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Le plan physique
Le plan éthérique
Le plan mental
Le plan causal
Le plan spirituel
Cette carte s'élabore peu à peu en s'étalant sur cinq plans que nous allons
évoquer successivement. Chacun d'eux est en analogie avec un ou plusieurs
systèmes, une manière de penser, un niveau de conscience que l'on pourrait
assimiler à une "bande passante" correspondant à des "couches énergétiques"
de nature et d'origine différentes.
Chaque plan est également en relation avec une "Légende" qui va permettre à
l'homme de parler de cette partie de la carte, de la partager, de l'expliquer, de la
comparer avec celle des autres (supposée à priori identique cela va sans
dire!...).
Le niveau de la carte qui se construit en premier et qui sert d'assise à tous les
autres est celui qui relie l'homme à ses sensations: le Plan Physique.
Le plan physique
Supposée seulement car il existe les daltoniens, qui, incapables de "voir" cette
couleur, parviennent néanmoins à la différencier comme une nuance d'une autre
couleur, ce qui les rend très difficile à dépister! Il est clair que, dans ce cas, la
carte du rouge d'un daltonien sera forcément différente de celle d'un "homme
normal"!
Néanmoins, avant de continuer, posons donc l'hypothèse que nous sommes tous
des daltoniens qui s'ignorent!
Tout comme la "légende" de cette partie d'une carte est souvent auto-explicitée
par le dessin lui-même, le vocabulaire lié à ce niveau de réalité est in ambigu car
fondé sur des perceptions qui semblent communes et reconnues par l'ensemble
des possesseurs de cartes. Ses limites sont données par le besoin de
différenciation évoqué précédemment qui peut cependant être totalement
variable d'une culture à une autre: Par exemple, les amérindiens n'ont que trois
mots pour décrire l'ensemble des couleurs du spectre solaire alors que les
esquimaux en ont inventé 27 pour décrire la neige!
Derrière chaque mot de la "légende" se cache, en général, une réalité qui peut
être ressentie donc partagée par l'autre: il y a donc peu de sujets de discorde
autour de cette partie de la carte tant qu'amérindiens et esquimaux ne se
rencontrent pas!...
Que trouve-t-on sur une infrastructure, sur le relief d'une région? A quoi mènent
les sensations humaines? Comment ce niveau peut-il s'exprimer? Quel est le
symbolisme utilisé et comment peut-on le partager?
C'est la partie de la carte qui se greffe sur le relief de base, qui va le mettre en
valeur, lui donner ses couleurs, l'étoffer en quelque sorte et lui permettre de
respirer. Dans la nature, c'est la végétation qui joue ce rôle, reflet des terrains et
des climats, dans une demeure c'est la décoration d'intérieur, reflet des états
d'âme du propriétaire, chez l'homme c'est toute la palette des émotions que lui
révéleront ses sensations du monde qui l'entoure.
Ce plan est celui où l'homme dit: "Je ressens" puis, prenant conscience de ce
ressenti et l'associant à un ensemble de sensations déjà éprouvées, il dira:
"J'aime" ou "Je n'aime pas" et, selon ses besoins du moment, son expérience
passée et l'intensité de ses perceptions, déclinera ce qui lui est agréable à
travers des émotions de jouissance, de satisfaction, de plaisir, et ce qui lui est
désagréable à travers d'autres émotions allant jusqu'à la peur, la colère ou
l'agressivité. Il est encore au niveau de son Je, lié à ses sensations et à ce
qu'elles lui évoquent.
La "légende" d'une carte, à ce niveau, est très différente selon les cartes:
certaines fourmillent de détails, utilisant, pour décrire le règne végétal, une
grande variété de termes (taillis, bosquet, bois, forêt, jardin, square, parc,
réserve, ...) joints à une palette éblouissante de couleurs symboliques, d'autres,
en revanche, sont des plus spartiates, ne mettant en évidence que des surfaces
faiblement colorées regroupées sous le terme générique "d'espaces verts".
Ceci illustre le fait que le vocabulaire qui permet à l'homme de communiquer ce
niveau de la carte est déjà moins "commun", plus personnel, parfois très flou,
d'autres fois plus nuancé ou plus structuré tout en restant néanmoins très
attaché à celui des sensations.
