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DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES

SOLLICITATIONS ÉLÉMENTAIRES, COMPOSÉES ET STABILITÉ

DES POUTRES DROITES

SECTIONS DROITES CONSTANTES

NIVEAU 2

SEMESTRE 3

Dr Samuel EPESSE MISSE


Ariane KAMEWE DONFACK

DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI ix


DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI ix
UE : IUT GMP41 MECANIQUE III

EC : GMP412 – DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES

DURÉE : 36 Heures

CM20 TD12 TP4


ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE
EPESSE MISSE Samuel (CM10 TD8 TP0)
KAMEWE DONFACK Ariane (CM10 TD8 TP0)

OBJECTIFS GÉNÉRAUX
A la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de :
 discerner les différentes sollicitations d’une poutre
 déterminer les dimensions d’une poutre, connaissant la nature du matériau et des
efforts mis en jeu, de telle façon qu’aucune région ne subisse de déformations et de
contraintes internes exagérées et dangereuses
 procéder à un calcul de vérification : les dimensions étant connues, déterminer les
déformations et la répartition des contraintes dans une structure.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
A la fin de ce cours, l’étudiant doit être capable de :
 définir le mode de sollicitation d’une poutre
 dimensionner une poutre droite de section droite constante :
o sous des sollicitations élémentaires (traction, torsion de section circulaire,),
flexion
o sous des sollicitations composées
o au flambement.

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FICHE DE PROGRESSION
SEQUENCES THEMES DEVELOPPES DUREE
 Modélisation du matériau
- Continuité
- Homogénéité
- Isotropie
SEQUENCE1 - Elasticité linéaire
Schéma de calcul  Modélisation des déplacements et déformations CM : 2h
- Vecteurs déplacement et rotation
- Déformation linéique dans une direction
- Distorsion dans deux directions orthogonales
- Hypothèses des petites perturbations
 Modélisation de la géométrie du solide étudié
- Définition d’une poutre
- Caractéristiques géométriques de la ligne moyenne : longueur, rayon
SEQUENCE2 de courbure, rayon de torsion CM : 4h
Schéma de calcul - Caractéristiques géométriques d’une section droite : surface, moment TD : 1 h
statique, centre, opérateur central d’inertie, directions et moments
centraux principaux d’inertie
 Champ de déplacement d’une section droite
SEQUENCE3 - Translation moyenne d’une section droite
Champ de - Rotation moyenne d’une section droite
déplacement dans - Gauchissement d’une section droite CM : 02 h
une poutre droite de  Champ de déformation infinitésimal associé TD : 01 h
section droite - Tenseur de déformation infinitésimal
constante - Interprétation des composantes du tenseur de déformation
infinitésimal
 Efforts extérieurs
- Charges
- Efforts de liaison
SEQUENCE4 - Equilibre de la poutre
CM : 02 h
Sollicitations dans  Efforts intérieurs
TD : 01 h
une poutre - Torseur des efforts intérieurs
- Règles de détermination
- Facteurs de forces intérieurs et leurs diagrammes
- Equations d’équilibre local
 Contraintes
- Hypothèse de Cauchy
- Vecteur contrainte dans une direction
- Tenseur de contrainte de Cauchy
- Equilibre local
SEQUENCE5 - Tri-Cercle de Mohr des contraintes
Sollicitations dans - Cisaillement maximal
CM : 02 h
une poutre - Cisaillement octaédral
TD : 01 h
Loi de comportement  Contraintes dans une poutre
- Hypothèse de Barré de Saint-Venant
- Facteurs de forces intérieurs et contraintes
- Contraintes normales principales
 Loi de comportement élastique linéaire
- Loi de Hooke
- Critères de limites élastiques
SEQUENCE6  Chargement de la poutre CM : 02 h
Sollicitations  Torseur des efforts intérieurs TD : 01 h
Elémentaires :  Champ de déplacement
Traction  Champ de déformation
 Champ de contrainte
 Relation de comportement à l’effort normal

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- Déplacement longitudinal d’une section droite
- Allongement total de la barre
- Allongement total d’une barre de treillis
 Contraintes normales de traction
 Energie de déformation
 Dimensionnement
- Critère de résistance
- Critère de rigidité.
 Chargement de la poutre
 Torseur des efforts intérieurs
 Champ de déplacement
SEQUENCE7  Champ de contrainte
Sollicitations  Relation de comportement au moment de torsion CM : 02 h
Elémentaires :  Contrainte tangentielle TD : 01 h
Torsion  Energie de déformation
 Dimensionnement
- Critère de résistance
- Critère de rigidité.
 Chargement de la poutre
 Torseur des efforts intérieurs
 Flexion pure dans un plan principal d’inertie
- Facteurs de forces intérieurs
- Champ de déplacement
- Champ de déformation
SEQUENCE8
- Champ de contrainte
Sollicitations CM : 02 h
- Comportement de la poutre au moment fléchissant : contraintes
Elémentaires : TD : 01 h
normales de flexion, équation de la déformée, courbure de la déformée
Flexion
- Energie de déformation
 Flexion déviée
- Facteurs de forces intérieurs
- Champ de contrainte
- Champ de déplacement
- Energie de déformation
 Flexion simple dan un plan central principal d’inertie
- Facteurs de forces intérieurs
- Champ de déplacement
- Champ de déformation
SEQUENCE9
- Champ de contrainte
Sollicitations CM : 04 h
- Comportement au moment fléchissant : relation de comportement au
Elémentaires : TD : 01 h
moment fléchissant, contrainte normale
Flexion
- Comportement à l’effort tranchant : gauchissement et contrainte
tangentielle, relation de comportement à l’effort tranchant
- Théorie approchée de l’effort tranchant
 Dimensionnement en flexion.
SEQUENCE10  Traction excentrée CM : 02 h
Sollicitations - Torseur des efforts intérieurs TD : 01 h
Composées - Champ de contrainte
- Axe neutre
- Noyau central
 Sollicitation quelconque
- Torseur des efforts intérieurs
- Etat de contrainte en un point d’une section droite
- Tenseur de contrainte de Cauchy
- Contraintes normales principales
- Cisaillement maximal
- Cisaillement octaédral
- Critères de résistance classiques : Rankine, Tresca, von Mises.
 Flexion-Torsion des poutres droite de section circulaire
- Torseur des efforts intérieurs

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-Contraintes maximales dans l’arbre
-Dimensionnement de l’arbre.
 Charge critique de flambement
SEQUENCE11 - Problème d’Euler
CM : 03 h
Stabilité : - Poutre encastrée – appuyée
TD : 01 h
Flambement - Charge critique selon la fixation
 Dimensionnement

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SOURCES DOCUMENTAIRES
[1] P. AGATI : Résistance des Matériaux – Editions Dunod. Paris 2008
[2] A. BAZERGUI : Résistance des Matériaux – Editions de l’Ecole Polytechnique de Montréal.
Montréal 1987.
[3] V. DIAS da SILVA : Mechanics and Strength of Materials – Springer Science & Busines 2005
[4] V. FEDODOSSIEV : Résistance de Matériaux – Editions Mir. Moscou 1973.
[5] D. GAY : Dimensionnement des Structures : une introduction – Editions Hermès Sciences
Publications. Paris 1999
[6] M. KERGUIGNAS : Résistance de Matériaux – Editions Dunod. Paris 1977
[7] Ch. MASSONET : Résistance de Matériaux – Editions Sciences et Lettres. Liège.
[8] Ch. MASSONET : Mécanique des Matériaux – Editions De Boeck. 1992.

OUVRAGES RECOMMANDÉS AUX ETUDIANTS


[1] Fundamentals of Structural Engineering Jerome J. Connor, Susan Faraji, 2nd ed. 2016
http://link.springer.com/openurl?genre=book&isbn=978-3-319-24331-3
[2] Engineering Mechanics - statics and Dynamics, Andrew Pytel, SCIENCES ET GENIES
GENIE ET ACTIVITE C
[3] MECANIQUE-2, Pierre Agati SCIENCES ET GENIES GENIE ET ACTIVITE C
[4] "Mécanique Générale-cour et application/ avec exercices et problèmes résolus" -Roger
Ouziaux, SCIENCES ET GENIES GENIE ET ACTIVITE CONNEXES
[5] "Mécanique-fondements et applications-avec zéro exercices et problèmes résolus «-
Florence Chevalier SCIENCES ET GENIES GENIE ET ACTIVITE
CONNEXES
[6] Mécanique des Systèmes Industrielles -1- modélisation et cinématique René
Boneompain SCIENCES ET GENIES GENIE ET ACTIVITE CONNEXES
[7] "Mécanique du Solide-applications industrielles"-P. Agati SCIENCES ET GENIES
PHYSIQUES
[8] Analyse des Structures et Milieux Continus - mecanique des structures Francois FREY
SCIENCES ET GENIES GENIE ET ACTIVITE CONNEXES
[9] Génie Mécanique ACTIONS MECANIQUE STATIQUE INERTIE Claude CHEZE
[10] Mécanique des systèmes industriels - 2 efforts et structures R. Boncompain M. ,
Boulaton, D.caron

