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Le nom cinéclub, pourtant, est certainement bien antérieur à Delluc. Il fut employé
probablement pour la première fois en 1907, par Edmond Benoît-Lévy, entrepreneur
associé à la compagnie Pathé, directeur de la revue Phono-Ciné-Gazette et de la
première salle fixe de cinéma à Paris, l’Omnia Pathé. Grand promoteur du nouvel art, il
fut impliqué dans la création de la Société du Film d’Art et de la SCAGL, l’année suivante.
Mais ce «cinéclub» était plutôt une association de type corporatif, vouée à la valorisation
et à l’institutionnalisation du cinéma, avec des intérêts nettement commerciaux, dans
cette époque où le cinéma cherchait encore à s’affirmer en tant que nouveau langage et
nouvelle industrie. Gabriel Rodríguez Álvarez (Álvarez, 2002) documente aussi un
Cinematógrafo Cine-club, au Mexique, en 1909, lié de même à l’exploitation, et qui
introduisit d’importantes innovations dans l’organisation de la présentation commerciale
du cinéma au Mexique.
L’idée du cinéclub comme lieu de cinéphilie se précise mieux à partir des textes
d’Antoine de Baecque (Baecque, 2003) ou de Christophe Gauthier (Gauthier, 1999) qui
construisent une morphologie classificatoire et – le dernier - un protocole cinéphile riche
en implications et inférences, qui aident à comprendre ces pratiques, mais n’expliquent
pas vraiment l’origine et le développement de ce genre d’organisation.
Il nous semble, pourtant, que les cinéclubs ont une histoire propre et qu’on trouve
ses origines dans une large tradition d’organisation, de culture et de divertissement
populaires. Plus qu’une catégorie formelle, mais imprécise, les cinéclubs constituent une
institution historique, une forme d’organisation du public qui dure, en même temps qui
s’adapte à différents contextes et dont on peut percevoir la lignée dès le début du XIXe
siècle, combinant divertissement, éducation et politique.
De fait, les activités de pur loisir sont très souvent associées, dans l’histoire
récente, à la promotion de l’identité, à l’éducation, à la protection et à l’aide mutuelle, et
à l’organisation politique des couches subalternes de la population dans plusieurs pays.
Ce processus s’intensifie avec les révolutions industrielles et bourgeoises, et s’identifie
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avec la formation du public moderne, dont le cinéma constitue l’archétypei. Cela constitue
une série historique qui peut inclure aussi les syndicats et les partis politiques.
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mouvement analogue se trouvent peut-être dans la Ligue de l’enseignement (1866) et
toute une panoplie d’initiatives similairement liées à l’éducation, l’entraide, la lutte pour
la laïcité et l’avancement des droits du peuple, qui occupent, en même temps qui créent,
un nouvel espace public de caractère associatif.
C’est dans ce bouillon de culture que vont se former les cellules originaires des
cinéclubs. Très tôt ces conférences et débats, non seulement dans les clubs de
travailleurs, dans des associations politiques, mais aussi dans les initiatives d’éducation
populaire et celles de prosélytisme menées par différentes églises, se sont fait aider par
les lanternes magiques pour mieux illustrer leurs sujets. Le cinématographe, à son
arrivée, est rapidement incorporé à ces pratiques. En juillet 1898, la Ligue démocratique
des écoles, et en septembre de la même année, le Parti d’Action Révolutionnaire
Communiste, organisèrent des conférences et manifestations sur l’affaire Dreyfus,
illustrées avec des projections, comme l’exemplifie Laurent Mannoni (1993, p. 101- 102).
D’après Guillaume-Michel Coissac (cité par Gauthier, 1999, p.34), la première séance de
« cinéma éducatif » aurait eu lieu à Paris, en mars 1899, par initiative de l’Œuvre
française des conférences populaires. Progressivement, au long des premières années du
cinématographe, les images en mouvement occupent une position prédominante comme
illustration des sujets. Dans la deuxième décennie du siècle, elles vont devenir le support
même du sujet, voire le propre sujet des débats.
