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TADE Grâce

Par une délibération du conseil municipal de la commune de Barjols, ce dernier a approuvé la


décision d’engager une procédure d’appel d’o fre en vue de la conclusion d’un contrat avec un
opérateur économique. Ce contrat a pour vocation de mettre en place un nouveau système de
video protection face à l’augmentation de la délinquance et des incivilités dans la commune.
Ainsi, ce contrat s’exécutera sous la supervision de la police musicale. Cependant, une
association de défense des libertés entend contester cette délibération.

Saisie par une association de commerçants au sujet de la mendicité agressive pratiquée par les
sans abris, la maire de la commune a pris un arrêté ministériel interdisant la mendicité sur
l’ensemble de la commune durant les deux mois de la période estivale.

Une conférence doit se tenir dans la commune, la libraire de cette commune a invité un
polémiste ayant été condamné à de multiples reprises pour provocation à la discrimination et à
la haine par les juridictions pénales pour ses propos qu’il a pu tenir lors de ses précédentes
conférences.

En n, la maire souhaite interdire l’installation d’une antenne de téléphonie mobile proche de


l’école de la commune en se fondant sur le principe de précaution dû aux incertitudes
scienti ques entourant la nocivité des ondes émises par ce type d’antennes.

A n de répondre aux questions du maire, il conviendra, d’une part, de se prononcer sur les
chances de succès de l’action engagée par l’association contre la délibération du conseil
municipal (I) avant de s’intéresser à la légalité de l’arrêté pris par la maire concernant
l’interdiction de mendicité durant une certaine période (II). Dans un troisième temps nous
nous pencherons sur la légalité de l’interdiction de la tenue de la conférence dans la commune
(III) puis en n dans un dernier temps sera évoqué la licéité de l’arrêté interdisant l’installation
de l’antenne de téléphonie mobile (IV).

I. Sur l’action de l’association contre la délibération du conseil municipal

A. L’intérêt à agir de l’association de défense des libertés

En droit, pour que qu’un recours porté par une association soit recevable devant le
Conseil d’Etat, cette association doit justi er d’un intérêt à agir. En e fet, au travers d’un arrêt
rendu en 19061, le Conseil d’Etat reconnait que des groupements tels que des associations
peuvent faire des recours pour excès de pouvoir dès lors que cet acte soit lèse les intérêts
collectifs défendu par le groupement, soit lèse les intérêts individuels des membres de ce
groupement. Cela permet donc au groupement de faire des recours contre des actes qui lèsent
l’objet social du groupement, ou alors qui lèse l’un des membres de ce groupement.

1 CE, 28 décembre 1906, Syndicat des patrons coi feurs de Limoges


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En l’espèce, le recours porté par l’association contre la délibération opérée par le conseil
municipal de la commune pourrait être recevable devant le juge administratif. En e fet, cette
délibération pourrait porter aux droits et libertés des habitants de la ville, à savoir le droit au
respect de la vie privée. En e fet, cette délibération approuve la décision d’engager une
procédure d’appel d’o fre en vue de la conclusion d’un contrat avec un opérateur économique,
chargé d’assurer l’installation et ma gestion d’un système de vidéo protection dans la
commune.

En conclusion, la requête de l’association de défense des libertés peut être recevable


devant le juge administratif car elle justi e d’un intérêt à agir.

B. La compétence du conseil municipal quant à l’approbation de la décision de la


procédure d’appel d’o fre

En droit, la loi du 5 avis 1884 institue comme organe délibérant, le conseil municipal
qui adopte des délibérations, mais également un organe exécutif qu’est le maire, chargé de
l’application des décisions du conseil municipal. Concernant le pouvoir de police générale du
maire, cela est institué par l’article L. 132 du code de la sécurité intérieure qui dispose que « le
maire concourt par son pouvoir de police à l'exercice des missions de sécurité publique et de
prévention de la délinquance ». Son pouvoir est également énoncé dans le code général des
collectivités territoriales qui dispose que : « Le maire est chargé, sous le contrôle administratif
du représentant de l'Etat dans le département, de la police municipale, de la police rurale et de
l'exécution des actes de l'Etat qui y sont relatifs »2. Cette police municipale est complétée par
l’article suivant, qui expose les missions qui doivent être assurées par elle3.

