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Introduction

Le Fonds National de garantie et d’investissement est destiné à satisfaire les besoins en


produits financiers de proximité exprimés par les opérateurs économiques qui accèdent
difficilement ou pas du tout aux services financiers classiques. C’est un instrument destiné à
encourager les institutions bancaires et financières à ouvrir leurs guichets aux entreprises qui
offrent de bonnes potentialités en termes de rentabilité mais qui sont incapables de fournir des
garanties suffisantes ou de présenter des états financiers lisibles et fiables pouvant attester de
leur solvabilité.
Certes, le FNGI a été créé pour faciliter l’accès des PME et TPE aux crédits bancaires, mais
on ne doit pas perdre de vue sur la rentabilité critère nécessaire et suffisante pour assurer sa
pérennité. La rentabilité du Fonds est fondamentalement liée à sa bonne gouvernance.
Le FNGI ne pourra pas se substituer à une banque commerciale.
L’opérationnalisation du Fonds National de Garantie et d’Investissement permettra à la RCA
de relever le principal défi qui est celui de promouvoir le passage progressif des entités du
secteur informel au secteur formel et par ricochet, élargir l’assiette fiscale du pays.
C’est dans ce contexte que le thème de notre étude porte sur le fonds de garantie.
Pour ce, quel est l’importance du fonds de garantie dans la performance des entreprises ?
Suite à l’interrogation soulignée, nous allons voir dans les lignes qui suivent l’importance du
FNGI dans la performance des entreprises.
I- Notion de Fonds de Garantie (FG)
Un FG s’appuyant sur une organisation de micro-finance permet de nouer des liens entre le
secteur financier et les micro-emprunteurs. Il s’agit tant d’un processus d’apprentissage de
mécanisme financier par les emprunteurs et d’une capacité de négocier en la matière que d’un
apprentissage du respect des engagements financiers pris. A l’inverse, la mise en place de
garantie assurant un investissement des banques dans des prêts à destination de micro-
entreprises permet au secteur financier traditionnel d’acquitter une meilleure connaissance des
activités du secteur des micro-entreprises
Pour qu’une garantie fonctionne de façon satisfaisante, il est indispensable que le risque soit
bien reparti entre les trois parties concernées : Le fonds de Garantie, l’établissement faisant le
prêt et le bénéficiaire de la garantie. La banque locale doit partager une partie du risque, cars
elle peut chercher à reporter sur le FG toutes les demandes crédits qui lui paraissent les plus
risqué et ne conserver que les dossiers qu’elle juge à risque limite. Si la banque locale ne
partage pas une partie du risque, elle peut aussi avoir tendance à adopter une attitude laxiste
dans le suivi des remboursements.
A- Définition
Pour parler du FG il est important d’avoir une définition économique de la garantie qui est un
instrument financier qui protège un établissement faisant crédit en cas de défaillance de
l’emprunteur. Un FG est destiné à compenser les pertes éventuelles d’une institution faisant
crédit dans l’octroi de ces prêts.

B- Les secteurs d’activités éligibles au Fonds de


Garantie
Le FNGI, en intervenant dans les garanties de financement des investissements qui émanent
des PME et TPE, cible principalement les quatre grappes sectorielles porteuses ci-dessous :
 La grappe sectorielle porteuse 1 :
- Agriculture ;
- Agro-industrie ;
- Elevage ;
- Foresterie ;
- Environnement ;
- Pêche et aquaculture ;
- Mines.

 La grappe sectorielle porteuse 2 :


- Infrastructures ;
- Transport ;
- Energie ;
- Habitat Social et Economique ;
- Education et formation professionnelle ;
- Santé.
 La grappe sectorielle porteuse 3 :
- Artisanat ;
- Industrie culturelle ;
- Tourisme, restauration et hôtellerie ;
- Textiles
 La grappe sectorielle porteuse 4 :
- Technologie de l’Information et Communication ;
- Outils informatiques ;
- Services