Nous pensons que le cinéclub est essentiellement une institution très définie –
consolidée dans la législationiii de plusieurs pays – dont le processus de développement
est plus ou moins simultané et généralisé, d’ailleurs comme le cinéma. Une forme
d’organisation du public, qui se définit avec celui-ci, dans un conflit très net avec les
intérêts d’une industrie qui surgit ; antagonisme que plusieurs auteurs (à partir de Noel
Burch) identifient dans un processus d’institutionnalisation du cinéma. Pour ce qui nous
intéresse ici, on peut simplifier ce processus comme une imposition de modes et formes
dictés par les besoins d’une industrie qui s’organisait en quête de productivité et profits
croissants et, d’un autre côté, la résistance des publics. On peut dire, d’après le concept
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gramscien d’hégémonie, qu’il s’agit d’une dialectique de coercition et consentement : de
réception, résistance et réappropriation desquelles résultèrent la plupart des
caractéristiques qui allaient marquer ce processus d’institutionnalisation du cinéma.
Cette période, qui commence en 1905 et dont la fin ne peut être définie de façon
absolue, mais qui se situe entre 1914 et l’entrée des États-Unis dans la Grande Guerre
en 1917 - comme le veut Steven Ross (Ross, 1999) -, et qui nous pouvions dénommer la
bataille des nickelodeons, fut un moment et une situation historiques exemplaires de
dispute d’hégémonie, et aboutirait aussi à de nouvelles formes d’organisation du public.
En dernier lieu, ce qui était en jeu c’est le droit de parole, dans le sens où cette parole
exprime ou suppose une vision de monde, l’idéologie dominante dans un champ social,
si nous nous aidons encore de Gramsci.
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Dès que le cinématographe devient massivement populaire, les salles se
transforment en arènes de dispute pour l’hégémonie morale et politique, pour le contrôle
de la sphère publique moderne, dont le cinéma devient l’une des principales formes
d’expression. Les pratiques orales y sont nombreuses, voire intrinsèques : les réactions
et commentaires à haute voix, les chansons partagées par toute la salle, le chahut, les
siffleries. Des associations comme le Club du faubourg (fondé en 1918, devient en 1925,
La Tribune libre du cinéma) sont fameuses – et redoutées – pour la violence impolie de
ses débats, néanmoins fréquentés par des intellectuels et artistes de toutes extractions.
L’action des exploitants de salles, des gardiens de la morale, des autorités passe aussi
par la parole, essayant de contrôler ces manifestations : une garde de ushers (placeurs)
est créée pour contrôler les mœurs, comportements et manifestations en salle (Burch,
2007). La censure s’organise, écartant ou cadrant les sujets et les traitements,
fréquemment influencés par les intérêts d’un public majoritairement populaire. Toute l’«
industrie » se mobilise pour neutraliser ces spectateurs sans civilité et attirer un public
de classe moyenne, plus calme et docile.
Ce public mal élevé, en revanche, s’organise. Il est difficile de repérer une date
précise et formelle pour le surgissement des cinéclubs – ces associations vouées à
l’appropriation du cinéma par le public. Des initiatives variées existent depuis le début du
siècle. Quand cela est-il devenu une activité autonome, identifiable et systématique ? La
Loi de 1901 sur les associations en France, concomitante aux nombreuses formes
d’organisation populaire et à l’usage des images pour l’illustration de leurs pratiques plus
courantes, y est certainement pour quelque chose. Mais, comme on le sait, les références
bibliographiques sont pour la plupart axées sur les films, les réalisateurs, parfois les
compagnies de production ; elles ne considèrent pas le rôle du public.
Ross mentionne que des groupes d’ouvriers louaient des salles dès 1909. En 1911,
un Socialist Movie Theater fut créé à Los Angeles : le journal L.A. Citizen recueille les
intentions d’un «propriétaire», comme l’identifie la publication : « Notre salle est le
résultat de la rébellion du public contre ce que lui est offert » (Ross, 1999 ) - sans,
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pourtant, mieux décrire l’organisation de cette salle. Tangui Perron (Perron, 1995), tout
en rappelant la coïncidence de l’avènement du cinéma en France et la fondation de la
Confédération Générale du Travail, parle des initiatives du militant Théophile Sauvage en
Ardennes, dès 1912, mais toujours sans une organisation définie.
