. Pourquoi les ressources financières allouées au cycle d’investissement sont-elles à
long terme ?
Les ressources permettant le financement du cycle d’investissement sont à long terme car
elles financent un bien qui sera utilisé de façon durable.
Document 5. Mercedes-Benz livre 15 utilitaires à une entreprise bretonne, p. 205
7. Quel type d’investissement la Scobat a-t-elle réalisé ?
La Scobat a investi dans quinze utilitaires neufs de la marque Mercedes. Il s’agit d’un
investissement corporel.
8. Sur quels critères l’entreprise a-t-elle sélectionné son fournisseur ?
La sélection du fournisseur s’est effectuée au regard des prix des véhicules (prix d’achat et
prix de reprise par la marque Mercedes), mais aussi en fonction de leur confort, de leur
sécurité et de l’image véhiculée.
9. Quelle sera la durée du cycle d’investissement pour les nouveaux véhicules ?
La durée du cycle d’investissement pour la Scobat sera de 5 ans puisque, au terme de ce délai,
les véhicules seront revendus à la marque Mercedes.
Document 6. La RATP rachète le navigateur Mappy à SoLocal, p. 205
10. Pour quelles raisons le groupe RATP a-t-il racheté le navigateur Mappy ?
Le groupe RATP a réalisé cet investissement pour pouvoir proposer à ses clients une solution
de mobilité plus complète puisqu’elle intègrera des suggestions de trajets avec différents
moyens de transport.
11. Montrez que cet investissement aura des effets à long terme.
Cet investissement aura un effet à long terme puisque le groupe RATP, grâce aux
fonctionnalités de Mappy, veut enrichir son offre de mobilité clés en main (cartographie,
adresses de professionnels, réservation et achat de titres de transport…) pour la vendre aux
usagers des transports en commun parisiens mais aussi à d’autres métropoles françaises.

226
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
B. Le besoin de financement du cycle d’exploitation
Document 7. Le financement de l’activité courante de l’entreprise : le cycle
d’exploitation, p. 206
12. Pourquoi existe-t-il un décalage entre les dépenses engagées et l’encaissement des
recettes ?
Il existe un décalage entre les dépenses engagées pour produire un bien ou un service et
l’encaissement définitif et total des recettes générées par la vente de ce bien ou de ce service.
Remarque : on pourra faire réfléchir les étudiants à partir de situations concrètes variées. Un
restaurant, par exemple, achète des produits frais puis les transforme et les propose sur la
carte du jour ; le décalage n’est alors que de quelques heures. En revanche, pour un
promoteur immobilier qui construit une résidence, ce décalage sera d’au moins plusieurs
mois et le montant des dépenses engagées par le chantier s’élève souvent à plusieurs millions
d’euros.
13. Pourquoi une entreprise en phase de croissance peut-elle, paradoxalement, être
confrontée à des difficultés financières ?
Une entreprise en phase de croissance doit produire davantage pour satisfaire une demande
croissante de ses clients (anciens ou nouveaux). Elle doit donc, dans un premier temps,
engager davantage de dépenses pour produire avant de percevoir le paiement de ses ventes. Le
montant du besoin en fonds de roulement va donc augmenter. L’entreprise devra anticiper ce
BFR pour ne pas être en situation de cessation de paiements et continuer à assurer le paiement
de ses charges fixes (salaires…).
Document 8. Les conséquences économiques locales de la crise sanitaire, p. 206
14. Expliquez le problème de trésorerie de l’Hôtel Chenal.
Du fait de la crise sanitaire, l’hôtel Chenal a été fermé au public. Durant cette période, il a
continué à payer certaines charges comme l’électricité et une partie des salaires de ses
employés. Ses charges sont donc restées inchangées alors qu’il ne réalisait plus aucun chiffre
d’affaires.
15. Pourquoi cette situation était-elle difficile à gérer pour l’entreprise ?
Cette situation est difficile à gérer pour l’hôtel car, à terme et faute de ressources financières
suffisantes, la faillite menace l’hôtel.
16. Les prêts consentis vont-ils permettre de sauver l’hôtel ?
À court terme, les prêts consentis vont apporter les liquidités dont a besoin Pierre Robert pour
fonctionner au quotidien et payer ses charges. Néanmoins, ils constituent une dette que le
propriétaire de l’hôtel devra, quoi qu’il arrive, rembourser, au moins partiellement (prêt
garanti par l’État).

APPLICATION AU CAS, p. 206


1. Quel impact aura cette commande sur le cycle d’investissement et sur le cycle
d’exploitation de l’entreprise ?
Cette commande aura un impact sur le cycle d’investissement car les machines à coudre
représentent des immobilisations, et sur le cycle d’exploitation puisque le tissu correspond à
un approvisionnement en matières premières.

227
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
2. Quel risque représente cette commande pour Tee-shirt de France ?
Le risque se pose au niveau du cycle d’exploitation : Tee-shirt de France pourrait être
confrontée à un BFR important à financer, c’est-à-dire un décalage entre le paiement du tissu
à son fournisseur et l’encaissement du prix de la commande.
3. Imaginez comment Tee-shirt de France peut limiter ce risque.
Ce risque peut être limité à l’aide de deux outils :
– un outil juridique : Tee-shirt de France peut imposer à son client, dans une clause
contractuelle, des délais de paiement les plus courts possible ;
– un outil financier : l’entreprise peut financer son BFR en faisant appel à un organisme
bancaire.

