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UNIVERSITE IBN TOFAIL

FACULTE D’ECONOMIE ET GESTION

S 3 master CCA
SUPPORT POUR ETUDIANTS

Module: Stratégie financière

Prof. M TORRA
Année universitaire: 2022/23
Le problème de financement constitue la
principale contrainte de développement des
entreprises quelque soit leur taille et leur secteur
d’activité. Les chercheurs et spécialistes accordent
une grande importance aux instruments de
financement et par conséquent au choix d’une
structure financière qui minimise les coûts de
financement et améliore la rentabilité de
l’entreprise à travers la création de valeur.
Thèmes :
Thème 1: Cadre général, définitions et décisions
d’investissement et de financement
Thème 2: Coût du capital et structure financière
optimale
Thème 3: Politique d’augmentation du capital ou
financement par fonds propres
Thème 4: Financement par endettement
Thème 5:Politiques d’effet de levier financier : LBO,
et LMBO
Références bibliographiques
Thème 1: Cadre général, définitions et
décisions d’investissement et de financement
Dans la finance, il s’agit d’apporter des solutions
originales aux questions stratégiques poséesaux
entreprises en terme d’optimisation de leurs
ressources financières, de fusion-acquisition, de
restructuration ou de transmission.

1- Présentation et cadre général


2- Définitions de la stratégie financière
3- Objectifs de la stratégie financière
4- Stratège financier
1- Présentation générale

La finance d'entreprise est le secteur de la finance qui s'intéresse aux


décisions et opérations d’investissement et de financent, ainsi
qu’aux outils et techniques de prise de décisions.
Les entreprises doivent s'assurer de disposer des moyens financiers
nécessaires à leurs investissements à leur développement,
rentabiliser au mieux ces moyens
On peut diviser ce domaine en deux grandes activités :
 Celles à long terme, essentiellement le financement des
investissements à partir des capitaux propres et des emprunts.
Elles s’inscrivent dans un cadre stratégique.
 Celles à court terme : les entreprises doivent veiller de près à leur
gestion de trésorerie notamment pour prévoir leurs échéances de
paiement.
Description

Ce cours a pour objectif de fournir à l'étudiant un


cadre conceptuel pour la prise de décisions en
matière de stratégie financière des entreprises.
Son objectif secondaire est de faire le lien, dans un
cadre de logique financière, entre:
 d’une part, les décisions d’investissement et les
décisions financières de l'entreprise,
 D’autre part, entre la prise de décision financière
dans l'entreprise et la gestion du risque selon le
mode de fonctionnement des marchés financiers
(paradigme risque/rendement).
Objectifs pédagogiques et compétences visées

 Objectifs pédagogiques:
Permettre aux étudiants d’obtenir les éléments cognitifs nécessaires
à l'élaboration d'un diagnostic de l’entreprise et d’une analyse
de son environnement principalement le système financier.
Il s’agit en plus de percevoir les limites et les difficultés de mise en
œuvre des outils et concepts appréhendés.
 Compétences visées:
Acquérir le niveau de connaissances nécessaires, au plan
conceptuel et pratique, à l'exercice de responsabilités de haut
niveau au sein de départements financiers et d'affaires
d'entreprises et de banques.
2- Cadre général:
OBJECTIFS
DE L’ENTREPRISE

Coix de Programmes et Besoins de


Projets d’investissement financement
selon:
les critères de rentabilité: Décisions financière
VAN, TIR, IP, PR, E(VAN)…)
(Choix des moyens de
financement)
Selon:
le coût du capital, création de
valeur

