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La production d’aliments sains exige que tous les acteurs intervenant aux diverses étapes de
la filière alimentaire reconnaissent que la responsabilité incombe tout d’abord à ceux qui
produisent, transforment et commercialisent les denrées, soit les agriculteurs, les pêcheurs,
le personnel des abattoirs, les transformateurs, les transporteurs, les distributeurs (aussi
bien grossistes que détaillants) et les consommateurs ainsi que les pouvoirs publics dont le
devoir est de protéger la santé publique.
La mise en œuvre de cette approche nécessite une politique habilitante fondée sur des règles
et un contexte de réglementation à l’échelle nationale et internationale ainsi que
l’établissement de systèmes et de programmes de contrôle tout au long de la chaîne
alimentaire aux niveaux local et national.
L’un des éléments de cette approche consiste à l’application de bonnes pratiques qui énoncent
des principes élémentaires pour l’agriculture, y compris la gestion des sols et de l’eau, la
production végétale et animale, le stockage, la transformation et l’élimination des déchets
(Bonnes pratiques agricoles (BPA), Bonnes pratiques d’hygiène (BPH) et Systèmes des points
de contrôle critiques pour l’analyse des risques (HACCP).
Le but final de l’approche axée sur la chaîne alimentaire est de renforcer la transparence de
la filière afin de prévenir, plutôt que de résoudre, l’émergence de crises alimentaires
nationales et internationales.
Hazard Analysis = Analyse des dangers (Hazard en Anglais = Danger et non le hasard)
Tout a commencé dans les années 60, aux Etats Unis, lorsque la NASA et l'armée envisagent
d'envoyer des hommes dans l'espace. Il fallait alors pouvoir garantir la sécurité des aliments
des astronautes sans avoir pour autant à détruire les produits pour les analyser. Les autorités
demandent alors à une entreprise, la société Pillsbury, de développer un outil permettant
d'assurer des produits sûrs. Cet outil a été la première ébauche de la méthode HACCP, créé
par M. Bauman, qui est depuis reconnu comme le père de l'HACCP.
Après le succès remporté par l'HACCP lors des vols spatiaux, plusieurs études se basant sur
ce nouveau concept sont publiées parallèlement par des institutions pourtant différentes.
Tout d'abord, la FDA (Food and Drugs Administration) intègre la démarche HACCP à ses
recommandations pour l'industrie de la conserve. De plus, l'OMS (Organisation Mondiale de la
Santé) publie plusieurs rapports intégrant l'HACCP et reposant sur les travaux de Bauman au
cours des années 70 et 80. Elle demande à l'ICMSF (International Commission for the
Microbiological Safety of Food), groupe d'une cinquantaine d'experts internationaux en
microbiologie alimentaire, de travailler sur l'HACCP. Le résultat de ce travail est un ouvrage
collectif publié en 1988, dont certains points furent rapportés lors d'une réunion des
membres de la Commission du Codex Alimentarius.
La Commission du Codex Alimentarius a été créée en 1963 par la FAO (Food and Agriculture
Organization) et l'OMS (Organisation mondiale de la santé) pour mettre en œuvre un
programme qui a pour objet de protéger la santé des consommateurs et d’assurer des
pratiques loyales dans le commerce alimentaire. Le Codex alimentarius (qui en latin signifie
Droit ou Code alimentaire) est constitué d’un ensemble de normes alimentaires
internationalement adoptées et présentées de manière uniforme, ainsi que de dispositions à
caractère consultatif, sous forme de code d’usages, de directives et d’autres mesures
recommandées, visant à faciliter la réalisation des buts du Codex Alimentarius.
Mais le point fort pour la méthode HACCP, est son intégration totale dans le Codex en 1993
avec la création du Système d'analyse des risques - points critiques pour leur maîtrise
(HACCP) et directives concernant son application, au Code d'usages international recommandé
- principes généraux d'hygiène alimentaire.
Bien que de nombreuses personnes n'y prettent pas l'attention nécessaire, l'HACCP est
directement intégrée à la réglementation, tant française qu’internationale. L'HACCP est
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rentré dans plusieurs référentiels privés comme gage de la gestion de la sécurité des
aliments.
