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Ecole Nationale des Sciences Appliquées ‫ةيقيبطتال مولعلل ةينطوال ةسردمال‬

Kénitra ‫ةرطينقال‬

ECONOMIE GÉNÉRALE

Professeur : Bilal LOTFI

Année universitaire : 2020/2021


Objectifs généraux du cours

• Connaître le champ d’intervention de la science économique et se familiariser avec ses


notions de base.

• Présenter les différentes composantes de l’activité économique.

• Mesurer les principaux agrégats macro-économiques.

• Se familiariser avec les différentes écoles de pensée économique afin d’en saisir les
principales divergences.
Plan du cours

Chapitre 1 - Introduction à l’analyse économique

Chapitre 2 : Les grands courants de la pensée économique

Chapitre 3 : Les acteurs de l’économie

Chapitre 4 : La mesure de l’activité économique


Chapitre 1
Introduction à l’analyse économique

1.1 Qu’est-ce que l’économie


1.2 A quoi sert l’économie ?
1.3 Objet de la science économique
1.4 Analyse micro-économique versus analyse macro-économique
1.1 Qu’est-ce que l’économie

« L'économie, c'est l'étude de la manière dont la société gère ses ressources rares »
En réalité, il n'existe pas une seule définition de l'économie, mais plusieurs définitions. Les philosophes et les
économistes ont défini l'économie par son objet d'étude :
̶ se rapportant à la racine étymologique «économie» (« oikos »: la maison et « nomos »: les règles
d'organisation), les philosophes grecs (Aristote, Xénophon) ont d'abord défini l'économie comme « l'art
du gouvernement domestique » ;
̶ puis, et ce jusqu'au XIXe siècle, l'économie sera pensée comme la « science de l'enrichissement » ;
̶ les auteurs socialistes présenteront l'économie comme l’« étude de l'organisation sociale de la
production et de son évolution au cours de l'histoire » ;
̶ enfin, l'économie sera la « science des échanges marchands »

5 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.1 Qu’est-ce que l’économie

L'économie étudie la manière dont les individus, les groupes, les sociétés utilisent les ressources rares en
vue de satisfaire au mieux leurs besoins, précisant les termes de cette définition.

Agent économique → autonomie de décision.

Objectif
Ressources limités

Satisfaction
des besoins

C'est parce que les biens sont rares que la science économique existe.

6 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.1 Qu’est-ce que l’économie

Définition : l’économie est la science de l’allocation optimale de ressources rares à la satisfaction de besoins
potentiellement infinis.

Nous devons distinguer entre :


▪ L’économie politique permet de décrire les mécanismes économiques, analyser la situation actuelle et
prévoir l’avenir et aider à la prise de décisions. Ce terme d’économie politique conduit à deux
problématiques liées : l'approche économique (comment produire davantage ?) et l'approche politique
(comment mieux répartir ?).
▪ La politique économique est l'ensemble des moyens mis en œuvre par l'Etat pour atteindre les objectifs
(la cohésion sociale, l'équilibre des marchés, le libre exercice de la concurrence) qu'il s'est fixés dans le
but d'améliorer la situation économique générale du pays.

7 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.2 A quoi sert l’économie ?

• La science économique indique les meilleurs choix possibles compte tenu des ressources dont disposent les
agents économiques (l’allocation optimale des ressources).

• L'économie sert aussi à accroître les possibilités de choix. Il est plus facile de partager une production
lorsqu'elle augmente régulièrement → La science économique cherche donc à favoriser la croissance
économique tout en examinant les causes d'un affaiblissement, voir d'une disparition de la croissance.

• Concrètement, l'économie met en évidence des relations entre les variables économiques (les prix et la
demande, la consommation et les revenus, le taux d'intérêt et les investissements, etc.) ; elle cherche à
savoir quelles sont les variables qui sont des causes pour d'autres phénomènes économiques.

• Pour tenter d’approcher le plus près de la réalité, l'économiste bâtit des « modèles », c'est-à-dire un
ensemble de relations entre le plus grand nombre de variables économique possibles.

