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RAPPORT DE STAGE
Avril à Juin 2017
Remerciements
Je voudrais tout d’abord remercier toute l’équipe pédagogique de l’IUT de Cachan pour leur
enseignement et leur accompagnement durant ces deux années de DUT GEII. Grâce aux membres de
cette équipe et aux cours qu’ils ont animé, j’ai pu acquérir un bagage technique intéressant. De plus
je les remercie d’avoir sollicité mon autonomie et mon organisation, qualités précieuse dans le
monde de l’entreprise.
Enfin je tiens à exprimer ma reconnaissance envers M. Le Bihan pour ses efforts de recherche
et d’organisation pour nous accompagner et nous soutenir afin que l’on puisse tous trouver un stage
conforme et que l’on profite de cette expérience passionnante.
Sommaire
Introduction……………………………………………………………………………………………4
1. Présentation de l’entreprise et du site…………………………….………5
2. Des opérations préventives et curatives codifiées………………7
2.1. Contrôle d’un appareil de classe IIb : Le pousse-seringue
GH de Carefusion …………………………………………………………………………………………9
Conclusion…………………………………………………………………..…………………………35
Bibliographie…………………………………………………………………………………………35
Sitographie……………………………………………………………………………………….……35
Introduction
La sécurité et le bien-être des patients est un principe clé dans tous les hôpitaux, c’est pourquoi la
sureté des instruments médicaux ainsi que leur efficacité doit être garantie. Les établissements de
santé utilisent donc des services de maintenance, externe ou interne à l’hôpital pour arriver à leurs
fins. Les techniciens biomédicaux employés doivent gérer les équipements en les contrôlant et en les
réparant quand besoin est tout en gardant une traçabilité des actions effectuées.
De cette manière le sujet du stage au sein de l’entreprise comprend deux missions distinctes :
Les deux missions étant suffisamment distinctes, deux problématiques semblent se dégager, pouvant
être formulées ainsi : Quels sont les paramètres et l’organisation qu’il faut respecter lors
d’interventions sur des dispositifs médicaux? Comment assurer la maintenance préventive
d’instruments électrochirurgicaux au moyen du testeur Rigel?
Le stage s’étant déroulé dans un hôpital où agit une équipe de l’entreprise AEC, nous présenterons
d’abord cette entreprise en tenant compte de l’environnement de travail. Il sera également
important de détailler les interventions vues en insistant sur la gestion propre à chacune d’elle.
Ensuite seulement nous pourrons aborder le bilan portant sur l’exploration de L’Uni-Therm.
AEC (Audit Expertise Conseil) est une entreprise de tierce maintenance dont les domaines de
compétence couvrent l'ensemble du matériel biomédical. Créée en 1994, elle fait partie depuis
septembre 2003 du groupe International Dräger. Son siège est ainsi placé à Antony dans les Hauts-de-
Seine, d’où elle dirige 45 techniciens pour un total de 50 salariés.
Depuis sa création, AEC a acquis des savoir-faire et compétences nécessaires à la mise en place de
contrats de maintenance pour plus de 30 000 dispositifs médicaux d'une centaine d'établissements.
Ces contrats prévoient :
Ces clients sont majoritairement des cliniques et des hôpitaux comme l’Hôpital Robert Ballanger où
j’ai effectué mon stage. Situé dans la commune d’Aulnay-Sous-Bois, en Seine-Saint-Denis le CHI
regroupe sur un parc d’environ 40 hectares des activités de médecine, de chirurgie, chirurgie
ambulatoire, d’obstétrique, de rééducation, de psychiatrie et de pédopsychiatrie. Il dispose
également d’un service d’urgences dynamique, qui accueille près de 65 000 patients chaque année et
d’un plateau technique performant, séparé en deux : une partie de l’entretien est déléguée au
service biomédical interne à l’Hôpital, l’autre au service externe, c’est-à-dire à AEC, avec qui le CHI a
passé un contrat. Les deux services travaillent côte à côte et n’hésitent pas à communiquer et à
s’entraider dans leurs taches respectives. Par ailleurs, le schéma qui suit présente l’organisation
hiérarchique du service biomédical à l’hôpital.
N+2
Directeur régional
Support qualité Secrétaire Administrative
biomédical
N+1
Techniciens biomédicaux
Techniciens biomédicaux
le service OUI
Le service descend le DM
de l’hôpital
OUI
Appeler le
Figure 2 : Organigramme du parcours d’un équipement service
« » : action suivante à effectuer
Il existe deux types d’utilisation pour cet appareil ; l’utilisation normale ne demande qu’un allumage
avec le bouton allumer/éteindre et les démarches à suivre pour lancer une perfusion sont assez
faciles à intégrer. En revanche, l’utilisation de l’appareil en un mode appelé «technique » nous laisse
accéder aux réglages ; il suffit pour cela d’appuyer simultanément sur allumer et marche au
démarrage de l’instrument. Cette manière d’accéder aux configurations d’un appareil grâce à une
manipulation particulière (ici l’appui simultané sur deux touches) est commune à la plupart des
instruments médicaux.
