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synthèse

Se préparer à l’improbable
Reconnaître la possibilité d’événements imprévisibles
pour mieux maîtriser leurs conséquences

G râce aux progrès de la science


et de la technologie, nous
avons aujourd’hui l’impres­
sion de vivre dans un monde que l’on
peut mieux comprendre, prévoir, gérer,
est si peu probable qu’il serait dérai­
sonnable de prévoir un plan de secours
précis. Et c’est là que le bât blesse : peu
préparée, l’entreprise subit souvent de
plein fouet l’impact de ces catastrophes.
voire contrôler. Et pourtant… Il arrive
régulièrement, dans la vie de toute Comment faire, donc, lorsque les pré­
entreprise, tout pays, toute famille, des visions ne sont pas suffisantes ? Com­
événements que personne n’aurait réel­ ment se préparer à des événements par
lement pu anticiper. nature imprévisibles ? L’observation
des grandes catastrophes fournit un
Prenons l’exemple de l’éruption du éclairage intéressant :
volcan islandais Eyjafjöll en avril 2010
Didier Avril, série Storytelling
qui a cloué au sol le monde entier du • Ouvrez-vous à la possibilité de
Nos sources jour au lendemain, de l’attaque terro­ l’improbable : s’attendre à de l’im­
riste du 11 septembre 2001 qui a chan­ prévu est la meilleure manière de se
Cette synthèse s’appuie en particulier
sur les publications citées ci-dessous gé soudainement les équilibres géopo­ préparer à y réagir !
et présentées en dernière page. litiques, des grands krachs boursiers…
De la même façon, une entreprise peut • Soyez prêt… et flexible à la fois.
Learning from Catastrophes se voir confrontée à un virulent virus Même si on ne sait pas précisément
Howard Kunreuther, Michael Useem,
informatique, l’incendie de son siège, quel risque se réalisera, certaines
Wharton School Publishing, 2009.
un accident industriel, le décès soudain mesures permettent de se prémunir
Preparing for Evil d’un dirigeant, une épidémie décimant contre des conséquences graves.
Ian I. Mitroff, Murat C. Alpaslan, Harvard ses équipes, une OPA hostile, l’arrivée
Business Review, avril 2003.
inopinée d’un concurrent agressif, une • Sachez réagir vite, sans perdre
How to Bounce Back from Adversity malfaçon obligeant à retirer le produit de vue le long terme. Quand une
Joshua D. Margolis, Paul G. Stoltz, Harvard phare… catastrophe survient soudainement,
Business Review, janvier-février 2010. la vitesse et la qualité de la réaction
De tels événements font certes partie déterminent la gravité des consé­
du domaine des possibles. Mais chacun quences.

Dans cette synthèse… 1 Improbable, mais possible !