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TABLE DE MATIÈRES
FICHE DE PROGRESSION.................................................................................................................iii
SOURCES DOCUMENTAIRES..........................................................................................................vi
TABLE DE MATIÈRES......................................................................................................................vii
INTRODUCTION GÉNÉRALE............................................................................................................1
CHAPITRE A : SOLLICITATIONS ÉLÉMENTAIRES : TRACTION................................................2
A.1. CHARGEMENT DE LA POUTRE....................................................................................................2
A.2. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS.......................................................................................3
A.3. CHAMP DE DÉPLACEMENT..........................................................................................................4
A.4. CHAMP DE LA DÉFORMATION....................................................................................................5
A.5. CHAMP DE CONTRAINTE..............................................................................................................5
A.6. RELATION DE COMPORTEMENT A L’EFFORT NORMAL......................................................6
A.6.1. DEPLACEMENT LONGITUDINAL D’UNE SECTION DROITE..........................................................6
A.6.2. ALLONGEMENT TOTAL DE LA BARRE..............................................................................................6
A.6.3. ALLONGEMENT TOTAL D’UNE BARRE D’UN TREILLIS..................................................................6
A.7. CONTRAINTE NORMALE DE TRACTION...................................................................................7
A.8. ENERGIE DE DEFORMATION DE TRACTION............................................................................7
A.9. DIMENSIONNEMENT D’UNE BARRE EN TRACTION..............................................................8
A.9.1. CRITÈRE DE RÉSISTANCE...................................................................................................................8
A.9.2. CRITÈRE DE RIGIDITÉ......................................................................................................................11
EXERCICES.............................................................................................................................................11
CHAPITRE B : SOLLICITATIONS ÉLÉMENTAIRES : TORTION.................................................15
B.1. CHARGEMENT DE LA POUTRE..................................................................................................15
B.2. TORSEUR DES EFFORTS INTERIEURS......................................................................................15
B.3. CHAMP DE DEPLACEMENT........................................................................................................16
B.4. CHAMP DE CONTRAINTE............................................................................................................18
B.5. RELATION DE COMPORTEMENT AU MOMENT DE TORSION............................................18
B.6. CONTRAITE TANGENTIELLE.....................................................................................................19
B.7. ENERGIE DE DEFORMATION D’UNE BARRE EN TORTION.................................................20
B.8. DIMENSIONNEMENT D’UNE BARRE EN TORSION...............................................................20
B.8.1. CRITÈRE DE RÉSISTANCE.................................................................................................................20
B.8.2. CRITÈRE DE RIGIDITÉ......................................................................................................................22
EXERCICES.............................................................................................................................................22
CHAPITRE C : SOLLICITATIONS ÉLÉMENTAIRES : FLEXION.................................................25
C.1. CHARGEMENT DE LA POUTRE..................................................................................................25
C.2. TORSEUR DES EFFORTS INTERIEURS......................................................................................26

C.3. FLEXION PURE DANS LE PLAN PRINCIPAL ......................................................27


C.3.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS............................................................................................27
C.3.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT.............................................................................................................28

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C.3.3. CHAMP DE DÉFORMATION.............................................................................................................28
C.3.4. CHAMP DE CONTRAINTE.................................................................................................................29
C.3.5. COMPORTEMENT DE LA POUTRE EN FLEXION...........................................................................30
C.3.6. CONTRAINTE NORMALE EN FLEXION............................................................................................32
C.3.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION EN FLEXION....................................................................................33
C.3.8. DIMENSIONNEMENT.........................................................................................................................33

C.4. FLEXION PURE DANS LE PLAN PRINCIPAL ....................................................33

C.4.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS............................................................................................33


C.4.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT.............................................................................................................34
C.4.3. CHAMP DE DÉFORMATION.............................................................................................................34
C.4.4. CHAMP DE CONTRAINTE.................................................................................................................34
C.4.5. COMPORTEMENT DE LA POUTRE EN FLEXION...........................................................................35
C.4.6. CONTRAINTE NORMALE EN FLEXION............................................................................................35
C.4.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION EN FLEXION....................................................................................36
C.5. FLEXION DEVIÉE..........................................................................................................................36
C.5.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS............................................................................................36
C.5.2. CHAMP DE CONTRAINTE.................................................................................................................36
C.5.3. CHAMP DE DÉPLACEMENT.............................................................................................................38
C.5.4. ÉNERGIE DE DÉFORMATION...........................................................................................................39

C.6. FLEXION SIMPLE DANS LE PLAN PRINCIPAL .................................................39

C.6.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS............................................................................................40


C.6.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT.............................................................................................................40
C.6.3. CHAMP DE DÉFORMATION.............................................................................................................42
C.6.4. CHAMP DE CONTRAINTE.................................................................................................................42
C.6.5. COMPORTEMENT AU MOMENT FLÉCHISSANT.............................................................................44
C.6.6. COMPORTEMENT A L’EFFORT TRANCHANT.................................................................................45
C.6.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION...........................................................................................................54
C.6.8. DIMENSIONNEMENT.........................................................................................................................54

C.7. FLEXION PURE DANS LE PLAN PRINCIPAL ....................................................54

C.7.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS............................................................................................54


C.7.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT.............................................................................................................55
C.7.3. CHAMP DE DÉFORMATION.............................................................................................................55
C.7.4. CHAMP DE CONTRAINTE.................................................................................................................55
C.7.5. COMPORTEMENT AU MOMENT FLÉCHISSANT.............................................................................56
C.7.6. COMPORTEMENT À L’EFFORT TRANCHANT.................................................................................56
C.7.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION...........................................................................................................57
EXERCICES.............................................................................................................................................57
CHAPITRE D : SOLLICITATIONS COMPOSÉES...........................................................................60
D.1. TRACTION EXCENTRÉE..............................................................................................................60
D1.1. TORSEUR DES FFORTS INTÉRIEURES.............................................................................................61
D.1.2. CHAMP DE CONTRAINTE.................................................................................................................61
D.1.3. AXE NEUTRE......................................................................................................................................62

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D.1.4. NOYAU CENTRAL...............................................................................................................................63
D.2. SOLLICITATION QUELCONQUE................................................................................................65
D.2.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS............................................................................................65
D.2.2. ÉTAT DE CONTRAINTE EN UN POINT D’UNE POUTRE................................................................65
D.3. FLEXION - TORSION D’UN ARBRE À SECTION CIRCULAIRE.............................................68
D.3.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS............................................................................................68
D.3.2. CONTRAINTES MAXIMALES DANS L’ARBRE..................................................................................69
D.3.3. DIMENSIONNEMENT DE L’ARBRE..................................................................................................69
EXERCICES.............................................................................................................................................70
CHAPITRE E : FLAMBEMENT.........................................................................................................74
E.1. CHARGE CRITIQUE DE FLAMBEMENT...................................................................................74
E.1.1. PROBLEME D’EULER........................................................................................................................75
E.1.2. POUTRE ENCASTRÉE - APPUYÉE....................................................................................................77
E.1.3. CHARGE CRITIQUE SELON LA FIXATION.......................................................................................79
E.2. DIMENSSIONNEMENT..................................................................................................................80
EXERCICES.............................................................................................................................................81

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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Après mise en place et définition des notions de base de la mécanique du solide
déformable permettant d’aborder la théorie des poutres, nous mettons en place des éléments
permettant de résoudre les problèmes de prédimensionnement et/ou de vérification des
poutres droites de sections. Il s’agit-
o d’identifier la sollicitation en fonction du torseur des efforts intérieur
o de déterminer le champ des déplacements, le champ de déformation
infinitésimal associé, le champ de contrainte de Cauchy associé par la loi de
comportement élastique linéaire
o d’établir une relation de comportement aux facteurs de forces intérieurs mis en
jeu
o de déterminer la répartition des composantes des contraintes
o de formuler les critères de dimensionnement : à la résistance et à la rigidité.
Le principe de superposition des effets de forces nous guide dans l’étude des
sollicitations composées.
Un traitement particulier est réservé au flambement des poutres en compression,
phénomène qui conduit souvent à la ruine des structures. Ce mode de sollicitation fait appel à
une théorie du second ordre et ne rentre pas dans le cadre des sollicitations considérées supra.
Des exercices de consolidation sont proposés à la fin de chaque chapitre, au nombre de
cinq.

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CHAPITRE A : SOLLICITATIONS ÉLÉMENTAIRES :
TRACTION
La poutre droite , de section droite constante droite, objet de l’étude, est en

équilibre dans le repère orthonormé direct , supposé galiléen où,

étant le centre de la section droite d’abscisse  :

- est l’axe de la ligne moyenne de longueur , orienté de son origine


vers son extrémité
- et sont les axes centraux principaux d’inertie de la section droite
La barre, de section droite est en matériau continu, homogène et isotrope de module
d’Young E et de coefficient de dilatation thermique .
On se place sous l’hypothèse des petites perturbations.

A.1. CHARGEMENT DE LA POUTRE

La poutre est soumise au chargement suivant (FIG.A.1.) :

FIG.A.1. Barre en traction

 forces de volume

équivalentes sur sa ligne moyenne à une force linéique de densité

 forces de surface sur les sections droites extrémités et ,


équivalentes en leurs centres et aux glisseurs

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 forces de surface nulles sur la surface latérale de .
et à un gradient de température constant.

A.2. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieurs à l’abscisse x de la ligne moyenne est le

glisseur (FIG.A.2) :

FIG.A.2. Tronçon de barre en traction

où est l’effort normal au point G de la ligne moyenne.

La section droite travaille en extension si et en compression si .


L’effort normal est solution de l’équation différentielle d’équilibre local en translation

associée aux conditions aux limites

L’intégration de , compte tenu de , donne

EXEMPLES :
1. Barres d’un treillis (FIG.A.3.1.)

