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Bulletin de psychologie

Le test des deux barrages et la théorie du contrôle


Lucette Merlet, René Zazzo

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Merlet Lucette, Zazzo René. Le test des deux barrages et la théorie du contrôle. In: Bulletin de psychologie, tome 25 n°301,
1972. Psychologie de l'enfant. pp. 910-921;

https://www.persee.fr/doc/bupsy_0007-4403_1972_num_25_301_1569

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Le test des deux barrages

et la théorie du contrôle

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Lucette MERLET-VIGIER
et René ZÂZZO
Laboratoire de Psycho-Biologie de l’Enfant

complètent qualitativement l'analyse de la


conduite du barrage. »
Ce n’est cependant que dans la troisième
édition du Manuel (1969) que la terminologie
du « contrôle » est utilisée explicitement. Les
« directives » données en tête de chapitre sys¬
tématisent pour la première fois l'ensemble
des indices qui font du T2B une « épreuve de
contrôle psycho-moteur ».
L'explicitation du « rationnel » du T2B est
liée étroitement au travail d'équipe poursuivi
dans notre Laboratoire à partir de 1962. Ce
travail d'équipe, qui réunissait une quinzaine
de chercheurs appliqués à examiner plusieurs
années de suite 500 enfants d'âge scolaire,
visait à rechercher les relations pouvant exis¬
ter entre les divers secteurs de la croissance,
et à comprendre comment s'opérait la genèse
de l'autonomie, la conquête de la maîtrise de
soi, à partir des auto-régulations de base, à
consacrée
épreuve
était
but
bilisation
ment
cette
rage
Bourdon,
borne
mais
tégration
perceptive
lés
l'essentiel
entre
vitesse
de
deux
l’épreuve,
une
sions
traire,
des
l'autre.
d'épreuve,
(contrôle
trôle,
seul
en
par
(1960)
Cette
En
«Dans
2)la
1)effet
de
contrôle
la
vitesses)
fluctuation
d’éprouver
rapport
omissions
signe,
implicite
qui
qu'il
àbarrages
de
d'apprécier
signes)
c'est-à-dire
1941,
la
variation
pas
(1),
précision
(mauvaise
fluctuation
vitesse,
mobilisation
Toutes
au
ladeux
publication
devitesse
ce
au
de
mesurer
la
en
àprévues
l’ont
;dans
est,
ànous
vise
première
barrage
quand
puis
personnalité.
au-delà
l'analyse
;qui
fluctuation
une
n'était
Toulouse
modèle,
aux
en
soumettant
tâches
disions-nous
du
(T2B)
de
sortes
àla
parallèle
précédé
sont
une
rappelons
expérimentale
définit
au
(notamment
barrage
d’une
recherchant
l'intégration
mesure
apprécier
intégration)
innombrables
de
fragilité
fait
rendement
lel'équilibre
sur
du
de
est
barrage
pas
en
de
édition
tâche
approfondie
indépendantes
comme
test
la
retours
d'observations
et
que
certaine
calcul
la
deux
et
de
difficulté
calculant
la
vitesse
(notamment
du
brute
invoquée,
de
Piéron,
lefeuille
:fut
que
des
caractérise
ce
des
la
première
dede
nombre
d'un
sujet
deux
épreuve
signes
àet
si,
en
de
des
vitesse
ou
créé,
test
efforts
de
(barrage
le
fonctions
discrimination
et
notre
façon
tests
l’épreuve
de
au
arrière,
de
la
du
si,
de
différentes
indices
la
signe
le
signes)
T2B
l'efficience,
fluctuation
avait
successive¬
mais
vitesse
la
des
Lahy).
précision,
(quotient
cours
l'une
en
Test
qui
notation
ceux
entraîne
au
de
fragilité
rapport
comme
de
manuel
lenotion
ne
cours
omis¬
etpour
etc.)
d'un
d'in¬
con¬
T2B
bar¬
mo¬
soit
elle
iso¬
des
est
de
se
la:
et travers des prises de conscience de plus en
plus claires (2).
L'ambition majeure de ce travail était de
substituer aux systèmes purement interpré¬
tatifs et à la psychologie des performances
un projet de synthèse définissant la psycho¬
logie comme une science des régulations et
représentations.
Sans doute le succès grandissant de la cy¬
bernétique fut pour quelque chose dans l’émer¬
gence de notre nouvelle terminologie, mais
si nous y sommes venus, c'est qu'elle nous
fournissait un langage commun, des notions
(1) Manuel pour V examen psychologique de Ven-
font, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 3* édition, 2
vol., 1969. Le Test de barrage constitue le chapitre 7
(volume 2).
(2) Cf. Notamment le volume 1 (de notre coüec-
tion «Croissance de l’enfant, genèse de l’homme»).
Des Garçons de 6 à 12 ans, Paris, P.U.F., 1969.
L. MERLET -VIGIER ET R. ZAZZO : LE T2B 911