Les plus connus sont les référentiels IFS (International Food Standard) et BRC (British
Retail Consortium). Ces référentiels correspondent à des cahiers des charges que les
fabricants et fournisseurs de produits alimentaires pour la grande distribution doivent
respecter.
L'IFS concerne la grande distribution franco-allemande, le BRC est quant à lui réservé à la
grande distribution anglo-saxonne.
Au niveau international, l'ISO avait publié une norme, l'ISO 15161:2000 (basée sur l'ISO
9001), norme qui s'intéresse à la gestion de la qualité des produits alimentaires et non à leur
sécurité. Devant la multiplication des référentiels intégrant l'HACCP, et devant un réel besoin
d'harmonisation des pratiques dans un marché mondialisé, l'ISO a publié en 2005 une norme,
l'ISO 22000, qui est l'intégration de l'HACCP à l'ISO 9001.
Ainsi, un professionnel peut faire certifier son système de gestion de la sécurité des
aliments basé sur l'application des principes de l'HACCP, mais l'HACCP, n'est pas une norme
certifiable stricto senso. C'est une méthode reconnue et décrite par une organisation
internationale, la commission du Codex Alimentarius.
Ce sont des conditions et activités de base nécessaires pour maintenir tout au long de la
chaîne alimentaire un environnement hygiénique approprié à la production, à la manutention et
à la mise à disposition de produits finis sûrs et de denrées alimentaires sûres pour la
consommation humaine.
Note : les PRP nécessaires dépendent du segment de la chaîne alimentaire dans lequel
l’organisme intervient et du type d’organisme. Exemples de termes équivalents :
Bonnes Pratiques Agricoles (BPA),
Bonnes Pratiques Vétérinaires (BPV),
Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF),
Bonnes Pratiques d’Hygiène (BPH),
Bonnes Pratiques de Production (BPP),
Les locaux englobent tous les éléments du bâtiment et de ses environs : l'extérieur, les
routes, le réseau de drainage, la conception et la construction du bâtiment, l'acheminement
des produits, les installations sanitaires et la qualité de l'eau, de la vapeur et de la glace. On
vérifiera le respect des exigences en examinant les documents du programme où sont
énoncées les mesures à mettre en oeuvre pour s'assurer du maintien de conditions
satisfaisantes (zones à inspecter, tâches à exécuter, personnes responsables, fréquence des
inspections et dossiers à tenir).
1.1 - Implantation
Les établissements devraient être situées dans des zones exemptes d’odeur désagréable, de
fumée, de poussière ou d’autres contaminants et non sujettes aux inondations. Les voies
d’accès et les aires desservants l’établissement qui sont situées dans son périmètre ou à
proximité immédiate, devraient être pavées de manière à être carrossables. Elles devraient
être munies d’un système de drainage approprié et pouvoir être nettoyées aisément.
1.2 - Bâtiment
à faciliter le nettoyage;
que les animaux nuisibles ne puissent y avoir accès et s'y réfugier
et que des contaminants de l'environnement ne puissent y pénétrer.
Les bâtiments doivent être bien construits et bien entretenus et ne doivent présenter aucun
danger chimique, microbiologique ou physique pour les aliments. Le bâtiment doit être conçu
pour offrir les conditions ambiantes voulues, permettre un nettoyage et un assainissement
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satisfaisants, minimiser la contamination par des corps étrangers, prévenir l'accès des
parasites et offrir un espace suffisant à l'exécution satisfaisante de toutes les opérations.
La construction et l'aménagement doivent être conformes à tout programme qui aura été
approuvé.
Les matériaux des planchers, murs et plafonds, ainsi que les divers revêtements et mastics de
jointoiement doivent être conformes aux exigences réglementaires et/ou normatives en
vigueur.
Les matériaux des planchers, murs et plafonds doivent être durables, lisses et faciles à
nettoyer, en plus de convenir aux activités de production qui se déroulent dans la zone en
question.
Les murs doivent être de couleur claire et bien assemblés. Les planchers doivent avoir une
pente suffisante pour que les liquides puissent s'écouler jusqu'aux regards d’évacuation. Les
fenêtres doivent être munies de grillages bien ajustés. Celles en verre et donnant accès
directement à la salle de fabrication doivent être protégées. Les portes doivent avoir une
surface claire, lisse, non absorbante et être bien ajustées.
