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Ordonnancement : Implantation
Gérard Casanova
Leçon 4 : Ordonnancement : implantation
SOMMAIRE
IMPLANTATION
Postes de
travail
Section perçage
Section fraisage Section tournage
Produit A
Produit B
Produit A
débit T1 P1 F1 R1 Contrôle Produit B
Produit C
F2 T2 P2
Cette implantation convient bien pour les grandes séries ou pour des séries
répétitives.
Produit A
Produit B
ILOT 1
ILOT 2
débit Contrôle
Contrôle
T1 Tth1
E2
F1F1
E1 A2
R1
P1
R2
T2
P2
débit
Produit C Produit D
L’implantation des machines est identique pour une implantation en îlots (autour
de produits de même famille) mais les temps des différentes opérations sont
équilibrés. Ce qui permet une meilleure utilisation des machines, la possibilité
d’automatiser la manutention et de diminuer les en-cours.
La grande différence avec les îlots de production est d’utiliser uniquement des
MOCN (machine-outils à commande numérique) ou CU (centre d’usinage).
Informatique
Planning, programmation
Magasin outils
Informatique
coordination, surveillance,
programmes (DNC)
Dans le cas d’une implantation par produits en ligne, les machines sont beaucoup
plus spécialisées (machines transfert) et donc très peu flexibles mais la
productivité est très correcte.
• éviter de déplacer une pièce deux fois sans apport de valeur ajoutée entre
les déplacements,
Après avoir analysé les processus de production des différents produits fabriqués
par l’entreprise, les produits peuvent parfois être réalisés suivant plusieurs types
de production (en ligne, en îlots, en sections homogènes)… L’idéal est de répartir
en ateliers séparés les différents types de production :
Production en ligne
débit T1 P1 F1 R2 T2 P2 Contrôle
Production en
îlots Sections homogènes par technologies
débit
T1 T4 F1 F4 R1 R4
Contrôle
T1
T2 T5 F2 F5 R2 R5
F1
T3 T6 F3 F6 R3 R6
T1 T4
T2 T5
R1 R4
T3 T6
Nettoyage R2 R5
dégraissage
F1 F4
R3 R6
F2 F5
F3 F6
Approvisionnement Production
magasin moyens modèles Expéditions
Production grands modèles
Nouvelle
Production petits Production moyens Production grands
organisation
modèles modèles modèles
4 Méthodes d'implantation
4.1.1 Définitions
On appelle chaînon le chemin réellement emprunté par une pièce entre deux
postes de travail.
Chaînons
M1M2
M1 M2
Chaînons
M2M4
M3 M4
On appelle liaison un indicateur chiffré qui exprime le trafic entre deux postes de
travail en nombre d’unités de manutention qui va emprunter le chaînon.
4.1.3 Exemple
Postes de travail
A + A1 stocks entrée
B tournage ébauche
C tournage finition
D perçage
E ébavurage
F fraisage ébauche
G fraisage finition
H alésage
I+I1 stocks sortie
A B C D E F G H I
A B C D E F G H I
I 100
H 100
G 100 100
F 100
E 100
D 100
C 100
B 100
A
On procède de la même manière pour les autres pièces en ajoutant les liaisons à
celles existantes.
A B C D E F G H I
I 130+250=380 100+150+200
H 150+200 100
G 100+130+200+250+250 100+130+200
F 130+200 100
E 100
D 150+250= 150+130+200 100+150+130+200
400
C 100+150+130+200
B 100
On effectue les sommes des liaisons dans chaque case puis on réalise les
sommes de la ligne et de la colonne :
A B C D E F GH I
I 380 100+150+200=450 830
G 100+130+200+250+250=930 100+130+200=430
E 100 100+100=200
D 150+250=400 150+130+200=480 100+150+130+200=580
C 100+150+130+200=580 1160
B 100 1160
A B C D E F G H I
I 380 450 830
Le total obtenu des liaisons dans l’îlot est de 10 820, on peut donc classer les
postes en fonction du pourcentage de trafic.