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FIG.A.3.1.1. Une structure treillis FIG.A.3.1.2. Barre d’un treillis

2. Câble d’ascenseur (FIG.A.3.2)

FIG.A.3.2. Câble d’ascenseur

3. Boulon (FIG.A.3.3)

FIG.A.3.3. Boulon

A.3. CHAMP DE DÉPLACEMENT


En négligeant la déformation de la section droite dans son plan (effet Poisson) , on
admet que le déplacement est uniforme dans toute section droite et dirigé suivant l’axe de
la ligne moyenne (FIG.A.4) :

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A.4. CHAMP DE LA DÉFORMATION
Le champ de déformation associé au champ de déplacement dans la section droite est
défini par le tenseur de déformation infinitésimal1 :

A.5. CHAMP DE CONTRAINTE


Le champ de contrainte associé au champ de déformation dans la section droite par le
tenseur de contrainte de Cauchy

où le scalaire est la contrainte normale au point M de la section droite :

Le vecteur contrainte au point M de la section droite dans la direction est le vecteur

Ces forces de contact sont, au centre G de la section droite, équivalentes au torseur des

efforts intérieurs . Eu égard aux définitions des caractéristiques géométriques d’une

section droite, des relations et , on a

et

Ces éléments de réduction sont conformes à l’expression du torseur des efforts


intérieurs.

1
La grandeur associée aux vecteur et est un tenseur du

second ordre, de matrice et appelé

"produit dyadique de et "

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A.6. RELATION DE COMPORTEMENT A L’EFFORT NORMAL
Il résulte de , la relation de comportement de la barre à l’effort normal :

La grandeur est la rigidité de barre à la traction.

A.6.1. DEPLACEMENT LONGITUDINAL D’UNE SECTION DROITE

L’intégration de entre et donne le déplacement longitudinal de la section

en fonction de celui de  :

A.6.2. ALLONGEMENT TOTAL DE LA BARRE

L’allongement total de la barre est

A.6.3. ALLONGEMENT TOTAL D’UNE BARRE D’UN TREILLIS

Soit (FIG.A.5) une barre d’un treillis de caractéristiques :

 vecteur unitaire
 longueur
 section droite
 module d’Young
 coefficient de dilatation thermique
L’effort normal dans cette barre est et les déplacements de ses extrémités et

sont et , respectivement.

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FIG.A.5. Déplacements des nœuds d’un treillis

Selon la relation , l’allongement total de la barre est :

A.7. CONTRAINTE NORMALE DE TRACTION


D’après et que la contrainte normale est uniformément répartie dans toute section
droite de la barre

FIG.A.6. Répartition des contraintes normales dans une section droite de la barre

A.8. ENERGIE DE DEFORMATION DE TRACTION


Les charges étant appliquées lentement et progressivement de leur valeur initiale nulle
à leurs valeurs finales et la poutre en matériau élastique linéaire, l’énergie de déformation

et l’énergie de déformation complémentaire de la poutre sont égales et, en traction,

définies par

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Compte tenu de , , et, nous avons, en fonction de
 de la déformation

 de l’effort normal

A.9. DIMENSIONNEMENT D’UNE BARRE EN TRACTION


Pour le dimensionnement, on peut utiliser deux types de critères : le critère de rigidité
où le critère de rigidité.

A.9.1. CRITÈRE DE RÉSISTANCE

Le critère de résistance traduit le fait que les contraintes ne vont pas entraîner la ruine
de la barre.
Plusieurs configurations sont à envisager :.
1. Barre en extension
1.1. Sollicitations statiques
1.1.1. Section droite constante
La contrainte de traction doit etre inférieure à la contrainte admissible

où :

 est la contrainte limite élastique linéaire du matériau

 est le coefficient de sécurité

avec :
o l’incertitude sur les propriétés du matériau
o l’incertitude sur les caractéristiques mécaniques du matériau
o l’incertitude sur les charges appliquées
La condition de résistance est donc

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1.1.2. Section droite variables
Les changements brusques de section droite dus à un épaulement, entaille, trou, font
apparaître le phénomène de concentration de contraintes au voisinage des sections m-n
(FIG.A.7.). La contrainte normale maximum est de la forme

où représente la contrainte moyenne dans la section m-n et


le coefficient de concentration de contrainte de l’entaille considérée.

FIG.A.7. Concentrations de contraintes

Le coefficient de concentration de contraintes est déterminé par les tableaux,


abaques ou numériquement.
La condition de résistance est donc constituée des inégalités suivantes :

1.2. Sollicitations dynamiques


La courbe appelée courbe d’endurance ou courbe de Wölher (FIG.A.8.) donne, pour
un matériau déterminé, le nombre d’alternances qui amène la rupture en fonction de la
contrainte. La fréquence de variation de la contrainte n’a aucune influence sur le nombre
d’alternances qui conduit à la rupture.

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FIG.A.8. Courbe d’endurance

Cette courbe possède un asymptote horizontale, dont l’ordonnée définit la limite de


fatigue ou d’endurance  : valeur de la contrainte maximum qui, appliquée dynamiquement
à une barre, n’entraîne la rupture que pour un nombre d’alternances infiniment grand.
La condition de résistance s’exprime par les deux inégalités suivante

2. Barre en compression
Le calcul d’une barre en compression peut être mené comme précédemment
moyennant certaines restrictions sur la forme des éléments, car :
- le gonflement latéral d’une pièce trop courte est souvent gêné
- une barre trop longue court le risque de « flambage ».
On donne (FIG.A.9.) ces limitations sur la forme de quelques sections droites pour être
certain, à priori, que la barre travaille en compression.

FIG.A.9. Restrictions sur la forme de quelques sections en compression

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A.9.2. CRITÈRE DE RIGIDITÉ

Le critère de rigidité exprime que la valeur absolue du déplacement de la barre en un

point A de la ligne moyenne doit rester inférieur à une valeur limite donnée

dépendant des conditions d »utilisation :

L’application de ce critère exige en plus la vérification des conditions de résistance.

EXERCICES
EXERCICE A1. – Le mécanisme de freinage d’un tambour est constitué par un levier ABC
articulé en B sur un axe fixe. Ce levier commande par la biellette CD un deuxième levier
DEG articulé en G sur un axe fixe. Ce dernier levier commande la tige EH verticale qui assure
le freinage par traction sur une sangle HMK, lorsqu’on exerce en A une force verticale
. Dans la position de freinage les leviers sont sensiblement horizontaux et la
biellette CD est verticale (FIG.A.10).
On admet l’hypothèse des dimensions initiales.
1. Déterminer l’effort supporté par la tige EH.
2. La tige EH de longueur  ;
- est en acier mi-doux de caractéristiques

- a une section droite rectangulaire , avec

Les conditions de service imposent que l’allongement relatif de cette tige soit

inférieur à .

Calculer :
2.1. les dimensions de la section droite de la tige EH
2.2. la contrainte normale dans la tige EH.

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FIG.A.10

EXERCICE A2. – Le dispositif (FIG.A.11) comprend un fil d’acier fixé à un supporte rigide
et un tube de duralumin fixé rigidement au même support. Le tube est muni d’un fond rigide
sur lequel est fixé le fil d’acier. Un crochet solidaire du fond permet d’exercer un effort
vertical .
1. Déterminer :
1.1 les efforts normaux qui sollicitent le fil et le tube
1.2 les contraintes dans le fil et le tube
2. Par suite d’une erreur de réglage initial des longueurs, le fil est trop long de .
Calculer les efforts, les contraintes et les allongement du fil et le tube lorsqu’on applique
la charge .
3. Toutes les autres dimensions restant inchangées, déterminer la longueur dd tube pour que
le fil d’acier et le tube de duralumin travaillent avec le même coefficient de sécurité.
Vérifier en calculant les contraintes et les coefficients de sécurité par rapport à .

Exercice A3. –
On considère un poteau composé de trois éléments de longueur , encastré en ses
deux extrémités A et D (FIG.A12.). Les éléments AB et CD ont pour section S, et BC a pour
section 2S. L’ensemble est fait du même matériau de module d’Young E et est soumis au
champ de pesanteur d’intensité g.
Déterminer :
1. l’effort de liaison an A
2. l’effort normal le long de la ligne moyenne
3. les déplacements des point B et C

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EXERCICE A4. – Le treillis plan (FIG.A.13) est composés de trois barres. La structure est
en acier de module de Young E.
L’aire des sections droites est S (poutres 3 – 1 et 1 – 2) et 2S (poutre 3 – 2).
Le nœud 1 est articulé et le nœud 3 repose sur un appui dont la normale est
horizontale. L’axe 2 porte une force de composantes .
1. Calculer les efforts dan les barres
2. Déterminer les déplacements des nœuds
3. On donne :

les poutres 3 – 1 et 1 – 2 sont des ronds pleins de diamètre d et la poutre 3 – 2. est un


rond plein de diamètre
Déterminer d de telle sorte que les critères de résistance en traction et de stabilité (au
sens d’Euler) soient satisfaits.
Critère d’Euler : une barre de longueur L, articulée à ses extrémités et sollicitée en
compression sous l’effort normal est stable lorsque la valeur absolue de cet effort est

strictement inférieur à , la force critique d’Euler, la grandeur étant le

moment central principal d »inertie de la section droite par rapport à l’axe , centre

de la section droite.

DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI ix


EXERCICE A5. – Le treillis plan (FIG.A.14) est composés de trois barres. La
structure est en acier de module de Young E et de coefficient de dilatation ..
L’aire des sections droites est S. On donne :

Calculer les déplacement du nœud 4 et les efforts dans les barres du treilles dans les
deux cas de charge suivants
1. Premier cas de charge : la structure est soumise à une variation de température

2. Deuxième cas de charge : la barre 2 - 4 est soumise à variation de température

DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI ix


CHAPITRE B : SOLLICITATIONS ÉLÉMENTAIRES :
TORTION
La poutre droite , de section droite circulaire constante droite, objet de

l’étude, est en équilibre dans le repère orthonormé direct , supposé galiléen

où, étant le centre de la section droite d’abscisse  :

- est l’axe de la ligne moyenne de longueur , orienté de son origine

vers son extrémité

- et sont les axes centraux principaux de la section droite

La barre, de diamètres D et d , de moment d’inerte polaire , est en matériau


continu, homogène et isotrope de module de Coulomb .
On se place sous l’hypothèse des petites perturbations.