2) Le code 376 : accès aux messages d’erreurs et à leur suppression ; il est important de les
consulter car ils peuvent informer le technicien d’un problème récurrent sur le pousse-
seringue en question. On doit également modifier la date de maintenance afin qu’un an jour
pour jour après l’intervention, l’appareil affiche « nécessite SAV » et soit renvoyé dans le
service pour un nouveau contrôle
3) Le code 243 : Mode calibration. On ajuste les valeurs acquises par le microcontrôleur lors
de la précédente manipulation; en un an les réglages se sont peut-être estompés, affectant
le débit délivré. Ainsi, au moyen d’outils de référence (une fausse seringue et un
manomètre) on vient en quelque sorte « tarer» la machine à des valeurs minimales,
intermédiaires et maximales pour la position du bras, le degré de fermeture du clamp et la
force nécessaire à l’éjection de volume de la seringue. Attention, entre chacune des trois
calibrations, il faut éteindre l’appareil pour qu’il puisse enregistrer les nouveaux réglages.
Calibration de la force
développée par le bras
valeur maximale, 10 kgF
Enfin, dans le test 243 une dernière manipulation doit se faire : le test de linéarité de vitesse
de déplacement du bras, qui dure une vingtaine de minutes, aide le testeur à vérifier que ses
trois calibrations précédentes sont cohérentes. La courbe issue et affichée ne doit pas sortir
des limites de tolérances fixées.
4) Le code 123 : c’est un autotest complet qui doit permettre de vérifier les multiples options
du modèle. Il faut suivre les indications affichées et les manipulations demandées et à la fin,
si l’autotest est un succès, on peut passer aux tests de débit et d’occlusion.
Les tests de débits sont réalisés à l’aide d’un testeur nommé IDA-4 et du logiciel qui le pilote,
hydrograph. L’extraction des résultats des tests sous format PDF est rendue possible grâce à ce
logiciel.
Une fois sorti du mode technique, il faut lancer une perfusion sur le pousse-seringue et relier la
tubulure de la seringue au testeur. En parallèle, dans une fenêtre « channel » d’hydrograph et au
niveau de l’onglet « débit » on renseigne les caractéristiques de la perfusion en route, c’est-à-dire le
débit. Des informations sur le DM, utiles pour la traçabilité des tests sont également demandées. On
valide, la séquence se charge dans le testeur et on attend son retour avant de pouvoir lancer la
mesure du débit.
Graphe du résultat de
la mesure ; la courbe
est bien stable et
proche de la valeur
ciblée, on peut
certifier que le débit
de ce DM est
recevable
Informations sur le
DM et résultats
chiffrés du test
La mise en place du test d’occlusion se fait presque à l’identique, si ce n’est que l’occlusion, qui se
règle avec le bouton « pression » sur le pousse-seringue doit être modifiée plusieurs fois au cours de
la mesure. Comme pour le débit on remplit les données mais dans l’onglet « occlusion » sur le
logiciel. Puis on envoi le chargement de la séquence sur l’IDA-4 avant de pouvoir appuyer sur
« start ». Une fois commencé, l’IDA-4 mesure et fait monter la pression dans la tubulure jusqu’à
atteindre le seuil d’alarme d’occlusion du Carefusion. Quand l’alarme se déclenche, la pression
rechute par automatisme et se stabilise sur l’interface d’hydrograph ; c’est là qu’on augmente la
valeur d’occlusion sur le PSE et qu’on relance le test. On exécute au total trois changements de
valeurs : une à 300 mmHg, une à 500 mmHg et une à 700 mmHg (à noter : 1 kgF=100 mmHg). La
tolérance acceptée pour ce modèle est de +/-30 mmHg.
Informations sur le DM et
résultats chiffrés du test
Enfin, le dernier caractère à renseigner pour clôturer cette intervention préventive est la sécurité du
patient face aux courants de fuite qui peuvent circuler jusqu’à lui via une partie appliquée, ici la
seringue. Une nouvelle classification rentre alors en jeu : toujours définie par la CEI, c’est la classe de
protection contre les chocs électriques de l’instrument testé. La norme 60950-1 décrit les bases de
cette classification, qui se fonde sur l’isolement des machines :
Les pousse-seringues font partie de la classe 1 car ils présentent une borne de terre, contrairement à
la classe 2 et sont capables de fonctionner en haute tension, contrairement à la classe 3. Il faudra
faire attention à cette information durant son test électrique.
