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TD7 DA S1 1

TD6 DA S1 STEVEN.docx
La police administrative concerne surtout les préfets et les maires, à l’échelle locale, le droit
administratif va se concentrer sur la PAG au niveau national.
Il y a la PAS car il arrive (souvent) que la PAG ne soit pas suffisante mais la PAG intervient plus car
elle est locale, donc spécifique aux territoires, plus adaptée…

Il y a des concours de police, ça arrive souvent lorsqu’il y a un manquement de l’autre.


La police spé prime sur la G mais il arrive que la police générale puisse aller sur spéciale si …
Si il y a un concours de PAG, on fait primer la hiérarchie mais le maire peut accentuer une mesure
de PG d’une autorité supérieure afin de s'adapter aux motifs propre à sa commune (Commune
néris les bains 1902)

Commune avec police étatisé, communes de -20k hab avec des tensions
particulières(comparable aux plus grandes villes), le pouvoir de police est partagé entre le
préfet(atteintes à la tranquillité publique, maintien du bon ordre en cas de rassemblement et le
rest revient au maire )

1. CE, 18 avril 1902, Commune de Néris-les-Bains, Rec. p. 275, au GAJA


Le maire peut accentuer une mesure de PG d’une autorité supérieure afin de s'adapter aux
motifs propre à sa commune

2. CE, 19 février 1909, Abbé Olivier, Rec. p. 181, au GAJA


Enfin le juge met en balance les deux aspects, la protection de l’ordre et la liberté et
détermine non si la mesure prise est juridique possible mais si elle est l’unique mesure
nécessaire, proportionnée qui assure le meilleur équilibre entre l’ordre et la liberté. Lorsque
l’intervention est justifiée la mesure qu’elle prend doit être la moins liberticide, elle n’a donc
pas le choix entre plusieurs mesures légales

3. CE, 29 juin 1918, Heyriès, Rec. p. 651, au GAJA


l’article 65 de la loi du 22 avril 1905 prévoyait la communication à tout fonctionnaire de son
dossier administratif avant toute sanction disciplinaire. Le 10 septembre 1914 le PR décide
de suspendre l’application de cette formalité pour la durée des hostilités car elle est « de
nature à empêcher l’action disciplinaire et entraver le fonctionnement des diverses institutions
nationales ». Le CE saisit sur ce décret juge que le PR a sans égalité a suspendu l’application
de la loi au vue des circonstances exceptionnelles, quand l’administration est dans
l’impossibilité d’agir dans le cadre de la légalité ordinaires.

4. CE, 28 février 1919, Dames Dol et Laurent, Rec. p. 208, au GAJA

5. CE, 8 août 1919, Labonne, Rec. p. 737, au GAJA


6. CE, 19 mai 1933, Benjamin, n° 17413, Rec. p. 541, au GAJA
7. CE Sect., 11 mai 1951, Consorts Baud, Rec. p. 265

8. CE Sect., 18 décembre 1959, Soc. « Les films Lutetia », n° 36385, Rec. p. 693, au GAJA
Le maire peut aller plus loins que la PAS, où un réalisateur a fait un film sur un adultère , ce
dernier allait être projeté dans la commune, le maire l’interdit, car circonstances locales
particulière où le maire peut interdir la projection d’un film au vu des circonstances locales
particulières

9. CE Ass., 24 juin 1960, Soc. Frampar et soc. France éditions et publications, n° 42289, Rec.
p. 412, au GAJA

10. CE Ass., 27 octobre 1995, Commune de Morsang-sur-Orge, Rec. p. 372, au GAJA

11. CE, 12 novembre 1997, Ministre de l’Intérieur c. Ass. « Communauté tibétaine en France et
ses amis », n° 169295

12. CE, 29 décembre 1997, Commune d’Ostricourt, n° 170606 (extrait)

13. CE, Sect., 30 juin 2000, Association Promouvoir, n° 222194, Rec. p. 267

14. CE, ord., 5 janvier 2007, Ministre de l’Intérieur c. Ass. « Solidarité des Français », n° 300311

15. CE Ass., 26 octobre 2011, Commune de Saint-Denis, n° 326492


La police spéciale l’emporte sur la police générale

16. CE, ord., 9 janvier 2014, Soc. « Les productions de la Plume » et M. M’Bala M’Bala, n°
374508

17. CE, ord., 30 septembre 2015, Ministre de la Culture et Soc. Wild Bunch, n°392461

18. CE Sect., 11 décembre 2015, Domenjoud, n° 395009 (extraits)

19. TA Montpellier, ord., 19 janvier 2016, Préfet de l’Hérault, n° 1506697

20. CE, ord., 26 août 2016, Ligue de droits de l’Homme et Collectif contre l’islamophobie en
France, n° 402742

21. CE, 6 juin 2018, Ligue des droits de l’Homme, n° 410774

22. CE, ord., 23 octobre 2020, M. Cassia et Ass. de défense des libertés constitutionnelles, n°
445430

23. Exemple d’arrêté de police


LES ACTES UNILATÉRAUX INSUSCEPTIBLE DE RECOUR POUR EXCÈS DE POUVOIR

La police administrative préventif, éviter un trouble à l’ordre publique, mais il y a un volet


répressif
La PJ sanctionne les bandits, mais il y a un volet préventif

Décision section 11 mai 1951 Consort Baud, des policiers entrent dans un café en poursuivant
des malfaiteurs, M. Baud prend peur et s’enfuit, un policier le prend pour un malfaiteur et le
blesse ce qui le tue. Le CE a estimé que l’opération était une action de police judiciaire car la
police venait appréhender des malfrats .
Décision société Frampar et société France édition et publication 24 juin 1960, le préfet d’Alger
ordonne la saisie de numéros du journal France soir, dans son arrêté il vise le Code instruction
criminelle(code pénal), le CE considère que la mission a pour objet d’empêcher la parution
des journées et no d’empêcher des crimes ou délit, ainsi il s’agit de mesure de police
administrative même si utilise un code normalement utilisé par la PJ. L’autorité ne peut décider
dans le cadre de la police, c’est une dimension objective cette distinction.

Trouble à l’OP: atteint la salubrité, la tranquillité et la sécurité publique

Mais OP immatériel:morsang sur orge et société de la plume: dignité humaine

Mompellier 2016: la prévention est une atteinte aux liberté f, c’est l’exception, ce n’est pas la
règle

Torture et génocide sont absolut, ils ne peuvenatjamais être pris

Document 22 : CE, ord., 23 octobre 2020, M. Cassia et Ass. de défense des libertés
constitutionnelles, n° 445430

Vu la procédure suivante : Par une requête et un mémoire en réplique, enregistrés les 17 et 19


octobre 2020 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat, M. A... D... et l'association de
défense des libertés constitutionnelles (ADELICO) demandent au juge des référés du Conseil
d'Etat, statuant sur le fondement de l'article L. 521-2 du code de justice administrative :
1°) à titre principal, d'ordonner la suspension de l'exécution de l'article 51 du décret n° 2020-
1262 du 16 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à
l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire ;
2°) à titre subsidiaire, d'ordonner la suspension de l'exécution de l'article 51 du décret n° 2020-
1262 du 16 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à
l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire en tant qu'il fait obligation aux
préfets de certains départements, dans les zones qu'ils définissent, d'instaurer un couvre-feu
avant 22h30 ; Pareil que 1) mais ajoute une précision, au cas où un ne serait pas retenu: il
obliger certains préfet à créer un couvre feu avant 22h30
3°) à titre plus subsidiaire, d'ordonner la suspension de l'exécution de l'article 51 du décret n°
2020-1262 du 16 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à
l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire en tant qu'il ne prévoit pas de
modulation de la plage horaire du couvre-feu pour permettre aux clients des restaurants et
salles de spectacles de rentrer à leur domicile après l'heure de déclenchement du couvre-feu,
munis d'u titre justifiant ce dépassement ;Pareil que 1) mais ajoute une précision, au cas où un
ne serait pas retenu: ne permet pas aux clients de restaurants ou salle de spectacle de rentrer
chez eux
4°) à titre plus subsidiaire encore, d'ordonner la suspension de l'exécution de l'article 51 du
décret n° 2020-1262 du 16 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour
faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire en tant qu'il ne
permet pas aux préfets de certains départements, dans les zones qu'ils définissent, de moduler
la plage horaire du couvre-feu en fonction des circonstances locales. Oblige les préfets à
prendre des mesures sans que ces derniers ne puissent les adaptées “aux circonstances
locales”

