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Management logistique

Animé par: M.MOUTMIHI

Contact: moutmihi@gmail.com
1. Origine et évolution de la logistique
2. Essai de définition de la logistique
3. L’importance actuelle de la logistique
4. Logistique et système de production
11 L’origine militaire de la logistique
A l’origine : action de soutien matériel aux armées
 A l’origine, les « guerres primitives » s’affranchissent des besoins
d’organisation matérielle : on se sert sur le territoire conquis
(pillage)
 L’organisation matérielle s’impose à mesure que les territoires à
conquérir sont vastes et lointain, que les moyens matériels sont
importants, qu’on veut y pérenniser une implantation durable et
« fidéliser » les populations conquises
 Depuis l’antiquité, émergence d’armées modernes, avec une
logistique raisonnée, en corrélation avec le développement de la
civilisation
 Jules César en créant la fonction « logista » chargeait un officier de
s’occuper des mouvements des légions romaines pour organiser les
campements de nuit et constituer les dépôts d’approvisionnements dans
les villes soumises".
 Première théorisation de la logistique militaire, pendant les guerres
napoléoniennes ; Jomini, premier théoricien de la logistique militaire
 Première guerre mondiale : industrialisation de la guerre, mise en
place d’une organisation logistique militaire industrielle
 La seconde guerre mondiale, émergence de la logistique comme
outil stratégique
 Un accompagnement permanent des stratégies et opérations militaires
: explicative des évènements de la guerre (non invasion de la GB faute
de moyens nautiques adaptés, renforcement des moyens militaires
dans les pays du front, GB en 1er lieu, USA base industrielle arrière,
production militaire sans précédent, liberty ships…)
 Une logistique exceptionnelle pour le plus grand projet militaire de tous
les temps (débarquement en Normandie 6 juin 1944) : moyens
matériels puissants, nouvelles technologies de combat, besoin de
support matériel considérable, 3 M d’hommes, plusieurs vagues
logistico-militaires
 La logistique au cœur des processus militaires contemporains (les
« guerres logistiques » comme la guerre du Golfe, Irak)
 Des moyens matériels et de plus en plus technologiques considérables
 Des coûts exponentiels (500 Mds $ / an) essentiellement logistiques,
pour des coûts humains « plus faibles »
12 La naissance de la logistique civile contemporaine
 Fin de la seconde guerre mondiale, nouveau paysage stratégique,
politique et économique
 Les pays de l’axe vaincus et détruits
 Deux pays vainqueurs : l’URSS politiquement et militairement, mais
épuisée économiquement et humainement (20 M de morts), les USA
politiquement, militairement et surtout économiquement (seul pays à
s’être considérablement enrichi pendant la guerre)
 Les autres pays alliés épuisés économiquement
 La guerre froide (USA-URSS), affrontement politique et
stratégique avec des moyens économiques asymétriques
 Domination politique de l’URSS
 Utilisation de l’arme économique par les USA (les anciens ennemis
privilégiés)
 Les nouveaux enjeux stratégiques et économiques (Plan
Marshall)
 Objectifs stratégiques s’appuyant sur des objectifs économiques
(reconstruction de l’Allemagne et du Japon en priorité)
 Mise à disposition de biens, d’investissements, de technologies et
utilisation de l’outil logistique pour la mise en oeuvre
 La diffusion de la logistique militaire vers le monde de
l’économie et de l’entreprise après 1945
 Nouvelle stratégie d’expansion économique US utilisant les mêmes
armes logistiques (conquête de nouveaux marchés à l’échelle
mondiale où tout est à reconstruire)
 Utilisation des savoir-faire logistiques militaires de l’armée US par
diffusion dans l’économie
 Utilisation des nouveaux savoir-faire des logisticiens militaires
démobilisés
 Les entreprises américaines bénéficient de ces nouvelles
circonstances
 L’extension et l’internationalisation des marchés de 1945 aux
années 90
 Les 30 glorieuses marquées par une croissance inégalé et un
mouvement d’internationalisation puissant
 De nouvelles configurations concurrentielles : Japon, Allemagne et
UE concurrents des USA
 La logistique devient un outil de compétitivité internationale pour les
pays et les entreprises qui se multinationalisnent
 La mondialisation et la globalisation: un rôle encore plus
stratégique de la logistique
1. Origine et évolution de la logistique
2. Essai de définition de la logistique
3. L’importance actuelle de la logistique
4. Logistique et système de production
21 Jomini et les définitions « politico-militaires »
 Pas de définition immuable : les définitions évoluent selon les
circonstances économiques et politiques
 Définition de Jomini : « moyens et arrangements qui permettent
d’appliquer les plans stratégiques et pratiques »
 Définition de Marshall : « Plan stratégique de la mise en œuvre de
la politique »
22 Les années 50-60, émergence de la « business logistics »
 De la distribution physique à la logistique intégrée

1948, American Marketing Association :


« Mouvement de manutention des marchandises du point de
production au point de consommation »

Années 70, Magee :


1962, National Council « Technique de contrôle et de
of Physical Distribution gestion des flux de matières et
Management : produits depuis leur source
«Toutes les activités d’approvisionnement jusqu’à leur
physiques et administratives point de consommation »
nécessaires au mouvement
de production des lieux de
Années 80, Heskett :
production aux lieux de
consommation » «La logistique englobe les
activités qui maîtrisent les flux
de produits, la coordination des
ressources et des débouchés, en
réalisant un niveau de service
donné au moindre coût »
Définition de l’ASLOG :
«La logistique est l’ensemble des activités ayant pour
but la mise en place au moindre coût d’une quantité
de produit à l’endroit et au moment où la demande
existe. Elle concerne toutes les opérations
déterminant le mouvement des produits telles que la
localisation des usines, des entrepôts,
l’approvisionnement, la gestion physique des en-
cours de fabrication, l’emballage, le stockage, la
gestion des stocks, la manutention et la préparation
des commandes, le transport et les tournées de
livraison. »
23 Le problème de la définition de la logistique