2. Recenser les solutions de financement adaptées à une entreprise


A. Le financement du cycle d’investissement
Document 9. Les modalités de financement interne et externe des immobilisations, p. 207
1. Quels sont les inconvénients de l’emprunt bancaire et de l’apport en capital ?
Tout emprunt doit être remboursé et l’emprunteur est redevable du paiement d’intérêts. Le
taux d’intérêt auquel l’entreprise emprunte et le montant de l’emprunt auront une incidence
directe sur les résultats de l’entreprise puisque les charges à payer seront plus importantes.
L’apport en capital signifie ouvrir le capital de la société à des investisseurs. Ces derniers
peuvent désirer une rentabilité de leur investissement à très court terme au risque de consacrer
moins d’investissement à la R&D ou au développement de l’entreprise. Lors des assemblées
générales d’associés, ces investisseurs ont un poids en termes de vote lors de l’adoption des
décisions.
Document 10. Le financement adapté à une start-up innovante, p. 207
2. Expliquez pourquoi les deux associés de Karbon ont besoin d’investir.
Développer une application nécessite des ressources financières externes tant que le projet ne
génère pas de bénéfice. Les deux associés ont donc besoin d’un financement externe pour
finir de développer leur application.
3. Quelle solution l’entreprise a-t-elle trouvée pour financer ses investissements ?
L’entreprise a trouvé la solution du financement participatif. Plus les fonds récoltés seront
importants, plus les deux associés pourront affiner leur application.
Document 11. Les Cidre Premium financent leur développement, p. 207
4. Par quel moyen les Cidres Premium ont-ils financé leur développement
international ?
Les Cidre Premium ont financé leur développement international par le biais du
crowdfunding, ou financement participatif.
5. Quel est, à votre avis, l’intérêt pour une entreprise de recourir à ce mode de
financement ?
Le financement participatif permet à l’entreprise de financer ses investissements tout en
évitant les contraintes de l’emprunt bancaire ou de l’apport en capital. Il offre également la
possibilité à l’entreprise de se faire connaître auprès de clients potentiels et de développer son
image via Internet.

228
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
B. Le financement du cycle d’exploitation
Document 12. Le financement interne et externe du cycle d’exploitation, p. 208
6. En quoi la qualité des relations entretenues par une entreprise avec ses parties
prenantes externes joue-t-elle sur le financement du cycle d’exploitation ?
Une entreprise a tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec ses fournisseurs dans la
mesure où le crédit fournisseur lui permet d’alléger son besoin en fonds de roulement.
Document 13. Le Crédit Agricole finance les factures des entreprises, p. 208
7. Expliquez le principe du service Cash in Time proposé par le Crédit Agricole.
Grâce au Cash in Time, le Crédit Agricole propose un service d’affacturage à ses clients, qui
consiste à payer les factures clients en attente de règlement à une entreprise (moyennant une
commission). Le Crédit Agricole s’adresse ensuite aux clients de l’entreprise pour que les
factures lui soient payées.
8. Pourquoi ce service permet-il aux entreprises de mieux gérer leur trésorerie ?
Ce service permet de réduire considérablement le décalage entre les dépenses engagées par
l’entreprise et les recettes encaissées. Le besoin en fonds de roulement de l’entreprise est ainsi
allégé et sa trésorerie facilitée.
Document 14. Coronavirus : 55 % des PME craignent la faillite, p. 208
9. Expliquez les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur la trésorerie des
PME.
La pandémie de Covid-19 a mis à mal la trésorerie de nombreuses PME pour deux raisons :
certaines d’entre elles ont dû fermer et la plupart sont confrontées à des retards de paiement
de la part de leurs clients. La majorité des dirigeants de ces PME craignent donc la faillite.
10. Comment les deux tiers de ces entreprises ont-elles pu surmonter leurs problèmes
de trésorerie ?
Deux entreprises sur trois ont été aidées par leur banque en ayant eu recours à un emprunt
bancaire.
11. Expliquez le rôle joué par l’État dans cette crise.
L’État a garanti les prêts consentis aux PME à hauteur de 90 %, donc les banques sont
assurées d’être remboursées à hauteur de 90 % de la somme empruntée par ces PME. Les
banques courent donc un risque minime à octroyer ce type de prêt.

C. Préserver l’équilibre financier de l’entreprise


Document 15. Évaluer la santé financière de l’entreprise, p. 209
12. Pourquoi est-il important pour une entreprise d’évaluer ses ressources
financières ?
Une entreprise doit évaluer ses ressources financières de façon à mesurer sa capacité à générer
du bénéfice et à financer elle-même son cycle d’investissement et son cycle d’exploitation.
13. À quoi servent les fonds propres de l’entreprise ?
Les fonds propres servent à financer les immobilisations et l’activité de l’entreprise. Ils
permettent également de rassurer d’éventuels partenaires financiers, notamment les
organismes bancaires, sur sa capacité d’emprunt.