En l’espèce, le conseil municipal, a, à l’issue d’une délibération, approuvé la décision


d’engager une procédure d’appel d’o fre en vue de la conclusion d’un contrat avec un opérateur
économique sous la supervision de la police municipale. Cela entre donc dans son champ de
compétence posé par le code général des collectivités territoriales. Ainsi, l’action portée par
l’association devant le juge administratif dans laquelle elle contesterait la délibération pourrait
être irrecevable puisque le conseil municipal est e fectivement compétent pour approuver la
délibération.

En conclusion, le conseil municipal est compétent pour approuver la décision de la


procédure d’appel d’o fre. Cette dernière devra répondre aux critères de publicité et de mise en
concurrence du contrat de marché public.

2 Article L. 2212-1 du code général des collectivités territoriales (CGCT)


3 Article L. 2212-2 CGCT : « la police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité
et la salubrité publiques »
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C. La délégation d’un service public par un opérateur économique sous la supervision de
la police municipale

En droit, le Conseil d’Etat a posé un principe d’indélégabilité de la gestion d’un service


public à une personne autre que l’autorité publique. Cette personne correspond généralement à
une personne privée. Cela a été posé dans un arrêt de principe rendu le 17 juin 1932,
concernant la délégation du service de police rurale à une fédération audoise chasse-pêche-
agriculture4. Suite à une délibération du conseil municipal de la ville de Castelnaudary, un
recours en excès de pouvoir a été porté par le maire de la commune contre un arrêté préfectoral
visant à délabrer « nulle de droit » cette délibération car elle a été prise en dehors des pouvoirs
du conseil municipal. Le Conseil d’Etat rejette le pourvoi en énonçant un principe selon lequel
le maire d’une commune ne peut con er à un organisme privé des prérogatives de police
rurale. L’autorité inexistante ou indirecte sur des gardes chargé d’exercer la prérogatives de
police de surveiller les propriétés rurales, par le biais d’une délégation de service public, n’est
pas possible. Cela s’est par la suite étendu à tous les types de polices. En n, dans une décision
rendue le 10 mars 2011, le Conseil constitutionnel, en se fondant sur l’article 12 de la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, énonce que la délégation à des soties privées
des vidéos surveillance sur la voie publique pour le compte d’une personne publique est
indélégable5.

En l’espèce, le contrat aura pour objet de céder à un opérateur économique la gestion


d’un système de vidéo protection de la ville. En principe, cela est indélégable selon la
jurisprudence du Conseil d’Etat. En e fet, seule une personne publique peut exercer de type de
prérogatives. Cependant, en l’espèce, cette installation et gestion du système de vidéo
protection sera assuré sous la supervision de la police municipale. Cette dernière sera donc
également chargée de lutter contre la délinquance et les incivilités au sein de la commune.
Ainsi, on pourrait penser que cela est en principe indélégable, néanmoins, le fait que la police
municipale, personne publique, supervisera ce système vient remettre en cause la réponse
possible qui pourra être rendue par le juge administratif.

En conclusion, la requête posée par l’association aurait pu obtenir une réponse favorable
devant le juge administratif. Nonobstant, le fait que ce système s’e fectue sous la supervision de
la police administrative vient remettre en cause la réponse apportée par le juge, qui pourrait
ainsi se prononcer en faveur de la délibération du conseil municipal et ainsi rejeter le pourvoi
formé par l’association.