2 Un état d’esprit ouvert à l’improbable
3 Être prêt… et flexible
4 Réagir vite… en préparant le long terme

Se préparer à l’improbable  manageris ©2010 – n° 195a 1


1 Improbable, échelle, chacun connaît ces moments De tels événements sont statistique­
où le monde semble s’effondrer parce ment très peu probables. C’est la prin­
mais possible ! qu’un imprévu vient bousculer tous les cipale raison pour laquelle leurs consé­
plans. Le décès accidentel d’Edouard quences sont aussi catastrophiques :
Il arrive fréquemment que des évé­ Michelin n’aurait bien entendu pas pu
nements surviennent dans la vie d’une être prévu, et a bouleversé la vie de Des conséquences financières
entreprise, qui ne pouvaient pas réelle­ l’entreprise pendant des mois. Perrier mal maîtrisées
ment être prévus (Figure A). C’est le cas n’avait jamais imaginé devoir retirer
des grandes catastrophes qui ont aba­ Face à un risque, l’entreprise se
sourdi la planète entière. Ces dernières doit d’investir pour se prémunir de
Les catastrophes improbables
années auront été marquantes à cet ses conséquences. Mais lorsque ce
sont souvent les plus lourdes de
égard. Les attentats du 11 septembre conséquences. risque est minime, le calcul de proba­
2001, la faillite de Lehman Brothers, bilités ne justifie généralement pas un
l’éruption du volcan Eyjafjöll, ou encore tel investissement. C’est ainsi que ces
la marée noire en Louisiane resteront son produit phare des rayons lorsque catastrophes inattendues ont souvent
des traumatismes gravés dans les mé­ des traces de benzène ont été détectées des conséquences financières lourdes
moires. Ils nous rappellent que, quels dans les années 90. Le Crédit Lyonnais faute d’avoir pris les garanties néces­
que soient nos efforts de prévision et ne vivait pas en gardant à l’esprit que saires. Combien de PME se trouvent-
d’anticipation, il reste une part d’incer­ son siège pourrait être ravagé par un elles en grande difficulté à la suite de
titude et de malchance. À plus petite incendie… la maladie soudaine de leur dirigeant,
pour avoir reculé devant le coût d’une
assurance "homme-clé" ? De fait, se
protéger d’une catastrophe est souvent
FIGURE A Des risques peu probables, mais bien possibles… très coûteux au regard de sa probabilité.
et d’autant plus dangereux qu’ils sont imprévus Ainsi, la possibilité d’équiper les avions
Entre 75 % et 95 % des grandes entreprises américaines (classement Fortune 500) ne sont de ligne de systèmes de détection et de
pas préparées à gérer des crises qui ne leur sont pas familières, constatent les auteurs de détournement de missiles a été étudiée.
l’article Preparing for Evil. D’où des conséquences souvent désastreuses.
Mais devant un coût de 30 milliards de
Ils identifient un certain nombre de domaines à surveiller de près pour repérer les signaux
avant-coureurs d’un événement non prévu, mais potentiellement catastrophique. dollars pour les seuls 5 000 avions amé­
ricains, la décision raisonnable reste de
• Récession ne rien faire. Comment se prémunir
Crises économiques • Aléas des marchés boursiers contre chacun des risques susceptibles
• OPA hostiles de toucher un jour l’entreprise ? Cela
serait une aberration économique. Cela
• Panne majeure
Crise de production • Défaut d’un produit phare explique que, lorsque ces catastrophes
• Accident industriel improbables se produisent, leur coût
soit si élevé.
• Grèves
Crises humaines • Violences sur le lieu de travail
• Déplacements de populations Un impact accru par
la désorganisation
• Fraude
Criminalité • Prise d’otage Lorsque nous sommes surpris, notre
• Attaque terroriste capacité de réaction se trouve naturelle­
ment amoindrie. Il s’agit là d’un réflexe
• Vol de propriété intellectuelle
Fuite d’information • Attaque cybernétique
psychologique ancestral : face à un
• Trahison d’un secret concurrentiel stress intense, nous sommes "program­
més" pour réagir par la fuite, l’attaque
• Rumeur ou calomnie ou l’immobilisme. Trois réactions qui
Crise de réputation • Attaque des ONG ne laissent pas de place à la réflexion.
• Attaque de la presse
C’est ainsi que nos réactions instinc­
• Inondations
tives peuvent se trouver totalement
Catastrophe naturelle • Canicule inappropriées et aggraver la situation.
• Tremblement de terre Par exemple, même si chacun sait que
vendre ses actifs pendant un krach
• Guerre boursier est la plus mauvaise décision
Crise politique • Fermeture des frontières, protectionnisme soudain
• Changement de législation qui soit, très peu parviennent à résister
à la pression. La majorité des acteurs
D’après Preparing for Evil, Ian I. Mitroff, Murat C. Alpasalan, Harvard Business Review, avril 2003. vend frénétiquement, d’où un effet