Il existe cependant une dernière classification qu’il faut prendre en compte lors de l’activation de ce
test : la classe de sécurité des parties appliquées des DM, selon la norme 60601-1. Trois types sont
répertoriés :
Type B
Symbole :
Tout appareil en contact avec le patient, excepté les appareils à applications cardiaques directes. Les
circuits en contact avec le patient peuvent être reliés à la terre.
Type BF
Symbole :
Tout appareil en contact avec le patient, excepté les appareils à applications cardiaques directes. Les
circuits en contact avec le patient sont de type Flottant.
Type CF
Symbole :
Appareil approprié aux applications cardiaques directes. Les circuits en contact avec le patient sont
de type Flottant. Le courant de fuite toléré est beaucoup plus faible que dans le type BF.
On peut se tourner désormais vers notre test. Un testeur de sécurité électrique est nécessaire, l’ESA
620, qui va mesurer les courants de fuite et résistances de tous les circuits possibles afin de
déterminer si un problème est envisageable lors de l’utilisation du DM. De même qu’avec le testeur
de débit, on commande l’ESA 620 grâce à une interface nommée ANSUR. L’organisation des données
y est également privilégiée. On nomme l’équipement, la marque, le modèle, la localisation et enfin
l’exécutant dans une première fenêtre et on sélectionne le bouton vert « débuter un nouveau test »
(cf fig.11).
Une fois le test passé, les résultats sont observables et détaillable grâce à une liste de menus
déroulant présentée juste après la fin de la séquence.
Trois tests ont été effectués. L’utilisateur doit, pour finir le contrôle, remplir la fiche de contrôle
établie par l’entreprise AEC. Cette dernière établit des fiches de contrôle pour chaque type
d’équipement, où le technicien affirme avoir contrôlé tous les paramètres de conformité en
apposant sa signature sur le document. Ce document étant confidentiel, je n’en montrerai qu’une
partie, pour permettre de mieux visualiser la gestion des interventions :
Bilan et apports : La réalisation de maintenance préventive occupe une grande partie de la journée
d’un technicien. C’est la première chose que l’on a choisi de me montrer à mon arrivée et j’ai vite
compris l’enjeu de ces contrôles. Si le service veut respecter son contrat avec l’hôpital, il lui faut
prévenir les risques en un an sur 2500 équipements qui s’y trouvent. Un besoin de rendement est
donc présent et c’était d’autant plus généreux de leur part de me consacrer autant de temps. Faire
montre de rigueur, de discipline dans l’organisation du service est d’une importance capitale lors
d’une maintenance curative et c’est ce qui m’a marqué le plus pendant ces activités. J’ai au total
vérifié seul 53 équipements durant ce stage, essentiellement des moniteurs PNI/SPO2 modulaires et
compacts, pousse-seringues, et pompes à perfusions de marques Philips, GE, Carefusion, Fresenius.
J’ai aussi pu en accompagnant les techniciens dans les services contrôler d’autres types
d’équipements comme des cardiotocographes, Electrocardiographes, bras d’éclairages opératoire ou
encore une centrale de dialyse servant à alimenter la réanimation (le plan de cette centrale est
donné en annexe).
-La saturation en oxygène (Sp02) mesurée à l’aide d’un capteur optique. Ce dernier peut
déterminer la concentration en oxygène en émettant une onde infrarouge vers le sang du
patient et en analysant l’onde renvoyée.
-La fréquence cardiaque/le pouls, déterminée à l’aide du même capteur que la saturation
Le problème pour cet équipement venait du fait qu’il ne parvenait plus à prendre la PNI du patient.
En utilisant le Prosim 8, un simulateur et testeur de PNI/SPO2 (très pratique pour tester les ECG
également), et après changement du brassard, il s’est avéré que le problème ne provenait pas du
brassard mais probablement du câble PNI où de la pompe elle-même, ce qui était finalement le cas.
Un test disponible sur le Prosim 8 nous a été très utile ; il s’agit du test de fuite. En fermant la valve
d’arrivée d’air du moniteur celui-ci ne peut plus générer de pression, son circuit est fermé. On
connecte alors le testeur qui va lui générer une pression dans le circuit et la mesurer au cours du
temps. Si celle-ci reste constante et ne chute pas plus de 6 mmHg, alors on considère qu’il n’y a pas
de fuite dans le circuit.
Le problème occasionnant la fuite a ainsi été découvert au niveau de l’embout de connexion avec le
câble PNI, sur ce qui est appelé le plastron de l’appareil. Un changement de cet embout a finalement
suffit à résoudre le problème.
Bilan et apports: Lors des interventions curatives j’ai pris conscience à quel point je pouvais manquer
d’autonomie par moment. La prise d’initiative dans mon travail à l’IUT était présente mais sans
grande et réelle prise de risque. Dans un temps parfois restreint par le client qui souhaite récupérer
son équipement, il faut savoir proposer des solutions et se lancer quand on les pense efficaces.