Un des exemples type est le langage des adolescents qui se module d'années
en années pour évoquer des émotions qui semblent aller crescendo alors que
tout se passe comme si les mots s'usaient au fil du temps: Ce qui était bien hier
devient super aujourd'hui pour passer génial ou transcendant demain, mais
fondamentalement il s'agit pourtant de la même émotion!
A ce stade, l'homme dit:" J'ai cueilli avec joie ces roses si belles et au parfum si
délicat en pensant à celle que j'aime"
Cette couche de la carte se situe au niveau du conscient: l'homme vit dans l'ici et
maintenant à travers son raisonnement, ses actions, ses créations.
Dans la nature, ce plan correspond au règne animal qui est capable de se
mouvoir, d'aller chercher sa nourriture, de s'organiser en clans, en bandes ou en
meutes, de construire des abris et même de répartir le travail entre les différents
membres d'une communauté.
Sur une carte, ce niveau correspond à ce que l'homme, par son désir de
s'organiser en communauté, de communiquer et par sa technologie a greffé sur
les deux couches précédentes: les agglomérations (traduction de son désir de
vivre en communauté), les voies de communication (traduction de son désir de
se relier) et les ouvrages d'art (traduction de son progrès et de sa technologie).
A ce stade, l'homme dit: "J'ai cueilli ce bouquet de six roses avant le lever du
soleil pour éviter qu'elles ne se fanent trop rapidement car j'ai l'intention de l'offrir
à mon amie".
Ce quatrième niveau est celui qui se déduit des précédents au fur et à mesure
de la vie de l'homme: il symbolise les limites de la carte, les interdits, les échelles
de valeur, les lois que l'homme accepte de se donner à chaque instant de son
existence, mais en même temps il potentialise toutes les extensions que l'homme
peut être amené à effectuer sur sa vision de la réalité. Dans ce sens c'est une
couche très paradoxale qui porte en elle ses propres limites et ses propres
contradictions. C'est cette partie de la carte qui détermine l'univers propre de son
propriétaire et, bien souvent, son niveau de conscience habituel.
Après avoir senti, ressenti, réfléchi et cru comprendre, l'homme dit: "Je crois"
mais aussi: "Il faut, on doit" et encore: "C'est bien, c'est mal". Et il truffe sa carte
de sens interdits, de passages obligatoires, de péages et en dessine des limites
précises au delà desquelles le territoire devient dangereux, miné, voire même
inexistant!
Il accède ainsi au plan du Soi qui l'amène à réfléchir sur sa raison d'être et sur sa
mission dans l'incarnation. Ce plan est celui du supra-conscient qui incite
l'homme à inventer le concept divin qui représente tout l'inconnu qui se trouve
hors des limites de sa carte. Il passe au niveau des idéologies qu'il est bien en
peine de démontrer. La seule solution est d'y croire et de faire un maximum
d'adeptes pour se sécuriser à l'intérieur. Et, quand il y parvient, ces idéologies
deviennent la vérité pour un temps.
Dans la nature, ce plan correspond typiquement au règne humain, le seul qui ait
inventé ces notions de bien et de mal (très fluctuantes, convenons-en au cours
des âges, des cultures et des latitudes!...) et les ait reportées sur des échelles de
valeur qu'il a baptisées Lois, Codes ou Règlements. Rien à voir ici avec des lois
physiques ou mathématiques qui sont l'apanage du plan Mental et résultent de
raisonnements "reproductibles" et rigoureux, il s'agit dans le cas présent
d'appréciations, de présuppositions et de généralisations déduites d'un ensemble
de conditionnements à partir desquelles l'homme décide de limiter sa liberté
d'action et celle des autres pour se protéger ou assurer son pouvoir sur eux.
Au plan de la "légende" rien n'est vraiment explicite sur une carte puisqu'il s'agit
de ses limites, quand aux "lois internes", elles doivent souvent faire l'objet d'un
guide séparé qui en détaille les arcanes et les variations d'un endroit à l'autre de
cette même carte.
