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Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

:; L’analyse de la variation de trésorerie, est considérée comme des flux de


trésorerie interne, cette variation est en effet générée par l’activité interne de
l’entreprise, opposée aux opérations externes d’investissement et de financement.

Dans ce chapitre nous allons présenter  : les opérations liées à l’activité de


l’entreprise, les opérations d’investissement et le total de la variation de
trésorerie ainsi que les indicateurs de performances et de risque .

Section01 : composantes de la variation de trésorerie.

L’analyse financière établie une classification des opérations ayant des effets
sur la trésorerie.

1. Opérations liées à l’activité de l’entreprise 

C’est les opérations d’exploitation et les opérations hors exploitation concernant


l’activité de l’entreprise.

1.1. Opération d’exploitation : les opérations d’exploitations comprennent  :

 Les opérations d’achat de marchandises, de matière première  ;


 Les opérations de production c'est-à-dire de transformation de matières en
produits semi-finis puis finis ;
 Les opérations de vente de marchandise et de produit finis.

Les recettes et les dépenses générées par l’exploitation déterminent la variation


de trésorerie d’exploitation. (Flux de trésorerie d’exploitation).

Cette variation est souvent qualifiée d’excédent de trésorerie d’exploitation


(ETE).ce qui suppose implicitement que l’exploitation fait varier la trésorerie
dans le sens de l’augmentation.

Dans ce cas, la variation de trésorerie peut être calculée de deux façons  :

 Calcul par la méthode directe 

La méthode directe de calcul de la variation de trésorerie d’exploitation est


résumée, ci-après :
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

Produit d’exploitation encaissable – variation des créances d’exploitation =

Recettes générées par les ventes et autre produits d’exploitation (R).

Charges d’exploitation décaissables – variation des dettes d’exploitation =

Dépenses générées par les achats et autre charges d’exploitation (D).

(R -D) = variation de la trésorerie d’exploitation.

Figure n°02 : Représentation du calcul direct de la variation de la trésorerie


d’exploitation.
Créances
Dettes
Variation de la d’exploitation au
d’exploitation
trésorerie 31/12/N-1.
au 31/12/N-1.
d’exploitation
de l’exercice N.

Charges Produits
d’exploitation d’exploitation
décaissables. encaissables.

Dettes Créances
d’exploitation d’exploitation
au 31/12/N au 31/12/N

Concerneront la trésorerie de l’exercice N+1

Source : Michèle mollet « variation de la trésorerie », p100


Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

 Calcul indirect :

La variation de la trésorerie d’exploitation peut être calculée à partir de l’ EBE et


de la variation du BFRE(DBFRE).

Variation de la trésorerie d’exploitation =EBE - DBFRE

Ou encore :

Variation de la trésorerie d’exploitation = EBE (hors variation des stocks) -


DBFRE (hors variation des stocks).

Figure n°03 : Calcule indirect de la variation de la trésorerie d’exploitation.

Produits Variation de la
d’exploitation trésorerie
encaissables.
d’exploitation
-
Créance
Charges
d’exploitation
d’exploitation
décaissables. (31/12/N–
31/12/N-1).
Stock final
EBE - DBFRE
-

Stock initial Dettesd’exploit


ation

(31/12/N –
31/12/N-1)

Stock final -

Stock initial

Source : Michèle Mollet « variation de la trésorerie et de stocks  », p 101


Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

NB : La figure (2), montre que la variation des stocks est sans incidence sur la
variation de la trésorerie d’exploitation.

1.2. Opération hors exploitation concernant l’activité de l’entreprise

L’activité de l’entreprise comprend des opérations étrangères au cycle


d’exploitation (produit et charges exceptionnels, intérêts versés, produits
financiers encaissés, impôt sur les bénéfices, distributions de dividendes, etc.).

La plupart de ces opérations sont, soit des opérations exceptionnelles, soit des
opérations de répartition des excédents de l’entreprise entre les différentes
parties prenantes (actionnaires, prêteurs, Etat, participation des salariés).

Les recettes et les dépenses produites par l’activité de l’entreprise (exploitation


et hors exploitation) déterminent la variation de la trésorerie liée à l’activité.

Variation de trésorerie liée à l’activité =Variation de la trésorerie d’exploitation


+ variation de trésorerie produite par les opérations hors exploitations liée à
l’activité.

Ou encore, par un calcul indirect  

Variation de la trésorerie liée à l’activité = CAF -DBFR

2. Opérations d’investissement et de financement

Les opérations relevant des cycles longs d’investissement et de financement ont


aussi des répercussions sur la trésorerie. Elles génèrent  :

 Variation de trésorerie liée à l’investissement :( dépenses


d’acquisition d’immobilisation, recettes des cessions)  ;
 Variation de trésorerie liée au financement :(apports versés par les
associés, encaissements et remboursements d’emprunts).
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

Remarque : les opérations d’investissement et de financement sont plus faciles à


caractériser que les opérations hors exploitations liées à l’activité.