Les escaliers, ascenseurs et autres structures doivent être situés et construits de façon qu'il
ne puisse y avoir contamination des aliments et des matériaux d'emballage. La conception et
l'installation des structures suspendues doivent être de nature à prévenir la contamination
des aliments et des matériaux d'emballage et à ne pas gêner le nettoyage.
L'éclairage doit être satisfaisant dans tout l'établissement. Pour les besoins des opérations,
l'éclairage ne doit pas modifier la couleur des aliments. Les ampoules et appareils d'éclairage
suspendus au-dessus d'aliments ou de matériaux d'emballage à une étape quelconque de la
production doivent être du type de sûreté ou doivent être protégés pour qu'ils ne puissent
contaminer les aliments s'ils se brisent.
Le bâtiment doit être ventilé de façon que la chaleur, la vapeur, la condensation ne puissent
s'accumuler et que l'air vicié puisse être évacué. Les prises d'air doivent être munies de
grillages bien ajustés ou être protégées par un matériau inaltérable. Les prises d'air doivent
être situées là où elles ne peuvent aspirer de l'air vicié. Le courant d’air ne devrait jamais
aller d’une zone contaminée vers une zone propre.
Les réseaux de drainage et d'égout doivent être munis de siphons anti-reflux. Les
canalisations des toilettes et des urinoirs doivent être séparées des autres conduits de
l'établissement jusqu'à un endroit situé à l'extérieur de celui-ci. L'établissement doit prévoir
des installations où les déchets et les matériaux non comestibles peuvent être entreposés
jusqu'à ce qu'ils soient enlevés. Ces installations doivent être conçues de façon à prévenir
toute contamination. Les canalisations doivent être fabriquées d’un matériau lisse et
imperméable et avoir une capacité suffisante pour permettre l’évacuation de tous les déchets
sans risque de débordement ou d’obstruction. L’égout des toilettes ne doit pas traverser les
aires de travail.
Les locaux d'habitation et les zones où sont gardés des animaux doivent être complètement
séparés des zones de manutention et d'entreposage d'aliments ou de matériaux d'emballage,
et ne doivent pas y donner accès directement.
Les toilettes de l'établissement doivent avoir des portes claires, lisses, lavables, non
absorbantes et de préférence à fermeture automatique. Le nombre de toilettes à pourvoir
est basé sur le barème suivant :
De 1 à 9 employés – 1 toilette
De 10 à 24 employés – 2 toilettes
De 25 à 49 employés – 3 toilettes
De 50 à 100 employés – 5 toilettes
Pour chaque 50 employés au-delà de 100 – 1 toilette additionnelle.
Les toilettes, cafétérias et vestiaires doivent être séparés des zones de transformation (de
manipulation et du stockage) des aliments, sur lesquelles ils ne doivent pas s’ouvrir
directement, et ils doivent être ventilés et entretenus comme il convient.
Les toilettes doivent avoir des installations pour le lavage des mains, avec un nombre
suffisant de lavabos dotés de tuyaux d'évacuation à siphon reliés au réseau d'égout. Les
installations pour le lavage des mains doivent distribuer de l'eau potable froide et chaude, du
savon liquide, des essuie-mains sanitaires ou des sèche-mains et, là où il le faut, une poubelle
facile à nettoyer.
Il faut afficher des avis rappelant aux employés de se laver les mains.
Les établissements doivent avoir les installations et les moyens nécessaires à l'assainissement
de l'équipement. Des installations distinctes doivent être prévues pour l'assainissement de
l'équipement utilisé pour les matières non comestibles.
L'établissement doit avoir en place des procédures à suivre au cas où l'eau ne satisfait pas
aux normes. Il faut tenir et classer des relevés de la potabilité de l'eau (résultats des
analyses en laboratoire) et des traitements utilisés.
Il faut utiliser de l'eau potable froide et chaude dans les zones de transformation, de
manutention, d'emballage et d'entreposage des aliments. La température, la pression et le
débit de l'eau doivent être suffisants pour tous les besoins des opérations et du nettoyage.