B.1. CHARGEMENT DE LA POUTRE

La poutre est soumise et au chargement suivant (FIG.B.1.) :

- les forces de volumes sont nulles


- la surface latérale de n’est pas chargée
- les efforts extérieurs appliqués sur les sections droites et
sont équivalentes aux moments et , respectivement

FIG.B.1. Barre en traction

B.2. TORSEUR DES EFFORTS INTERIEURS


La poutre droite de section droite circulaire travaille en torsion lorsque le torseur des
efforts intérieurs au point G de la ligne moyenne est de la forme

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
avec

FIG.B.2. Tronçon de barre en torsion

FIG.B.3. Barre de torsion

EXEMPLES :
1. Arbres de transmission de puissance
2. Barre de torsion d’un système de suspension automobile (FIG.B3)

B.3. CHAMP DE DEPLACEMENT


Il résulte de la torsion d’une barre que (FIG.B.4) :
 ses dimensions (longueur et diamètre) ne changent pas de façon notable
 les diamètres demeurent droits
 les sections droites restent planes, elles ne gauchissent pas

 la section droite tourne, comme un tout rigide, autour de l’axe d’un angle

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
 les génératrices parallèles à deviennent des hélices.

FIG.B.4. Expérience de torsion

Considérons un tronçon de poutre élémentaire et découpons dans cet élément une


bague délimitée par deux surfaces cylindriques de rayons et (FIG.B.5.).

FIG.B.5. Rotation de la section droite et glissement de la surface cylindrique

La section droite tourne par rapport à la section droite d’un

angle autour de l’axe . La génératrice a – b du cylindre tourne alors d’un angle

et vient en a – b’. et on a

Il s’en suit donc que

relation entre , le glissement de la surface cylindrique et , l’angle relatif de

torsion .qui traduit une relation locale entre rotation et déformation

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
B.4. CHAMP DE CONTRAINTE
Les sections droites de la barre ne subissant qu’un mouvement de rotation sans aucune
translation, il est légitime de considérer que la champ de contrainte dans la section droite est
tangentiel.

Le tenseur de contrainte au point M de la section droite est considéré être de

la forme

avec

Le scalaire est la contrainte tangentielle de torsion. Considérant la loi de Hooke et


la relation entre le glissement et l’angle unitaire de torsion

où est le module d’élasticité longitudinale ou module de Coulomb.


Le vecteur contrainte en tout point M de la section droite est (FIG.A.6) :

B.5. RELATION DE COMPORTEMENT AU MOMENT DE TORSION

Les forces de contact sont équivalentes au couple de moment égal au

moment de torsion :

L’intégrale est le moment d’inertie polaire de la section droite  :

Nous obtenons alors la relation

qui constitue la relation de comportement au moment de torsion.

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Le produit est la rigidité à la torsion de la barre.
Selon vertu de

Donc

Si le moment de torsion et la rigidité sont constant le long de la ligne

moyenne, on a

B.6. CONTRAITE TANGENTIELLE


Il résulte de et que la relation ent la contrainte tangentielle de torsion et le moment de
torsion est

Par conséquent (FIG.B.6) :


- la ligne moyenne est neutre
- les contraintes tangentielles sont linéairement réparties dans une section droite
- les contraintes tangentielles sont maxima en des points les plus éloignés de la ligne
moyenne de la barre et on a

où la grandeur

est le module de résistance polaire de la section droite.

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.B.6. Répartition des contraintes tangentielles dans une section droite

En outre, d’après la réciprocité des contraintes, des contraintes de cisaillement


longitudinal, conjuguées des contraintes tangentielles, apparaissent dans les plans axiaux de
la barre (FIG.B.7.)

FIG.B.7. Contraintes tangentielle et longitudinale

B.7. ENERGIE DE DEFORMATION D’UNE BARRE EN TORTION


L’énergie potentielle de déformation de torsion est

et l’énergie potentielle complémentaire s’écrit

B.8. DIMENSIONNEMENT D’UNE BARRE EN TORSION


Un arbre se calcule, soit selon le critère de résistance, soit selon le critère de rigidité.

B.8.1. CRITÈRE DE RÉSISTANCE

Le critère de résistance traduit le fait que les contraintes ne vont pas entraîner la ruine
de la barre.

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
B.8.1.1. CONTRAINTE ADMISSIBLE
Pour qu’une barre travaille en toute sécurité à une sollicitation de torsion, il faut que la
contrainte maximale soit au plus égale à la résistance pratique du matériau, dans le cas de
chargement statique, ou au plus égale à la limite de fatigue en torsion dans le cas d’efforts
dynamiques :

où :
 est le coefficient de concentration de contrainte (changement brusque de section,
rainures de clavettes, cannelures, trou longitudinal, entaille, etc…)

 est la contrainte admissible


o Matériau ductile

avec :
 la limite élastique au glissement ; si est la limite
apparente d’élasticité en traction, on a

 est le coefficient de sécurité (déterminé comme en traction)


o Matériau raide :
L’expérience montre que, pour ce genre de matériau, la rupture se produit suivant une
surface hélicoïdale inclinée à par rapport à l’axe de l’arbre. Tel est le cas, par exemple,
de la rupture de la craie (FIG.B.8.).

FIG.B.8. Rupture d’une barre de craie

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
La fissuration est due aux contraintes normales de traction qui atteignent leur valeur
maximale sur des facettes contenues dans la surface hélicoïdale. Dés lors la contrainte

tangentielle admissible se détermine à partir de la résistance à la rupture et non plus

à partir de  :

B.8.2. CRITÈRE DE RIGIDITÉ

Le critère de rigidité exprime que, , la valeur absolue de l’angle relatif de

rotation d’une section droite d’abscisse , doit rester inférieur à une valeur limite
donnée dépendant des conditions d »utilisation :

En général, on prend

L’application de ce critère exige en plus la vérification des conditions de résistance.

EXERCICES
EXERCICE B1. – Soit un arbre de transmission commandé par la poulie motrice

et sur lequel sont calés cinq poulies réceptrices , , , et . On

note :
 la puissance motrice et le couple moteur
 la puissance et le couple transmis au récepteur par la poulie ,

 le taux de rotation de l’arbre.

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
1. Exprimer une relation entre :
1.1. la puissance et les puissances résistantes

1.2. le couple moteur et les couple résistant .

2. Déterminer le moment de torsion le long de l’arbre en fonction de et . Tracer son


diagramme.
3. Etant donné que ;
 l a sécurité d’exploitation impose que les conditions de résistance et de rigidité doivent
être respectées
 le chargement est statique

 l’arbre est en acier de limite élastique à l’allongement

 avec
Calculer le diamètre de cet arbre
EXERCICE B2. – Etablir la formule donnant le diamètre d’un arbre tordu en

fonction de la puissance transmise , de la vitesse de rotation et :

1. de la limite admissible
2. l’angle limite de torsion unitaire .
EXERCICE B3. – Un arbre de torsion tubulaire de diamètre extérieur , de diamètre
intérieur , de longueur , est sollicité par un couple . Sous
l’action de ce couple, l’angle de torsion total de l’une des extrémités par rapport à l’autre doit

être de . Cet arbre est en acier et la résistance admissible est .

Calculer les diamètres et de l’arbre.


EXERCICE B4. – Une barre d’acier de longueur , de diamètre , est encastré à ses 2
extrémités A et B dans 2 supports rigides (FIG.B.10). Une biellette CD de longueur a est
soudée en C sur cette barre. Deux paliers disposés de part et d’autre de C et le plus près
possible évitant toute flexion de la barre AB. On exerce un effort F appliqué en D
perpendiculairement au plan contenant AB et CD.
1. Déterminer :
1.1. les moments de torsion et dans les tronçon AC et CB
1.2. les angles de torsion unitaires et dans les tronçons AC et CB
1.3. les contraintes de torsion et sur l’arbre AB

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
1.4. l’angle dont a tourné la biellette CD par rapport aux sections
d’encastrement.
2. A.N. : , , , . Calculer , , , , ,
et .

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
CHAPITRE C : SOLLICITATIONS ÉLÉMENTAIRES :
FLEXION
La poutre droite , de section droite constante droite, objet de l’étude, est en

équilibre dans le repère orthonormé direct , supposé galiléen où,

étant le centre de la section droite d’abscisse  :

- est l’axe de la ligne moyenne de longueur , orienté de son origine


vers son extrémité
- et sont les axes centraux principaux d’inertie de la section droite
La barre, de section droite , de moments centraux principaux d’inertie et ,

respectivement par rapport à et est en matériau continu, homogène et

isotrope de module d’Young E et de module de Coulomb .


On se place sous l’hypothèse des petites perturbations.

C.1. CHARGEMENT DE LA POUTRE

La poutre est soumise au chargement suivant (FIG.C.1.) :

 forces de volume

équivalentes sur sa ligne moyenne à une force linéique de densité

avec

 forces de surface sur les sections droites extrémités et ,


équivalentes en leurs centres et aux torseurs

 forces de surface nulles sur la surface latérale de .

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.C.1. Forces extérieures sollicitant la poutre

C.2. TORSEUR DES EFFORTS INTERIEURS

Le torseur des efforts intérieurs à l’abscisse x de la ligne moyenne est de la

forme (FIG.C.2.) :

où, suivants les directions centrales principales d’inertie et , les

facteurs de forces intérieurs

 et sont les efforts tranchants


 et sont les moments fléchissant.
 Ces facteurs de forces vérifient les équations locales de la résultante

et de moments

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.C.2. Facteurs de forces intérieures

Par définition, en 

1. flexion pure dans le plan  :

2. flexion pure dans le plan  :

3. flexion déviée :

4. flexion simple dans le plan :

5. flexion simple dans le plan  :

Nous étudions dans ce qui suit :

- la flexion pue dans le plan principal d’inertie


- la flexion déviée
- la flexion simple dan le plan principal d’inertie

C.3. FLEXION PURE DANS LE PLAN PRINCIPAL

C.3.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieur est un couple de moment le long de la ligne


moyenne :

EXEMPLE : Poutre appuyée – appuyée avec charges concentrées symétriques par rapport
aux appuies (FIG.C.3.).