 La logistique est un concept dont l’application évolue avec


l’environnement et la nécessité des temps, il est ancré sur la notion
de compétitivité

 La logistique est intimement liée au marketing et s’associe à de


nombreux domaines liées notamment aux sciences de l’ingénieur

C’est une démarche qui a pour objet de gérer les flux physiques et
d’information, afin d’assurer la coordination et la synchronisation des
rythmes entre les clients, la production et les fournisseurs, pour mettre
à disposition au moindre coût, les marchandises demandées, dans la
quantité et la qualité définies, tout en minimisant le niveau des stocks.
C’est donc :
Mais aussi
Avant tout
un outil
une démarche
- avec des moyens
- qui concerne toutes les
opérationnels (bâtiments,
entreprises (industrielles,
équipements, véhicules,
commerciales, de service)
matériels, outils de
- à tous les niveaux de
gestion de l’information…)
leur activité
- et de lourds investissements
Également Enfin
une technologie une activité
- avec des modalités et des - qui devient autonome
organisations techniques - engendre des entreprises
pour mettre en œuvre les outils spécialisées( prestataires
- des systèmes de gestion logistiques)
intégrés - et de nouveaux métiers
1. Origine et évolution de la logistique
2. Essai de définition de la logistique
3. L’importance actuelle de la logistique
4. Logistique et système de production
31 La logistique dans l’économie
 Les coûts logistiques : une part considérable du PIB
 Mais difficulté à procéder à une estimation précise de la part
de la logistique dans l’économie : pas de méthode universelle
de comptabilisation
 En 1993 (BIPE) : 12 % du CA des entreprises industrielles et de
la grande distribution
 Au niveau mondial, la logistique, environ, pèse 13,8% du PIB
mondial (5400 milliards €). En moyenne, les coûts logistiques
représentent de10 à 15% du coût final des produits finis (UE)
 Université du Michigan :
 3000 milliards pour 1992, 12,1 % du PIB mondial
 3 400 milliards pour 1996, 11,7 % du PIB mondial
 Pour Bowersox et alii (JBL), part de la logistique dans le PIB :
 UE 15 : 12.2 % en 1998, 13.3 en 2002
 USA : 11 % en 1998, 9.9 % en 2002
 Selon l'association française pour la logistique (ASLOG), la part du
chiffre d'affaires consacrée à la logistique était :
 de 7,7 % en 2001/2002
 de 8,8 % en 2003/2004,
 de 9,9 % en 2005/2006.
Répartition des coûts logistiques en 1993 (source BIPE)
FONCTION AMONT PRODUCT° AVAL TOTAL

Stockage 8,5 - 15,5 24,0

Frais financiers/stocks 8,5 - 16,5 25,0

Administration des ventes - - 10,0 10,0

Transport 12,0 - 22,0 34,0

Logistique interne - 7,0 - 7,0

TOTAL 29,0 7,0 64,0 100,0

Répartition des coûts logistiques en 2003


(enquête Amérique du Nord, Gestion Logistique)
Pourcentage des coûts Pourcentage de
totaux de la logistique variation en 2003

Transport 35 % -4,6 %
Entreposage 21 % -5,7 %
Service à la clientèle 5% -5,8 %
Administration 4% 14,4 %
Stock 35 % -3,9%
Améliorations logistiques dans
le secteur manufacturier 1960-2000

20 40
Coûts logistique (% PIB)
18 35
Coût des stocks (% PIB)
16
Délais de livraison (en jours) 30
14
% du PIB

12 25

Jours
10 20
8 15
6
10
4
2 5

0 0
1960 1970 1980 1990 2000
Source : Jean-Paul Rodrigue
HEC Montréal
32 Les enjeux logistiques dans les grands secteurs de l’économie
Enjeux économiques et financiers (% des coûts) :

 Grande distribution 15,0 %


 Biens intermédiaires 14,3 %
 IAA 13,5 %
 Industrie auto 12,4 %
 Biens de consommation courante 11,3 %
 Biens d’équipement 8,9 %
 Energie 8,3 %
Proportion des coûts logistiques par activité en % des ventes
(Gestion logistique)
Pharmaceutique 4,3 %
Produits industriels 7,6 %
Produits de consommation (excluant l’alimentation) 7,8 %
Alimentation (et boisson) 8,5 %
Marchandises générales 7,4 %
Grossistes et distributeurs 11,7 %
Détaillants 5,3 %
La part des coûts logistiques est d’autant plus
élevée que :
 Les produits sont pondéreux ou volumineux
 Les produits sont à faible valeur ajoutée
 La gamme de produits est diversifiée
 Le marché est dispersé et composé de nombreux clients
Enjeux commerciaux :
 Suivre la rapidité de l’évolution technologique et de la mode
 Adapter le produit au client
 Assurer des délais courts et la disponibilité du produit
 Fournir une qualité de service optimale
 Les enjeux sont d’autant plus grands que la concurrence est
forte
 Plus on est en aval, plus les enjeux logistiques se révèlent
sensibles (distribution, industrie auto, produits de
consommation durable…)
33 Évolution du métier de logisticien

 Au début, une fonction marginale ancillaire, mais devient


une fonction technique

 Son rôle facilitateur et régulateur s’affirme

 Revêt un rôle stratégique grâce à vision globale de


l’entreprise et ses partenaires
34 Le marché, nouveau front pour la logistique

 Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, nécessité d’une


double démarche :
 Réduction des coûts
 Niveau de service élevé -> enjeux temps de réponse/délais
 Un nouveau « front » pour la logistique, celui du marché ; sur
le « front » du marché les concurrents s’affrontent pour conquérir
la clientèle :
 « L’avant » (les structures commerciales) a pour fonction d’identifier la
demande et de la transmettre à « l’arrière » (la production et la
distribution physique) et à « l’arrière de l’arrière » (les fournisseurs)
 L’arrière doit satisfaire la demande avec le temps de réaction le plus
court possible ; le temps de réponse à la demande est décisif pour la
compétitivité de l’entreprise
 La logistique a pour fonction de réguler l’ensemble et de contribuer à
l’articulation des différentes fonctions
La logistique sur le front du marché
Transmission de l’info
Front du
marché