2 manageris ©2010 – n° 195a Se préparer à l’improbable


amplificateur immédiat. À l’inverse, tions. Mais ce travail de préparation Travailler sur des scénarios
face à l’improbable, il est très fréquent vous sera précieux pour prendre les
de se tétaniser, à l’image de l’armée bonnes décisions le moment venu. Face à l’incertitude, nous avons ten­
américaine lors de l’attaque japonaise • Lorsque l’imprévu se produit, agissez dance à pondérer le niveau de risque
sur Pearl Harbour en décembre 1941. vite mais gardez un œil sur le long par la probabilité de l’événement. Une
Devant un événement aussi peu plau­ terme. La vitesse est la clé d’une sor­ approche logique, certes, qui aide à re­
sible qu’une attaque sans déclaration tie de crise réussie, sous réserve d’évi­ lativiser les enjeux. Elle a néanmoins le
de guerre préalable, les équipes de ter le piège de la frénésie d’action. défaut de réduire à la portion congrue
surveillance n’ont pas déclenché la les événements très peu probables,
procédure d’alerte : ils ont simplement qui sortent ainsi de notre champ de
informé par les voies normales de la
2 Un état d’esprit conscience.
présence étonnante de milliers d’avions ouvert à l’improbable Prendre le réflexe de raisonner par
sur leurs radars, sans même imaginer scénarios est une façon efficace d’éviter
qu’il s’agissait d’avions ennemis ! Les Lorsqu’un événement improbable de phénomène. C’est le principe même
exemples de telles réactions inadaptées survient, notre réaction instinctive est des exercices d’alerte de sécurité : en
sont pléthore. de ne pas y croire. "Ce n’est pas possible" se plaçant volontairement en situation
est la première réflexion qui nous tra­ peu probable, telle qu’un incendie, une
Des répercussions en cascade verse l’esprit. C’est ainsi que de nom­ alerte terroriste ou un accident, on vit
breux touristes sont restés sur les plages cette situation comme si elle était réelle.
Enfin, moins les événements sont d’Asie du Sud-Est à regarder, incrédules, Ainsi, chacun s’habitue à imaginer les
probables, plus il y a de risques qu’ils la mer se retirer plutôt que de courir réactions qu’il aurait et devrait avoir
enclenchent des réactions en chaîne. pour échapper au tsunami. C’est le dans ces situations imprévues.
Au Mozambique par exemple, les même type de réaction qui a conduit De la même façon, toute entreprise
inondations massives de 2000 n’ont les autorités américaines à ignorer les gagne à s’habituer à la possibilité de
pas seulement causé des dégâts messages répétés des services de ren­ l’imprévu en travaillant régulièrement
matériels et humains importants. La seignement allemands en 2001. Ceux- sur des scénarios. Que se passerait-il si
perte de tous les documents officiels ci avaient pourtant multiplié les fax et la moitié du comité de direction dispa­
– certificats de naissance ou mariage, messages à toutes les entités officielles raissait suite à épidémie ? Si un nouvel
titres de propriété, etc. – a déséquilibré américaines pour les prévenir, nom­ entrant cassait soudainement les prix ?
le fonctionnement du pays pendant breux détails à l’appui, qu’un groupe Si la législation changeait ? Si le prin­
de nombreuses années. Et souvent, terroriste voulait prendre le contrôle cipal site de production était à l’arrêt ?
les réactions irrationnelles face à d’avions de ligne pour les précipiter sur Si une catastrophe naturelle survenait ?
une catastrophe soudaine viennent des bâtiments publics. Pour quelle rai­ De tels exercices n’ont pas seulement la
perturber des domaines initialement son ces alertes n’ont-elles pas été prises vertu de se préparer au cas où ces inci­
non touchés. Ainsi, la défaillance au sérieux ? Essentiellement parce qu’il dents surviendraient. Leur principal
d’AIG est le résultat disproportionné semblait invraisemblable que des per­ bénéfice est d’exercer les esprits à gérer
des conséquences mal gérées des sonnes qui ne sont pas pilotes de ligne des situations imprévues.
difficultés d’une seule petite entité puissent avoir un tel projet. Ainsi, les
du groupe. De même, la décision des événements improbables ne sont pas gé­ Connaître le degré d’incertitude
banques de couper les crédits lors de la rés du fait même de leur improbabilité. de ses prévisions
crise financière de 2008 a précipité la
faillite de nombreuses entreprises, alors Pour mieux le maîtriser, nous nous
que beaucoup d’observateurs estiment Le réflexe de déni face à efforçons de réduire l’incertitude de
l’improbable conduit à des
que cette rigueur est allée bien au-delà réactions inappropriées.
notre environnement, par des prévi­
de ce que nécessitait la prudence. sions aussi scientifiques que possible.
Les publications que nous avons Ce faisant, il est facile d’oublier qu’il
analysées mettent en avant certaines La meilleure façon de se prémunir ne s’agit que d’estimations et de pro­
pratiques qui, sans prémunir contre contre ce phénomène est d’avoir tou­ babilités. D’où l’incrédulité face à des
les catastrophes improbables, aident jours présent à l’esprit qu’il peut arri­ événements qui cadrent mal avec ses
à minimiser leurs conséquences. Il en ver des événements que l’on n’aurait pu prévisions.
ressort trois principaux conseils : anticiper. L’effet de surprise étant ainsi Une parade consiste à associer systé­
• Ne sous-estimez pas la possibi­ amoindri, il est alors plus aisé d’adop­ matiquement à ses prévisions un indice
lité d’une catastrophe soudaine. Sans ter une réaction appropriée. Or rester de confiance, à l’exemple des prévisions
prétendre en prédire la nature, soyez ouvert à l’imprévu n’est pas simple. En météorologiques. De même, communi­
prêt à faire face à l’inattendu. effet, tout nous invite au quotidien à quer l’écart type plutôt que la moyenne
• Préparez-vous à réagir… tout en sa­ programmer, calculer, anticiper. Seule d’une prévision laisse ouverte à l’esprit
chant que la situation ne ressemblera une discipline régulière permet d’entre­ la possibilité d’une autre issue. Ainsi,
vraisemblablement pas à vos simula­ tenir le bon état d’esprit : "nous prévoyons une augmentation des