unificatrices pour des travaux et des techni¬ Au sens strict, il est sans doute préférable
ques très disparates à l’origine. de parler ici d’auto-régulation (en considérant
Ainsi, l’ensemble de nos investigations col¬ l'expérience que nous avons de cette épreuve
lectives pouvait se diviser en deux volets : et l'analyse que les sujets peuvent en faire),
l’un concernant essentiellement l’univers des du fait qu’il s’agit d’une activité facilement
représentations, des valeurs, des manifesta¬ automatisable et qui est d’autant mieux exé¬
tions de l’autonomie, et l'autre toute une di¬ cutée qu'elle est mieux automatisée.
versité de régulations et de contrôles. Sans doute s'agit-il ici d’un travail de dis¬
C'est dans ce second volet, évidemment, que crimination, mais où la réflexion est à son
prend place le T2B à côté d’autres tests comme minimum, sauf en cas de difficultés. C’est
l’épreuve dynamographique de J. Nadel, les donc au niveau des mécanismes non conscients
pointillés de R. Perron, le « freinage » d’A. de la perception que joue le processus et
Rey, et le Rorschach exploité ici pour une c’est pourquoi il me semble préférable de
analyse des régulations complexes entre fonc¬ parler d'auto-régulation.
tions perceptives et affectivité. Cependant, cette auto-régulation est acquise
Afin de préparer la recherche de relations, et fragile. Je veux dire qu’elle est l’intégration
de hiérarchie, d’unité fonctionnelle ou struc¬ de plusieurs systèmes : un système cognitif de
turale entre les divers niveaux et modalités discrimination, un système visuel de surveil¬
de contrôle, chacune des épreuves en ques¬ lance et de guidage, un système neuro-moteur
tion fit l’objet d’une définition systématique : de biffage, donc il y a contrôle en ce sens
contrôle de quoi ? par quoi ? au moyen de que plusieurs
cette conduite. Mais
systèmes
dans interviennent
la mesure oùdans ces
quels indices ?
divers systèmes n’en forment plus qu'un seul
On admit tout d’abord la convention (à vrai par automatisation, je dis qu’il y a auto-régu¬
dire souvent difficile à appliquer) que le terme lation » (3).
de régulation désignerait l’équilibre interne
d’un système alors que le terme de contrôle Ce texte est complété par une énumération
(contre-rôle) serait réservé pour désigner l’ac¬ des conduites et des indices, reprise avec plus
tion régulatrice d’un système sur un autre de précision comme « directives d’élabora¬
système( par exemple le contrôle de la vision tion » dans le Manuel de 1969.
sur le déroulement d’une conduite motrice). Recueil des données.
Quant à la maîtrise de soi, elle était définie
comme un effet de synthèse, d’intégration gé¬ Le Test des deux barrages a été inclus dans
nérale, la régulation des régulations. le dispositif expérimental en 1967-1968, der¬
Bien entendu, la définition de chaque épreu¬ nière année et dernière étape de notre recher¬
ve en termes de régulation ou de contrôle che d’équipe, pour enrichir la batterie des
ne pouvait être qu’approximative, plus ou épreuves de contrôle.
moins hypothétique, et donc provisoire. Elle La population de cette année-là devait réunir
traduisait l'état de nos conceptions, tant d'ail¬ 20 enfants de chaque sexe, de deux milieux
leurs pour les notions de base que pour le socio-culturels (l’un « populaire », l’autre <de
« rationnel » de nos épreuves, au départ de professions libérales et cadres supérieurs), et
nos recherches. Et nous ne soulignerons ja¬ de trois âges (7, 9 et 12 ans). Soit 12 groupes
mais assez que suivant l'épreuve considérée, et un total de 240 enfants. En fait, il y eut
et selon le degré de « construction » des indi¬ neuf manquants, donc un total de 231. Les
ces pour une même épreuve, le processus de enfants étaient des écoliers parisiens se trou¬
régulation ou de contrôle est saisi plus ou vant, au moment de l’examen, dans la classe
moins indirectement. A une épreuve comme normale de leur âge. Il s’agit donc d'une po¬
le dynamographe on peut avoir l’impression pulation légèrement sélectionnée (par l’élimi¬
de voir et d'enregistrer le processus de con¬ nation des enfants précoces mais surtout par
trôle. A une épreuve comme le T2B, les atti¬ l'élimination des retardataires).
tudes de contrôle apparaissent bien à travers
quelques attitudes du sujet, mais c’est sur¬ Le Test des deux barrages a été appliqué
tout par une élaboration plus ou moins com¬ à tous les enfants par une même personne,
plexe que le contrôle est apprécié et en quel¬ pluscetprécisément
de article. par l'un des deux auteurs
que sorte déduit.
Ce n’est pas la technique classique qui fut
Le T2B comme épreuve de contrôle. employée, mais la « technique des variations
systématiques » désignée aussi comme T2B
C’est donc dans cette perspective de coordi¬
nation des diverses techniques que l’un de
nous, auteur du T2B, donnait naguère ces (3) On constatera dans ce texte de 1968, rédigé avant
précisions : nos élaborations, la difficulté à appliquer la distinc¬
« Cette épreuve a été conçue avant la lettre tion entre régulation et contrôle. Cette difficulté tient
comme une épreuve destinée à tester le con¬ sans doute, formellement, à ce que nous oscillions en¬
trôle en instituant dans le test classique de tre deux critères : l’unicité du système, l’automaticité
barrage deux niveaux d’activité. du processus.
912 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE

1951 dans notre Manuel (4). Cette technique un schéma d’élaboration valable pour chacune
consiste à faire alterner, au barrage des deux des autres épreuves de contrôle.
signes, des périodes de surveillance à des pé¬ Avec le quatrième point, nous passons au
riodes où ostensiblement l’opérateur cesse travail de synthèse relatif au premier volet
d’observer le sujet. L’alternance de surveil¬ (régulations, contrôles) de notre projet général.
lance et de liberté a pour but d'éprouver
l'autonomie du sujet, sa capacité à ne pas se Chacun de ces points, c’est bien évident,
laisser influencer par les variations de pres¬ peut être traité à des niveaux plus ou moins
profonds d’élaboration.
la
sionmaîtrise
de l'examinateur,
de soi. bref une expression de Dans le présent travail, seul le premier point
est abordé, et il l’est au niveau d’un premier
L'étude de ces variations systématiques n’est déblayage. C’est une tâche ingrate sans doute
pas donnée dans le présent article. Ces varia¬ mais préjudicielle de vérifier l’existence, puis
tions ne modifient d'ailleurs pas sensiblement d’amorcer une quantification des aspects de
les valeurs métriques globales (vitesse, rende¬ contrôle que nous avions d’abord définis de
ment, précision). De façon générale, les résul¬ façon empirique ou purement réflexive.
tats obtenus par cette population de 1968 ne Le plan d’exposé de nos élaborations repro¬
diffèrent pas significativement des résultats duit pour l’essentiel le plan des directives,
obtenus vingt ans plus tôt par la population c’est-à-dire qu’on envisagera d’abord des as¬
d’étalonnage (5). Les différences sont faibles en¬ pects matériellement enregistrés (asymétrie
tre garçons et filles d'une part, entre enfants de des omissions, déformation perceptive, par
milieu différent d'autre part : ce qui nous au¬
torise, pour cette première analyse, à ne pas exemple)seulement
ments et ensuite
observables
des aspects
au de
cours
comporte¬
du dé¬
distinguer entre sexes et entre milieux. roulement de l’épreuve, en somme toutes les
Ce sont donc 80 enfants de chacun des trois manifestations que nous avons jusqu’alors
âges, 7 ans, 9 ans, 12 ans, que nous aurons à considérées comme indices de démobilisation
considérer (6). ou de contrôle compensateur. Ces indices ont
été largement inventoriés dans les « directi¬
Première étape des élaborations. ves » du Manuel (pp. 473-474). Ils étaient le
fruit de notre observation clinique que nous
Après lui avoir dit notre ambitieux projet transmettions, tel quel, à d’autres cliniciens.
(situer le T2B comme épreuve de contrôle Mais ces indices n’avaient jamais été sérieu¬
dans une théorie générale du contrôle, le tout sement validés et quantifiés. C’est l’étude de
dans la perspective d’une définition nouvelle ces indices de démobilisation et de contrôle
de la psychologie !), le lecteur risque d’être compensateur qui constitue la partie la plus
déçu par la modestie de ce que nous lui of-' importante et la plus originale de ce travail.
frons, et ennuyé par le caractère parcellaire Par contre, l’étude du quotient de vitesse,
des présentes élaborations. Peut-être s’arme¬ toujours présenté comme « l’indice dont on
ra-t-il de patience et trouvera-t-il quelque inté¬ doit partir pour conduire l’élaboration », est
rêt à nos résultats d’aujourd’hui si nous si¬ absente, paradoxalement. C’est que nous nous
tuons ceux-ci dans le programme d’ensemble sommes appliqués ici à élucider des aspects
de nos élaborations, programme dont l’exécu¬ plus ou moins méconnus. Nous reviendrons
tion est: poursuivie actuellement sur plusieurs
fronts ultérieurement, après élucidation de ces as¬
pects, à la notion de Q.V., c’est-à-dire à la
1) Etude intrinsèque du T2B. En d’autres considération globale du test des deux bar¬
termes : analyse des processus du contrôle en rages comme activité définie par la dualité
œuvre dans le test de barrage. de deux niveaux ou deux modalités distinctes
2) Recherche des « conditions » du contrôle. de mobilisation.
En d’autres termes : analyse des déterminants
d’ordre physiologique et d’ordre éducatif qui RESULTATS
interviennent dans la qualité du contrôle au
T2B.
3) Validation externe : corrélations entre les Nous considérons d’abord les indices le plus
contrôles du T2B et la qualité de quelques rapidement objectivables, mais dont la vali-
comportements, conduites et attitudes obser¬
vables chez l’enfant, et tout d’abord à l’école (4) Cf. exposé de la «technique des variations», pp.
tant pour la « conduite » que pour l’efficience 289-294 (Manuel , lre édit.), pp. 82-86 (2® édit. fasc. 7),
scolaire. pp. 549-554 (3® édit.).
4) Recherche des relations, compensations, (5) La légère supériorité des résultats peut s’expli¬
interactions ou hiérarchies qui peuvent exis¬ quer par une plus forte attitude mobilisatrice de
ter entre les contrôles révélés par le T2B et l’opérateur et, plus probablement, par la sélection
d’autres modalités de contrôle observables positive de cette population de «recherche».
aux autres épreuves de notre dispositif expé¬ (6) Chaque âge est défini dans une marge de «plus
rimental. et moins de un mois» autour de l’anniversaire. Pour
Les trois premiers points concernent donc tous les critères de définition socio-culturels des po*
une seule épreuve, ici le T2B. Ils définissent pulations. Cf. Des garçons de 6 à 12 ans.
L. MERLET.VIGIER ET R. ZAZZO : LE T2B 913

dité ne peut d’ailleurs être pleinement confir¬ mier barrage (Q.V. assez fort), en d’autres
mée qu'en fonction des structures générales vons
termesd’habitude
une sur-vitesse
chez patente
les malades
que nous mentaux
trou¬
de contrôle qui seront définies par la suite,
qui font de la déformation perceptive, n’est
Distribution asymétrique des omissions. pas caractéristique du barrage de ces huit
enfants. On notera seulement que parmi ces
Au barrage des deux signes, l’inégalité des huit enfants exceptionnels on compte sept fil¬
omissions de chacun des deux signes les et un seul garçon. S’agirait-il alors d’un
signe lié à une hyper-émotivité (en admettant
'D O qu'elle soit
n'aurait aucun
plusautre
fréquente
effet sur
chez lalesconduite
filles) qui
du
barrage ? La question reste ouverte. Mais jus¬
qu'à plus ample informé, la déformation per¬
ceptive peut difficilement entrer en ligne de
compte dans l’appréciation des capacités de
régulation et de contrôle.
Difficultés à établir le régime de travail.
Dans le Manuel (édit. 1969), nous signalions
qu’il y aurait une étude à faire sur les
courbes de travail, sur la normalité et les
anomalies de ces courbes.
Nous avons commencé par une analyse du
démarrage au barrage de deux signes (B2),
avec une hypothèse suggérée par notre expé¬
rience clinique, c'est-à-dire par ce que nous
avions cru observer à partir de cas plus ou
moins pathologiques : à savoir qu'il y aurait
précipitation et donc déficit de régulation
quand la vitesse à la première minute ou aux
deux premières
minute suivante. minutes est supérieure à la
Les élaborations d’ailleurs très complexes
s'il faut
de l'exactitude
tenir compte
aux àminutes
la fois de
considérées
la vitesse et
de ce qu'était la vitesse terminale au bar¬
rage d'un seul signe (Bl), ne vérifient pas
peut
sujet
tion,
régulation.
d'omissions
le
cidé
nombre
comme
inférieur
diminue
ans,
actuel
raît
cultés
les
rarement
àDéformation
mentaux,
proportion
une
fréquence
moins
siner
signes,
dessinent
après
examinant
fréquences
tion
teint
avons
grave
liers,
la
tement
d'autres
T2B.
cond
Cet
1)
2)
La
Rappelons
barrer
C'est
Dans
Or,
5;
nombre
population
sujets
:que
pas
—19
population
Ilbarrage
Et
às’interpréter
indice
fréquence
est
pas
un
de
cinq
nous
de
coup
toujours
déficit
%dans
s'agirait
8et
alors
donc,
notre
significative
distribuer
total
l'indice
l’asymétrie
ou
régulièrement
être
au
indices
notamment
mémoire
le
nos
contrôle.
invité,
l’un
phénomène
sujets
àtrès
2comme
de
total
des
de
plus
encore
%.
du
9est
comme
retrouvons
second
égal
phénomène
qu'après
perceptive.
déformation
l’univers
que
un
par
de
population
d'omissions
ans,
élaborations,
sujets
dans
d’étalonnage
ces
de
précis
schizophrènes,
considéré
signe
donc
calculé
«d'omissions
de
sur
n'est
entre
particulièrement
la
de
«àtout-venant
rapport
la
nous
un
convenablement
les
huit
indicateur
16
plus
comme
Soulignons
0,30
barrage.
l’ensemble
régulation
ne
tel.
l’asymétrie
que
231
(25
fréquence
l’excès
d'un
contrôle
%
lerarissime
ne
losange
calculé
l’exécution
deux
sans
en
avec
autres
enfants
apeut
%)
exactement
(7),
àélevées
d'asymétrie.
Des
moins
enfants.
comme
expérimentale
présentent
lorsque
perceptive
àindice
est
constaté
:divisant
12l’asymétrie
qui
signes
Chez
de
la
(n+N).
3,5
»l’âge
doute
auteurs
être
ans.
fort
que
ont
défectueux,
au
et
cependant
choses,
vitesse
d’adultes
perceptive
observée
de
%.
vitesse
ne
difficulté
omis
déforment
et
ainsi
de
l'indice
les
»:l’indice
du
interprètent
moins
Dans
trouvé
le
lorsque
considérée
la
son
qu’il
présentent
Plus
une
limité
25
que
la
mauvaise
On
des
que
déforma¬
malades
nombre
(n)
italiens.
test,
%
popula¬
au
définie
ne
àau
même
atten¬
al’état
d’éco¬
avait
forte
diffi¬
nous
exac¬
dans
n'at¬
égal
d'un
très
des¬
àpar
que
pre¬
des
dé¬
est
pa¬
(8).
du
les
du
se¬
le7 notre hypothèse.
La courbe de démarrage, définie par les
trois premières minutes de travail ne nous
informe pas, pour l'instant, sur les capacités
et les modalités de contrôle du sujet.
Parallélisme vitesse-imprécision.
Ici, au contraire des indices dont nous ve¬
nons de parler, notre hypothèse est pleine¬
ment vérifiée. D'ailleurs, nos présentes éla¬
borations confirment et précisent ce que nous
savions par une analyse déjà ancienne sur le
style de barrage des débiles mentaux. Mais
c'est une confirmation qui n’est pas un luxe.
Nous savons trop, en effet, combien il est
difficile d’inférer du défectologique ou du pa¬
thologique au normal. C'est une erreur de
croire qu’une déviance nous offre toujours le
grossissement, la caricature d’un type normal,
qu'une déficience nous offre toujours le moyen
simple d'analyser les conséquences d’un défi-
(7) Un indice égal ou inférieur à 0,30 concerne
25 % de la population (tous âges mêlés).
(8) Cf. dans le Manuel (3* édit. 540-545) nos hypo¬
thèses et celles des auteurs italiens, Canestrari et
Bosinelli, sur la nature de ce phénomène.
914 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE

cit. En général, le défectologique et le patho¬ — chez les sujets sans parallélisme, les in¬
logique ne nous fournissent que des hypothè¬ dices de bonne précision sont nettement plus
ses pour comprendre le normal. fréquents (20,6 %) que chez les autres
Il s’agit donc d’étudier en B2 la relation (3,8%) (10),
existant entre la courbe des vitesses (établies — leurs quotients de vitesse (Q.V.) sont
minute par minute) et la courbe synchrone mieux équilibrés (ni excès, ni chute de vitesse
des erreurs (omissions + signes barrés à tort). au barrage des deux signes) : 57,3 % contre
37,2% (11),
Nous avions déjà observé que ces deux cour¬ — enfin ils se classent bien plus souvent
bes ont tendance à être parallèles chez les en¬ dans la catégorie « bon contrôle » que nous
fants de moins de 9 ans, chez les débiles men¬ allons maintenant définir (63,4 % contre
taux d’un niveau intellectuel inférieur à 9 ans, 39,7%) (10).
et en général chez les sujets dont la vitesse
(V2) dépasse notablement le régime de tra¬ De tous les indices isolés, le rapport vitesse-
vail qu’ils devraient adopter pour obtenir une imprécision est probablement le meilleur in¬
précision convenable. dicateur de régulation.
On note aussi, mais beaucoup plus rare¬ Les élaborations que nous allons exposer
ment, une relation inverse : un parallélisme maintenant s’organisent autour de trois no¬
entre la vitesse et la précision. C’est en somme tions : la démobilisation, la compensation, les
une fluctuation de la mobilisation qui affecte catégories de contrôle qui servent de cadres
à la fois les deux exigences du travail. Le su¬ de référence
mières notions.
ou de validation aux deux pre¬
jet devient à la fois lent et imprécis, puis il
a des reprises où il est à la fois plus rapide
et plus précis. Les catégories de contrôle.
Notre hypothèse est que le sujet normal (à Le contrôle ou régulation peut se définir,
partir de l’âge de 8-9 ans) règle automatique¬ comme on l’a déjà vu, au niveau de chaque
ment sa vitesse sur l’exigence de précision. indice. Mais un premier effort de synthèse ou
Tout se passe comme si les fluctuations inévi¬ de cadrage était nécessaire. Nous avons donc
tables et d’ailleurs non-conscientes de la vi¬ choisi, provisoirement, pour définir la qualité
tesse s’opéraient dans une marge de sécurité globale du contrôle (en chacun des deux bar¬
qui permet au sujet de maintenir à peu près rages) la combinaison de deux aspects fon¬
constante sa précision : c’est en ce sens que damentaux du travail exécuté : sa vitesse et
nous avons défini depuis longtemps déjà « l’in¬ sa précision.
tégration vitesse-précision ». Il ne s'agit pas, bien entendu, de la liaison
Pour mesurer la relation entre vitesses et vitesse-précision, minute par minute, que
« imprécisions », nous avons adopté une tech¬ nous avons étudiée précédemment. Il s'agit
nique fort simple de dichotomie qui donne à ici, pour chaque sujet, et pour chacun des
peu près les mêmes résultats que les techni¬ deux barrages, du style d’exécution, défini à
ques très sophistiquées d’abord utilisées : on la fois par la vitesse globale (VI ou V2) et
considère d’une part les cinq minutes pen¬ par l’inexactitude globale (Inl et In2).
dant lesquelles la vitesse de barrage fut la Pour les vitesses comme pour les inexacti¬
plus rapide, d’autre part les cinq minutes pen¬ tudes, les valeurs de chaque groupe d’âge sont
dant lesquelles la vitesse fut la plus lente. divisées en 3 classes groupant respectivement
L’indice d’exactitude est calculé pour les cinq 25 %, 50 %, 25 % des effectifs.
minutes à travail « lent
rapide
» ».et Une
pour différence
les cinq On obtient ainsi, avec les deux dimensions
significative traduit donc une liaison entre de vitesse et de précision, un tableau en 9 ca¬
vitesse et imprécision (9). ses (Tableau 1).
La fréquence des sujets ne présentant pas A partir de ces neuf cases, nous avons dé¬
de parallélisme augmente nettement avec fini trois « catégories de contrôle » en admet¬
l’âge, ce qui est une validation génétique de tant que dans la définition du contrôle la
précision prime la vitesse. C’est une donnée
notre ».hypothèse sur « l’intégration vitesse-pré¬
cision du sens commun confirmée d’ailleurs par no¬
tre étude de la régulation vitesse-précision.
Dans notre population de recherche, cette
fréquence est de 41 % à l’âge de 7 ans, de Les catégories de contrôle sont au nombre
58 % à 9 ans, de 71 % à 12 ans. de trois.
Il apparaît que le phénomène vitesse-impré¬ Pour le mauvais contrôle, la définition est
cision est légèrement plus fréquent chez les aisée : il y a mauvais contrôle quand la préci-
filles que chez les garçons, et particulièrement
dans le milieu socio-culturel privilégié. Le fait (9) Cette différence (entre le % d’inexactitude aux
serait à vérifier sur des effectifs plus impor¬
tants. 5 minutes « rapides » et le % d’inexactitude aux 5
minutes «lentes») n’est pas prise en considération
La validation génétique de cet indice de quand elle est comprise entre — 4,9 et -+- 4,9 %.
régulation est renforcée par d'autres valida¬ (10) Différence significative au seuil de .001.
tions non moins importantes : (11) Différence significative au seuil de .05.
L. MERLET-VIGIER ET R. ZAZZO : LE T2 B 915

