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Chapitre 2 : La police administrative

- la police administrative fait partie des missions de l’Administration avec le Service


Public
- elle a pour finalité la préservation et la garantie de l’ordre public
- les mesures de la PA doivent :
. être édictées par des autorités compétentes
. poursuivre la garantie et la protection de l’ordre public
. être proportionnées

Section 1 : Le but, la finalité de la police administrative

I- Le caractère préventif de la police administrative : la distinction avec la police


judiciaire

- la police administrative incombe au pouvoir exécutif et est régie par le droit


administratif donc contentieux administratif
- la police judiciaire est soumise au droit privé et est régie par les règles du Code
pénal donc contentieux judiciaire
- CE Ass. arrêt Frampar : la PA poursuit un but préventif tandis que la PJ poursuit un
but répressif

II- La finalité d’ordre public de la police administrative

- l’ordre public relève de l'intérêt général


- l’ordre public peut être matériel (garantie de la sécurité…) mais aussi immatériel
(dignité, moralité…)

A) L’ordre public matériel

- Article L.2212-1 CGCT : l’ordre public matériel comprend 3 composantes :


. la tranquillité publique
. la salubrité publique
. la sécurité publique

- CE 1997, Mr Brick : la police administrative ne pourrait intervenir dans le domicile


privé sauf dans le cas ou une activité privée débordait sur un espace public
- CE référé 2016, LDH : un arrêté doit poursuivre un des 3 composantes de l’ordre
public
- CE référé 2022, Union des professionnels du CBD : l'arrêté doit poursuivre la
finalité de la PA

B) L’ordre public immatériel

1. La moralité

- l'immoralité peut crée un trouble à l’ordre public


- CE Sec. 1959, société des films Lutétia : une immoralité et des circonstances
particulières locales peuvent justifier un arrêté
- CE Sec. 1997, Commune d’Arcueil : il faut en plus d’une immoralité des
circonstances locales particulières

2. La dignité

- CE Ass. 1995, Commune de Morsang-sur-Orge : entrée du concept de dignité


dans l’ordre public
- CE référé 2014, affaire Dieudonné : la liberté d’expression est encadrée par un
régime répressif + préventif sous le fondement de la dignité

3. Les exigences minimales de la vie en société

- fondement : loi de 2010 interdisant le port du voile intégrale dans l’espace public car
pas de sécurité si on ne peut pas identifier les personnes

Section 2 : Les autorités de police administrative

I- Identification

A) Les autorités de police générale

- CE 2008, décision collectif pour la défense des Loisirs verts : le Premier ministre
est compétent pour édicter des décrets de portée nationale
- Article L.2215-1 CGCT : les Préfets et les maires sont une autorité de police
générale

B) Les polices spéciales

- la police spéciale est pratiquée par des autorités spécifiques ni disposant pas
forcément de pouvoir de PA
- elle est soumise à des règles particulière (ex: textes spéciaux)
- elle à une finalité plus large et plus précise que la protection de l’ordre public

II- Les concours de police

A) Les concours de police administrative générale

- CE 1902, commune de Néris-les-bains : admet le concours de police générale à 2


conditions :
. existence de circonstances locales particulières
. l’autorité inférieure doit aggraver la mesure prise par l’autorité supérieure

B) Les concours de police administrative générale et spéciale


- CE 2011, SFR : l’intervention d’une police spéciale bloque l’intervention d’une police
générale
- CE 2012, Commune de Valence : transposition de la JP SFR
- CE référé 2020, Commune de Sceaux : il peut y avoir un concours de police si :
. existence de circonstances locales particulières
. l’intervention de la police générale ne compromet le but de la police spéciale

III- L’interdiction de déléguer les fonctions de police administrative

A) Le principe

- CE 1932, Commune de Castelnaudary : principe d’indisponibilité des compétence,


une mission de PA ne peut être confiée à une personne privée
- CC QPC, 2021, décision Air France : PIICF d’interdiction de déléguer les missions
de PA à une personne privée

B) L’assouplissement du principe

- CE, 2011, Ministre de l’agriculture : possibilité de déléguer des tâches matérielles


d’une mission de PA

IV- L’obligation d’action des titulaires du pouvoir de police administrative

- CE, 1959, arrêt Doublet : obligation d’édicter un décret de police lorsque l’ordre
public est menacé

Section 3 : La proportion des mesures de police

- CE, 1933, arrêt Benjamin : pose une obligation de proportion des mesures de police
. limite dans le temps
. limite dans l’espace
. limite quant aux personnes
- une mesure de police doit porter le moins d’atteintes possible aux libertés
fondamentales
- CE référé, 2017, décision LDH : exemple de l’exigence de proportion
- CE 2021, CGT et autres : il n’est pas possible de soumettre à autorisation une
activité par le biais d’un pouvoir de police administrative

Section 4 : L'extension exceptionnelle des pouvoirs de police

I- L’état de siège

- Article 36 de la Constitution
- nécessité d’un péril imminent résultant d’une guerre étrangère ou d’une insurrection
à main armée interne
- CE 1919, Dames Dol et Laurent : des mesures exceptionnelles peuvent être prises
en cas d’état de siège
II- L’état d’urgence