Ils soutiennent que : - la condition d'urgence est remplie dès lors que le décret contesté:
-en premier lieu, ne produira des effets que pour une durée maximale d'un mois. Cela justifie
quoi, quel est le lien entre la condition d’urgence et la durée de la mesure?,
-en deuxième lieu, préjudicie de manière suffisamment grave à leur situation ou aux intérêts
qu'ils entendent défendre
-en dernier lieu, porte une atteinte grave et multiple aux libertés fondamentales :Ce n’est pas
proportionnel ou nécessaire car en premier lieu il est porté une atteinte grave et manifestement
illégale à la liberté personnelle, à la liberté d'entreprendre, à la liberté de réunion, à la liberté
d'association, à la liberté d'aller et venir et au droit à une vie familiale normale ;
Et en second lieu - le décret contesté n'est ni nécessaire ni proportionné à l'objectif de lutte
contre l'épidémie de covid-19 dès lors que, d'une part, aucune donnée scientifique, ni même
l'avis du 22 octobre 2020 du Conseil scientifique, ne permet d'établir l'efficacité d'imposer un
couvre-feu entre 21 heures et 6 heures, eu égard notamment à la faible densité de personnes
présentes dans l'espace public dans ces horaires lors des mois d'octobre et de novembre et à
l'absence d'appréciation des circonstances locales justifiant de telles restrictions dans certains
départements désignés, sans aucune modulation possible par le préfet de département, d'autre
part, les interdictions de circulation qu'il pose peuvent avoir un effet contreproductif en ce
qu'elles pourraient conduire à des phénomènes de concentration des activités à d'autres
horaires et contribuer à une augmentation des rassemblements nocturnes dans des domiciles
privés et, enfin, un tel couvre-feu ne pourrait être regardé comme strictement proportionné qu'à
partir de 22 voire 23 heures et en dessous d'une période de 6 semaines.
Par un mémoire en défense, enregistré le 19 octobre 2020, le ministre des solidarités et de la
santé conclut au rejet de la requête. Il soutient qu'il n'est porté aucune atteinte grave et
manifestement illégale à une liberté fondamentale.
Par un mémoire en intervention, enregistré le 19 octobre 2020, la société Maison Rostang
demande que le Conseil d'Etat fasse droit aux conclusions de la requête. Elle soutient que son
intervention est recevable et s'associe aux moyens de la requête.
Par un mémoire en intervention et un mémoire complémentaire, enregistrés le 20 octobre
2020, Mme K... L..., M. C... G..., Mme J... B..., M. I... E... et M. F... H... demandent que le
Conseil d'Etat fasse droit aux conclusions la requête. Ils soutiennent que leur intervention est
recevable et s'associent aux moyens de la requête.
Par un mémoire, enregistré le 20 octobre 2020, la société Maison Rostang déclare se désister
purement et simplement de l'intervention qu'elle a formée au soutien de la requête de M. D... et
autre.

La requête a été communiquée pour observations au Premier ministre et au ministre de


l'intérieur, qui n'ont pas produit de mémoire. Après avoir convoqué à une audience publique,
d'une part, M. A... D... et l'ADELICO, d'autre part, le ministre des solidarités et de la santé, le
Premier ministre et le ministre de l'intérieur :
Ont été entendus lors de l'audience publique du 20 octobre 2020, à 16 heures : - les
représentants de M. D... et de l'ADELICO ; - les représentants du ministre des solidarités et de
la santé ; à l'issue de laquelle le juge des référés a différé la clôture de l'instruction au 21
octobre 2020 à 18 heures puis au 22 octobre 2020 à 14 heures.
Vu le nouveau mémoire, enregistré le 21 octobre 2020, produit par le ministre des solidarités et
de la santé ; Vu le nouveau mémoire, enregistré le 21 octobre 2020, produit par M. H... ; Vu les
pièces nouvelles et le nouveau mémoire, enregistrés les 21 et 22 octobre 2020, produits par M.
D... et l'ADELICO ; Vu les autres pièces du dossier ; Vu :- la Constitution, notamment son
Préambule ; - le code de la santé publique ; - le décret n° 2020-1257 du 14 octobre 2020 ; - le
code de justice administrative ;

Considérant ce qui suit :


1. Aux termes de l'article L. 521-2 du code de justice administrative : " Saisi d'une demande en
ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à
la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ou un
organisme de droit privé chargé de la gestion d'un service public aurait porté, dans l'exercice
d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale. Le juge des référés se
prononce dans un délai de quarante-huit heures ".

Sur les interventions :


2. Postérieurement à l'introduction de son intervention, la société Maison Rostang a déclaré se
désister de son intervention. Son désistement est pur et simple, rien ne s'oppose à ce qu'il en
soit donné acte.
3. Mme L... et ses co-intervenants justifient d'un intérêt suffisant pour intervenir au soutien de la
requête de M. D... et autre tendant à la suspension de l'exécution de l'article 51 du décret n°
2020- 1262 du 16 octobre 2020. Leur intervention doit, par suite, être admise.

Sur le cadre juridique :