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.C.3. Poutre en flexion

C.3.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT

Considérons à l’abscisse x de, un tronçon de poutre soumise à la flexion (FIG.C.4).


L’expérience montre que :

- la section droite subit une rotation


- le centre G de se déplace en G’ tel
- un point M de tel que se déplace en M’ tel que

Le vecteur déplacement du point M de est donc

Alors les composantes du vecteur déplacement du point M de sont :

FIG.C.4. Déplacement d’un point d’une section droite

C.3.3. CHAMP DE DÉFORMATION

Le champ de déformation infinitésimal associé au champ de déplacement est défini


par le tenseur de déformation infinitésimal

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Avec

C.3.4. CHAMP DE CONTRAINTE

Le champ de contrainte associé au champ de déformation par la loi de comportement


élastique linéaire est défini par le tenseur de contrainte de Cauchy

avec

Le vecteur contrainte au point M de la section droite est

Les éléments de réduction de ces forces de contact au centre G de sont les


composantes vectorielles du torseur des efforts intérieurs :

et

Or compte tenu de et des propriétés

il vient

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
C.3.5. COMPORTEMENT DE LA POUTRE EN FLEXION

C.3.5.1. RELATION DE COMPORTEMENT AU MOMENT


FLÉCHISSANT

Il résulte de l’expression du moment des efforts intérieurs , des relations et

la relation de comportement au moment fléchissant :

La grandeur est la rigidité de et son inverse la flexibilité ou souplesse de


la section droite en flexion.
Selon les hypothèses, le moment fléchissant et , la rigidité de la poutre sont

constants. L’intégration de , donne la rotation de la section droite en fonction de la

rotation de la section droite  :

C.3.5.2. EQUATION DE LA DÉFORMÉE


La déformée de la poutre est sa ligne moyenne après déformation sous l’action du

moment fléchissant (FIG.C.5). Elle est caractérisée par le déplacement . Sa valeur en

un point est appelée flèche.

FIG.C.5. Déformée de la ligne moyenne

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Pour déterminer la déformée, considérons l’expression de la résultante des efforts

intérieurs , les relations et  :

En dérivant cette relation par rapport à l’abscisse , compte tenu de , nous obtenons
l’équation de la déformée

L’intégration de l’équation différentielle compte tenu de et des conditions


cinématiques imposées à la poutre donne sa flèche en tout point de la ligne moyenne.
C.3.5.3. COUBURE DE LA DEFORMÉE
Considérons (FIG.C.6) un tronçon élémentaire de poutre de longueur . Sous le

moment fléchissant, la section droite tourne par rapport à la section droite

d’un angle élémentaire autour de .

FIG.C.6. Rayon de courbure de la déformée

Le rayon de courbure de la déformée

est tel que

Compte tenu de la relation de comportement au moment fléchissant , nous obtenons la


courbure de la déformée, soit

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
La déformée est un arc de cercle.

C.3.6. CONTRAINTE NORMALE EN FLEXION

En considérant l’expression de la contrainte normale dans et la relation de


comportement au moment fléchissant , nous obtenons une relation entre la contrainte normale
et le moment fléchissant :

FIG.C.7. Répartition des contraintes normale dans la section droite

Il apparaît que (FIG.C.7.) :


 la distribution des contraintes normales est linéaire sur la section droite

 la ligne moyenne est neutre

 la section droite est en partie tendue et en partie comprimée

 la contrainte normale maximum en flexion apparaît en des points les plus éloignés de
la ligne neutre :

Les grandeurs géométriques

sont, pour la section droite de la poutre en flexion, le module de résistance à


l’extension et le module de résistance à la compression, respectivement. Elles sont
homogènes à un volume.
 les sections droites les plus économiques sont celles donnant un module de résistance
maximum avec une dépense minimum de matériau. Une poutre dont la matière de la
section droite est le plus loin possible de l’axe neutre travaille rationnellement en

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
flexion. C’est ce qui justifie l’utilisation des profilés standard en tube, en double T et
en U.

C.3.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION EN FLEXION

En flexion pure dans le plan principal d’inertie l’énergie de déformation

est

et l’énergie de déformation complémentaire

C.3.8. DIMENSIONNEMENT

Pour le dimensionnement, on peut utiliser deux types de critères : le critère de rigidité


où le critère de rigidité.
Le dimensionnement selon critère de résistance comme cela a été évoqué en traction.
Le critère de rigidité consiste à limier la flèche maximale en un point de la ligne
moyenne et/ou à limité la rotation d’une section droite.

C.4. FLEXION PURE DANS LE PLAN PRINCIPAL

Nous déduisons les résultats de la flexion pure dans le plan principal d’inertie

à partir de ce qui précède sans recommencer les démonstrations.

C.4.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieur est un couple de moment le long de la ligne


moyenne :

C.4.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT

Le champ de déplacement sur la section droite est de la forme

avec :

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.C.8. Déplacement d’un point d’une section droite

C.4.3. CHAMP DE DÉFORMATION

Le champ de déformation infinitésimal associé au champ de déplacement est défini


par le tenseur de déformation infinitésimal

avec

C.4.4. CHAMP DE CONTRAINTE

Le champ de contrainte associé au champ de déformation par la loi de comportement


élastique linéaire est défini par le tenseur de contrainte de Cauchy

avec

C.4.5. COMPORTEMENT DE LA POUTRE EN FLEXION

C.4.5.1. RELATION DE COMPORTEMENT AU MOMENT


FLECHISSANT
La relation de comportement au moment fléchissant :

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
La grandeur est la rigidité de et son inverse la flexibilité ou souplesse de
la section droite en flexion.

L’intégration de , donne la rotation de la section droite en fonction de la

rotation de la section droite  :

C.4..5.2. ÉQUATION DE LA DÉFORMÉE


La déformée de la poutre est définie par les équations différentielles

En dérivant cette relation par rapport à l’abscisse , compte tenu de , nous obtenons
l’équation de la déformée

C.4.5.3. COUBURE DE LA DÉFORMÉE


La courbure de la déformée, soit

La déformée est un arc de cercle.

C.4.6. CONTRAINTE NORMALE EN FLEXION

La contrainte normale est

C.4.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION EN FLEXION

En flexion pure dans le plan principal d’inertie l’énergie de déformation

est

et l’énergie de déformation complémentaire

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
C.5. FLEXION DEVIÉE

C.5.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieur est un couple de moment le long de la ligne

moyenne :

où défini la direction du moment fléchissant résultant (FIG.C.9.) :

Nous avons donc

C.5.2. CHAMP DE CONTRAINTE

Le champ de contrainte est défini par le tenseur de contrainte de Cauchy

où la contrainte normale est la superposition des contraintes normales dues à

et à  ; selon et , il vient alors :

FIG.C.9. Axe neutre et moment fléchissant

C.5.2.1. AXE NEUTRE


L’axe neutre est défini par

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
En posant

nous obtenons la relation

qui est l’équation de l’axe neutre.


Etant donné que l’opérateur central d’inertie de la section droite est

exprimons, compte tenu de l’équation de l’axe neutre , les grandeurs et

en fonction du moment d’inertie de la section droite par rapport à l’axe neutre

. On a

En exploitant , on obtient

Soit alors

C.5.2.2. CONTRAINTE NORMALE


En reportant dans , on obtient

Soit le vecteur immédiatement perpendiculaire à  :

Comme

il vient

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
et nous obtenons une expression de la contrainte normale analogue à celle de la flexion
pure dans un plan principal d’inertie

dans laquelle :

 est la composante du moment fléchissant sur l’axe neutre


 est le moment d’inertie de la section droite par rapport à l’axe neutre
 est la distance d’un point de la section à l’axe neutre.
Les points les plus sollicités sont les points les plus éloignés de l’axe neutre.

C.5.3. CHAMP DE DÉPLACEMENT

Le champ de déplacement dans la section droite la superposition

champs de déplacements dûs à et  ; donc, d’après et , nous avons

C.5.3.1. ROTATION D’UNE SECTION DROITE


Le vecteur rotation de la section droite est

et, compte tenu de et

En considérant les relations et , nous obtenons

Alors

avec

La section droite tourne autour de l’axe neutre

Par analogie avec ou , la relation

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
est la relation de comportement au moment fléchissant en flexion

déviée.
C.5.3.2. DÉFORMÉE DE LA LIGNE MOYENNE

La déformée de la ligne moyenne est défini par le vecteur déplacement

du centre G de la section droite  :

où les composantes et de la flèche de la ligne moyenne sont régies par les


équations différentielles et , compte tenu de , et des conditions cinématiques imposées à la
poutre.

C.5.4. ÉNERGIE DE DÉFORMATION

En flexion déviée l’énergie de déformation est

et l’énergie de déformation complémentaire

C.6. FLEXION SIMPLE DANS LE PLAN PRINCIPAL

Nous nous plaçons dans le cas où la poutre n’est sollicitée qu’à ses extrémités.

C.6.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieur est de la forme :

Selon et compte tenu du chargement, on a

C.6.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT

L’expérience montre que, contrairement à la flexion pure, les sections droites de la


poutre ne restent pas planes : aux déplacements dûs au moment fléchissant, se superpose un

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
faible déplacement dans la direction que l’on caractérise par et appelé

gauchissement de la section droite que (FIG.C.10.).

