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Lycée Préfecture Mont-Liban

Officiel
Nom du
Ronza Hachem
Professeur
Antelias
Caza Metn Nord
Son numéro Classe et
142 SE
selon le CRDP Section
EXAMEN 2021 – 2022 Date Lundi, 4 avril 2022
Matière Langue et Littérature Françaises Durée 2h
Nom de l’étudiant :

L’entreprise a-t-elle encore besoin d’un lieu de travail ?


Lorsque le bureau devient le pire endroit pour travailler ! Après avoir mis
l’accent depuis de nombreuses années sur les variables structurelles,
organisationnelles, financières et humaines, il est temps de s’attaquer à la
problématique spatiale, en l’abordant avec un regard neuf, pour penser
l’espace de travail comme un sujet – son utilité – plutôt qu’un objet – sa
surface –, et faire de l’entreprise un lieu de rencontres et d’apprentissage
permanent, source d’innovation et de performance mais aussi
d’attractivité et de rétention des talents.
Jason Fried, cofondateur de la société 37Signals en Californie, est un
jeune entrepreneur soucieux du bien-être et de l’efficacité de ses
collaborateurs. Dirigeant iconoclaste […] il défend un modèle de
management pragmatique, de « bon sens ». Pour trouver les moyens de
rendre son entreprise plus performante et confirmer l’une de ses intuitions
– le bureau ne serait paradoxalement pas le meilleur endroit pour
travailler.
Il a interrogé ses salariés sur l’environnement de travail qu’ils choisiraient
pour travailler de la manière la plus efficace, c’est-à-dire dans le but
d’obtenir – vraiment – un résultat de leur activité. Les réponses laissent
apparaître plusieurs natures d’espaces de travail supposément productifs :
un lieu physique public (la bibliothèque, le café) ou privé (une pièce de
leur domicile), un environnement transitionnel propice à l’isolement (le
train, l’avion, la voiture) ou encore un moment précis (tôt le matin, tard le
soir, le week-end). En somme, non seulement le bureau n’apparaît pas
comme un lieu favorable au travail efficace, mais les réponses semblent
aussi montrer une volonté de fuir tout ce que le bureau représente : un
espace physique dédié et fixe, investi sur une période temporelle
déterminée et collective (les « heures de bureau »).
Alors, face aux investissements immobiliers importants engagés par les
entreprises pour abriter et – croient-elles – favoriser l’activité de leurs
salariés, quelles sont les raisons qui conduisent ces derniers à rejeter le
bureau comme lieu par essence et excellence du travail ? C’est que, selon
Fried, le bureau est en réalité le théâtre quotidien de toutes les
perturbations. Les sollicitations sont multiples : la circulation
d’informations est incessante, relayée par les technologies qui suivent et
poursuivent le salarié dans les moindres recoins de l’entreprise, à quoi
s’ajoutent les interventions intempestives des managers venant s’enquérir
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de l’avancée d’un dossier et les invitations multiples à des réunions dites «


de travail ».
En effet, travailler suppose une transformation, une création, une
production. Le résultat peut être quasi immédiat ou, le plus souvent,
nécessiter du temps. Dans le premier cas, il s’agit de réunir différentes
composantes ou compétences, dans un endroit précis, à un moment donné.
Il en va ainsi des projets de création, dans lesquels une phase de «
brainstorming » est généralement nécessaire. Cet espace – que l’on
pourrait qualifier de co-pensée en ce qu’il suppose une activité de libre
association collective – exige une présence physique des participants et
donc un espace réel de travail, disponible pour une période de temps
déterminée. À l’inverse, dans certaines situations, la qualité du travail
requiert une certaine concentration, une maturation, sur un sujet donné et
donc la possibilité pour le travailleur de s’isoler, du moins de se protéger.
Or les entreprises et les cultures de management qui les animent invitent
leurs salariés à chercher de plus en plus d’ouverture sur les autres, sur le
monde. Il faut être réactif, ouvert aux autres, ouvert sur le monde et ses
changements incessants, agile et engagé. Si ces « valeurs » peuvent
apparaître comme positives (a priori de « bon sens »), leur traduction
opérationnelle dans le quotidien d’une entreprise risque de poser
problème. Bureau ouvert, téléphone avec une ligne directe, smartphone et,
surtout, ordinateur connecté sur le monde, sont autant de perturbations
potentielles, autant de moyens d’intrusion et d’interruption dans le
processus, parfois nécessairement long, du travail.
https://www.pca-stream.com/fr/articles/l-entreprise-a-t-elle-encore-
besoin-d-un-lieu-de-travail-37
Consulté le 18 mars 2022

Lexique

1. Qui se produit mal à propos ou apparaît comme inconvenant.

I. QUESTIONS (12 points)

1. Choisissez et recopiez la bonne réponse. Justifiez-la. (1pt)


D’après le paratexte, l’auteur de cet article vous semble-t-il ?
a. Neutre ou objectif présentant des informations
b. Subjectif présentant le point de vue opposé
c. Subjectif proposant une nouvelle réflexion
2. a. Précisez le statut professionnel de Jason Fried. (½ pt)
b. Quel est son but ? (1pt)
c. Quel moyen a-t-il utilisé pour parvenir à son but ? (1pt)
3. a. Quel est le rôle de la phrase interrogative qui introduit le 3 e
paragraphe ? (½pt)
b. Relevez deux réponses données par Jason Fried sur cette question et reformulez-les. (1pt)
4. a. Relevez et identifiez la figure de style présente au 3 e
paragraphe. Interprétez-la. (1pt)
b. Quel regard Jason Fried porte-t-il sur le lieu de travail ? (1pt)
5. a. Au dernier paragraphe, l’énonciateur évoque deux situations de travail. Citez-les. (1pt)
b. Précisez la raison pour laquelle le terme « valeurs » est placé entre guillemets. (1pt)
c. Relevez le lexique évaluatif figurant dans la dernière phrase. Justifiez son emploi. (1pt)
6. L’énonciateur apprécie-t-il la stratégie de la mise en place du lieu de travail adoptée par les
entreprises ? Répondez en vous basant sur vos réponses aux questions précédentes. Expliquez. (2pts)

II. PRODUCTION ÉCRITE : Traitez au choix l’un des deux sujets proposés. (8 points)
Votre texte fera 25 – 40 lignes dans une écriture de taille moyenne (250 – 400 mots. +/- 10%)
SUJET 1
Il existe depuis toujours des métiers qui ne s’effectuent pas dans des bureaux mais dans des ateliers. Il s’agit des
métiers comme l’artisanat, la menuiserie, la sculpture… des métiers qui se transmettent de père en fils. Vous
avez visité l’atelier de travail du père de l’un de vos amis.
Racontez l’expérience en montrant la créativité dans son travail et sa passion pour ce qu’il fait.

SUJET 2
Ne plus se rendre au lieu de travail, travailler de chez soi ou à distance paraît une véritable menace qui pourrait
effacer les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle. Le travail au bureau ne sauvegarde-t-il pas
cette distance entre carrière et vie privée ? Travailler chez soi est-il professionnel ?
Présentez votre point de vue dans un développement argumenté illustré d’exemples.

Les critères Les notes


Pertinence ou adéquation à la consigne 2pts ½
Cohérence 2pts ½
Utilisation correcte des outils de la langue 2pts ½
Mise en page et lisibilité ½ pt
BON TRAVAIL

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