4. L'émergence d'un nouveau coronavirus, responsable de la maladie à coronavirus 2019 ou
covid19 et particulièrement contagieux, a été qualifiée d'urgence de santé publique de portée
internationale par l'Organisation mondiale de la santé le 30 janvier 2020, puis de pandémie le
11 mars 2020. La propagation du virus sur le territoire français a conduit le ministre des
solidarités et de la santé puis le Premier ministre à prendre, à compter du 4 mars 2020, des
mesures de plus en plus strictes destinées à réduire les risques de contagion.
Pour faire face à l'aggravation de l'épidémie, le législateur, par l'article 4 de la loi du 23 mars
2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de covid-19, a déclaré l'état d'urgence sanitaire
pour une durée de deux mois à compter du 24 mars 2020, puis, par l'article 1er de la loi du 11
mai 2020 prorogeant l'état d'urgence sanitaire et complétant scs dispositions, a prorogé cet état
d'urgence sanitaire jusqu'au 10 juillet 2020 inclus. Au vu de l'évolution de la situation sanitaire,
les mesures générales adoptées par décret ont assoupli progressivement les sujétions
imposées afin de faire face à l'épidémie. Enfin, par un décret du 10 juillet 2020, pris sur le
fondement de la loi du 9 juillet 2020 organisant la sortie de l'état d'urgence sanitaire, le Premier
ministre a prescrit les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19
dans les territoires sortis de l'état d'urgence sanitaire et dans ceux au sein desquels il a été
prorogé.
5. Par un décret n° 2020-1257 du 14 octobre 2020, pris en conseil des ministres et sur le
rapport du ministre des solidarités et de la santé, le Président de la République a déclaré l'état
d'urgence sanitaire sur l'ensemble du territoire de la République à compter du 17 octobre 2020
à 0 heure, sur le fondement des dispositions de l'article L. 3131-13 du code de la santé
publique.
6. Aux termes de l'article L. 3131-15 du code de la santé publique dispose, dans sa rédaction
issue de la loi du 11 mai 2020 : " I. - Dans les circonscriptions territoriales où l'état d'urgence
sanitaire est déclaré, le Premier ministre peut, par décret réglementaire pris sur le rapport du
ministre chargé de la santé, aux seules fins de garantir la santé publique : (..) 2° Interdire aux
personnes de sortir de leur domicile, sous réserve des déplacements strictement
indispensables aux besoins familiaux ou de santé ; (...) III. - Les mesures prescrites en
application du présent article sont strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus
et appropriées aux circonstances de temps et de lieu. Il y est mis fin sans délai lorsqu'elles ne
sont plus nécessaires. ".
7. Dans ce cadre, par un décret n° 2020-1262 du 16 octobre 2020, le Premier ministre a prescrit
de nouvelles mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19. En
particulier, le I de l'article 51 de ce décret prévoit que " I. - Dans les départements mentionnés à
l'annexe 2, le préfet de département interdit, dans les zones qu'il définit, aux seules fins de
lutter contre la propagation du virus, les déplacements de personnes hors de leur lieu de
résidence entre 21 heures et 6 heures du matin à l'exception des déplacements pour les motifs
suivants, en évitant tout regroupement de personnes : 1° Déplacements entre le domicile et le
lieu d'exercice de l'activité professionnelle ou le lieu d'enseignement et de formation ; 2°
Déplacements pour des consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne
pouvant être différés ou pour l'achat de produits de santé ; 3° Déplacements pour motif familial
impérieux, pour l'assistance aux personnes vulnérables ou précaires ou pour la garde d'enfants
; 4° Déplacements des personnes en situation de handicap et de leur accompagnant ; 5°
Déplacements pour répondre à une convocation judiciaire ou administrative ; 6° Déplacements
pour participer à des missions d'intérêt général sur demande de l'autorité administrative ; 7°
Déplacements liés à des transferts ou transits vers ou depuis des gares ou aéroports dans le
cadre de déplacements de longue distance ; 8° Déplacements brefs, dans un rayon maximal
d'un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie. Les personnes
souhaitant bénéficier de l'une des exceptions mentionnées au présent I se munissent, lors de
leurs déplacements hors de leur domicile, d'un document leur permettant de justifier que le
déplacement considéré entre dans le champ de l'une de ces exceptions. Les mesures prises en
vertu du présent I ne peuvent faire obstacle à l'exercice d'une activité professionnelle sur la voie
publique dont il est justifié dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. ".Il y a un couvre
feu mais le Ministre permet des exceptions qui sont justifiés au regard de la situation. Ce
couvre-feu doit être fait par les préfets, sur ordre du Ministres

Sur la demande en référé :


8. M. A... D... et l'association de défense des libertés constitutionnelles demandent, à titre
principal, au juge des référés du Conseil d'Etat, statuant sur le fondement de l'article L. 521-2
du code de justice administrative d'ordonner la suspension de l'exécution de l'article 51 du
décret n° 2020-1262 du 16 octobre 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour
faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire. Ils soutiennent
que cette mesure porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté personnelle, aux
libertés d'aller et venir, d'entreprendre, de réunion et d'association et au droit à mener une vie
familiale normale, qui revêtent le caractère de libertés fondamentales. Les intervenants
invoquent également une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester, à la
liberté du commerce et de l'industrie et au droit à la sûreté. Reprise des arguments et
demandes de plus haut mais avec des précisions, les demandes de l’ADLC se reposent sur une
atteinte grave à des droits et libertés sous couvert d’urgence sanitaire.
9. L'article 51 n'institue pas lui-même de mesure d'interdiction des déplacements de personnes
hors de leur lieu de résidence entre 21 heures et 6 heures du matin, mais prescrit aux préfets
des départements les plus touchés par l'épidémie de covid-19, dont la liste figure à l'annexe 2
du décret, de le faire, entre 21 heures et 6 heures du matin, dans les zones qu'ils définissent.
Doit on attaquer le décret ou les règlement des préfets?
10. Dans l'actuelle période d'état d'urgence sanitaire, il appartient aux différentes autorités
compétentes de prendre, en vue de sauvegarder la santé de la population, toutes dispositions
de nature à prévenir ou à limiter les effets de l'épidémie. Ces mesures, qui peuvent restreindre
l'exercice des droits et libertés fondamentaux, doivent, dans cette mesure, être nécessaires,
adaptées et proportionnées à l'objectif de sauvegarde de la santé publique qu'elles
poursuivent. Tel est en particulier le cas d'une mesure d'interdiction aux personnes de sortir de
leur domicile durant certaines heures qui, par nature, porte atteinte à la liberté personnelle. Il y a
une justification à ces mesures mais il faut se demander si elles sont NAP.
11. Il est constant que malgré les mesures de police sanitaire graduées en fonction de la
situation sanitaire de chaque territoire prises sur le fondement de la loi du 9 juillet 2020 pour
faire face au risque de reprise de l'épidémie, la circulation du virus sur le territoire métropolitain
s'est amplifiée ces dernières semaines et que l'on constate une nette aggravation de la crise
sanitaire. Il résulte ainsi de l'instruction qu'au 20 octobre 2020, le taux d'incidence (nombre de
nouveaux cas rapporté à la population) s'élevait à 246,53 pour 100 000 personnes, sur
l'ensemble de la population, contre 118 pour 100 000 personnes la semaine du 28 septembre
au 4 octobre 2020, que le taux de positivité des tests réalisés était de 13,56 % contre 9,2 % et
que le taux d'occupation des lits en réanimation par des patients atteints du covid-19 était de
près de 43 %. Il résulte également de l'instruction qu'au 20 octobre 2020, dans les neuf
métropoles situées dans les départements figurant à l'annexe 2 du décret, les taux d'incidence
s'échelonnaient, pour 100 000 personnes, entre 283,7 à Rouen et 798,5 à Saint-Etienne,
dépassant même les 800 nouveaux cas dans certaines zones, le taux de positivité des tests
s'échelonnait entre 13,4 % et 25,6 %, le taux d'occupation des lits de réanimation par des
patients atteints du covid-19 entre 29 % et 54 %, entraînant par suite la déprogrammation des
opérations non urgentes et la fermeture des services non liés à l'épidémie, et que ces données
sont en forte et constante progression sur les derniers jours .Mets en lumière la situation
sanitaire et sa gravité afin de savoir ensuite si c'est NAP
12. Il résulte également de l'instruction que les sources de contamination se rattachent, pour
une grande part, aux lieux privés. Le Haut Conseil de la santé publique relevait ainsi, dans un
avis rendu le 17 septembre 2020, que " Les expositions et les transmissions surviennent
principalement en intra-famille ou en cas de regroupements sociaux avec forte densité de
personnes en dehors des établissements scolaires ". Le comité de scientifiques prévu à l'article
L. 3131-13 du code de la santé publique notait quant à lui, dans sa note d'alerte du 22
septembre dernier à laquelle se réfère son avis du 19 octobre, que " Les nouvelles
contaminations sont surtout observées dans la population jeune chez qui la probabilité
d'hospitalisation et la mortalité demeurent très faibles. MAIS la circulation active du virus dans
cette population depuis l'été se propage à l'ensemble des groupes d'âges, avec un décalage de
plusieurs semaines. La circulation de virus dans la population âgée est notamment à l'origine
d'une augmentation progressive des hospitalisations...Chez les jeunes (20-40 ans), dont on ne
connaît pas le rôle précis dans la contamination des personnes âgées et/ou vulnérables, il
semble que les fêtes étudiantes extra-universitaires et les rencontres dans les bars/restaurants
soient responsables d'un nombre important de contaminations. " Les foyers épidémiques
identifiés ne constituent qu'une part limitée des cas constatés, les contaminations diffuses
représentant quant à elle une part très significative de l'ensemble. Continue sur les
circonstances qui peuvent justifier, argument ces ont des jeunes(peu d’hospitalisation et mort)
qui sont contaminés, ce sont eux les foyers épidémiques mais, ça se propage aux autres
population(plus voir beaucoup hospitalisation et mort) DE PLUS les foyer épidémique”s ne
représente qu’un faible part des contaminés, la majorité vient de la diffusion dans la société
13. Il résulte de ce qui a été dit ci-dessus que contrairement à ce qui est soutenu, eu égard à la
nette aggravation de la crise sanitaire, tout particulièrement dans certaines zones à forte
densité de population, et alors que les mesures instituées sur le fondement de la loi du 9 juillet
2020 n'ont pas été en mesure d'empêcher la reprise de l'épidémie et que, à l'inverse, l'adoption
en mars dernier, dans le département de la Guyane, d'une mesure analogue de couvre-feu
semble avoir montré son efficacité pour freiner la transmission de l'épidémie, le prononcé d'une
mesure d'interdiction des déplacements des personnes hors de leur lieu de résidence entre 21
heures et 6 heures du matin, rendu possible par l'article 51 du décret du 16 octobre 2020
uniquement aux fins de lutter contre la propagation du virus et dans des zones préalablement
identifiées par les autorités préfectorales dont le département est mentionné en annexe 2 du
décret, est une mesure qui, en l'état de l'instruction, n'est pas manifestement injustifiée par la
situation sanitaire spécifique qui prévaut dans le champ géographique délimité où elle est
rendue possible. C’est adapté
14. Une telle mesure, qui est en outre assortie de nombreuses dérogations, prévues par l'article
51 du décret, correspondant à des déplacements indispensables notamment aux besoins
familiaux ou de santé, qui est nécessairement limitée dans le temps, ne pouvant être instituée
que pendant l'état d'urgence sanitaire, qui ne peut être prononcé par décret que pour une durée
d'un mois et ne peut être prorogé au-delà de cette durée que par la loi, et qui, en tout état de
cause, revêt un caractère moins restrictif qu'un confinement, est une mesure qui, en l'état
de l'instruction, ne peut être regardée comme étant manifestement dépourvue de caractère
nécessaire. Il y a une nécessité
15. Enfin le caractère proportionné d'une mesure de police s'apprécie nécessairement en tenant
compte de ses conséquences pour les personnes concernées et de son caractère approprié
pour atteindre le but d'intérêt général poursuivi. Sa simplicité et sa lisibilité, nécessaires à sa
bonne connaissance et à sa correcte application par les personnes auxquelles elle s'adresse,
sont un élément de son effectivité qui doivent, à ce titre, être prises en considération. Eu égard
à la difficulté, en l'état de l'instruction, de moduler les horaires d'interdiction de déplacement des
personnes en dehors de leur résidence selon les zones géographiques concernées et aux
risques que ferait courir une extension des motifs de dérogation, il n'est pas manifeste, en l'état
de l'instruction, que, contrairement à ce qui est soutenu, puissent être mises en oeuvre
efficacement des mesures moins contraignantes que celles prévues par l'article 51 du décret. Il
appartiendra en tout état de cause au Premier ministre et aux autorités préfectorales d'y mettre
fin sans délai dès qu'elles ne seront plus strictement nécessaires. C’est proportionné
16. Par suite, et dès lors que les libertés fondamentales invoquées, en particulier la liberté
personnelle, la liberté d'aller et venir, la liberté de réunion ainsi que le droit au respect d'une vie
familiale, doivent être conciliées avec les autres libertés fondamentales, parmi lesquelles figure
le droit au respect de la vie, les requérants ne sont pas fondés à soutenir que la mesure prévue
par l'article 51 du décret du 16 octobre 2020 porterait une atteinte manifestement illégale à ces
libertés fondamentales. Ce n’est pas illégale car c’est une balance entre divers libertés
fondamentales et non une violation pure et dure de celles-ci.