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pas capable de créer une industrie et un marché propres, c’est autour des cinéclubs que
s’organise une culture cinématographique possible malgré que marginale à ce même
cinéma institution, devenu hollywoodien et omniprésent.
Ce qui justifie cette introduction, qui finalement prendra plus de place que le début
de l’histoire des cinéclubs au Brésil, c’est que l’éclaircissement de ce que constitue un
cinéclub ou le mouvement cinéclubiste, ainsi que les parcours historiques de leur
constitution sont assez semblables dans différents pays et se clarifient mutuellement. Le
mouvement social des cinéclubs, au moins à sa naissance – d’ailleurs tout comme le
cinéma lui-même – est un phénomène à peu près simultané et commun à nombreux pays
et cela même dans plusieurs sociétés moins développées que l’Europe et les États-Unis
– comme c’est le cas pour l’Amérique latine -, ou aussi éloignées ou différenciées comme
le Japon. Mais pour le cas brésilien, qui nous voulons montrer ici, les recherches sont
beaucoup moins développées qu’en Europe ou les États-Unis, et les documents recensés
plutôt rares. D’un autre côté, l’influence des institutions, mouvements et pratiques
sociales, surtout françaisesiv, au Brésil, est assez remarquable, que ce soient des
initiatives de l’Église ou les pratiques anarchistes.
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avait des qui montraient l’Inquisition. Le public fut partagé : une partie huait,
l’autre applaudissait. Quelques dizaines de personnes sont allées à la rédaction
du journal anticlérical A Lanterna (La Lampe), rue du Commerce, pour écouter
une harangue de son directeur, Benjamin Mota. Le mouvement dans les rues
du centre-ville était déjà assez grand. La place de São Bento (face au Couvent)
était occupée par les policiers à cheval. Arrivés à la place et empêchés de
s’approcher du couvent, les manifestants insultèrent bruyamment les troupes.
Victime presque fatale des incidents, un humble vicaire venu de la ville de
Santa Branca qui, au moment des manifestations, venait de faire son premier
voyage en tramway, venu du quartier du Bom Retiro. Il fut violemment hué et
n’échappa au lynchage qu’à cause de la protection des policiers. Il dut dormir
sur garde des troupes. »vii
Mais, comme ailleurs, des initiatives plus organisées se trouvent dans les milieux
ouvriers ou parmi les œuvres de l’Église. Les anarchistes, majoritaires dans le mouvement
syndical, concevaient la propagande comme activité de formation d’hommes libres,
synonyme d’éducation libertaire. L’un des principes de l’éducation « libertaire » était
l’emploi de moyens, techniques, langages divers pour sa diffusion :
Les « Écoles modernes », d’après les principes du catalan Francisco Ferrer Guardia
(éducateur anarchiste fusillé en 1909 et sur qui, selon Mannoni, le Cinéma du Peuple
aurait aussi produit un film), existèrent un peu partout au Brésil : Escola Eliseu Reclus, à
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Porto Alegre (1906); Escola Germinal, au Ceará (1906); Escola da União Operária de
Franca, São Paulo (1906); Escola da Liga Operária de Sorocaba, São Paulo (1911); Escola
Livre da Liga Operária de Campinas, São Paulo (1908); Escola Operária 1º. de Maio, en
Vila Isabel, Rio de Janeiro (1912); Escola Moderna de Petrópolis, Rio de Janeiro (1913),
et les Écoles modernes nº 1 e nº 2, à São Paulo (1912)viii. En outre, les groupes
anarchistes s’organisaient en clubs, ligues, athénées, centres d’étude ix, souvent liés à des
journaux propres où la culture, dont le cinéma, était sujet courant. Il y a des études
préliminaires sur l’usage du cinéma dans ces pratiques politiques et éducatives à partir
des journaux prolétaires et anarchistesx.