A) Le régime juridique de l’état d’urgence

1. Les conditions de l’état d’urgence

- l’état d’urgence est décrété en Conseil des Ministres


- résulte d’atteintes graves à l’orde public (terrorisme) ou d’une calamité publique
(catastrophe naturelle)
- l’état d’urgence dure 12 jours mais possibilité de prolonger via une loi

2. Les effets de l’état d’urgence

- renforcement des mesures de police civile


- liberté de circulation grandement affectée

B) Le contrôle juridictionnel de l’état d’urgence

- CE, 2016, décision LDH : le JA contrôle le décret prononçant l’état d’urgence


(nécessité et proportion)

III- Les circonstances exceptionnelles

- CE, 1918, décision Heyries : lors de circonstances exceptionnelles, les règles de


compétence et la hiérarchie des normes peuvent être écartées

IV- L’état d’urgence sanitaire

- régime qui confère la compétence au Ministre de la santé


PARTIE 1 : LES ACTES DE L’ADMINISTRATION

TITRE I : LES ACTES ADMINISTRATIFS UNILATÉRAUX (AAU)

Chapitre 1 : La notion d’AAU

- Article L.200-1 CRPA : les AAU comprennent les actes décisoires et les actes non
décisoires
- 3 catégories d’actes décisoires :
. les actes réglementaires (ex: arrêté de PA)
. les actes individuels (ex: décision de la CAF)
. les décisions d’espèce (ex: déclaration d’utilité publique)

Section 1 : Les catégories d’actes administratifs unilatéraux

- CE 1950, décision Dame Lamotte : PGD du recours en excès de pouvoir ouvert


pour toutes les décisions administratives

I- Les actes de portée générale

A) Typologie

1. Les actes non décisoires ne faisant jamais grief

a. les actes préparatoires qui préparent une décision administrative


b. les actes confirmatifs
c. les déclarations d’intention
d. les actes de communication de l’exécutif

2. Les circulaires et les instructions

a. les instructions

- CE 1936, Jamart : le pouvoir d’instruction appartient au chef de service d’une


administration
- CE 2012, association libérer les Mademoiselle : le PM est compétent pour édicter
une instruction et a un pouvoir hiérarchique sur les Ministres

b. les circulaires
- actes internes de service

3. Les lignes directrices

- CE Sec. 2015, Mme Cortes Ortiz : critères d’identification des lignes directrices :
. quand le texte législatif ne définit pas les conditions pour obtenir l’avantage
. autorité compétente
. doivent poser les critères de meo des conditions du texte

4. Le droit souple

- CE 2013, rapport public : définit le droit souple à l’aide de 3 critères :


. il produit des effets concrets
. les normes du droit souple s’apparente à des règles de droit dur
. il n’est pas décisoire car ne crée pas d’obligations

B) Les possibilités de recours en contentieux

- CE Sec. 2020, GISTI : l’ensemble des actes informels de l’Administration


(circulaires, LD, droit souple…) sont susceptibles d’un recours en contentieux

II- Les mesures individuelles

A) Les mesures d’ordre intérieur (MOI)

- mesures internes traduisant le pouvoir disciplinaire dans le service


- mesures sanctionnant les usagers ou agents du service
- CE Ass. 1995, Hardouin + Marie : critère pour identifier une MOI :
. nature de la mesure (doit être une sanction)
. gravité de la mesure (effets qu’elle produit)
- CE Ass. 2007, Boussouar : si la mesure porte une atteinte particulière aux droits et
libertés de la personne concernée, possibilité d’un recours en contentieux.
- CE Sec. 2015, Mme Bourjolly : une mesure d'affectation d’un agent s’avérant être
une sanction déguisée est une MOI susceptible de recours.

B) Les rescrits

- ce sont des prises de position formelle de l’Administration sur une situation de droit
ou de fait

Section 2 : Le caractère administratif de l’acte unilatéral

I- La détermination du caractère administratif

A) Les actes des personnes publiques


- en principe, les actes émanant de personnes publiques sont des actes administratifs
- exception concernant :
. les actes relatifs à la gestion du domaine privé
. les décisions réglementaires relatives à la gestion du SPIC

B) Les actes des personnes privées

- en principe, les actes émanant de personnes privées sont des actes privés
- CE Sec. 1991, association Girondin de Bordeaux Football Club : dès lors qu’une
personne privée gère un SPA avec des PPP, tous les actes de cette personne sont
des actes administratifs

II- L’exclusion des actes du gouvernement

- acte émanant de personnes publiques mais ne revêtant qu’une fonction


gouvernementale

A) Les actes relatifs aux relations entre les pouvoirs publics constitutionnels

- CE 1968, Tallagrand : aucun recours possible contre les actes du gouvernements


liés à la procédure législative
- CE 2019, association les amis de la Terre : les actes du gouvernement liés à la
Constitution sont insusceptibles de recours

B) Les actes du gouvernement en lien avec les relations internationales de la


France

- CE Ass. 2018, SARL Super-Coiffeur : les actes en lien avec les relations
internationales de la France sont insusceptibles de recours

Section 3 : Les effets de l’acte administratif unilatéral : son caractère exécutoire

- les actes administratifs font l’objet d’une présomption de légalité donc


l’Administration pourra contraindre à l’exécution de ces actes
- CE Ass. 1983, Huglo : le caractère exécutoire des AAU est la règle fondamentale du
droit public

