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UNIVERSITE HASSAN II DE CASABLANCA

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE MOHAMMEDIA


DEPARTEMENT DE PHYSIQUE

Module d’hydraulique
PARTIE II : ECOULEMENTS A SURFACE
LIBRE

CHAPITRE II : GENERALITES

Filière Ingénieur
Génie Energetique

Deuxième année

Pr. Laila STOUR

A.U : 2022 – 2023


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SOMMAIRE
Partie II : Ecoulements à surface libre
CHAPITRE II : GENERALITES

I- Définitions et notions de base 3

I-1- Canal 3
I-2- Canal uniforme et canal non uniforme 3
I-3- Section transversale et section mouillée 3
I-4- Grandeurs définissant un canal 5
I-5-Pentes d’un canal 5

II- Vitesses et débits 6

III- Régimes d’écoulements 8

III-1- Ecoulements laminaires – écoulements turbulents 8


III-1-Ecoulements permanents – écoulements non
permanents (transitoire) 8

a- Ecoulements non permanents 8


b- Ecoulements permanents 9

IV- Répartition des pressions dans une section transversale 10

IV-1- Cas d’un écoulement uniforme 10


IV-2- Cas d’un écoulement varié 12

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CHAPITRE II
GENERALITES

I- Définitions et notions de base

I-1- Canal

Un canal est un conduit allongé dans lequel l’eau s’écoule en présentant une surface
libre, en contact avec l’atmosphère.
Le canal est dit découvert si ses parois ne se rejoignent pas au dessus de la surface
libre du liquide. On distingue deux types de canaux découverts :

- Canaux artificiels construits au raz du sol ou surélevés ;


- Cours d’eau naturels.

Dans le cas contraire, le canal est dit couvert (ou fermé), c’est le cas des aqueducs, des
drains, des égouts d’eaux usées ou pluviales, etc.
Pour que les canaux couverts se comportent comme des canaux découverts, il est
indispensable que l’air puisse circuler librement au dessus du liquide de manière à ne pas
créer d’effets pneumatiques.
L’étude des écoulements à surface libre est souvent plus complexe que celle des
écoulements en charge en raison de la présence de la surface libre qui peut subir des
déformations alors que pour les écoulements en charge la section de l’écoulement est limitée
par les parois rigides de la conduite.

I-2- Canal uniforme et canal non uniforme

Un canal est uniforme est un canal ayant des caractéristiques constantes d’une section
droite à l’autre : La direction, la section transversale, la pente et la rugosité du lit sont
invariables.
On dit qu’un canal est non uniforme, lorsque l’une des caractéristiques précédentes
varie. Toute modification de l’une des caractéristiques d’un canal uniforme s’appelle
singularité et le rend ainsi non uniforme.
La plupart des canaux artificiels couverts ou découverts sont uniformes au moins sur
la plus grande partie de leurs parcours. Par contre les cours d’eau naturels sont généralement
non uniformes, mais il arrive que l’on admette leur uniformité sur certains tronçons de leurs
parcours, jugés suffisamment rectilignes et réguliers.

I-3- Section transversale et section mouillée

La section transversale est la section plane perpendiculaire à la surface de


l’écoulement. Dans un écoulement uniforme, la direction de l’écoulement est celle du canal et
la section transversale devient une section droite. Dans un canal non uniforme la définition
précédente reste valable alors que la direction générale de l’écoulement varie en général.

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Les canaux découverts artificiels ont le plus souvent une section transversale de forme
trapézoïdale, ou bien rectangulaire (pour les grandes sections), parfois demi-circulaires (faible
débits), et très rarement triangulaires.

Figure 13 : Section transversale artificielle

Pour les canaux couverts, les profils les plus courants sont le profil circulaire, l’ovoïde
et ses variantes. D’autres profils peuvent être obtenus par combinaison de droites et de
courbes simples.

Figure 14 : Profils divers

La section mouillée est la partie de la section transversale occupée effectivement par


le liquide (limitée par les parois solides et la surface libre).