D’autre part j’ai pu assister à de nombreux échanges entre les techniciens et les clients ; l’art de
communiquer qu’ils ont acquis au cours du temps me manque cruellement et c’est l’un des points
sur lesquels il faut que je travaille si je veux un jour parvenir à m’insérer dans le monde
professionnel. Enfin, j’ai pu grâce à ce stage m’exercer au démontage et remontage de divers
instruments parmi lesquels je compte des pousse-seringues, des pompes à perfusion, des moniteurs
et bon nombres d’accessoires tel que des télécommandes de pilier de salle opératoire, des capteurs
SPO2…
consulté par les dirigeants de l’entreprise et par les techniciens qui gardent ainsi une trace de chaque
contrôle de DM. Cette démarche est exclusive à l’entreprise AEC.
Une autre gestion des équipements de l’hôpital est commune aux deux services techniques. Un
logiciel de gestion nommé ASSET+ développé par GE, est installé en réseau sur tout l’hôpital. Les
demandes d’interventions curatives venant des services sont faites directement sur ce site
administrativement. Ensuite soit le DM est descendu, soit il n’est pas mobile et c’est au technicien de
se déplacer pour la réparation.
Le logiciel permet de séparer les interventions curatives des préventives et d’établir des rapports
d’interventions enregistrables.
-La case interventions permet d’accéder aux demandes d’interventions curatives faites et de
clôturer quand la réparation est effectuée.
-Dans préventif et contrôle on met à jour les DM contrôlés et on archive ses interventions
préventives.
-Enfin en cliquant sur inventaire équipement, on peut avoir accès à tous les rapports
d’interventions concernant un équipement, après avoir indiqué son numéro d’inventaire
dans la barre de recherche.
Bilan et apports: Dans cette partie c’est surtout la méthodologie qui est à souligner. Le fait de relier
toutes les activités de maintenance au moyen d’un logiciel de GMAO en réseau simplifie grandement
les démarches entre les services. Aujourd’hui la plupart des hôpitaux utilisent une gestion
informatisée de leurs équipements. En découvrir une à l’hôpital R.Ballanger où l’on a bien voulu
prendre le temps de me former dessus m’est d’une aide précieuse pour la suite.
Dans le cadre de mon stage, un sujet m’a été proposé après l’arrivée dans l’atelier d’un testeur de
bistouri électrique, l’Uni-Therm de Rigel Medical. Il s’agissait de découvrir ce dernier et ses
fonctionnalités, puis d’apprendre à le piloter via un logiciel également inconnu, Med-eBase, du
même constructeur. Ces étapes passées, la mise en place d’un protocole de test pour bistouri venait
clôturer le projet. Ce rapport revêt donc une double importance, puisqu’il doit permettre aux
techniciens du service de mieux appréhender cet appareil et de l’utiliser via Med-eBase.
N’ayant aucune connaissance théorique en électrochirurgie au début du projet, il était indispensable
de parfaire ma culture dans ce domaine. Nous verrons donc brièvement les bases de la chirurgie HF
dans une première partie, avant de nous intéresser plus en profondeur au testeur, à son logiciel et au
protocole produit. En indiquant la tolérance, on peut vérifier directement que le pousse-seringue
délivre un débit correct.
La valeur de la température est d’une importance capitale dans la réussite des opérations mais pas
seulement; Le succès de celles-ci découle également de la durée d’action de la température ainsi de
la rapidité de l’échauffement. Or ces trois paramètres dépendent en grande partie de la puissance
libérée par le bistouri, d’expression connue :
Ainsi il est nécessaire de contrôler la puissance des bistouris en prenant pour cela des valeurs de
résistance de référence durant les tests, qui représentent l’impédance des organes puisque la
puissance en dépend. Il est notable par exemple que l’impédance de la peau étant élevée, on a
tendance à démarrer les interventions avec une lame froide avant de continuer avec un bistouri
électrique.
Après avoir évoqué les facteurs influant les phénomènes de coupe et de coagulation, il faut se
pencher plus précisément sur leur mise en place. En chauffant un tissu entre 70°C et 100°C, on fait
s’évaporer lentement les liquides intra et extra cellulaires (figure 17); ce processus engendre un
rétrécissement des cellules et une coagulation efficace, remplaçant les anciens procédés plus
onéreux (utilisation de colle à fibrine) et moins pratique (ligature des vaisseaux à l’origine des
saignements). Pour atteindre ces valeurs on utilise soit des tensions relativement basses soit des
formes de tensions modulées avec une valeur crête plus élevée.