L'eau doit faire l'objet d'analyses bactériologiques deux fois par an dans le cas de l'eau
municipale et tous les mois dans le cas de l'eau provenant d'autres sources
Si l'eau est chlorée sur place, l'établissement doit appliquer deux contrôles de base :
un dispositif de dosage qui permet d'ajouter la concentration voulue de chlore et qui
est conçu pour indiquer tout défaut de fonctionnement;
une vérification de la teneur en chlore actif total deux fois par jour ou un analyseur
automatique muni d'un enregistreur et d'une alarme.
Il ne doit y avoir aucune intercommunication entre les réseaux d'eau potable et d'eau non
potable. Il ne faut jamais utiliser d'eau non potable dans les zones de transformation, de
manutention, d'emballage ou d'entreposage des aliments). Tous les tuyaux, robinets,
raccordements ou autres sources possibles de contamination doivent être munis de dispositifs
anti-refoulement.
Le processus d'épuration et l'utilisation d'eau recyclée doivent être acceptés par l'organisme
de réglementation compétent. L'eau recyclée doit être épurée et maintenue dans un état qui
garantira que son utilisation ne posera aucun risque pour la santé. L'eau recyclée doit utiliser
un réseau de distribution séparé, facile à identifier.
La glace, utilisée comme ingrédient ou en contact direct avec les aliments, doit être produite
à partir d'eau potable, et sa fabrication, sa manutention et son entreposage doivent garantir
la protection contre la contamination.
La glace doit faire l'objet d'analyses bactériologiques deux fois par an dans les
établissements qui utilisent l'eau municipale et une fois par mois dans les établissements qui
utilisent d'autres sources d'eau.
La vapeur qui entre en contact direct avec les aliments ou avec des surfaces alimentaires doit
être produite à partir d'eau potable et aucune substance nocive ne doit y être ajoutée.
L'approvisionnement en vapeur doit suffire aux besoins opérationnels.
Les produits chimiques utilisés pour le traitement des chaudières doivent être conformes aux
exigences réglementaires et/ou normatives en vigueur.
Les établissements doivent s'assurer que les ingrédients, les matériaux d'emballage et autres
matériaux reçus de l'extérieur sont transportés, manutentionnés et entreposés d'une façon
qui permet de prévenir des conditions susceptibles d'entraîner la contamination des aliments.
Les établissements doivent avoir en place un programme satisfaisant de contrôle et de
maîtrise de tous les éléments visés par la présente section et doivent tenir les dossiers
nécessaires.
Les matières premières, les ingrédients et les matériaux d'emballage (c'est-à-dire les
matériaux reçus de l'extérieur) doivent être transportés, entreposés et manutentionnés de
façon sanitaire (c'est-à-dire d'une façon qui permet de prévenir toute contamination
chimique, physique ou microbiologique). Les établissements doivent prendre des mesures
efficaces pour prévenir la contamination des matières premières, des ingrédients et des
matériaux d'emballage par contact direct ou indirect avec des contaminants. Certains
matériaux reçus de l'extérieur devront être certifiés par des lettres de garantie, des
résultats d'analyse ou d'autres moyens satisfaisants, en conformité avec les plans HACCP.
2.1 - Transport
Le fabricant vérifie que les véhicules satisfont aux exigences du transport des aliments.
Les véhicules de transport sont chargés, placés et déchargés de manière à prévenir tout
dommage et toute contamination des aliments et des matériaux d'emballage. La réception des
produits venant de l'extérieur (alimentaires, non alimentaires, emballages) se fait dans une
zone distincte de la zone de transformation.
S'il y a lieu, les matériaux utilisés pour la construction du véhicule de transport conviennent
au contact avec les aliments.
Tous les ingrédients sont transportés à une température appropriée qui ne présente aucun
risque de détérioration et d’altération de leur qualité.
Les produits finis sont transportés dans des conditions de nature à prévenir toute
détérioration microbiologique, physique et chimique.
2.2 – Entreposage
Cette section s'intéresse à l'entreposage des ingrédients, des matériaux d'emballage, des
produits chimiques non alimentaires et des produits finis (incluant les produits retournés).
Les ingrédients nécessitant une réfrigération sont entreposés à une température de 4°C ou
moins et font l'objet d'une surveillance appropriée. Les ingrédients congelés sont entreposés
à des températures ne présentant aucun risque de dégel. Le frigo doit être doté de moyens
de vérification (thermomètre, thermographe, ...etc).
