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Ecole

Supérieure Polytechnique de Dakar


Département de Gestion
Centre de Préparation aux Examens Comptables du Sénégal (CEPECS)
Licences DSECG3/ LTCF

Fiche TD n° 1 – Gestion financière I


Thème : Analyse du processus de formation du résultat et de la structure de
rentabilité de l’entreprise

Application : Le cas « Sen Walo Sugar »

I. Analyse du processus de formation du résultat comptable et de la structure de rentabilité

Alors qu’elle bénéficiait d’une profitabilité nette de 5 centimes par francs de chiffre d’affaires, Sen Walo
présente la clôture de son exercice une activité déficitaire avec un résultat en net repli de 301% à -8700
UM durant l’année 2017. Cette situation a pour conséquence une perte de profitabilité nette 6 centimes
lorsque celle-ci passe d’un gain moyen de 15 centimes (4, 76% de IA) enregistré durant la gestion 2016
à une perte moyenne de 10 centimes par franc vendu (9,51% de IA) dans le cadre de son activité.

L’analyse du processus de formation du résultat de « Sen_Walo_Sugar » laisse apparaître une situation


paradoxale de création de richesse durant les deux exercices. Les comptes d’exploitation de la SA
montre en effet une création de richesse enregistrée durant les deux exercices avec une VA corrigée en
progression de plus de 10,50 % à 54 750 UM en 2017, soit près de 60% de son indicateur d’activité
contre 54,75% pour l’exercice 2016.

Par-là, il convient d’une part de montrer que, même si la richesse créée a augmenté durant les deux
exercices avec une relative maîtrise de la consommation de l’exercice qui enregistre un recul de 6,3% à
29370 UM en 2017, un telle hausse de la richesse cacherait bien une contraction de l’activité
industrielle ponctuée par des situation de mévente constatée dans l’activité commerciale classique de
l’entreprise. Même si la production globale croît un taux relativement important de 4% à plus de 91,9%
du chiffre d’affaires de 2017, il est clair que cette tendance est tirée par sa position commerciale sur le
segment négoce qui enregistre durant l’exercice 2017 une amélioration soutenue de sa marge
commerciale de 287% à 8270 UM représentant pas moins de 9 centimes par francs de vente. Grâce
notamment à une relative maitrise de ses coûts d’achat durant ces deux exercices, Sen Walo dégage en
moyenne durant 2017 un taux de marque de 34 centimes par francs de vente de marchandises contre
16 centimes en 2016. L’on constate par contre une situation de mévente dans de l’activité industrielle
avec déjà une production de l’exercice déjà en recul de 3,7% à 75850 UM en 2017. Ce recul de la
production est induit par un net repli des ventes de produits fabriqués de 13,7% à 66850 UM en 2017
mais aussi par un glissement étonnant de ses stocks de produits finis de 568% à 8350 UM en 2017 sur
un marché dans lequel Sen Walo jouit encore d’une position de monopole.
Il apparait nécessaire de relativiser cette mévente industrielle qui découlerait d’une stratégie bien
réfléchie de spéculation. Elle pourra s’affranchir aisément d’une telle situation pour revenir à des
niveaux de performance commerciale souhaitée et soutenable, et qui jouerait au renforcement durable
de sa création de richesse pour donner une marge manœuvre plus importante de l’entreprise face à
l’arrivée future de concurrents sur le marché.

Cette situation mitigée laisse entrevoir d’autre part un déséquilibre dans la répartition de la richesse
créée de la SA SEN WALO à ses parties prenantes.