Plan de financement
Investissements Financement
2- Définition de la stratégie financière
• Etymologiquement:
Stratégie est un mot construit à partir de deux
expressions grecques : stratos (armée)
etagos (conduite). La stratégie est donc l'art
de conduire une armée.
C'est dans les années 1960 que le terme
stratégie est apparu dans la pensée
managériale.
 Selon Mickael Porter:
la stratégie est une combinaison d'objectifs que s'efforce
d'atteindre une firme et les moyens par lesquels elle
cherche à les atteindre. La stratégie permet à
l'entreprise de se concentrer sur l'essentiel pour vaincre
ou survivre dans une situation de concurrence.
Elle engage les ressources matérielles, humaines et
financières de l'entreprise et leur affectation sur le long
terme.
 Selon Henry Mintzberg:
une stratégie peut être délibérée, lorsqu'elle est
construite et planifiée ; ou émergente, lorsqu'elle est
consécutive à des événements non prévus auxquels
l'entreprise doit réagir. Ces deux stratégies coexistent le
plus souvent dans l'entreprise et aboutissent à la
stratégie réalisée.
«La décision d’investissement est, avec la décision de
financement, au centre de la stratégie financière de
l’entreprise. Elle est capitale dans la mesure où elle
engage et conditionne son avenir. »
(M BA FINANCE, Tout ce qu’il faut savoir sur la finance par les meilleurs
professeurs et praticiens », EYRLLESS Edition d’Organisation, 2010, p.37)
3- Objectifs de la stratégie financière

La stratégie financière permet:


 de réaliser les objectifs de financement,
de valorisation, d'investissements, de gestion de
portefeuilles optimums pour l'entreprise,
l'actionnaire ou plus généralement l'investisseur .
 De développer et mettre en place des politiques de
résolution des problèmes financiers tels que:
transmission d'entreprises, fusions-acquisitions,….
4- Stratège financier

Un stratège financier est un spécialiste de la finance,


plus particulièrement de la banque, de la finance
d'entreprise et de la finance de marché. Il est chargé :
 De combiner des instruments financiers variés à
savoir: titres, prêts, dérivés de toutes natures, en vue:
 de les adaptés à un projet ou une opération
donnée telles que: financement de
projet, titrisation de crédits, fusion-acquisition...),
 d'établir et optimiser des montages
de financement complexes,
4- Stratège financier (suite)

 faisant souvent appel à un pool de financement


c’est-à-dire à plusieurs établissements financiers
différents,
 en bien gérant les risques financiers pour les
limiter et en optimisant la rentabilité.
Son profil est le plus souvent recherché par
une banque d'affaire pour la finance d'entreprise ou
par une banque d'investissement pour la finance de
marché.
Sur le plan professionnel, le stratège financier prépare à
l'exercice de fonction de:
- chargé d'affaires dans les banques et sociétés
d'investissement: Département fusions/acquisitions des
banques, sociétés de capital-risque, ingénieur financier,
juriste de marché,
- auditeurs dans les départements des établissements
financiers et des sociétés cotées dédiés aux
risques: Contrôle interne, audit interne, déontologie,
- chargé d'affaires dans les département de finance de
marché des sociétés financières: Analyste financier,
analyste crédit, gestionnaire de portefeuille.
Thème 2- Coût du Capital et structure
financière optimale
Le coût du capital permet d’évaluer le de la
structure financière c’est-à-dire du mode de
financement ou stratégie financière.

1- Evaluation de l’action et coût des fonds propres


2- Le coût de l’endettement
3- Le coût du capital ou de la structure financière
1- Evaluation de l’action et coût des fonds propres

Plusieurs méthodes permettent de


calculer le coût des capitaux propres ;
citons l'approche par les dividendes de la
méthode de Gordon Shapiro et la méthode
MEDAF (Modèle d'équilibre des actifs
financiers), en anglais Capital Asset Pricing
Model (CAPM).
En pratique le MEDAF est l’un des modèle les
plus utilisé.
1.1- Méthode de Gordon Shapiro
Les actionnaires, actuels ou nouveaux,
acceptent de souscrire à l’augmentation de
capital à la seule condition que le revenu
qu’ils peuvent tirer de ce placement soit au
moins équivalent à celui qu’ils pourraient
obtenir en affectant leurs ressources à
d’autres emplois rémunérateurs.
Le modèle de Gordon et Shapiro (1956) est l’un
des modèles actuariels fréquemment utilisés.
Hypothèses