Il va sans dire que la communication d'une carte à l'autre, à ce niveau, est peu
aisée. Le stratège serait bien fou qui révélerait à l'ennemi la disposition de ses
défenses! Pourtant il faut quand même, pour le dissuader d'attaquer, que cet
ennemi sache qu'elles existent! Mais, de plus, et comme par définition une
croyance ne peut pas être démontrée et ce qui est hors limites difficilement
descriptible, la partie "visible" de la carte ne peut s'expliquer que par le talent de
persuasion de son propriétaire! C'est ce qui explique la richesse mais également
le "codage" du vocabulaire de ce plan qui est celui de la dialectique mais aussi
celui de la protection. Aux "jargons techniques" du mental vus précédemment
s'ajoutent ici les "jargons de protection" qui permettent aux "initiés" d'un même
système de se reconnaître entre eux (et interdisent l'accès de leur
"connaissance" aux autres), mais également tout la dialectique idéologique dont
l'homme est capable pour convaincre son prochain d'adopter ses propres
croyances.
Les cartes peuvent, dans certains cas particuliers, devenir de véritables "cartes
au trésor" truffées de symboles, de voies sans issues, de labyrinthes, de pièges
et de chausse-trappes. Un exemple type du vocable de protection est donné par
les "patois", "argots" de tous poils et jusqu'au "verlan", créé par les jeunes pour
protéger leurs systèmes de croyances débutants!.. Un autre est fourni par les
ouvrages "initiatiques" dont le sens varie totalement selon le "degré d'initiation"
ou de conscience des lecteurs... A l'opposé, on trouve la richesse en vocabulaire
des diatribes, des homélies et des discours destinés à convaincre "l'opinion
publique" et aussi les flous artistiques volontaires des Codes qui semblent n'avoir
été édictés que pour être contournés!
A ce stade, l'homme dit: "Les roses rouges sont le symbole de l'amour passionné
et le chiffre 6 est celui de la réussite matérielle. Par ce bouquet, mon amie
comprendra tout de suite que veux l'épouser pour la combler de cadeaux!"
Avec ce dernier plan nous sortons des limites de l'épure. L'homme s'ouvre enfin
sur l'extérieur de sa carte et acquiert une dimension universelle qui l'amène au
niveau supra humain, à celui de Dieu.
Pour mieux comprendre cet état de fait, imaginons trois hommes vivant chacun,
depuis toujours, dans un territoire différent: Le premier dans une ville, le second
dans un désert et le troisième sur une île. Un jour, chacun acquiert la certitude
que le monde qui l'entoure est illimité. Le premier va l'imaginer comme une ville
idéale, sans pollution, avec des espaces verts, des rues larges, des centres
commerciaux attractifs et des salles de spectacles confortables. Le second le
verra comme un ensemble d'oasis fertiles au milieu des dunes, quand au dernier
il imaginera des archipels giboyeux, couverts d'une végétation luxuriante,
s'étalant jusqu'à l'infini sur un océan poissonneux.
Ceci nous permet de comprendre qu'une partie des hommes a extrapolé Dieu
sur un modèle incarné par Bouddha, une autre sur un modèle incarné par
Mahomet, et une autre encore sur un modèle initialisé par Moïse et complété par
Jésus... Mais la réalité de Dieu englobe ces trois modèles et bien d'autres
encore!
A ce stade, l'homme dit: "Je m'unis à l'univers tout entier et ne fais plus qu'un
avec Dieu, ces fleurs et mon amour".
Nous pouvons facilement imaginer que cette réalité existe réellement mais
qu'elle est déformée par l'observation que l'homme en fait (les théories
scientifiques actuelles semblent d'ailleurs confirmer ce postulat que l'observateur
modifie, par la seule observation qu'il en fait, la chose observée). Le problème
fondamental n'est donc pas posé par l'existence d'une réalité différente, mais
plutôt par sa description: Existe-t-il une carte exacte du territoire? Et, si oui,
comment pourrait-on y accéder?
De plus, en imaginant que cette Carte de Référence puisse être à notre portée,
accepterions-nous facilement de remettre en cause notre carte propre?
Faut-il donc attendre que le consensus universel s'établisse autour d'une théorie
ou d'un modèle pour en faire une réalité? Heureusement non et, à ce stade, dans
certains cas, l'homme parvient à se satisfaire de la notion de reproductibilité!
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