ORDONNE:
Article 1er : Il est donné acte du désistement de l'intervention de la société Maison Rostang.
Article 2 : L'intervention de Mme L..., de M. G..., de Mme B..., de M. E... et de M. H... est
admise. Article 3 : La requête de M.A... D... et de l'ADELICO est rejetée.
C) Les référés d’urgence

Il y a l’idée que les requérants veuillent rapidement une décision fusse-t-elle provisoire. On peut
illustrer l’affaire Benjamin, où le CE annulait le refus d’autoriser une réunion, il annulait le 19 mai 1933
alors que la décision de refus contester avait été prise par le maire le 11 mars 1930, on est dans le
registre de l’annulation platonique.
La loi du 30 juin 2000 à créer divers procédés d’urgence ou n’étant pas conditionné par l’urgence selon
les procédés. Le juge des référés est un juge statuant seul mais qui peut en cas de difficulté importante
ou lorsque la nature de l’affaire le justifie renvoyer l’affaire à une formation collégiale (article L.511-2
du code de justice administrative). En matière de référé la procédure est souvent allégée pouvant dans
certains cas aller jusqu’à laisser une très large part à l’oralité pourtant exclu dans les autres domaines. Il
existe un référé précontractuel et un référé contractuel ou un référé instruction. Un référé provision
qui n’est pas un référé d’’urgence qui autorise le juge à donner un versement immédiat d’une somme
d’argent « lorsque l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable ». Il arrive que cette
provision soit suffisante pour que le requérant n’est pas d’intérêt à saisir le juge au fond qui, s’il ait saisi,
fixe définitivement (article R.541 1° du CJA) 3 procédures de référés les plus fréquemment mise en
œuvre.

1) Le référé suspension

Il est régi par les articles L.521 1° et suivants du CJA, il permet en cas de recours au fond contre un acte,
il permet au juge d’ordonner la suspension des effets de l’acte contesté. Ce juge des référés se
prononcent dans les meilleurs délais (15 jours maximum).

Cette suspension qu’il peut prononcer est conditionné à 3 critères :


-L’existence d’un recours : on ne peut pas faire un référé suspension autonome, il faut qu’il y ait
notamment un recours pour excès de pouvoir au fond
-La légalité de la mesure doit paraitre discutable : le juge ne va pas suspendre un acte parfaitement
légal. Selon le texte, il doit exister un « moyen propre à créer en l’état de l’instruction un doute sérieux
quant la légalité de la décision ». Il n’est pas nécessaire de prouver de manière indubitable l’illégalité,
mais il faut susciter un doute sérieux quant à la légalité de la décision.
-Il faut prouver l’urgence qui est avéré « lorsque l’exécution de l’acte porte atteinte de manière
suffisamment grave et immédiate à un intérêt public, à la situation du requérant ou aux intérêts qu’il
entend défendre » (arrêt de section, 19 janvier 2001, confédération nationale des radios libres)

Cette condition d’urgence s’apprécie de manière objective et global. Le juge met dans la balance
l’intérêt général existant à exécuter l’acte immédiatement et l’intérêt du requérant à obtenir la
suspension (arrêt de section, 28 février 2001, préfet des Alpes-Maritimes). Contrairement à ce que
prévoyait les procédures antérieures à 2000, l’urgence peut justifier une suspension même si en cas
d’annulation les effets de l’acte pouvaient être effacé par une réparation pécuniaire (arrêt
confédération nationale des radios libre).

Si ces conditions sont réunies, le juge peut ordonner la suspension donc il n’est pas tenu, il peut
considérer qu’il n’y a pas eu lieu de suspendre. S’il décide de suspendre il peut modifier les effets de la
suspension dans le temps ou sa portée. Par exemple, il ne peut décider de suspendre que certains
effets de la décision et pas d’autre, il peut décider de suspendre des décisions de rejet. Le candidat a un
concours peut être admis à se présenter, plutôt le juge suspendra la décision de refuser l’admissibilité à
concourir d’un candidat à un concours. Quitte à ce qu’ils apparaissent in fine qu’il ne remplissait pas les
conditions requises pour se présenter au concours (arrêt de section, 20 décembre 2000, Ouataa). Cette
ordonnance de provision est une ordonnance provisoire, au sens qu’elle ne tranche pas définitivement
le litige qui sera trancher par le juge du fond. Ces ordonnances de suspension sont rendues en premier
et dernier ressort et lorsqu’elles sont l’œuvre du tribunal administratif, elles ne peuvent faire l’objet
que d’un recours en cassation devant le CE.