Chapitre 2 : Le régime des actes administratifs unilatéraux

Section 1 : Les vices dont peut être entaché l’acte

I- La légalité externe

A) Vice d'incompétence

- CE Ass. 1978, SCI Boulevard d’Arago : l’absence de consultation obligatoire du CE


est un vice d’incompétence
1. Le vice d’incompétence positive

- incompétence matérielle : concerne les domaines de compétences


- incompétence territoriale : l’acte s’applique sur un territoire qui n’appartient pas à
l’autorité administrative qui a pris l’acte
- incompétence temporelle : l’Administration n’avait plus ou pas encore le pouvoir de
prendre l’acte

2. Le vice d’incompétence négative

- lorsque l’autorité n’a pas exercé toute sa compétence


- CE 1962, Doublet : obligation d’édicter des mesures de PA pour garantir l’ordre
public
- CE 1989, Alitalia : obligation d’abroger les règlements illégaux

B) Vice de forme

- CE 2010, Monsieur Cadenel : appréciation souple de la violation des obligations de


forme, le défaut de forme peut être suppléé par d’autres mentions

C) Vice de procédure

- c’est lorsque les règles d’élaboration de l’acte ne sont pas respectées


- CE 1944, Dame veuve Trompier Gravier : non respect d’un PGD des droits de la
défense dans la procédure d’édiction de l’acte
- CE 2011, Danthony : 2 types de vices de procédure peuvent conduire à l’annulation
de l’acte :
. violation des règles de procédure apportant des garanties aux administrés
. violation des règles de procédure ayant une influence sur le sens de la
décision
- Article 54 de la loi du 10 août 2018 : meo de la DAR (Demande en Appréciation de
Régularité), permet à l’administré de demander l’avis du JA sur la régularité formelle
d’un acte de l’A.

II- La légalité interne

A) Le détournement de pouvoir

- CE 1875, Pariset : décision de principe


- CE 1934, Demoiselle Rault : lorsque l’acte poursuit un intérêt privé, c’est un
détournement de pouvoir
- CE 1970, Ville de Sochaux : l'intérêt personnel peut rejoindre l'intérêt public lors de
l’édiction d’un acte donc pas de détournement de pouvoir

B) La violation de la loi
- violation d’une norme supérieure donc violation de la hiérarchie des normes

C) L’erreur de fait

- CE 1916, décision Camino : le juge vérifie “l'exactitude des faits”

D) L’erreur dans la qualification juridique des faits

- CE Ass. 2004, Mme Hallal : l’erreur de qualification des faits ne conduit pas toujours
à l’annulation de l'acte

Section 2 : Le régime d’élaboration des actes administratifs unilatéraux

I- La procédure administrative non contentieuse

- Loi du 12 avril 2000 va fixer les règles de droit commun de la procédure


d’élaboration des AAU

A) Le principe du contradictoire

- garantit à chaque partie le droit de prendre connaissance des arguments de fait, de


droit et de preuve à partir desquels elle sera jugée

1. Le champ d’application du principe contradictoire

- Article L.121-1 CRPA : catégories d’actes devant respecter le principe contradictoire


dans leur élaboration :
. décision défavorable de l’administration
. décision prise en considération de la personne

- Article L.121-2 CRPA : catégories d’actes ou le principe contradictoire ne s’applique


pas :
. en cas d’urgence ou de circonstances exceptionnelles
. si le principe compromet l’ordre public ou les relations internationales
. hypothèse d’une procédure spéciale prévue par les textes

2. La portée du respect du principe contradictoire

- possibilité pour la personne concernée de s’exprimer et de présenter ses


observations écrites et orales
- formation et communication des griefs en cas de sanction et du dossier

B) La transparence de l’action administrative

1. Le traitement des demandes des administrés


- Article L.110-1 CRPA : les demandes concernent les réclamation, les recours
gracieux ou hiérarchiques adressés à l’Administration
- Article L.112-3 CRPA : obligation d’accuser réception des demandes des
administrés

2. Les décisions implicites

- Article L.231-1 CRPA : le silence de l’A. gardé pendant 2 mois vaut acceptation
- Articles L.231-4 à L.231-6 : cas ou le silence vaut un rejet :
. décision non individuelle
. réclamation ou recours administratif
. demande présentant un caractère financier

3. La communication des documents administratifs

- Loi du 28 décembre 2015 : politique d’open data, communication automatique des


documents administratifs

II- La motivation des actes administratifs

- exigence démocratique car l’A. doit rendre compte de ses décisions


- justification des décisions prises par l’A.
- contrôle du juge sur ces décisions
- Loi du 11 juillet 1979 : impose cette obligation de motivation des actes de
l’Administration

A) Le champ d’application de l’obligation de motivation

- Article L.211-1 CRPA : champ d’application organique et matériel de l’obligation de


motivation des actes de l’Administration

1. Le champ d’application organique

- la loi détermine les auteurs soumis à cette obligation :


. les personnes publiques
. les personnes privées chargées de SP

2. Le champ d'application matériel

- les décisions individuelles qui dérogent aux règles générales fixées par les textes
- les décisions individuelles défavorables