Le modèle de Gordon et Shapiro repose sur


l’hypothèse d’une croissance régulière, sur
une période infinie, du dividende à un taux
constant, inférieur au coût des capitaux
propres.
Valeur de l’action:

Elle est égale à la valeur actualisée sur une période


infinie des dividendes futurs qu’il est prévu de
verser à l’actionnaire.
Soit:
 D1 : le montant du premier dividende anticipé,
 g : le taux de croissance des dividendes,
 Rc : le taux requis par les actionnaires,
 Va : la valeur de l’action.
 Pe : prime d’émission
 T : taux de l’IS
On a:
Lorsque n tend vers l’infini:
D1
Rc = + g
Va – Pe (1-T)
1.2- MEDAF
MEDAF (modèle d’évaluation des actifs
financiers) ou en anglais Capital Asset Pricing
Model (CAPM) est développé pour expliquer
les taux de rentabilité des actifs en fonction
de leur risque.
a - Objectifs
b - Hypothèses
c - Formule
a-Objectifs:
Il est essentiellement développé en 1964 par WILLIAM
Sharp pour explique les taux de rentabilité des actifs en
fonction de leur risque. Ses principaux objectifs sont:
 Le MEDAF fournit une estimation du taux de rendement
attendu par le marché pour un actif financier en fonction
de son risque systématique,
 Il explique la réalisation de l'équilibre du marché par
l'offre et la demande pour chaque titre. Il permet de
déterminer le rendement d'un actif risqué par son risque
systématique.
b- Hypothèses
Le MEDAF postule plusieurs hypothèses théoriques:
 Il n'y a pas de coûts de transaction ( commission, …),
 Il n'y a pas de taxes,
 Les investisseurs n'aiment pas le risque et ont le même
horizon temporel,
 Tous les investisseurs ont un portefeuille de Markowitz car
ils ne considèrent chaque action que sous son aspect
moyenne-variance,
 Les investisseurs contrôlent le risque par la diversification,
 Tous les actifs, y compris le capital humain, peuvent être
achetés et vendus librement sur le marché.
 Les investisseurs peuvent prêter ou emprunter de l'argent
au taux sans risque.
c- Formule
La rentabilité exigée par l’investisseur est égale au taux
de l’argent sans risque majoré d’une prime de risque
liée uniquement au risque de marché de l’actif
considéré.

Le coût des fonds propres (ou rendement exigé)


s’écrit :
Rc = Rf + btitre(Rm- Rf)
Avec:
 Rc: coût des fonds propres,
 Rf : taux sans risque,
 Rm : rendement espéré ou rentabilité espérée du
portefeuille de marché?
(Rm- Rf): prime de risque du marché
 b i : Coefficient de volatilité
Coefficient de volatilité qui indique la relation existant
entre les fluctuations de la valeur d’un titre et les
fluctuations du marché.
 Beta < 1 : risque inférieur à celui du marché

 Beta = 1 : risque identique à celui du marché

 Beta > 1 : risque supérieur à celui du marché


Le coût des capitaux propres dépend du degré
d'exigence des actionnaires (en termes de
dividendes ou d'augmentation de valeur de leurs
titres). Plus le risque financier est fort, plus la
prime de risque exigée est haute et plus le coût
des capitaux propres sera élevé.
Selon le coût des fonds propres, la direction
peut décider un financement par l’émission de
nouveaux titres au détriment d'un financement
par endettement.
CAS PRATIQUE 1:
2- Le coût de l’endettement
Deux principales méthodes sont couramment
utilisées.
Le coût calculé à la base du taux nominal
Le taux actuariel.
Le coût calculé à la base du taux nominal

En absence des frais d’émission et de gestion, de


primes d’émission et de remboursement, le coût de
l’emprunt ( K ) est égale au taux nominal diminué du
taux de l’impôt sur les sociétés:
K = taux nominal (1 – taux de l’IS)
Le coût actuariel (K)
En présence des frais d’émission et de gestion, de
primes d’émission et de remboursement, le coût de
l’emprunt est le taux d’actualisation pour lequel il y’a
équivalence entre ce que perçoit l’entreprise qui
emprunte et ce qu’elle verse par la suite.
Le coût actuariel est le taux k tel que:

Avec:
P: le montant des fonds reçu par l’entreprise
Ap : les flux nets de trésorerie de la période p après l’IS
décaissés par l’entreprise
CAS PRATIQUE 2
3- Coût Moyen Pondéré (CMPC)
Le taux approprié utilisé par les entreprises doit refléter le niveau
de retour sur investissement exigé par chaque type
d’investisseur.
Taux d’actualisation = Coût global de financement de l’entreprise

Dette Fonds Propres


 Perception d’intérets et d’une  Perception de dividendes
part fixe de la dette avec risque élevé
Remboursement prioritaire en
Remboursement
cas de faillite
secondaire en cas de faillite
Retours moins élevés que les
actionnaires Retours plus élevés que
les banquiers
Calcul:

Par le calcul de la moyenne pondérée entre le coût


de la dette et celui des fonds propres:

CMPC = Kc * Wc + Kd * Wd

 Kc : Coût des fonds propres


 Wc : F. propres / (dettes + fonds
propres)
 Kd : Coût de la dette (net d’impôt)
 Wd : Dettes / (dettes + fonds propres)
CAS PRATIQUE 3
Thème 3: Politique d’augmentation de capital ou
financement par fonds propres

Deux sources principales de financements sont


à disposition des entreprises. D'une part, les fonds
propres et d’autre l’endettement.
L’augmentation du capital s’inscrit dans la logique des
fonds propres. Ces derniers n'ont pas vocation à
être remboursés mais, impliquent un droit aux
dividendes, un droit de vote ou encore un droit au
boni de liquidation,
S'ils souhaitent participer à cette augmentation de
capital, les anciens actionnaires utiliseront leurs droits
de souscription. Dans le cas contraire, ils pourront les
céder aux futurs nouveaux actionnaires. Elle est
facilitée pour les sociétés cotées.
1- Principales raisons d’augmentation de capital
2- Modalités
3- Emission d’actions nouvelles et DPS
Cas pratiques
4- Evaluation de l’action et coût des fonds propres
Cas pratiques
1- Principales raisons d’augmentation de capital
Les raisons d’augmentation de capital sont diverses :
 Financer les besoins générés par l'investissement : Les futurs
investisseurs jugeront de la qualité du projet concerné avant de
participer ou non à l'augmentation de capital;
 Asseoir sa solidité financière: Des capitaux propres importants
peuvent permettent à l'entreprise de s'assurer une meilleure
notation financière auprès des agences de rating. Ces dernières
s'appuient notamment sur la capacité de l'entreprise à rembourser
ses dettes;
 Recapitaliser: pour ne pas avoir un niveau de fonds propres
inférieurs à la législation. De fait, l'entreprise se trouve dans
l'obligation de se recapitaliser rapidement. Les actionnaires
doivent investir davantage pour sauvegarder leur entreprise.
Principales raisons d’augmentation de capital (suite)
 Se désendetter : pour écarter les difficultés de remboursement.
Rembourser sans difficultés ses dettes peut permettre à
l'entreprise de retrouver sa flexibilité financière. Cependant,
augmenter son capital pour rembourser ses dettes est souvent
mal perçu par la communauté financière;
 Disposer d'une trésorerie suffisante: Avec un environnement
économique évoluant sans cesse, l'entreprise peut avoir un
besoin d'une trésorerie excessive afin de profiter d'opportunités;
Pour réussir une telle opération, une société cotée doit
accorder une importance à son cours de bourse car
l'augmentation de capital se réalise à des niveaux proches du
dernier cours de bourse. Ainsi, une bonne communication et une
valorisation conséquente sont idéales pour une augmentation de
capital réussie.
2- Modalités

