Vous êtes sur la page 1sur 54

INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE FELIX HOUPHOUET BOIGNY

---------------------------------------------------------------------
ECOLE DE FORMATION CONTINUE ET DE PERFECTIONNEMENT DES CADRES

RESISTANCE DES MATERIAUX 1

Dr Yrié Denis TRA BI


RESISTANCE DES MATERIAUX 1

PROGRAMME

GENERALITES (travail personnel)


I. RDM (Définition, objet, limites, Applications)
II. Caractéristiques géométriques des surfaces planes
• Aire
• Centre de gravité
• Moment statique
• Moment d’inertie
• Axes principaux d’inertie
• Produit d’inertie
III. Applications

RAPPELS DE STATIQUE
I. Forces dans une structure
II. Equilibre d’une structure
III. Appuis courants
IV. Définitions :
• Hyperstaticité - Isostaticité extérieure
• Hyperstaticité - Isostaticité intérieure
V. Applications : calculs de réactions

THEORIE DES POUTRES


I. Définitions
II. Hypothèses fondamentales
1. Hypothèses générales
2. Hypothèses spécifiques
3. Conséquences

EFFORTS INTERNES DANS UNE POUTRE


I. Définitions
II. Applications

SYSTEMES RETICULES
I. Définitions
II. Hypothèses
III. Isostaticité intérieure
1. Conditions nécessaires d’isostaticité intérieure
2. Système globalement isostatique
IV. Evaluation des efforts dans les barres

2
1. Méthode de l’équilibre des nœuds (méthode algébrique, méthode graphique de
Cremona
2. Méthode de l’équilibre des sections (‘’RITTER’’)
V. Applications

CONTRAINTES ET DEFORMATIONS EN TRACTION ET COMPRESSION SIMPLE


I. Généralités-Définitions
• Traction
• compression simple
II. Contrainte due à un effort normal et traction et de compression simple
III. Déformation due à un effort normal et traction et de compression simple
IV. Applications

CONTRAINTES ET DEFORMATIONS EN CISAILLEMENT PUR


I. Généralités
II. Contrainte
III. Déformation (distorsion)

CONTRAINTES DE CISAILLEMENT ET DEFORMATIONS DUES A UN EFFORT


TRANCHANT EN FLEXION
I. Généralités
II. Contrainte
III. Déformation (distorsion)
IV. Applications

CONTRAINTES ET DEFORMATIONS EN FLEXION


I. Généralités-Définitions
• Flexion pure
• Flexion simple
• Flexion déviée
• Flexion composée

II. Contraintes et déformations en flexion simple


1. Contrainte normale
2. Contraintes extrêmes
3. Axe neutre
4. Déformations
• Rotation
• Flèche

III. Contraintes et déformations en flexion déviée


1. Contrainte normale
2. Déformation
3. Axe neutre

3
IV. Contraintes et déformations en flexion composée
1. Contrainte normale
2. Axe neutre
3. Centre de pression

4
BIBLIOGRAPHIE
1) Précis de statique
René Mettavant
Edition Eyrolles

2) Résistance des Matériaux


Cours et exercices corrigés
J Doubrère
Edition Eyrolles

3) Formulaire de Résistance des Matériaux


Y Xiong
Edition Eyrolles

4) Toute le Résistance des Matériaux


Formulaire Pratique, rappels et cours
méthodes
Y Xiong

5) Formulaire de Résistance des matériaux


D. IZABEL
Ed Eyrolles

6) Analyse des structures et Milieux continus


F. FREY
Vol 1 : statique appliquée
Vol 2 : Mécanique des structures
Ed Eyrolles

7) Mécanique des structures


Y Bamberger, F Voldorre
Ed Eyrolles

8) Résistance des Matériaux


Cours et exercices corrigés
J Doubrère
Edition Eyrolles
7
RAPPELS DE STATIQUE

I. Caractéristiques géométriques d’une surface plane (Travail personnel)

II. Forces dans une structure


I.1. Classification

- Volumique Uniforme
Réparties - Surfacique ou
- Linéaire Variable
Charges
(connues)
Ponctuelles ou
Forces
concentrées
extérieures

Réactions
d’appui (En général
ponctuelles)
(inconnues)

Forces
intérieures

- Charges (connues, calculables indépendamment du fonctionnement de la


structure)
- Réactions d’appui (forces de liaisons inconnues).

I.2. Résultante d’une répartition linéaire de charges

p(x)

a1
ao dx
a1
la résultante de la répartition de charge est : R =∫p (x)dx
Elle passe par le centre de gravité de du digramme ao

Exemple
Répartition triangulaire

8
Répartition uniforme (rectangulaire)

III. Equilibre d’une structure


Equilibre torseur nul, aucun degré de liberté.

