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INTERNATIONAL • PÉROU

Pérou : nouveaux heurts à Lima, un mort parmi les


manifestants
Il s’agit du premier décès enregistré dans la capitale, dans le cadre des manifestations
réclamant le départ de Dina Boluarte, la présidente par intérim. La répression des
rassemblements dans le pays a causé la mort de 48 personnes depuis décembre.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 janvier 2023 à 08h44 • Lecture 1 min.

A la suite du refus des députés de donner leur feu vert à des élections anticipées, le centre de Lima a
été une fois de plus le théâtre d’échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants, samedi
28 janvier, dans une crise politique qui dure depuis cinquante-deux jours.

La marche de Lima avait commencé comme une fête populaire avant de virer à l’affrontement près du
Parlement entre un groupe de manifestants encagoulés et la police antiémeute, faisant un mort, a
annoncé le Bureau du médiateur sur son compte Twitter, et deux blessés, dont un policier. Il s’agit du
premier décès enregistré dans la capitale péruvienne dans le cadre de ces rassemblements. La
répression des manifestations au Pérou a fait quarante-huit morts depuis décembre.

« Nous voulons la dignité, Dina [Boluarte, présidente par intérim] démissionne maintenant »,
scandaient les manifestants. Mme Boluarte dirige le Pérou depuis la destitution, le 7 décembre par le
Parlement, du président élu Pedro Castillo, point de départ des manifestations dans le pays.

« Faire primer les intérêts du Pérou »

Jusqu’à présent, les décès sont survenus à Puno et d’autres régions andines du sud du pays, où vivent
des populations défavorisées, qui soutenaient M. Castillo et voyaient son élection comme une
revanche sur ce qu’elles considèrent comme le mépris de Lima à leur égard.

Lire aussi : Au Pérou, la grande manifestation partie des Andes atteint Lima

Les manifestants demandent que les élections présidentielle et législatives soient avancées à 2023,
une demande formulée par la présidente par intérim et rejetée par le Parlement tôt samedi matin. Un
projet de loi déposé vendredi prévoyait d’organiser des élections anticipées en décembre 2023. Pour
contenir la mobilisation naissante, le Parlement avait déjà avancé le scrutin à avril 2024.

Lire aussi : Au Pérou, la contestation révèle le fossé entre Lima et le reste du pays

La présidente par intérim, dont le mandat court jusqu’en 2026, avait appelé à de telles élections
anticipées afin de sortir le pays « du bourbier ». Elle a déploré samedi que le Parlement n’ait pas été
« en mesure de convenir d’une date pour les élections générales, lors desquelles les Péruviens pourront
élire librement et démocratiquement les nouvelles autorités ». « Nous demandons instamment aux
députés de mettre de côté les intérêts partisans et de faire primer les intérêts du Pérou », a-t-elle ajouté
sur Twitter.

Lire aussi : Au Pérou, face à la répression, « les contre-pouvoirs n’opèrent pas »

Depuis l’aéroport de Lima, d’où étaient envoyés médicaments et matériel médical vers le sud du pays
paralysé par des blocages routiers, Mme Boluarte avait assuré ne pas vouloir « s’accrocher au pouvoir ».

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Pérou ?

Le Monde avec AFP

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