Se préparer à l’improbable  manageris ©2010 – n° 195a 3


ventes de 8 % cette année" prépare bien ses petits pots pour bébés… Pourrait- de surveillance ont suivi consciencieu­
moins les esprits à l’imprévu que "nous il nous arriver quelque chose de sem­ sement la procédure prévue, remon­
prévoyons une augmentation des ventes blable ? Que ferions-nous dans ce cas ? tant le circuit d’information officiel. Le
de 6 à 10 % cette année, avec un indice de Etc. Prendre l’habitude de s’interroger temps que l’information atteigne les
confiance de 90 %". quelques minutes sur de tels sujets, en décideurs adéquats, l’armada japonaise
début de comité de direction ou en réu­ avait déjà coulé la flotte américaine. De
Tirer les leçons des nion d’équipe, aide à envisager l’impro­ même, l’alerte a bien été donnée selon
catastrophes des autres bable comme malgré tout possible. la procédure habituelle lors du tsunami
de 2004. Or les circonstances auraient
Si, par définition, les événements nécessité des mesures d’urgence bien
improbables sont rares à l’échelle de
3 Être prêt… et flexible plus radicales…
l’entreprise, ils surviennent toutefois Tout comme on ne peut raisonnable­ Se préparer à l’improbable consiste
fréquemment à l’échelle nationale ou ment s’assurer contre tous les risques ainsi non pas à être prêt à affronter
mondiale. Ouvrir son regard à l’exté­ imaginables, il n’est matériellement pas chaque événement susceptible de
rieur de l’entreprise est donc un moyen possible de prévoir des plans de réac­ survenir, mais à être prêt à s’adapter
efficace de se tenir en éveil, en obser­ tion détaillés pour chaque incident sus­ aux conditions particulières de cet
vant la diversité des événements impré­ ceptible de survenir. événement.
visibles qui se produisent. De fait, se reposer seulement sur la Plusieurs axes d’action permettent
Au même titre que l’on tire les le­ planification serait une erreur. Les évé­ d’accroître ainsi sa capacité d’improvi­
çons de son expérience en cas de pro­ nements imprévisibles sont par défini­ sation :
blème, il est précieux de s’interroger tion difficiles à anticiper ! En voulant
régulièrement sur les leçons à tirer des Préparer quelques plans
catastrophes qui arrivent aux autres. de gestion de crise
Lafarge a vu sa cimenterie de Banda Il est possible de se préparer
à l’imprévisible en s’exerçant
Aceh en Indonésie totalement détruite à improviser.
Une bonne pratique consiste à prépa­
par le tsunami de 2004, avec 193 col­ rer des scénarios de gestion de crise qui
laborateurs sur 635 décédés ou portés permettent à chacun d’agir sans s’inter­
disparus. Comment réagirions-nous tout planifier, on risque de susciter le roger. De cette façon, on limite l’impact
dans de telles circonstances ? Qu’ont- moment venu une réaction inadaptée des réactions émotionnelles en concen­
ils fait d’exemplaire malgré le choc ? aux circonstances précises de l’événe­ trant chacun sur l’action et en laissant
Que n’ont-ils pas fait parce que l’effet ment. C’est ce qui s’est passé à Pearl peu de place à l’angoisse, la colère ou
de surprise les avait paralysés ? Nestlé Harbour. En voyant leurs écrans signa­ l’hésitation. Comment donc concilier
a trouvé des morceaux de verre dans ler des centaines d’avions, les équipes cette pratique qui a fait ses preuves avec

FIGURE B Simuler des crises pour apprendre à improviser


Pour bien gérer l’improbable, les équipes doivent parvenir à imaginer qu’il est possible. Voici quelques exemples de jeux de rôles qui peuvent
faciliter l’émergence de cet état d’esprit.

Principe Bénéfice

Faire intervenir un professionnel tel qu’un journaliste L’histoire mise en scène par un professionnel sonne
Mise en scène d’investigation, un juriste, ou encore un expert juste. L’intensité souvent remarquable de cet exercice
pour simuler une attaque contre l’entreprise, ses laisse une trace dans l’esprit de ceux qui y participent.
dirigeants ou ses produits. Ils ressortent avec la perception vécue qu’ils pourraient
bien avoir un jour à gérer une telle situation.

S’inspirer des crises d’autres secteurs, même Communiquée par des personnes qui l’ont vécue,
hautement improbables dans son propre secteur, et la situation devient perçue comme possible. Cet
Transposition s’interroger sur les réactions à adopter. Par exemple, exercice est souvent vécu comme un choc par des
une banque se sent exposée à une attaque collaborateurs qui n’avaient jamais imaginé qu’on puisse
informatique, mais pas à une contamination, risque y être confronté. Ils conservent un sentiment aigu de la
courant dans le secteur de la chimie. Que ferait-on vulnérabilité à l’imprévu et une attention aiguisée aux
dans le cas d’une contamination ? risques, même peu probables.

Demander aux collaborateurs de l’entreprise de Regarder en détail l’entreprise avec le regard de celui
Inversion des rôles jouer le rôle de "l’assassin", c’est-à-dire de la qui voudrait lui nuire permet de découvrir de multiples
personne ou organisation qui cause la catastrophe zones de risques qui auraient auparavant été tenues
dans l’entreprise. pour négligeables.

D’après Preparing for Evil, Ian I. Mitroff, Murat C. Alpasalan, Harvard Business Review, avril 2003.

