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ECOLE NATIONALE POLYTECHNIQUE

DEPARTEMENT: GENIE CIVIL

CHAPITRE:II

ANALYSE DE L’INSTABILITE ELASTIQUE


DES STRUCTURES PAR LE CALCUL
MATRICIEL

M. DEMIDEM
demimust@yahoo.fr
2.1 Introduction:

On distingue dans le calcul non linéaire des structures


plusieurs types de non linéarités.

1- Non linéarité matérielle ou constitutive

2- Non linéarité géométrique (grands déplacements et


petites déformations)

3- Non linéarité géométrique (grands déplacements et


grandes déformations)
. Canne à pèche

Loi de comportement de Minitto-Pinto (acier)

Loi de comportement ( béton)


En présence des grands déplacements (cas
d’instabilité) un changement au niveau de la
géométrie cause des déformations non linéaires
et par conséquent la relation entre les actions et
les déplacements devient non linéaire.

Le tenseur de déformations de Green-Lagrange


s’écrit:
1 1
εij = (𝝃i,j + 𝝃j,i )+ 𝝃k,i. 𝝃k,j , k: indice répété
2 2
On donne, ci-dessous, quelques expressions de ce tenseur:

1 𝜕𝑢 𝜕𝑢 1 𝜕𝑢 1 𝜕𝑣 1 𝜕𝑤
εxx = ( + )+ ( )² + ( )² + ( )²
2 𝜕𝑥 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥

1 𝜕𝑣 𝜕𝑣 1 𝜕𝑢 1 𝜕𝑣 1 𝜕𝑤
εyy = ( + )+ ( )² + ( )² + ( )²
2 𝜕𝑦 𝜕𝑦 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑦 2 𝜕𝑦

1 𝜕𝑢 𝜕𝑣 1 𝜕𝑢 𝜕𝑢 1 𝜕𝑣 𝜕𝑣 1 𝜕𝑤 𝜕𝑤
εxy = ( + )+ ( )( ) + ( )( )+ ( )( )
2 𝜕𝑦 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 𝜕𝑦 2 𝜕𝑥 𝜕𝑦 2 𝜕𝑥 𝜕𝑦
En raison de cette non linéarité géométrique, la matrice de
rigidité [K] dépend non seulement du changement de géométrie
de l’élément mais aussi des efforts internes présents au début
de chaque étape incrémentale ( [K] est égale à la matrice
élastique (+) la matrice géométrique).
[K]= [K]e +[K]g
Il est à rappeler que le traitement des problèmes non linéaires se
fait selon soit :
1- La méthode incrémentale
2- La méthode itérative de Newton
3- La méthode dite mixte
Dans la méthode incrémentale, les constantes élastiques
utilisées dans la matrice de rigidité sont modifiées pour chaque
incrément de charge.
Méthode incrémentale:
La relation d’équilibre incrémentale (force-déplacement) s’écrit:
[𝐾]𝑖−1 ∆𝑢 𝑖 = ∆𝑃 𝑖 , avec [𝐾]𝑖−1 est dite matrice de rigidité
tangente.
Force (P)

Sol. incrémentale

−1 tg= −1

Sol. exacte

[ ] ∆1 ∆2 ∆ −1 ∆ Déplts (∆)

Courbe : Force-Déplacement
∆𝑃 𝑖 = 𝑃𝑖 - 𝑃𝑖−1
∆𝑢 𝑖 = ∆𝑖 - ∆𝑖 −1
On a la relation [𝐾]𝑖−1 ∆𝑢 𝑖 = ∆𝑃 𝑖
−1
⇒ ∆𝑢 𝑖 = [𝐾]𝑖−1 ∆𝑃 𝑖

A l’origine, la structure est non déformée et donc:


𝑔
[𝐾] = [𝐾] +[𝐾] = [𝐾]𝑒
𝑒

Analyse de la première étape: Pour chaque incrément de


charge ∆𝑃 𝑖 , la matrice de rigidité [𝐾]𝑖−1 est utilisée pour la
détermination de l’incrément de déplacement ∆𝑢 𝑖 , d′ où ∶