8 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.1 Notion de besoin


• Au sens large du terme, un besoin correspond à un désire.
• au sens économique, considéré comme besoin, tout ce qui fait l'objet d'une sensation de manque qui se traduit par le
désire de disposer d'un bien ou d'un service apte à accomplir ce manque.
Un besoin a plusieurs caractéristiques :
- Il est illimité en nombre : une fois l'un d'eux satisfait, il en apparaît de nouveaux.
- Il est limité en capacité : au-delà d’une certaine satisfaction, le besoin est saturé. Néanmoins certains besoins font
l’exception (besoins intellectuels, le besoin d’information…).
- Il admet le principe de substitution (exemple face à la cherté d'un produit).
- Il est lié à l'utilité que l'on a du bien. Plus un bien est utile, plus le besoin est élevé.
- Il est lié à chaque individu. Le besoin varie donc d'un individu à l'autre, d'une catégorie sociale à l'autre.
- Il évolue aussi avec le temps et dans l’espace : dans le temps (en fonction du degré de développement économique et
social, de l’innovation technologique, les phénomènes de mode) et dans l’espace (selon les croyances, la catégorie
socioprofessionnelle, le lieu d’habitation…)
9 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique
1.3 Objet de la science économique

1.3.1 Notion de besoin


Les besoins peuvent être classés en différentes catégories :
- Les besoins individuels : se sont ceux qui peuvent être satisfaits par l'achat d'un bien offert sur le marché ou alors
exceptionnellement par le troc ou par l'autoconsommation. Seul les besoins susceptibles d'être financés par un revenu
monétaire sont satisfaits.
- Les besoins collectifs : ils sont les besoins satisfaits par la collectivité (l'Etat, les organismes sociaux ou par des
associations à but non lucratif). Ces besoins sont financés par l'impôt et les cotisations.
- Les besoins primaires, les besoins secondaires et les besoins tertiaires selon l'intensité du besoin, l'utilité du bien
destiné à le satisfaire et le niveau de développement du pays.
▪ Les besoins sont dits primaires car ils sont indispensables à la vie de l'individu ; c'est pourquoi on les appelle aussi
besoins vitaux : boire, manger, se loger, se vêtir, se soigner. Ce sont des besoins qui ne sont pas substituables.
▪ Les besoins secondaires et tertiaires ne sont pas indispensables à la vie de l'homme ou à sa survie, mais leurs
satisfactions améliorent son confort et sa condition de vie ; on les appelle besoins de civilisation.

10 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.2 Notion de bien


• Un bien peut être un objet matériel ou immatériel (un service).
• Un bien est dit économique s’il répond aux trois caractéristiques suivantes :
➢ L’utilité ou l’aptitude à satisfaire un besoin ;
➢ La disponibilité : la possibilité de se procurer de ce bien en tout temps.
➢ La rareté : Un bien qui est disponible en quantité illimitée n’est pas un bien économique. L’air, par exemple n’est
pas un bien économique : c’est un bien libre (Un bien gratuit n'est pas forcément un bien abondant).

Un bien est un objet matériel (fabriqué fruit d'un travail humain), ou immatériel (prestation de
service) qui permet de satisfaire un besoin individuel ou collectif.

• On appelle « ressource » en économie l'ensemble des biens économiques susceptibles de satisfaire les besoins humains.

11 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.2 Notion de bien


• Les biens peuvent être classés en plusieurs catégories :
Biens libres ;

Biens intermédiaires et biens finals ;

Biens complémentaires et biens substituables et


biens indépendants ;

Biens privés et biens collectifs ;

Biens durables et biens non durables.

12 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.2 Notion de bien


Biens intermédiaires et biens finals
- Bien intermédiaire : bien qui sera transformé pour entrer dans la composition d'un autre bien intermédiaire ou final.
- Bien final : Bien qui n'est pas destiné à être revendu.
➢ Les biens de consommation finale : destinés à l'usage des consommateurs (les ménages) qui en tirent une
satisfaction +/- immédiate. La terminaison « finale » indique que les consommateurs sont les derniers
utilisateurs du bien fabriqué à leur intention (machine à laver, automobile, pain, etc.).
➢ Les biens de production ou bien d'équipement (appelé aussi capital technique) : biens durables (machines,
bâtiments, équipements) nécessaires à fabriquer d'autres biens. Les biens de production achetés par les
entreprises, constituent un investissement.

Remarque: Cette distinction entre biens de consommation et biens de production ne tient pas à la nature même des
biens, mais à la nature de l'agent qui les utilise.

