Séance 4 : Conjugaisons et valeurs des temps dans le récit.

Pour commencer :
Par petits groupes, conjuguez au passé simple un verbe du premier, deuxième et troisième groupe,
ainsi que les auxiliaires être et avoir.

Activité :
La neige tombait silencieusement sur les toits du monastère.
«Voyez ! souffla le moine à Aymeric, la lumière s'est allumée: quelqu'un fouille l'ancienne
bibliothèque. »
Il désignait une petite lucarne délabrée tout en haut du donjon dans la partie la plus sombre et isolée
des bâtiments qui restait habituellement fermée aux religieux.

Questions :
1. Le récit a-t-il lieu dans le passé ou le présent? Identifiez le temps des verbes soulignés. Combien de temps
différents sont utilisés?
2. Indiquez s'ils expriment: une description, une habitude, une action longue et de durée indéterminée dans le
passé, une action brève et ponctuelle dans le passé, une action simultanée au moment de l'énonciation, une
action antérieure au moment de l'énonciation, une action habituelle.
3. Poursuivez sur une quinzaine de lignes ce récit. Quels temps avez-vous utilisés? Pourquoi?

À retenir
Le présent
• Présent d'énonciation: exprime ce qui se passe au moment où l'on parle. Je revois en ce moment les valeurs
du présent.
• Présent de narration : rapporte au présent des actions passées à la place d'un passé simple. 1/ rend l'action
plus vivante, donne une impression de « direct». La nuit était sombre. Un cri déchira la nuit. Soudain la porte
s'ouvre.
• Présent de vérité générale : définitions, proverbes, faits ou idées considérés comme vrais par tous. Le chat
est un animal à quatre pattes.
• Présent pour le passé récent: J'arrive tout juste du travail; ou le futur proche: Il part demain en vacances.
Il arrive dans cinq minutes.
• Présent indiquant la répétition et la durée : Cela fait des mois qu'il pleut.

Le passé composé
L'antériorité par rapport au moment de l'énonciation et l'idée d'une action accomplie.

L'imparfait
Action longue de durée indéterminée, formant le cadre de l'histoire par rapport au premier plan (passé
simple). Il marque aussi l'habitude ou la répétition et la description : Il marchait tranquillement quand quelque
chose attira son regard.

Le passé simple
Actions brèves, successives et ponctuelles, au 1er plan du récit.

Le plus-que-parfait
Action antérieure par rapport à l'action principale du récit au passé. Ex. : Il se souvint qu'il avait été
jeune.
Exercices
1. Remplacez les infinitifs par les verbes conjugués au temps qui convient:
Sire, sous le règne de ce même calife Haroun al-Rachid dont je viens de parler, il y (avoir) à Bagdad un pauvre
porteur d'eau qui (se nommer) Hindbad. Un jour qu'il (faire) une chaleur excessive, il (porter) une charge très pesante
d'une extrémité à l'autre de la ville. Alors qu'il (être) fort fatigué du chemin qu'il déjà (faire) et qu'il lui en (rester) encore
beaucoup à faire, il (arriver) dans une rue où (régner) un doux zéphyr, et dont le pavé était arrosé d'eau de rose.
Comme il ne (pouvoir) espérer un lieu plus favorable pour reprendre des forces, il (poser) sa charge et (s'asseoir)
dessus.
D'après « La 213e nuit», Sinbad le marin, trad. A. Galland.

2. Donnez la valeur du présent de l'indicatif dans les phrases suivantes:

1. Il est préférable de planter les arbres en automne.

2. Les crocus sont les premières fleurs du printemps.
3. Je t'écris sur du papier recyclé: j'en achète toujours à la librairie St Paul.
4. On entendit soudain un grand fracas: en quelques secondes les soldats brisent la porte et se répandent dans
l'hacienda.
5. Elle a toujours refusé notre offre: les femmes sont parfois si fières!
6. J'aime écrire la nuit, à la lueur d'une chandelle.

3. Identifiez les temps des verbes soulignés et indiquez leur valeur:

1. Les marguerites sont des fleurs blanches à cœur jaune.

2. Je croyais que je te l'avais dit.
3. Ses cheveux d'un blond vénitien s'enroulaient en boucles souples et brillantes.
4. Elle se levait puis préparait son café avant de réveiller son fils.
5. Ce chien mord.
6. Il regardait le jardin et pensait à elle.
7. Deux et deux font quatre.
8. Il marchait en silence quand soudain il s'arrêta.
9. Il arrive dans cinq minutes.
10. Il rêvait, assis. Soudain, un homme l'interpelle et s'approche vivement.
11. « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. » (Proust)

4. Écriture: Imaginez la suite de ce conte en utilisant les temps du passé que vous
connaissez.

Un jour, le sultan Shâhramân fit convoquer le prince, son fils et lui dit : « Mon fils, je désire te marier afin de
bénir moi-même cette union. »
Mais le prince Qamar s'écria: « Père, je ne me marierai jamais, même si l'on me donnait la mort » ...
(D'après « Sinbad le marin », op. cit.)