Equations de la statique ou équations d’équilibre

Dimension 3 plan (x,y)


!
∑ Fx = 0 ∑ Fx = 0
!
∑ Fy = 0 ∑ Fy = 0
∑ Fz = 0
∑ M ,ox = 0
∑ M ,oy = 0
∑ M ,oz = 0 ∑ M ,oz = 0
6 équations de la statique 3 équations de la statique

9
IV. Appuis courants

Appui Schéma Caractérisation


¦ 2 DDL « libres » :
- Translation // ox
- Rotation autour de oz
¦ 1 DDL « bloqué » :
- Translation // oy
== > 1 seule inconnue : module de la
réaction (R)

¦ 1 DDL « libre » :
- Rotation autour oz
¦ 2 DDL « bloqués » :
- Translation // ox
- Translation // oy
== > 2 inconnues : (Rx, Ry) ou
!
θ : orientation ( R , θ ).
¦ 3 DDL « bloqués »
θ ¦ Aucun DDL « libre »
== > 3 inconnues (Rx, Ry, Me)
!
ou ( R , θ , Me).
Me : moment d’encastrement

AUTRES TYPES D’APPUIS

W : rotation

10
Appui simple



appui simple sur console :
des
butées sont réglées pour limiter le
déplacement horizontal de la poutre
déplacement de la poutre est rendu
possible grâce à des ouvertures
oblongues

11
Articulation ou rotule
.

Encastrement

12
V. Définition : Hyperstaticité – Isostaticité
IV.1. Hyperstaticité – Isostaticité extérieure
Un système est extérieurement isostatique si l’on peut déterminer ses réactions d’appui à partir
des seules équations de la statique, sinon il est extérieurement hyperstatique.

Soit r : le nombre de composantes de réaction d’appui.


n : le nombre d’équations de la statique (dans le plan : n=3, dans l’espace : n=6).

Condition nécessaire
r =n : isostatique extérieurement
r >n : hyperstatique extérieurement
r <n : instable, mécanisme

Exemples

IV.2. Isostatique intérieure - Hyperstaticité intérieure

Un système est intérieurement isostatique si on peut déterminer les efforts dans chacune de ses
sections à partir des équations de la statique et des réactions d’appui préalablement calculées sinon
il est hyperstatique intérieurement.

IV.3. Applications
Exercice 1

13
• Position du camion par rapport à T : 3.73 m
• Entr’axe des essieux : 3.80 m
• Charge sur essieu arrière : 2.5 t
• Charge sur essieu avant : 3.2 t
• Longueur totale du pont (entre appuis) : 9.5 m
• Poutre en béton armé, densité : 2.5

Problème : déterminer les réactions d’appui


1. sous l’effet du poids propre du pont
2. sous l’effet du poids du véhicule
3. sous l’effet combiné de ces 2 charges.
Exercice 2

14
THEORIES DES POUTRES

I. Définitions

Une poutre est un volume ou un solide engendré par une surface plane Σ appelée section droite
dont le centre de gravité G décrit une courbe (C) appelée fibre moyenne, la section Σ restant
toujours orthogonale à (C).

Si (C) ∈ plan → poutre à plan moyen sinon poutre gauche.


Σ cste → poutre à section ou inertie constante.

II. hypothèses fondamentales

II.1. Hypothèses générales


• domaine : Elasticité linéaire
• Dimensions transversales

1 h 1
• Poutres droites : ≤ ≤
30 l 5
1 h 1
• Arcs : ≤ ≤ , et le rayon de courbure doit être grand R ≥ 5h
100 l 5
• Variation des dimensions transversales doivent être lentes et progressives

• Matériau
Le matériau doit être homogène, isotrope et élastique.

15
• Déformations et déplacements
Les Déformations et déplacements doivent être petits et négligeables devant les dimensions
transversales.

II.2. Hypothèses spécifiques

• Principes de St Venant
Les contraintes dans une section éloignée des points d’application des forces extérieures ne
dépendent que des éléments de réduction du système des forces extérieures appliquées d’un seul
côté de la section.

• Principe de Navier – Bernoulli


Au cours de la déformation d’une poutre, ses sections droites restent planes (vrai dans le cas des
efforts axiaux).

• Principe de Navier – Bernoulli généralisée


Les contraintes de cisaillement engendrent un léger gauchissement de la section.
2 sections Σ et Σ ‘ infiniment voisines deviennent* après déformation.
2 sections Σ1 et Σ2 gauches mais superposables par déplacement.