En pratique, les opérations liées à l’activité sont définies a contrario par


opposition aux opérations d’investissement et de financement  : est considérée
comme liée à l’activité, toute opération étrangère à l’investissement et au
financement.

3. Total de la variation de trésorerie

La variation de trésorerie totale est la somme algébrique des variations générées


par les trois catégories d’opérations décrites ci-dessus  :

Variation de trésorerie = variation générée par l’activité + variation générée


par l’investissement + variation générée par le financement

NB : la variation de trésorerie totale est vérifiée sur les bilans d’ouverture et de
clôture.

Variation de trésorerie = Trésorerie à la clôture –Trésorerie à l’ouverture.

Après cette analyse financière, nous avons pu classer les opérations liées à
l’entreprise, et les opérations d’investissement et de financement qui annexe le
total de la variation de trésorerie.
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

Section02 : Indicateur de performances et de risques.

Cette section, se porte sur les qualités de l’indicateur et l’objectivité, ainsi que la
rapidité d’obtention de l’information, et l’utilité de l’indicateur.

1. Qualités de l’indicateur

En parlera de l’objectivité, rapidité d’obtention de l’information, sensibilité aux


variations d’activité.

1.1. Objectivité 

La variation de la trésorerie n’est influencée, ni par les conventions comptables


plus ou moins arbitraires (amortissements, dépréciation et provisions, inscription
de certaines charges à l’actif), ni par l’évaluation des stocks.

Les comparaisons interentreprises et inter exercices sont facilités puisque cet


indicateur élimine les effets des différences de méthodes comptables.

1.2. Rapidité d’obtention de l’information

Il n’est pas nécessaire d’attendre l’inventaire des stocks, des amortissements des
dépréciations et des provisions pour connaitre les variations de trésorerie. Une
évaluation périodique (mensuelle, voire hebdomadaire ou quotidienne), de la
variation de la trésorerie d’exploitation permet un contrôle continu des
performances financières de l’entreprise.

1.3. Sensibilité aux variations d’activité

En cas de mévente entraînant un sur stockage, la production stockée se substitue


à la production vendue dans le calcul de l ’EBE. Ce solde fait ainsi illusion et
n’alerte pas assez tôt sur les difficultés de l’entreprise.

Au contraire, le stockage n’a pas d’incidence sur la trésorerie qui est ainsi
davantage affectée par les variations d’activité. L’excédent de trésorerie
d’exploitation (ETE) est donc un indicateur du risque de défaillance plus
sensible que l’EBE.
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

2. Utilité de l’indicateur

L’utilité de l’indicateur, c’est la prévision des défaillances et la reconnaissance


de l’effet de ciseaux.

2.1. Prévision des défaillances

La cessation de paiement déclenche une procédure de redressement judiciaire. La


surveillance des variations de trésorerie alerte sur les circonstances pouvant
conduire à une telle extrémité.

2.2. Reconnaissance de l’effet de ciseaux 

La variation de la trésorerie d’exploitation renseigne les responsables


d’entreprise sur les difficultés éventuelles qui seraient dues à une croissance du
BFRE supérieure à l’EBE. Elle montre les limites apportées à une politique de
croissance par l’effet de ciseaux.

Une augmentation du chiffre d’affaire n’améliore pas toujours la trésorerie.


Certes, la croissance du chiffre d’affaire fait croître l’ EBE mais elle induit aussi
une augmentation du BFRE. Dans le cas où le BFRE augmente d’avantage que
l’EBE, il excite un seuil au-delà duquel la croissance du chiffre d’affaire tend à
réduire la trésorerie.

2.3. Gestion prévisionnelle

C’est avoir des prévisions de rentabilité et le plan de financement de trésorerie.

2.3.1. Prévisions de rentabilité

Une méthode d’évaluation de l’entreprise consiste à actualiser les flux de


trésorerie d’exploitation prévisionnels. De même, l’étude de la rentabilité d’un
projet d’investissement passe par l’actualisation des flux de trésorerie
d’exploitation qui seront générés par le projet.

2.3.2. Plan de financement 

L’ETE est une ressource clé dans l’établissement du plan de financement d’un
projet d’investissement, l’excédent de trésorerie d’exploitation indique dans
quelle mesure, l’entreprise pourra financer sa politique de croissance.
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

3. Limites de l’indicateur

La trésorerie est un indicateur volatil car il est soumis à des variations


saisonnière et même à des fluctuations au cours de chaque mois. Les informations
données par l’observation des variations de trésorerie doivent être interprétées
avec d’autant plus de prudence que les tableaux d’analyse sont établis à la clôture
de l’exercice.