II. Sur l’arrêté interdisant la mendicité sur l’ensemble de la commune durant la période
estivale

4 CE, 17 juin 1932, Ville de Castelnaudary


5 Conseil constitutionnel, n° 2011-625 DC du 10 mars 2011, Loi LOPPSI 2
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En droit, le Conseil d’Etat a depuis quelques décennies maintenant reconnu un but


poursuivi par l’ordre public général. Ce dernier correspond à un minimum de conditions qui
apparaissent indispensables pour garantir l’exercice des libertés et droit fondamentaux dans
une société donnée. L’un de ces buts peut être d’ordre matériel, à savoir, les habitants d’un
espace doivent pouvoir y vivre sans menace particulier contre leur sécurité, conditions
première de leur liberté. Un second but peut être reconnu, celui de veiller à la protection de la
tranquillité publique. Ainsi, dans un arrêt rendu en date du 8 décembre 19726, le maire d’une
commune a pris un arrêté par lequel il a interdit le samedi de chaque semaine de 9 h 30 a
19 heures la circulation de tout véhicule dans une partie de la grande rue, cet arrêté ayant été
pris en vue d’assurer dans de meilleures conditions de sécurité, de commodité et d’agrément la
circulation respective des piétons et des automobiles dans le centre de la ville. Cet arrêté a donc
été pris sur le fondement du principe de commodité. Plus précisément, dans un arrêt rendu
plus tard en date du 26 octobre 20117, le maire de la ville avait pris un arrêté au travers duquel
il interdit la mendicité. Ainsi, dans cet arrêt, le Conseil d’Etat propose une grille d’analyse de la
légalité d’un arrêté pris a n de lutter contre la mendicité. Un triple test de proportionnalité doit
être réalisé pour apprécier la légalité de la mesure. Cela signi e que pour être conforme a
l’exigence de proportionnalité, une mesure doit être adaptée (vue recherché qu’elle doit
permettre d’atteindre), nécessaire (la décision ne doit pas excéder ce qu’exige la réalisation du
but poursuivi) et proportionnée (la mesure ne soit pas, hors de proportion avec le résultat
recherché, ce qui invite à mettre en balance ses e fets négatifs et ses e fets béné ques)8. le
Conseil d’Etat a rme qu’un arrêté est légal si ce dernier est de nature à « assurer
préventivement, en période d’a ux touristique, la sécurité, la commodité et la tranquillité
nécessaires aux usagers des voies publiques ». En n, l’arrête doit être limité dans le temps et
dans l’espace, a n que les personnes concernées ne soient pas soumises « à des contraintes
excessives autres que celles qu’impose le respect des objectifs poursuivis ».

En l’espèce, la situation présentée ici correspond aux faits présenté dans l’arrêt Association
pour la promotion de l’image et autres. En e fet, il s’agit de la prise d’un arrêté interdisant
durant les deux mois de la période estivale la mendicité sur l’ensemble de la commune. Cet
arrêté a été pris dans un contexte où la mendicité est pratiquée de manière agressive par
certains sans domicile xe dans le quartier piéton de la ville. Ainsi, dans cette perspective, a n
de ne pas faire fuir les touristes dans cette ville, l’arrêté a été pris. Cet arrêté est légal d’une part
car il assurera la sécurité, la tranquillité ainsi que la commodité des touristes en période
d’a ux touristique, c'est-à-dire pendant les vacances estivales. D’autre part, cet arrêté est légal
car est posé un cadre spatio-temporel par la maire. En e fet, cet arrêté est du point de vue
spatial limité à l’ensemble de la commune où se produise ces pratiques agressives de mendicité,
du point de vue temporel, cet arrêté ne sera e fectif uniquement durant les deux mois de la

6 CE, 8 décembre 1972, Commune de Dieppe


7 CE, 26 octobre 2011, Association pour la promotion de l'image et autres
8 Droit administratif, Jacques Petit et Pierre-Laurent Frier, 15e édition, p. 360
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période estivale. Cet arrêté est donc pris sur le fondement du pouvoir de police générale dont
dispose la maire de la ville, a n d’assurer la tranquillité dans la commune. Cependant, cet
arrêté sera appliqué sur l’ensemble de la commune, ce qui pourrait remettre en question sa
légalité.

En conclusion, la prise de l’arrêté interdisant la mendicité dans le quartier piéton de la


ville parait être légal en ce qui concerne la durée de son application ainsi que sa
proportionnalité au regard du but poursuivi. Cependant, le fait qu’il s’applique à toute la
commune alors que la mendicité n’est pratiquée que dans le quartier piéton de la ville peut
venir remettre en question la légalité de cet arrêté.