Rapides Moyens ents


25% 50% 25%

Précis 25% Rapides


précis Moyens
précis précis'
Lents

Moyennement Rapides Moyens Lep.ts


précis Mo ynn. précis moyenn.préci,

Imprécis 25‘ Rapides'


imprécis imprécis

TABLEAU 1
Définition de trois « catégories de contrôle »

sion est mauvaise, quelle que soit la vi¬ On a donc distingué entre : le bon contrôle :
tesse. Cette catégorie regroupe donc les la précision est bonne (ou moyenne), avec une
cases 7, 8 et 9. Dans le cas d’une précision vitesse bonne (ou moyenne). Cette catégorie
bonne (ou moyenne), nous avons été amenés à regroupe les cases 1, 2, 4 et 5,
établir une subdivision qui tient compte de l’effort de contrôle : la précision est bonne
la vitesse. En effet, si la précision est satis¬ (ou moyenne) avec une vitesse faible. Cette
faisante mais avec une efficience faible (len¬ catégorie regroupe les cases 3 et 6.
teur), on peut se dire que la précision est Le tableau 2 indique la fréquence des caté¬
obtenue au prix d’une forte réduction de vi¬ gories de contrôle et leur évolution avec l’âge,
tesse, et donc que le contrôle est difficultueux. au barrage d’un signe.

7 ans 9 ans 1 2 ans

Bon
contrôle 53,9 63,3 68,4

Effort de 15,8 12,7 14,5


contrôle

Mauvais
contrôle 30,3 24,1 17,1

TABLEAU 2
Fréquence des trois « catégories de contrôle »,
au barrage d’un signe
916 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE

Les « bons contrôles » augmentent, les « mau¬ des manifestations corporelles, qui expriment
vais contrôles » diminuent, la fréquence des pour la plupart une certaine désinvolture, au
efforts de contrôle reste pratiquement cons¬ moins
Trois apparente.
items constituent l’indice b :
tante.
en fonction
Il ne du
semble
sexe pas
ou eny avoir
fonction
de du
différence
milieu. 6. saute une ligne
Au barrage des deux signes, on n’observe 7. perd sa ligne
aucune différence avec l’âge, et les fréquences 8. progression en piqué.
des différentes catégories correspondent Il s’agit de manifestations fréquentes à l’âge
grosso modo à ce que donnerait le hasard de 7 ans mais à forte pente génétique, de sorte
par la combinaison des deux variables : 52 % qu'elles sont rares à l’âge de 12 ans. Elles se
de B.C., 19% d'E.C., 29 % de M.C. distinguent aussi des manifestations précé¬
On tient à bien souligner que la qualité du dentes par le fait qu’elles sont relatives à « la
contrôle (bon, difficultueux, mauvais) est pour conduite du barrage ». Elles expriment sans
chaque enfant référé ici à son propre groupe doute des difficultés à organiser ou à mainte¬
d'âge. Ce mode de définition est tout différent nir l'organisation de la tâche, en sa structura¬
de celui que nous utilisons pour d'autres as¬ tion spatio-temporelle.
pects du contrôle et qui met en évidence le Cinq
9. bâillements
items constituent l’indice c :
progrès génétique. Ce qui est alors inattendu,
ce n'est pas la fréquence constante des caté¬ 10. arrêts de plus de cinq secondes
gories au barrage des deux signes, mais l’évo¬ 11. saute plusieurs lignes
lution constatée au barrage d'un signe, évolu¬ 12. progression aveugle.
tion sur l’explication de laquelle nous revien¬ Ce sont là des signes de démobilisation
drons dans une publication ultérieure. d’une particulière gravité, un véritable « dé¬
crochage ». On les observe à 7 ans. Ils ont pra¬
La démobilisation : manifestations et « indi¬ tiquement disparu à 9 ans.
ces ». En Bl, la distribution de chacun de ces trois
Les manifestations de démobilisation et les indices est une courbe en J qui s’accentue
d’âge en âge. En B2 on observe le même phé¬
efforts pour compenser cette démobilisation nomène, sauf pour l'indice a dont la distribu¬
doivent être révélateurs des accidents, des dif¬ tion est gaussienne à 7 ans, puis devient asy¬
ficultés, de la fragilité de la régulation. Qu’il métrique comme pour tendre à une courbe
s'agisse de démobilisation ou de compensa¬ en J aux âges suivants.
tion, la plupart des manifestations sont à sai¬ La fréquence des notes 0, c'est-à-dire des
sir, comme nous l’avons déjà dit, au cours du sujets qui ne présentent aucun item de démo¬
déroulement de l'epreuve. Leur notation, im¬ bilisation, évolue d'âge en âge et pour chacun
médiate, exige de l'opérateur un effort sou¬ des trois
bleau 3. indices comme il est indiqué au Ta¬
tenu et continu d'observation. Si la passation
d’une épreuve d'intelligence n’éprouve pas l’in¬
telligence du psychologue, la passation d'une On constate que les notes 0 sont plus fré¬
épreuve d’«attention » comme le T2B éprouve quentes au premier barrage (Bl) qu'au deu¬
le psychologue autant que son sujet ! xième (B2). Mais la différence est plus légère
qu’on pouvait s’y attendre : c'est peut-être que
dans
Pourle laManuel
démobilisation,
inventoriaitla technique
9 manifestations
publiée la structure de la tâche en B2, avec une plus
forte densité de signes à barrer, incite à une
dont 4 concernant l’attitude corporelle du su¬ meilleure mobilisation qui équilibre en partie
jet et 5 concernant des ruptures et autres ano¬ la fatigue et autres facteurs de démobilisa¬
malies dans la progression de son travail. tion. On notera d’ailleurs que toutes les ma¬
En fin de compte, une analyse plus fine nifestations de démobilisation se rencontrent
nous a conduits à identifier 12 manifestations, en Bl et en B2 avec une seule exception : la
devenues autant d'items pondérés en fonction progression en piqué qu’on ne rencontre en
de trois critères (fréquence initiale à 7 ans, B2 que de façon rarissime. C'est justement
pente génétique, signification psychologique), sans doute que la plus forte structure du B2
constituants d’un indice général de démobili¬
sation (12). (12) Chacune des manifestations est notée une seule
En fonction de ces critères, les 12 items fois par fraction d’élaboration du Test (fraction de
sont subdivisés en trois groupes (a, b, c) qui 4 lignes en Bl, fraction d’une minute en B2). Par
vont constituer autant d’indices partiels : exemple, si au cours d’une même minute — ou d’une
Cinq items constituent l’indice a : fraction de 4 lignes, la main du sujet quitte trois fois
1. main soutient
2. quitte la lafeuille
tête la feuille, « main quitte la feuille » n’est notée qu’une
fois. Si, au cours des trois minutes successives, la
3. regards et sourires à l’observateur main du sujet a quitté la feuille une fois dans cha¬
4. soupirs cune des trois minutes — ou des fractions de quatre
5. instabilité posturale. lignes — « main quitte la feuille » est notée 3 fois.
Ces manifestations ont d'abord en commun La technique de pondération n’est pas exposée dans
qu’elles restent très fréquentes dans la marge cet article ; elle le sera intégralement dans la prochaine
d'âge observée, entre 7 et 12 ans. Elles sont édition (4') du Manuel.
L. MERLET-VIGIER ET R. ZAZZO : LE T2 B 917

indice a indice b indice c

B1 B2 B1 B2 B1 B2

7 ans 7,8 9,2 34,2 36,8 81,6 63,2

9 ans 29,1 8,9 68,3 56,6 97,5 82,3

12 ans 64,5 18,4 88,2 77,6 100 98,7

TABLEAU 3
Fréquences en % des notes milles
(pas de manifestations de démobilisation)
aux trois indices
de 7partiels
à 12 ansen B1 et en B2

élimine cette conduite aberrante de biffage : L'effort de compensation : manifestations


tout se passe comme si le barrage de deux et indice global.
signes, par le fait même qu’il y a deux signes
à discriminer et avec une densité double, ac¬ « Plus ou moins consciemment, le sujet res¬
crochait mieux les enfants, ou du moins la sent le besoin d'employer des procédés qui
majorité d’entre eux. La force du contrôle est sont censés l’aider à rétablir un équilibre com¬
fonction de la structure, plus ou moins forte, promis par les difficultés qu’il éprouve, celles
du matériel à contrôler, dans les limites im¬ énoncées précédemment (§ sur la démobilisa¬
posées par la fatigue ou la lassitude. tion) ou d'autres qui ne sont ni directement,
ni immédiatement observables, comme la fa¬
Les corrélations entre les trois indices sont tigue par exemple. »
milles au barrage d’un signe. Elles existent Cette remarque, donnée dans le Manuel, est
en B2, mais vont s’atténuant avec l’âge. A 7 de simple évidence. Mais le problème est
ans, une corrélation significative est constatée d’identifier les manifestations de cet effort,
entre a et b, entre b et c. A 9 ans, une seule de les distinguer des manifestations de démo¬
corrélation subsiste : entre a et b. A 12 ans, bilisation auxquelles elles sont liées en prin¬
toute corrélation disparaît. Faut-il interpréter cipe, comme l’effet à sa cause. Nous verrons
ce fait comme une différenciation, une indé¬ que ce n’est pas si simple.
pendance progressive de trois types de con¬ Les manifestations ou items avec lesquels
duite exprimés par ces indices ? Ou bien nous avons construit un indice global de com¬
comme un artefact ? du fait que les indices
deviennent de plus en plus faibles avec l'âge, pensation sont au nombre de sept (13) :
avec un pourcentage croissant de notes nulles. 1. traçage : le crayon reste en contact avec
Les indices perdent alors de leur pouvoir dis¬ la feuille et y laisse une trace
criminant et de leur signification. 2. pointage : le sujet pointe les signes un
La distribution de l'indice global de démo¬ par un
bilisation se présente à tous les âges et pour 3. repérage début de ligne : le sujet met un
les deux barrages sous forme de courbe en J. doigt au début de la ligne et ne le déplace
La valeur médiane diminue régulièrement avec que lorsqu’il est arrivé à la ligne suivante
l'âge. 4. doigt curseur : le sujet suit tout ou par¬
tie de la ligne en cours avec son index
gauche
7 ans 9 ans 12 ans 5. doigt navette : doigt curseur jusqu'au bout
de la ligne en sens inverse pour revenir
B1 68 23 0 au début de la ligne suivante

