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CAMILLE ALARIE

Éthique et politique
340-P4T-JR Groupe : 102

PREMIÈRE DISSERTATION
John Rawls et Robert Nozick

Travail présenté à
Madame Isabelle Côté

Département de philosophie
Cégep de Saint-Jérôme

10 novembre 2023
Est-il juste que l’État se charge d’assurer une redistribution des richesses?

Le bien et le mal font partie intégrale de nos sociétés modernes, mais comment fait-on pour

savoir où la ligne se trace en ce qui est moralement bon et moralement mal ? Eh bien, certains

diront que cette question à avoir avec la justice, d’autre diront qu’elle a avoir à l’égalité, mais

tous sont d’accord pour dire que cette question a pour seul et unique but de combler les besoins

essentiels des individus de nos sociétés modernes. On peut penser à des questions comme pour

ou contre la peine de mort, ou encore pour ou contre l’éducation gratuite ou encore est-ce qu’il

est juste que l’État se charge d’assurer une redistribution des richesses ? Malgré tout, cette

dernière question n’a pas de réponse évidente, puisque certains diront que oui en effet, il s’agit

d’un rôle de l’état et qu’il est juste donc qui se comporte, agit conformément à la justice, à

l'équité1, alors que d’autre diront que l’État, qui se définit par une autorité souveraine s'exerçant

sur un peuple et un territoire déterminés2, devrait assurer ce rôle. Ces deux points de vue, nous

ramène donc à deux courants de pensée différents, donc d’un côté les gens se baseront sur le

néolibéralisme de Milton Friedman (1912-2006) qui est une tendance tirée du libéralisme

économique qui prend vie dans les années 70-80 et qui prône un libéralisme radical, donc qui

vise une diminution le plus possible des interventions de l’État afin de laisser place à un libre

marché. D’un autre côté se trouve les gens qui supportent la théorie de la justice de John Rawls

(1921-2002) qui présente le principe de différence qui explique que certaines inégalités sociales

et économiques peuvent être juste si elles respectent certains critères comme le fait d’être au

1
LeRobert Dico en ligne, (2023), Justice, consulté le 5 novembre 2023,
https://dictionnaire.lerobert.com/google-dictionnaire-fr?param=juste,
2
LeRobert Dico en ligne, (2023),État, consulté le 5 novembre 2023,
https://dictionnaire.lerobert.com/google-dictionnaire-fr?param=%C3%A9tat.
bénéfice des plus désavantagés et d’assurer la juste égalité des chances3. Ce qui fait que ceux qui

supportent cette idée sont des égalitaristes qui est par définition être pour l’égalité des droits, des

chances ou des opportunités4 ce qui veut dire que selon la théorie de John Rawls l’État peut

intervenir dans la redistribution si cela est pour permettre l’égalitarisme. Alors que ces deux

points de vue peuvent sembler ne pas être si différents, la majeure différence entre ces deux

façons de répondre à la question ci-haut est le fait que le concept de Friedman soutient la justice

alors que la théorie de John Rawls soutient l’égalité, donc que devons-nous suivre, devons-nous

assurer la justice de la société en ce qui concerne la répartition des richesses ou devons-nous

assurer l’égalité ? Alors que certains appuieront la justice d’autre appuieront l’égalité et ces deux

valeurs vont entrer en conflit car ce qui est juste n’est pas nécessairement égal et vice versa, il est

donc important de prendre en considération ces valeurs lorsque nous tentons de répondre à la

question qui cherche à savoir si l’État devrait avoir un rôle à jouer dans la redistribution des

richesses à la société. Dans un premier temps dans ce texte vous sera présentée la réponse à cette

question basée sur les principes de John Rawls puis basé sur les principes de Milton Friedman et

pour finir ma prise de position personnelle vous sera présentée.

Dans un premier temps, John Rawls affirmerait que oui en effet, il est juste que l’État se charge

d’assurer la redistribution des richesses, car selon sa théorie de la justice, il définit la justice

comme équité qui devrait servir à répartir les droits, les avantages et les richesses de façon

équitable dans la société, mais non sans l’intervention de l’État puisque dans sa théorie de la

justice John Rawls présente le principe de différence qui vise à améliorer la situation des

3
Cours 8, La théorie de la justice de John Rawls, Isabelle Côté, Session automne 2023.
4
La Toupie, (2006), Égalitarisme, consulté le 5 novembre 2023,
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Egalitarisme.htm.
membres de la société les moins avantagés tout en ne dévalorisant pas la situation des membres

plus aisés. C’est donc grâce à ce principe que John Rawls peut affirmer que les inégalités

économiques peuvent être renversées et profité au plus défavorisé comme il l’explique dans

l’extrait de texte suivant :

Si la répartition de la richesse et des revenus n’a pas besoin d’être égale, elle doit être à
l’avantage de chacun et, en même temps, [...] On applique le second principe en gardant les
positions ouvertes, puis, tout en respectant cette contrainte, on organise les inégalités
économiques et sociales de manière à ce que chacun en bénéficie.5

De plus, selon la pensée égalitariste de John Rawls, qui stipule que la justice doit assurer l’égalité

stricte ou relative entre les individus6 ce qui vient donc justifier l’intervention de l’État dans la

redistribution des richesses à la société puisque l’État peut participer à l’amélioration de la

condition de certains membres de la société qui sont moins avantagés en mettant en place des

avantages sociaux et économiques afin de faire profiter les plus défavorisés sans pénaliser les

plus nantis comme on peut le comprendre dans cet extrait :