Détection
de l’info
Avant
Arrière Clients
(com
(conception, Concur-
Fournisseurs mercial)
production, rence
logistique)

Flux physiques
Cela implique :
 Pas seulement une logique de mouvements physiques, mais de
gestion de l’information (coordination)

 Des problèmes d’organisation

 Une philosophie de gestion

 Des problèmes opérationnels qui privilégient la demande par


rapport aux contraintes techniques de la production
1. Origine et évolution de la logistique
2. Essai de définition de la logistique
3. L’importance actuelle de la logistique
4. Logistique et système de production
41 L’entreprise : système et sous-systèmes
 L’entreprise est un système en interaction composé de sous-
systèmes ; c’est l’articulation des sous-systèmes entre eux qui
assure le fonctionnement de l’entreprise (analyse systémique)
 Les fonctions de l’entreprise s’articulent grâce à des flux physiques
et des flux d’information (voir schéma) ; la logistique joue un rôle
majeur dans ce contexte
 L’entreprise élargie ou étendue : un nouveau système de relations :
 Le système de production n’est pas borné par les limites de l’entreprise
 Les entreprises sont de plus en plus interdépendantes pour concevoir,
fabriquer, distribuer et soutenir un produit (filières)
 Le système de production des entreprises est de plus en plus lié au
système de production d’autres entreprises de plus en plus nombreuses
 Cette interdépendance se déroule à une échelle géographique de plus
en plus large
LE SYSTEME DE PRODUCTION DE L’ENTREPRISE
SOUS-SYSTEME SOUS-SYSTEME
ADMINISTRATION COMMERCIAL
 Budget  Ventes
 Finances  Commandes
 Comptabilité  marketing
 Ressources humaines

Achats Conception contrôl


appro produit e
méthodes

FOUR-
NIS- Stock ATELIERS DE Stock PF
CLIENTS
SEURS
MP et pièces FABRICATION expéditions

Maintenance - fluides

Energie – machines - rechanges


42 Les quatre sous-système logistiques

 La logistique induit une vision spécifique du système de


production de l’entreprise, fondée sur les flux

 Quatre sous-systèmes peuvent être individualisés :


 Le sous-système amont ou d’approvisionnement -> logistique amont
ou d’approvisionnement
 Le sous-système interne ou de fabrication -> logistique interne ou de
fabrication
 Le sous-système aval ou de distribution -> logistique aval ou de
distribution
 Le sous-système après-vente -> logistique après-vente, à laquelle on
peut associer la « logistique verte (reverse logistics) » qui gère les
flux de déchets et leur recyclage
 La notion de sous-système est relative :
 L’importance d’un sous-système est plus ou moins grande selon
les filières ou les entreprises
 Le sous-système amont d’une entreprise correspond toujours au
sous-système aval de son fournisseur

 Importance de la logistique d’interface (amont et aval), qui


induit un rapport de force entre clients et fournisseurs pour
sa maîtrise (ex industriels des PGC/grands distributeurs)

 Deux visions différentes de la logistique :


 Logistique fragmentée
 Logistique intégrée
Système de production-distribution de l’entreprise

Système de production- Système de production-


Distribution du fournisseur Distribution du client
INTERNE
AMONT AVAL

FOURNISSEUR CLIENT
ENTREPRISE

Logistique intégrée

Logistique d’interface
43 Plusieurs types de logistique
Selon l’activité économique et sa place dans la chaîne d’échanges, il
existe plusieurs types de logistiques qui diffèrent selon leur objet et
leurs méthodes
 Logistique d’approvisionnement (de matières premières, composants pour
la production des entreprises industrielles)
 Logistique d’approvisionnement général (approvisionnement pour des
activités de service ou administratives)
 Logistique de production (mise à disposition sur les chaînes ou les ateliers de
tous les composants nécessaires à la production
 Logistique de distribution (mise à disposition des produits pour le
consommateur final)
 Logistique militaire (mise à disposition de tout ce qui est nécessaire à l’action
militaire sur le théâtre des opérations
 Logistique de soutien (organiser tout ce qui est nécessaire pour le maintien
en fonction de matériels complexes)
 Logistique de service (organisation de tout ce qui est nécessaire pour assurer
durablement un service : logistique hospitalière)
 Logistique SAV (mettre à disposition tout ce qui est nécessaire pour maintenir
un produit en état de fonctionnement : réparation, pièces de rechange…)
 Reverse logistics (reprise des produits du client final vers les acteurs amont
de la chaîne logistique : pièces et produits usagés, déchets, invendus,
emballages…)
44 De la logistique au « supply chain management »
 Les nouvelles contraintes du marché et de la mondialisation
impliquent une plus grande flexibilité et une meilleure adaptation
aux changements
 Cela nécessite une intégration logistique plus forte (entreprise
élargie)
 Emergence de la notion de « Supply Chain Management » ou
SCM (gestion de la chaîne logistique)
 Définition du SCM :

Ensemble des pratiques de management qui envisage


globalement l’ensemble de la chaîne logistique et vise le
déploiement des processus de l’entreprise selon une logique
nouvelle.
Cette vision inscrit l’entreprise au cœur d’un ensemble de flux
achat, vente, production, qui vont du fournisseur du
fournisseur au client du client
PLANIFICATION PLANIFICATION PLANIFICATION PLANIFICATION