Il convient de noter que tous les secteurs d’activité ne présentent pas le même niveau de
risque et de rentabilité. Ainsi, l’intervention du Fonds doit tenir compte des secteurs porteurs
et surtout à forte rentabilité afin de permettre au FNGI de bien monter en puissance, un
secteur rentable et moins risqué sera retenu pour la phase de lancement. Ce choix stratégique
nous permettra de recadrer la capacité technique du FNGI avant d’ouvrir ses guichets aux
autres secteurs d’activités.
Par contre le FNGI évitera de garantir les financements des activités suivantes :
- Le commerce des armes ;
- Les jeux d’hasard ;
- Toute activité impliquant une personnalité politique exposée ainsi que leurs
conjoints, ascendants et descendants (Chef de l’Etat, Ministres, députés,
Présidents des Institutions Républicaines, Magistrats…)

II- Les bénéficiaires éligibles et localisation


géographique
Pour bénéficier de l’intervention du Fonds au niveau des axes de financement, les acteurs
doivent remplir les conditions ci-après :
 être des groupements d’intérêt économique de femmes et des jeunes ;
 être des systèmes financiers décentralisés et établissement de crédit au sens de la loi,
portant règlementation des systèmes financiers décentralisés et bancaires dans la zone
CEMAC ;
 être un porteur de projet fondé sur les domaines éligibles visés par le Fonds ;
 être une entreprise privée d’une activité créatrice de revenu et d’emplois dans les
filières prioritaires visées par le fonds et porteuses de croissance, obéissant aux
principes comptables OHADA ;
 être une entreprise relevant du secteur privé des pays membres de la CEMAC
exclusivement de droit centrafricain, obéissant aux principes comptables OHADA ;
 être une institution financière et bancaire nationale, y compris les institutions de la
micro finance ;
 être une PME ou une TPE de production de biens et services dans les filières
prioritaires visées par le fonds ;
 être des organismes publics et parapublics et des collectivités locales.
Le champ d’action du Fonds National de Garantie et d’Investissement est le territoire
centrafricain. Toutefois, la zone d’intervention du FNGI peut être étendue à des pays voisins
de la République Centrafricaine dans le cas où l’intérêt du Fonds l’exige.

A- Comité et pouvoirs du comité de garantie


Le comité de garantie du FNGI est composé de :
 Directeur Général ;
 Directeur de la gestion des risques ;
 Directeur Juridique ;
 Directeur Administratif et financier ;
 Directeur Commercial.

Il faut au moins trois (03) signatures pour qu’un dossier de garantie soit approuvé. Parmi
les trois signatures, celle de la direction de la gestion des risques est obligatoire.
Le pouvoir de chaque membre est défini par le Conseil d’Administration. La limite est
individuelle. Elle n’est pas transférable et n’est pas liée à poste. Elle est définie en fonction
de :
 Moralité ;
 Expérience professionnelle dans le domaine du crédit ;
 Cursus universitaire.

Une limite s’exerce obligatoirement dans la logique de trois signatures.

Pour tout dossier dont le montant dépasse la limite du comité de crédit, il sera soumis à
l’approbation du Conseil d’Administration.

B- Les conditions financières d’intervention


des produits de garantie et d’investissement
éligibles par le Fonds
La garantie du Fonds couvre les crédits accordés aux PME, TPE et aux porteurs des projets.
Elle s’adresse aux projets bien structurés et bancables qui ne disposent pas de sûretés
suffisantes pour obtenir un financement adapté.
Elle vient donc compléter les sûretés usuelles du bénéficiaire du crédit et détenues par les
banques ou établissements de micro finance.
Le Fonds intervient en donnant sa garantie aux demandes de financement déjà soumises par
les PME, TPE et les porteurs de projets aux institutions bancaires ou institutions de micro
finance et acceptées par ces dernières sous condition d’obtention de la garantie.