Or, il est possible, du moins théoriquement, qu’en abandonnant certaines de leurs libertés
fondamentales les gommes reçoivent pour elles une compensation suffisante grâce aux avantages
sociaux et économiques qui en résultent. La conception générale de la justice n’impose aucune
restriction quant aux formes d’inégalité permises : elle exige simplement que la position de
chacun soit améliorée.7

On peut donc comprendre, qu’afin de respecter la théorie de la justice de John Rawls et son

principe d’égalitarisme il est essentiel que l’État intervienne. En effet, car selon sa théorie

l’intervention de l’État est nécessaire afin de redistribuer les richesses de façon égale à tous les

5
RAWLS, John, Théorie de la justice, Édition du Seuil, 1997, p. 92
6
Kartable, (2023), Quelles inégalités sont compatibles avec les différentes conceptions de la justice,
consulté le 5 novembre 2023,
https://www.kartable.fr/ressources/ses/cours/quelles-inegalites-sont-compatibles-avec-les-differentes-conc
eptions-de-la-justice-sociale/52370.
7
RAWLS, John, Théorie de la justice, Édition du Seuil, 1997, p. 94
individus en améliorant la condition des membres de la société plus démuni en lui donnant plus

de richesses tout en ne dégradant pas la situation des membres de la société déjà avantager en

leur permettant d’améliorer eux aussi leur situation à l’aide de programmes sociaux et

économiques. En conclusion, il est juste selon John Rawls que l’État interviennent dans la

redistribution des richesses afin d’assurer l’équité de chacun de ses membres.

Dans un deuxième temps, selon la pensée de Milton Friedman, il n’est pas juste que l’État se

charge d’assurer la redistribution des richesses puisque selon le néolibéralisme qui est le noyau

même de sa pensée, il est essentiel que l’État intervienne le moins possible et laisse la place au

libre marché afin de prôner un libéralisme plus radicale8 et atteindre une société plus juste où la

distribution des richesses est fait selon le mérite. En effet, selon Milton Friedman la distribution

des richesses devrait être faite selon le le mérite et le travail qu’à fait ou obtenu un individu et

non par égalité comme expliqué dans cet extrait : « Le principe éthique qui justifie directement la

distribution du revenu dans une société de libre marché se formule ainsi : « À chacun selon ce

que produisent lui-même et les instruments qu’il possède. »9 De plus, selon Milton Friedman,

aucune personne ni entité n’est apte ou habileté à intervenir ou à faire la redistribution des

richesses, puisque selon lui, la richesse vient de ce que les individus produisent ou fournissent

comme travail et donc la distribution des richesses vient alors avec le mérite selon le

néolibéralisme. En effet, dans son œuvre Capitalisme et liberté, Milton Friedman explique que

selon lui, une personne qui opte pour un travail plus ludique qui lui permet de consacrer

beaucoup de temps à ses loisirs contrairement à une personne qui opte pour un travail plus dure

8
Cours 8, La théorie de la justice de John Rawls, Isabelle Côté, Session automne 2023.
9
FRIEDMAN, Milton, Capitalisme et liberté, ALISIO, 1962, p.239
et demandant ne devrait pas recevoir la même somme d’argent puisque leurs revenus seraient

inégaux en fonction de ce qu’ils ont travaillé et fourni comme effort :

Tel homme peut préférer un travail ordinaire qui lui laisse beaucoup de temps pour se chauffer au
soleil à un travail plus exigeant qui lui vaudrait un salaire plus élevé ; tel autre peut préférer le
contraire. Si tous deux recevaient une même somme d’argent, leurs revenus, au sens le plus
fondamental, seraient inégaux.10

En conclusion, selon Milton Friedman il n’est pas juste de remettre entre les mains de l’État le

travail de redistribution des richesses puisque cette redistribution serait inégale dans un sens où

chaque individu doit gagner sa part et travailler pour obtenir ce qu’il veut. Il n’y a donc pas de

favoritisme ou de gens qui verront leurs conditions s’améliorer sans mérite.

Pour terminer, à mon avis, il est injuste de laisser complètement le rôle de la redistribution des

richesses à l’État, car je suis d’accord avec la vision de Milton Friedman quand il en vient à

l’obtention de biens ou de richesses à travers le mérite. En effet, je trouve que sa vision des

choses permet aussi d’établir une certaine égalité à travers les individus, car dans sa façon de

penser, il explique très bien qu’il base son concept sur les choix d’une personne et non sur

simplement le fait que cet individu fait partie d’une société. En fait, il explique que le mérite

vient avec le travail et j’appuie ce point de vue, car prenez par exemple une personne qui décide

de ne pas travailler, car cela ne lui donne point envie, mais que cette dite personne est pleinement

en capacité de travailler alors qu’une autre personne décide de travailler fort de son plain gré, si

on prend la façon de penser de John Rawls ces deux individus obtiendrais la même sommes

d’argent, car c’est ce qui est juste et égale pour tout le monde, mais je ne suis pas d’accord, car

10
FRIEDMAN, Milton, Capitalisme et liberté, ALISIO, 1962, p.240
cela pourrait rendre la vie beaucoup trop facile à certain individu alors que d’autre travail fort

pour obtenir la même chose au final.

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