Approvisio fabrication livraison Approvision- fabrication livraison


n-nement nement

FOURNISSEUR CLIENT FOURNISSEUR CLIENT

INTEGRATION INTERNE
ORIENTATION PAR FONCTION

 Une seule planification


 Plusieurs planifications
 Ressources réparties sur toute
 Ressources mal réparties
l’entreprise
 Temps de cycle et coûts non
 Optimisation des processus
optimisés
L’ENTREPRISE ETENDUE, VERS LA SUPPLY CHAIN

PLANIFICATION

PLANIFICATION PLANIFICATION

PLANIF
PLANIF

Appro fabricatio livraison Appro Fabrica- livraison


Appro Fabrica livraison appro
livraiso n tion
n -
tion

Le
LE CLIENT
Le
four
LE FOURNISSEUR L’ENTREPRISE interne ou externe
client
du
Interne ou externe
-nis- client
seur
du
four
-nis-
seur D’après PRTM
LES ENJEUX DE LA LOGISTIQUE

33
34
35
36
37
38
39
40
41
Les 4 niveaux de maturité logistique

42 M.MOUTMIHI
Niveau de maturité 1: principes

1-Approche séquentielle des opérations physiques et


mise à disposition de moyens optimisés

 activité par opération, prédominance du transport


 optimisation économique, recherche opérationnelle,
objectif de productivité dominant
 logistique = coût ajouté
 pas de fonction, pas de métier, pas de secteur logistique
 logique de flux poussé

43 M.MOUTMIHI
Niveau de maturité 2: principes

2- La logistique de distribution

 objectif de réduction des coûts de gestion des


commandes, des coûts de stock, mais aussi
d’amélioration du taux de service
 gestion des flux internes à l’entreprise et à un canal de
distribution
 logistique des distributeurs et mise en sous-traitance
 prise en charge de l’interface flux poussé / flux tiré
 création de fonctions et de métiers logistiques

44 M.MOUTMIHI
Niveau de maturité 3: principes

3-La logistique intégrée

 service client: notion de valeur ajoutée


 interdépendance des différentes fonctions: la transversalité
 circulation de l’information
 3 fonctions:
 opérationnelle
 tactique: pilotage des flux
 stratégique

45 M.MOUTMIHI
Niveau de maturité 4 : les
principes

4-Le SupplyChain Management


 Un processus clé de l’entreprise orienté vers la création de valeur
client
 Un levier de rentabilité des actifs investis et des actifs cycliques: aller
au delà des gains permis par le niveau de maturité 3
 Un champ propice à l’intégration des nouvelles technologies de
l’information
 L’approche SCM favorise un arbitrage entre:
 La décentralisation ou la centralisation des processus de
planification (physique) et de pilotage (logique) sur des ensembles
logistiques homogènes (géographies, business unit)
 La mutualisationou la déconcentration des ressources logistiques en
fonction:
 des synergies entre les business
 des profils logistiques

46 M.MOUTMIHI
47 M.MOUTMIHI
48 M.MOUTMIHI
Entreprise, logistique et service
1. La qualité, un enjeu majeur
2. Du produit, au produit-service
3. Le life cycle cost
1.1. L’optimisation logistique : l’importance de la qualité de service
Objectif de l’entreprise : assurer la compétitivité de l’entreprise :
 En maximisant les revenus de l’entreprise (le CA)
 Tout en minimisant les coûts nécessaires pour y parvenir
 C’est un processus d’optimisation (voir schéma) :
 Obtenir le profit logistique maximal
 En trouvant l’optimum niveau de service/coût logistique

Une condition
incontournable : la
qualité de service
12 La qualité, un paramètre essentiel pour vendre, une exigence
majeure du marché
 Le concept de qualité n’est pas lié à la valeur intrinsèque du produit,
mais à la satisfaction de la clientèle
 La non qualité coûte cher (fin ’80 : 10 % du PIB)
 Ralentit cycle de production
 Obstacle à la fluidité des flux
 Mécontente le client
 pèse sur la compétitivité des entreprises
 La non-qualité, toujours nécessaire de corriger
 Mettre en place une démarche qualité, reposant sur l’organisation, la
coordination, le respect des procédures et l’implication des hommes
 Elle implique une maîtrise élevée de la chaîne logistique de la livraison
au client aux relations avec les fournisseurs
En 1980 :
- 1 TV fabriquée aux USA : 20 % de chance d’être achevée sans
retouche ou intervention de SAV
- 60 % des autos sorties des chaînes invendables en l’état (retouches)
1. La qualité, un enjeu majeur
2. Du produit, au produit-service
3. Le life cycle cost
1.1. Le service
 Produire un bien de bonne qualité et à un prix compétitif n’est
plus la seule exigence du marché
 Le service : un élément qui structure l’offre de l’entreprise,
indispensable à sa survie
ex : produits laitiers : offre produit ne suffit pas
- adaptation législation (DLC)
- réponse exigence distributeurs (GMS)
 Caractéristiques du service :
 Sa production et sa consommation sont simultanées
 Impossible de contrôler sa qualité avant sa mise sur le marché
 Impossible de réparer un service mal rendu
 Le service ne se stocke pas
 La notion de service essentielle pour :
 La distribution
 Le service après-vente

• Critères essentiels de la QdS :


– Disponibilité du produit
– Régularité des approvisionnements
– Fiabilité
– Rapidité d’intervention
– La disponibilité est essentielle (voir tableau)
ENQUÊTE CONSOMMATEURS EN GRANDE-BRETAGNE :
REACTION DES CLIENTS
EN CAS DE RUPTURE DE STOCK, EN %