A l’inverse, un apport de chaleur élevée à la cellule vient vaporiser rapidement les liquides cellulaires
et explose la paroi de cette dernière (figure 18) : c’est la coupe. Cette coupe moderne autorise
davantage de précision avec moins de résistance mécanique, une réduction de la dissémination de
dangereux germes et une hémostase quand même un peu présente à cette température. La densité
de courant transmise doit être suffisamment élevée pour générer des arcs électriques qui se forment
à des valeurs de 200V crête environ. On ne peut espérer de coupe sans arc électrique.
Pour finir sur les principes de la diathermie il est important de dissocier deux types de procédés
électro chirurgicaux : la technique monopolaire et la technique bipolaire. Pour pouvoir appliquer un
flux électrique au corps, il faut que ce flux soit émis par une borne (appelée électrode), qu’il traverse
les tissus et retourne à une autre borne ; en d’autres termes, le circuit doit être fermé. Or, d’un
procédé à l’autre les circuits ne se ferment pas de la même manière.
En mode monopolaire, la partie active qui coupe ou coagule est la source, tandis que la plaque
neutre située loin de la zone d’application réceptionne le courant (figure 19).
En mode bipolaire le deuxième pôle électrique est situé à proximité et très près de la partie active,
sur le même instrument. Le courant ne circule qu’entre ces deux extrémités (figure 20).
Les deux modes ont chacun leurs particularités et leurs applications différentes. On coupe et coagule
avec les deux, mais on privilégie le mode monopolaire pour des opérations de dévitalisation et
d’ablation par exemple. On peut retenir dans ce mode la coagulation par plasma d’argon ou APC qui,
en projetant un gaz conducteur sur le tissu, présente des résultats réguliers et biens contrôlables.
Il est d’une importance manifeste pour le service biomédical de pouvoir assurer que ces dispositifs
sont sécurisés et efficaces. L’Uni-therm de Rigel Medical joue alors un rôle essentiel en mesurant les
grandeurs délivrées par les ustensiles. Il était donc très important pour moi d’apprendre à le
maîtriser. Nous allons détailler dans la deuxième partie ses fonctions et les manipulations à réaliser
pour y parvenir.
Bilan et apports: Il a été assez difficile pour moi d’entamer ce sujet, bien qu’on m’ait donné toutes
les cartes en main pour y parvenir rapidement. Malgré tous les documents mis à ma disposition,
synthétiser les informations contenues dans chacun d’entre eux afin d’en tirer le plus intéressant
n’aura pas été simple, mes connaissances dans le domaine de l’électrochirurgie étant quasi nulle au
départ. Il a fallu faire preuve de persévérance dans l’étude des textes, pas toujours clairs et en
accords entre eux pour se cultiver sur le sujet.
L’organisation internationale de normalisation a défini les paramètres de contrôle des bistouris, que
l’entreprise respecte grâce au testeur. Celui-ci réalise les trois types de test recommandés par la
norme CEI 60601-2-2: Le test de puissance de sortie, Le test de fuite de courant en haute fréquence
et le test de retour sur plaque. Une présentation succincte du panneau de commande va permettre
d’aborder une étape principale du projet : La réalisation de test et de protocoles sur l’Uni-Therm.
La zone de « connexion » permet de réaliser des échanges de données avec un ordinateur, via le
logiciel Med-eBase, ou avec une mémoire USB.
La zone dite d’«interface et programmation » : elle permet de sélectionner les différents modes et
données grâce aux quatre boutons sous l’écran et grâce à la molette. Les boutons vert et rouge
servent eux à démarrer ou stopper des séquences de test.
La zone de « branchement » : on vient y brancher le DM à contrôler sur la face avant. Sur le côté, on
lie ensemble les éléments internes de la machine grâce aux jumpers pour réaliser le circuit nécessaire
aux tests. Chaque test présente une combinaison différente des autres qui seront expliquées plus
tard.
Après l’appui sur le bouton orange marche/arrêt, l’écran s’allume et affiche sa page d’accueil, visible
sur la figure 24.
Quatre sélections sont alors possibles. Les trois options de droite permettent de paramétrer chacune
un test et de le mettre en marche ; nous pouvons maintenant détailler ces trois tests et leur
actionnement avant de nous intéresser au menu, qui se rapporte davantage à la réalisation de
protocole.
Ce test est nécessaire pour évaluer la sécurité du patient contre les éventuelles brulures causées par
la plaque du bistouri, lorsqu’il est utilisé en mode monopolaire bien sûr.
Il y a 3 alarmes possibles qui doivent se déclencher au cours du test ; au déclenchement des alarmes
le bistouri arrête de générer du courant HF :
- Alarme basse : c’est impédance minimum qui peut exister entre les deux secteurs d’une
plaque. On cherche là, à éviter que les 2 secteurs soient collés l’un à l’autre, sans protéger le
patient. Typiquement cette alarme se déclenche pour une impédance inférieure à 7 – 15
Ohms.