Il existe plusieurs formes d’augmentation de capital par:


 des apports nouveaux en nature ou en numéraire :
 avec augmentation de la valeur nominale des
titres en ne sollicitant que d’anciens actionnaires
(solution simple mais peu utilisée),
 avec émission d’actions nouvelles (solution
fréquente). L’augmentation de capital consiste à
émettre de nouvelles actions, le plus souvent à un
prix inférieur au dernier cours coté mais toujours
supérieur à la valeur nominale.
incorporation de réserves dans le capital de la société avec
distribution d’actions gratuites.
- Principes
L’incorporation de réserves consiste à transférer dans le capital social
d’une société, des fonds enregistrés dans des comptes de réserves
et/ou de primes.
Cette opération n’entraîne aucun apport de fonds nouveau. Cependant,
elle améliore l’image donnée par le bilan auprès des actionnaires et des
tiers.
- Conséquences pour les actions
Cette augmentation peut se traduire par :
• une augmentation de la valeur nominale des actions existantes dont le
nombre reste inchangé,
• une distribution d’actions gratuites aux actionnaires. La valeur nominale
des titres est inchangée (modalité la plus courante). Le nombre
d’actions en circulation est plus important.
D’où une baisse du cours unitaire et un attrait pour les petits porteurs.
Modalités (suite)
 apport « en nature » d'actifs divers rémunérés et création de
nouvelles actions remises aux apporteurs pour les rémunérer.
 apport de titres d'autres entreprises (cas des fusions-
acquisition ou fusion-absorption).
 souscription de nouvelles actions permettant un apport
d'argent frais ( ou augmentation de capital en numéraire) pour
financer éventuellement de nouveaux investissements ou
améliorer l'équilibre financier du bilan. A cette occasion, les
anciens actionnaires reçoivent un droit préférentiel de
souscription (DPS).
 conversion des droits de créances des fournisseurs en parts
d’associés (ou conversion de dettes) avec en contrepartie
remises d’actions de la société.
3- Emission d’actions nouvelles

3.1. La création de titres


La création d’actions nouvelles présente un double
intérêt :
 donner la possibilité aux anciens actionnaires
d’augmenter leur part dans la société,
 permettre l’entrée de nouveaux actionnaires dans
la société.
Le nombre de titres créés dépend du montant de
l’augmentation de capital à réaliser.
3.2. Le prix d’émission (PE)
Le prix des actions nouvelles doit être supérieur ou
égal à la valeur nominale.
La différence entre le prix d’émission et la valeur
nominale constitue la prime d’émission. Cette
dernière correspond à la part de chaque action sur
les résultats antérieurs non distribués et mis en
réserve par décision des anciens actionnaires. La
prime est facultative.
L’émission d’une action à sa valeur nominale est dite
« au pair ».
Le PE ne peut pas être supérieur à la valeur
des actions anciennes car il serait impossible de
trouver de nouveaux actionnaires.
Donc, en général:
Valeur de l’action > Prix d’émission > Valeur
nominale.
Pour les apports en nature, lorsque leur valeur
est supérieure à la valeur nominale des actions, la
différence constitue une prime d’apport.
3.3. La libération des apports.
Pour réaliser une augmentation de capital par apport
en numéraire, il est nécessaire que la libération
intégrale du capital existant soit effective.
Lors de l’augmentation de capital d’une société la
libération intégrale n’est pas exigée.
La libération immédiate doit être :
 au minimum, du quart (25 %) de la valeur nominale
des actions émises,
 de l’intégralité de la prime d’émission.
La libération totale doit être réalisée dans le délai de 5
ans.
3.4- Droit préférentiel de souscription (DPS)

Le DPS est un droit de l'actionnaire lui garantissant de


souscrire de nouvelles actions lors d'une opération
d’augmentation de capital.
Chaque actionnaire a le droit de souscrire à un nombre
d’actions proportionnellement au nombre d’actions qu’il
détient. Ce droit ne peut pas être réduit : aussi l’appelle-t-on
"droit de souscription à titre irréductible".
Les actionnaires qui ne souhaitent pas
souscrire à l’augmentation de capital peuvent
céder leur droit aux investisseurs qui désirent
devenir actionnaires. Ce droit est négociable
et côté en bourse.
Ils peuvent aussi renoncer individuellement à
leur DPS, ce qui permet d’accélérer la
réalisation de l’augmentation de capital.
Exemple d'une augmentation de capital:

Cas d'une augmentation de capital de 50 millions à 60 millions.