Café Thé Soft beurre Les- Con- Papier


drink sive serve Toi-
lette

Achat d’un autre produit 4 4 10 2 0 1 1

Visite autre magasin 21 48 36 24 38 12 39

Achat repoussé à plus 15 12 15 16 17 8 40


tard
Achat marque différente 41 34 29 55 37 61 20

Achat même marque, 19 2 10 3 8 18 0


taille différente

Le service, un moyen essentiel pour assurer la pérennité


des relations clients-fournisseurs
1.2. Le « produit-service »
• On passe de la notion de produit à celle de produit-service ;
celle-ci bouleverse la nature de l’offre
• La priorité de l’entreprise passe de la fabrication et de la vente
du produit à un système où le produit est considéré comme un
objet utile pendant une période plus ou moins longue
• La notion de durée de vie devient essentielle (rapport durée de
vie/cycle de vie)
Ex : les flottes de pneu à l’entretien
• Offre alternative à vente de pneu du manufacturier à transporteur
routier :
• Monte
• Entretien
• Changement
• Le client ne possède plus le pneu, manufacturier garde la propriété
• Il rémunère une prestation logistique au manufacturier (au km) :
fourniture et utilisation du pneu
• Pour le client
• Plus de souci d’entretien
• De coût fixe à coût variable, plus d’immobilisation
• Pour le manufacturier
• Immobilisation
• Planification des besoins
• Fidélisation de la clientèle
1. La qualité, un enjeu majeur
2. Du produit, au produit-service
3. Le life cycle cost
• Le coût d’acquisition n’est qu’une fraction des coûts réels
supportés par le client
• Un bien durable génère des coûts durant son utilisation (voir
iceberg des coûts)
• Le life cycle cost (LCC) : coût d’acquisition et d’utilisation pendant
la durée de vie du produit

COÛT D’ACQUISITION
Recherche, conception, essais,
production, construction

COÛT DE MISE EN ŒUVRE


Personnel, installation, COÛTS DE DISTRIBUTION COÛT DES
services, énergie Transport, manutention EQUIPEMENTS
DE TEST ET DE
SOUTIEN
COÛT DE LOGICIELS COÛTS DE MAINTENANCE
Entretien par l’utilisateur
sur site ou chez le fabricant COÛTS DE
COÛT DE FORMATION DOCUMENTATION
Formation des opérateurs ET DE SUIVI
COÛT DES TECHNIQUE
et du personnel de APPROVISIONNEMENTS
maintenance COÛT DE DE SOUTIEN
DECLASSEMENT ET DE Rechanges, stocks et
MISE AU REBUT équipements de soutien

L’ICEBERG DES COÛTS


(d’après B Blanchard, « logistics engineering and management »)
Cela induit une conception spécifique des coûts logistiques (les
trois stades d’intégration de la logistique)
L’évaluation systématique des coûts par le LCC permet de planifier
les coûts pendant la durée de vie du produit (voir coût complet
équipement militaire et courbe LCC)
% DU COÛT
COMPLET
(LCC)
 Recherche et développement 8
 Fabrication et montage 45
 Distribution et maintenance 47
dont :
 distribution commerciale et physique 4.5
 soutien logistique après-vente 42.5
dont :
- personnel de maintenance 23.2
- pièces détachées, gestion des stocks 11.5
- test et équipement technique 5.3
- transport et manutention 1.6
- documentation technique 0.6
- formation à la maintenance 0.2
- installation de maintenance 0.1

100

EXEMPLE DE DECOMPOSITION DU COÜT COMPLET


D’UN EQUIPEMENT SUR 10 ANS (SLI), Source : SOLE
 80 à 90 % des éléments influant sur le LCC sont connus dès la
conception du bien

 Le LCC induit le soutien logistique intégré (SLI)


Logistique des Flux et des
stocks
1. Flux et économie de la circulation
2. Les flux, supports de la chaîne logistique
3. Les stocks
4. Stocks et flux au centre du processus productif
11 Les flux, condition indispensable à la vie et à l’économie

Le mot flux (du latin fluxus, écoulement) désigne en général un


ensemble d'éléments (informations / données, énergie, matière,
...) évoluant dans un sens commun. Plus précisément le terme
est employé dans les domaines suivants :
 Mouvement de la marée montante.
 Transfert ou déplacement, de données ou d’énergie.
 Mouvement de populations en migration (flux migratoire)
 En métallurgie, c'est un produit qui permet de protéger de l’oxydation
ou fluidifier un métal en fusion.
Un exemple : flux et stock d’eau, la gestion des ressources hydrauliques
SOURCE
FLUX
(RIVIERE)
USAGE DE
L’EAU

 Les flux assurent des liens entre des éléments cloisonnés ; ils sont
vecteurs d’échange et de vie -> ex : la biologie humaine
 Pour produire et vendre, les flux de matières sont
indispensables (matières premières/composants, en-
cours de production, produits finis)
 C’est l’articulation des facteurs de production, des flux
physiques et des flux d’information qui induisent la
production
 Idem pour les échanges commerciaux
12 La continuité de la chaîne logistique
Si les différentes fonctions de l’entreprise travaillent isolément, sans
coordination, en fonction de leur propre rythme, l’entreprise fonctionne
mal et le flux n’a qu’une fonction subalterne
fournisseur A B C D Client final

• La continuité de la chaîne logistique vise à coordonner les différentes


opérations physiques, minimiser le fractionnement des flux, aider à leur
régularité et leur synchronisation
• Le flux est le « chef d’orchestre » des opérations dont le rythme est
donné par la demande
fournisseur A B C D Client final

Les flux physiques (généralement d’amont en aval) s’accompagnent


nécessairement de flux d’information
 Le marketing génère l’influx (détecte les besoins commerciaux), la
logistique génère les flux (opérations physiques en découlant)