Le Conseil d’administration est régulièrement informé des activités du Comité de garantie


quant au niveau des engagements et les noms des bénéficiaires.
Les services de couverture du FNGI sont rémunérés par :

 Une commission d’engagement (frais de traitement de dossier) ;


 Une commission de garantie (rémunération du risque).
Le taux d’intérêt, la durée et les commissions appliqués par le Fonds sont déterminés à
l’occasion de la programmation annuelle de ses activités. Ils varient selon les secteurs et la
taille des projets. Par ailleurs, les taux d’intérêt devraient présenter l’avantage d’être exemptés
de tout impôt et toute taxe.
Par contre, le montant planché des formes d’intervention sollicité par les investisseurs ou
bénéficiaires éligibles devrait varier selon la taille des produits éligibles (garantie,
bonification, investissements, etc.…).
Les principaux produits de garantie relevant des domaines d’intervention éligibles mentionnés
plus haut qu’offre le FNGI, s’articule autour des éléments suivants :
1- La garantie d’un petit projet
Tous les petits projets privés dont le coût est inférieur à 5 millions de FCFA
approuvé par une banque ou un établissement de micro finance, dont le FNGI doit émettre
une garantie de remboursement doit répondre aux critères de recevabilité suivants :
 Les crédits éligibles : Les crédits d’investissement et les crédits d’exploitation dont le
montant est compris entre 1 et 05 millions de FCFA et dont la durée de
remboursement est inférieure à cinq (05) ans, en faveur des entreprises de production
de biens et/ou de services conformément aux secteurs éligibles au Fonds ;
 L’apport personnel peut varier entre 5 à 10% au minimum pour les crédits
d’investissement ;
 Le renouvellement des crédits à court terme peut se faire quatre (04) fois au
maximum et que chaque renouvellement devrait faire l’objet d’une demande de
garantie au Fonds ;
 La quotité de garantie devrait être comprise entre 50 à 800% du montant restant dû
en principal ;
 La commission de garantie par le Fonds donne lieu à la perception d’une
commission flat d’intervention de la manière suivante :
- Pour les crédits à court terme (moins d’une année), la commission peut être
comprise entre 1 et 2% du montant garanti, à l’émission de la garantie et à chaque
renouvellement ;
- Pour les crédits à moyen et long terme (plus d’une année), la commission peut être
comprise entre 1 et 2% par an sur le montant garanti du principal restant dû.

Notons bien que la commission de garantie est payée en une seule fois, dans les deux
(02) mois qui suivent la réception de la lettre d’octroi de la garantie et que son montant est
rappelé dans la lettre d’octroi.

2- La garantie d’exploitation
La garantie pour tous les crédits d’exploitation dont le montant est compris entre 05 et
100 millions de FCFA devrait remplir les conditions financières éligibles suivantes :
 Les crédits éligibles : Les crédits d’exploitation dont le montant est compris entre 05
à 100 millions de FCFA et dont la durée de remboursement est inférieure à deux (02)
ans en faveur des entreprises de production de bien et/ou services conformément aux
secteurs éligibles ;
 La quotité de garantie peut être comprise entre 50 à 60% du montant restant dû en
principal ;
 Le renouvellement des crédits à court terme peut se faire quatre (04) fois au
maximum et que chaque renouvellement devrait faire l’objet d’une demande de
garantie au Fonds ;
 La commission de garantie par le Fonds donne lieu à la perception d’une
commission flat d’intervention :
- Pour les crédits à court terme (moins de 12 mois), la commission peut être comprise
entre 1 et 2% du montant garanti, à l’émission de la garantie et à chaque
renouvellement ;
- Pour les crédits à moyen et long terme (plus de 12 mois), la commission peut être
comprise entre 1 et 2% par an sur le montant garanti du principal restant dû.
Dans ce même cas, la commission de garantie est payée en une seule fois, dans les deux (02)
mois qui suivent la réception de la lettre d’octroi de la garantie dont le montant est rappelé
dans la lettre de notification.

3- La garantie d’investissement
Dans le cadre des investissements, la garantie devrait concerner plus les grands
projets et les projets de taille intermédiaire pour une PME ou TPE en création ou bien en
extension.

Conclusion
Pour en conclure, dans le cadre de financement public, des fonds de garanties qui dépendent
généralement du budget de l’Etat avaient été mis en place principalement pour le prêt
agricole. Dans le cas, la source de la garantie se trouve dans une mutualisation des risques
entre emprunteurs puisque ce sont les bénéficiaires des crédits qui, sur une base
professionnelles se répartissent les risques de défaillance. Les établissements financiers
préteurs eux-mêmes peuvent organiser entre emprunteurs un fond de garantie.

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