III. Sur la légalité de l’interdiction de tenue de la conférence dans la commune

En droit, le Conseil d’Etat a depuis plusieurs décennies défendu le principe de moralité


publique dans sa jurisprudence. Ce principe conduit les autorités à protéger un certain états
des consciences, en empêchant « les atteintes publiques au minimum d’idées morales
naturellement admises, à une époque donnée, par la moyenne des individus ». Cela a été
énoncé dans un arrêt rendu par la haute juridiction de l’ordre administratif en 19599. En
l’espèce, le maire de Nice avait interdit par un arrêté la projection d’un ls soutenant que les
circonstances locales étaient de notre à justi er légalement l’interdiction de la projection dudit
lm. Face à cet arrêté, une action a été porté en justice. Arrivée devant le Conseil d’Etat, ce
dernier a a rmé que l’arrêté municipal édicté par le maire de Nice au titre de ses compétences
de police administrative générale est parfaitement légal. En e fet, il soutient que le maire a
adopté cet acte dans l’unique objectif de prévenir les risques de troubles à l’ordre public. Le
critère retenu est donc celui de la moralité de l’orde public. Cette menace de « troubles
sérieux » de nature à entrainer des désordres matériels a été énoncé plus tôt dans la
jurisprudence du Conseil d’Etat10. Plus récemment, le Conseil d’Etat avait approuvé la légalité
de l’interdiction d’un spectacle par un humoriste du nom de Dieudonné11. En e fet, ce dernier
avait au cours de ses dernières représentations, tenu des propos racistes et antisémites. Le
Conseil d’Etat a donc approuvé cela au nom du principe de la dignité de la personne humaine,
principe dégagé dans un précédent arrêt rendu dans la dernière décennie du XXe siècle12.

En l’espèce, les faits présentés ici semblent correspondre à ceux énoncés par l’arrêt
rendu par le Conseil d’Etat en 2014 contre Dieudonné. En e fet, ici, il s’agit d’un polémiste qui
a précédemment été condamné à plusieurs reprises pour provocation à la discrimination et à la

9 CE, 1959, Société Les Films Lutetia


10 CE, 19 mai 1933, Benjamin
11CE, ord réf, 2014, Ministre de l’intérieur contre Société les Productions de la Plume, Dieudonné M’Bala
M’Bala
12CE, Ass., 1995, Commune de Morsang-sur-Orge : « le respect de la personne humaine est unes des
composantes de l’ordre public ».
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haine par les juridictions pénales pour des propos tenus lors de ses précédentes conférences.
De plus, la maire souhaite également interdire la tenue de cette conférence car sa tenue
pourrait entraîner des réactions hostiles au sein d’une partie de la population. On peut
considérer que la discrimination et la haine entreraient dans le même registre que des propos
racistes et antisémites, dans le sens où tous ces éléments contribuent à porter atteinte à la
dignité de la personne humaine, principe défendu par le Conseil d’Etat. Cela pourrait
également porter atteinte au principe de moralité publique énoncé par l’arrêt rendu en 1959,
précédemment cité. En e fet, cela peut porter atteinte à l’état des consciences au sein de la ville
de Barjols, aux idées morales admises par cette commune. De plus, le fait que l’humoriste a
déjà été condamné précédemment a plusieurs reprises par les juridictions pénales justi erait
davantage l’interdiction de la tenue de cette conférence. Ainsi, la maire pourrait, sur le
fondement de son pouvoir de police générale, interdire la tenue de cette conférence.

En conclusion, l’interdiction par laquelle la maire de la commune de Barjols souhaite


empêcher la tenue de la conférence dans laquelle un polémiste pourrait tenir des propos à
tendance discriminatoires et attisant la haine peut être légale. Cette interdiction peut être prise
au nom de la moralité publique.