4 manageris ©2010 – n° 195a Se préparer à l’improbable


le caractère imprévisible des situations tique. L’article Leadership Under Fire collaborateurs aux qualités précieuses
dont nous parlons ? publié dans la Harvard Business Review en cas de catastrophe.
Tout l’enjeu est de préparer des scéna­ relate comment Frohman a réussi à
rios de crise "types", tout en soulignant assurer la survie de l’entreprise dans un Entretenir son réseau
que ces scénarios ne sont pas ceux que contexte catastrophique. Il a su rapide­
l’on s’attend à voir se réaliser. Ainsi, il ment prendre des décisions qui allaient Bien réagir à une catastrophe sup­
est clair pour chacun que les plans de contre toutes attentes. Alors que le pose souvent de faire appel à des inter­
crise sont à traiter comme des sources pays entier avait pratiquement cessé venants extérieurs. En effet, au moment
d’inspiration à adapter, et non comme toute activité, il a choisi de maintenir du choc, l’entreprise est facilement
une procédure à suivre à la lettre. Cette les bureaux ouverts, sans pour autant paralysée par ce qui lui arrive : se faire
nuance intégrée, de tels plans peuvent obliger les salariés à venir travailler. aider par ceux qui ne sont pas touchés
se révéler un excellent facilitateur d’ac­ Un vrai casse-tête logistique : il a par peut être particulièrement précieux.
tion le moment venu. En exerçant les exemple fallu mettre en place un sys­ Entretenir un réseau de collabora­
équipes par des jeux de rôle et des mises tème de garde d’enfants sur le lieu de tions est donc une mesure préventive
en situation, ils développent la capacité travail, car toutes les garderies étaient efficace. Difficile en effet de solliciter
d’improvisation (figure B). Surtout, ils fermées. Dov Frohman était présent l’aide d’une entreprise ou d’une per­
contribuent à préparer les esprits à la partout, pour communiquer, rassurer, sonne que l’on ne connaît pas. Pour­
possibilité d’incidents peu probables et organiser, résoudre les problèmes… quoi s’investirait-elle ? En revanche,
à la nécessité d’adopter alors des réac­ 80 % des collaborateurs ont répondu lorsqu’on a établi une relation de
tions qui sortent des façons de faire présents, au péril de leur vie, faisant confiance de longue date, voire déjà
préalablement validées. leurs le slogan trouvé pour l’occasion : rendu des services, cette collaboration
"la survie grâce au succès" ! est plus naturelle. Beaucoup d’entre­
Repérer préalablement La sélection de tels leaders ne peut se prises entretiennent ainsi une relation
les leaders de crise faire au moment où l’événement se pro­ de confiance et de transparence avec
duit. Il est donc essentiel de les repérer quelques journalistes, sur qui elles
Les qualités qui permettent de mener au préalable, à chaque niveau de l’entre­ pourront s’appuyer le cas échéant. En­
une équipe dans la tourmente sont bien prise. On gagnera ainsi à détecter dans tretenir des liens avec d’autres acteurs
différentes de celles qui permettent de le cadre des évaluations annuelles les du secteur est aussi précieux, comme
la gérer au mieux en temps normal. personnes qui se distinguent par leur l’expérimentent les compagnies d’élec­
L’histoire de Dov Frohman, directeur sang-froid, leur créativité, leur capacité tricité qui s’entraident très efficacement
des opérations de la filiale israélienne de décision rapide, leur autorité, etc. en cas de tempête. Un tel réseau de rela­
d’Intel lors de la première guerre du (figure C) L’équipe chargée de la gestion tion peut aussi aider à repérer dès ses
Golfe, en est un exemple embléma­ des crises pourra ainsi faire appel à ces premiers signes une catastrophe qui

FIGURE C Repérer les leaders de crise potentiels


Les qualités requises pour mener une équipe dans la crise sont bien différentes de celles qui font un bon dirigeant en situation normale. Il est
important de prendre les devants pour repérer les collaborateurs qui font preuve de telles qualités pour pouvoir les solliciter en cas d’imprévu.

Qualités Symptômes

Reste concentré sur l’essentiel, malgré les pressions ambiantes, et sur ce qu’il est possible de faire pour
Focalisation
trouver une solution au problème

S’impose un mode de fonctionnement et sait s’y tenir même sous fort stress
Discipline
(ex : respect de la répartition des rôles, de l’organisation de la circulation de l’information…)

Lucidité Va au-devant des informations, sait rester lucide et a le courage d’affronter les réalités, même difficiles

Ne sous-estime pas les signaux d’alerte, valide les informations reçues, prend rapidement conscience
Discernement
de la gravité de la situation

Créativité et initiative Sait trouver rapidement des solutions à un problème, quitte à improviser… Ose sortir des sentiers battus

Prend des décisions avant d’y être obligé, sait trancher même si aucune option n’apparaît comme
Rapidité de pensée et d’action
idéale, ne tergiverse pas

Autorité "naturelle" Invite au respect et inspire la confiance des autres, est volontiers suivi par les autres

D’après Learning from Catastrophes, Howard Kunreuther, Michael Useem, Wharton School Publishing, 2009.