La rotation des stocks d'ingrédients et, s'il y a lieu, des matériaux d'emballage est contrôlée
de manière à prévenir la détérioration et le gaspillage.
Les matériaux d'emballage et les ingrédients sensibles à l'humidité sont entreposés dans des
conditions propres à prévenir toute détérioration.
Lorsque leur utilisation continue dans les zones de manutention des aliments l'exige, ces
produits chimiques sont entreposés de manière à prévenir la contamination des aliments, des
surfaces alimentaires et des matériaux d'emballage.
Les produits chimiques sont entreposés et mélangés dans des contenants propres et bien
étiquetés.
Les produits chimiques sont distribués et manipulés uniquement par des personnes autorisées
à le faire et qui ont reçu la formation voulue. Tous les produits chimiques non alimentaires
doivent être conformes aux exigences réglementaires et/ou normatives en vigueur.
Les produits finis sont entreposés et manipulés dans des conditions propres à prévenir toute
détérioration.
La rotation des stocks est contrôlée afin de prévenir toute avarie susceptible de poser des
risques pour la santé. Les produits retournés non conformes ou suspects sont clairement
identifiés et sont entreposés dans une zone distincte jusqu'à ce que l'on en dispose comme il
convient.
Les produits finis sont entreposés et manipulés de manière à permettre les vérifications
nécessaires et prévenir tout dommage; par exemple, contrôle de la hauteur d'empilement et
des dommages causés par les chariots élévateurs.
L'équipement et les ustensiles doivent être construits d'un matériau résistant à la corrosion.
Les surfaces alimentaires doivent être non absorbantes, non toxiques, lisses, sans piquage et
inaltérables par les aliments et doivent pouvoir supporter un nettoyage et un assainissement
répétés.
L'équipement et les ustensiles utilisés pour les matières non comestibles ne doivent pas être
utilisés pour les matières comestibles. Les contenants utilisés pour les matières non
comestibles et les déchets doivent être clairement signalés et être étanches.
Les établissements doivent dresser la liste de tous les dispositifs de contrôle et de tout
équipement susceptible de nuire à la salubrité des aliments, et y indiquer à quoi ils servent.
Des protocoles et des méthodes d'étalonnage doivent être établis pour cet équipement et ces
dispositifs de contrôle. Cette liste pourrait comprendre, par exemple, les thermomètres, ph-
mètres, aw-mètres, commandes d'unités de réfrigération, balances, thermographes,
hygrographes, etc.
Les établissements doivent mettre en place un programme écrit d'entretien préventif qui
donne la liste de l'équipement et des ustensiles, et qui indique l'entretien préventif dont ils
font l'objet. Le programme doit préciser la nature et la fréquence de l'entretien exigé par
l'équipement, y compris le remplacement de pièces, le nom de la personne responsable, la
méthode de contrôle, les activités de vérification et les enregistrements à tenir.
Les établissements doivent avoir en place un programme satisfaisant pour le personnel afin de
contrôler et de maîtriser tous les éléments visés par la présente section et doivent ouvrir et
tenir à jour les dossiers nécessaires. L'objectif du programme pour le personnel est de
garantir l'emploi de bonnes pratiques de manutention des aliments. Le programme doit offrir
au personnel de production la formation continue nécessaire.
La formation doit faire comprendre au personnel de production les éléments critiques dont il
est responsable, les marges de tolérance, l'importance de contrôler ces marges et les
mesures qui doivent être prises si les marges ne sont pas respectées.
Toutes les personnes qui manipulent les aliments doivent recevoir une formation continue dans
le domaine de l'hygiène personnelle et de la manutention sanitaire des aliments, et toutes les
personnes qui pénètrent dans les zones de manutention des aliments doivent recevoir une
formation dans le domaine de l'hygiène personnelle et de la manutention sanitaire des
aliments. Les établissements doivent mettre en évidence que les pratiques d'hygiène
personnelle sont suivies et contrôlées comme l'exige la présente section.
Aucune personne identifiée comme souffrant d'une maladie transmissible par les aliments ou
que l'on sait être porteuse d'une telle maladie ni aucune personne qui a des plaies infectées,
des infections cutanées, des lésions ou la diarrhée ne doit travailler dans une zone de
manutention des aliments.
