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La responsabilité civile, qui parfois peut évoluer en

responsabilité pénale en raison de la comptabilisation de


fausses factures, peuvent elles aussi engager, dans pareille
cas, celle du professionnel du chiffre ?

Ebauche élaboré et conçu par

Hamouda Madjid

AVRIL 2023
Le travail en interne dans les sociétés ou les entités similaires de formes
juridiques différentes, à la différence des petites entreprises individuelles, se
base sur une organisation qui s’appuie sur un ensemble de méthodes et de
procédures qui servent à mieux gérer les taches au sein de ces structures.
Le fonctionnement de ces structures reposent sur des fonctions à qui est
assignée, pour chacune d’elle, des attributions de poste bien précises qui leurs
permettent d’accomplir les taches qui leurs sont dévolues en leurs indiquant les
relations de travail qui caractérisent celles ci.
Citant à titre d’exemple la fonction achat et approvisionnement, la fonction
gestion des stocks, la fonction production, la fonction commerciale, etc. …
La fin d’un processus dans la relation de travail entre ces fonctions se fonde sur l
établissement de documents qui constitue l’élément déterminant de la fin
d’une tache auprès d’un service et le commencent d’une autre tache auprès d’un
autre service au sein de l’entreprise.
Par documents, il faut comprendre les pièces administratives qui permettent
d’entériner la fin d’une tache d’un service et le commencement d’une autre
tache d’un autre.
Un grand nombre de ces documents de travail sont transmises au service de
comptabilité ce qui va permettre ce dernier de valider et de justifier
l’enregistrement des écritures comptables inhérentes aux opérations qui ont
étés exécutées durant le déroulement du cycle de production de l’entreprise.
Par contre, dans les petites entreprises individuelles, la plus grande majorité de
celles-ci ne disposent nullement de l’organisation du travail décrite ci avant et
de ce fait nous constatons que toutes les taches qui s’y rapportent sont
effectuées par le dirigeant lui-même et qui parfois est assisté d’un nombre très
réduit de collaborateurs administratifs.
De ce fait le manque de moyen humain, dans ces entreprises individuelles, ne
peut favoriser la mise en place d’une organisation de travail telle qu’elle a été
évoqué en sus.
Cette absence de documents fait que le plus souvent le cabinet comptable, qui
prend en charge la gestion du dossier de ces petites entreprises individuelles,
enregistre, de sa propre initiative, des écritures comptables dont la validité n’est
appuyée par aucun document comptable.
Citons l’exemple des fausses factures, relatives aux achats, qui sont établies à
dessein par le dirigeant de l’entreprise, qui ont pour but de minorer les charges
et de récupérer à tort la tva et dont le professionnel du chiffre ne peut au
moment de leurs comptabilisations corroborer la véracité des informations qui
y sont portées.
La constations de ces factures, s’ils s’avèrent plus tard frauduleuses, entraine de
faite par la suite l’enregistrement de fausses écritures comptables au niveau des
stocks, du compte de résultat, etc.… .
La question qui se pose est celle-ci : est ce que la responsabilité juridique du
comptable est engagée aussi dans ce genre de cas puisque celui-ci à passer et
valider de fausses écritures ?
Passons en revue Les fondements juridiques qui étayent sa culpabilité dans
cette opération de falsification sur :

1/sur le plan juridique :

L’établissement de fausse facture est considéré au regard de l’arrêté du13 aout


2013 comme un acte délictueux qui entraine sur le plan fiscal le paiement d’une
amende ,le rappel de la tva qui s’y rapporte et de la taxe qui aurait due être
acquittée si on se réfère pour ce dernier point à l’article 219 bis du CITDA .

2/ Sur le plan de la législation comptable :


La loi 07 /01 du 25 novembre 2007 en ses articles 17 et 18 stipule, pour ce qui
est des enregistrements comptables, ce qui suit :

« Art. 17. — Tout enregistrement comptable précise l’origine, le contenu et


l’imputation de chaque donnée, ainsi que la référence de la pièce justificative
qui l’appuie.

Art. 18. — Chaque écriture comptable s’appuie sur une pièce justificative datée,
établie sur papier ou sur un support assurant la fiabilité, la conservation et la
restitution sur papier de son contenu.
Les opérations de même nature, réalisées en un même lieu et au cours d’une
même journée, peuvent être récapitulées sur une pièce comptable unique » fin
de citation.

L’évocation de la pièce justificative dans les deux textes signifie en d’autres


termes un document qui atteste de la réalisation de l’opération qui sera
transcrite en écritures comptables.

Sans être appuyé de documents, qui justifient l’enregistrement d écritures


comptables, la loi 10-01 en son article 62 édicte ce qui suit à l’encontre du
comptable :

« Art. 62 :
la responsabilité pénale de l'expert-comptable, du commissaire aux comptes et
du comptable agréé est engagée pour tout manquement à une obligation
légale » fin de citation.

Le soin est laissé au lecteur pour répondre la question posée en titre de cette
publication.

NB : quoique les exercices comptables ,ou l’entrepreneur avait eu recours à


l’utilisation de fausse facture pour minorer le résultat fiscal de son activité et
pour récupérer indument la TVA achat ,soient prescrites il n’en demeure pas
moins que l’administration des impôts va récupérer tôt ou tard les droits qu’elle
a perdu par la fraude.

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