(13) L’item «verbalisation accompagnant le tra¬


B2 38 14,5 6,5 vail», mentionné dans le Manuel n’a pas été intégré
dans la présente élaboration.
TABLEAU 4 L’item « fatigue en fin d’épreuve » n’a pas non
plus été utilisé ici : il n’est pas évidemment du même
Indice global de démobilisation ordre que les autres manifestations. Nous le repren¬
en points pondérés drons pour une épreuve de validation.
918 BULLETIN DE PSYCHOLOGIE

6. retours en arrière : pour vérifier, rectifier tionnant les items après les avoir pondérés
une erreur. selon les trois critères déjà employés pour les
7. contrôles au modèle. indices de démobilisation.
La fréquence des manifestations de com¬
Nous n’avons pas cru utile, pour la compen¬ pensation évolue d’âge en âge, et pour chacun
sation ainsi définie, de construire des indices des deux5. barrages, comme il est indiqué au
Tableau
partiels. L’indice global est construit en addi¬

B1 B2

1 2 3 4 5 6 7 1 2 3 4 5 6 7

7 ans 17,1 46,1 50 40,8 27,6 85,5 23,7 14,5 46,1 30,3 36,8 14,5 75 81 ,6

9 ans 10,1 30,4 62 27,8 8,9 81 ,1 8,9 5,1 43 45,6 34,2 7,6 81 ,1 75,9

1 2 ans 3,9 7,9 47,4 7,9 2,6 73,7 3,9 7,9 27,6 39,5 25 2,6 96,1 76,3

TABLEAU 5
Fréquence des manifestations de compensation

On constate une diminution régulière des 7 ans 9 ans 1 2 ans


fréquences pour 4 items : Traçage (1), Poin¬ B1 39 10 2
tage (2), Doigt curseur (4), Doigt navette (5).
Pour le repérage en début de ligne, le pour¬ 32 11 11 ,5 7
centage de 12 ans retrouve le pourcentage
observé à de7 ans.
fication cetteC'est
conduite
peut-êtres’est
que modifiée.
la signi¬
Beaucoup d'enfants jeunes (7 ans) n’ont TABLEAU 6
pas encore l’idée de repérer. Entre 7 Indice global de compensation
et 9 ans, l'enfant découvre avec le repérage en points pondérés
une méthode qui lui permet une plus grande
efficacité. A 12 ans, le repérage n'est plus une
nécessité d’organisation de l'espace : pour Facteurs généraux de démobilisation, de com¬
beaucoup de sujets, le balayage visuel est déjà pensation et recherche d’une corrélation
semblable à celui de l’adulte qui n’a plus be¬ entre les deux.
soin de support concret. Avoir encore à 12 ans
un « repérage début de ligne » est probable¬ La première question est de savoir si la
ment le signe d’une certaine méticulosité, voire démobilisation en B1 est en corrélation avec
d'une certaine anxiété, née moins des difficul¬ la démobilisation en B2, si la compensation
tés de la tâche que de l'insécurité du sujet. en B1
B2. est
Enend’autres
corrélation
termes,
avec sila les
compensation
caractéris¬
Quant aux « retours en arrière » et aux « con¬ tiques de démobilisation et de compensation
trôles au modèle », les fréquences, d'ailleurs d’un enfant se retrouvent, grosso modo, au
très élevées, ne bougent guère avec l’âge. Ce¬ barrage d'un signe et au barrage de deux si¬
pendant, si Ton considère des cas extrêmes, gnes.
les enfants qui se réfèrent au modèle pendant La seconde question est de savoir s’il y a
toute la durée de l'épreuve, on constate en B2 bien corrélation entre la démobilisation et la
que leur fréquence est de 18 % à 7 ans, de 5 % compensation, comme l'implique la significa¬
à 9 ans et qu'elle tombe à 0 à 12 ans. tion même de ces deux notions.
La distribution des indices globaux de com¬ A la première question la réponse est posi¬
pensation est, à tous les âges, et pour les deux tive, mais à des degrés différents pour chacun
barrages, une courbe en J. des deux facteurs. La compensation est un fac¬
teur commun à B1 et à B2. A 7 ans et à 9 ans,
La valeur médiane diminue régulièrement la corrélation est significative à .001 ; à 12 ans,
avec l'âge. elle Test à .01. Pour la démobilisation, les
L. MERLET-VIGIER ET R. ZAZZO : LE T2 B 919