4.2.2 - Blessures
Aucune personne qui a une coupure ou une plaie ouverte ne doit manipuler les aliments ou les
surfaces alimentaires.
Toutes les personnes qui pénètrent dans une zone de production des aliments doivent se laver
consciencieusement les mains avec du savon et de l'eau chaude, courante et potable, et ce,
quelle que soit leur tâche au sein de l’unité. Il faut se laver les mains après avoir touché des
matériaux contaminés et après avoir utilisé les toilettes. Un bain désinfectant doit être mis à
la disposition des employés et utilisé systématiquement après le lavage des mains.
Les employés doivent porter des vêtements de protection, un couvre-chef et des chaussures
de protection convenant à leur tâche et doivent les garder en bon état de propreté. S'ils sont
portés, les gants doivent être propres et hygiéniques.
Toutes les personnes qui pénètrent dans des zones de manutention des aliments doivent
enlever tout objet susceptible de tomber dans les aliments ou de les contaminer d'une autre
façon.
Le tabac, la gomme et toute nourriture sont interdits dans les zones de manutention des
aliments. Les tatouages des mains et les masques capillaires de henné sont interdits dans les
zones de manutention des aliments. Les bijoux doivent être enlevés avant l'entrée dans une
zone de manutention des aliments. Les bijoux qui ne doivent pas être enlevés comme les
bracelets médicaux, doivent être couverts. Tous les effets personnels et tous les vêtements
de ville doivent être conservés dans des zones autres que les zones de manutention des
aliments et doivent être rangés de façon qu'ils ne puissent contaminer les aliments.
Le programme d'assainissement écrit doit indiquer tous les paramètres qu'il faut maîtriser
dans l'établissement pour garantir la salubrité des produits alimentaires.
Il faut assainir l'équipement et les installations après chaque utilisation et avant chaque
reprise des activités ou changement de produits traités. Il faut démonter les grosses pièces
d'équipement pour le nettoyage et l'inspection. On doit démonter régulièrement pour pouvoir
l'inspecter tout équipement nettoyé à l'aide d'un système de nettoyage en circuit fermé.
L'équipement doit être exempt de tout résidu et corps étranger avant d'être utilisé.
Pour chaque zone, chaque équipement et chaque ustensile, le programme d'assainissement doit
préciser par écrit :
Pendant les périodes de production, l'équipement et les installations doivent être nettoyés
après chaque utilisation et avant chaque reprise des activités ou changement de produits
traités. L'équipement nettoyé doit être démonté pour l'inspection aussi souvent que l'exige le
programme de nettoyage. Le programme doit préciser les procédures générales d'entretien
et les procédures spéciales d'assainissement qu'il faut suivre pendant les opérations (par
exemple, la procédure que doit suivre la personne responsable du nettoyage au milieu du poste
de travail, etc.).
Le programme écrit d'assainissement doit comprendre, sans nécessairement s'y limiter, les
éléments suivants :
Les établissements doivent mettre en place un programme satisfaisant de lutte contre les
nuisibles pour contrôler et maîtriser tous les éléments visés par la présente section et
doivent créer et tenir à jour les dossiers nécessaires.
Les établissements doivent avoir, par écrit, un programme efficace de lutte contre les
nuisibles qui ne pose aucun danger. Les oiseaux et autres animaux doivent être exclus de
l'établissement.
Le programme écrit de rappel doit indiquer les procédures que l'entreprise mettrait en
oeuvre en cas de rappel. L'objectif des procédures de rappel est de veiller à ce qu'un aliment
donné puisse être rappelé du marché le plus efficacement, rapidement et complètement
possible, et elles doivent pouvoir être mises en oeuvre n'importe quand.
Tout fabricant de produits alimentaires doit avoir en place un système qui permet le rappel
complet et rapide de tout lot de produits alimentaires. Les procédures écrites de rappel
doivent comprendre les éléments suivants :
Les documents se rapportant au système de codage des produits. Tout produit doit être
identifié à l'aide de la date de production ou d'un code d'identification de lot. Un codage
satisfaisant des produits doit être utilisé et expliqué dans le programme écrit de rappel, pour
permettre l'identification catégorique des produits à rappeler et pour faciliter un rappel
efficace.