Les actionnaires obtiennent le droit de souscrire 1 nouvelle
action pour 5 anciennes actions qu'ils possèdent. Le DPS peut
être vendu à un nouvel investisseur souhaitant acquérir des
actions.
La valeur mathématique du DPS
=
Valeur de l’action avant l’augmentation – sa valeur après
l’augmentation
Cette valeur évolue en fonction des conditions de l’émission (avec
ou sans prime d’émission) et en fonction de la valeur boursière
(ou estimée si la société n’est pas cotée en bourse).
Le DPS est destiné à compenser la
perte de valeur de l’action subie par
les anciens actionnaires et résultant
de l’augmentation de capital.
Cas pratique 5
Thème 4: Financement par endettement

L’endettement correspond à une dette


contractée auprès d'une banque, d'un Etat ou
encore d'investisseurs, qui représente un droit
de créance et qui devra être remboursée.

1- emprunt obligataire
2- Emprunt bancaire (ou indévi)
3- Crédit-bail
53
1- Définition et caractéristiques

L’emprunt est une opération juridique et financière par


laquelle un prêteur met à la disposition de l’emprunteur
des capitaux en contrepartie :
• du versement d’un intérêt périodique calculé sur le
capital restant dû
• du remboursement du capital prêté
L’emprunt se caractérise par 5 paramètres fondamentaux :
 montant,
 durée,
 taux d’intérêt,
 nombre de prêteurs [emprunt indivis; emprunt
obligataire]
 mode de remboursement
2- L’emprunt obligataire

• L’emprunt obligataire est un emprunt à long terme


dont le montant est divisé en fractions égales
représentées par des titres appelés obligations
souscrits par plusieurs prêteurs.
• Chaque année, le détenteur d’une obligation reçoit
un versement correspondant aux intérêts jusqu’au
remboursement de leur titre.
3- Emprunts bancaires
Les établissements bancaires accordent aux
entreprises des crédits bancaires classiques:

Long Terme : 7 à 20 ans


Moyen Terme : 2 à 7 ans
Court terme : < 2 ans
4- Le crédit-bail
Le crédit-bail : procédé d’investissement et de financement.
Principe :
Une société de crédit-bail achète, à la demande d’une
entreprise, un bien d’équipement professionnel ou un
immeuble, qu’elle lui loue pour une période au terme de
laquelle le locataire peut opter entre :
 la restitution du bien au bailleur
 le renouvellement de la location
 l’achat à une valeur de rachat prédéterminée dans le contrat
Le contrat de crédit-bail s’analyse donc comme une location avec
option d’achat à terme.

L’entreprise n’étant pas propriétaire du bien tant qu’elle n’a pas


levé l’option d’achat, ce dernier ne figure pas au bilan.
Engagement hors bilan à mentionner dans l’annexe.
Thème 5: financement par le capital-risque
1- Définition
Le capital-risque peut être défini comme des
prises de participation temporaires et
minoritaires dans des entreprises non cotées
afin de dégager ultérieurement des plus-
values.
Traduction du terme américain «venture
capital», le capital-risque stricto sensu ne
concerne, quant à lui, que les seules
interventions en fonds propres dans les
entreprises nouvelles ou en phase de création.
Capital-risque et capital développement