Se préparer à l’improbable  manageris ©2010 – n° 195a 5


s’annonce. Très souvent, dans le feu 4 Réagir vite… en Prendre les premières
de l’action, le principal intéressé est le mesures sans tarder
dernier à se rendre compte de ce qui se
préparant le long terme
profile. Ainsi, c’est pour s’être isolée que Mieux vaut réagir dès les premiers
Monsanto n’a pas vu venir les vagues de Les catastrophes improbables signes d’une possible catastrophe,
mécontentements des Européens face portent d’autant plus à conséquence même si celle-ci n’est pas encore avérée,
aux OGM. Les premières manifesta­ que l’effet de surprise retarde la réaction quitte à revenir ensuite en arrière.
tions ont été tenues pour négligeables, des équipes concernées. En témoigne la Pour cela, il est essentiel d’apprendre
tant les dirigeants de Monsanto étaient canicule de l’été 2003 qui a causé une à maîtriser sa réaction instinctive face
convaincus des vertus de leur décou­ surmortalité de 70 000 personnes en à l’improbable : déni, recherche de
verte. Leur prise de conscience s’est Europe. Ce bilan est très largement coupables, tergiversation face à l’incer­
avérée trop tardive pour enrayer la crise attribuable à la lenteur des autorités titude. Cela demande de la discipline,
qui s’est déclenchée. pour prendre la mesure de la situation à la fois personnelle et vis-à-vis des
et mettre en place les mesures appro­ équipes : une crise n’est pas le moment
Ainsi, si l’on ne peut par définition priées. Par comparaison, l’Australie a de s’interroger sur les causes ni de cher­
prévoir l’imprévisible, on peut néan­ connu en mars 2008 une canicule bien cher des responsables. Cela pourra être
moins se préparer à improviser au plus grave dans la région d’Adélaïde, pris en charge plus tard. La priorité à
mieux lorsqu’il se produit. avec des températures dépassant 35° court terme doit être exclusivement de
pendant plusieurs semaines. Mais les chercher des solutions (figure D).
autorités ont immédiatement réagi et La réaction des autorités face à la
les mesures prises ont permis de limiter crise financière de 2008 a été exem­
l’impact de cette catastrophe. plaire à ce sujet. Presque instantané­
ment, les gouvernements ont réussi
à mettre de côté leurs différends. Ils
Quand l’improbable survient, la
ont résisté à la tentation de se rejeter
rapidité de la réaction détermine
la gravité des conséquences.
la faute pour se concentrer sur la re­
cherche de solutions. C’est ainsi qu’ont
pu être débloqués les milliards d’euros
La clé du succès dans de telles situa­ de prêts aux banques et qu’ont pu être
tions est de savoir combiner réaction dégagées des enveloppes budgétaires
immédiate et préparation du long terme. considérables de dépenses publiques

FIGURE D Se focaliser sur les solutions


Lorsqu’un incident imprévu survient, nous avons tendance à nous interroger sur ses causes. Or, ce faisant, nous risquons de retarder une
réaction pourtant urgente.
Pour sortir de la paralysie induite par l’excès d’analyse, les auteurs de l’article How to Bounce Back from Adversity ont identifié quelques
questions à se poser pour se tourner vers l’action.

Préciser la façon Prendre du recul


Impliquer les autres
dont on peut intervenir avec un regard décalé

Se concentrer sur ce qui Quels aspects de la crise puis- Que ferait le dirigeant que Qui peut m’aider et comment
je personnellement influencer j’admire le plus dans cette les convaincre de le faire ?
est en son contrôle et améliorer ? situation ?

Que puis-je faire Quels effets positifs peuvent Comment puis-je mobiliser
Rechercher ce qui peut immédiatement pour avoir un avoir mes efforts sur mon ceux qui sont en retrait ?
avoir un impact impact direct et positif sur la entourage ?
situation ?

Imaginer les Que puis-je entreprendre Quelles compétences Que pouvons-nous faire,
pour réduire les dégâts développerons-nous en individuellement et
répercussions potentiels, ne serait-ce que affrontant cette crise ? collectivement, pour faire de
de la crise partiellement ? cette crise une opportunité ?

Raisonner sur Que puis-je faire, dès les À quoi l’avenir pourrait-il Quels sont les processus à
prochaines heures, pour ressembler après cette crise ? mettre en œuvre en équipe
la durée préparer l’avenir ? pour y parvenir ?

D’après How to Bounce Back from Adversity, Joshua D. Margolis, Paul G. Stoltz, Harvard Business Review, janvier-février 2010.

6 manageris ©2010 – n° 195a Se préparer à l’improbable


pour relancer l’activité dans des délais être le mieux placé lors de la sortie de stratégique a été largement payé de
record. Tous les experts s’accordent à crise. Celle-ci peut alors être transfor­ retour par le gain d’image au niveau
dire que la promptitude de cette réac­ mée en opportunité, comme cela a été international qui a suivi.
tion est ce qui a permis de sauver le le cas pour la société pharmaceutique
système bancaire d’une faillite annon­ Merck en Afrique de l’Ouest. La région
cée. Elle a ainsi limité l’incidence d’une a connu une catastrophe sanitaire, due Face à l’imprévu, nous sommes
catastrophe d’ampleur mondiale. à la propagation d’un parasite, qui ren­ souvent démunis, voire sceptiques.
dait aveugles des millions de personnes. C’est ainsi que des incidents qui
Centraliser les décisions Les entreprises présentes dans la région pourraient être gérés deviennent des
et la communication ont été confrontées à une perspective crises majeures faute d’avoir été traités
de baisse notable d’activité, dans un à temps. Pour éviter cela, il convient de
Dans un contexte où le nerf de la environnement déjà économiquement se préparer à l’improbable. Être ouvert
guerre est le temps, les principes de sinistré. Prenant les devants, le leader à la possibilité de l’imprévu, avoir
délégation et de responsabilisation pharmaceutique a décidé de distribuer développé sa capacité d’improvisation,
des équipes n’ont plus cours. La meil­ gratuitement un médicament contre et miser sur une réaction rapide sont
leure façon d’avancer rapidement et cette maladie, le Mectizan. En tout état les clés du succès face à des situations
en ordre concerté est de centraliser de cause, les malades n’auraient pas eu contre lesquelles aucune parade ne
l’autorité de décision et de communi­ les moyens de le financer… Ce choix peut être planifiée par anticipation.
cation (figure E). C’est en partie pour
n’avoir pas réussi cela que Shell a vu se
transformer en catastrophe majeure la
gestion de la fin de vie de sa plateforme FIGURE E Communiquer efficacement en situation de crise
pétrolière Brent Spar. Les études tech­ L’une des plus imprévisibles catastrophes qui soit, l’attaque terroriste du 11 septembre 2001
niques avaient conduit Shell à estimer aux États-Unis, fournit un cas d’école sur les attitudes à avoir ou pas pour communiquer en
que couler cette plateforme en mer du situation de crise.