II.3. Conséquences
C1 : Cause 1 provoque effet E1
• Principe de superposition
C1 → E1 Ci : Cause i provoque effet Ei

Ci → Ei Cn : Cause n provoque effet En

Cn → En C Somme des causes provoque


E la somme des effets
C = ∑Ci → E = ∑ Ei

16
• Principe d’équivalence

S(F) = Sg + Sd

Equilibre du solide
S(F) = 0 = Sg + Sd, Sg ≡ Sd

Sg : système de forces de gauche


Sd : système de forces de droite
S1 : système des forces intérieures exercées par la partie de gauche sur la partie de droite .
S2 : système des forces intérieures exercées à travers Σ par la partie droite sur la partie de gauche.

S1 + Sd ≡ 0
S2 + Sg ≡ 0
( S1 + S 2) + ( Sd + Sg ) ≡ 0 → S1 ≡ S 2

17
EFFORTS INTERNES DANS UNE POUTRE

I. Définitions
Soit une poutre G0 G1, soumise un système de charges extérieures S (charges, réactions d’appuis)

Soit une section courante Σ de la poutre G0 G1, et G son centre de gravité : la section Σ subdivise la
poutre en 2 parties G (de gauche) et D (de droite)

Soit Sg le système de forces extérieures appliquées à gauche de la section Σ ; Sg est appelée


système de forces de gauche relatif à la section Σ

Soit Sd le système de forces extérieures appliquées à droite de la section Σ ; Sd est appelée système
de forces de droite relatif à la section Σ
S ≡ Sg ⊕ Sd
- A l’équilibre S ≡ 0 ⇒ S ≡ Sg ⊕ Sd ≡ 0

Soit S1 = système de forces intérieures exercées par la partie gauche sur la partie droite à travers la
section Σ et S2 = forces intérieures exercées par la partie droite sur la partie gauche à travers la
section Σ

équilibre de la section ∑ S1 ⊕ S 2 ≡ 0 ⇒ S1 ≡ S 2

équilibre de la partie de gauche G Sg ⊕ S 2 ≡ 0 ⇒ Sg ≡ S 2

équilibre de la partie de droite D Sd ⊕ S1 ≡ 0 ⇒ Sd ≡ S1

S 2 ≡ Sg Rg résultante générale

Mrg moment résultant

18
N // Gx effort normal

Rg
T ∈∑ effort tranchant
Ty // Gy

Tz // Gz

C couple de torsion

Mrg M ∈∑ moment fléchissant My moment autour Gy


Mz moment autour Gz

Pour une poutre à plan moyen chargée dans son plan (o,x,y )

N // Gx effort normal

Rg T = Ty // Gy effort tranchant

Mrg = M = Mz moment autour Gz

II. Remarque
• L’effort normal N est la composante suivant Gx (suivant la tangente à la fibre moyenne
en G) du système Sg des forces de gauche (ou Sd des forces de droite)
• L’effort tranchant Ty est la composante suivant Gy (perpendiculaire à la tangente à la
fibre moyenne en G) du système Sg des forces de gauche (ou Sd des forces de droite)

19
• Le moment fléchissant Mz est le Moment par rapport à l’axe Gz de la section étudiée
du système Sg des forces de gauche (ou Sd des forces de droite)

• Relations remarquables (équilibre d’un tronçon élémentaire de poutre)


§ d(x) : longueur du tronçon élémentaire de
γ(x)
poutre
p(x)
T M+ dM
M § γ(x) : répartition linéaire de moment
N M N+dN
§ p(x) : répartition linéaire de charge
T+dT § M : moment fléchissant
dx
§ N : effort normal
§ T : effort tranchant
!"
l
= γ(x)+T(x)
!#
dT
= −p(x)
dx

III. Conventions de signes pour les efforts internes


§ Pour les systèmes plans

Effort normal

Effort tranchant

Moment fléchissant M

20
§Pour les systèmes tridimensionnels
Les moments sont comptés positivement lorsque les vecteurs-moments sont dirigés
vers les abscisses négatives.
y
x
My
C : torsion