CAPITAL-RISQUE:
• Finalités : financement et assistance en management
– Capital d’amorcage (seed-capital) : faisabilité du projet
– Capital du démarrage (financement de la création
jusqu’au lancement industriel et commercial)
– Capital de première croissance (de 2 à 3 premières
années)
CAPITAL-DEVELOPPEMENT:
Finalités : couvrir des besoins de financement de la
croissance de l’entreprise
Partenaire actif de l’entreprise ( « hands on »)
2- Les caractéristiques
 C’est un financement privé (seed-capital) : faisabilité du
projet
 Raison d’être: une des seules sources disponibles
pendant la création,
 Financeur (capital-risqueur): aucune garantie sur ses
investissements,
 Type d’entreprises: Entreprises innovantes / à fort
potentiel, dans des secteurs de technologie de pointe,
 Rendement: sous forme de plus-value (à la revente de
la participation),
 Forme d’investissement: Capitaux propres sous
forme:
• Des actions ordinaires ou privilégiées
• Des options
• Des droits de souscription...
3- Intervention du capital-risque (CR) :

 Capital-amorçage,
 Capital-création,
 Capital-développement,
 Redressement d’entreprise,
 Capital transmission (LBO – leveraged buy-out)
 Rachat d’entreprise,
 Fusion d’entreprises,
 etc.
La « chaîne » du capital investissement
Au cours des étapes de la vie de l’entreprise
(ca de France)

NAISSANCE SURVIE SUCCES MATURITE


Croissance de l’entreprise - besoins en fonds

R&D DECOLAGE

CAPITAL DEVELOPPEMENT

CAPITAL RISQUE
5 M€ - …..
2 - 10 M€

AMORCAGE MARCHÉS

300 K - 3 M€

BUSINESS ANGELS

100 - 500 K€

INCUBATEURS

50 - 200 K€ Temps
4- Criteres d’investissement

Il s’agit d’investir dans des sociétés dont


l’avenir est prometteur et rechercher des
plus values notamment dans les secteurs
innovants:
Les trois principaux critères sont:
 L’équipe de gestion,
 Le produit ou le service,
 Le marché.
5- Sources de capital-risque
 Les petits investisseurs individuels,
 Les grands investisseurs individuels, les
sociétés et les fondations,
 Les banques,
 Les sociétés industrielles,
 Les caisses de retraite,
 Les compagnies d’assurance,
 les sociétés de fonds communs de
placement et d’autres gestionnaires de
fonds,
 Etc.
2.6- Avantages et Inconvénients
 Pour l’entreprise:
Avantages: Inconvénients:
• Structure financière améliorée, • Parfois moins de
• Flexibilité financière, latitudes dans la
• Peu ou pas de remboursement à prise de
court terme, décisions,
• Principale source disponible, • Plan d’affaires
• Accès à l’expérience et au très détaillé.
réseau d’affaires de
l’investisseur,
• Effet de levier.
Pour le capital-risqueur:

Avantage: Inconvénient:
• Possibité de • Possibilité de
grande rentabilité, perdre tout
l’argent investi.
• Prend part à la
prise de décisions.
Thème 6: Politiques d’effet de levier financier :
Levraged By Out (LBO), et LMBO