Nord était la solution la moins dom­


mageable pour l’environnement, au Check-list
regard des autres solutions possibles.
Or l’ONG Greenpeace a décidé de Communiquer en priorité vers l’interne
faire de cette décision un symbole du Toute catastrophe qui touche l’entreprise atteint inévitablement ses salariés, qui perdent
manque de considération de l’indus­ leurs repères. Faute de les rassurer, l’entreprise ne pourra pas compter sur eux pour
réagir efficacement. Il est donc essentiel de commencer par communiquer auprès d’eux,
trie pétrolière pour l’environnement. pour éviter que leur réaction émotionnelle n’aggrave la situation.
Le tollé qui a suivi a d’autant plus écor­
né l’image de Shell que ses réactions Miser sur la présence sur le terrain des dirigeants
En situation de crise les dirigeants doivent s’inspirer des hommes politiques, qui serrent
ont été totalement désordonnées. Par des mains et rassurent chacun au contact direct de la réalité. L’impact d’une telle
exemple, le PDG de Shell Allemagne a communication est décuplé par rapport à une communication distante. D’une part, cela
publiquement reconnu avoir été infor­ montre que le capitaine est "dans le même bateau" que ses équipes. D’autre part, cela
focalise les regards sur l’action et non sur l’analyse qui peut se faire d’un bureau isolé.
mé du plan de couler le "Brent Spar" par
la télévision ! Dans ces conditions, il Être à la fois transparent et rassurant
était impossible de réagir efficacement Un levier clé pour faire face à la crise est d’emporter l’adhésion de ses équipes et
partenaires, et donc d’inspirer confiance. Pour cela, la transparence est une donnée
à la crise… fondamentale. Celle-ci est d’ailleurs tout à fait compatible avec le fait de rassurer,
dans la mesure où les faits sont communiqués clairement, pour ne pas laisser place
Rechercher les opportunités à l’interprétation. L’attitude des dirigeants est aussi critique à cet égard : se montrer
posé, en contrôle de soi, calme et sincère est un gage de réassurance. Ainsi, s’il s’agit
dans la crise d’être transparent sur les faits, il est tout aussi important de savoir garder pour soi ses
angoisses et réactions émotionnelles disproportionnées.
Il n’est pas rare qu’une crise impré­
Rester orienté "business"
vue change durablement le contexte
C’est en restant impliqués dans leur travail que la majorité des collaborateurs peuvent
dans lequel évoluera l’entreprise. Les le mieux contribuer à sortir l’entreprise de la crise. Et de fait, chacun souhaite
attentats de septembre 2001 en sont un généralement faire de son mieux dans de telles situations. Il est donc très important
exemple spectaculaire. De même, à l’is­ d’expliquer rapidement dans quelle mesure l’entreprise peut poursuivre normalement
son activité dans ce nouveau contexte.
sue du tremblement de terre de 1989
à San Francisco, c’est tout un quartier Communiquer abondamment
d’affaires qui est né au bord de la mer, En contexte turbulent, il est rare de souffrir d’un excès de communication. L’enjeu est
plutôt de trouver les bons canaux pour atteindre les principales cibles, quitte à utiliser les
prenant le relais de zones qui avaient médias pour cela. Il n’est pas grave de se répéter, mais il est absolument fondamental
été détruites. que toutes les personnes autorisées à s’exprimer portent le même discours.
L’enjeu est donc, tout en prenant les
mesures de préventions immédiates, D’après Crisis Communication: Lessons from 9/11,
de prendre parallèlement position pour Paul Argenti, Harvard Business Review, décembre 2002.