- Alarme haute : c’est l'impédance Maximum qui peut exister entre les deux secteurs d’une
plaque. On cherche là, à éviter qu’un secteur de la plaque ne soit pas en contact avec le
patient. Typiquement cette alarme se déclenche pour une impédance supérieure à 140
Ohms.
- Variation de impédance : C’est l’alarme qui se déclenche lorsque impédance entre les deux
secteurs évolue rapidement. C’est la mesure d’une plaque qui se décolle du patient.
Le constructeur définit plus précisément les valeurs à tester pour chaque modèle.
Comment connecter les éléments de entre eux ? Ces branchements sont détaillés dans le schéma n°
25 ; une résistance variable à l’intérieur de l’Uni-Therm varie automatiquement ou de manière
manuelle. Elle est reliée à la plaque via deux câbles et pinces, branchés de l’autre côté sur les deux
entrées REM de l’Uni-Therm (voir zone branchement plus haut). La plaque elle, est reliée au bistouri.
Celui-ci doit être allumé en mode monopolaire pendant le contrôle.
Une fois le circuit mis en place, on appuie sur REM et on renseigne les valeurs constructeurs à ne pas
franchir. Par exemple sur la figure 26, la limite haute est réglée à 400 ohms et la basse est à 100
ohms. On choisit ensuite la manière d’effectuer le contrôle :
Mode manuel utiliser la molette pour varier
l’impédance
Mode automatiquevérifier que la jauge est bien à
zéro avant d’appuyer sur le bouton Start.
Une fois l’actionnement effectué il faut se préparer à appuyer sur le bouton capture alarme dès que
les limites de celle-ci seront atteintes (quand l’alarme s’arrête ou débute). On peut alors vérifier nos
valeurs avec une marge de tolérance et mettre fin au test avec Stop.
Comme évoqué dans la partie théorique un test de puissance se fait sur une valeur de résistance de
référence. Il s’effectue toujours à la valeur maximum de puissance possible.
-Le mode Graphe mesure la puissance tout en faisant varier la résistance de référence et
trace son évolution.
-Le mode continu mesure la puissance à une valeur d’impédance fixe. C’est ce test qu’on
utilise majoritairement et que je veux exposer ici.
On place l’appareil dans le mode qui nous intéresse (exemple : Bipolaire coagulation
normale) et on se renseigne sur la puissance maximum qu’il doit atteindre et la résistance
associée. On renseigne cette résistance dans le champ « load » puis on relie les éléments
comme sur le diagramme (« show diagram »). Il ne reste plus qu’à appuyer sur start.
Les tests de fuite sont à effectuer aux valeurs maximums de puissance pour chaque électrode de
chaque mode du bistouri ; en monopolaire coagulation douce par exemple, on fait d’abord le test de
fuite de l’électrode active (lame de coagulation) avant de faire celui de l’électrode passive (la plaque).
Le principe est le même que pour la mise en œuvre d’un test de puissance de sortie. Tout d’abord
une recherche des modes et de leurs valeurs maximums pour chacun d’entre eux est nécessaire.
Ensuite il suffit de renseigner les valeurs et de suivre le schéma de câblage comme lors du test de
puissance avant de lancer le test.
Attention : dans l’exemple de la figure 29, lors des mesures, il est nécessaire d’activer soi-même
l’émission de courant, à l’aide des pédales ou des commandes manuelles, les boutons. En effet, le
Rigel présente l’avantage de pouvoir activer les sorties monopolaires du bistouri mais pas les
bipolaires. Il se sert pour cela de la zone de branchement avant du testeur (seulement la sortie jaune
et bleue). Par ailleurs les résultats des mesures des trois tests individuels ne sont pas enregistrés, ce
n’est possible qu’avec un protocole.
Il ne reste maintenant plus qu’à voir comment programmer un protocole, c’est-à-dire une succession
de test associée à un modèle de bistouri. Ceci permettra d’être plus efficace et rapide lors de la
maintenance des nombreux appareils du site.
Nous avons détaillé trois options de la figure 9, mais pas le menu car il concerne la configuration du
Rigel et ses données. Les indications ci-après présentent cet affichage.
Figure 31: liste des séquences programmées (gauche) et selection de test à ajouter à une
séquence (à droite)
Les tests sont les mêmes que ceux que l’on vient d’aborder et se programment de la même façon. Ils
s’effectueront dans l’ordre où vous les avez choisis.
Il est important de noter que le « User test » permet d’écrire des messages qui peuvent donner des
indications à l’utilisateur tel que : « allumer le bistouri en mode monopolaire coagulation forcée sur
210 w » lors d’un test de puissance par exemple.