significations sont plus faibles : .05 à 7 ans, réalité n'est sans doute pas toujours aussi
inférieur à .20 à 9 ans, .02 à 12 ans. simple. Maintenir l’exactitude quand celle-ci
A la seconde question, la réponse est nega¬ est déjà détériorée par la démobilisation, c’est
tive : au premier barrage, on ne trouve aucune un échec de la compensation. Et il apparaît
corrélation entre la démobilisation et la com¬ même, chez certains sujets, que les conduites
pensation, au barrage de deux signes on trouve de compensation peuvent aboutir à une ag¬
à 7 ans une corrélation légèrement significa¬ gravation de la démobilisation. Ceci s’inscrit
tive (.10), mais qui s’évanouit avec l’âge : dans la dialectique démobilisation-compensa¬
>20 <30 à 9 ans, et à peu près nulle à 12 ans. tion dont nous avons déjà parlé. La compen¬
sation peut jouer comme une rétroaction, ou
L'absence de corrélation entre démobilisa¬ feed-back stabilisateur, ou comme un feed-back
tion et compensation nous oblige à nous inter¬ positif, tantôt diminuant la démobilisation et
roger : les manifestations dites de compensa¬ tantôt l’aggravant.
tion sont-elles toutes et toujours de véritables
compensations, des réactions à une démobili¬ Retour aux « catégories de contrôle ».
sation ? Ne sont-elles pas parfois des signes
directs de démobilisation, d’autres fois et plus Pour une inter-validation de nos principaux
souvent sans doute des stratégies qui empê¬ indices, et pour une synthèse provisoire, nous
chent ou préviennent la démobilisation ? En allons
Tout revenir
d’abordà nos
nouscatégories
examinerons
de contrôle.
l'associa¬
somme, ne peut-on pas faire l’hypothèse que
la conduite en question peut non seulement tion existant entre la démobilisation d’une
compenser, neutraliser, mais aussi prévenir et part, la compensation d’autre part, et chacune
accompagner la démobilisation, et que sa fonc¬ des trois catégories. Les distributions des in¬
tion peut varier d’un individu à l’autre et pour dices de compensation et de démobilisation
un même individu au cours même de l’épreu¬ ont été divisées en quartiles : on symbolise
ve. C'est toute une stratégie variable et com¬ par D-et par C-le quartile inférieur, c’est-à-
plexe de démobilisation et de compensation, dire les 25 % de sujets ayant respectivement
toute une dialectique du contrôle, que nous les plus faibles indices de démobilisation et
suggère ce résultat statistiquement nul. de compensation. Par D+ et C+ les sujets
ayant les plus forts indices.
Effets
sationde sur
la la
démobilisation
vitesse et l’exactitude.
et de la compen¬ Le tableau 7 donne en pourcentage le degré
de cette association, au barrage d’un signe,
L'indice de démobilisation est en fonction pour les populations mêlées de 7 et 9 ans.
inverse de la vitesse, et plus nettement au Les tendances sont de même ordre au barrage
barrage d’un signe qu’au barrage de deux des deux signes.
signes. Bon Effort Mauvais
L'indice de démobilisation est en fonction contrôle contrôle contrôle
inverse de l'exactitude, et plus nettement en
B1 qu’en B2. En somme, plus un enfant est peu 31,9 9,1 26,2
démobilisé, plus il a tendance à être lent et
inexact (notamment à faire des omissions).
La lenteur pourrait éventuellement ou par¬ bcp 12,1 45,5 45,5
tiellement
due aux s'expliquer
manifestations
par laelles-mêmes.
perte de temps
Mais
l’inexactitude échappe à cette explication : elle
valide incontestablement ici la notion de dé¬
mobilisation. peu 36,3 13,6 26,2
L'indice de compensation est aussi en fonc¬
tion inverse de la vitesse, et plus nettement
aussi en B1 qu'en B2. Par contre, la relation bcp 18,7 50,0 23,8
est pratiquement nulle, pour les deux barra¬
ges, entre la compensation et l’exactitude. En
somme, plus un enfant manifeste de compen¬ TABLEAU 7
sation, plus il a tendance à être lent, mais Catégories de contrôle, démobilisation
sans
Résumons-nous
que son exactitude
: la démobilisation
en soit modifiée.
diminue et compensation
(en pourcentages de sujets)
à la fois vitesse et précision, alors que la com¬
pensation freine la vitesse mais n'a pas d'ac¬ Les chiffres de ce tableau confirment les
tion négative sur la précision (Cf. graphiques
I et II). associations qu’on pouvait espérer chez les
Cette constatation correspond assez bien à « bons de
moins contrôles
démobilisation
» : ils présentent
et moins beaucoup
de com¬
l’idée première que nous nous faisions de l’ef¬
fort de compensation : une compensation est pensation que les catégories de contrôle défi¬
cient.
évidemment coûteuse de temps, mais elle as¬
sure un maintien de l’exactitude. En fait, la La comparaison entre « mauvais contrôles »
920 GRAPHIQUES
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II : : Effets
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L. MERLET. VICIER ET R. ZAZZO : LE T2B 921

et « efforts de contrôle » est fort intéressante. avec le maximum de fréquence chez les « mau¬
Ceux-ci présentent autant de démobilisation vais contrôles ». On note une différence signi¬
que les « mauvais contrôles », et deux fois plus ficative à .001 avec les « bons contrôles ».
souvent le maximum de compensation. L'ef¬ Les anomalies du biffage (renforcement, bif¬
fort de contrôle se définirait donc comme un fage inscrit, biffage bâton) sont au maximum
effort maximum de compensation.
chezdifférence
de les « mauvais
entrecontrôles
« bons contrôles
». On ne »note
et «pas
ef¬
Nous avons poussé aussi loin qu'il était pos¬
sible l'analyse des catégories de contrôle en forts de contrôle ».
fonction des deux variables de démobilisation Les anomalies de progression (y compris le
et de compensation et notamment selon que boustrophédon) sont sensiblement plus nom¬
les indices de ces deux variables sont de même breuses chez les « efforts de contrôle » que
niveau (tous deux faibles, moyens ou forts) dans les deux autres catégories.
ou selon qu’il y a discordance entre les deux
(plus de démobilisation que de compensation Les additions non-corrigées sont cinq fois
ou l’inverse). plus nombreuses chez les « mauvais contrô¬
les » que chez les « bons contrôles ».
Une telle analyse met en évidence des types
de conduite, des structures de régulation d’un La déclaration de fatigue en fin d’épreuve
grand intérêt. Nous ne pouvons l’exposer ici. (et aussi la contracture du poignet) sont les
Par son importance et par la longueur de son plus fréquentes chez les « efforts », les moins
fréquentes chez les « bons contrôles ».
développement,
un article. elle exigerait à elle seule tout
Enfin, ce qui peut compléter marginalement
Nous terminerons par l’indication des asso¬ le tableau des « efforts de contrôle », ce sont
ciations constatées entre les « catégories de les enfants qui présentent le plus souvent ony-
chophagie, gaucherie, et qui, le plus souvent,
contrôle
sidérés »comme
et quelques
révélateurs
aspects des
du barrage,
mécanismes
con¬ portent des lunettes...
de régulation. Si l'on ne se méfie pas trop d’une schéma¬
tisation extrême, on trouvera dans le dernier
Le quotient de vitesse faible (chute de vitesse tableau les traits les plus marquants de nos
au barrage de deux signes) est très fortement deux catégories de contrôle déficient. Les
caractéristique des « efforts de contrôle ». On « bons contrôles » n’y figurent pas du fait
ànote.001pour
avec
ce point
les « une
mauvais
différence
contrôles
significative
» aussi qu’ils ne présentent, en tant qu’ensemble, au¬
cun trait déficitaire de régulation et de con¬
bien qu’avec les « bons contrôles ». trôle, ce qui valide donc leur définition basée
Le parallélisme vitesse-imprécision, désigné au de
et départ
vitesse.
sur les seules variables de précision
aussi comme mauvaise intégration, se présente

Pli. Anom. Anom. Ad.


Q.V. V.P. Démob. Comp. biff. progr. n.-corr. Fatigue Onych.
Eff. contr.
(P+ V-) faible + ++ + + + +
(Mauv. contr.
(P-V±) + + + +
TABLEAU 8
Séméiologie succincte
des « contrôles » déficients

Ce tableau, déjà très expressif, marque une première étape pour l’élaboration d'une théorie
du contrôle à partir du Test des deux barrages.

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