Gestion de
l’influx marketing

entreprise marché entreprise marché

Gestion du flux
logistique
1. Flux et économie de la circulation
2. Les flux, supports de la chaîne logistique
3. Les stocks
4. Stocks et flux au centre du processus
productif
2.1. Flux et notion de chaîne
Chaîne logistique : succession d’unités opérationnelles
(productives, commerciales, de service…) ayant une fonction
spécifique et reliées à une ou d’autres unités par des flux
physiques et informationnels
La supply chain est fondée sur la solidité et la solidarité des
maillons reliant les différentes unités via les flux

FR2 FR1 Fab Dist Cl fin

La résistance d’une chaîne est celle de son maillon le plus faible


2.2 L’importance des flux d’information
L’informatique de la supply chain, qui permet une gestion intégrée
des flux d’information permet une plus grande fiabilité de celle-ci

Base de données
informatiques

FR2 FR1 Fab Dist Cl fin

Dans la supply chain, la vitesse de circulation des produits est au


cœur de la logique.
Elle est source de gains en stocks, en agilité, en réactivité
Elle dépend de la rapidité et de la fiabilité des flux d’information
Les flux d’information sont indispensables, ils vont en sens
inverse des flux de production

 Commande des distributeurs


 Ordres de fabrication
 Commandes matières 1ères
et composants
Base de données :
 Prévision des besoins
 Avis d’expédition stock d’informations
• Fichiers produits
 Bons de livraison
• Historique des ventes
 Lettres de voiture • Etat des stocks
 …. • …

Une gestion efficace des informations permet :


- Une réponse rapide à la demande
- Un suivi de la mode et de ses évolutions
- La réduction des stocks
- La réduction des ruptures
2.3. Flux de produits et chaîne de valeur

 L’élaboration d’un produit est le résultat de l’action de plusieurs


acteurs
 Chacun apporte de la valeur ajoutée
 Sur des sites spécialisés dans une fonction particulière
 Et qui sont articulés selon des circuits

Les flux les relient entre eux et contribuent à


l’augmentation de la valeur

Prod Prod Prod


Pièce 1 Pièce 2
fini cond distrib
Diagramme écoulement-valeur (d’après P Eymery)
Valeur
(€/jour)

Composants achetés
Produits
Finis En-cours Assises et dossiers en bois
d’assemblage
Chaises
Chaises
Produits
en cours En-cours
Intermédiaires Matières
de montage
premières
Montants et pieds Tubes
de chaises en cours
Tubes acier
de formage

Temps d’écoulement (jours)

Instant de livraison Sens du flux


2.4. La représentation des flux
 Un flux : c’est un « arc », représenté par un e flèche
 Le point de rencontre de plusieurs arcs est un « nœud »
 L’ensemble constitue un réseau
La représentation peut être :
- Schématique

- Géographique
2.5. L’arborescence des flux
Les flux se succèdent selon un principe d’arborescence
montante et descendante
1 Plus on s’éloigne du point de
génération de flux, plus le nombre
de branches s’accroît
2 Plus on s’approche du point de
génération de flux, plus les flux de
l’arborescence sont de grande
capacité, plus les coûts unitaires
sont faibles car cela permet la
massification des flux (économie
d’échelles)
3 Plus on s’éloigne du lieu de
génération de flux, donc plus on
s’approche du consommateur final,
plus les quantités traitées sont
faibles, plus les coûts unitaires sont
élevés (fractionnement des flux,
coût du dernier km).
1. Flux et économie de la circulation
2. Les flux, supports de la chaîne logistique
3. Les stocks
4. Stocks et flux au centre du processus
productif
21 Rôle et utilité des stocks
Dans un système cloisonné, les fonctions travaillent de façon non
coordonnée
 Il s’en suit des découplages de rythmes entre elles, alors qu’elles
sont sensées travailler de façon coordonnée
 Ces découplages peuvent exister à tous les niveaux du cycle de
production (pendant la production, entre fournisseur et client,
entre production et distribution)
 Cela explique l’existence du stock ; son rôle est :
 D’assurer la sécurité entre deux sous-systèmes ou fonctions et
d’assurer la disponibilité des produits
 De jouer le rôle d’amortisseur des découplages entre sous-
systèmes et fonctions
 Il permet de réguler le cycle de production-distribution et d’éviter
les ruptures
Flux non optimisés
Stocks en-cours

production
approvisionnement

Stock matières
et composants

conditionnement

CLIENTS

Stock produits finis


expéditions
22 Le coût des stocks
Le stock révèle une réalité à deux faces, car il recèle des
inconvénients
Il a un coût élevé :

 Coût physique (entreposage, gestion de stock, manutention….)


 Coût financier (immobilisation financière)
 Coût d’obsolescence (réduction du cycle de vie des produits)

Composantes du coût des stocks :

 Coût d’acquisition (coût unitaire x nb d’unités achetées)


 Coût de possession (frais de stockage, immobilisation financière,
coût d’obsolescence et de péremption)
 Coût de passation de commande
23 Production en temps réel et juste à temps
Si on règle les sous-systèmes et fonctions au même rythme, on
obtient une régularité des flux.
 L’utilité des stocks est remise en cause
 Il faut donc minimiser les stocks tout en gardant un minimum de
sécurité
 Il convient donc :
- De coordonner et synchroniser les rythmes
- D’obtenir une grande flexibilité et une adaptabilité permanente
- De permettre un dialogue permanent entre la demande et la
production
- De permettre un partenariat avec les fournisseurs
- De mettre en place des procédures de qualité totale
 Il faut intégrer les sous-systèmes et promouvoir une logistique
intégrée, la logistique devient un élément fondamental de la
démarche
 Les flux sont pilotés par l’aval, c’est la demande qui tire les flux
(flux tirés),
 Les flux poussés : les flux sont déterminés par la production
(amont)
Flux optimisés
Stocks d’en-cours

production
approvisionnement

Stock matières
et composants

conditionnement

CLIENTS

Stock produits finis


expéditions
C’est le Juste à Temps :

