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Introduction à la politique
financière
A. Le coût du capital
Un élément central de la politique financière d'une entreprise est le coût du capital.
Il s'agit du taux de rentabilité qui est exigé par ses apporteurs de fonds (actionnaires et créanciers financiers).
Son estimation est relativement délicate, notamment dans le cas d'une société non cotée.
Ceci est traité dans le cours suivant.
B. La politique d'investissement
La première des décisions relevant de la politique financière est la décision d'investissement.
Faut-il ou non réaliser un investissement donné et lequel choisir lorsque plusieurs sont en compétition.
Pour cela, le critère de la VAN (Valeur Actuelle Nette) va permettre de mesurer la création de valeur à en attendre.
Il nécessite d'estimer les flux de trésorerie associés au projet, indépendamment de son mode de financement, et de
les actualiser au coût du capital du projet.
À côté de la VAN, il existe d'autres critères tels que le TIR (Taux Interne de Rentabilité), l'indice de profitabilité, le
délai de récupération ou les critères globaux, mais dont l'utilisation doit être limitée à des situations particulières.
L'analyse d'un projet d'investissement peut être complétée par le recours à des outils de mesure du risque (analyse
de la sensibilité, seuil de rentabilité et approche espérance-variance) et de valorisation de la flexibilité (arbres de
décisions et options réelles).
Ces différents points sont exposés dans le cours « Le choix des investissements ».
C. La politique de financement
Après avoir défini sa politique d'investissement, le manager doit mettre en place les différents moyens de
financement nécessaires à la couverture de ces besoins.
Il est rare, en effet, que les ressources internes suffisent et l'entreprise doit se tourner vers des financements
externes.
Il en existe deux grandes catégories : les fonds propres et l'endettement.
Les fonds propres externes peuvent être procurés par une augmentation de capital, par une introduction en bourse
ou encore par le recours à des sociétés de capital-risque.
Le financement par dettes peut se faire par emprunts bancaires, emprunts obligataires ou crédit-bail.
À côté de ces deux grandes catégories bien distinctes (fonds propres et dettes), on trouve les quasi-fonds propres,
qui présentent à la fois des caractéristiques des capitaux propres et des dettes.
S'il est évident que la politique menée en matière de choix d'investissement influence la valeur de l'entreprise, il
n'en est pas de même pour la politique de financement.
L'impact de la structure financière sur la valeur de l'entreprise n'est pas une évidence. La théorie de la neutralité
conclut que la répartition entre les dettes et les capitaux propres n'a aucune influence sur la valeur de l'entreprise.
La prise en compte de l'impôt sur les bénéfices remet en cause ce résultat, car les intérêts d'emprunts sont
fiscalement déductibles, ce qui permet à l'entreprise endettée de payer moins d'impôt et d'augmenter en
conséquence sa valeur.
Ce phénomène est cependant tempéré par la prise en compte des coûts de faillite.
Pour la théorie du compromis, le gain procuré par les économies d'impôts finit par être compensé par les coûts de
faillite, ce qui aboutit à la conclusion qu'il existerait une structure financière optimale pour chaque entreprise.
D'autres théories, qui ne sont pas nécessairement incompatibles avec la théorie du compromis, permettent
également d'analyser la politique de financement des entreprises : la théorie du financement hiérarchique, la
théorie du signal et la théorie de l'opportunisme managérial.
Un cours spécifique est dédié à ce thème par la suite.
D. La politique de dividendes
Le troisième axe de la politique financière est le choix du niveau des dividendes à distribuer aux actionnaires.
Une société qui réalise des bénéfices a le choix entre deux affectations possibles pour ces derniers : leur mise en
réserves ou leur distribution aux actionnaires sous forme de dividendes. Les plus-values et les dividendes n'étant
pas taxés de la même façon, il apparaît un effet de clientèle fiscale.
Les actions à dividendes élevés sont attractives pour les investisseurs faiblement imposés tandis que les actions à
faibles dividendes et fortes plus-values sont privilégiées par les investisseurs fortement imposés au titre de l'impôt
sur le revenu.
D'autres éléments peuvent expliquer la politique de dividende : les opportunités d'investissement à venir, la théorie
du signal, de l'agence et la théorie des coûts de transaction.
Une technique alternative à la distribution de dividendes est le rachat d'actions. Si l'objectif est le même, verser de
la trésorerie aux actionnaires, ces deux opérations n'ont pas le même contenu informationnel ni le même impact
fiscal.
Un cours spécifique est dédié à ce thème par la suite.