229
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
14. Le résultat de l’exercice de l’entreprise peut-il influencer ses ressources
financières ? Justifiez votre réponse.
Le résultat de l’exercice de l’entreprise va fortement influencer ses ressources financières : si
l’entreprise réalise un bénéfice, ce dernier pourra être réinvesti. À l’inverse, si elle réalise des
pertes, elle devra les combler et se procurer de nouvelles ressources financières, faute de quoi
sa pérennité sera menacée.
Document 16. Ynsect lève 190 millions d’euros supplémentaires, p. 209
15. Pourquoi l’entreprise Ynsect a-t-elle besoin de lever des fonds ?
La firme Ynsect a besoin de lever des fonds car sa nouvelle usine représente un
investissement de 150 millions d’euros.
16. Pourquoi, selon vous, l’entreprise n’a-t-elle pas eu recours à de
l’autofinancement ?
L’entreprise n’a pas fait appel à l’autofinancement parce qu’elle ne disposait pas des fonds
nécessaires pour cet investissement.

APPLICATION AU CAS, p. 209


1. Ces différentes dépenses concernent-elles le cycle d’investissement ou le cycle
d’exploitation ?
– Machine de découpe laser du tissu : cycle d’investissement pour acquérir une machine qui
permettra de gagner en productivité et évitera probablement le gaspillage.
– Logiciel vendu par le fournisseur LaserDécoup : cycle d’investissement.
– Stock de coton biologique : cycle d’exploitation car cet achat correspond à une dépense
répétitive pour Tee-shirt de France et entre dans le processus de production.
2. Caractérisez les acquisitions de Tee-shirt de France auprès de LaserDécoup.
– La machine de découpe laser du tissu est un investissement corporel.
– Le logiciel vendu par le fournisseur LaserDécoup est un investissement incorporel.
3. Les ressources financières nécessaires à ces acquisitions seront-elles engagées à
court ou à moyen terme ?
– La machine de découpe laser du tissu sera financée par des ressources à long terme.
– Le logiciel sera financé par des ressources à long terme.
– Le stock de coton biologique représente des charges d’exploitation qui seront financées par
des ressources à court terme.

230
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
Activités
1. Des besoins de financement multiples, p. 210
1. Déterminez, pour chacune des entreprises citées dans les documents, s’il est
question de leur cycle d’exploitation ou de leur cycle d’investissement.
Entreprise Cycle Justification
Sanofi Investissement Il s’agit d’un investissement réalisé sur le long terme et
destiné à être utilisé de façon durable.
Total et PSA Investissement Il s’agit d’un investissement réalisé sur le long terme et
destiné à être utilisé de façon durable.
Trans Breizh Exploitation Le dirigeant de l’entreprise rencontre des difficultés pour
financer les opérations courantes de Trans Breizh dont le
paiement des salaires des six salariés restants.
Danone Investissement L’opération engage l’entreprise sur le long terme et elle
n’est pas répétitive
2. Déduisez-en les modalités de financement auxquelles les entreprises pourraient
avoir recours.
Entreprise Cycle Justification
– Concours bancaire
Sanofi Investissement – Apport en capital
– Autofinancement
– Concours bancaire
– Apport en capital
– Autofinancement pour une partie de l’opération
Total et PSA Investissement (le montant paraît trop élevé pour qu’elle soit entièrement
autofinancée)
– Subventions des institutions européennes et des gouver-
nements français et allemands
– Concours bancaires
Trans Breizh Exploitation – Crédit fournisseur
– Affacturage
– Subvention et crowdfunding peu probables vu les entre-
prises et le type d’investissement
Danone Investissement – Apport en capital
– Émission d’obligations
– Emprunt bancaire
– Concours bancaire
Entreprise Cycle – Apport en capital
– Autofinancement

231
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
2. L’essor des modes de financement citoyens, p. 211
1. Expliquez le principe des obligations vertes.
Les obligations vertes sont des emprunts obligataires émis sur les marchés financiers pour
financer des projets contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique. L’émetteur des
obligations prend des engagements sur l’usage précis des fonds récoltés, dont l’impact doit
être positif pour l’environnement.
2. Pour quelles raisons ce mode de financement est-il appelé à se développer ?
Le marché des obligations vertes a doublé en trois ans. Selon un spécialiste des obligations
vertes, les besoins de financement des projets à vocation environnementale, liés au
changement climatique ou à la gestion des ressources, sont énormes.
3. Pour les entreprises qui émettent ce type d’obligation, l’intérêt est-il uniquement
financier ?
Les entreprises qui émettent ce type d’obligations reçoivent des fonds mais l’intérêt est
également en termes d’image de marque. Pour les entreprises se prévalant d’une démarche
RSE (responsabilité sociétale des entreprises), l’intérêt est de montrer que la firme est fidèle à
ses engagements envers la planète et se comporte comme une entreprise citoyenne.
4. Contre quelle dérive la charte des « Green Bond Principles » entend-elle lutter ?
Dans la mesure où il n’existe pas de définition règlementaire ni d’organismes de contrôle au
niveau mondial chargés de vérifier que les obligations vertes sont réellement dédiées à des
investissements respectueux de l’environnement, cette charte établit un code de bonne
conduite censé guider les émetteurs de ce type d’obligations.