« Livrer simultanément le produit demandé au moment souhaité,


dans la qualité et la quantité définies et uniquement celles-ci.
L’objectif devient alors de réaliser à tout moment l’égalité production
= demande »

La gestion des flux se substitue à la gestion des stocks


Mais si le stock zéro est un objectif, il n’est pas objectivement
atteignable
1. Flux et économie de la circulation
2. Les flux, supports de la chaîne logistique
3. Les stocks
4. Stocks et flux au centre du processus
productif
31 Histoire de l’industrie et histoire des flux et des stocks
 Avant l’apparition de l’industrie manufacturière :
- Artisanat
- Peu de stock
- Flux de courte distance
 Première révolution industrielle :
- Elargissement des marchés
- Augmentation des volumes produits
- Développement des transports
- Niveaux de stock élevés
 Seconde révolution industrielle :
- Organisation de la production fondée sur le taylorisme, outil
industriel puissant
- Production et consommation de masse
- Aire de marché plus vaste
- Niveaux de stock élevés
 Crise des années 70 :
- Saturation des marchés, crise de surproduction
- Marché de renouvellement, plus grande exigence de la
clientèle
- Taux d’intérêt élevé et stock coûteux
- Nouvelles méthodes de production (Japon)
- Internationalisation du marché, domination des firmes
multinationales
 Aujourd’hui :
- Globalisation et mondialisation,
- Nouveaux espaces de production et de consommation
- Exacerbation de la concurrence (prix et technologie), volatilité
des marchés
- Exigence de qualité et de personnalisation
- Systèmes de production allégés
- Les stocks se réduisent
- Le système de transport est de plus en plus performant
(express…)
32 Production sur stock et production à la commande
Le processus de production et les flux sont déterminés par la
nature des produits et le mode d’appropriation par le client
Cela induit deux grands types de production

 Production à la commande :
- Déclenchée par la commande ferme du client
- Rien n’est produit avant la commande
- Production personnalisée
- Délais longs dépendant du cycle de production
- Concerne surtout des biens de grande ampleur (projets)
 Production sur stock :
- Déclenchée par l’anticipation de la demande solvable
- Le stock se justifie par la longueur du cycle de production par
rapport au délai commercial
- Le produit est immédiatement disponible
- Production banalisée
- Concerne particulièrement les produits de grande consommation ou
les produits banalisés produits en grande série
Introduction à la logistique
de production
1. Quelques concepts de base
2. Processus productif et organisation de production
3. L’organisation des cellules logistiques
La production est la fonction centrale de l’entreprise
industrielle :
 Elle assure la transformation de matières 1ères ou composants en
produits finis
 Elle a une place centrale dans la chaîne logistique
 Elle a longtemps été privilégiée dans l’organisation générale de
l’entreprise industrielle
 Pendant longtemps, la production a constitué la seule stratégie des
entreprises industrielles.
 Mais depuis 2 décennies, le contexte a évolué et les stratégies fondées
sur la production ont cédé la place à des stratégies tournées vers le
consommateur.

Objectif de la production : transformer un flux entrant en un flux


sortant ; l’activité de transformation au centre du processus ; elle
donne une valeur supplémentaire au produit.
La fabrication est permise grâce aux mouvements nécessaires à :
 L’entrée des matières 1ères et composants dans le système
 La circulation pendant la production
 La sortie des produits finis vers le marché

Pour produire, il faut des ressources et des flux.


1.1 Les ressources
 Ensemble des moyens nécessaires à la transformation :
 Main d’œuvre
 Machines et outillages
 Bâtiments
 Outils de traitement de l’information
 Méthodes et techniques
 Elles donnent lieu à des décisions importantes pour l’entreprise
(investissement, embauche, politique de recherche…).
1.2. Les flux
Quantité de marchandises entrant, circulant et
sortant du système de production pendant une
période donnée :
 Flux avant transformation en amont (intrants ou
inputs) doivent avoir un débit égal à l’opération de
fabrication, sinon, rupture (si inférieur) ou
engorgement (si supérieur). Si combinaisons de flux
entrants : plus complexe.
 Flux après transformation (extrants ou outputs)
doivent avoir un débit égal à la demande, sinon
rupture commerciale (si inférieur) ou stock (si
supérieur).
1.3. La capacité
 Aptitude d’une ressource ou d’une combinaison de ressources à
traiter un flux. Elle se mesure par :
 La durée de disponibilité de ressources pour une période
donnée
 Le choix d’une unité d’œuvre
 Les capacités peuvent :
 Se multiplier
 Se limiter les unes par rapport aux autres
 Etre incohérentes selon leur nature
 Etre différentes théoriquement et effectivement
 Les capacités sont difficiles à mesurer dans les organisations
complexes.
1.4. La charge
Elle mesure une quantité de flux requise pour satisfaire une
demande.
La charge qui représente la demande est l’équivalent de la capacité
qui représente l’offre.
Elle se mesure de la même façon.

1.5. Equilibrage charge-capacité


Si saturation de capacité : retards, délais.
Si excédent de capacité : surcoût, se répercute sur les prix.
Equilibre difficile à trouver, car :
 Capacité est rigide
 Capacité est aléatoire
 La charge est aléatoire
 L’interdépendance des ressources fragilise le système
Comment équilibrer charge et
capacité ?