2) Référé liberté

En effet, le référé suspension se borne à suspendre temporairement les effets de la décision. Le juge n’a
pas d’autres pouvoirs. Les requérants avant la réforme des référés de 2000 pouvaient avoir la tentation
avant d’aller chercher chez le juge judiciaire, la satisfaction de leurs intérêts du moins lorsqu’était en
cause une liberté laissant prise à la qualification de voie de fait. C’est en parti pour cela, que l’article
L.521-2 du CJA prévoit depuis 2000 que « saisi d’une demande justifiée par l’urgence, le juge des
référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde des libertés fondamentales à
laquelle une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion de
service public aurait porté dans l’exercice de l’un de ces pouvoirs une atteinte grave et manifestement
illégale ». Le juge des référés se prononce dans un délai de 48h.

Contrairement au référé suspension, il n’y a pas besoin d’un premier recours au fond. Le référé liberté
peut être un recours autonome. En revanche, il y a une condition d’urgence qui s’apprécie plus
strictement que le référé suspension mais le juge le fait toujours en mettant en balance les droits et
intérêts du requérant et les nécessités de l’intérêt général mais il prend en compte le bref délai qu’il a
pour statuer. Il peut ainsi lui arriver de refuser d’agir, dire que l’urgence n’est pas constituée parce
qu’une mesure sous 48h n’est pas nécessaire. Il faut choisir le bon moment pour déposer ce référé
d’urgence.

Il faut une atteinte à la liberté fondamentale, liberté d’expression et de communication, liberté d’aller
et venir, droit d’asile, droit de propriété, droit des enfants handicapés à la scolarisation, liberté
syndicale, droit de grève. Il faut une liberté fondamentale violé par l’administration pour prospérer le
référé liberté.

Il faut que l’atteinte soit grave et manifestement illégale. On est plus dans le doute du référé
suspension, on est dans l’illégalité caractérisée (arrêt 19 août 2002, institut de formation des élus
locaux). C’est le cas en cas de droit au respect de la vie lorsque « l’action ou la carence de l’autorité
publique créer un danger caractérisé imminent pour la vie des personnes » (arrêt CE, 16 novembre
2011, ville de Paris). Il statue dans un délai de 48h en principe. Le juge peut édicter
toutes mesures nécessaires à la sauvegarde de la liberté en cause. La seule limite à son pouvoir est qu’il
ne peut annuler l’acte qui est une chose réservée au juge du fond mais il peut suspendre l’acte, il peut
adresser des injonctions de faire ou de ne pas faire à l’administration. On notera que l’administration
admet lorsqu’une mesure provisoire est insuffisante à garantir la liberté atteinte que le juge prononce
une mesure définitive (arrêt 31 mai 2007, syndicat CFDT interco 28). Ces ordonnances de liberté référée
rendu par les tribunaux administratifs sont susceptibles d’un appel en CE qui statue dans un délai de
48h.

3) Le référé mesures utiles


On parle aussi de référé conservatoire qui est issu d’une loi du 18 novembre 1955 et figure aujourd’hui
à l’article L.521-3 du CJA.

4 conditions ressortent de cet énoncé :


-L’urgence qui justifie la prescription d’une mesure en référé
-L’utilité de sa mesure donc sa nécessité à la sauvegarde d’intérêt public ou privé de droit subjectif
des administrés -L’absence de contestation sérieuse : elle relève du juge du fond
-La mesure demandée ne doit faire obstacle à l’exécution d’aucune décision administrative y compris
celle qui refuse la mesure demandée (arrêt de section, 5 février 2016) : La personne qui se heurte à un
refus de l’administration ne peut user de cette voie de droit, cette considération est écartée en cas de
péri grave tel celui résultant du refus d’effectuer des travaux conservatoires, à la suite d’un dommage
de travaux publics (arrêt du 5 février 2016 ; arrêt de section, 18 juillet 2006, Madame Labat). Cette
considération est écartée lorsque l’administration prend une décision de refus après que le juge du
référé mesures utiles a été saisi de la même chose alors que l’on ne lui a pas demandé. Le juge dans ce
cas ne tient pas compte de cette décision pour ne pas priver le référé mesure utile de tout effets (arrêt
28 novembre 2018).

Le juge peut prendre tout autre mesure utile selon le texte, il peut s’agir de mesures provisoires
probatoires consistant notamment en des injonctions y compris à l’égard de personnes privées. Il arrive
qu’une administration saisisse le juge référé des mesures utiles pour qu’il prononce l’injonction à un
occupant sans titre du domaine public de quitter ce domaine public. Autre mesure utile renvoie aux
articles L.521 1° et L.521 2° donc au référé suspension, au référé liberté. Autrement dit, le référé
mesures utiles à un caractère subsidiaire et ne peut être utilisé que si on ne peut atteindre le même
résultat par la voie des référés suspension ou liberté. Ces ordonnances de référé mesures utiles ne
peuvent faire l’objet que d’un recours en cassation, il n’y a pas d’un appel en la matière.

III- Les limites des mesures de police


Les mesures de police sont par essence liberticides, et ce caractère suppose qu’elle puisse
faire l’objet d’un contrôle juridictionnel qui relève très largement du JA. Il existe donc des
limites pour l’exercice de police administrative générale, et des limites à l’exercice de police
administrative spéciale.
A- Les limites des mesures de police générale
Tout réside dans une célèbre formule « la liberté est la règle, la restriction de police l’exception
». cette formule est tiré du commissaire Corneille sur un arrêt du 17 août 1917. Ainsi la
mesure de police doit être nécessaires au maintien de l’ordre et doit concilier au mieux
l’ordre et la liberté.

Plus précisément le CE met en balance plusieurs éléments, comme l’intensité, la réalité des
menaces pesant sur l’ordre public, s’il n’y en a pas par définition la mesure de police est
toujours illégale. Le juge se place au jour où l’autorité de police a statué. Le fait que la mesure
ait en réalité inutile ne suffit pas à la rendre illégale, l’autorité devra l’abroger car elle serait
illégale pour l’avenir. ADAPTEE

D’autre part le juge s’interroge sur l’importance de la liberté en cause et sur l’atteinte qui est
portée, notamment les interdiction de circulation. PROPORTIONNEL

Enfin le juge met en balance les deux aspects, la protection de l’ordre et la liberté et
détermine non si la mesure prise est juridique possible mais si elle est l’unique mesure
nécessaire, proportionnée qui assure le meilleur équilibre entre l’ordre et la liberté. Lorsque
l’intervention est justifiée la mesure qu’elle prend doit être la moins liberticide, elle n’a donc
pas le choix entre plusieurs mesures légales (décision Abbé Olivier CE 19 février 1909 un
maire avait pris un arrêté interdisant toute manifestation religieuse sur la voie publique,
notamment pour les enterrements).NECESSAIRE

Ces principes de mise en balance de la liberté et de l’ordre ont été systématisé par la JP
récente, le triple test de proportionnalité pour être légale une mesure doit être adaptée,
nécessaire et proportionné au sens strict. C’est une technique allemande intégrée ensuite dans
la JP constitutionnelle française dans une décision 21 février 2008. Cette méthode a été adoptée
par le CE dans un domaine spécifique (CE 26 octobre 2011 Association promotion image et
autres), avant d’être pleinement appliqué d’abord dans les ordonnances Dieudonné et dans des
recours au fond (CE 9 novembre 2015 association générale contre le racisme et le respect de
l’identité française et chrétienne).