232
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
L’essentiel du cours
Introduction
La vie de l’entreprise est rythmée par des besoins de financement. À sa création, le business
plan, ou plan d’affaires (Chapitre 4), doit prévoir à la fois les ressources et les besoins
financiers prévisionnels de façon à convaincre les investisseurs d’investir dans ce projet.
Lorsque l’entreprise est pérenne, le manager (Chapitre 4) qui succède à l’entrepreneur a pour
mission d’évaluer au mieux les besoins de financement, d’y allouer des ressources financières
internes ou d’en rechercher de nouvelles en veillant à l’équilibre financier de la firme.

1. Identifier les besoins de financement de l’entreprise


A. Le besoin de financement du cycle d’investissement
La pérennité de toute entreprise passe par des investissements, qui sont de trois sortes :
– les investissements matériels ou palpables font partie des ressources tangibles de la firme
(véhicules de livraison, machines de production, locaux pour stocker matières premières et
produits finis, magasins pour distribuer les produits…) ;
– les investissements incorporels ou immatériels augmentent les ressources intangibles de la
firme (dépôt ou achat d’un brevet de façon à avoir un monopole d’exploitation sur un produit,
marque ou logo qui donnent une identité au produit et le différencient de ceux de la
concurrence, progiciel de gestion intégré pour faciliter la diffusion et le traitement de
l’information entre les différents services de l’entreprise et automatiser certains processus…) ;
– les investissements financiers (acquisition de titres financiers ou de parts du capital d’une
autre entreprise) permettent d’augmenter les ressources financières de la firme qui investit,
mais aussi d’entrer dans le capital d’entreprises concurrentes ou ayant des activités
complémentaires.
L’investissement, qu’il soit corporel ou incorporel, est très souvent synonyme d’innovation
(Chapitre 9), que cette innovation porte sur les produits (document 3, Valeo), les procédés
(document 2, La Brasserie du Castellet), la commercialisation ou l’organisation (document 5,
Scobat).
Le fonctionnement d’un cycle d’investissement se passe comme suit : l’entreprise ressent le
besoin d’investir pour les raisons évoquées ci-dessus. La durée entre l’acquisition de
l’immobilisation et la fin des recettes générées par celle-ci constitue la durée du cycle
d’investissement. Autrement dit, le cycle est renouvelé lorsque l’immobilisation est amortie
(ceci concerne les immobilisations corporelles) ou lorsque l’entreprise décide de céder celle-
ci.

B. Le besoin de financement du cycle d’exploitation


Par définition, le cycle d’exploitation est constitué par les différentes étapes séparant les
dépenses effectuées pour produire un bien ou un service et l’encaissement effectif du chiffre
d’affaires. Celui-ci comprend donc également le paiement du ou des fournisseurs ou sous-
traitants et la vente au client qui ne génère pas toujours instantanément des recettes.

233
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
En effet, en B to B (lorsque les transactions marchandes s’effectuent entre professionnels), le
paiement du client intervient à l’issue d’un délai d’au maximum 30 jours (règle légale) après
la livraison du bien ou l’exécution de la prestation de service. C’est ce que l’on appelle le
crédit client. Cependant, les parties peuvent convenir d’un délai plus long lors des
négociations précontractuelles et l’inscrire dans les clauses contractuelles (Chapitre 3).
Plus la durée du crédit client est élevée, plus le besoin en fonds de roulement (BFR) sera
important. Il est donc intéressant pour l’entreprise fournisseur d’optimiser cette durée.
Le BFR et la gestion de la trésorerie
La durée du crédit client impacte le BFR ainsi que la trésorerie de l’entreprise.
Le BFR correspond aux sommes que l’entreprise doit avancer en n’ayant pas encore été elle-
même payée par son client. Plus les dépenses engagées par l’entreprise sont importantes, plus
le BFR est important. Cela explique pourquoi les entreprises en phase de croissance courent,
paradoxalement, un risque : celui d’engager de trop grosses dépenses pour honorer les
commandes au point de ne plus pouvoir payer leurs charges courantes et se retrouver, dans les
situations les plus critiques, en situation de cessation de paiements puis de liquidation
judiciaire (document 8, Hôtel Chenal).
La gestion de la trésorerie est donc une activité d’importance capitale pour l’entreprise dans la
mesure où elle consiste en une anticipation et un contrôle constants des décalages entre les
encaissements et les décaissements.

2. Recenser les solutions de financement adaptées à une entreprise


A. Le financement du cycle d’investissement
L’entreprise dispose de plusieurs moyens pour financer son cycle d’investissement
(document 10, société Karbon), sachant que ces ressources peuvent se cumuler.
L’autofinancement : c’est une situation idéale pour l’entreprise puisque celle-ci dispose, en
interne, des ressources financières suffisantes pour financer son investissement.
L’emprunt bancaire : l’entreprise se procure des ressources financières en demandant à un
organisme financier de lui accorder un crédit.
C’est là une des missions principales des organismes bancaires : contribuer à la croissance
économique en assurant le financement des activités économiques et en répondant aux
demandes des agents économiques à besoin de financement (Chapitre 1). L’octroi d’un crédit
se fait en contrepartie de son remboursement, à terme, et du paiement d’un taux d’intérêt qui
va alourdir les charges financières de l’entreprise et réduire ses perspectives de bénéfice. Le
montant de ce taux d’intérêt est donc déterminant dans la politique d’investissement d’une
entreprise (Chapitre 1).
Lorsque l’État veut mener une politique de relance de l’économie (Chapitres 7 et 10), les taux
d’intérêt proposés par les banques baissent. Les entreprises peuvent ainsi plus facilement
avoir recours au crédit et investir (document 14, prêts garantis par l’État).
L’apport en capital et l’émission d’actions : une entreprise ayant un besoin de financement
a également la possibilité d’émettre de nouvelles parts sociales afin d’attirer des investisseurs,
lorsque son statut juridique s’y prête (Chapitre 11). L’acquisition des parts sociales rapportera
des ressources financières à l’entreprise émettrice et fera des investisseurs des propriétaires
d’une partie du capital social de la société. Les investisseurs, nouvelles parties prenantes
internes, pourront prétendre au versement de dividendes si l’assemblée générale annuelle des
associés décide qu’une part des bénéfices réalisés doit y être consacrée. Les investisseurs
pèseront également avec leurs voix (1 part sociale = 1 voix) lors de l’adoption, en assemblée

