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Une phrase complexe contient plusieurs propositions. Chaque proposition est organisée autour d’un verbe
conjugué.
Les propositions qui ne dépendent d’aucune autre proposition sont appelés indépendantes.
Vers le commentaire :
Faire l’analyse logique d’une phrase c’est identifier les différentes propositions et étudier les relations entre
elles (indépendantes, principales, subordonnées) pour voir l’architecture de la phrase et en comprendre
mieux le sens.
La longueur de la phrase et sa structure donnent pour partie au texte son ton et son style : ce sont des
éléments porteurs de sens.
Activité
Identifier et manipuler
Exercice 1 : Indiquez si les propositions sont juxtaposées ou coordonnées.
1. Je le nomme et l’accuse. (J.Racine)
2. L’humanité n’est pas un état à subir, c’est une dignité à conquérir. (Vercors)
3. Il faut venger un père et perdre une mère. (P.Corneille)
4. Les femmes du quartier remplissaient leur panier d’osier, les jeunes gens, eux, venaient trouver de
quoi distraire leur ennui. (L.Gaudé)
Exercice 2 : Réécrivez ces phrases en employant la coordination. Quelle différence percevez-vous entre la
phrase d’origine et votre phrase écrite ?
1. Suspendre les journaux, … cela s’appelait coups d’État sous la monarchie, cela ne peut pas avoir
changé de nom sous la République. (Hugo)
2. Le taureau avait acculé Félicité contre une claire-voie ; sa bave lui rejaillissait à la figure, une seconde
de plus il l’éventrait. (G.Flaubert)
3. Voilà tous nos projets, nos plaisirs, notre bruit ! (Hugo)
Repérer et analyser
Exercice 3 : Comment les propositions s’enchainent-elles ? Quel état d’esprit cela traduit-il chez le
personnage ?
Mme de Clèves avoue à son mari qu’elle a aimé un autre homme. M. de Clèves lui répond.
Je ne me trouve plus digne de vous ; vous ne me paraissez plus digne de moi. Je vous adore, je vous hais ; je
vous offense, je vous demande pardon ; je vous admire, j’ai honte de vous admirer. Enfin il n’y a plus en moi
ni de calme ni de raison.
Mme de Lafayette, La Princesse de Clèves, 1678
Le Sphinx, créature monstrueuse, terrorise les environs de Thèbes. Il vient de piéger une nouvelle victime.
Le Sphinx. – Mais, plus adroit qu’un aveugle, plus rapide que le filet des gladiateurs, (…) plus attentif que le
serpent qui humecte sa proie de salive ; je sécrète, je tire de moi, je lâche, je dévide, je déroule, j’enroule de
telle sorte qu’il me suffira de vouloir ces nœuds pour les faire et d’y penser pour les tendre ou pour les
détendre ; si mince qu’il t’échappe, si souple que tu t’imagineras être victime de quelque poison, si dur
qu’une maladresse de ma part t’amputerait, si tendu qu’un archet obtiendrait entre nous une plainte
céleste ; bouclé comme la mer, la colonne, la rose, musclé comme la pieuvre, machiné comme les décors du
rêve, invisible surtout, invisible et majestueux comme la circulation du sang des statues, un fil qui te ligote
avec la volubilité des arabesques folles du miel qui tombe sur du miel.
Jean Cocteau, La Machine infernale, 1934