IV. Sur la licéité de l’arrêté d’interdiction sur le fondement du principe de précaution

En droit, le principe de pr caution vise permettre aux autorités de prendre des


mesures de protection lorsque les preuves scienti ques relatives un danger pour
l'environnement ou la sant humaine sont incertaines et que les enjeux sont importants. En
l’espèce, cela mène au concours des polices générales et spéciales. Les premières sont exercées
par les maires et préfets au niveau local, par le premier ministre au niveau nationale. Les
secondes sont exercées par le préfet au niveau départemental et régional et à l’échelle nationale
par les ministres. Ainsi, cela a été rappelé dans 3 arrêts rendus en assemblée le même jour par
le Conseil d'Etat13. Dans l'un d'entre eux, le Conseil d’Etat a tout d’abord rappelé que le
législateur a organisé de manière complète une police spéciale des communications
électroniques con ée à l’Etat et que par conséquent, seuls le ministre chargé des
communications électroniques, l’Autorité de régulation des communications électroniques et
des postes (ARCEP) et l’Agence nationale des fréquences (ANFR) sont en mesure de
déterminer les modalités d’implantation des stations radioélectriques sur l’ensemble du
territoire ainsi que les mesures de protection du public contre les e fets des ondes qu’elles
émettent. Le maire justi ait son intervention sur le fondement de sa compétence de police
générale énoncé aux articles L. 2212-1 et L. 2212-2 du code général des collectivités
territoriales, au nom du principe de précaution. Il opposait donc sa compétence de police
générale sur les compétences de police spéciales reconnues aux autorités de l’Etat. Le Conseil
d’Etat a rme tout d’abord que le maire « ne saurait, sans porter atteinte aux pouvoirs de police

13CE Ass., 26 octobre 2011, Commune de Saint Denis, Commune de Pennes-Mirabeau et Commune de
Bordeaux
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spéciale conférés aux autorités de l’Etat, adopter sur le territoire de la commune une
réglementation portant sur l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile et destinée à
protéger le public contre les e fets des ondes émises par ces antennes ». Dans un second temps, il
rappelle que le principe de précaution énoncé à l’article 5 de la charte de l’environnement,
principe constitutionnel, est applicable à toute autorité publique mais ne permet pas au maire
d’excéder son champ de compétence et d’intervenir en dehors de ses domaines d’attributions.

En l’espèce, il s’agit d’une maire qui souhaite interdire l’installation d’une antenne de
téléphonie mobile près d’une école due aux potentielles ondes qu’elle pourrait émettre. De
prime abord, on pourrait penser que la maire exerce simplement son pouvoir de police
générale conféré par le code général des collectivités territoriales. Cependant, les faits énoncés
dans le cas d’espèce semble être similaires à l’arrêt énoncé ci-dessus. En e fet, il s’agit
d’interdire une installation de téléphonie mobile. Les faits énoncés sont également similaires
dans le sens où cette antenne émettrait des ondes, ce qui pourrait être nocif pour la santé des
habitants de la ville. En n, cette interdiction est fondée sur le principe de précaution énoncé
par l’article 5 de la charte de l’environnement, principe selon lequel les autorités publiques
doivent mettre en oeuvre des mesures provisoires et proportionnées a n d’empêcher les
conséquences du dommage qui pourrait se produire. En l’espèce, les conséquences des ondes
émises peuvent correspondre à des cancers qui résulterait de l’exposition prolongée auxdites
ondes. Ainsi, en se référant aux arrêts rendus par le Conseil d’Etat le 26 octobre 2011, la maire
semble excéder son champ de compétence prévu par les articles L. 2212-1 et L. 2212-2 du code
général des collectivités territoriales. En e fet, prendre cet arrêté le peut être que de la
compétence de la police spéciale, à savoir le ministre chargé des communications électronique
ainsi que ARCEP et ANFR.

En conclusion, si la maire viendrait à prendre un arrêté interdisant l’installation d’une


antenne de téléphonie mobile, quant bien même il serait pris au nom du principe
constitutionnel de précaution, cet arrêté pourrait être annulé au motif que la maire excéderait
son champ de compétence prévu par la loi.

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