234
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
générale, des décisions stratégiques relatives à l’avenir de la société. L’entrée de nouveaux
investisseurs présente donc un risque : celui que des divergences de vue naissent entre
nouveaux et anciens propriétaires sur la rentabilité à court ou moyen terme de l’entreprise, sur
les investissements à réaliser… (Chapitre 5).
L’émission d’obligations : une firme peut aussi se procurer des ressources financières en
émettant des obligations. Une obligation est un outil financier qui permet à celui qui l’émet
d’emprunter de l’argent. L’agent à capacité de financement qui investit dans des obligations
apporte des ressources financières à l’entreprise émettrice et perçoit des intérêts chaque année.
L’avantage, pour l’entreprise émettrice, est de se procurer des ressources financières auprès
de différents agents économiques à capacité de financement sans ouvrir son capital à de
nouveaux associés. L’inconvénient, similaire à celui d’un emprunt bancaire, est la charge
financière générée par le versement d’intérêts.
Le financement participatif : cette forme de financement connaît un essor important depuis
quelques années. Le marché du financement participatif se consolide en France (629 millions
d’euros ont été collectés par son biais en 2019). Les investisseurs du crowdfunding disposent
d’une capacité d’épargne et aiment diversifier leurs actions sur divers types de projets.
Parallèlement à l’émergence de nouvelles plateformes, l’essor des réseaux sociaux,
l’apparition d’outils numériques et d’une philosophie axée sur la mise en pratique rapide des
idées ont contribué à la croissance de ce mode de financement. En plus d’apporter des
ressources financières sous diverses modalités (don, ouverture du capital…), le crowdfunding
permet de fédérer une communauté d’internautes autour d’un projet. Il s’agit souvent d’une
communauté active qui n’hésite pas à promouvoir le projet qu’elle soutient. Ce mode de
financement est ainsi devenu un véritable outil de communication mais qui ne saurait exister
sans les plateformes (parmi les plus connues : Ulule, KissKissBankBank…) (Chapitre 5).
Les subventions : l’État ou les collectivités territoriales, dans le cadre d’une politique
économique de soutien de certaines activités (activités innovantes ou créatrices d’emplois…),
peuvent accorder des subventions à des entreprises.

B. Le financement du cycle d’exploitation


L’autofinancement : les ressources financières internes de l’entreprise peuvent être affectées
au besoin en fonds de roulement.
En droit commercial, l’affacturage (factoring, en anglais) consiste, pour une entreprise
commerciale, à sous-traiter par contrat à une société financière (factor, en anglais) le
recouvrement de ses factures. Cette société financière, qui peut être la filiale d’un
établissement bancaire, se charge, contre une commission, de recouvrer les fonds, de gérer les
dettes éventuelles et de verser à l’entreprise commerciale les sommes correspondantes.
L’affacturage est un moyen de financement. Avec le paiement des factures sans délai, la
couverture des risques d’impayés, il permet une rentrée d’argent immédiate pour l’entreprise
qui y a recours. L’entreprise est ainsi déchargée de cette activité et peut se concentrer sur son
activité principale.
Les concours bancaires recouvrent l’ensemble des crédits ou autorisations de découvert
accordés par une banque à court terme.
Le crédit fournisseur : en tant que cliente d’autres entreprises, l’entreprise bénéficie du
crédit fournisseur ou crédit client qui lui est accordé par ses fournisseurs.

235
© Nathan Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise
C. Préserver l’équilibre financier de l’entreprise
Plusieurs documents comptables doivent être obligatoirement établis et actualisés chaque
année afin que l’entreprise s’assure de son équilibre financier et puisse communiquer sur sa
santé financière auprès des parties prenantes.
À court terme : chaque année, l’entreprise établit un compte de résultat. Ce document
comptable compare les produits reçus aux charges versées afin d’estimer le montant de
bénéfice ou de pertes réalisé. L’équilibre financier de l’entreprise n’est pas assuré si elle
dégage des pertes. En effet, une entreprise en situation de pertes ne pourra pas autofinancer
ses investissements et sera contrainte de trouver de nouvelles ressources financières pour
compenser son déséquilibre financier.
CHARGES N N–1 PRODUITS N N–1
Charges d’exploitation (I) Produits d’exploitation (I)
Matières premières Chiffre d’affaires
Impôts
Charges externes
Charges financières (II) Produits financiers (II)
Intérêts d’emprunt Dividendes
Charges exceptionnelles (III) Produits exceptionnels (III)
Amende pour retard dans Cession d’actions
le paiement des cotisations Dommages et intérêts versés
sociales par un concurrent reconnu
coupable de contrefaçon
Totaux I + II + III = TC Totaux I + II + III = TP
BÉNÉFICE = TP > TC PERTES = TP < TC