Le mémoire de Cristina Figueira (Figueira, 2003) montre par exemple les échos de
l’initiative du Cinéma du Peuple à São Paulo : « Pour tenter de fonder une société dont
le but sera la propagande sociale par l’intermède du cinématographe, une réunion se
tiendra lundi prochain, le 11 du mois courant, à 19 heures 30, au salon de la Lega della
Democrazia, rue Bonifácio, 39, 12e étage. Tous les intéressés sont priés d’y assister. » (A
Lanterna, n. 242, 8 mai 1914, p. 3). Cet appel suivait d’autres articles publiés auparavant,
où l’anarchiste portugais expulsé du Brésil, Neno Vasco, écrivait depuis Lisboa pour
raconter les expériences de la coopérative française. Malheureusement nous n’avons pas
encore réussi à trouver la confirmation de la tenue de cette réunion, ni de la fondation
d’un Cinema do Povo brésilien.
Un autre milieu où il y eut probablement de telles pratiques est celui des activités
menées par l’Église (catholique) dans la même logique, mais dans un but inverse : l’un
des traits les plus constants des pratiques anarchistes est l’anticléricalisme, tandis que
l’anarchisme sous toutes ses formes est vivement combattu par l’Église catholique. De
fait, l’Église au Brésil s’intéressa très tôt au cinéma, perçu comme chose importante que
les catholiques devaient s’efforcer de moraliser, en particulier contre les athées, les
socialistes, les anarchistes et tous ceux qui les aidaient. Comme le dit Pedro Sinzig,
franciscain du Centro da Boa Imprensa (Centre de la Bonne Presse), qui publie depuis
1907 la revue Vozes de Petrópolis :
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« Imaginez qu’en temps de grève un cinéma fréquenté par le monde
ouvrier présente des scènes de grève, de sabotage (en français dans l’original), de
provocations, d’excès… ou que, quand les rapports entre États se montrent tendus,
des films se présentent qui peuvent provoquer des manifestations politiques. »xi.
En plus des actions pour promouvoir et appliquer une censure inspirée des
principes chrétiens, l’effort de moralisation supposait une implication dans les pratiques
cinématographiques. En 1912, ce même prêtre franciscain, sous le pseudonyme de
Francisco de Lins, présenta à ses lecteurs un Guide pour cinémas, avec 72 titres « dignes
de recommandations » pour aider la sélection de films pour les salles (paroissiales ?
commerciales ?), les écoles et autres institutions religieuses. De là on peut conclure que
l’emploi du cinéma dans des lieux confessionnels divers était déjà une réalité. Vozes de
Petrópolis mentionne également l’existence de plusieurs salles cinématographiques
catholiques partout au Brésil à l’époque, par exemple : Centro Popular Católico
(Petrópolis), Cinema Modelo (Belo Horizonte) et le Cinema Católico (Recife)xii.
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(Pedro Lima), inaugurant le débat écrit sur le cinéma et avant tout sur le cinéma brésilien
dans le pays. En 1926, Gonzaga et Mário Behring lanceront la première revue spécialisée
dans le cinéma, Cinearte, qui réunit à nouveau toute l’équipe du Paredão. Cet ancien
« cinéclub » plutôt informel créa néanmoins un bouillon de culture très durable qui, avec
d’autres influences, sera à l’origine de polémiques, législations, films – et même d’une
importante maison de production (la Cinédia, fondée par Gonzaga en 1930). Cela n’a pas
seulement marqué le développement technique ou économique du cinéma au Brésil, mais
a aussi et surtout influencé la trajectoire de la culture cinématographique brésilienne
jusqu’aux années 40. Le groupe de Paredão fut le premier noyau de valorisation et de
défense d’un cinéma national dans une conjoncture « coloniale » : non seulement le
cinéma du pays ne parvient pas aux marchés, mais les consciences, la critique –
également colonisées – ne reconnaissent pas l’importance de la production brésilienne.
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(jusqu’aux années 70) se donna au Chaplin Club en 1931. Mário Peixoto, le réalisateur,
était un grand ami de Otávio de Faria (fondateur du Club) et participant assidu du
cinéclub.
Faria et Rocha eurent aussi un rôle très important dans la formation d’autres
personnalités du cinéma et du cinéclubisme brésilien, comme Paulo Emílio Salles Gomes
et Vinícius de Moraes, déjà dans une autre génération.