Les établissements doivent conserver les relevés de la distribution des produits finis pendant
une période supérieure à la durée de conservation des produits et au moins aussi longue que la
période précisée dans les manuels d'inspection ou les règlements visant les produits en
question. Les relevés doivent être conçus et tenus de façon satisfaisante afin qu'on puisse
facilement localiser les produits à rappeler.
Les établissements doivent dresser la liste des membres de l'équipe de rappel, avec leurs
numéros de téléphone au travail et à domicile. Un suppléant doit être désigné pour chaque
membre, en cas d'absence de ce dernier. Le rôle et les responsabilités de chaque membre de
l'équipe doivent être clairement définis.
Le programme doit décrire, étape par étape, les procédures à suivre dans l'éventualité d'un
rappel. Ces procédures doivent comprendre des indications sur la portée du rappel (au niveau
de la consommation, de la vente au détail ou de la vente en gros), en fonction de la catégorie
du rappel.
Le programme doit définir les moyens qui seront mis en oeuvre pour aviser les consommateurs
touchés, en fonction du type de risque que présente le produit à rappeler. Il doit définir les
moyens de communication (télécopieur, téléphone, radio, lettre, etc.) qui seront utilisés pour
rechercher et récupérer tous les produits à rappeler. Le programme doit également
comprendre un modèle des messages qui seraient adressés aux détaillants, aux grossistes ou
aux consommateurs, en fonction de la gravité des risques posés par les produits rappelés.
Les établissements doivent prévoir des mesures de maîtrise des produits rappelés, y compris
des produits retournés et des produits encore en stock. Il faut décrire ces mesures de
maîtrise et ce qui sera fait des produits rappelés, en fonction du type de danger qu'ils posent.
Le programme doit faire état des moyens qui seront mis en oeuvre pour évaluer les progrès et
l'efficacité du rappel. Il doit définir comment sera vérifiée l'efficacité du rappel.
o la raison du rappel;
o tous les détails sur le produit rappelé : nom, numéros de code ou de lot, numéro de
l'établissement, date de production, date d'importation ou d'exportation, s'il y a lieu,
etc.;
o les quantités visées par le rappel, ventilées de la façon suivante :
o quantité totale que l'entreprise avait à l'origine en sa possession;
o quantité totale distribuée avant le rappel;
o quantité totale restant en la possession de l'entreprise;
o le territoire de distribution du produit rappelé, par région, ville et province, et par
pays dans le cas d'un produit exporté, ainsi que le nom et l'adresse des détaillants et
des grossistes;
o des renseignements sur tout autre produit qui pourrait présenter les mêmes risques.
Par ailleurs, l'application du système HACCP peut aider les services officiels
d'inspection et de contrôle à s'acquitter de leur tâche et promouvoir le commerce
international en améliorant la confiance des consommateurs.
L'application des principes du système HACCP doit être précédée du respect des
principes généraux d'hygiène alimentaire du Codex et des codes d'usage des produits
appropriés.
Les exigences des principes d'hygiène sont considérées comme une base solide pour le
développement d'un système basé sur le système HACCP afin d'assurer la sécurité sanitaire
des aliments, leur application et celle des bonnes pratiques de fabrication (BPF) permettent
d'obtenir un environnement favorable à la production d'aliments sains.
En résumé l'adhésion aux principes généraux d'hygiène alimentaire et aux (BPF) simplifieront
la mise en œuvre des plans HACCP et garantiront leur intégrité et la sécurité sanitaire des
produits fabriqués.
L'analyse des dangers est le 1er principe du système HACCP, elle en représente une des
plus importantes étapes. Une analyse des dangers incorrecte mènera inévitablement au
développement d'un plan HACCP inadéquat. .
L'analyse des dangers est nécessaire lors de l'élaboration d'un plan HACCP afin de
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cibler les dangers dont l'élimination ou la réduction à des niveaux acceptables est essentielle
pour la production d'aliments sains.
L'équipe doit ensuite envisager les mesures de maîtrise susceptibles d'application à
chaque danger.
La 1ère étape pour l'élaboration d'un plan HACCP par une chaîne de fabrication alimentaire est
l'identification de tous les dangers potentiels associés au produit pendant toutes ces étapes,
à partir de la matière 1ère jusqu'à la distribution, tous les dangers biologiques, chimiques et
physiques doivent êtres considérés.