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I-4- Grandeurs définissant un canal

Figure 15 : Section transversale naturelle

Définissons les différentes grandeurs caractéristiques d’un canal :

- Profondeur h : Correspond à la hauteur d’eau au dessus du fond, sauf précision, on


désigne par profondeur, la profondeur maximale h ;
- Surface mouillée A : désigne l’aire de la section mouillée abc ;
- Périmètre mouillé P : représente la longueur de la ligne de contact entre la surface
mouillée et les parois du canal (abc) ;
- Rayon hydraulique R : Correspond au quotient de la surface mouillée par le
périmètre mouillé
R=A/P (39)
- Largeur superficielle (au miroir) : Largeur de la section transversale au niveau de
la surface libre.
- Profondeur moyenne hm : Quotient de la surface mouillée par la largeur
superficielle L. Pour un canal uniforme de section rectangle on a hm = h.

hm = A/L (40)
I-5-Pentes d’un canal

Les pentes longitudinales d’un canal sont la pente I du fond du canal et celle I’ de la
surface libre. Les pentes sont définies par le sinus de l’angle que fait l’élément considéré
(fond ou surface) avec l’horizontale.
En général ces pentes sont très faibles, et on peut les exprimer par la tangente de
l’angle et même par l’angle exprimé en radians.
La pente 1ongtudinale du fond correspond à la dénivellation verticale que subit le fond
rapporté à l’unité de longueur du canal. Ainsi une pente I = 0,002 correspond à une
dénivellation de 0,002 mètre par mètre de longueur du canal ou 20 cm/km. Les pentes sont
sans dimension. Voici à titre d’exemple les différentes façons d’écrire une pente :

I = 0.002 = 0.002 m/m = 0.2 m/km = 0.02 % = 0.2 ‰ = 20 cm/km

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Figure 16 : Pentes longitudinales d’un canal

D’autres pentes peuvent intervenir dans la définition d’un canal par exemple, la pente
des berges pour un canal de section trapézoïdale appelée aussi fruit des berges m. Cette
pente est définie par (voir figure 17):
m = cotg α

Et l’on a par exemple : m = 2 = 2/1 ou 2 sur 1 ou 2 pour 1.


Pour un profil rectangulaire α = 90° et m = 0.

Figure 17 : Pente des berges

L’inclination des berges par rapport à l’horizontale joue un grand rôle dans la stabilité
des canaux non revêtus, l’angle ne doit pas être supérieur à l’angle φ du talus naturel du
terrain dans lequel le canal est creusé. Voici à titre d’exemples les valeurs usuelles de m pour
différentes natures du sol :

- Roche dure, maçonnerie ordinaire, béton : m = ¼ à 0 ;


- Roche fissurée, maçonnerie sèche : m = ½ ;
- Argile dur : m = ¾ ;
- Alluvions compactes : m = 1/1 ;
- Gros cailloux : m = 3/2 ;
- Terre ordinaire, sable gros : m = 2/1 ;
- Terre remaniée, sable normal : m = 2.5/1 à 3/1.

II- Vitesses et débits


L’écoulement dans les canaux découverts est en général turbulent. En un point du
liquide, la vitesse instantanée V a une grandeur et une direction qui varient avec le temps,
mais on peut définir une vitesse moyenne temporelle localement par :
t+T
V = (1/T) ∫ V dt
t

Ces vitesses moyennes locales ne sont jamais uniformément distribuées dans la section
droite. La distribution dépend essentiellement des caractéristiques du canal : Géométrie,

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rugosité, courbure, etc. La vitesse décroît rapidement lorsqu’on s’approche des parois. Elle est
maximale prés de la surface libre.
Les courbes isovitesses appelées isodromes montrent la présence d’un maximum dans
la section, mais il n’est pas rare que l’on rencontre deux ou même plusieurs maximas pour des
profils complexes (spécialement pour les cours d’eau naturels).

Figure 18 : Courbes isovitesses (Isodromes)

Le débit volumique Q est le volume du liquide traversant par unité de temps la section
transversale considérée. C’est le flux du vecteur vitesse à travers la surface considérée.
V

Q = ∫∫ (V . n) dA (41)
dA n Vn
Q = V.A cos(V, n) = A .Vn

n : Vecteur normal à dA dirigé vers l’extérieur de A.