B) La portée de l’obligation de motivation

- Article L.211-5 CRPA : motiver consiste à mentionner les raisons de droit et de fait
qui ont fondées la décision
- CE 1981, décision Belasri : obligation d’indiquer les éléments de fait et de droit à
l'origine de la décision administrative

III- Les nouveaux droits des citoyens dans leur relation avec l’Administration

- Loi du 10 août 2018 “ESSOC”

A) Le droit de régularisation en cas d’erreur

- Article L.123-1 CRPA : implique de ne pas sanctionner la 1ère erreur d’un


administré dès lors qu’il peut régulariser sa situation
- pour ce faire, il faut que :
. l’administré ait meconnu une règle qui s’appliquait à sa situation
. l’erreur peut consister en la méconnaissance d’une règle ou en la
commission d’une erreur matérielle

B) Le droit au contrôle et à l’opposabilité du contrôle

- Article L.124-1 CRPA : toute personne peut demander à faire l’objet d’un contrôle
dont l’existence est prévue par un texte
- Article L.124-2 CRPA : ce contrôle sera opposable à l’Administration

C) Le droit au traitement des dossiers incomplets

- Article L.114-5-1 CRPA : droit au traitement des dossiers incomplets lorsque


l’administré a omis une pièce dans son dossier

D) Du rescrit administratif

- c’est une demande de prise de position de l’A. sur l'application d’une règle de droit
quant à sa situation de fait

E) Le certificat d’information

- Article L.114-11 CRPA : disposition qui permet à tout usager d’obtenir une
information sur les normes juridiques applicables à une activité

Section 3 : L’entrée en vigueur des actes administratifs unilatéraux

- détermine l’applicabilité d’un AAU


- doit être distinguée de l’existence, un AAU existe sans pour autant être entré en
vigueur

I- Les conditions de l’entrée en vigueur

A) L’entrée en vigueur des décisions réglementaires et des décisions d’espèce


- Article L.221-1 CRPA : l’entrée en vigueur des décisions réglementaires est
subordonnée à sa publication ou son affichage
- Article L.221-7 CRPA : application du régime aux décisions d’espèce

B) L’entrée en vigueur des décisions non réglementaires

- Article L.221-8 CRPA : les décisions non réglementaires favorables ou défavorables


entrent en vigueur au moment de leur notification aux administrés

II- L’exigence de conciliation avec la sécurité juridique

- CE Ass. 2006, décision KPMG : PGD de sécurité juridique qui implique :

A) La non rétroactivité des AAU

- CE Sec. 1948, société du journal l’Aurore : PGD de non-rétroactivité des AAU


- CE 1925, Rodières : un AAU pourra être rétroactif dans certains cas :
. lorsqu’il est pris en application d’une loi rétroactive
. lorsqu’il est édicté en application d’une décision du JA, un acte annulé en
excès de pouvoir est rétroactif donc le JA peut enjoindre l’A. de prendre un AAU lui
aussi également rétroactif

B) L’obligation d’édicter des dispositions transitoires

- protège la confiance légitime des administrés


- ces mesures transitoires consistent en :
. un report de l’entrée en vigueur de l’acte
. la précision des conditions d’application de la nouvelle réglementation
. l’édiction de règles particulières entre l’ancienne et la nouvelle
réglementation

C) La question des revirements de jurisprudence

- CE Ass. 2007, tropic travaux signalisation : modulation dans le temps des


revirements de JP sur le fondement de la sécurité juridique

Section 4 : La disparition des actes administratifs unilatéraux

- Article L.240-1 CRPA : 2 techniques pour mettre fin à un AAU


. via une abrogation (disparition pour l’avenir)
. via un retrait (disparition rétroactive)

I- La sortie de vigueur des décisions créatrices de droits

A) Abrogation et retrait à l’initiative de l’Administration ou sur demande d’un tiers

- décision qui crée des droits pour les administrés


- CE Ass. 2001, arrêt Ternon : abrogation et retrait possible que si :
. acte illégal
. dans un délai de 4 mois après son édiction
- Article L.242-2 CRPA : abrogation et retrait sans condition de délai pour :
. les actes créateurs de droit dont le maintien est subordonné à une condition
plus remplie (ex : les subventions)

B) Abrogation et retrait sur demande de l’administré

- Article L.242-2 CRPA : impose l’abrogation et le retrait si :


. acte illégal
. dans les 4 mois qui suivent son entrée en vigueur

C) Les actes créateurs de droit

- CE 2002, décision APHM : un acte obtenu par fraude n’est pas créateur de droit
- CE 2012, agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse : une subvention est
créatrice de droit tant que l’usager respecte les conditions d'octroi.