Malgré la création de richesse enregistrée, l’EBE corrigé recule de 36,5% à 6000 UM en 2017 avec une
profitabilité brute d’exploitation qui a en effet subi une forte dépréciation de 4 points passant en
moyenne de 11 centimes par francs de vente en 2016 à une profitabilité brute à 7 centimes en 2017.
Accentuée par une hausse des dotations sur l’actif circulant (en progression de 4 points par rapport au
CA), la dégradation de la marge d’exploitation est imputable aux charges de personnel qui enregistrent
un glissement de 17,7% à 45860 UM en 2017, représentant 50,1% de la capacité de négociation
commerciale, soit une consommation de plus de 83% de la richesse brute créée.
Cette dégradation est accentuée en cascade par les effets des dotations structurelles qui ressortent les
conséquences de la politique d’investissement de Sen_Walo_Sugar avec une nette progression à plus de
162 % à 7860 UM en 2017, soit plus de 8,70% du chiffre d’affaires. Une telle tendance se précise
d’avantage aboutissant à un résultat d’exploitation en net recul de 127,5% à (-1830) UM en 2017, soit
une perte de marge nette d’exploitation de plus de 10 centimes par francs de vente (7,4%–2,0%) durant
les deux exercices.
Cette tendance se poursuit, toute chose égale par ailleurs, avec un résultat économique déficitaire à
2130 UM en 2017, enregistrant un net repli de 130,9% par rapport à la gestion 2016 durant laquelle
l’outil économique fut plus performant. Ce déséquilibre économique est accentué par la politique de
financement de l’entreprise avec des charges d’intérêt qui progressent de 121% 7100 UM en 2016, soit
près de 7,8 % du chiffre d’affaires. L’activité de « Sen_Walo_Sugar » tourne dans le rouge avec un
exercice déficitaire en 2017 à plus de 14,82% de perte de profitabilité nette dans son activité globale,
soit en moyenne 15 centimes de perte par franc vendu. Il convient à ce niveau de reconsidérer
l’insuffisance de la richesse créée et la pertinence de la décision de souscrire à un contrat crédit-bail si
une telle tendance de dépréciation se maintenait à moyen terme.

II. Diagnostic de la structure de rentabilité


De fait, l’endettement relativement important par rapport au niveau de flux monétaire sécrété par
l’activité à l’usage du capital économique mobilisé, ne serait point bénéfique pour « Sen_Walo_Sugar ».
En effet, le capital économique engagé (actif économique) dans les opérations de gestion de l’entreprise
est rémunéré en moyenne à 7 centimes pour chaque franc investi en 2016 contre une perte en 2017 de
3 centimes par franc investi dans le capital économique (soit un recul de l’ordre de 140% en moyenne).
En comparaison, le coût de la dette après impôt double sur la période en passant de 8,23% en 2016 à
16, 52% en 2017, constatant respectivement pour les deux exercices un « effet-massue » de 29,2% et
0,66% : l’endettement n’est pas bénéfique.

Cette tendance s’est confirmée au niveau de la rémunération aux actionnaires de l’entreprise avec un
taux de rentabilité financière après impôt de 7%, soit une rémunération moyenne de 7 centimes par
franc investi par les actionnaires en capitaux propres pour 2016 contre une perte moyenne de 32
centimes par franc mobilisé durant l’exercice 2017.

L’appréciation de cette situation déficitaire nous amène à caractériser la capacité de remboursement de


l’entreprise à moyen et long terme. En effet, avec une CAF passant de 7810 UM en 2016 à 1300 UM (soit
un net repli de 83%), la capacité de remboursement pour « Sen_Walo_Sugar » s’est profondément
dégradée passant en moyenne de 4 années d’exercice nécessaires au remboursement des engagements
à MLT en 2016 à plus de 33 années requises en 2017, sous l’hypothèse que la CAF soit exclusivement
destinée au désintéressement de ses engagements de MLT. Une telle manque de flexibilité financière
montre une certaine précarité financière de l’entreprise qui viendrait reconsidérer la soutenabilité
financière du programme de restructuration évalué à 15 000 UM. Celle-ci sera appréciée à l’évaluation
de son équilibre financier pour en appréhender le niveau d’exposition au risque de faillite.

Cette évaluation structurelle du niveau et à la qualité d’équilibre financier passera par l’étude du bilan.

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