Mais comment activer ces séquences et enregistrer ses résultats ? Une fois réalisées, c’est dans la
catégorie « Auto » juste après avoir choisi « menu » qu’il faut naviguer. On peut alors identifier le
DM que l’on certifie et choisir quel protocole lui appliquer.
Après l’exécution d’une séquence, les résultats sont observables en détail dans le dernier sous menu,
les données.
Mais comment obtenir des documents certifiés et administrativement valides résumant les
résultats ? C’est là l’utilité du logiciel Med-eBase, qui faisait également partie de ma mission de
découverte.
Bilan et apports: Cette partie de la mission a souligné l’importance des compétences linguistiques
dans un métier où l’apprentissage s’effectue continuellement. Les cours suivis à l’IUT m’ont été d’un
grand secours dans l’étude de dossiers rédigés en anglais sur le testeur. Par ailleurs, la visite de
collègues espagnols dans notre service pendant le stage illustre l’utilité de ce genre de compétences.
Exporter DM
- 3 : Panneau d’information sur le DM
sélectionné
Nous pensions au début du projet que ce logiciel nous aiderait à commander à distance l’Uni-Therm,
c'est-à-dire à déclencher des tests directement depuis son interface, comme le fait hydrograph avec
l’IDA-4 par exemple ; mais après maintes recherches et un appel à la société constructeur, il s’est
avéré que le logiciel peut seulement nous aider à créer des séquences de test et à réaliser des
échanges de données entre les deux dispositifs.
Med-eBase permet d’exporter des données jusqu’à l’Uni-Therm mais aussi d’en importer. Une
connexion PC-USB assure la liaison entre l’ordinateur et le testeur. Il créé aussi de nouvelles données
concernant un DM :
- Créer une base de données en appuyant sur « base de données » (figure 19) et suivre les
indications intuitives. On créé cette base à la première utilisation, après on passe directement à
l’étape A
- Etape A : Appuyer sur créer un nouveau DM (en haut à droite du panneau 2)
- Etape B : Remplir les informations concernant le DM nouvellement créé dans le panneau 3 et cela
le classera automatiquement dans une ramification du panneau 1. Vous choisissez donc où le situer.
Seulement ces DM une fois exporté sont inutiles puisqu’ils ne correspondent qu’à de simple résultat
de test qu’on ne peut effectuer sur l’Uni-Therm (et sur Med-eBase non plus). Un contact commercial
de Rigel qui devrait venir prochainement former le service sera sans doute plus à même de leur
expliquer cette fonctionnalité, qu’il ne faut pas négliger.
Nous allons plutôt développer l’importation de données dans Med-eBase. Le lien entre l’ordinateur
et le testeur doit être bien établi :
-Etape A : Sur le testeur aller dans Menudonnéestransférer des données
Choisir le bon type de communication (PC/USB)
Choisir l’opération « export_sss » puis « charger »
-Etape B : Sur Med-eBase faire « charger » (fig.33) choisir le type de testeur et aller choisir le fichier
« .sss » situé dans le disque externe du testeur (disque qui sert de plateforme de transfert pour tous
les échanges) ; finir en appuyant sur ok dans Med-eBase.
L’utilisateur peut désirer une version plus certifiée des tests importés (dont il peut admirer les
résultats dans le panneau 3). Il doit pour cela sélectionner son test dans le panneau 2, et aller ensuite
dans l’onglet « test results » du panneau 3. Il n’a alors plus qu’à cliquer sur « print certificate » pour
obtenir son document. Des options sont disponible en-dessous du « print certificate » pour des
détails, comme l’ajout d’une signature.
« Print certificate »
La création de protocole sur Med-eBase est plus facile et moins longue que sur le testeur, ne serait-
ce que par le fait qu’un clavier et une souris aide aux manipulations (note : il est possible via l’entrée
USB d’installer un clavier sur le testeur).
Après l’appui sur le bouton protocole (cf fig.33) une fenêtre fait son apparition. On y choisit le nom
de la séquence et on choisit le bon appareil associé (ici le Uni-therm) ; avec « add » il ne reste plus
qu’à ajouter les séquences désirées, dans le même principe que sur l’Uni-therm.
Après appui
sur éditer
Bilan et apports: En cherchant à créer un échange entre les deux dispositifs il s’est bientôt présenté à
nous quelques soucis. En particulier celui de la commande du testeur par Med-eBase, qui s’est soldé
par un entretien téléphonique avec un employé de la société Rigel. Il a donc fallu faire preuve de bon
sens en se repliant vers la solution restante, l’écriture de protocoles et l’envoi de ceux-ci vers le
testeur. Il serait bon malgré cela de questionner le formateur sur la question soulevée dans le 1) à
propos du transfert de données du site vers le testeur.
