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ROMAINE
Pierre Laederich
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1
Cité in Ch. Liskenne et Sauvan, Bibliothèque historique et militaire dédiée
à l‟armée et à la garde nationale de France, III, 1840, p. 853.
2
Voir notre Introduction aux Stratagèmes, Economica, pp. 41-42.
90 Stratégique
3
Voir les extraits donnés par Liskenne et Sauvan, op. cit., III, pp. 855-974.
4
Voir ainsi Polybe, XIII, 3, à propos des Ŗprocédés déloyauxŗ de Philippe V
de Macédoine ; Tite-Live, XLII, 47, 4-8, à propos dřune ruse employée contre
Persée ; Quinte-Curce, Histoire d‟Alexandre, IV, 13, 8-9, où le Conquérant
refuse dřattaquer de nuit Darius, Ŗastuce de brigands et de voleursŗ…
5
Remarques sur Polyen et Frontin de Joly de Maizeroy, in Liskenne et
Sauvan, op. cit., III, pp. 840-843.
6
Droit des gens, III, X, 178.
7
De la guerre, III, 16.
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 91
8
De la guerre, III, 10.
9
Voir ainsi De la guerre, IV, 8 et 12.
10
Cf. IV, 120-130.
11
Cf. op. cit., III, 4, 3 ; 4, 5 ; 9, 8 9, 14 ; 10, 13. Poursuivant son élan à
lřintérieur du pays perse, Alexandre sera contraint à mener la Ŗpetite guerreŗ
quřil détestait (cf. V, 6, 15-17 ; 18-19). Il devra également le faire contre les
Indiens (cf. VIII, 10, 19-20).
12
Ainsi XXI, 53, 8-9 ; XXII, 15, 2.
92 Stratégique
13
Cf. E.M. Earle, Les Maîtres de la stratégie, édition française, Paris, 1980,
pp. 219-220. Lire également, comme témoignages de la fascination quřexerçait
cette bataille, les analyses de H. Delbrück, Geschichte der Kriegskunst im
Rahmen der politischen Geschichte, Berlin, 1919, pp. 281-302, et de Ch.
Ardant du Picq, Études sur le combat, Paris, 1903, pp. 27-28.
14
Cřest le cas de Jomini, Précis de l‟art de la guerre, “Notice sur la théorie
actuelle de la guerre et sur son utilitéŗ : ŖTous les livres ne donnaient que des
fragments de systèmes, sortis de l‟imagination de leurs auteurs, et renfermant
ordinairement les détails les plus minutieux (pour ne pas dire les plus niais),
sur les points les plus accessoires de la tactique, la seule partie de la guerre,
peut-être, qu‟il soit impossible de soumettre à des règles fixesŗ. Plus
récemment, voir C.R. Whittaker, Les Frontières de l‟Empire romain, édition
française, Paris, 1989, p. 31.
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 93
15
Voir les dictionnaires de référence : Bailly (Grec-Français), pp. 1798-1800,
Liddel-Scott (Grec-Anglais), Oxford, Clarendon Press, pp. 1651-1653.
16
Au paragraphe XIV de lřAnonyme byzantin Sur la stratégie, la tactique est
définie comme la science qui permet dřorganiser et de manœuvrer un corps de
soldats en bon ordre, avec quatre divisions : lřorganisation des hommes pour le
combat ; la distribution des armes ; le mouvement des troupes ; lřorganisation
générale de la guerre, du personnel et du matériel. La tactique est donc conçue
94 Stratégique
dans une optique très large, qui rejoint sur certains points ce que nous
entendons généralement par stratégie.
17
Par exemple contre les Bellovaques : pour les inciter à accepter une bataille
rangée, il adopte un ordre de marche qui lui permet de dissimuler une partie de
ses troupes (cf. Guerre des Gaules, VIII, 8, 1-3) ; il fait ensuite construire des
éléments de fortifications pour faire croire à lřennemi quřil le craint et lui
donner ainsi confiance (cf. op. cit., VIII, 9, 3-4 et 10, 1).
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 95
18
Pour plus de détails sur les auteurs évoqués, ainsi que sur dřautres, on
pourra se reporter à notre Introduction aux Stratagèmes, pp. 26-30.
19
Exemples de stratagèmes en II, 1 ; 2 ; 3-6 ; IV, 8-11 ; VIII, 1-5 ; IX, 1-3 ;
XVI, 5-12 ; 19 (embuscades contre des envahisseurs) ; XXIII, 1-5 (sorties
secrètes de nuit) ; XXXI (long chapitre consacré aux moyens de faire passer
des messages secrets) ; XXXIX (ruses de guerre pour défendre une ville)…
96 Stratégique
20
VI, 1-7, sur les marches en pays hostile ; VII, 1, sur la conduite de lřarmée
dans les défilés ; XI, 1-4, sur la prudence à adopter dans la poursuite de
lřennemi ; XI, 6, sur le traitement à réserver aux ambassades ennemies,
XXXVIII, 1-5, sur le traitement des cités qui se rendent, XLII, 18-22 sur le
traitement des villes prises dřassaut ; XVIII, sur la disposition des troupes
légères en terrain accidenté…
21
Préface, 1 ; X, 1-6.
22
XXXIII, 1-5, sur la place du général dans la bataille ; XLII, 2 et 24, sur
lřexemple que doit montrer le général à ses troupes, etc.
23
XXI, 9 (simuler les retraites pour contre-attaquer), XLII, 23 (envoyer
femmes et enfants dans les villes pour les réduire à la famine) etc.