Figure 19 : Profil des vitesses

Pour les canaux de section rectangulaire, on définit le débit unitaire ou débit par mètre de
largeur par :
q = Q / L (m3/s/m) (42)

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La vitesse moyenne V est définie par :

V = Q / A = q / y (43)
Avec : L : largeur de la section
y : profondeur de l’écoulement

III- Régimes d’écoulements

III-1- Ecoulements laminaires – écoulements turbulents

Dans l’étude des écoulements en charge, un nombre de Reynolds critique Rec a été
défini, en deçà duquel l’écoulement est laminaire et au delà duquel il est turbulent :

Re = VD / ν Rec < 2000

Re < 2000 Ecoulement laminaire


2000 < Re < 8000 Transition
Re > 8000 Turbulent

Pour les canaux, la section mouillée n’est pas en général circulaire, on définit alors un
diamètre hydraulique de l’écoulement par la relation :

D=4A/P=4R (44)

Le nombre de Reynolds est donné alors par :

Re = VD / ν = 4 VR / ν (45)

Il est alors vérifié expérimentalement que l’on retrouve les mêmes critères de passage
d’un type d’écoulement à l’autre que ceux d’un écoulement en charge, c’est-à-dire :

VR < 500 ν Laminaire


500 ν < VR < 2000 ν Transition
VR > 2000 ν Turbulent

Il est alors aisé de vérifier que dans ces conditions, la plupart des écoulements à
surface libre sont des écoulements turbulents.

III-1- Ecoulements permanents – écoulements non permanents (transitoire)

a- Ecoulements non permanents

Un écoulement est dit non permanent ou transitoire si l’une au moins des


caractéristiques du canal ou de l’écoulement évolue avec le temps. Et nous avons dans ce cas:

Q = Q(x,t), V = V(x,t) et y = y(x,t)

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Figure 20 : Ecoulement transitoire suite à une manœuvre de la vanne

b- Ecoulements permanents

- Permanent uniforme : Un écoulement est dit permanent si les caractéristiques


d’écoulement, en tout point, sont indépendantes du temps (∂V/∂t = 0, ∂Q/∂t = 0, ∂y/∂t = 0).
L’écoulement est uniforme si la profondeur, la pente, la vitesse et la section droite demeurent
constantes sur une longueur donnée du canal ((∂y/∂L = 0, ∂V/∂L = 0, etc.).
Le long d’une même trajectoire, les vitesses locales restent parallèles entre elles et égales. Les
trajectoires sont rectilignes et parallèles à la surface libre et parallèles au fond du canal. La
vitesse moyenne est constante d’une section à l’autre. Cet écoulement ne peut avoir lieu que
dans un canal cylindrique très long, de caractéristiques géométriques et physiques constantes.
On a dans ce cas :
Q = cte, y = cte

Figure 21 : Ecoulement permanent uniforme

- Permanent varié : Les trajectoires ne sont plus parallèles et les vitesses locales varient
d’une section à l’autre. La vitesse moyenne n’est plus la même d’une section à l’autre. La
surface libre n’est plus parallèle au fond du canal, et on a:

Q=Q(x), V=V(x) et y =y(x)


Les vitesses locales varient également d’une section à l’autre et on retrouve en conséquence
des profils de vitesses différents (figure 22).

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Figure 22 : Ecoulement permanent varié

IV- Répartition des pressions dans une section transversale

IV-1- Cas d’un écoulement uniforme

Dans ces conditions, la surface libre est parallèle au fond du canal, et on aura :

I = I’ = sin θ et h = cte
Choisissons un repère orthonormé, d’axes Ox, Oy et Oz. Ox est confondu avec la
surface libre, du même sens que celui de l’écoulement, Oy perpendiculaire à Ox et confondu
avec la surface libre d’une section transversale droite et enfin Oz normal à la surface libre et
descendant (figure 23). On cherche la répartition des pressions dans le plan yOz
perpendiculaire à Ox.

Figure 23 : Distribution des pressions en régime uniforme

Admettons pour cela que les forces de cisaillement (frottement) entre les couches
liquides sont toutes dans la même direction Ox. Les vitesses ont toutes la même direction
qu’Ox, par définition du mouvement uniforme.

