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Séquence 2 Quelques aspects du métabolisme

énergétique chez l’Homme


Situation de vie contextualisée : fig 2.1

La résolution des problèmes liés à cette situation-problème nécessite les savoirs suivants :
- Réaliser le schéma d’interprétation du mécanisme de la contraction musculaire
- Expliquer les différentes voies de restauration de l’ATP au cours d’un exercice physique
- Interpréter l’évolution de certains paramètres physiologiques au cours de l’exercice musculaire

GENERALITES : fig 2.2

Dans le but de rechercher sa nourriture, un refuge, un partenaire sexuel ou pour fuir un prédateur,
un animal effectue constamment des mouvements. Les muscles sont les principaux organes chargés du
mouvement.
Le muscle est un organe contractile ; il se contracte en diminuant de taille et provoque le
déplacement. Il renferme les vaisseaux sanguins, les fibres nerveuses et du tissu conjonctif. Il est rattaché
à l’os par le tendon.
Le tissu musculaire possède cinq propriétés : l’excitabilité, l’élasticité, l’extensibilité, la
contractilité et la tonicité.

I - Anatomie et physiologie du muscle strié squelettique

Un muscle strié squelettique est un muscle rattaché aux os par des tendons. Il possède différentes
bandes appelés stries.

1 - Structure et composition chimique d’une fibre musculaire striée squelettique : fig 2.3

L’observation microscopique d’une coupe de muscle strié squelettique montre qu’il est constitué
de plusieurs cellules musculaires allongées appelées myocytes (ou fibres musculaires).
Chaque fibre musculaire est une cellule striée multi-nucléée contenant un grand nombre de
myofibrilles cylindriques qui s'étendent sur toute la longueur de la cellule.
Chaque myofibrille est constituée petits filaments protéiques appelées myofilaments (ou
filaments musculaires). On distingue :
- les myofilaments fins constitués essentiellement d'actine, mais aussi de troponine et de tropomyosine.
L’actine est une protéine globulaire qui s’associe pour former le myofilament fin
- les myofilaments épais constitués de myosine. Ce sont de longs segments tubulaires constitués d’une
queue et d'une tête globulaire. La tête de myosine comporte un site de fixation de l'actine et un site de
fixation de l'ATP.

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L’unité d’organisation de la myofibrille est le sarcomère. C’est la zone délimitée par deux stries
Z (ligne Z) comprenant une demie bande I, une bande A et une demie bande I.
NB : L’ensemble de la fibre musculaire est recouverte par le sarcolemme (membrane cellulaire) qui
délimite le sarcoplasme (cytoplasme du myocyte). Le sarcoplasme est traversé par un réseau de saccules
membranaires appelé réticulum sarcoplasmique (ou réticulum endoplasmique) qui s'organise en
feuillets autour des myofibrilles. Ces réticulums sarcoplasmiques stockent et libèrent les ions calcium
(Ca2+) nécessaires à la contraction musculaire.

2 - Mécanisme de la contraction musculaire : fig 2.4 et 2.5

Pendant la contraction musculaire, chaque sarcomère se raccourcit : deux stries Z consécutives se


rapprochent, entrainant la diminution de la bande I.
Ce raccourcissement du sarcomère est dû au glissement des filaments fins par rapport aux
filaments épais, selon la série d’évènements suivante :
 Au repos, les filaments épais ne sont pas fixés aux filaments fins. La tête des filaments de myosine
ayant fixé une molécule d’ATP (complexe ATP-myosine).
 En présence des ions calcium, le complexe ATP-myosine se fixe sur le filament fin d’actine. Cette
liaison entre l’actine et la myosine active la propriété ATPasique de la myosine.
 Hydrolyse de l’ATP, ce qui entraine un pivotement de la tête de myosine. Ce pivotement est
responsable du déplacement relatif du filament fin par rapport au filament épais.
 Fixation d’une nouvelle molécule d’ATP sur la tête de myosine, ce qui entraine la séparation de la
myosine et de l’actine.
En absence d’ATP, les filaments d’actine et de myosine vont rester dans un état de liaison
permanente appelé rigidité cadavérique (rigor mortis). Ainsi, le relâchement musculaire nécessite de
l’ATP.