G Mz

IV. Procédure de détermination des efforts internes (poutres à plan moyens chargées dans
leurs plans)
1) Représenter la fibre moyenne de la poutre et y positionner les forces extérieures (charges et
les réactions d’appuis)
2) Calculer les réactions d’appuis en écrivant les conditions d’équilibre
3) Découper la poutre en tronçons, deux tronçons étant séparés par le point d’application d’une
charge ponctuelle ou par un point de changement de la répartition de charge, ou encore par
un point de changement de la section ou de l’axe de la structure etc.
4) Calculer les efforts internes en écrivant que, dans chaque section Σ d’un tronçon donné :
i. l’effort normal N dans la section Σ (de centre de gravité G) est égale à la somme
algébrique des composantes suivant Gx, axe de la poutre (ou tangente à l’axe de la
poutre en G) de toutes les forces situées à gauche de la section Σ
ii. l’effort tranchant T dans la section Σ (de centre de gravité G) est égale à la somme
algébrique des composantes suivant Gy, perpendiculaire à l’axe de la poutre (ou
perpendiculaire à la tangente à l’axe de la poutre en G) de toutes les forces situées à
gauche de la section Σ
iii. le moment fléchissant M dans la section Σ (de centre de gravité G) égale à la somme
algébrique des moments par rapport à l’axe Gz, des moments de toutes les forces
situées à gauche de la section Σ

21
V. Applications

22
SYSTEMES RETICULES

I. Définitions
• système réticulé (ou treillis) : structure composée de barres, en général, droites articulées
entre elles à leurs extrémités
• Nœuds : points de concours des barres sont appelés
• membrures : barres situées sur le pourtour de la poutre
• diagonales : barres inclinée situées à l’intérieur du pourtour
• montants : barres verticale situées à l’intérieur du pourtour (diagonales verticales)

Le système est dit plan si toutes les barres ainsi que les forces appliquées sont dans un même plan.

montant

noeud
membrures

diagonale

II. Remarque : Ce type de structure se rencontre essentiellement dans les charpentes en bois et en
construction métallique : poutres treillis, fermes etc.

23
III. Hypothèses

• les nœuds sont considérés comme des articulations


• Les charges sont constituées par des forces concentrées appliquées uniquement aux nœuds ;
dans la réalité, le poids propre des barres intervient en tant que charge répartie mais
généralement la légèreté des barres permet de le négliger devant les autres actions. On peut
en tenir compte des charges sur les barres en les répartissant, entre les différents nœuds de
la structure.

Conséquence de cette hypothèse

Chaque barre du système n’est soumise qu’à un effort normal de traction ou de compression.
En effet, soit une barre reliant deux nœuds et

Elle est soumise uniquement aux forces et transmises par les nœuds et

A
j

A
i
L’équilibre de la barre exige : =- et ( )= .d = 0

− soit = 0 (sans intérêt)

− soit d = 0 c’est-à-dire que passe donc par le point donc et agissent alors
selon l’axe de la barre.
Dans ces conditions toute section droite Σ de la barre n’est soumise qu’à un effort normal
avec :

Ai Aj
=> Barre comprimée

=> Barre tendue


Ai Aj

24
IV. Isostaticité intérieure

On peut rappeler qu’un système est isostatique intérieurement si les efforts dans chaque barre,
peuvent se calculer à partir des équations de la statique, et des réactions d’appui préalablement
déterminées.

Dans le cas contraire, le système est intérieurement hyperstatique : il possède un certain nombre de
barres surabondantes non strictement nécessaires à sa stabilité.

Exemple :

Système isostatique intérieurement ;


si l’on supprime une barre, il se déforme et s’écroule.

Remarque : – 3 = 8 – 3 = 5 et b = 5

Système hyperstatique intérieurement


si l’on supprime une barre, il conserve son équilibre
car il possède une barre surabondante : la deuxième
diagonale

Remarque : b = 6 > –3=5

Conditions nécessaire d’isostaticité intérieure

Soit un système contenant n nœuds b barres.

Ai

Chaque nœud est en équilibre sous l’action forces qui lui sont appliquées :
− actions des barres aboutissant à ce nœud
− charges directement appliquées

25
L’équilibre de chaque nœud donne deux relations. L’équilibre des n nœuds nécessite donc 2n
relations d’équilibre.
Mais ces relations ne sont pas toutes indépendantes car elles comprennent les trois équations
nécessaires à l’équilibre global du système sous l’action des forces extérieures.

Il reste donc 2n – 3 relations indépendantes.

Le système sera isostatique intérieurement si le nombre de relations d’équilibre est égal au nombre
d’inconnues, à savoir les efforts normaux dans les b barres (b efforts internes inconnus). D’où la
condition nécessaire : b = 2n – 3.

Si b > 2n – 3, le système est hyperstatique intérieurement.