Beaucoup d’entreprises choisissent une date de clôture qui correspond avec une
époque de faible activité ce qui n’est pas neutre pour le montant de la trésorerie.

Section03 : tableaux de flux de trésorerie

Avant d’étudier le tableau de flux de trésorerie, il faut connaitre ces concepts


(définition, structure…) 1 .

1. Concept de tableau de flux de trésorerie

Définition des tableaux de flux de trésorerie, et leur structure et la comparaison


entre les tableaux de flux de trésorerie et les tableaux de flux de fonds.

1.1. Définition des tableaux de flux de trésorerie

Les tableaux de flux de trésorerie sont des tableaux de financement organisés


pour analyser les composantes de la variation de trésorerie constatée pendant
l’exercice comptable.

1.2. Structure des tableaux de flux de trésorerie

Les tableaux de flux de trésorerie privilégient la notion de flux de trésorerie


d’exploitation où, plus largement, de flux de trésorerie génères par l’activité de
l’entreprise.

Ils les distinguent des flux d’investissement et de financement.

Les tableaux de flux de trésorerie classent donc les flux en trois fonctions  :

Figure n°04 : Sché ma simplifié d’un tableau de flux de tré sorerie


1
GEORGES Langlois «gestion financière», édition BERTI, Alger 2011.
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

Activité, investissement, financement

Sché ma simplifié d’un tableau de flux de tré sorerie

Activité   :
Produits d’exploitations
- Charges d’exploitation
-Variation du BFRE
=Flux de trésorerie d’exploitation
+ Produits hors exploitation
-Charges hors exploitation
-Variation du BFR hors exploitation
(Sauf dettes et créances sur immobilisation)
=(A) flux de trésorerie par l’activité.
Investissement  :
- Acquisition d’immobilisations
+ Cessions des immobilisations (prix de cession).
+ Variation des dettes moins créances sur
Immobilisation.
= (B) Flux de trésorerie générée par l’investissement

Financement  :
Augmentation du capital en numéraire, appelées et
Versées.
+ Nouveaux emprunts (hors primes de remboursement)
- Remboursements d’emprunts.
= (C) Flux de trésorerie générée par le financement
Trésorerie  :
Trésorerie à la clôture.
- Trésorerie à l’ouverture.
= Variation de la trésorerie=A+B+C
Source :Michèle mollet « Gestion Financière », édition Vanves, 2006.

1.3. Comparaison entre les tableaux de flux de trésorerie et les tableaux


de flux de fonds :
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

Selon les critères de non-affectation des ressources et l’abandon de la notion de


patrimoine.

1.3.1. Non-affectation des ressources

Les tableaux de flux de trésorerie sont fondés sur la critique de l’affectation de


certaines ressources (les ressources stables) à certains emplois (les emplois
stables). Ils veulent ignorer la notion de fonds de roulement qui est centrale dans
les tableaux de flux de fonds.

1.3.2. Abandon de la notion de patrimoine 

Les tableaux de flux de fonds expliquent les variations des postes du bilan, lui-
même représentatif du patrimoine de l’entreprise. C’est ainsi que les tableaux de
flux de fonds montrent les transformations du patrimoine au cours de l’exercice.
Les tableaux de flux de trésorerie, au contraire, au contraire, ignorent la notion
de patrimoine. Ils ne montrent que les flux de recettes et de dépenses. Une
opération n’est prise en compte dans un tableau de trésorerie qu’au moment où
elle est payée ou encaissée.

Tableau n° 02 : comparatif de l’utilité et des limites des tableaux de


financement.

Tableau comparatif de l’utilité et des limites des tableaux de financement.

Tableaux de flux de fonds Tableaux de flux de trésorerie

Signale l’effet de Non Oui


ciseaux.
Très sensible aux Non Oui
variations d’activité.
Prévient du risque de Moyen Oui
cessation de paiement.

Aide au calcul de la Non Oui


rentabilité des
Chapitre II : Analyse de la variation de la tré sorerie

investissements.

Signale l’insuffisance des Oui Non


ressources stables
Stabilité dans le temps Oui Non
(peu volatil)
Source : Georges Langlois « gestion financière », p108.

Conclusion :

L’objectif de l’analyse de la variation de la trésorerie est d’apprécier la


capacité de l’entreprise à financer ses emplois par ses ressources.

Le but de cette analyse est de fournir a partir d’information chiffrées d’origines


diverses, une vision synthétique qui fait ressortir la réalité de la situation et qui
doit aider le dirigeant, l’investisseur et le préteur dans leur prise de décision, les
aspects les plus souvent étudiés sont la profitabilité, la solvabilité et la liquidité
de l’activité considères.

L’analyse de la variation de trésorerie est surtout tournée vers le diagnostic et


la détection des points forts et des points faible d’une situation donnée.

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