Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
James Heskett (1978) : « La logistique englobe les activités qui maîtrisent les flux de
produits, la coordination des ressources et des débouchés, en réalisant un niveau de
service donné au moindre coût. »
Concrètement, les finalités de la logistique sont exprimées par le fait de satisfaire des
besoins exprimés ou latents de clients dans les meilleures conditions économiques à
un niveau de service préalablement défini. Ce niveau de service devra être le plus
élevé possible en termes de délai, d’approvisionnement, de qualité, de commande,
de livraison….
Avec l’aide de nombreux auteurs25, nous tenterons d’analyser les grandes phases
de l’évolution de la logistique face à son environnement économique. Parmi les
nombreuses analyses établis à ce jour, nous pouvons faire sortir du lot trois grandes
périodes : La période séparée, la période intégrée et la période coopérée26.
Le terme « logistique » vient d’un mot grec qui signifie l’art du raisonnement et du
calcul. Il apparaît dans le langage militaire au milieu du XIX siècle et désigne l’art de
combiner tous les moyens de transport, de ravitaillement et de logement des troupes
pour permettre l’application sur le terrain des décisions stratégiques et tactiques.
En effet, si la logistique est souvent associée à l’art militaire avant les années 1975,
c’est que les armées furent les premières grandes administrations centralisées. Le
déplacement d’une armée de plusieurs centaines de milliers de soldats sur un
territoire hostile nécessite la plus grande précision dans son approvisionnement des
vivres, armes, vêtement, etc.…Cela nécessite également de posséder des moyens
de communication fiables pour en connaître les besoins et pour lui transmettre les
militaires.
Sur le plan purement économique, la logistique d’entreprise est apparue après la fin
de la seconde guerre mondiale. Le développement des échanges a engendré
l’apparition d’ateliers de production et avec eux la nécessité de l’organisation du
travail.
Cette production de masse permet de tirer les coûts vers le bas, de bénéficier
d’économie d’échelle mais incite également les industries à développer de plus en
plus leur stock. Cependant, les coûts des stocks n’est pas encore une composante
économique de poids dans la plupart des entreprises.
La logistique des années 70, se caractérise donc par une approche coup par coup.
Chaque service de l’entreprise travaillait indépendamment uns des autres et essayait
de diminuer leurs propres coûts logistiques sans se préoccuper de l’ensemble de
l’activité.
En effet, à cette époque, la logistique est encore perçue comme une activité interne
à l’entreprise, dont le rôle essentiel consiste à rechercher l’optimisation des
ressources qu’elle consomme d’une manière local ( fonction par fonction) et non
d’une manière global. Néanmoins, il est bien prouvé que « la somme des optimaux
locaux n’est pas la somme des optimaux globaux !!! Il faut bien le dire, cette période
la logistique n’a pas de réelle dimension stratégique.
Par ailleurs, les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979 bouleversent profondément
les économies des pays occidentaux. Le chômage commence à frapper les
ménages. Les marchés se saturent et la surproduction pratiquée jusqu’à ce jour est
fortement remis en question. Le marché s’inverse et les capacités de production
dépassent largement les capacités d’absorption de la demande.
Pour garder les clients, les entreprises tentent dans un premier temps de s’adapter à
marcher de renouvellement. Les producteurs et les distributeurs doivent désormais
faire face à des consommateurs de plus en plus exigeants. En outre, le niveau des
stocks est de plus en plus élevé et ne s’écoule plus facilement qu’avant.
Durant cette période, le client devient « roi » pour le producteur. Pour augmenter le
niveau de satisfaction du client, tous les services doivent collaborer et échanger des
données techniques. D’ailleurs les services logistiques profitent de cet
environnement d’intégration des données pour diminuer et maîtriser au maximum
leurs coûts logistiques.
Cette meilleure intégration des coûts logistiques a conduit à développer des modèles
mathématiques développés pour déterminer les quantités à produire, en tenant
compte des contraintes à la fois de production, de stockage et de distribution.
Les sociétés industrielles privilégient davantage la prise en compte des attentes des
consommateurs, et commence à anticiper leurs besoins en vue de créer des
nouveaux produits innovants. De cela, il en résulte une multiplication de l’offre de
produits et la possibilité pour les entreprises de cibler précisément chaque catégorie
de client.
L’anticipation des besoins pour réduire au maximum les délais de mise à disposition
des produits.
Assurer la livraison du produit qui correspond le mieux aux besoins du client tout en
sachant que l’offre devient de plus en plus étoffée et complexe.
Source : http://www.lognews.info/lognews/r166-Evolution.html
Dans les années 90, il existe deux phénomènes permettant de répondre rapidement
aux marchés :
1) L’ingénierie simultanée [Parsaei 1993]. (Développement de l’innovation) -
2) Une coopération forte entre les entreprises qui sont dans une même chaîne
logistique assurant la bonne disponibilité du produit.
En effet, la concurrence ne s’établit plus uniquement entre les producteurs, mais bien
entre les chaînes logistiques coopérées [Lee 1995]
Pour résumer cette période, nous pouvons dire que le management de la logistique
nécessite un management global interentreprises où les processus logistiques sont
pensés de manière intégré et coopéré plutôt qu’éclater. (Cf. figure II 6).
Source : http://www.lognews.info/lognews/r166-Evolution.html
« Time to market. »
Cette notion de « Time to market » reflète bien le fait que le client est devenu la
pierre angulaire de l’organisation de nombreuses entreprises. Ainsi la relation client
devient aujourd’hui un enjeu stratégique et une priorité pour les entreprises,
notamment avec la montée des services après-vente.
Pour s’adapter à ces profondes mutations économiques, les entreprises ont mis à
profit l’arrivée des nouvelles technologies de l’information pour développer des
solutions destinées à optimiser la chaîne logistique globale (ERP, APS….). Par
ailleurs, on assiste à la montée de la prestation logistique et de la notion « Logistic
provider » (LP 1 , LP2, LP3, LP4) qui aide les entreprises à maîtriser au mieux leur
SCM et incite la chaîne logistique à devenir de nos jours de plus en plus
collaborative.
A l’heure actuelle, les entreprises de plus en plus étendues par leur réseau
interentreprises (cf. figure II 8) doivent être capable de gérer une logistique de plus
en plus complexe et collaborative. Cela suppose que l’entreprise doit pouvoir piloter
ses flux physiques de manière synchrone en cohérence avec l’ensemble de ses
partenaires dans le but de délivrer la meilleure valeur ajoutée possible à son client
final.