1- Différents types d’Effet de levier financier


Derrière les termes LBO, LBI, LMBO et BIMBO, de plus
en plus courant, se cachent des opérations financières
complexes qui sont apparues au cours des années 70
dans les pays anglo-saxons et se développent fortement
aujourd'hui en Europe Occidentale.
LBO: Leverage Buy Out,
LBI : Leverage Buy-In,
 LMBO: Leverage Management Buy Out,
 LMBI: Leverage Management Buy-In,
2- Définitions et avantages
Les LBO et LBI désignent les opérations de rachat d'une
société avec effet de levier.
Dans le LBI l'acheteur vient de l'extérieur dans le capital de la
société (buy-in), il s'agit par exemple de sociétés de " private
equity ", alors que dans le LBO, il est issu de celle-ci (buy-
out).
LMBO et LMBI désignent le rachat d'une entreprise, soit
par des cadres dirigeants de la société cible dans le cas du
LMBO, soit par des cadres extérieurs à la société cible dans le
cas du LMBI.
 il s’agit de BIMBO lorsque l'équipe de repreneurs est
composée à la fois de cadres de la société cible et de
dirigeants extérieurs.
Cas pratique 6:
Cas pratique 6:
opération de Leverage Management Buy-Out
Prenons le cas d'une équipe de 4 dirigeants qui
souhaitent réaliser un LMBO sur une société
évaluée à 20 millions d'euros.
Les dirigeants disposent de 8 millions d'euros. Ils
vont créer une holding au capital de 10 millions
d'euros qui sera souscrit à hauteur de 8 millions
par l'équipe de dirigeants, le solde du capital étant
apporté par une société de capital investissement,
soit 2 millions d'euros. Ainsi dans la holding,
l'équipe de dirigeants détient 80 % du capital et
les financiers, 20 %.
Grâce à ses fonds propres, la holding va pouvoir contracter un
emprunt pour 10 millions d'euros :
 8 millions sous forme de dette bancaire classique et;
 2 millions sous formes d'obligations convertibles souscrit
par les mêmes financiers présents au capital de la holding.
Ces obligations pourront être converties en actions selon des
modalités définies entre les parties lors du montage de
l'opération.
Autrement dit, l'emprunt contracté par la holding est
composé de:
 8 millions de " dette senior " (emprunt bancaire classique) et;
 2 millions de " dette mezzanine " (emprunt structuré).
Avec:

l'emprunt contracté (10 M€) et son capital social (10 M€),


la holding peut racheter en totalité la cible pour 20 M€.
Ainsi, avec seulement 8 millions d'euros, les dirigeants ont
pu acquérir une société valant 20 millions d'euros. C'est ce
que l'on appelle l'effet de levier.
Maintenant, la réussite de l'opération va dépendre de
la capacité bénéficiaire de la cible qui va conditionner
la faculté de remboursement de la dette senior de le
holding. Pour que l'opération réussisse, il faut que les
dirigeants de la cible mettent tout en œuvre pour
bénéficier d'un effet de levier positif, c'est-à-dire qu'ils
doivent parvenir à obtenir un taux de rentabilité dans
la cible supérieur au taux de l'emprunt bancaire (coût
de la dette senior).
- Schéma explicatif d'une opération de LMBO

Voici à partir de l'exemple précédent, le


montage type d'une opération de LMBO. La
seule différence avec un LBO classique est la
décomposition de la dette totale entre une
dette junior (risquée) et une dette senior
(emprunt classique). Ce type de LMBO est
qualifié "d'opération mezzanine" en raison de
la structure de la dette.
Conclusion
La décision d’investissement est, avec la décision de
financement, au centre de la stratégie financière de
l’entreprise.
La stratégie financière se différencie de la proposition de
financement car elle ne se contente pas de citer les
différents financements accordés par les investisseurs
mais présente les stratégies de financements que
l'entreprise souhaite mettre en œuvre pour atteindre ses
objectifs.
Elle doit constituer, pour des investisseurs, un plan
financier indiquant ce que vont devenir leurs
financements et montrer quels avantages ils trouveront
à investir dans l'entreprise.
Références bibliographiques
- Hervé Hutin, 2010, Toute la finance, Eyrolles, 4è
édition, Editions d’organisation, France, pages: 833-
975.
- Jean Michel Rochi, 2010, Ingénierie financière I et
Ingénierie financière II, dans l’ouvrage: MBA-
Finance, Tout ce qu’il faut savoir sur la finance par
les meilleurs professeurs et praticiens. Eyrolles,
Editions d’Organisation, Paris, pages: 137-249.
- Patric Topsacalian, 2006, Ingénierie financière,
Editions Economica, France.
Références bibliographiques (suite)

- Mohamed Rachid AASRI, Ingénierie financière: constitution et


développement des groupes financiers, Editions Toubkal,
Maroc.
- Zvi Bodie, Robert Merton, et Christophe Thibierge, 2007,
Finance, 2ème édition, NOUVAUX HORIZONS, Paris, 559 p.
- Georges Legros, 2006, Stratégie financière des groupes, cours
et études de cas corrigés, Ellipses Édition, Paris, 464 p.

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