II- La sortie de vigueur des actes non créateurs de droit

A) L’abrogation des actes non créateurs de droit

- Article L.243-1 CRPA : un acte non créateur de droit peut être abrogé à tout
moment et pour tout motif sans condition de délai
- CE 1989, Alitalia : obligation d’abroger les actes réglementaires non créateurs de
droits s’ils sont illégaux

B) Le retrait des actes non créateurs de droit

- Article L.243-3 CRPA : possibilité que si :


. l’acte est illégal
. dans les 4 mois suivant la prise de décision
TITRE 2 : LES CONTRATS ADMINISTRATIFS

Chapitre 1 : La notion de contrat administratif

Section 1 : La nature contractuelle du contrat administratif

I- Distinction entre AAU et contrat administratif

A) Le critère de la distinction

- critère qualitatif :
. soit l’acte régit les relations entre les auteurs de cet acte = contrat
. soit l’acte encadre des tiers à cet acte = AAU
- CE 1985, association les amis de la Terre : l’Administration ne peut pas avoir
recours au contrat dans certaines hypothèses (matière de PA, délégation du pv
réglementaire…)
- CE 2012, arrêt PRO 2 CC : un contrat administratif est une obligation réciproque
entre les parties à laquelle elles ont consenties toutes deux

B) Le rapprochement de l’AAU et le contrat

- CE 1968, Picard : admet une clause réglementaire (AAU) dans un contrat


administratif

Section 2 : Le caractère administratif du contrat administratif

- TC 2006, Caisse centrale de réassurance : la nature s’apprécie à la date à laquelle


le contrat a été conclu

I- Les contrats administratifs par détermination de la loi

- CE 2008, SA de gestion des eaux de Paris : les contrats de TP sont des contrats
administratifs
- Article L.6 du CCP : contrats de la commande publique
- Article L.314-1 du Code de l’énergie : contrat d’achat obligatoire d’énergie par EDF

II- Les critères jurisprudentiels des contrats administratifs

A) Le critère organique

1. Les contrats conclus entre personne publique et personne privée

- TC 2006, Caisse centrale de réassurance : contrat de nature administrative

2. Les contrats conclus entre deux personnes privées


a. application de la théorie du mandat

- TC 2012, compagnie générale des eaux : si mandat explicite alors contrat


administratif mais si mandat implicite contrat de droit privé

b. les contrats de travaux publics

- TC 2015, Mme Raspail : le contrat de travaux publics relatif aux autoroutes est un
contrat privé

c. les personnes privées transparentes

- la personne privée transparente est créée, contrôlée et financée essentiellement par


l’Administration
- CE 2007, Commune de Boulogne Billancourt : le contrat passé par une personne
privée transparente est un contrat administratif

d. la théorie de l’accessoire

- en principe, un contrat passé entre 2 personnes privées est privé sauf s’il est
l’accessoire d’un contrat administratif
- TC 1998, AGT contre Miglierina : application négative de la théorie de l’accessoire

3. Les contrats conclus entre deux personnes publiques

- TC 1983, UAP : le contrat conclu entre personnes publiques est présumé


administratif

B) Le critère matériel

1. Le critère tiré du rattachement au Service Public

- CE Ass. 1956, époux Bertin : si le contrat est rattaché au SP de manière implicite


ou explicite c’est un contrat administratif

a. le contrat de fournitures de tv aux détenus et malades

- TC 2007, Codiam : le contrat conclu pour les besoins du SP n’est pas un contrat
administratif

b. le contrat conclu par les personnes publiques chargées d’un SPIC

- TC 1962, Dame Bertrand : en principe les contrats sont toujours de droit privé
- TC 2014, SEVP : dégage 3 exceptions :
. lorsque le contrat est conclu avec un objet qui relève de nature à des PPP
. lorsque le contrat contient une clause exorbitante de droit commun
. lorsque le contrat est soumis à un régime exorbitant de droit commun
2. Le régime exorbitant du droit commun

a. les clauses exorbitantes du droit commun

- clause inhabituelle en droit privé qui va conférer des pouvoirs exorbitants à la


personne publique lui permettant de contrôler via un pv de direction le cocontractant
- TC 2014, Axa Iard : la clause exorbitante est une clause inégalitaire du fait des
prérogatives reconnues à la PP, doit être prévue dans l’IG

b. le régime exorbitant de droit commun

- CE 1973, société d’exploitation de la rivière Sant : le contrat soumis à un régime


exorbitant de droit commun est un contrat administratif

Chapitre 2 : Le régime du contrat administratif

- CC 2006, Loi relative au secteur de l’énergie : les PP bénéficient de la liberté


contractuelle

Section 1 : Le régime de passation des contrats administratifs

- distinction contrat de marché public et contrat de concession


- la procédure de mise en concurrence permet de garantir l’égalité de concurrence
dans l’accès aux contrats

I- Le droit de la commande publique

- le droit de la CP prévoit des procédures de mise en concurrence, elles imposent :


. un avis d’appel à la concurrence (publicité du contrat)
. une mise en concurrence des différents opérateurs économiques ayant
candidater à la passation de ces contrats

- si contrat de marché public la PP va sélectionner son cocontractant via des critères


permettant de donner une note à chaque offre, la personne obtenant la meilleure
note est sélectionnée
- si contrat de concession application du libre choix du cocontractant (CE 2008,
Musée de Rodin)

II- Les contrats de la commande publique

A) La définition des contrats de la commande publique

- ce sont des contrats qui répondent aux besoins de la puissance publique


- Article L.1111 du CCP : “Un marché est un contrat conclu par un ou plusieurs
acheteurs soumis au présent code avec un ou plusieurs opérateurs économiques,
pour répondre à leurs besoins en matière de travaux, de fournitures ou de services,
en contrepartie d'un prix ou de tout équivalent”.