24
Archers et autres lanceurs de traits à pied (XIII-XIV, XVIII), archers
montés (XXI), artillerie (XIX-XX), infanterie auxiliaire et légionnaire (XIII-
XVII, XXIX, XXXVIII), cavalerie et infanterie légère pour la poursuite
(XXVIII-XXIX). Lřordre de bataille donne une importance essentielle aux
forces mobiles et à lřartillerie, cantonnant les légions au statut dřultime
recours.
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 97
25
I, 26-28 ; II, 23-24 ; III, Prologue (ŖQui désire la paix, se prépare à la
guerre. Qui aspire à la victoire, sřapplique à former ses soldats. Qui veut
combattre avec succès, combatte par principes, non au hasardŗ) ; 4 ; 9 ; 10 etc.
26
Voir ainsi III, 10 et les Ŗmaximes générales de la guerreŗ (III, 26), que lřon
peut rapprocher de nombreux chapitres des Stratagèmes et des conseils
généraux donnés à la fin de lřouvrage (IV, 7, 1-42).
27
II, 1. Voir également (parmi bien des exemples) II, 20 (nombre dřétendards
par unité), lřensemble du livre IV (consacré aux embuscades), lřensemble du
livre IX (les attaques surprises)… Le livre VIII est une longue suite
dřinstructions générales et maximes, qui reprend les chapitres comparables de
Frontin, Végèce et sans doute dřautres stratèges : il ne sřagit quasiment que de
stratagèmes.
98 Stratégique
28
Voir notamment les livres VI et XI.
29
Voir ainsi XIII (mesures de contre-mines pour les assiégés), XVIII
(traversée des forêts), XIX (traversée des fleuves), XXXIII (les attaques
surprises), XL (la préparation des embuscades)…
30
Voir ainsi XIV (mesures à prendre le jour du combat), XVII (comment
mener des campagnes offensives en territoire hostile et comment résister à des
invasions). Léon reprend de ses prédécesseurs, Maurice en particulier, lřidée
quřil faut autant que possible éviter de combattre frontalement.
31
Tout y est : surveillance des routes et hauteurs pour devancer lřennemi (I,
1-2 ; III, 2-4 ; VIII-IX ; XI ; XXIII), attaque de lřennemi sur le chemin du
retour (IV, 1-6 ; XXIII), attaque de ses bagages (X, 7-9), embuscades contre
les raids de cavalerie (VI), espionnage (VII, 1-3), embuscades contre dřimpor-
tants contingents (XVII, 2-11), attaque de son pays si lřennemi persiste à rester
sur votre territoire (XX), combat de nuit (XXIV) etc.
32
Ainsi I (emplacement des camps) ; VII (division de lřarmée) ; X (marche) ;
XI (répliques aux attaques de nuit contre le camp) ; XVIII (espionnage) ;
XXIII (contre-embuscades) ; XXV (attaques de nuit contre les camps
ennemis) ; XXVI (attirer les assiégés hors des murs) etc.
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 99
33
Voir notre Introduction aux Stratagèmes, pp. 33-38.
34
Pour plus de détails sur la carrière de Frontin, nous renvoyons à notre
Introduction aux Stratagèmes, pp. 5-17.
35
Tacite, Vie d‟Agricola, XVII, 4.
36
Il a servi de source à dřautres auteurs : Élien, qui écrit peu de temps après
Frontin, sřy réfère dans la Préface du De instruendis aciebus, ainsi que
Végèce, trois siècles plus tard (I, 8).
100 Stratégique
38
Sur la question, longtemps débattue, de lřauthenticité du livre IV, voir
notre Introduction aux Stratagèmes, pp. 36-37.
39
Histoire mondiale de la stratégie, édition française, Paris, 1962, p. 375.
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 103
40
La dolabra était lřoutil du soldat qui servait de hache et de pioche, symbole
du génie romain qui préférait avancer lentement mais sûrement, en consolidant
la marche par des camps et des routes.
41
Choix des approches directes et des batailles rangées par Alexandre (I, 3,
1) et César (I, 3, 2)…
42
Hasdrubal, vaincu en Espagne, partage son armée entre différentes villes
pour contraindre Scipion à se retirer, de crainte de disperser ses troupes, I, 3, 5.
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 105
43
Choix de la guerre navale par Thémistocle pour résister aux Perses, I, 3, 6 ;
temporisation de Fabius face à Hannibal, I, 3, 3.
44
Envoi dřune armée en Afrique pour contraindre les Carthaginois à rappeler
Hannibal, I, 3, 8.
45
Les soldats égyptiens qui sřéquipent à la grecque pour faire peur à leurs
adversaires, II, 3, 13 ; lřadoption de la tortue par Marc Antoine, pour résister
aux pluies de flèches des Parthes, II, 3, 15 ; les pieux fichés dans le sol par
César pour arrêter les chars gaulois, II, 3, 18 ; les Ŗmains de ferŗ pour attraper
les vaisseaux carthaginois et les prendre dřassaut, II, 3, 24…
46
Disposition des forces romaines à Zama, II, 3, 16, à Pydna, II, 3, 20, des
forces de César à Pharsale, II, 3, 22…
106 Stratégique
47
Précis de l‟art de la guerre, ŖNotice sur la théorie actuelle de la guerre et
sur son utilitéŗ, Paris, 1977.
Stratégie et stratagèmes dans l’Antiquité grecque et romaine 107
48
On peut penser au désastre de Varus en Germanie, fatal aux ambitions
romaines outre-Rhin. Varus était avant tout un administrateur, à lřexpérience
militaire limitée.
49
En témoignent notamment certains passages des Annales de Tacite (II, 43,
4 ; 77, 1 ; III, 16, 1 ; XV, 17, 2). Nous nřen connaissons malheureusement pas
le degré de précision, mais lřon peut imaginer que la lenteur des com-
munications contraignait les empereurs à se limiter à des instructions
générales.
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