D G B C H F I A E
ORDRE 30,54% 12,51% 10,67% 10,67% 10,57% 7,90% 7,63% 7 ,63% 2,82%
S’il existe deux postes chargés d’une manière équivalente on place ces deux
premiers postes et l’on procède de façon identique.
E
100, 130, 200,
130, 200 100 250, 250
100
100
150, 250
A D 150
200
H I
150, 130, 200 100, 150
200
100
100, 150, 130,
B 200
130, 250
On commence par placer le poste par lequel passe le plus grand trafic puis dans
l’ordre et par ordre de priorité les postes qui lui sont directement reliés.
Nous procédons ensuite de la sorte jusqu’à ce que tous les postes soient placés
pour obtenir l’implantation théorique.
D H
B C
Le canevas est conçu pour éviter les croisements de pièces. Le transfert des
pièces de D vers I ne représente qu’une faible partie du trafic et de plus il n’y a
pas de transfert de pièces entre les postes C et D… Une autre solution aurait été
de dédoubler le poste de perçage D car il est très utilisé.
F G
D H
B C I
F G E
A D
H
B C I
On peut aussi vérifier pour chaque produit l’implantation en traçant les différents
flux.
Palier arrière :
F G E
H
D
B C I
Palier avant :
F G E
A D H
B C I
Palier intermédiaire :
F G E
D
A H
B C I
Carter inférieur :
F G E
D H
A
B C I
Carter supérieur :
F G E
D H
B C I
On remarque que toutes les pièces passent toutes deux fois par le poste de
perçage ce qui confirme l’opportunité de doubler ce poste en plaçant deux
perceuses séparées afin d ‘améliorer la circulation des flux.
5 Implantation pratique
F G
I
A
D H
E
B C
Sorties produits
finis
F G
G
Forme du
bâtiment
Entrées A D
matières
H
brutes
B C
6 Conclusion
Les problèmes d’implantation sont des problèmes complexes qui font intervenir
un grand nombre de données qui concernent à la fois la fabrication :
Nous avons vu que suivant le type de production des implantations sont mieux
adaptées que d’autres. Toutefois les implantations en sections homogènes dès
que les séries commencent à être importantes deviennent rapidement inefficaces
en ce qui concerne la circulation des flux.
Aussi faut-il leur préférer la fabrication en îlot pour des pièces ayant des gammes
différentes mais utilisant les mêmes machines et la mise en ligne pour des
gammes sensiblement identiques (avec le même sens de passage aux différents
postes).
Les solutions à rechercher sont à orienter vers l'élimination des pertes de toute
nature, de temps, de matière, de main-d'œuvre, d'énergie, etc., ce qui conduit à
étudier les problèmes-clés de l'organisation des ateliers. Ce sont :
- les implantations, car la disposition des bâtiments, chantiers, bureaux, ainsi que
la situation des postes de travail successivement utilisés, commandent le
déroulement des gammes de fabrication ;
- l'équipement, répartissant dans l'implantation les moyens de production, et
permettant de distribuer au mieux l'énergie, l'eau, les gaz et tous autres aliments
de la fabrication ;
- les manutentions, qui sont de gourmands parasites lorsqu'elles ne sont pas
strictement limitées aux déplacements indispensables réalisés économiquement ;
- l'entretien des locaux et du matériel, indispensable au maintien en état de l'outil
de travail, sans pour autant grever trop lourdement les prix de revient de
fabrication ;
- les approvisionnements procurant à pied d'oeuvre les matières et éléments
prévus, en temps fixé par l'ordonnancement.
Ces divers points sont réglés continuellement par les services d'organisation de
l'entreprise, spécialement par les bureaux de méthodes dans l'étendue de leur
compétence, et conformément à leur mission de placer l'échelon exécution dans les
conditions les mieux productives.