Cette relation n’est pas, en général suffisante pour que le système soit strictement indéformable. En
effet, le système peut comporter dans une région donnée, des barres surabondantes et, dans une
autre région, un nombre insuffisant de barres, ce qui le rend déformable. (Instable)

Panneau déformable
Une barre surabondante

Le système ci-dessus est déformable bien que 2n-3 = 13=b

La condition n’est suffisante que si le système est triangulé c’est-à-dire constitué de triangles
accolés les uns aux autres.

Système globalement isostatique

N=5 ; b=6 ; r =4

26
Ce système est hyperstatique extérieurement (quatre réactions inconnues).
Cependant si l’on supprime, soit une barre, soit une liaison extérieure, il se déforme et s’écroule. Il
apparait donc comme isostatique globalement.

En effet, l’absence de la barre qui lui fait défaut pour être isostatique intérieurement (2n-3 = 7 or b
= 6), est compensée par la liaison extérieure surabondante.

On peut remarquer que : Nombre total d’inconnues : r + b = 4+6 =10


Nombre de relations d’équations : 2n = 10

V. Evaluation des efforts dans les barres des systèmes isostatiques


Pour la détermination des efforts dans les barres l’on dispose de deux familles de méthodes
1) Les méthodes exprimant l’équilibre des nœuds :
− La méthode algébrique
− La méthode graphique de Cremona
2) La méthode de l’équilibre des sections : la méthode de Ritter

V.1. Méthode analytique de l’équilibre des nœuds


Elle consiste à traduire algébriquement l’équilibre de chaque nœud sous l’effet des charges et des
forces intérieures appliqués par les barres.

Soit un système réticulé isostatique plan chargé dans son plan à n nœuds et b barres ;

Chaque nœud est soumis :


− aux forces transmises par les barres y aboutissant

− éventuellement à une force extérieure (charge ou réaction).

27
L’équilibre du nœud implique :

En projetant sur deux axes Ox, Oy, on obtient 2n équations permettant le calcul des donc des
efforts ainsi que les réactions d’appui.

V1 5 kN

Y
H1 1
2
30°
X
O
b = 3 = 2n – 3 = 2×3 – 3 (*
H3 Système isostatique intérieurement et extérieurement
3
Réactions d’appui :
– 5 = 0 => = 5 kN
Et
D’où et

Equilibre du nœud (1)


Selon Ox: + = 0 => ; Selon OY : = 0 => = 5 kN

Barre 12 : = (traction) ; Barre 13 : = -5 kN (traction)

• Equilibre du nœud (2)


Selon OX: = 0 ; Selon OY:
Barre 22 : (compression)

Remarque : Cette méthode assez lourde ne s’utilise manuellement, que pour traiter des problèmes
relativement simples, c’est-à-dire, faisant intervenir un nombre restreint de nœuds donc
d’inconnues.

28
V.2. Méthode graphique de CREMONA
Lorsque le nombre de nœuds est important, l’épure de CREMONA s’impose si l’on veut résoudre
le problème manuellement. C’est la traduction graphique de la méthode précédente. On trace pour
chaque nœud, le polygone des forces qui lui sont appliquées.
Limite de cette méthode : Elle n’étudie qu’un cas de charges donné. Si les forces appliquées
varient, l’épure en est modifiée.

V.2.1. Notations
On numérote les nœuds du système puis on divise le plan du système en régions, chaque région
étant délimitée par une barre ou une force extérieure.

1 2 c
3

h
g b
d
f i

H4 6

4 5
e
V4 a
V6

Soit un nœud quelconque, par exemple le nœud 3.


Si l’on tourne autour du nœud, dans le sens trigonométrique (par exemple), on rencontre une force
à chaque fois que l’on passe d’une région à une autre. Cette force est soit une force extérieure
directement appliquée au nœud (bc), soit une force correspondant à l’action d’une barre sur le
nœud (ch, hi, ib).
La force est notée par les deux lettres correspondant aux régions qu’elle sépare ; la première
définissant l’origine de la force.

V.2.2. Equilibre d’un nœud


Soient bc, ch, et ib les forces transmises au nœud (3).
Supposons qu’elles soient toutes connues à l’exception de deux d’entre elles. L’équilibre du nœud
exige que le polygone de toutes les forces y aboutissant soit fermé.

29
On peut le tracer car les directions des deux forces recherchées sont connues à savoir celles des
barres.
On trace ib, bc (connues) or :
ch parallèle à la barre 23
hi parallèle à la barre 53
Il en résulte que h est l’intersection de la droite parallèle à 23 passant par le point c et de la droite
parallèle à 53 passant par i

c
i

La fermeture du polygone impose que les forces obtenues soient orientées de c vers h et de h vers i.
(soit la convention adoptée précédemment)
La force ch ‘’pousse’’ le nœud (3) ====> la barre 23 est comprimée
La force hi ‘’tire’’ le nœud (3) =======> la barre 53 est tendue.
Enfin le polygone ayant été tracé à une échelle fixée la longueur des segments ch et hi donne
l’intensité des forces recherchées.