Un mouvement cinéclubiste
Encore une fois l’absence de recherches crée des longs hiatus dont on ne connait
pas vraiment le contenu. Quelques brèves notes dans Cineartexiii font référence à la
création d’un Cine Club do Brasil, au Rio de Janeiro en 1933, et un Cine-Fan Club, à Porto
Alegre en 1939, ce dernier plutôt voué à la production amateur. Mais il n’y a pas de suite.
Et ce sera seulement avec le Club de Cinema de São Paulo, en 1940, sous l’initiative de
Paulo Emílio Salles Gomes, que nous aurons un nouveau cinéclub effectivement organisé,
systématique et suffisamment documentéxiv. Gomes, plus ou moins exilé en France à la
fin des années trente, y avait connu Plinio Sussekind Rocha, de l’ancien Chaplin Club, qui
l’introduit au cinéma et lui passa l’histoire et la passion du cinéclub. En effet, pour Gomes,
le Club de Cinema devait reprendre les objectifs de son précurseur – et il les développa
aussi dans la revue Clima, une publication plus ample, littéraire et culturelle,
contemporaine du cinéclub et animée par la même génération de jeunes intellectuels
paulistas (c’est-à-dire : de São Paulo) et qui beaucoup influença les milieux culturels de
cette ville. La période, malheureusement, était celle de l’Estado Novo, titre du régime
d’exception qui s’établit au Brésil entre 1937 et 1945. Le Clube de Cinema fut rapidement
fermé par les autorités, il serait rouvert dès la fin de la dictature, en 1945. Dans ces
mêmes années, à Rio de Janeiro, c’était le jeune poète Vinicius de Morais qui essayait,
avec des résultats encore moins heureux, de créer aussi son cinéclub.
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À partir de la fin des années quarante des cinéclubs, marqués par l’expérience du
Clube de Cinema, commencent à surgir un peu partout, dans les capitales des provinces
et puis même dans des villes moyennes. Les années cinquante marquent la constitution
d’un vigoureux mouvement cinéclubiste qui est aussi une nouvelle génération de critiques
– et de publications, cours, rencontres, etc. - disséminés par tout le pays et, par-là, la
construction des bases d’une véritable culture cinématographique dans l’ensemble du
territoire brésilien. La génération suivante sera déjà celle du Cinema Novo, dont tous les
réalisateurs sont issus de ces cinéclubs fondés dans les années cinquante. Et a cette-ci
s’enchainera un large mouvement de résistance au régime militaire (1964-1984) qui eut
dans quelque 2.000 cinéclubs et leur réseau semi-clandestin de circulation de films un
des principaux canaux de discussion et organisation de la société civile.
Oralité et contemporanéité
Le Brésil est un cas particulier, comme tous les autres, mas ses données sont assez
similaires à la réalité de ce tiers monde contemporain pour qu’on puisse en faire une
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image assez révélatrice. Le pays a une salle pour chaque 100.000 habitants (É-U 1/8.000,
France 1/10.000) ; il y a des salles dans 8% des municipalités - 50% concentrées dans
les états de São Paulo et Rio), qui sont fréquentées par environ 10% de la population.
Dans ce marché, le cinéma brésilien n’en occupe que 10%. Par contre, le pays compte
plusieurs centaines de cinéclubs plus ou moins organisés, localisés surtout dans les
quartiers ou villes sans cinéma, et que diffusent principalement le cinéma national. Certes,
leur public n’est qu’une parcelle symbolique de celui du cinéma commercial, mais les
cinéclubs demeurent la presque seule – avec une pléthore de petits festivals, surtout de
courts-métrages – opportunité de contact avec le cinéma pour une partie considérable
de la population et, d’autre côté, la plus importante chaine de diffusion pour une majorité
des films brésiliens.
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Bibliographie
16
HAYMES, Max. 1992. The English Music Hall Connection. En ligne, disponible en:
http://www.earlyblues.com/Essay%20-
%20The%20English%20Music%20Hall%20Connection.htm
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Gallimard, Le Seuil.
TOLEDO, Edilene Teresinha. 1998. “Em torno do jornal O Amigo do Povo: os grupos de
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Cadernos AEL (Arquivo Edagard Leuenroth – Institut de Philosophie et Sciences Humaines
de l’Université de Campinas), nos. 8 et 9, p. 89-113.