À long terme : le bilan présente l’ensemble des immobilisations acquises par l’entreprise
depuis sa création (actif du bilan) et toutes les ressources financières dont elle dispose pour
les financer (passif du bilan). Lorsque les capitaux propres deviennent insuffisants (pertes
accumulées sur les exercices antérieurs), l’équilibre financier de l’entreprise n’est plus assuré.
De nouvelles ressources financières doivent être trouvées.

236
Thème 3 – Chapitre 15 – Le financement de l’entreprise © Nathan
Entraînement à l’examen
L’entreprise Jounet

Réponses aux questions


Mission 1 – L’introduction de l’entreprise Jounet sur un marché
en plein essor (Annexes 1, 2 3, 5 et 6), p. 215
1.1. Analysez la structure et l’évolution du marché des jeux vidéo en France.
• La structure du marché des jeux vidéo en France est caractérisée par l’existence de deux
types de produits offerts : d’une part, des biens matériels, qui représentent 43 % du marché en
2019, d’autre part, des biens dématérialisés, qui représentent 57 % du marché.
Les premiers sont constitués des consoles (surtout des marques Nintendo, Sony et Microsoft),
des PC ainsi que de divers accessoires. Les seconds sont des jeux achetés essentiellement en
ligne, parfois en magasin.
• Les supports utilisés pour les jeux vidéo se sont diversifiés avec le temps. Aujourd’hui, les
plus utilisés sont les smartphones et les ordinateurs portables qui, à eux deux, représentent
86 % des supports, assez loin devant les consoles et tablettes.
• Sur le plan des sociétés du secteur : géographiquement, elles sont installées principalement
en Région Île-de-France avec, toutefois, trois autres régions qui accueillent plus de 10 % des
entreprises du secteur.
L’activité de ces entreprises est principalement tournée vers le développement de jeux vidéo
et la fourniture de services (édition – 20 % des sociétés –, marketing – 20 % aussi –, etc.), la
fabrication de consoles ou d’accessoires n’étant assurée que par une minorité d’entre elles.
• L’évolution du marché : la croissance des ventes est ininterrompue de 2012 à 2018. Si
l’année 2019 a connu une légère baisse du chiffre d’affaires (de 2,7 %) par rapport à 2018,
c’est tout de même la 2e meilleure année de l’histoire de cette industrie. Les ventes de jeux
vidéo sur consoles s’élèvent en 2019 à 1,6 milliard d’euros, et le marché du jeu mobile sur
smartphones, en progrès de 28 % par rapport à 2018, représentent un montant de 1,23 milliard
d’euros.
1.2. Justifiez, à partir d’un raisonnement juridique, le choix de la SAS pour le projet
Jounet en faisant ressortir ses avantages spécifiques.
• Le statut de SAS : il n’impose pas, lors de la création de la société, de capital minimum.
Pour les jeunes créateurs de Jounet, cette règle est un avantage puisqu’ils font état de
possibilités financières réduites. Pour autant, une SAS est une société de capitaux qui peut
ultérieurement accueillir de nouveaux associés – parfois des fonds d’investissement – et voir
son capital augmenté d’apports aussi bien en nature qu’en numéraire. Cela permet à la société
de développer très rapidement sa taille et son activité. De plus, Marina Toussain et
Pascal Cohen pourront choisir de contrôler les entrées et les sorties des actionnaires dans le
capital, grâce à des clauses spécifiques des statuts (incessibilité, agrément, préemption…).
• La responsabilité des associés : le montant du capital social étant fixé par les statuts, en plus
de la possibilité de constituer sa société avec un capital de 1 € seulement, les associés de la

237
Thème 3 – Entraînement à l’examen – L’entreprise Jounet © Nathan
SAS bénéficient d’une responsabilité limitée. Concrètement, ils ne sont responsables des
dettes de leur société qu’à proportion de leur apport dans le capital social.
• Le fonctionnement de la SAS : il est caractérisé par des règles émanant de la volonté des
associés puisque, à la différence de ce qui existe dans les autres sociétés commerciales, ce
n’est pas la loi qui fixe l’essentiel des règles de fonctionnement de la société mais les statuts,
c’est-à-dire le contrat rédigé par les associés. Ainsi, sont déterminés par les associés (ici,
Marina Toussain et Pascal Cohen) les pouvoirs des différents organes de la société, les
modalités de consultation et de vote des associés…
• La direction de la SAS : la loi oblige à nommer au moins un président mais, là encore, c’est
aux statuts de préciser son rôle, de choisir éventuellement un vice-président partageant les
pouvoirs, et même d’arbitrer entre deux possibilités : celle de dirigeant(s) associé(s) ou non.
Ainsi, les deux jeunes créateurs d’entreprise peuvent décider qui dirigera la société Jounet :
une personne salariée ou, plus probablement, l’un d’eux ou eux deux.
De toute façon, leur situation d’associés, certainement égalitaire dans les apports, les met à
l’abri du risque d’éviction de la direction de la société, du moins tant qu’ils seront les seuls
associés.
• La fiscalité : le principe est celui de l’impôt sur les sociétés, mais si les premiers résultats
sont modestes, ils bénéficient d’un taux réduit de 15 %. Là encore, le choix des associés
l’emporte sur une règle unique puisqu’ils ont la faculté d’opter pour l’imposition au régime de
l’impôt sur le revenu. Leur situation personnelle, les résultats de l’exploitation et la
progressivité de cet impôt seront à considérer pour choisir la solution la plus avantageuse.