V.2.3. Méthode générale


1) On numérote les nœuds et les régions
2) On détermine les réactions d’appui et l’on trace le polygone des forces extérieures. (en
tournant dans le sens trigonométrique)
3) On commence par l’étude d’un nœud présentant au plus deux forces inconnues. (nœud
d’appui par exemple)
4) On étudie successivement les nœuds, de proche en proche, en s’arrangeant pour avoir au
plus deux inconnues.
5) On termine en vérifiant la fermeture de l’épure, au niveau du dernier nœud.

30
V.3. Méthode de l’équilibre des sections (ou des coupures)

1 N23
2 3

N53
partie (D)
θ
H4 N56 6

4 5
Σ
V4 partie (G) section de coupure
V6

Si l’on partage le système en 2 parties (G) et (D) au moyen d’une section Σ (Ou coupure) le
principe d’équivalence permet d’affirmer que le système de gauche relatif à cette coupure est
équivalent au système des forces intérieures agissant sur les sections coupées des barres
rencontrées par la coupure.
Or au niveau de chaque barre, ces forces intérieures se réduisent à l’effort normal dans la barre
(voir I, 2). Il en résulte :
(Sg) ≈ S (forces intérieures dans les barres coupées)
(Sg) ≈ S ( )
L’équivalence des deux systèmes de forces fait intervenir trois relations. S’il n’y a donc que trois
barres, au plus, coupées par la section, ces trois relations permettent de déterminer les trois efforts
normaux agissant dans les barres coupées.
La méthode de RITTER permet de simplifier l’écriture des relations d’équivalence.

Il suffit d’égaler les moments résultants des deux systèmes de forces, moments pris par rapport au
point de rencontre de deux des barres coupées ; on obtient ainsi l’effort normal dans la troisième
barre.
Au niveau de la coupure, on oriente les efforts normaux ‘’de la gauche sur la droite’’. Ils sont
comptés positivement lorsque la barre est comprimée (la partie gauche pousse, alors la partie
droite).

31
Sur l’exemple précédent, la section Σ rencontre les trois barres 23, 53 et 56 d’où les trois efforts
et choisis dans le sens d’une compression. Si les calculs donnent négatif, c’est que
la barre est, en réalité, en traction.
Équivalence au nœud (3) : ======>
Équivalence au nœud (5) : =====>

Remarque importante :
Si deux des barres rencontrées sont parallèles, cette méthode n’est plus applicable. Il faut alors
exprimer l’équivalence des deux systèmes de forces au point de vue résultante générale et, en
particulier, selon la direction perpendiculaire à celle des deux barres parallèles entre elles.

=======> .

32
CONTRAINTES ET DEFORMATIONS
EN TRACTION ET EN COMPRESSION SIMPLE

I. Généralités – Définitions
1. Traction

2. Compression simple

Barre élancée ⇒ longueur 15 fois plus grande que la plus petite dimension transversale.
Dans ce cas contraire on a le phénomène de flambement.

N ≥ Nc : charge critique

Compression avec flambement


Si L > 15 fois la plus petite dimension
transversale ⇒ Barre élancée

sinon ⇒ barre courte : compression est une compression


simple

I. Contrainte due à un effort normal de traction et de compression simple


N : effort normal
S : aire de la section
σ : contrainte normale

N
σ =
S
Compression : N > 0 ⇒ σ > 0 ; Traction : N<0 ⇒ σ<0
σ est uniformément répartie sur la section de l’élément (chargement parfaitement centrée).

33
II. Déformation due à l’effort normal de traction ou de compression simple

Δl σ N
ε= =− =− {Loi de Hooke}
l E ES
S : aire de la section
N : effort normale
E : module d’Young (module d’élasticité longitudinale)
l : longueur initiale de la barre

Traction de l’acier doux

contrainte

E pente
Δl
ε= déformation
l
OA : élasticité linéaire → σ = -E ε AB : palier plastique
BC : adaptation C : striction D : rupture

III. Applications

34
Câble en acier :
- section Φ = 60 mm
- L=6m
- E = 21 000 daN/mm²
1.contraintes dans le câble (module, nature)
2.déformation du câble (module, nature)
3.longueur finale du câble