- Adaptée : la mesure doit être pertinente par rapport au but à atteindre


- Nécessaire : elle ne peut excédée ce qu’exige la réalisation du but poursuivi.
- Proportionnée : elle ne doit pas être au regard des charges et restrictions qu’elle crée
être hors de proportionné avec le résultat recherché (CE CAA Marseille 30 novembre
2016 Maire de Béziers fichage génétique des chiens de la ville afin de retrouver leur
propriétaire en cas de divagations, déjections, et autres, le juge d’appel a trouvé cette
mesure disproportionnée).
Ces éléments conduisent à avoir une forte suspicion à l’égard des mesures qui s’expriment
par des interdictions générales et absolues. Les interdictions générales et absolues sont par
nature suspectes, en effet il faut retenir la mesure la moins attentatoires :

- CE Arrêt 19 mai 1933 Benjamin GAJA – M. Benjamin, conférencier souhaite tenir une
réunion publique pour discuter de comiques Courteline et Sacha Guitry, des instituteurs
annoncent qu’ils s’opposeront à cette conférence car l’organisateur avait sali le personnel
de l’enseignement laïque, le maire embarrassé interdit la conférence et sa décision est
annulée car le maire aurait pu maintenir l’ordre par d’autres mesures.
- Certains maires ont mis des couvre-feux pour mineurs et le juge a pu admettre la
légalité de ces couvre feux en vérifiant leur strict nécessité et proportionnalité (CE
ordonnance de référé 9 juillet 2001 préfet du Loiret / CE 27 juillet 2001 commune
d’Etampes). Dans ces cas le couvre-feu doit être justifié par l’existence de risques
particuliers liés à la sécurité des mineurs, mais aussi des autres habitants face aux
mineurs, et à la tranquillité publique. Le couvre-feu doit être proportionné et le juge
admet ce type de couvre-feu lorsqu’ils sont limités dans le temps, à certaine partie de
l’année, dans l’espace, à certaines personnes.
- L’interdiction totale peut être admise, par exemple dans l’affaire Morsang sur Orge
même si c’était la mesure la plus restrictive car c’était la seule mesure appropriée
pour protéger la dignité en cause.

La période actuelle est marquée par de nombreuses mesures de police générale et spéciale
visant à agir sans le cadre de la crise sanitaire et notamment le port du masque et la fermeture des
établissements recevant du public, comme les salles de sport (CE 16 octobre 2020) et dans le
contentieux du couvre-feu (ordonnance du 23 octobre 2020). Plusieurs ordonnances de référés
du CE ont eu à statuer sur des mesures prises par les préfets et souvent l’administration a
été fort dans les obligations posées. Spontanément on pourrait se demander si les mesures
prises ne sont pas trop générales et absolues et donc disproportionnées. Le CE par une
tendance inaugurée par deux ordonnances du juge des référés du 6 septembre 2020 a considéré
que « le caractère proportionné d’une mesure de police s’apprécie nécessairement en tenant
compte de ses conséquences pour les personnes concernées et de son caractère approprié pour
atteindre le but d’intérêt général poursuivi. Sa simplicité et sa lisibilité, nécessaires à sa bonne
connaissance et à sa correcte application par les personnes auxquelles elle s’adresse, sont un
élément de son effectivité qui doivent, à ce titre, être prises en considération ». La simplicité et
la lisibilité des mesures de police peuvent conduire à une légère disproportion.
D- L’état d’urgence sanitaire
Enfin, il existe l’état d’urgence sanitaire, un régime récent de 2020. Lorsque les premières
mesures ont été prises dans le cadre du Covid 19, ce régime n’existait seules quelques
dispositions prévoyait une police administrative spéciale en cas d’épidémies (L.3131 CSP).
Cet article était flou mais il a permis la mise en quarantaine lors de rapatriements. Ce régime
était insuffisant a été modifié et s’est additionné un mécanisme d’état d’urgence sanitaire
que l’on trouve à l’article L3131-12 et s. CSP issu d’une loi du 23 mars 2020.
C’est un régime distinct de l’état d’urgence classique. Il ne peut être prorogé au-delà d’un
mois que par la loi et après l’avis d’un comité scientifique.

- Ce régime permet au PM par décret de restreindre la circulation, interdire les sorties de


domicile, d’ordonner des mesures de mise en quarantaine, der fermer lieu accueillant du
public, ordonner des réquisitions… Ces mesures doivent être proportionnées au risque
sanitaire encourues et appropriée au circonstance de délais et de lieu.

- S’ajoute au ministre de la Santé et des préfets un pouvoir de mise en œuvre des


mesures sanitaires. C’est sur ce fondement qu’a été adopté le décret du 14 octobre 2020
et celui du 16 octobre 2020, ce dernier prévoyait des mécanismes de base et des mesures
additionnels pour les préfets. Ces mesures font l’objet d’un contrôle juridictionnels
dans des procédures d’urgence la plupart du temps.

28 octobre 2020 / n° 445487

#8 11. Il résulte de ce qui a été dit ci-dessus que contrairement à ce qui est
soutenu, eu égard à la nette aggravation de la crise sanitaire, tout
particulièrement dans certaines zones à forte densité de population, et alors que
les mesures instituées sur le fondement de la loi du 9 juillet 2020 n'ont pas été en
mesure d'empêcher la reprise de l'épidémie et que, à l'inverse, l'adoption en
mars dernier, dans le département de la Guyane, d'une mesure analogue de
couvre-feu semble avoir montré son efficacité pour freiner la transmission de
l'épidémie, le prononcé d'une mesure d'interdiction des déplacements des
personnes hors de leur lieu de résidence entre 21 heures et 6 heures du matin,
rendu possible par l'article 51 du décret du 16 octobre 2020 uniquement aux fins
de lutter contre la propagation du virus et dans des zones préalablement
identifiées par les autorités préfectorales dont le département est mentionné en
annexe 2 du décret, est une mesure qui, en l'état de l'instruction, n'est pas
manifestement injustifiée par la situation sanitaire spécifique qui prévaut dans le
champ géographique délimité où elle est rendue possible.

#9 12. Une telle mesure, qui est en outre assortie de nombreuses dérogations,
prévues par l'article 51 du décret, correspondant à des déplacements
indispensables notamment aux besoins familiaux ou de santé, qui est
nécessairement limitée dans le temps, ne pouvant être instituée que pendant
l'état d'urgence sanitaire, qui ne peut être prononcé par décret que pour une
durée d'un mois et ne peut être prorogé au-delà de cette durée que par la loi, et
qui, en tout état de cause, revêt un caractère moins restrictif qu'un confinement,
est une mesure qui, en l'état de l'instruction, ne peut être regardée comme étant
manifestement dépourvue de caractère nécessaire.

#10 13. Enfin le caractère proportionné d'une mesure de police s'apprécie


nécessairement en tenant compte de ses conséquences pour les personnes
concernées et de son caractère approprié pour atteindre le but d'intérêt général
poursuivi. Sa simplicité et sa lisibilité, nécessaires à sa bonne connaissance et à
sa correcte application par les personnes auxquelles elle s'adresse, sont un
élément de son effectivité qui doivent, à ce titre, être prises en considération. Eu
égard aux risques que ferait courir une extension des motifs de dérogation, il
n'est pas manifeste, en l'état de l'instruction, que, contrairement à ce qui est
soutenu, puissent être mises en oeuvre efficacement des mesures moins
contraignantes que celles prévues par l'article 51 du décret. Il appartiendra en
tout état de cause au Premier ministre et aux autorités préfectorales d'y mettre
fin sans délai dès qu'elles ne seront plus strictement nécessaires.

