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Hamen Aglaé TS4

Philo

le mérite est aujourd’hui utilisé, selon Yves Michaud et Dominique Girardot, comme
une machine à justifier toutes les inégalités,

De la manière la plus simple, le mérite, c’est ce qui rend une personne, un


agent humain, digne de quelque chose – d’une récompense, d’une punition
ou simplement d’une évaluation positive ou négative. On peut parler d’une
relation de rétribution qui, effectivement, ne peut concerner que des
personnes en raison de leurs actions : telle action appelle telle récompense
ou tel châtiment, telle louange ou tel blâme.
Le texte à analyser est extrait de l’œuvre La théorie de la justice écrite pas John Rawls en
1971. Ce texte parle de la notion de justice et d’égalité. Rawls s’interroge ici sur la possibilité
de créer une coopération sociale qui doit suivre des principes de justice et non de bien.
Selon lui, il faut, au nom de la justice, tolérer des inégalités de droits, à condition que ces
inégalités soient au profit des moins favorisés. Mais ce texte a de quoi surprendre puisque
Rawls donne en conclusion que « mériter c’est avoir le droit ». Nous comprendrons alors
mieux les enjeux de ce texte qui se divise en deux parties qui seront celles de notre
développement.

Dans la première partie de ce texte (ligne 1 à 7), l’auteur dit que chaque individu doit
dépendre d’autres individus s’il espère « avoir une vie satisfaisante ». Ces échanges sont
possibles que si chaque individu est volontaire et cela indépendamment de leur condition
sociale. Selon Rawls, une société juste serait fondée sur des principes choisis par ses futurs
membres dans l’ignorance de la position qu’ils y occuperont. Une telle société accorderait à
ses membres le maximum de liberté compatible avec l’égalité effective des chances. Avec ce
processus on peut penser que chacun choisirait une société égalitaire, c’est-à-dire que tout
le monde aurait les mêmes droits et récompenses. Ce système obéirait une égalité stricte
entre chaque individu : on demande ou on donne la même chose à tous. Cependant cette
vision ne reste qu’une utopie car elle ne prend pas compte les inégalités naturelles (de force
ou aptitude). En effet, personne ne peut soutenir que les hommes sont égaux en fait. Ainsi,
Rawls dit que les personnes les plus aisées de la société renoncent à encore plus de droits
(financiers ou sociaux) en faveur d’une coopération sociale juste. Une société juste doit
s’efforcer de réaliser l’égalité des chances : donc de corriger les inégalités de fait. Rawls
explicite qu’un système basé sur l’égalité adapté, c’est-à-dire l’équité, est préférable à un
système égalitaire. Reconnaitre les différences et les inégalités de chacun est une condition
nécessaire pour construire un système de coopération qui permet à chacun d’obtenir des
avantages. Par exemple, la sécurité sociale de France permet à tout le monde de se soigner
correctement, mais tout le monde ne paye pas la même somme. La cotisation se fait en
fonction des ressources que possède chaque individu. Les personnes les moins aisées
paieront donc moins que les plus aisées mais tous auront le droit aux mêmes soins.

Selon Rawls, la justice n’est pas donner à chacun la même chose, car il faut tenir compte du
mérite : l’égalité n’est alors pas stricte mais adaptative, car elle implique des rapports de
proportions (à chacun selon son mérite). Par exemple, certaines inégalités (sociales ou
économiques) doivent être agencées de sorte qu’ils sont à la fois au plus grand bénéfice des
moins favorisés, et que les positions soient ouvertes à tous dans des conditions d’égalité des
chances.

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