13 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

Biens complémentaires et biens substituables :


C’est une distinction qui se rapporte, cette fois-ci, à la nature des relations qui existent entre les biens, ces relations sont
établies par les habitudes de consommation ou par les exigences techniques.
- Un bien est dit complémentaire lorsqu’il est consommé avec un autre bien. Par exemple la voiture et le carburant…
- Un bien substitut est un bien qui peut être utilisé à la place d’un autre. Par exemple vous pouvez prendre l’autobus
plutôt que le train ou vous pouvez manger un hamburger plutôt qu’une pizza…
Biens privés et biens collectifs :
- Les biens privés sont des biens qui permettent de satisfaire les besoins privés de consommation.
- Ces mêmes individus consomment également des biens et des services consommés par d’autres individus tels que la
voirie, l’université et les hôpitaux ; ce sont les biens collectifs.
Biens durables et biens non durables :
- Les biens non durables sont détruits dès leur première utilisation, tels que les bien alimentaires, par exemple.
- Alors que la consommation des biens durables peut s’étaler dans le temps. Exemple de l’immobilier, machines…
14 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique
1.3 Objet de la science économique

1.3.3 Facteurs de production


L'expression facteurs de production désigne l'ensemble des divers biens et services qui permettent la production de
biens économiques.
• Les facteurs de production peuvent être classés en trois catégories typiques :
➢ Les ressources naturelles : Ressources tirées de la nature et qui servent à produire des biens et des services : la
terre, le bois, la pêche, le pétrole et les minéraux, les conditions climatiques nécessaires à l'agriculture, etc.
➢ Le Travail : Il s'agit des capacités, autrement dit des compétences, savoir, savoir-faire, acquises par des hommes et
utilisables par eux pour produire et faire circuler les objets économiques. Le travail désigne ainsi toute activité
productive humaine. Il est également limité tant par le volume de la population active que par le temps pouvant
être consacré au travail.
➢ Le capital physique et technique : Le terme capital recouvre un ensemble composite de
✓ le capital « physique » : biens (équipements, machines, outillage, stocks) et de services
✓ le capital « financier » : Sommes monétaires utilisées par les entreprises pour acquérir leur capital physique

15 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.4 le problème économique


• Comme les ressources sont rares, il est impossible de produire tous les biens nécessaires à la satisfaction des besoins
illimités. Il convient donc de faire des choix.
• L'acteur économique est rationnel. Il connaît ses objectifs, les moyens, et essaie de faire le mieux possible. La
rationalité en économie est l'utilisation la plus efficace possibles des moyens disponibles dans le but d'atteindre un
objectif donné → elle réalise l'optimisation des choix individuels.
• D'où l’apparition de ce qu'on appelle « le problème économique » : comment les hommes vont s'organiser pour
satisfaire au mieux leurs besoins sachant que d'une part, les biens et services sont limités, d'autre part les besoins sont
illimités ?
• Ainsi, la science économique cherche à résoudre le problème de l'allocation des ressources, c'est-à-dire à répondre
aux questions suivantes, mises en évidences par P.A. Samuelson :
- Quels biens produire ? - Comment ces biens doivent-ils être produits ?
- En quelles quantités doivent-ils être produits ? - Pour qui ces biens doivent-ils être produits ?

16 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.4 le problème économique

- Quoi produire : qui corresponde à la fois aux besoins des agents (ménages entreprises
et État) et à leurs ressources ?
- Comment produire : cette question provient du fait que la rareté des ressources oblige
à faire des choix qui procurent un maximum de satisfaction pour un minimum de coût,
- Pour qui produire, c'est-à-dire comment répartir la richesse créée, y compris pour la
demande non solvable (faute de revenus) ou pour des consommations rendues
obligatoires par l'État (l'école .. )? Cette question soulève le problème de la répartition
de la richesse entre les membres de la société.

17 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.4 le problème économique


• La production des biens et services crée de la richesse, cette dernière est répartie sous formes de revenus entre les
facteurs de production, dans ce cas on parle d’une répartition primaire ou fonctionnelle ; cette dernière permet
d’obtenir les parts respectives :
▪ des salaires ou le revenu du facteur travail ;
▪ des dividendes et intérêts ou revenu du facteur capital ;
▪ des loyers ou revenu de la terre ;
▪ du profit ou revenu des entreprises ;
▪ des impôts ou revenu des administrations publiques.
• Alors que la répartition secondaire ou personnelle s’intéresse aux éléments constitutifs du revenu des individus. Elle
pose la question de l’inégalité des revenus des individus qui peut être atténuée grâce à une politique de redistribution
des revenus au moyen d’une politique fiscale (impôt sur le revenu) et/ou sociale (transferts sociaux).