14. Par suite, et dès lors que les libertés fondamentales invoquées doivent être
conciliées avec les autres libertés fondamentales, parmi lesquelles figure le droit
au respect de la vie, les requérants ne sont pas fondés à soutenir que la mesure
prévue par l'article 51 du décret du 16 octobre 2020 porterait une atteinte
manifestement illégale à ces libertés fondamentales.

En l’espèce, un nouveau coronavirus est apparu à la fin de l’année 2019,


l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’abord qualifié le problème "d'urgence de santé
publique de portée internationale” en janvier 2020 pour finalement le qualifier de pandémie en
mars. Cela a conduit le gouvernement à prendre des mesures strictes dès mars 2020, l’état
d’urgence sanitaire a notamment été déclaré par une loi du 23 mars 2020 justifiant un
confinement de deux mois prorogé par d’autres lois au vu de l’avancée de la crise sanitaire. Un
décret du 10 juillet 2020 du premier Ministre met fin, progressivement, à l’état d’urgence
sanitaire appliquant ainsi la loi du 9 juillet 2020.
L’état d’urgence sanitaire a été re-déclaré, cette fois par le Président de la République, par un
décret pris en conseil des ministres du 14 octobre 2020 pris sur le fondement de l'article L.
3131-13 du code de la santé publique qui permet de prendre des mesures d'interdictions de
sortie de domicile de façon “strictement proportionné”.
C’est dans ce contexte de tension que le Premier Ministre a pris un décret du 16 octobre 2020,
qui dans son article 5 impose aux préfets d’une liste déterminée de département d’organiser un
couvre feu, avec quelques modulations permettant à la population d’effectuer ses sorties
nécessaires et justifiées( le décret établit une liste de raison et les administrés doivent se munir
d’un justificatif afin de sortir de chez eux).

C’est cet article 5 du décret qui est attaqué par l’association de défense des libertés
constitutionnelles (ADELICO) et des tiers devant le juge des référés du Conseil Constitutionnel
afin d’obtenir la suspension pure et dure du décret, ou, à titre subsidiaire de certaines de ses
dispositions.
L’ADELICO et les tiers attaquent cet article avec pour moyen que les conditions posé par
l’article L521-1 du code de justice administrative sont respecté:
-la condition d’urgence est remplie car le décret sera effectif pendant un mois
-il porte gravement atteinte aux intérêts porté et/ou défendu par les requérants
-ces intérêts sont des libertés fondamentales.
Sur l'atteinte aux libertés fondamentales: le Premier Ministre a porté une atteinte “grave et
manifestement illégale” à différentes libertés (d’entreprendre, d’aller et venir, de réunion…) en
empêchant une partie de la population de sortir de 21h à 6h du matin ce pendant un mois car
ce n’était “ni nécessaire ni proportionné” au but qui était d’endiguer la pandémie car:
-il n’y a aucune preuve qu’un tel couvre feu pourrait avoir un effet positif sur la situation
sanitaire.
-Surtout qu’il n’y a que peu de personne à ces horaires en début d’hivers et que cela pousserait
la population à sortir avant le couvre feu, entraînant une densification des activités sur une plus
courte période, donc plus de personnes en contactes, sans oublier que ça pousserait les
personnes à se rencontrer dans leurs habitations, en huis clos.
-Aussi que les préfets ne peuvent adapter les couvre feu aux circonstances locales
-Et enfin, l’association considère que le couvre feu, pour qu’il soit proportionné, ne doit pas avoir
lieu avant 22h ou même 23h.

→Le juge des référés peut-il se prononcer sur ce litige?


→L'article 5 du décret du 16 octobre doit-il être suspendu au regard de la situation sanitaire de la France
et des connaissances scientifiques lors de cette période?

Par un arrêt d’ordonnance du 23 octobre 2020, le juge des référés du Conseil d’Etat répond:
-par l’affirmative à la première question en rappelant ce que prévoit l’article du code de justice
administrative, la question doit avoir un caractère urgent justifiant une décision prise sous 48h,
elle doit montrer un atteinte grave et manifestement illégale aux droits libertés fondamentales.
Or en l’espèce, le décret prive totalement de libertés diverses, dont celle d’aller et venir, les
administrés d’un territoire et ce chaque jours pendant une période donnée. Et ce décret est déjà
applicable.
-par la négative à la seconde question au motif que au vu du contexte, le décret est adapté
notamment parce que ce genre de mesure à déjà marché en Guyane; il est nécessaire, le
Ministre n’allant pas trop loin puisqu'il y a des dispenses prévues, que c’est limité à un mois et
que c’est allégé par rapport à un confinement tel que la France l’a déjà connu durant cette crise;
et proportionné, notamment parce que le décret doit être lisible par la population, et par
exemple, une absence d’adaptation possible en fonction des circonstances locales aide à la
lisibilité car uniformise le régime.

Par cet arrêt, le Conseil d’Etat autorise ce décret, ce couvre-feu malgré la quantité de liberté
qu’il viole et la force avec lequel il le fait. C’est en fait la question de la hiérarchie des normes
qui se pose ici, le décret n’est valable que parce qu’il la respecte suffisamment pour ne pas
justifier une suspension par le juge des référés.

Il la respecte parce qu’il est pris dans un contexte particulier (I), et qu’il sait s’adapter aux
circonstances afin d’être suffisamment équilibré (II)

FAIRE LE REFERE EN INTRO

1. L. 521-2 du code de justice administrative : " Saisi d'une demande en ce sens justifiée par
l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une
liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ou un organisme de droit
privé chargé de la gestion d'un service public aurait porté, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs,
une atteinte grave et manifestement illégale. Le juge des référés se prononce dans un délai de
quarante-huit heures ".

Sur les interventions :


2. Postérieurement à l'introduction de son intervention, la société Maison Rostang a déclaré se
désister de son intervention. Son désistement est pur et simple, rien ne s'oppose à ce qu'il en
soit donné acte.
3. Mme L... et ses co-intervenants justifient d'un intérêt suffisant pour intervenir au soutien de la
requête de M. D... et autre tendant à la suspension de l'exécution de l'article 51 du décret n°
2020- 1262 du 16 octobre 2020. Leur intervention doit, par suite, être admise.

I)Le décret pose un couvre feu de circonstance


a)Un décret pris dans un contexte juridique permettant son existance
4→7
Il faut d’abord que le décret ai une base juridique, qu’il ne viole pas la loi.
Il est pris dans un contexte juridique particulier
Sur le cadre juridique :
Article L3131-13
Version en vigueur du 24 mars 2020 au 01 août 2022
" I. - Dans les circonscriptions territoriales où l'état d'urgence sanitaire est déclaré, le Premier
ministre peut, par décret réglementaire pris sur le rapport du ministre chargé de la santé, aux
seules fins de garantir la santé publique : (..) 2° Interdire aux personnes de sortir de leur
domicile, sous réserve des déplacements strictement indispensables aux besoins familiaux ou
de santé ; (...) III. - Les mesures prescrites en application du présent article sont strictement
proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et
de lieu. Il y est mis fin sans délai lorsqu'elles ne sont plus nécessaires. ".