- Article L.1121 du CCP : “Un contrat de concession est un contrat par lequel une ou
plusieurs autorités concédantes soumises au présent code confient l'exécution de
travaux ou la gestion d'un service à un ou plusieurs opérateurs économiques, à qui
est transféré un risque lié à l'exploitation de l'ouvrage ou du service, en contrepartie
soit du droit d'exploiter l'ouvrage ou le service qui fait l'objet du contrat, soit de ce
droit assorti d'un prix”.

B) Les critères de distinction

- le contrat doit être un acte contractuel (commun aux 2)


- le contrat doit comprendre des parties (commun aux 2) : PP + opérateur économique
- le contrat doit avoir un objet particulier qui est de satisfaire les besoins de la PP
- le contrat doit être conclu à titre onéreux
. CE 2008, département de la Vendée : pour les contrats de concession, le
cocontractant assume un risque économique, ce qui n’est pas le cas pour les
contrats de marché car le cocontractant reçoit un prix ferme

C) La distinction des contrats de la CP avec les autres contrats administratifs

1. Les contrats de la CP et les contrats de subvention

- le contrat de subvention vise à encourager un projet d’IG par l’octroi d’une


subvention effectuée par AAU
- CE 2003, avis cinémathèque français : le JA se fonde sur un faisceaux d’indices :
- initiative du projet
. si l’initiative provient de la PP = contrat de la CP
. si l'initiative provient d’une personne privée = contrat de subvention
- exécution d’une prestation de service
. s’il y a une prestation = contrat de CP
. s’il n’y a pas de prestation = contrat de subvention
- lien direct entre le montant de la subvention et la prestation de service
. si lien direct = contrat de la CP
. si pas de lien direct = contrat de subvention

2. Les contrats de la commande privée et le contrat d’occupation


d’occupation domaniale (COD)

- le contrat de COD vise à satisfaire les besoins des particuliers car c’est la PP qui est
offreuse de son domaine public sur le marché
- CE 2018, Giraud média

Section 2 : Le régime de l’exécution des contrats administratifs


I- Les prérogatives exorbitantes de l’Administration

A) Le pouvoir de modification unilatérale du contrat

1. L’étendue du pouvoir

- CE 1910, arrêt compagnie générale française des tramways : admet l’existence


du pouvoir de modification unilatérale du contrat du profit de l’Administration mais :
. la modification ne peut être effectuée sans contrepartie financière
. la modification doit être mise en oeuvre pour adapter le SP à l’IG
. la modification ne doit pas être substantielle

2. L’encadrement par le droit de la Commande Publique

- CJCE 2008, Pressetext : évoque 4 hypothèses de modification substantielle


. introduction de nouvelles conditions dans le contrat
. extension du contrat à des services non prévus initialement
. modification de l’équilibre économique du contrat
. substitution du cocontractant initial
- CE Sec. 2008, Ville de Paris : exemple ou le CE a du mal à censurer une
modification substantielle

B) Le pouvoir de sanction unilatérale du cocontractant

- CE 1907, arrêt Delplanque : principe du pouvoir de sanction unilatérale du


cocontractant au profit de l’Administration

C) Le pouvoir de résiliation unilatérale du contrat

1. Les conditions de la résiliation

- CE Ass. 1958, distillerie Magnac-Laval : le pouvoir de résiliation unilatérale doit


être utilisé dans l’IG, les motifs d’iG sont :
. abandonner l’exploitation d’un service public
. changer le mode d’organisation d’un service public
- CE Sec. 2018, Notre Dame des Landes : exemple du pv de résiliation unilatérale
pour abandon de l’exploitation d’un SP

2. Les conséquences de la résiliation

a. l’indemnisation du cocontractant

- CE 2012, AB Trans : si c’est une personne privée, le montant d’indemnisation peut


être inférieur au préjudice subi et le contrat peut même prévoir d’écarter
l’indemnisation
- CE 1971, Mergui : si c’est une personne publique, l’indemnisation ne peut être
inférieure au préjudice subi fondé sur le principe d’interdiction des libéralité des PP
b. la reprise des contrats conclus par l’ancien cocontractant

- CE 2014, Commune de Propriano : en cas de résolution unilatérale pour motif d’IG,


la puissance publique va se substituer à son ancien cocontractant dans ses relations
avec les tiers et les usagers

c. le contentieux de la résiliation unilatérale

- CE Sec. 2012, décision Béziers II : admet l’indemnisation d’une résiliation


irrégulière mais également l’obligation de reprendre les relations contractuelles en
annulant la résiliation
- CE Sec. 2007, Société France Manche : nouveau recours de pleine juridiction pour
les tiers au contrat, permet de demander au JA d’annuler un refus de résiliation

D) La codification des pouvoirs de l’Administration

- Article L.6 du Code de la CP : codification des pouvoirs de l’Administration


seulement en matière de contrat de la commande publique

II- Les droits et obligations du cocontractant

A) Les obligations du cocontractant

1. Exécuter personnellement le contrat administratif

- CE 1905, compagnie départementale des eaux : l’Administration devra autoriser


toutes cessions du contrat à un tiers

2. L’obligation d’exécuter le contrat

- CE 2014, Grenke : obligation d’exécution du contrat mais possibilité d’user d’une


clause de résiliation mais :
. clause pas permise pour les contrats ayant pour objet l’exécution d’un SP
. exigence du respect d’une condition procédurale en informant la PP avant
de mettre en oeuvre la clause, possibilité de refus par l’Administration