2 LES IMPLANTATIONS
Il est particulièrement important de résoudre les problèmes d'implantation à
l'origine de l'établissement, lors de la création d'une usine, d'un chantier, d'un
bureau. L'étude d'implantation est la recherche de la meilleure place du matériel et
des équipements, dans un cadre disponible ou à ériger, de façon à faciliter la
réalisation de toutes les opérations nécessaires à la production. Les objectifs à
atteindre sont, principalement, les suivants :
- Organiser la production dans le minimum d'espace, car la surface, surtout la
surface couverte, coûte cher, et de plus, une implantation étalée, en apparence
plus commode, entraîne des frais de manutention plus considérables.
- Réduire et faciliter (sans rebroussements ou étranglements) les circuits de
personnel, d'engins de transport, de matières, d'outillage, de produits et de
déchets. Le problème d'évacuation des déchets est très souvent sous-estimé ;
dans certaines activités il s'avère difficile. Exemple : la tournure métallique
encombrante et agressive ; les copeaux et sciure de bois qui obscurcissent les
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L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
aires de travail, les papiers et emballages surabondants ; les eaux usées ; et les
pires de tous, les déchets radioactifs dont l'industrie atomique a bien du mal à se
débarrasser.
- Faciliter les opérations de réglage et d'entretien des machines et des
canalisations. Exemple : on voit souvent démolir des murs pour pouvoir sortir des
organes de machines importantes ;
- Réduire les stocks et les attentes en ménageant un acheminement des produits
équilibrant les tâches parcellaires des divers postes de travail ;
- disposer les postes de travail et les installations communes de façon à assurer au
personnel de bonnes conditions de travail et de confort, tant du point de vue
physiologique (ergonomie) que psychologique (ambiance).
On doit cependant reconnaître que ces divers objectifs présentent souvent
entre eux certaines incompatibilités. L'implantation à adopter résultera d'un
compromis fixant un espace optimum qui n'est pas nécessairement le plus réduit
recherché.
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L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
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L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
Type de produit A B C
production 1000 3000 2000
Postes successifs de fabrication P1 P1 P2
P4 P2 P4
P3 P4 P1
P5 P3 P3
P4
Postes P1 P2 P3 P4 P5
P5 xx x x 3
P4 xxx xxxxx xxxx 4
P3 2
P2 xxx 2
P1 3
Approvisionnement
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Chapitre 6 L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
3 L'ÉQUIPEMENT
L'équipement d'une usine, d'un chantier, d'un bureau doit être adapté pour
atteindre le rendement optimum d'où dépendent la qualité et le prix de revient des
productions. Il y a là un équilibre à chercher entre le travail lent insuffisamment
organisé, et la tentation du suréquipement qui procure bien des facilités mais grève
les charges d'amortissement et d'entretien.
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L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
4 LES MANUTENTIONS
On entend par manutention tous les mouvements et déplacements de matières,
matériels, outillages et produits effectués pour leur mise en place à un poste
d'utilisation, sur un moyen de production ou de transport, et sans en modifier la
conformation. Les manutentions n'ajoutent rien à la valeur du produit, elles sont
improductives et coûteuses.
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L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
Dans des cas complexes, le diagnostic peut être aidé par la méthode des
observations instantanées, capable de fournir économiquement de nombreuses
données et, notamment, les fréquences et durées des manutentions.
On remédie dans une large mesure à ces imperfections par une étude
rationnelle, conduite selon la méthode générale exposée précédemment. Les
résultats peuvent être considérablement bénéfiques comme en témoigne l'exemple
de cette fonderie britannique (chiffrage par unité de produit) (tableau 8.3).
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L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
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L’organisation des ateliers : les implantations et les manutentions
La prévention des accidents (dont un exposé plus général est inclus dans le
chapitre 10) mérite une mention particulière aux manutentions. Elle s'y exerce sur
deux plans :
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