L'outil le plus utilisé est « l'outil 5M ».
2-Identifier les points critiques de maîtrise (CCP) de ces dangers (Principe 2).
Oui Non
Non
STOP
Non, Ce n’est pas un CCP
- Champ d’étude :
Une étude Haccp s'applique à un seul produit, pour un seul procédé de fabrication, par
rapport à un groupe de dangers identifiés (ex: les dangers microbiens de la fabrication de
Camembert au lait cru dans une fromagerie). On doit définir au départ les limites en amont et
en aval de l'étude (ex: depuis l'arrivée du lait dans l'usine jusqu'à la livraison des
Camemberts dans une grande surface). Une autre étude Haccp pourrait inclure aussi la
production du lait à la ferme).
Le plan conçu dans une entreprise pour un produit ne peut pas être transcrit pour un autre
produit ou dans une autre entreprise.
L’équipe Haccp doit faire une description complète de chaque produit alimentaire, incluant
tous les ingrédients et rassembler des données précises: nom, nature, forme (volume,
structure), % dans le produit final, préparation, traitements, conditions de stockage, données
physiques et chimiques, pH, données microbiologiques, les matériaux d’emballage et les
conditions de distribution.
Il est plus facile d'identifier les sources de contamination, de suggérer les méthodes de
maîtrise et de les discuter au sein de l'équipe HACCP si celle-ci dispose d'un diagramme de
fabrication. L'étude du flux de la matière première depuis la réception, jusqu'à l'expédition
en passant par la transformation est la principale caractéristique qui fait du système HACCP
un outil spécifique et important pour l'identification et la maîtrise des dangers potentiels.
Une fois le diagramme de fabrication est préparé il doit être confirmé par une inspection sur
place, afin de le compléter et de lui apporter les précisions nécessaires. Cela permettra de
s'assurer que toutes les opérations de la fabrication ont été identifiées
Définitions :
- Un danger menace la sécurité d'une personne.
Un danger, c'est concret (toxine, microbe, métal, produit chimique ...).
Plus largement un "danger" est ce qui est néfaste pour le consommateur.
- Un risque est la probabilité de manifestation du danger
Les 4 sous étapes de l’analyse des dangers sont l’étude des dangers, des risques, des causes
et des mesures préventives.
6-1- Identifier les dangers :
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Les dangers sanitaires sont la contamination par la croissance de bactéries pathogènes
dans un aliment, la présence de toxines ou de contaminants chimiques ou physiques. On
identifie ces dangers en collectant des informations publiées, ou collectées auprès des
consommateurs (enquêtes, retours, plaintes).
Un CCP est une opération, dont la non-maîtrise entraîne un risque inacceptable, sans
possibilité de correction ultérieure.
Chaque CCP est un choix, une décision de l'équipe: On peut décider de ramener le danger à un
niveau acceptable (= le maîtriser) à une étape plutôt qu'une autre. Une autre équipe peut faire
un choix différent.
L'équipe Haccp examine donc pour voir s'il s'agit d'un CCP:
- chaque matière première,
- chaque produit intermédiaire et produit fini,
- chaque étape du diagramme,
L'équipe choisit, et décrit sur une fiche, les moyens utilisés pour surveiller et maîtriser les
CCP et s'assurer que les limites critiques ne sont pas dépassées: moyen automatique et
continu préférable (ex. sonde thermique connectée à un ordinateur). En pratique on a souvent
une surveillance discontinue, dont il faut préciser la fréquence (ex. un relevé des
températures toutes les heures).
On précise aussi comment on fait (procédure), qui le fait (responsable), et comment on
enregistre les résultats (tableau, registre, ordinateur) pour pouvoir "prouver" la surveillance.
Après les étapes de prévention, il faut des étapes de correction pour chaque CCP: On précise
à l'avance comment corriger le procédé ou le produit:
1- Comment revenir au bon fonctionnement? (rétablir la maîtrise du CCP au niveau procédé)
2- Que faire du produit? (produit non conforme). Ces actions correctives doivent être
décrites dans un document, qui précise le responsable.
Ce responsable doit enregistrer quand et comment il applique la correction (nature et cause
du problème, quantité de produit affecté, ... ).