B) Le droit du cocontractant à l'équilibre financier du contrat

1. La théorie de la force majeure

- CE 1909, compagnie des messageries maritimes : pose les conditions


cumulatives de la force majeure :
. phénomène indépendant des parties
. imprévu ou imprévisible
. doit rendre impossible l’exécution du contrat
2. La théorie du fait du prince (= aléa administratif)

- CE 1971, compagnie du chemin de fer de Bayonne à Biarritz : si la PP aggrave


les conditions d’exécution du contrat le rendant plus difficile, elle devra indemniser
son cocontractant

3. La théorie de l’imprévision (= aléa économique)

- CE 1916, Gaz de Bordeaux : fondement de la théorie pour imprévision,


l’Administration doit indemniser son cocontractant pour le contrat continue d’être
exécuté afin de garantir la continuité du SP

a. les conditions de l’imprévision

- extérieur à la volonté des parties


- imprévu
- rend économiquement désastreuse l’exécution du contrat

b. les effets de l’application de la théorie

- ouverture d’une période extra-contractuelle


- le cocontractant devra continuer de s’exécuter
- le cocontractant percevra une indemnisation
- CE 1932, compagnie des tramways de Cherbourg : en cas de bouleversement
économique définitif, on applique la théorie de la force majeure
TITRE 3 : LA RESPONSABILITÉ ADMINISTRATIVE

A) Une responsabilité spécifique

- TC, 1873, Blanco : le JA consacre la responsabilité de l’Administration, elle doit


assumer ses actes et réparer les conséquences

B) Une responsabilité étendue

1. La responsabilité de l’Etat du fait de ses activités régaliennes

- CE 1905, Tomaso-Grecco : exigence d’une faute simple pour responsabilité de


l’Administration du fait de l’activité de la police administrative
- CE 1978, Darmon : responsabilité de l’Administration du fait de l'activité du SP et de
la justice administrative, exigence d’une faute lourde sauf :
. responsabilité sans faute du fait des lois (CE 1975, La fleurette)
. responsabilité sans faute du fait d’une loi inconventionnelle (CE 2007,
Garde de Dieu)
. responsabilité sans faute du fait d’une loi inconstitutionnelle (CE Ass. 2019,
Société Paris Clichy)

2. La responsabilité de l’Etat français du fait des actes commis pendant le


régime de Vichy

- CE Ass. 2009, Hoffman Glemane : responsabilité de l’Etat du fait d'agissements


volontaires facilitant la déportation

C) Les conditions d’engagement de la responsabilité administrative

- un préjudice
- un fait générateur (faute ou absence de faute)
- un lien de causalité entre la faute et le préjudice

Chapitre 1 : Les conditions générales de la responsabilité administrative

Section 1 : Le préjudice indemnisable

I- Un préjudice certain

- doit être né et actuel ou futur mais avec une réalisation inévitable


- CE Sec. 2000, Consorts Telle : la perte de chance peut également être prise en
charge, mais conditions :
. doit être sérieuse et indemnisable
. doit être indemnisée à hauteur de la chance perdue
- CE 2012, Beaupère : préjudice certain du patient mal informé dans le domaine
médical
II- Un préjudice évaluable en argent

A) La diversité des préjudices évaluables

1. Le préjudice matériel

- CE Sec. 1958, commune de Grigny : toutes les douleurs physiques sont des
préjudices matériels indemnisables à condition qu’elles soient importantes, inclut :
. les frais médicaux
. les dommages matériels que l’accident aurait pu causer
. les pertes de salaire de la victime
. l’invalidité temporaire ou définitive
- CE Sec. 2000, AP HP contre Jacquié : le droit à réparation est un droit
transmissible aux héritiers quelque soit le dommage

2. Le préjudice moral

- CE Ass. 1961, Consorts Letisserand : admet l’indemnisation du préjudice moral


selon les liens de parenté
- CE 2017, Ministre de la Défense vs M.A. : présomption du préjudice d’anxiété

3. Le préjudice écologique

- Article 1246 du Code civil : action en réparation du préjudice écologique


- TA 2021, Affaire du siècle : transposition de l’action du code civil au contentieux
administratif

B) La date d’évaluation du préjudice

- CE Ass. 1947, veuve Pascale : le dommage causé aux biens est évalué à la
réalisation du dommage
- CE Ass. 1947, Dame veuve Aubry : le dommage causé aux personnes est
évaluable à la date du jugement, prise en compte de l’aggravation potentielle

III- Un préjudice imputable

- CE 2012, Madame M. : en principe, la victime peut se retourner contre n’importe


lequel des auteurs de son dommage

IV- Le calcul de l’indemnité

- en principe, le préjudice est réparé par équivalent et non par nature sauf s’agissant
du préjudice écologique

Section 2 : Le lien de causalité


- la théorie de la causalité adéquate : seul le fait générateur du dommage est
considéré comme la cause de ce dernier
- la théorie de l'équivalence des conditions : tout fait à l’origine du dommage est
considéré comme la cause de ce dernier