NB : Deux éléments sont indispensables à la contraction musculaire :


- les ions Ca2+ qui permettent la liaison entre l’actine et la myosine
- l’ATP qui fournit l’énergie

3 - Les principaux types de fibres musculaires : fig 2.6

Il existe deux types de fibres musculaires :


- les fibres de type I (fibres rouges ou fibres lentes) : elles ont les caractéristiques suivantes : riches en
myoglobine, résistent plus à la fatigue, petite taille, riche en mitochondrie. Ce sont des fibres de
l’endurance, plus adaptées à un métabolisme aérobie
- les fibres de types II (fibres blanches ou fibres rapides) : elles sont efficaces en métabolisme
anaérobie. Elles produisent plus de puissance pendant de courtes impulsions et sont plus sensibles à la

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fatigue. Elles sont plus volumineuses, pauvres en mitochondries et en myoglobine. Elles sont plus riches
en glycogène.
II - Les voies de régénération de l’ATP musculaire : fig 2.7

Au niveau de la cellule musculaire, on note trois principales voies de régénération de l’ATP, en


fonction de l’amplitude de l’exercice musculaire.

1 - La voie anaérobie alactique

Elle est mise en place lors des exercices physiques brefs et puissants de l’ordre de quelques
secondes : lancé de poids, saut.
Elle assure une restauration immédiate de l’ATP sans intervention de l’oxygène et sans formation
de l’acide lactique. Ici l’ATP est produit par des réactions de transphosphorylation, ie le transfert d’un
groupement phosphate d’une molécule à l’ADP. Cette voie métabolique est à l’origine de la libération de
la chaleur initiale observée en début d’exercice physique.
On note deux principales réactions de transphosphorylation :
Créatine kinase
- phosphocréatine + ADP créatine + ATP.
ATP synthétase

Au cours de cette réaction, une enzyme appelée créatine kinase assure le transfert du groupement
phosphate du phosphagène (phosphocréatine) vers l’ADP, ce qui permet la formation de l’ATP sous
l’action d’une autre enzyme appelée ATP synthétase.
Myokinase
- ADP + ADP ATP + AMP.
Ici, on le transfert du groupement phosphate d’une molécule d’ADP à une autre molécule d’ADP
sous l’action d’une enzyme appelée myokinase.

2 - La voie anaérobie lactique

Elle est mise en place lors des exercices physiques violents de durée moyenne (jusqu’à 10
secondes) : course de 100 ou 200 m, nage de 100 ou 200 m.
Dans ces conditions de travail, la demande en ATP du muscle dépasse les possibilités de la voie
anaérobie alactique ; il se met alors en place la glycolyse. Les étapes de cette voie sont les suivants :
- hydrolyse du glycogène musculaire pour produire du glucose
- glycolyse avec production d’acide pyruvique et de NADH2
- production d’acide lactique à partir du pyruvate (fermentation lactique).
NB : Cette voie se déroule dans le muscle en absence d’oxygène et correspond à la fermentation lactique.
C’est le dépôt d’une importante quantité d’acide lactique dans le muscle qui est responsable de la fatigue
musculaire observée lors de l’effort physique.

3 - La voie aérobie

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Elle intervient lors des exercices musculaire soutenus et durables : course de fond, marathon
match (football, tennis, basket).
Dans ces conditions, le débit sanguin augmente et accroit l’alimentation des cellules musculaire en
oxygène. Ainsi l’acide pyruvique issu de la glycolyse sera capable de pénétrer la mitochondrie où il va
subir le cycle de Krebs puis la chaine respiratoire. Il y a donc une production importante d’ATP sur une
plus grande durée et libération de la chaleur retardée.

NB : La consommation d’oxygène reste élevée quelques instants après un exercice physique. Cet excès
post-exercice d’oxygène consommé (EPOC) est utilisé pour restaurer le stock de phosphocréatine et
d’ATP grâce aux oxydations respiratoires. La récupération du glycogène musculaire et hépatique se fait
après un repas.

III - L’adaptation du muscle aux différents types d’exercices physiques : fig 2.8

Le pourcentage des différents types de fibres musculaires est variable d’un individu à l’autre selon
les habitudes sportives de chacun :
- Chez les sportifs effectuant des efforts brefs et violents, le taux de fibres de type II est élevé. Ces
individus ont de gros muscles puissants et vite fatigables. La voie métabolique adaptée pour ces individus
est la voie anaérobie alactique.
- Chez les sportifs effectuant des efforts soutenus et de longue durée, on note un taux élevé de fibres de
type I. Ces sportifs ont des petits muscles très endurant adaptés à la voie métabolique aérobique.

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