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Soit alors, le parallélépipède élémentaire de côtés dx, dy, et dz, de centre M. Les
forces d’inertie sont nulles par définition du mouvement uniforme. Il subsiste donc les forces
dues à la pesanteur, à la pression et au cisaillement.
L’équilibre de l’élément choisi s’écrit donc vectoriellement :

dW + dPr + dF = mγ = 0

(On a un écoulement uniforme (V = cte), donc γ = dV/dt = 0)

avec : dW = force de pesanteur = ρg dx dy dz = γ dx dy dz (sinθ, 0, cosθ)


dPr = force de pression = ((-∂p/∂x)dxdydz, (- ∂p/∂y)dxdydz, (-∂p/∂z)dxdydz)
dF = force de frottement

P est la pression au centre de gravité M

Si on projette l’équation d’équilibre précédente suivant les axes du repère choisi, on


aura :
Suivant Oy : - ∂p/∂y = 0
Suivant 0z : -∂p/∂z + γ cosθ = 0

La pression p est indépendante de y, elle est donc la même sur une horizontale
perpendiculaire au sens de l’écoulement. Elle est constante sur toute horizontale de la section
transversale droite. L’intersection de la surface libre et de la section droite dans un
écoulement uniforme, est donc horizontale. Si l’on intègre la seconde équation par rapport à z,
on aura :
p – p0 = γ z cosθ (46)
Comme la pression en O, p0 est la pression atmosphérique qui est nulle en pression
relative, on aura :
p(z) = γ z cosθ (47)
Entre deux point M1 et M2 de Oz aux profondeurs z1 et z2 respectivement, on a :

p1 - p2 = γ (z1 - z2) cosθ (48)

En résumé, la répartition des pressions dans une section droite d’un écoulement
uniforme suit donc la loi hydrostatique au facteur cosθ près. Lorsque la pente du canal est
faible (θ ~ 0, cosθ = 1), on peut considérer que la distribution de pression dans une section
droite d’un écoulement uniforme est hydrostatique.

Choisissons maintenant un plan de référence P’ et l’origine 0’ d’un axe vertical O'z'


ascendant. On peut écrire pour tout point M de la section, la relation :

z’ + P/γ = z0’ = cte (49)

z0’ est la hauteur piézométrique, constante dans une section.

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Figure 24 : Distribution de pression en régime uniforme

Pour un écoulement à surface libre, la ligne piézométrique est donc confondue avec le
profil longitudinal de la surface libre.

IV-2- Cas d’un écoulement varié

En régime uniforme, la répartition des pressions ne dépend que de la pesanteur seule.


Il n’en est plus ainsi en régime non uniforme, comme par exemple dans les canaux courbes.
Dans ce cas, en effet, il existe au point M de la section une accélération qui donne
naissance à la force tangentielle d’inertie de même direction et une force centrifuge dirigée
suivant la normale vers l’extérieur de la concavité de la trajectoire.
La répartition hydrostatique ne sera modifiée dans la section que si la force centrifuge
est importante, c’est à dire, si le rayon de courbure de la trajectoire est petit.
En général, la force tangentielle d’inertie aura un effet négligeable et la force
centrifuge se projette pratiquement en vraie grandeur.

Figure 25 : Pression en régime varié Figure 26 : Pression en régime varié


(canal rectiligne) (canal courbe)

On aura donc suivant Oz :


Fc = m . V²/r (50)
Avec m = ρ h dx dy

On aura :

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Pc = Fc / dx dy = ρ h V²/r (51)

Où h est la profondeur d’eau dans la section, r le rayon de courbure de la paroi en M, et on


adopte pour V, la valeur de la vitesse moyenne dans la section comme approximation.

La pression relative totale, exprimée en hauteur de liquide, sur le fond est alors (figure
26) :
P/γ = h cosθ + hV²/gr = h(cosθ + V²/rg) (52)
L’exemple type du canal à forte courbure est le barrage déversoir, et la répartition des
pressions sur son parement aval y a une grande importance car elle conditionne aussi bien les
caractéristiques de l’écoulement (débit) que la bonne tenue de l’ouvrage.
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Figure 27 : Régimes d’écoulement à surface libre

Zone 1 : Ecoulement uniforme


Zone 2 : Ecoulement graduellement varié (retardé - courbe de remous - variation lente
et progressive de la profondeur)
Zone 3 : Ecoulement brusquement varié (Barrage déversoir - grande variation
de profondeur sur une courte distance)
Zone 4 : Ecoulement graduellement varié (retardé)
Zone 5 : Ecoulement brusquement varié (Ressaut hydraulique -·grande variation
de profondeur sur une courte distance)
Zone 6 : Ecoulement uniforme.

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