−1 𝑒 −1
∆𝑢 1 = [𝐾] ∆𝑃 1 = [𝐾] ∆𝑃 1
Le calcul de ∆𝑢 1 permet la détermination de 𝜀1 puis
celle du module de Young 𝐸1 moyennant la relation
(σ - ϵ) du matériau utilisé. Ceci permet de calculer:
𝑒 𝑔
𝐾 1 = 𝐾 1+ 𝐾 1

Le module de Young change de valeur d’un incrément à un autre.

=
Analyse de la deuxième étape:
∆𝑢 2 = [𝐾]1 −1 ∆𝑃 2

Le calcul de ∆𝑢 2 permet la détermination de 𝜀2


puis celle du module de Young 𝐸2 moyennant la
relation (σ - ϵ) du matériau utilisé. Ceci permet de
calculer:
𝑒 𝑔
𝐾 2 = 𝐾 2+ 𝐾 2

Analyse de la troisième étape:


∆𝑢 3 = [𝐾]2 −1 ∆𝑃 3
… etc …
Méthode itérative de Newton:
Soit un système de (n) équations non linéaires:

𝐹1 𝑋1 , 𝑋2 , ……. 𝑋𝑛 ) = 0
𝐹2 𝑋1 , 𝑋2 , ……. 𝑋𝑛 ) = 0
.
.
𝐹𝑛 𝑋1 , 𝑋2 , ……. 𝑋𝑛 ) = 0

Le développement en série de Taylor de 𝐹(X)=0 donne:


∆𝑋
F(X+∆X) = F(X) + J. + ….. = 0 ⇒ ∆𝑋 = - J−1 .F
1!
𝐄𝐭𝐚𝐩𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐚𝐥𝐜𝐮𝐥:

 Adopter une solution initiale X=𝑋


 Evaluer F(X) et J(X)
 Evaluer ∆𝑋 = - J−1 .F(X)
 Actualiser la solution X → X+ ∆𝑋
 Contrôler la convergence
𝜕𝐹1 𝜕𝐹1 𝜕𝐹1

𝜕𝑋1 𝜕𝑋2 𝜕𝑋𝑛
On note que J= 𝜕𝐹2 𝜕𝐹2
… 𝜕𝐹2
𝜕𝑋1 𝜕𝑋2 𝜕𝑋2
………
Exemple:
𝑎 𝑏
sinh( ) - = 0 , F(X) = 0
𝑋 𝑋
on donne : a= 0.1875 et b= 0.28125
𝑑𝐹 𝑎 𝑎 𝑏
J= =- cosh( ) +
𝑑𝑋 𝑋2 𝑋 𝑋2

X F(X) J(X) ∆𝑋 = −J−1 . F X X → X+∆𝑋

0.10000 0.37123 -34.44538 0.01078 0.11078

0.11078 0.08585 -19.99690 0.00429 0.11507

0.11507 0.00828 -16.26133 0.00051 0.11558

0.11558 0.00010 -15.87226 0.000006 0.11559


2-2 Structures planes à éléments rotulés:

Le tenseur de déformations s’écrit:


1 1
εij = (𝝃i,j + 𝝃j,i )+ 𝝃k,i. 𝝃k,j , k : indice répété
2 2
1 𝜕𝑢 𝜕𝑢 1 𝜕𝑢 1 𝜕𝑣 1 𝜕𝑤
εxx = ( + ) + ( )² + ( )² + ( )²
2 𝜕𝑥 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥 2 𝜕𝑥
𝜕𝑢 1 𝜕𝑣
εxx ⋍ + ( )² (en grands déplacements).
𝜕𝑥 2 𝜕𝑥
(k)

(j)

(J) E,A,L (k)


Comme hypothèse de travail, on considère que le champ de
déplacements s’écrit sous la forme matricielle suivante:

𝑥 𝑥 𝑢𝑗
𝑢 1− 0 0 𝑣𝑗
= 𝐿 𝐿
𝑣 𝑥 𝑥 𝑢𝐾
0 1− 0
𝐿 𝐿 𝑣𝐾

𝜕𝑢 𝑢𝐾 − 𝑢𝑗 𝜕𝑣 𝑣𝐾 − 𝑣𝑗
Soient: = et =
𝜕𝑥 𝐿 𝜕𝑥 𝐿
L’énergie de déformation s’écrit:
1 2 1 𝐿 𝜕𝑢 2
𝑈𝑖 = ‫׮‬ 𝐸𝜀𝑥𝑥 dv 𝑈𝑖 = 𝐸𝐴 ‫ ׬‬൜ +
2 2 𝜕𝑥
1 𝐸𝐴
𝑈𝑖 = ( ) 𝑢𝑗2 − 2𝑢𝑗 𝑢𝑘 + 𝑢𝑘2 +
2 𝐿
1 𝐸𝐴
( ) 𝑢𝑘 − 𝑢𝑗 𝑣𝑗2 − 2𝑣𝑗 𝑣𝑘 + 𝑣𝑘2
2 𝐿2

Soit N ⋍ EA(𝒖𝒌 − 𝒖𝒋 )/L : effort à l’intérieur de l’élément

1 𝐸𝐴
𝑈𝑖 = ( ) 𝑢𝑗2 − 2𝑢𝑗 𝑢𝑘 + 𝑢𝑘2 +
2 𝐿
1 𝑁
( ) 𝑣𝑗2 − 2𝑣𝑗 𝑣𝑘 + 𝑣𝑘2
2 𝐿

Par ailleurs, le premier théorème de Castigliano s’écrit:


𝜕𝑈𝑖
𝑃𝑖 =
𝜕∆𝑖
𝜕𝑈𝑖 𝐸𝐴
𝑃𝑗𝑥 = = ( 𝑢𝑗 − 𝑢𝑘 ( )
𝜕𝑢𝑗 𝐿
𝜕𝑈𝑖 𝑁
𝑃𝑗𝑦 = = ( 𝑣𝑗 − 𝑣𝑘 ( )
𝜕𝑣𝑗 𝐿
𝜕𝑈𝑖 𝐸𝐴
𝑃𝑘𝑥 = = ( 𝑢𝑘 − 𝑢𝑗 ( )
𝜕𝑢𝑘 𝐿
𝜕𝑈𝑖 𝑁
𝑃𝑘𝑦 = = ( 𝑣𝑘 − 𝑣𝑗 ( )
𝜕𝑣𝑘 𝐿

Ainsi la relation d’équilibre de l’élément s’écrit:


𝑒 𝑔
𝑃 𝑖 = 𝐾 𝑖+ 𝐾 𝑖 ) 𝑢 𝑖
1 0 −1 0 0 0 0 0
𝑔 𝐸𝐴 0 0 0 0 𝑁 0 1 0 −1
𝐾 𝑖 = 𝐾 𝑒𝑖 + 𝐾 𝑖 = +
𝐿 −1 0 1 0 𝐿 0 0 0 0
0 0 0 0 0 −1 0 1

on pose ∆𝑃 𝑖 = λ 𝑃ഥ 𝑖 avec λ : représente le facteur


𝑔 ഥ 𝑔
de charge. Aussi, on pose 𝐾 𝑖 = λ 𝐾 𝑖

Pour les problèmes d’instabilité, il y a augmentation


des déplacements sans augmentation de charge. On
écrira alors:
𝑒 ഥ 𝑔
𝐾 𝑖 +λ 𝐾 𝑖 ) ∆𝑢 𝑖 = 0

Pour la solution du problème, on doit d’abord


procéder à l’assemblage des (i) éléments de la
structure globale, puis on doit écrire:

ഥ 𝑔 =0
det [𝐾]𝑒 + λ[𝐾]

la charge critique 𝑁𝑐𝑟 = 𝑃𝑐𝑟 > λ

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