FIG.C.10

Nous considérons donc que le champ de déplacement d’une section droite est la
superposition d’un champ de moment et d’un champ de gauchissement :

où :

 le vecteur est la rotation de la section droite autour de l’axe

 le scalaire est la translation du centre G de la section droite suivant l’axe

 est champ de gauchissement de la section droite


Compte tenu des propriétés de la section droite, soit

Nous avons

et

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Nous convenons de définir les paramètres v, g et de manière statistique au sens
suivant :

 la translation moyenne de la section droite suivant l’axe

 la rotation moyenne de la section droite suivant l’axe

 le gauchissement de la section droite de telle sorte que

Les composantes du champ de déplacement sur sont

C.6.3. CHAMP DE DÉFORMATION

Le champ de déformation associé au champ de déplacement est défini par le tenseur


de déformation infinitésimal

avec

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
C.6.4. CHAMP DE CONTRAINTE

Le champ de contrainte associé au champ de déformation par la loi de comportement


élastique linéaire est défini par le tenseur de contrainte de Cauchy

avec :

Le vecteur contrainte au point M de la section droite est

Le scalaire est la contrainte normale et le vecteur le vecteur

contrainte tangentielle.
Ces composantes doivent vérifier les équations locales de la résultante ; les forces de
volume étant nulles et la surface latérale libre de contrainte, nous avons

et

où est la normale unitaire en M au bord de  :

Selon , les contraintes tangentielles et sont indépendantes de l’abscisse


curviligne de la section droite :

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Considérant leurs expression dans , nous convenons de construire le gauchissement
comme une fonction indépendante de l’abscisse curviligne  :

Les éléments de réduction de ces forces de contact au centre G de sont

les composantes vectorielles du torseur des efforts intérieurs :

et

Or compte tenu de , des propriétés , et , nous avons :

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
C.6.5. COMPORTEMENT AU MOMENT FLÉCHISSANT

C.6.5.1. RELATION DE COMPORTEMENT AU MOMENT


FLECHISSANT
Il résulte de :
 que l’effort normal est nul :

 , compte tenu de que le moment fléchissant est nul :

 , compte tenu de , la relation de comportement au moment fléchissant, obtenue en


flexion pure dans le plan principal , à savoir

C.6.5.2. CONTRAINTE NORMALE


Considérant , , et la relation de comportement au moment fléchissant, nous obtenons,
l’expression de la contrainte normale

identique à celle de la flexion pure dans le plan principal .

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
C.6.6. COMPORTEMENT A L’EFFORT TRANCHANT

C.6.6.1. GAUCHISSEMENT ET CONTRAINTE TANGENTIELLE


Considérons compte tenu de , et l’expression de la contrainte normale ; nous avons

L’équation d’équilibre local devient :

Eu égard à la forme des contraintes tangentielles, posons, à fin de simplifier les calculs
ultérieurs

où la fonction , homogène à l’inverse d’une longueur, est la fonction de

gauchissement dû à l’effort tranchant .

Les expressions des contraintes tangentielles deviennent

Soit encore

L’équation prend la forme

équation à laquelle il faut adjoindre la condition aux limites , soit

En outre, la condition en moyenne , compte tenu de , devient

Alors, , la fonction de gauchissement dû à l’effort tranchant ,

caractéristique géométrique de la section droite est solution du problème

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
La condition en moyenne

assure l’unicité de la solution de ce problème.


Soit une fonction différentiable quelconque ; nous avons

Donc, eu égard au théorème de la divergence, et de la condition aux limites, il vient

Le problème se met sous la forme variationnelle suivante

Il est aisé d’établir l’équivalence des problèmes et .

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Prenons successivement dans et  ; il vient

Les relations et , compte tenu de et que les composantes de la résultante des


contraintes tangentielles sur la base centrale principale d’inertie sont

C.6.6.2. RELATION DE COMPORTEMENT A L’EFFORT


TRANCHANT
La condition en moment de la relation

et la forme du gauchissement conduisent à

En posant

on obtient la relation de comportement à l’effort tranchant  :

La grandeur est un coefficient sans dimension appelé ʺcoefficient de section


réduiteʺ. C’est une caractéristique de la géométrie de la section droite. On peut montrer que
ce coefficient prend des valeurs inférieures à 1. Le produit est appelé ʺsection réduiteʺ à

l’effort tranchant .

REMARQUES :
1. Centre de cisaillement

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
En considérant les relations et , le moment longitudinal

apparaît dans la section droite, se superposant aux facteurs de forces intérieurs et

, entraînant ainsi un phénomène secondaire de torsion. Pour que cette torsion due à ce

moment soit nulle, il faut que l’effort tranchant , soit appliqué au point C, de vecteur

position

de telle sorte que

Donc

Le point C est le centre de cisaillement de la section droite. Si le plan de sollicitation

des forces extérieures passe par la poutre fléchit simplement.

Hypothèse de Bernoulli

La quantité est la distorsion moyenne due à l’effort tranchant  :

Pour les poutres homogènes élancées, la déformation angulaire due à l’effort tranchant
est faible et négligeable. Dans la pratique, on adopte alors l’hypothèse de Bernoulli, et on
néglige cette déformation ; il vient alors

La relation de comportement au moment fléchissant

devient donc

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Cependant, il est conseillé de tenir compte de la déformation angulaire due à l’effort
tranchant pour les problèmes :
 statiques des poutres composites. Cela devient même indispensable pour des
structures sandwiches
 dynamiques lorsqu’on veut prendre en compte un grand nombre de fréquences et
modes propres de la structure.
Application : Section rectangulaire (FIG.C.11.a.)
Nous avons

1.1. Fonction de gauchissement :


On suppose que la contrainte tangentielle est orientée suivant , soit d’après

L’équation est réduite à

La condition aux limites

s’écrit

Selon la condition en moyenne

Alors

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
1.2. Contrainte tangentielle
La valeur de la contrainte tangentielle au point M d’ordonnée est

FIG.C.11.b.

La contrainte tangentielle a une répartition parabolique suivant sur une


section rectangulaire (FIG.C.11. b.). Elle est nulle au bort de la section droite et maximale en
son centre.
1.3. Coefficient de section réduite
D’après , on a

Il vient alors

On donne (TAB.C.1) quelques valeurs du coefficient de section réduite et de la

section réduite .

TAB.I.1Contraintes tangentielles maximales , Coefficients de section réduite


et Sections réduites de quelques Sections droites
SECTION DROITE ky S

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
k̂ h
rectangulaire


Profilé en I

âme
Profilé en I

circulaire

tube mince
circulaire

tube mince Sâme


rectangulaire Sréelle Sâme

C.6.6.3. THEORIE APPROCHEE DE L’EFFORT TRANCHANI


L’expérience montre que la contrainte due à l’effort tranchant est en général petite
devant celle due au moment fléchissant qui l’accompagne toujours. Par ailleurs, sa prise en

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
compte exige la détermination préalable du paramètre du gauchissement , solution du
problème e, ce qui n’est pas aisé. On se contente donc d’une théorie approchée qui permet
d’obtenir une approximation de la contrainte tangentielle par un calcul simple et direct.

A cet effet, on postule que la contrainte tangentielle due à l’effort tranchant

est parallèle à l’axe principal d’inertie et ne dépend que de  :

Pour trouver son expression, considérons l’équilibre, en translation suivant l’axe

, d’un tronçon de poutre de longueur , délimité par les surfaces , , et

(FIG.C.12.).
Les résultantes suivant des forces sollicitant cet élément de poutre sont :

 sur  :

 sur  :

 sur  :

Les contraintes étant les contraintes longitudinale (réciprocité des

contraintes tangentielles) sur .

FIG.C.12. Isolement d’un élément de poutre

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
L’équation de la résultante

conduit à

où est le moment statique de la portion de section droite par rapport à l’axe

Lorsqu’on s’éloigne au maximum de la ligne moyenne, le moment statique est nul

Ainsi la contrainte tangentielle est nulle sur les deux surfaces supérieure et inférieure
de la section droite.
REMARQUE : Coefficient de section réduite
Vu le caractère pratique de l’approximation de la contrainte tangentielle ,

déterminons le coefficient de section réduite y relative. A cet effet, considérons l’énergie

potentielle complémentaire linéique de cisaillement due à  :

Il vient donc

avec

Le coefficient sans dimensions ainsi introduit est le coefficient de section réduite


relatif à l’approximation.

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
C.6.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION

En flexion simple dans le plan principal d’inertie l’énergie de déformation

est

et l’énergie de déformation complémentaire

C.6.8. DIMENSIONNEMENT

Le dimensionnement est mené comme en flexion pure, en supposant que le moment


fléchissant est prépondérant. Toutefois, il faut s’assurer que, dans la section sollicitée par
l’effort tranchant maximal, la contrainte tangentielle n’est pas "trop élevée".

C.7. FLEXION PURE DANS LE PLAN PRINCIPAL

Sans recommencer les calculs précédents, nous donnons les résultats relatifs à cette
sollicitation.

C.7.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieur est de la forme :

Selon et compte tenu du chargement, on a

C.7.2. CHAMP DE DÉPLACEMENT

Le champ de déplacement dans la section droite est de la forme :

où :

 est la rotation moyenne de la section droite autour de l’axe

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
 est la translation moyenne de la section droite suivant l’axe

 est champ de gauchissement de la section droite

C.7.3. CHAMP DE DÉFORMATION

Le champ de déformation associé au champ de déplacement est défini par le tenseur


de déformation infinitésimal

avec

C.7.4. CHAMP DE CONTRAINTE

Le champ de contrainte associé au champ de déformation par la loi de comportement


élastique linéaire est défini par le tenseur de contrainte de Cauchy

avec :

Le vecteur contrainte au point M de la section droite est

Le scalaire est la contrainte normale et le vecteur le vecteur

contrainte tangentielle.