XAVIER, Ismail. 1978. Sétima arte: um culto moderno. São Paulo : Perspectiva.
17
Notes
i
Voir à ce sujet : Hansen, Miriam Bratu. 2004. “Estados Unidos, Paris, Alpes: Kracauer (e Benjamin) sobre o cinema
e a modernidade” Dans Charney, Leo et Vanessa R. Shwartz, O cinema e a invenção da vida moderna, p. 422. São
Paulo: Cosac & Naify. Le texte original : Cinema and the Invention of Modern Life, 1995, Berkeley, University of
California Press. Et aussi: Kracauer, Siegfried. [1926] 1987. « Cult of Distraction ». New German Critique. Vol. 40,
hiver, p. 92.
ii
Voir aussi Laurence Senelick, David F. Cheshire, Ulrich Schneider, 1981, British music-hall, 1840-1923: a bibliography
and guide to sources, with a supplement on European music-hall, p.14. Handem : Archon Books.
iii
En France et ses colonies, cela fut consolidé par une loi de 1er. Juillet et un décret d’aout de 1901, qui reconnurent
le droit de création d’organisations sans but lucratif sans autorisation des pouvoirs publics. Er cela se répète dans la
plupart des législations d’autres pays.
iv
Dans d’autres pays latino-américains, hispanophones, pour ce qui est des cinéclubs l’influence vient surtout de
l’Espagne.
v
Gonzaga. Alice, 1996. Palácios e Poeiras: cem anos de cinemas no Rio de Janeiro. Rio de Janeiro : Funarte ; Souza,
José Inácio de Melo. 2004. Imagens do passado. São Paulo e Rio de Janeiro nos primórdios do cinema. São Paulo :
Ed. Senac
vi
http://www.almanack.paulistano.nom.br/ambulantes.htm consulté le 3 septembre 2012.
vii
Les traductions des références originales en portugais sont de l’auteur.
viii
Moraes, José Damiro. s/d. “A educação libertária no Brasil: uma trajetória”. En ligne: Congresso Brasileiro de
História da Educação. Disponible en: http://www.sbhe.org.br/novo/congressos/cbhe1/anais/077_jose_damiro.pdf
ix
Toledo, Edilene Teresinha. 1998. “Em torno do jornal O Amigo do Povo: os grupos de afinidade e propaganda
anarquista em São Paulo nos primeiros anos deste século”, dans Cadernos AEL (Arquivo Edagard Leuenroth – Institut
de Philosophie et Sciences Humaines de l’Université de Campinas), nos. 8 et 9, p. 89-113.
x
Figueira, Cristina Aparecida Reis. 2006. “O Jornal, o cinema, o teatro e a música como dispositivos da propaganda
social anarquista: um estudo sobre as colunas ‘Espetáculos’ e ‘Palcos, telas e arenas’ nos jornais A Lanterna e A Plebe
(1901 a 1921).” En ligne Faculté d’Éducation de l’Université de Uberlândia,
http://www.faced.ufu.br/colubhe06/anais/arquivos/291CristinaAparecidaReisFigueira.pdf et Figueira, Cristina
Aparecida Reis. 2003. O cinema do povo: um projeto da educação anarquista-1901-1921. Programme d’études
supérieures en Éducation, Histoire, Politique, Société. Mémoire de maîtrise présentée à l’Université Pontificale
Catholique de São Paulo.
xi
Sinzig, Pedro. «O César Moderno», dans Vozes de Petrópolis, juillet-décembre 1911, cité par Almeida, 2011.
xii
Vozes de Petrópolis, juillet à décembre 1912, p. 1259-1261, cité par Almeida (2011, p. 319).
xiii
Cinearte, Rio de Janeiro, v.8 n.375 p.7. 15 sept. 1933. Il ; Cinearte, Rio de Janeiro, v.14 n.508 p.4. 01 avril 1939. il.
Disponibles en http://www.bjksdigital.museusegall.org.br/busca_revistas.html
xiv
Souza. José Inácio de Melo. 2002. Paulo Emílio no Paraíso. Rio de Janeiro : Ed. Record, p. 140-148.
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