I- La théorie de la causalité adéquate

- Loi Kouchner de 2002, art. 1er : “nul ne peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait
de sa naissance”
- CE 1982, Mademoiselle R : le préjudice causé par l’échec d’un IVG n’est pas un
préjudice indemnisable car pas de lien de causalité (causalité adéquate)
- CE 1989, Madame Karl : les circonstances exceptionnelles de l’échec d’un IVG (ex:
traumatismes) ouvrent droit à réparation à la mère et à l’enfant
- Cass. AP 2000, Perruches : autorise l’enfant né handicapé à demander la
réparation de son préjudice pouvant résulter d’une erreur médicale
- CE Sec. 2014 Madame Karabadja : le JA pose une présomption de faute et une
présomption de causalité donc la victime ne doit plus que démontrer le dommage

II- Les clauses d'exonération

A) La faute de la victime

- CE Sec. 1980, SARL du 5-7 : la faute de la victime située dans une position
illégitime exonère totalement l’Administration

B) Le fait du tiers

- peut exonérer partiellement ou totalement

C) La force majeure

- événement imprévisible, irrésistible et extérieur


- peut exonérer partiellement ou totalement

D) Le cas fortuit

- événement imprévisible, irrésistible mais pas extérieur à l'Administration


- CE 1971, département du Var : exemple de cas fortuit

Chapitre 2 : La responsabilité pour faute

- la faute peut provenir d’une illégalité, d’une action ou d’une omission

Section 1 : L’imputabilité de la faute

- TC 1873, décision Pelletier : le CE a consacré la responsabilité personnelle de


l’agent qui découle de sa faute personnelle
- CE 1911, Anguet : théorie du cumul des fautes (faute personnelle + faute service), la
victime a alors le choix entre engager la responsabilité de la PP (contentieux
administratif) ou celle de l’agent (contentieux judiciaire)
- CE 1918, Lemonnier : théorie du cumul des responsabilités (faute personnelle
commise grâce aux moyens du service), la victime a le choix entre aller devant le
contentieux administratif ou judiciaire.

I- L’obligation à la dette

A) Une faute de service pure

- TC 1935, Thépaz : une faute de service pure peut être un délit pénal

B) La faute personnelle commise en dehors du service mais grâce aux moyens


du service

- CE 1988, époux Rajewska : application de la théorie du cumul des responsabilités,


action administrative ou judiciaire

C) La faute personnelle commise dans le service

- CE 1951, arrêt Coccoz : en principe, la faute personnelle commise dans le service


est rattaché à ce dernier sauf en cas de faute intentionnelle
- CE 1953, arrêt Oumar Samba : en principe, la faute personnelle commise dans le
service est rattaché à ce dernier sauf en cas de faute d’une particulière gravité

D) La faute personnelle pure

- c’est la faute commise en dehors du service et ne pouvant se rattacher à ce dernier


donc contentieux judiciaire

II- La contribution finale à la dette

A) La théorie du cumul de fautes

- CE 1951, Laruelle + Delville : 2 situations :


. si la PP a indemnisé la victime, elle pourra se retourner contre son agent
pour la part du dommage correspondant à la faute personnelle de ce dernier
. si l’agent a indemnisé la victime, il pourra se retourner contre la PP

B) La théorie du cumul de responsabilités

- l’Etat pourra se retourner contre son agent mais pas réciproquement

Section 2 : Le déclin de la faute lourde


I- L’abandon de la faute lourde par services

A) Les services hospitaliers

- CE Sec. 1992, époux V : passage de la faute lourde à la faute simple en matière


médicale

B) Les services de secours et de sauvetage

- CE 1998, Améon : passage à la faute simple pour les services de secours

C) Les services pénitentiaires

- CE 2003, Madame Chabba : exigence d’une faute simple en matière de services


pénitenciers

D) Les services fiscaux

- CE 2011, Monsieur Krupa : exigence d’une faute simple en matière fiscale

II- Le maintien de la faute lourde par activité

A) Les activités de police administrative

- CE 2018, affaire Mme Chennouf : maintien de la faute lourde en matière de


services de renseignement

B) Les activités de contrôle

- CE 1946, CDAS MM : en principe il faut une faute lourde mais le JA accepte une
faute simple si activité simple et pour indemniser la victime

C) Les activités juridictionnelles

- CE Ass. 1978, Darmont : régime de faute lourde en principe

Section 3 : La preuve de la faute

I- Le dommage de travaux publics subi par l’usager d’un ouvrage public

- CE 1971, Ville de Fréjus : présomption de faute simple

II- Les infections

A) Les infections nosocomiales


- CE 2011, CHU d’Angers : le JA considère que la puissance publique est
responsable de toutes les infections, qu’elles soient endogènes ou exogènes

III- Les nouveaux domaines de la responsabilité pour faute présumée

A) La responsabilité en cas d’harcèlement moral subi par un agent public

- CE Sec. 2011, Montaut : en cas d’harcèlement, le comportement de la victime n’est


jamais exonératoire

B) La divulgation d’information confidentielles

C) Le contrôle au faciès

- Civ 1ère, 2016 : régime de faute lourde mais un contrôle d'identité abusif constitue
une faute lourde

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