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
C.7.5. COMPORTEMENT AU MOMENT FLÉCHISSANT

C.7.5.1. RELATION DE COMPORTEMENT AU MOMENT


FLECHISSANT

La relation de comportement au moment fléchissant est

C.7.5.2. CONTRAINTE NORMALE

L’expression de la contrainte normale due au moment fléchissant est

C.7.6. COMPORTEMENT À L’EFFORT TRANCHANT

C.6.6.1. GAUCHISSEMENT ET CONTRAINTE TANGENTIELLE


Le gauchissement de la section droite est défini par

où la fonction , homogène à l’inverse d’une longueur, est la fonction de

gauchissement dû à l’effort tranchant  ; elle est la solution du problème

Le vecteur contrainte tangentielle est

C.7.6.2. RELATION DE COMPORTEMENT A L’EFFORT


TRANCHANT
La relation de comportement à l’effort tranchant est

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
où la grandeur est un coefficient sans dimension appelé ʺcoefficient de section
réduiteʺ. C’est une caractéristique de la géométrie de la section droite défini par

C.7.7. ÉNERGIE DE DÉFORMATION

En flexion simple dans le plan principal d’inertie l’énergie de déformation

est

et l’énergie de déformation complémentaire

EXERCICES
EXERCICE C1. – Considérer la structure (FIG.C.3.) de l’exemple avec :

La poutre est à section rectangulaire constante (FIG.C.13.) en acier de module


d’Young

Les conditions de service impose :

- une contrainte admissible

- une flèche maximale


Déterminer
1. les facteurs de forces intérieurs le long de la ligne moyenne ; tracer leurs diagrammes
2. les dimensions de la section droite

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
3. le rayon de courbure de la déformée
4. la rotation des sections droites à l’origine et à l’extrémité de la ligne moyenne.
EXERCICE C2. – La section droite d’un IPE 160 posé sur un plan incliné

supporte un moment de flexion , avec (FIG.C.14.).

Déterminer :
1. les moments centraux principaux d’inertie et

2. les composantes et du moment fléchissant suivant les axes centraux

principaux d’inerte

3. l’axe neutre

4. les contraintes normales en les points les plus éloignés de l’axe neutre.

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
EXERCICE C3. – Déterminer la répartition approchée des contraintes tangentielles dans une
section rectangulaire, circulaire, triangulaire, en I et en [ (FIG.C.15.)

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
CHAPITRE D : SOLLICITATIONS COMPOSÉES
Après l’étude des sollicitations simples et leurs effets dans les poutres, nous
examinons comment superposer ces résultats lorsque le chargement de la poutre est
quelconque. Nous aborderons quelques cas particuliers de sollicitations composées importants
dans la pratique.

D.1. TRACTION EXCENTRÉE


Considérons une poutre droite de section droite constante sollicitée par une charge

répartie équivalente, dans la section droite à un effort appliqué au point tel que

(FIG.D.1.)

Le point A est le centre de pression.


EXEMPLES
1. Bielle avec une P excentrée pour la section affaiblie

FIG.D.1. Poutre en traction excentrée

2. Piliers de pont

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.D.2. bielle en traction excentrée

D1.1. TORSEUR DES FFORTS INTÉRIEURES

Le torseur des efforts intérieurs est de la forme

D.1.2. CHAMP DE CONTRAINTE

En un point M de la section droite défini par

le tenseur des contraintes est uniaxial

où la contrainte normale est la somme des contraintes normales dues à l’effort

normal , aux composantes et du moment fléchissant ; donc

avec :

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Il vient alors

En considérant les rayons de giration et

de la section droite par rapport aux axes centraux principaux d’inertie, la contrainte
normale devient

Le diagramme spatial des contraintes normales forme un plan.

D.1.3. AXE NEUTRE

L’ensemble des points M de la section en lesquels la contrainte normale est nulle est
l’axe neutre de la section droite ; son équation est

Cet axe passe par les points C et D du plan  :

FIG.D.3. Axe neutre

On constate que si le centre de pression A est :

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
 proche du centre G de la section droite, et sont faibles et, par conséquent, b et
c grands : la ligne neutre est tout entière extérieure à la section droite et les
contraintes sont toutes de même signe
 éloigné de G, la ligne neutre coupe la section droite en deux régions : la section
droite est divisée en deux régions soumises à des contraintes de sens contraire.

D.1.4. NOYAU CENTRAL

Le lieu des points d’application de la charge P en lesquels garde un

signe constant dans toute la section est le noyau central de la section droite.
Si la trace de la force P se trouve :
 à l’intérieur du noyau, les contraintes ont le même signe en tout point de la section
 en dehors du noyau, la ligne neutre coupe la section et les contrainte dans la section
sont aussi bien d’extension que de compression
 sur la frontière du noyau, la ligne neutre est tangente au contour de la section.
Ainsi la frontière du noyau central de la section droite est le lieu du centre de
pression correspondant à une ligne neutre roulant sur le contour de la section droite.
La distance de l’origine des coordonnées à une droite

est

Ici, la distance du centre G à ligne moyenne, compte tenu de où

est

EXEMPLE :
a. Noyau central d’une section circulaire de rayon a
On a

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
Par raison de symétrie, le noyau central est un cercle de rayon . Pour calculer ce
dernier, appliquons la formule en supposant que le centre de pression est sur l’axe et la
ligne neutre tangente au contour de la section (FIG.D.4). Alors

Il vient donc

Le rayon du noyau central est

b. Noyau central d’un anneau de rayons extérieur et intérieur et


On a

et par , le rayon du noyau central est

c. Noyau central d’une section rectangulaire


La ligne neutre coïncide avec le côté cg lorsque le centre de poussée est au point A, à
la distance de centre G. De la même manière, la ligne neutre coïncide avec le côté gf
lorsque le centre de poussée est au point B, à la distance du centre G.

FIG. D.4. Section circulaire

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.D.5. Section rectangulaire

Lorsque le centre de poussée se déplace le long de la droite AB, on vérifie à l’aide de


que la ligne neutre tourne autour du point g sans couper la section droite. Donc AB est un des
côtés du noyau central. Les autres côtés s’en déduisent par symétrie.
Le noyau central est un losange dont les diagonales ont les longueurs et .

D.2. SOLLICITATION QUELCONQUE


Le chargement de la poutre est le plus général.

D.2.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieurs au point x de la ligne moyenne de la poutre est de la


forme

D.2.2. ÉTAT DE CONTRAINTE EN UN POINT D’UNE POUTRE

L’état de contrainte en tout point dans la section droite est le plus

général et défini par le tenseur de contrainte de Cauchy.


D.2.2.1. TENSEUR DE CONTRAINTE DE CAUCHY
Le tenseur de contrainte de Cauchy est de la forme

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
où :

 est la contrainte normale due à l’effort normal , aux composantes et


du moment fléchissant

 et sont les contraintes tangentielles dues aux composantes et de

l’effort tranchant d’une part, d’autre part au moment de torsion .


D.2.2.2. CONTRAINTES NORMALES PRINCIPALES
Les contraintes normales principales , et sont les zéros du polynôme

caractéristique . Or

Donc

où est le module de la contrainte tangentielle

D.2.2.3. CISAILLEMENT MAXIMAL


Le cisaillement maximal en un point M de la section droite est le rayon du plus
grand cercle principal des contraintes, dans le plan de Mohr des contraintes

avec :

Donc

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
FIG.D.6 Tri-cercle de Mohr des contraintes

D.2.2.4. CISAILLEMENT OCTAEDRAL


Le cisaillement en un point M la section droite est

Or comme :

on a

et donc

D.2.2.5. CRITÈRES DE RÉSISTANCE CLASSIQUES


Les critères généralement utilisés en construction mécanique sont le critère de
Rankine, de Tresca et de von Mises.
Notons :

 la contrainte admissible en extension


 la contrainte admissible en compression

 la contrainte de cisaillement admissible


Nous avons :

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
1. Critère de Rankine :

2. Critère de Tresca :

3. Critère de von Mises :

D.3. FLEXION - TORSION D’UN ARBRE À SECTION CIRCULAIRE


La poutre, objet de l’étude, est droite, de section droite constante et circulaire de
diamètres , tels que

L’objet de cette étude est d’écrit la condition de résistance de cet arbre, en vue de son
dimensionnement.
Nous nous plaçons dans le cas où les contraintes tangentielles dues à l’effort tranchant
d’une part, et d’autre, celles qui sont dues à l’effort normale sont négligeables,
respectivement, devant celles relatives aux moments de torsion et fléchissant.

D.3.1. TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS

Le torseur des efforts intérieurs au point x de la ligne moyenne de la poutre est de la


forme (FIG.D.2.) :

FIG.D.7 : Moments de torsion et fléchissant sur une section droite

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
D.3.2. CONTRAINTES MAXIMALES DANS L’ARBRE

L’état de contrainte en un point quelconque de la section droite est

caractérisé par le tenseur de contrainte de Cauchy :

Avec

Les points dangereux de la section droite sont les points a et b, les plus

éloignées de la direction du moment fléchissant. En ces points, les états de contraintes sont

caractérisés par les tenseurs de contrainte et tels que :

Selon , et  :
 la contrainte normale maximale est :

 le cisaillement maximal est

 le cisaillement octaédral est tel que

Par définition
 le moment idéal de flexion au sens de Rankine est

 le moment idéal de torsion au sens de Tresca

 le moment idéal de flexion au sens de von Mises est

D.3.3. DIMENSIONNEMENT DE L’ARBRE

La condition de résistance aux contraintes normales s’écrit

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
La condition de résistance aux contraintes tangentielles s’écrit

EXERCICES
EXERCICE C1. – Le palonnier (FIG.D.8) est utilisé pour le levage des charges de grandes
dimensions. Il se compose d’une poutre principale 1 en IPN, des élingues 2 et 3 fixées en B et
C sur 1 et en E sur l’anneau 4. La charge à soulever est fixée en A et D sur les crochets 5 et 6.
(non représentés). Le palonnier est conçu pour une charge maximale de 2 000 daN (1 000 daN
en A et D).