 Rendre la capacité plus flexible


 Modifier les horaires de
travail
 Négocier les périodes de
congé
 Variation du niveau de la
main d’œuvre (CDD, intérim)
 Polyvalence
 Sous-traitance
 Maintenance préventive
 Machines flexibles

 Jouer sur la charge :


 Fabrication anticipée
 Fabrication retardée
1. Quelques concepts de base
2. Processus productif et organisation de
production
3. L’organisation des cellules logistiques
2.1. Les deux grands types de production
 Le processus de production et les flux induits sont
déterminés par :
 La nature des produits mis sur le marché
 Le mode d’appropriation par le client
 Cela va induire 2 grands types de production :
 La production à la commande, déclenchée par la
commande ferme du client
 La production sur stock déclenchée par une
anticipation de la demande solvable : le stock se
justifie par la longueur du cycle de
production/distribution par rapport à un délai
commercial (ex : saisonnalité)
2.2. Les quatre modèles d’organisation de
production
 La production, c’est la transformation de matières ou
l’assemblage de composants.
 De la nature des composants et des procédures
combinatoires va dépendre l’organisation de
production.
 On distingue 4 modèles :
 La série unitaire ou le projet
 Le travail en ateliers spécialisés
 Le travail en ligne ou à la chaîne
 Le process (flux continus)
TYPOLOGIE DES PRODUITS OU ORGANISATIONS EN FONCTION
DU TYPE DE PRODUCTION ET DU TYPE DE PROCESSUS
SUR STOCK A LA COMMANDE

EN CONTINU Raffineries-industrie Lignes d’assemblage


(PROCESS + CHAINE) chimique lourde Imprimeries
Sidérurgie
Minoteries, laiterie
Conserveries,
cafétérias
EN DISCONTINU Bâtiments industriels Produits spéciaux
(ATELIERS Industrie de Vêtements et bijoux sur
SPECIALISES) transformation (électro- mesure
ménager, ordinateurs, Gros ordinateurs
vêtements, meubles…)

PAR PROJET Avions


(SERIE UNITAIRE) Bateaux
Centrales nucléaires
1. Quelques concepts de base
2. Processus productif et organisation de production
3. L’organisation des cellules logistiques
La production est une succession d’opérations élémentaires, faisant
appel à des cellules différenciées.
3.1 La conception

Pour produire, il faut :

 Définir le produit
(bureau d’études) : la
nomenclature

 Définir
l’industrialisation
(bureau des méthodes)
3.2. Organisation et affectation des ressources
 Regroupées par technologies
 Regroupées par produits
3.3. Circulation et organisation des flux
Il est nécessaire de mettre en œuvre des flux réguliers et coordonnés ;
les cadences de chaque sous-système doivent être égales
3.4. Cycle de production et volume d’en-cours
Cycle de production : temps qui sépare l’entrée des matières 1ères
et la sortie des produits finis.
Il est important de réduire le cycle de production car :
 Les en-cours occupent de la place et génèrent des frais
financiers
 La longueur du cycle de production crée des rigidités et fige les
décisions
 La longueur du cycle de production est un désavantage
commercial pour l’entreprise qui ne peut réagir aux évolutions
rapides de la demande
Les temps de cycle sont essentiellement occupés par des
attentes ; il faut donc réduire les attentes pour réduire le cycle de
production.
3.5. Cycle de production et délais de livraison
Il est nécessaire de répondre à la question : produire à la commande ou
sur stock.
Chaque type a ses avantages et ses inconvénients ; une solution : mixer
les deux types de production.
Il faut faire jouer dans le cycle de production le moment où la commande
déclenche la fabrication (voir schéma) : c’est l’Order Penetration point
(point OP). Il permet la différenciation retardée
3.6. Les changements de fabrication
 Une même machine peut réaliser plusieurs opérations et fabriquer
plusieurs produits (machine-outil)
 Elle doit s’adapter à chaque produit en changeant d’outil (ex
perceuse/mèches)
 Le temps de changement d’outil est intégré dans le temps moyen
nécessaire à la fabrication du produit (donc au coût de production)
 Plus le temps de changement d’outil est long, plus on a intérêt à
allonger les séries pour amortir le temps de changement d’outil et
pour réduire le coût moyen de production (économies d’échelle)

Exemple
• pour 1 unité de produit, temps de fabrication =1 mn
• temps de changement d’outil = 10 mn
Quel est le temps moyen pour une série de 10 et pour une série de 100
• 1 série de 10 = 10*1 mn + 10 mn = 20 mn, soit 2 mn/u
• 1 série de 100 = 100*1mn + 10 mn = 110 mn, soit 1.1 mn/u

• La solution 2 est la plus productive : avantage des grandes séries ;


inconvénient : rigidité, stock, inadaptation à la demande
• Alternative à allongement des séries : flexibilité pour mieux ajuster les
capacités à la demande commerciale
• Solution : réduire le temps de changement d’outil (productique)
3.7. Le MRP (Material Resource Planning)

Système permettant la planification des opérations de


production en planifiant les différentes phases productives
et d’approvisionnement en amont du produit fini
Planifie notamment les intrants nécessaire à la production
: se fonde sur la nomenclature arborescente
Objectif : calcul des besoins (besoins bruts ne tenant pas
compte des stocks, besoins nets tenant compte des
stocks) pour avoir les pièces, composants et matières au
bon moment et dans la quantité voulue
Principededu
Programmation PF MRP
S-2
Programmation de P1
S-4
Programmation de M1 PF 2s
S-8

P1 2s P2 3s P3 2s

4s 2s 3s 2s 2s
M1 M2 M3 M4 M5
3.8. Le Kanban
 Développé par Taïchi Ohno (Toyota) en 1961
 Kanban : étiquette représentant un ordre ouvert qui accompagne la matière
produite et à approvisionner
 Quand le lot est consommé, le kanban remonte pour signaler au poste amont
qu’un nouveau lot est nécessaire
 Le rythme de fabrication est déterminé par la vitesse de circulation des
kanbans, qui dépend lui-même du rythme de consommation
 Pas de consommation en aval, pas de fabrication
 Le nombre de kanbans en circulation traduit le niveau d’en-cours désiré, en
regardant le nombre de kanbans en amont, on connaît sa charge
 Le kanban s’assimile à un système à point de commande : quantité fixe,
périodicité variable

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