35
CONTRAINTES ET DEFORMATIONS EN CISAILLEMENT PUR

I. Généralités
M = N = 0, et T existe

II. Contrainte de cisaillement τ


Sa : section cisaillée
T : effort de cisaillement
T
Contrainte de cisaillement τ=
Sa

III. Déformation (distorsion) γ

τ
γ =−
G

E
Avec G : module d’élasticité transversale G =
2(1 + υ )

36
CONTRAINTE DE CISAILLEMENT ET DEFORMATION DUES A UN EFFORT
TRANCHANT EN FLEXION

I. Généralités
N = 0, M existe et T existe.

- I (z) : moment d’inertie de la section par rapport à (OZ)


- b (z) : largeur de la section de la côte y
- mz(y) : moment statique de la partie du dessus de la côte y (hachurée par rapport à oz)

II. Contrainte
T
τ ( y) = × m ( y)
b( y).Iz z
III. Déformation
τ
Distorsion : γ = −
G

IV. Applications

- effort de cisaillement dû au poids propre


- contrainte de cisaillement dans la section d’appui A ou B

37
Données :
b=45 cm ; h=60 cm ; d=2,5 t/m3 ; L=6m

Mêmes questions dans le cas des sections suivantes.

R = 30 cm R= 30 cm

38
CONTRAINTES ET DEFORMATIONS EN FLEXION

I. Généralités-Définitions

• Flexion pure

Quelque soit x, M(x)= Mo = constante T= N=0


Le vecteur moment est porté par l’un des
axes principaux d’inertie

• Flexion simple

M et T existent, N =0.
Le vecteur moment est porté par un des axes
principaux d’inertie

• Flexion déviée

M et T existent, N = 0.
Le vecteur moment n’est pas porté par un des axes
principaux d’inertie

M = M y . y + M z .z

39
• Flexion composée
Une des flexions précédentes (pure, simple ou déviée) + l’effort normal ;
M, T, N existent.

My

Mz
N

II. Contraintes et déformations en flexion simple

1. Contrainte normale

σ(y, z)= a + b.y +c.z

M .y
soit σ ( y, z ) = z
I
z

2.Contraintes extrêmes
Sur la fibre supérieure

M .v M
σs = z = z
I I
z z
v

Sur la fibre inférieure


M .v' M
σi = − z =− z
I I
z z
v'

40
I I
z et z : Modules d’inertie ou modules résistants
v v'

3. Axe neutre
C’est le lieu géométrique des contraintes nulles ; σ = 0 ⇒ y = 0 . Axe neutre = axe Gz

4. Déformations
• Rotation

- Rotation relative de section : dω


- Variation de longueur d’une fibre située à la côte y : dl.

dl M .y
ε =
σ
=− =− dl M
dx E EI
z On a alors dω = − = dx
− M .y y EI
or dl =
EI
dx z
z
Alors on obtient que

dω M Équation différentielle de la rotation


=
dx EI z

• Flèche
Soit y la flèche ;

dy dω d ² y M z
ω= ⇔ = =
dx dx dx ² EI z
D’où l’équation différentielle de la flèche

d²y = M
Application dx² EI z
Application : Toujours la même poutre :

41
l
• Calculer les rotations des sections en A et en B : x= =3
2
l'
• Calculer les flèches en A, et en B : x= =3
2

III. Contraintes et déformations en flexion déviée


• Mz et My existent, Ty et Tz existent
• Mt = N =O
• le vecteur moment n’est pas porté par un des axes principaux d’inertie

1. Contrainte normale
Extension de la convention de signe : les moments sont comptés positivement lorsque
les vecteurs moments sont orientés vers les abscisses négatives

P → M → σ // Gx ⎫ Contraintes
1 z 1 ⎪
normales
P → M → σ // Gx ⎬⎪
2 y 2 ⎭

M M
y z .y
La contrainte normale : σ ( y , z ) =− .z +
I I
y z
2. Déformation
Les déformations sont dans les plans Gy et Gz (perpendiculaires l’un à

l’autre) : f et f ⇒ f = f 2 + f 2
y z y z
$!#! "
flèches

3. Axe neutre
M M
y z .y = 0
− .z +
I I
y z
−B
Ay + Bz = 0 ⇒ y = z
A

42
IV. Contraintes et déformations en flexion composée
• Les efforts internes My, Mz, N, Ty et Tz existent
• Mt = O ;
• le vecteur moment peut ne pas être porté par un des axes principaux d’inertie
de a section droite (ou eut être portés par n’importe quel axe de la section
droite).