Mission 2 – Les modalités de développement d’une offre globale


de Jounet (Annexes 1, 4 et 8), p. 216
2.1. Identifiez le problème économique auquel sont confrontés les créateurs de
la SAS Jounet pour la production éventuelle de consoles.
Après analyse du marché, les dirigeants de la jeune entreprise Jounet savent que l’offre
« globale », associant le matériel aux jeux, est la plus profitable. Les ventes de consoles
demeurent une voie du succès commercial dans le secteur, mais la production industrielle de
ces biens est entre les mains d’un petit nombre d’acteurs du marché.
La maîtrise de la technicité du produit apparaît évidemment comme une condition
indispensable pour connaître la réussite. De plus, pour Jounet, les investissements qu’exigerait
l’orientation des activités vers l’industrie de consoles et accessoires seraient très importants et
certainement pas à la portée d’une petite société naissante, déjà confrontée à la question du
financement du développement des jeux vidéo.
2.2. Justifiez la solution de la sous-traitance dans le cas de l’entreprise Jounet.
La sous-traitance est une opération par laquelle une entreprise (le donneur d’ordre) confie à
une autre entreprise (le sous-traitant) le soin d’exécuter pour elle une partie des actes de
production et de services dont elle conserve la responsabilité.
Affronter les sociétés peu nombreuses qui se partagent le marché semble ici impossible pour
l’entreprise Jounet : au manque de compétences techniques, il faut ajouter les insuffisances
des moyens de financement.
L’entreprise pourrait choisir de se positionner, comme beaucoup d’autres, dans la seule offre
de jeux vidéo. Si elle retient l’idée d’une offre « globale », c’est sans doute avec l’idée de
développer une marque qui associerait jeux, consoles et accessoires.
La solution est alors de se tourner vers un sous-traitant, qui serait d’ailleurs un véritable
« cotraitant de spécialité », en acceptant une sorte de partage du profit. En effet, il est
probable que, dans la situation de dépendance technologique où se trouve la société Jounet, la

238
© Nathan Thème 3 – Entraînement à l’examen – L’entreprise Jounet
négociation sur les conditions de la collaboration de l’industriel serait menée, au mieux,
d’égal à égal entre le donneur d’ordre et le sous-traitant.
2.3. Appuyez-vous sur la documentation fournie (annexe n° 8) pour rédiger
le contrat de sous-traitance entre la société Jounet et l’industriel qui pourrait
fabriquer les consoles de jeux.
Contrat de sous-traitance
Entre :
La société X… (forme juridique, montant du capital social, adresse du siège social,
inscription au RCS), représentée par M. Y…,
Ci-après désignée « le sous-traitant »,
Et :
La société Jounet, SAS au capital de … €, (adresse du siège social, inscription au RCS),
représentée par Mme Marina Toussain,
Ci-après désignée « le donneur d’ordre »
Il a été conclu le contrat de sous-traitance suivant.

Objet du contrat
Le sous-traitant s’engage à fournir au donneur d’ordre des consoles de jeux vidéo dont les
caractéristiques sont fournies par le dossier technique rédigé en annexe du présent contrat, qui
sera révisé chaque année par les parties durant le mois précédant la date anniversaire du
présent contrat.
Durée du contrat
Le présent contrat est conclu pour une durée indéterminée. Il peut être résilié par chacune des
parties avec un préavis de trois mois, adressé par lettre recommandée avec accusé de
réception.
Modalités d’exécution
Le sous-traitant s’engage à réaliser lui-même les consoles de jeux, qu’il fournira chaque mois
au donneur d’ordre selon les quantités qui lui seront demandées au moins deux mois à
l’avance.
Contrôle de la production
Il est convenu que le donneur d’ordre pourra opérer un suivi de la production qui lui est
destinée, en avertissant deux jours à l’avance le sous-traitant de son déplacement à son
entreprise.
Clause de confidentialité
Le sous-traitant, informé que les consoles de jeux vidéo seront vendues sous la marque Jounet
du donneur d’ordre, s’interdit de divulguer l’existence de sa collaboration avec le donneur
d’ordre, et cela même après la résiliation du présent contrat.
Prix et règlement
Chaque console sera facturée 88 € au donneur d’ordre. Ce prix sera révisé chaque année dans
le cadre d’une négociation entre les parties mais, de convention expresse, cette révision ne
pourra pas entraîner une augmentation de prix supérieure à 7 %.
Le règlement du prix des consoles par le donneur d’ordre se fera chaque fin de mois suivant
leur livraison, déduction faite d’un acompte de 25 % versé dès leur livraison.