Se préparer à l’improbable  manageris ©2010 – n° 195a 7


POUR EN SAVOIR PLUS

Notre sélection
Pour retrouver les meilleures idées sur ce sujet, nous vous recommandons les publications
suivantes : Pour aller plus loin
Learning from Catastrophes
Pour approfondir ce sujet :
Howard Kunreuther, Michael Useem, Wharton School Publishing, Décembre 2009.
Les deux tiers des 25 catastrophes les plus coûteuses depuis un demi-siècle • Gérer une crise
se sont produites après 2001. Les attentats du 11 septembre 2001 aux (Synthèse Manageris n° 152b)
États-Unis, le tsunami de décembre 2004 en Asie du Sud-Est, l’ouragan Quelques principes clés à respecter en
Katrina à la Nouvelle Orléans en août 2005, l’éruption du volcan Eyjafjöll situation de crise.
en Islande en avril 2010 et le krach boursier d’octobre 2008 en font partie, • Parer aux risques de crise
et ont eu des conséquences à l’échelle planétaire. avant qu’il ne soit trop tard
Forts de ce constat, les auteurs de cet ouvrage ont entrepris de tirer les (Synthèse Manageris n° 147b)
leçons de ces catastrophes. Premier constat : de tels événements sont Adopter les mesures susceptibles
lourds de conséquences précisément parce qu’ils étaient peu probables, voire imprévisibles. d’empêcher les crises ou de réduire
Ils décortiquent les phénomènes psychologiques qui nous poussent à ignorer les faits leurs effets.
qui viennent à l’encontre de nos prédictions, et à retarder le moment d’agir dans de • Managing the Unexpected,
telles circonstances. Aussi exceptionnelles qu’elles paraissent, ces catastrophes sont riches Kathleen M. Sutcliffe, Karl E. Weick,
d’enseignements pour la vie quotidienne d’une entreprise. Il est tout aussi improbable qu’une éd. Jossey-Bass, 2001. 
(Livre et synthèse Manageris n° 103b)
usine explose, qu’un dirigeant décède soudainement, qu’un concurrent bouleverse soudain
Se préparer à bien réagir à l’imprévu.
toutes les règles du marché… En quoi pouvons-nous apprendre des grandes catastrophes
pour mieux réagir dans de telles circonstances ?
Passant en revue diverses catégories de risques – financier, industriel, politique, économique,
personnel, etc. – les auteurs nous livrent des bonnes pratiques dont s’inspirer pour mieux
réagir à l’imprévu. Certaines relèvent du bon sens et des théories classiques de la gestion
du risque. Nous avons trouvé plus intéressantes celles qui relèvent spécifiquement des
risques imprévisibles ou très peu probables. Ceux-ci demandent en effet une approche bien
spécifique, que, paradoxalement, les bonnes pratiques de la gestion du risque peuvent mettre
à mal. Ou quand la planification peut se révéler un frein à la réactivité…
Un ouvrage qui vous laissera un sentiment d’inconfort, une prise de conscience que personne
n’est réellement à l’abri et qu’il vaut mieux en être conscient.

Preparing for Evil


Ian I. Mitroff, Murat C. Alpaslan, Harvard Business Review, 2003.
Bien qu’il semble impossible de se préparer à des crises qu’on ne parvient même pas à
imaginer, des outils extrêmement simples peuvent aider les dirigeants à réussir à penser
l’impensable. Cet article invite les entreprises à être proactives face aux dangers imprévisibles,
afin d’augmenter leurs chances de survie, de réduire les dégâts possibles et de mieux
maîtriser leur image.
MANAGERIS
How to Bounce Back from Adversity 28, rue des Petites Écuries
Joshua D. Margolis, Paul G. Stoltz, Havard Business Review, 2009. 75010 Paris
Tél. : 01 53 24 39 39
Face à une crise, nous avons tendance à chercher des coupables et à être sur la défensive,
Fax : 01 53 24 39 30
plutôt que d’apporter des solutions… Pour sortir de la paralysie liée à ces biais psychologiques,
E-mail : info@manageris.com
cet article propose une démarche en quatre étapes que chaque manager ou dirigeant gagne
www.manageris.com
à connaître.

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Et aussi… Classique 690 € HT
Nous nous sommes aussi appuyés sur les sources suivantes : (22 synthèses "papier")
Executive 850 € HT
• Predictable Surprises: The Disasters You Should Have Seen Coming, Michael D. Watkins, (22 synthèses "papier + web")
Max H. Bazerman, Harvard Business Review, 2003. Gold (accès à la base complète 1 850 € HT
Déjouer les obstacles psychologiques qui empêchent de reconnaître les signes précurseurs d’une crise. des synthèses)
• Leadership Under Fire, Dov Frohman, Harvard Business Review, 2006.
L’expérience du patron des opérations d’Intel Israël pendant la guerre du Golfe.
Ventes au numéro
• Crisis Communication: Lessons from 9/11, Paul Argenti, Harvard Business Review, 2002.
Que retenir du 11 septembre 2001 sur les bonnes pratiques de communication de crise ? Abonnés Non abonnés
• Leadership in a (Permanent) Crisis, Ronald Heifetz, Alexander Grashow, Marty Linsky,
Synthèse 33 € HT 66 € HT
Harvard Business review, 2009.
Quel style de management adopter après une crise ? Numéro 66 € HT 132 € HT
• Managing the Crisis You Tried to Prevent, Norman R. Augustine, Harvard Business Review, 1995. Droits de diffusion et tarifs groupés :
Les 6 étapes nécessaires pour combattre une crise. nous consulter.

8 manageris ©2010 – n° 195a Se préparer à l’improbable

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