1. Contrainte normale
M ⎫ ⎫
y ⎪
M →σ = − .z ⎪
y 1 I ⎪ ⎪
y ⎪ // Gx ⎪

M ⎪ ⎪
M →σ = z .y ⎪ ⎬Contraintes normales
z 2 I ⎪

z ⎭ ⎪
N ⎪
N →σ = ⎪
3 S ⎭
M M
N y
La contrainte normale : σ ( y , z ) = − .z + z . y
S I I
y z
2. Axe neutre
Dans ce cas l’axe neutre est une droite affine suivant l’équation :
M M
N y z .y = 0
− .z +
S I I
y z
3. Centre de pression P

43
Les coordonnées du centre de pression P sont :

M −M
z ;z y
y = =
• p N p N

44
CALCUL DES DEPLACEMENTS PAR LES FORMULES DE BRESSE

I. Préliminaire
Les poutres considérées dans ce chapitre sont des poutres à plan moyen plan (O, y, z) et chargées
dans ce plan. Les axes locaux Gx, Gy, Gz. sont tels que la flexion se fait dans le plan Gxy;
− le vecteur moment fléchissant est porté par Gz
− le moment d’inertie sera noté I
− l’effort normal N
− le moment de torsion

II. Problème

Sous l’action des charges la poutre se déforme.


Connaissant :

− le déplacement de la section (translation et la rotation )

− les efforts internes dans la section constante M, N, T


− la variation unitaire subie par la fibre moyenne (action de la température, retrait, fluage,
etc)
On se propose de déterminer le déplacement de la section d’abscisse curviligne s :

en fonction de , et M, T et N.

1) Effet de la translation , ) : , et

45
alors ; ,
La poutre subit une translation uniquement

2) Effet de la rotation :

En définitive a) +b) ===>

3) Effet du moment fléchissant M

Sous l’action de M agissant dans la section de longueur la section subit vis-à-vis


la rotation d’angle

Si M agissait uniquement dans la poutre ne serait soumise à aucune déformation hors de


qui subirait alors une rotation d’angle d et le

46
déplacement serait

Si la porte était chargée toute entière on aurait :

4) Effets de l’effort normal N

Si N agit seulement dans la section subit une translation avec


(S surface de la section ) dont les composantes sont :

Soit pour toute La poutre

5) Effets de l’effort tranchant T

On admet que le déplacement (de l’effort tranchant) de est

47
Pour toute la poutre on a

6) Effets de la variation linéaire ( s’il y a dilatation)

III. Formules de Bresse

Par superposition, on obtient

48
Cas particuliers des poutres droites

49
RELATION ENTRE LES ROTATIONS ET LES MOMENTS SUR APPUIS D’UNE
TRAVEE INDEPENDANTE

I. Définition : Coefficients de souplesse d’une poutre


Soit une poutre de portée (longueur de la poutre comprise entre 2 appuis), d’inertie .

Les coefficients de souplesse a, b c sont définis comme suit :


Cas particulier : inertie constante
− a = c = 2b =

II. Relation entre les rotations et les moments sur appuis d’une travée indépendante

Formule de Bresse

50
Effet de

Relation – formule de Bresse

Effet de M1

51
Par superposition

52
ETUDE DES POUTRES CONTINUES PAR LA RELATION DES 3 MOMENTS

I. Définitions

Poutre continue à n travées, à n+1 appuis, n-1 appuis intermédiaires


− Moments aux extrémités M0=Mn+1 = 0
− n-1 moments Mi sur appuis intermédiaires non nuls

II. Relation des 3 moments

1/ Poutre sans dénivellations d’appuis

Continuité de la poutre ==============>

Relation des 3 moments

2/ Prise en compte des dénivellations d’appuis


On suppose que les poutres ne sont pas chargées

53
Dans le cas d’une dénivellation d’appuis on a

3/ Généralisation :
Par superposition on obtient la relation des 3 moments
)+

Cas particulier des poutres à inertie constante

Remarque : le calcul des déformations (flèche ou rotation) se fait avec les formules
de Bresse.

III. Détermination des moments sur appuis

Pour la détermination des moments sur appuis, on écrit la relation de Bresse autant de fois qu’il y a
d’appuis intermédiaires. On obtient alors un système de (n-1) équations à (n-1) inconnues
(moments sur appuis intermédiaires). La résolution de ce système permet d’obtenir les moments
sur appuis.

IV. Détermination des efforts internes


Pour chaque travée on détermine les efforts internes par les relations suivantes

avec Moment fléchissant et effort tranchant dans la travée isostatique associée,


sous l’effet des charges appliquées

IV. Réactions d’appuis

V. Applications

54

Vous aimerez peut-être aussi