18 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.3 Objet de la science économique

1.3.4 le problème économique


• Ainsi, la rareté des ressources nous oblige à faire des choix. Chaque choix implique un renoncement. La valeur
associée à ce renoncement se nomme « coût de renonciation » ou « coût d’opportunité » .

Coût d’opportunité : Le coût d'une unité supplémentaire


produite est le nombre d'unités auxquelles on renonce de produire.

► Le coût d'opportunité n'est pas la somme d'argent en elle-même, mais les biens et services que l'on aurait
acheté avec cette somme.
► Les possibilités de production sont limitées : produire plus d'un bien diminuer la production d'un autre bien.
Exemples :
• Un pays peut dépenser davantage pour la défense nationale et moins pour la santé ou l'éducation.
• Si le prix d'un match de foot est de 30 Dhs et celui d'une place de cinéma est de 15 Dhs, le coût d'opportunité d'un
match est égal à deux séances de cinéma.
19 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique
1.4 Analyse micro-économique vs analyse macro-économique

1.4.1 la microéconomie
• L'objet de la micro-économie est en premier lieu l'étude du comportement des agents (supposé rationnel) en termes de
production et de consommation, ainsi que de la fixation des prix et des revenus.
• On examine la consommation des ménages à travers un consommateur « standard », de la même façon que l’on analyse
le comportement des entreprises à travers celle d’une entreprise « standard ». L’analyse du comportement global est
obtenue à partir de l’agrégation, c’est-à-dire de la somme des comportements individuels.
• Le référentiel de l'analyse micro-économique est donc l'individu (c'est l’« individualisme méthodologique »), dont on
cherche à étudier le comportement en reconnaissant la rationalité parfaite des agents ; c-à-d que les agents agissent en
utilisant au mieux les ressources dont ils disposent, compte tenu des contraintes qu’ils subissent
• Le but de la micro-économie est de trouver l'équilibre de marché, autrement dit les prix et les revenus qui équilibrent
l'offre et la demande sur le marché.
• Le consommateur possède ainsi une Fonction d'utilité, et le producteur une fonction de production : Le « programme »
du producteur est de maximiser son profit sous contrainte de production, et celui du consommateur est de maximiser
son utilité sous contrainte de son revenu.
20 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique
1.4 Analyse micro-économique vs analyse macro-économique

1.4.2 la macroéconomie

• La macroéconomie consiste à analyser l'économie d'un pays d'un point de vue global, à travers les relations qui
peuvent exister entre les grands agrégats économiques comme le PIB, le niveau des prix ou de l'emploi, le revenu,
l'investissement, l'inflation, le taux de chômage, etc. afin d'obtenir une image quantitative de la situation d'un pays.

• La macroéconomie sert globalement, à orienter les décisions des pouvoirs publics en matière de politique économique.

• Contrairement à la microéconomie, qui favorise les raisonnements en équilibre partiel, La macroéconomie se place
toujours dans une perspective d'équilibre général, ce qui l'amène à accorder plus d'attention au bouclage des modèles et
à la dynamique de création et de maintien d'institutions essentielles, comme les marchés, la monnaie.

• Le PIB, le PNB, le revenu national, l’emploi, l’épargne, l’investissement, la consommation… sont autant de grandeurs
économiques globales, ou agrégats, qui résument les résultats de l’activité économique nationale.

21 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique


1.4 Analyse micro-économique vs analyse macro-économique

1.4.3 la méso-économie

• La méso-économie s'intéresse aux liens existants entre des variables globales dans un cadre plus restreint
d'un point de vue géographique (politiques menées au niveau des régions par exemple) ou sectoriel
(secteur d'activité, branche ou filière).

• Il s'agit d'analyser le comportement des groupes détenant suffisamment de pouvoir pour peser sur une
économie nationale (les firmes multinationales, par exemple).

22 Chapitre 1 : Introduction à l’analyse économique

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