FIG.D.8

FIG.D.9

On donne FIG.9., le schéma d’étude du palonnier. Les actions des deux élingues sont
modélisées par les forces

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
avec

Le poids propre de la poutre est négligé.


La poutre est en acier. Les conditions de service et de sécurité imposent une contrainte

admissible .

Déterminer :
1. et tracer les diagrammes des efforts normaux , des efforts tranchants et des
moments fléchissant
2. le moment fléchissant maximal
3. le profilé IPN pour construire le palonnier
EXERCICE D2. – Un arbre de transmission de puissance fait avec les paliers et

l’objet de liaisons pivot parfait d’axe en A et B (FIG.D.10.).

L’arbre est en acier :


- tubulaire de diamètres D et d tels que .
- modules d’élasticité longitudinale et transversale et
, respectivement
- contraintes normale et tangentielle admissibles : et
, respectivement.
On donne (FIG.D.11.) une modélisation de cette transmission.
En C et D deux poulies et liées à permettent de transmettre un couple

et exercent sur des efforts radiaux et (FIG.D.5.) :

Les efforts de liaison en A et B sont de la forme

On donne : , et .

Le poids propres des éléments de cette transmission est négligeable.


Selon le cahier des charges :

- le module de la flèche de l’arbre au point C doit être tel que

- l’angle de torsion unitaire doit être tel que .


1. Calculer les efforts de liaison et en A et B

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
2. Déterminer et tracer les diagrammes des efforts tranchants, des moments de torsion et des
moments fléchissant ; en déduire la section droite dangereuse et donner les valeurs

maximales du moment de torsion et du module du moment fléchissant .

3. Déduire des critères de :


 résistance de résistance aux contraintes normales
 résistance aux contraintes tangentielles
 rigidité en flexion
 rigidité en torsion
C’est les dimensions de la section droite.

FIG.D.10

FIG.D.11

ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
ix
DIMENSIONNEMENT DES STRUCTURES Salon KINGUE EKEDI
CHAPITRE E : FLAMBEMENT
Le flambage ou flambage est la perte de stabilité d’une structure. C4est un
phénomène qui se produit souvent brutalement sans préavis, entraînant la ruine de
construction. Ii est un danger pour le public (flambement des échafaudages ou de la structure
en construction, des rais de chemin de fer par effet thermique, etc.). S’il est un domaine
auquel il est impérieux d’accorder une attention particulière c’est bien celui du flambage.

E.1. CHARGE CRITIQUE DE FLAMBEMENT


L’expérience (FIG.E.1.) montre que la forme rectiligne d’une poutre parfaitement
droite comprimée, n’est stable que dans le cas où la charge de compression est inférieure à
une valeur déterminée dite "critique". Lorsque la force de compression dépasse cette valeur
critique, la poutre s’incurve et peut prendre une flèche dangereuse, entraînant la perte
d’équilibre.
Ce phénomène se produit dans le plan de rigidité de flexion minimale de la section
droite de la poutre.

FIG.E.1. Perte de stabilité d’une poutre droite comprimée

74
FIG.E.2. Analyse de l’équilibre d’une poutre appuyée - appuyée

E.1.1. PROBLEME D’EULER

Considérons (FIG.E.2.) une poutre initialement droite appuyée – appuyée à ses


extrémités et soumise à une force de compression2.
Supposons que, pour une raison quelconque, la colonne ait fléchi. Soit

l’équation de la déformée de la ligne moyenne dans le plan .

Il s’agit de savoir dans quelles conditions il peut y avoir équilibre de la poutre dont
l’axe incurvée.
L’analyse de l’action des forces se fait selon la théorie du second ordre : théorie dans
laquelle l’analyse des efforts est menée sur la configuration déformée du système3.
Pour de petite flèches, l’équation de la déformée est

où :
 est la rigidité minimum de la section droite
 est le moment fléchissant au point G de la déformée

Par conséquent, l’équation de la déformée s’écrit alors

en posant
2
Problème fondamental de flambement dont la solution a été découvert par Euler en 1744.
3
Une telle théorie est indispensable pour l’étude des phénomènes d’instabilité et en général recommandée si la
structure est très déformable (ponts suspendus, ponts en arc très flexible, systèmes comportant des câbles, etc.).

75
La solution générale de cette équation différentielle du second ordre homogène est

Les constantes d’intégration C et D sont à déterminer en considérant les conditions


aux limites

Il en résulte que

et

Cette équation admet deux solutions, soit , soit .


Dans le cas , la flèche de la ligne moyenne et le moment fléchissant sont nuls ;
Ainsi la poutre est soumise à de la compression pure et ne flambe pas.
Dans le second cas :

La poutre flambe, l’expression générale de la déformée est

La charge correspondante étant, compte tenu de

La plus petite valeur de la charge P sous laquelle la ligne moyenne incurvée est en
équilibre correspond à est et est

Elle est appelée première sollicitation critique ou charge critique de flambement


d’Euler.
L’équation de la déformée correspondante est

La poutre prend la forme d’une demi-onde sinusoïdale de flèche maximum C.


Pour tout entier k, la déformée étant d’équation , la ligne moyenne est une courbe de k
demi-ondes.
Les déformées associées aux charges critiques sont, pzr définition, les modes de
flambement.

76
REMARQUES :
1. Limitation de la théorie d’Euler :
La théorie d’Euler a des limitations.
 La constante C est indéterminée tant que l’équilibre est réalisé
 Elle décrit le comportement de la poutre au moment où cette dernière flambe,
mais après. Pour l’étude post-flambage, il faut réécrire l’équation de la déformée

en considérant l’expression du rayon de courbure sans négliger devant 1 ;

a déformée est donc solution d’une équation différentielle non linéaire, à savoir :

Sa résolution dépasse le cadre de ce cours.


2. Conditions réelles :
La rectitude parfaite de la poutre et le centrage rigoureux de la charge ne sont jamais
réalisés.
En reprenant le problème dans les conditions plus voisines de la réalité, il apparaît que,
quelque soit la nature de l’imperfection de la poutre (courbure initiale de la ligne moyenne )
ou de son chargement (excentricité de la force de compression, forces transversales parasites)
et sa petitesse, la charge critique conserve la meme valeur

E.1.2. POUTRE ENCASTRÉE - APPUYÉE

Considérons (FIG.E.3) une poutre droite encastrée – appuyée.


En A, la poutre est sollicitée par la charge de compression et la réaction de
appuie :

Le moment fléchissant à l’abscisse au point est

L’équation différentielle de la déformée de la ligne moyenne est

Soit

77
La solution générale de cette équation est

FIG.E.3. Analyse de l’équilibre d’une poutre encastrée - appuyée

Eu égard aux conditions aux limites

on doit avoir :

Les inconnues C, D et R sont donc les solutions du système homogène de trois équations
algébriques à trois inconnues

Pour que ce système admette une solution non banale, il fau que son déterminant

78
soit nul. Il en résulte donc que la grandeur est solution de l’équation
transcendante

Cette équation peut se résoudre par approximations successives ou graphiquement. Sa


plus petite racine est

Donc

E.1.3. CHARGE CRITIQUE SELON LA FIXATION

La solution du problème d’Euler s’étend aisément à différentes combinaisons


possibles de liaisons. A cet effet la charge critique d’une poutre est définie par

où la grandeur est la longueur libre de flambement : longueur de la poutre fictive


articulée – articulée qui aurait la même charge critique que la poutre considérée de longueur
. Le coefficient K est le coefficient de réduction de longueur.
La détermination de la longueur libre de flambement peut se faire à partir des
développements mathématiques (comme pour la poutre encastrée - appuyée ) ou par des
considérations de symétrie (FIG.E.4) .

79
FIG.E.4. Exemples de détermination du K par des arguments de symétrie

Nous donnons (FIG.E.15.) quelques exemples de liaison d’une barre avec les valeurs
respectives de coefficient de réduction de la longueur K.

FIG.E.5. Exemples de fixation d’une barre avec valeurs respectives de K

E.2. DIMENSSIONNEMENT
Le dimensionnement d’une poutre au flambement consiste à respecter critère en
contrainte et le critère de stabilité.
1. Critère en contrainte : le matériau doit rester dans le domaine élastique linéaire ; soit
donc

avec :

 le coefficient de sécurité

 P est la charge de compression


 S est la surface de la section droite

 la contrainte de compression admissible

80
2. Critère de stabilité : la poutre ne doit pas flamber

avec un coefficient de sécurité .

EXERCICES
EXERCICE 1. – Déterminer l’élancement d’une poutre droite de longueur appuyée –
appuyée qui peut conduire à sa ruine par flambement élastique, la poutre étant :
1. de section droite circulaire de rayon R, en acier
2. de section droite circulaire de rayon R, en aluminium
3. de section droite carré ce coté a , en acier
4. de section droite carré de coté a, en aluminium.
On donne :
 pour la poutre en acier

 pour la poutre en aluminium

EXERCICE 2. – La structure (FIG.E.6.) constitué de deux colonnes en I encastrées à leur


base supporte une poutre supposée infiniment rigide
Déterminer la charge maximale que peut supporter la structure sachant que deux
mécanismes de flambement sont identifiables, l’un dans la direction latérale et l’autre dans la
direction arrière. :

81

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