Fait à (ville) en deux exemplaires, un pour chaque partie.

Signatures :
Le donneur d’ordre Le sous-traitant

239
Thème 3 – Entraînement à l’examen – L’entreprise Jounet © Nathan
Mission 3 – Les conditions du succès de Jounet (Annexes 5 et 9),
p. 216
3.1. Identifiez les ressources sur lesquelles l’entreprise Jounet pourra compter.
L’entreprise Jounet disposera de ressources de différents types. La situation d’une start-up au
stade de sa création n’est pas celle d’une entreprise « installée ». Certaines forces peuvent être
rapprochées de faiblesses plus ou moins marquées.
• Les ressources matérielles (ou tangibles) :
– les ressources humaines sont constituées par les compétences des deux dirigeants de Jounet
et par l’effectif de huit salariés, chacun d’eux étant spécialisé dans une activité essentielle
dans le secteur d’activité de l’entreprise. Il s’agit là d’une force pour la future SAS Jounet ;
– les ressources financières initiales seront constituées des apports de Marina Toussain et de
Pascal Cohen (visiblement, elles devront être augmentées de concours bancaires). Ici, on peut
considérer que Jounet présente plutôt une faiblesse. En cas de succès de l’activité, ces
ressources financières pourront se développer, non seulement grâce au résultat et à la
trésorerie dégagée, mais encore par l’arrivée d’autres actionnaires intéressés par cette start-
up ;
– les ressources physiques (installations, matériels, stocks) sont à développer.
• Les ressources immatérielles (ou intangibles) :
– les ressources organisationnelles seront réelles puisque Jounet pourra compter, d’une part,
sur son savoir-faire en matière d’élaboration des jeux vidéo et, d’autre part, sur son partenariat
dans le cadre du contrat de sous-traitance ;
– les ressources mercatiques sont hypothétiques car elles seront directement liées au succès
remporté par l’offre de Jounet. Si l’entreprise réussit à s’installer sur le marché, elle pourra
développer la notoriété de sa marque ;
– les ressources technologiques sont actuellement inexistantes. Toutefois, certaines ne seront
jamais maîtrisées : il s’agit de celles qui sont liées à la production des consoles de jeux, qui
resteront entre les mains du sous-traitant ; d’autres doivent normalement se développer :
celles qui se traduiront par des capacités de développement des logiciels de jeux.
3.2. Déterminez les meilleures sources de financement des activités de Jounet.
Les activités de Jounet sont en devenir et le problème du financement du cycle d’exploitation
n’est pas encore d’actualité. S’interroger sur ses sources de financement revient à poser la
question des modalités de financement du cycle d’investissement.
Le financement du cycle d’investissement
La SAS Jounet en gestation ne peut pas compter sur ses capacités d’autofinancement. C’est
donc vers les sources de financement externes qu’elle doit se tourner. Les emprunts bancaires
traditionnels ne sont pas à rejeter mais ils vont faire naître une charge financière pouvant
pénaliser les débuts de la start-up.
Aussi, les jeunes créateurs de l’entreprise peuvent-ils envisager des modes de financement
différents, au moins à titre complémentaire. On peut penser au crowdfunding, ce financement
participatif qui permet de faire appel à des contributions du public via une plateforme
collaborative.
Il ne faut pas négliger la possibilité d’aides ou de subventions de l’État ou des collectivités
territoriales, destinées à favoriser la création d’entreprises, en particulier quand elles sont
créatrices d’emplois.
Le recours à des apports en capital par l’ouverture de l’entreprise à des investisseurs – du type
business angels, par exemple – est également envisageable, à condition de veiller à conserver
le contrôle de la société et de ses choix stratégiques.

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© Nathan Thème 3 – Entraînement à l’examen – L’entreprise Jounet
3.3. Caractérisez et justifiez le style de management qui devrait gouverner cette
entreprise.
Un management paternaliste serait inconcevable dans une entreprise naissante regroupant des
dirigeants et des salariés sensiblement du même âge et partageant la même culture. Renoncer
à une structure pyramidale et à un management autoritaire semble assez naturel quand,
comme c’est le cas ici, les compétences des salariés constituent la ressource première à
valoriser.
Un management consultatif serait sans doute source de frustration chez les salariés conscients
que leur intervention dans les décisions à prendre devrait être essentielle.
Le management qui semble adapté à la future start-up est de type participatif, parfois appelé
« management horizontal », marqué par l’abandon des divers niveaux hiérarchiques et
l’adoption d’un principe d’égalité entre les collaborateurs fondé sur la confiance et la volonté
de les motiver en les impliquant au maximum.
Il convient dans une structure où le personnel n’est pas très nombreux (ici, on comptera huit
salariés), dont l’âge moyen est plutôt jeune (ce qui sera le cas chez Jounet) et dont le savoir-
faire est l’une des clés du succès.
Sur le plan matériel, l’entreprise Jounet sera équipée des ressources informatiques de dernière
génération, maîtrisées aussi bien par les dirigeants que par les salariés. Cela favorisera les
échanges d’information, les consultations permanentes, les réunions à distance en cas de
besoin…

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Thème 3 – Entraînement à l’examen – L’entreprise Jounet © Nathan
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© Nathan Thème 3 – Entraînement à l’examen – L’entreprise Jounet

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