Les informations récoltées dans les précédents paragraphes m’ont aidé à entamer la troisième phase
de cette mission : la création d’un protocole pour un bistouri de marque Lamidey nommé Surgilec
MC3. Les documents constructeurs étaient indispensables pour cette partie. Entre autres, les
recommandations que l’on trouve dans la documentation du MC3 ne furent pas de toutes simples et
le plus souvent en anglais. On retient néanmoins qu’il peut se mettre en marche de neuf façons
différentes.
Les valeurs à tenir compte lors du test du Surgilec MC3 sont présentées ci-dessous et classées pour
chacun des neuf modes d’utilisation:
Pour une plaque simple : R< 50 ohms. Dépassé cette valeur, l’alarme sonne.
Courant de fuite en HF : Pour chacun des modes et aux max de leur puissance,
ces tests de courant de fuite devront avoir des résultats inférieurs à 100 Ma.
Bilan et apports: Le protocole produit a finalement été appelé SURGILEC_MC3, mais je n’ai pas pu y
intégrer les tests de fuite (c’est la raison pour laquelle je n’ai pas intégré d’image de résultat de
séquence). Malgré cela, la moitié de protocole faite fonctionne et j’ai bon espoir de le finir lors d’un
futur passage au CHI R.Ballanger.
Conclusion
Dans l’ensemble je n’ai pas eu à proprement parler de limite de dates à respecter dans
l’exécution de mes projets. Ces limites étaient davantage journalières et se fixaient plus en termes
d’objectifs comme par exemple, un nombre de pompe à contrôler avant la fin de la journée. J’ai dû
néanmoins établir un plan avec des dates butoirs pour les trois dernières semaines, afin d’être sûr de
pouvoir transmettre un minimum d’information au service sur le testeur Rigel, avant mon départ et
dans mon rapport. Je regrette de ne pas avoir achevé le protocole du Surgilec MC3 mais j’espère
bientôt pouvoir retourner sur le site de l’hôpital pour finir ce que j’ai commencé.
Le diagramme ci-dessous permet de visualiser à quels moments exacts du stage se sont déroulées
mes activités. La découverte de l’Hôpital correspond en fait seulement à ma prise de repères sur le
site car celui-ci est très vaste, complexe, et je serais encore capable de m’y perdre aujourd’hui.
Figure 36: Diagramme de Gantt montrant l’organisation du temps au cours des dix semaines du stage
Ce stage dans l’entreprise AEC a été une expérience enrichissante tant sur le plan
professionnel que sur le plan social. J’ai pu mesurer par moi-même les responsabilités qui pesaient
sur l’équipe et la nécessité pour celle-ci de répondre à ses obligeances envers le client. L’attitude des
techniciens envers celui-ci restera pour moi un exemple relationnel très important, que je tacherais
de retenir. Bien accompagné lors de ces deux mois et demi, j’ai néanmoins dû apprendre à faire
preuve d’autonomie et d’initiative dans mes activités qui s’accompagnaient d’une part de
responsabilité non négligeable, même pour un stagiaire. On ne peut pas se permettre de manipuler
avec légèreté des instruments onéreux pouvant mettre la vie d’un patient en danger facilement.
Gérer un site aussi grand que celui de l’hôpital Robert Ballanger demande par ailleurs une solide
organisation et une implication sérieuse dans ses missions, certes déjà pratiquées à l’IUT, mais cette
fois ci dans des proportions bien plus impressionnantes. J’ai également pu faire valoir certaines de
mes compétences acquises au cours de ce DUT. Les divers projets qui nous ont été proposés au cours
de la formation m’ont permis, à mon plus grand étonnement, de m’adapter plutôt rapidement aux
missions qui me furent confiées ; celles-ci n’auraient pas été abordables sans un certain bagage
technique et général, utilisé maintes fois au cours de mes recherches dans les documents
constructeurs, bien souvent en anglais. De cette façon, j’ai pu contrôler efficacement bon nombre
d’instruments médicaux et transmettre à l’équipe ce rapport qui leur permettra je l’espère de les
éclairer sur le testeur de bistouri électrique. Pour finir, j’ai pris conscience de la diversité que propose
le métier de technicien biomédical. La polyvalence, l’organisation, l’apprentissage perpétuel et
l’activité incessante qu’on y trouve sont plusieurs critères qui me confortent à vouloir m’orienter vers
ce secteur et à continuer mon parcours en licence professionnelle ELIB.
Bibliographie
-Principes de l’électrochirurgie, Erbe, 2015
-Carefusion_GH_Service_manual, Carefusion
Sitographie
-http://www.medibio.com/
-http://www.technologies-biomedicales.com/
-https://www.picbleu.fr/page/quelles-sont-les-4-classes-des-appareils-electriques
-http://www.qualitiso.com/classification-europeenne-dispositifs-medicaux/
Annexes