Dont est issu une série de décret notamment sur le confinement


Lui même issu d’un situation particulière OMS→pandémie , fevrier-mars, croissance ultra rapide des
infections.
Mais le confinement a amélioré la situation, malgré le prolongement, on sort finalmeent de la crise , c’’est
amorcé en juillet .
MAIS recrudescence des cas, rien ne semble stopper le corona,
Décret 14 octobre 2020 pris sur la base de l’article csp→ etat d’urgnece par le Pra conter du 17
octobre 2020

→Dans ce cadre, par un décret n° 2020-1262 du 16 octobre 2020, le Premier ministre a prescrit
de nouvelles mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19. En
particulier, le I de l'article 51 de ce décret prévoit que " I. - Dans les départements mentionnés à
l'annexe 2, le préfet de département interdit, dans les zones qu'il définit, aux seules fins de
lutter contre la propagation du virus, les déplacements de personnes hors de leur lieu de
résidence entre 21 heures et 6 heures du matin à l'exception des déplacements pour les motifs
suivants, en évitant tout regroupement de personnes : 1° Déplacements entre le domicile et le
lieu d'exercice de l'activité professionnelle ou le lieu d'enseignement et de formation ; 2°
Déplacements pour des consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne
pouvant être différés ou pour l'achat de produits de santé ; 3° Déplacements pour motif familial
impérieux, pour l'assistance aux personnes vulnérables ou précaires ou pour la garde d'enfants
; 4° Déplacements des personnes en situation de handicap et de leur accompagnant ; 5°
Déplacements pour répondre à une convocation judiciaire ou administrative ; 6° Déplacements
pour participer à des missions d'intérêt général sur demande de l'autorité administrative ; 7°
Déplacements liés à des transferts ou transits vers ou depuis des gares ou aéroports dans le
cadre de déplacements de longue distance ; 8° Déplacements brefs, dans un rayon maximal
d'un kilomètre autour du domicile pour les besoins des animaux de compagnie. Les personnes
souhaitant bénéficier de l'une des exceptions mentionnées au présent I se munissent, lors de
leurs déplacements hors de leur domicile, d'un document leur permettant de justifier que le
déplacement considéré entre dans le champ de l'une de ces exceptions. Les mesures prises en
vertu du présent I ne peuvent faire obstacle à l'exercice d'une activité professionnelle sur la voie
publique dont il est justifié dans les conditions prévues à l'alinéa précédent. ".Il y a un couvre
feu mais le Ministre permet des exceptions qui sont justifiés au regard de la situation. Ce
couvre-feu doit être fait par les préfets, sur ordre du Ministres

b)Le couvre feu, une solution qui fait ses preuves


9→13
- Adéquate ou adapté (doit effectivement atteindre le but recherché, en
l'occurrence la cessation d’un trouble à l'ordre public, ou bien empêcher sa
survenance par anticipation ⇒ ce que fera le Conseil d’État dans sa décision), le
CE doit trouver la mesure la moins liberticide
Or, L'article 51 n'institue pas lui-même de mesure d'interdiction des déplacements de
personnes hors de leur lieu de résidence mais la prescrit aux préfets des départements les plus
touchés par l'épidémie de covid-19, et dans les zones que la préfets définissent dans leur
département.
Il faute que les autorités prennent des mesure car la situation est grave, les mesures moins violentes ne
montrent pas de résultat positif , aggravation de la crise malgré les mesures de police(11)
MAIS surtout en intra famille et chez les jeunes(fete été..mais ils transmettent ennormémemnt a leur
entourage)→MAIS contamination diffuse est très importante . DONC, les jeunes sortes, ils se
cpontaminenet et contamine massivement le cercle privé→on ne pouvait pas privé de sortie seulement les
jeunes, trop inégal et déjà rejeté(12)
13au viu de ce qui est dit plus haut et du succès suite à l'adoption en mars dernier, dans le
département de la Guyane, de mesure analogue de couvre-feu le prononcé d'une mesure
d'interdiction des déplacements des personnes hors de leur lieu de résidence entre 21 heures
et 6 heures du matin, rendu possible par l'article 51 du décret du 16 octobre 2020 uniquement
aux fins de lutter contre la propagation du virus et dans des zones préalablement identifiées par
les autorités préfectorales dont le département est mentionné en annexe 2 du décret, est une
mesure qui, en l'état de l'instruction, n'est pas manifestement injustifiée par la situation sanitaire
spécifique qui prévaut dans le champ géographique délimité où elle est rendue possible. C’est
adapté

II)Le décret pose un couvre feu insusceptible de suspension par les jules des référés
a)Le décret limite les atteintes aux libertés fondamentales
- nécessaire (il ne doit pas y avoir de mesure alternative possible ou moins
attentatoire aux libertés).→n epeut excéder la réalisation du but poursuivi
- Enfin le juge met en balance les deux aspects, la protection de l’ordre et la liberté et
détermine non si la mesure prise est juridique possible mais si elle est l’unique mesure
nécessaire, proportionnée qui assure le meilleur équilibre entre l’ordre et la liberté.
Lorsque l’intervention est justifiée la mesure qu’elle prend doit être la moins liberticide,
elle n’a donc pas le choix entre plusieurs mesures légales (décision Abbé Olivier CE
19 février 1909 un maire avait pris un arrêté interdisant toute manifestation religieuse sur
la voie publique, notamment pour les enterrements).NECESSAIRE

14
14. Une telle mesure, qui est en outre assortie de nombreuses dérogations, prévues par l'article
51 du décret, correspondant à des déplacements indispensables notamment aux besoins
familiaux ou de santé, qui est nécessairement limitée dans le temps, ne pouvant être instituée
que pendant l'état d'urgence sanitaire, qui ne peut être prononcé par décret que pour une durée
d'un mois et ne peut être prorogé au-delà de cette durée que par la loi, et qui, en tout état de
cause, revêt un caractère moins restrictif qu'un confinement, est une mesure qui, en l'état
de l'instruction, ne peut être regardée comme étant manifestement dépourvue de caractère
nécessaire. Il y a une nécessité

b) Le besoins de cette mesure proportionné à l’atteinte aux libertés


- proportionnelle au sens stricte du terme (analyser les charges que fait peser la
mesure sur la situation qu’elle entend régir). Elle ne doit pas imposer une situation
excessive au regard du but poursuivi.
- D’autre part le juge s’interroge sur l’importance de la liberté en cause et sur l’atteinte
qui est portée, notamment les interdiction de circulation.

- Proportionnée : elle ne doit pas être au regard des charges et restrictions qu’elle crée
être hors de proportionné avec le résultat recherché (CE CAA Marseille 30 novembre
2016 Maire de Béziers fichage génétique des chiens de la ville afin de retrouver leur
propriétaire en cas de divagations, déjections, et autres, le juge d’appel a trouvé cette
mesure disproportionnée).

15-16
15. Enfin le caractère proportionné d'une mesure de police s'apprécie nécessairement en tenant
compte de ses conséquences pour les personnes concernées et de son caractère approprié
pour atteindre le but d'intérêt général poursuivi. Sa simplicité et sa lisibilité, nécessaires à sa
bonne connaissance et à sa correcte application par les personnes auxquelles elle s'adresse,
sont un élément de son effectivité qui doivent, à ce titre, être prises en considération. Eu égard
à la difficulté, en l'état de l'instruction, de moduler les horaires d'interdiction de déplacement des
personnes en dehors de leur résidence selon les zones géographiques concernées et aux
risques que ferait courir une extension des motifs de dérogation, il n'est pas manifeste, en l'état
de l'instruction, que, contrairement à ce qui est soutenu, puissent être mises en oeuvre
efficacement des mesures moins contraignantes que celles prévues par l'article 51 du décret. Il
appartiendra en tout état de cause au Premier ministre et aux autorités préfectorales d'y mettre
fin sans délai dès qu'elles ne seront plus strictement nécessaires. C’est proportionné
16. Par suite, et dès lors que les libertés fondamentales invoquées, en particulier la liberté
personnelle, la liberté d'aller et venir, la liberté de réunion ainsi que le droit au respect d'une vie
familiale, doivent être conciliées avec les autres libertés fondamentales, parmi lesquelles figure
le droit au respect de la vie, les requérants ne sont pas fondés à soutenir que la mesure prévue
par l'article 51 du décret du 16 octobre 2020 porterait une atteinte manifestement illégale à ces
libertés fondamentales. Ce n’est pas illégale car c’est une balance entre divers libertés
fondamentales et non une violation pure et dure de celles-ci.

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