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RESUME
Avec la débacle de l’Aowin en 1721, les peuples qui vont devenir des Morofoué sont issus de trois
principaux Etats de la Gold Coast : il s’agit de l’Aowin pour les Amantien, les Ahali, les Sahoua, les Alangoua,
les Essandané, et les N’Gatiafoué ; le Sefwi pour les Sahié ; l’Ashanti pour les Assié. A ces populations
représentatives dans le Moronou, d’autres populations « résiduelles » se sont mêlées à la migration
Aowin en direction de la Côte d’Ivoire actuelle. Il s’agit notamment des Wassa qu’on retrouve dans les
villages d’Abongoua en pays Ahua, à Bananbo dans le N’Gatia ; des Denkyira qu’on retrouve à Niandian ;
des Abradé à N’Guinou en pays Essandané. Tous ces peuples se mettront à la disposition de Dangui
Kpangni une fois parvenus sur les bords du « Moro », ce petit ruisseau dont le nom finira par les désigner.
Les émigrants s’installent dans une première localité appelée Kassiadagouabo. La pression démo-
graphique en ce lieu et les problèmes de terres font que le leader des Morofoué quitte cette localité pour
s’installer à Elubo, une zone riche en or et située en zone de forêt. Malheureusement au moment où il
organise son royaume, survient la guerre Agni-Baoulé en 1780 où non seulement Dangui Kpangni, le
leader des Morofoué est tué par les Baoulé mais aussi tous les premiers chefs de l’émigratrion à savoir
Boa Badjo, son général des armées, Aklatia le commandant personnel de Dangui Kpangni etc. Ses suc-
cesseurs, incapables de poursuivre l’œuvre de Dangui kpangui, le royaume du Moronou éclate. Tous les
groupements politiques en profitent pour prendre leur indépendance vis-à-vis du siège du N’Gatianou.
Mots clés : Aowin, Ashanti, Sefwi, Wassa, Denkyira, Kassiadagouabo, Elubo, Moro.
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ABSTRACT
With the debacle of Aowin in 1721, the peoples who were going to become Morofoué were stemming
from three Main States of Gold Coast: it is about Aowin, for Amantien, Ahali, Sahoua, Alangoua, Essan-
dané, and them N’Gatiafoué; Sefwi for Sahié; Ashanti for Asia. With these representative populations in
Moronou, other “dust of populations” mixed themselves with the Aowin migration in the direction of the
current Ivory Coast. It deals also with the Wassa that is found in the villages of Abongoua in country Ahua
at Bananbo in Gatia; Denkyira that are found at Niandian; Abradé at Guinou in country Essandané. All of
these peoples will make themselves available to Dangui Kpangni once parvenu on the edges of “Moro,”
this small brook which will finish by designate them.
The emigrants settle in a first locality called Kassiadagouabo. The demographic pressure in this place
and the problems of lands make that the leader of the Morofoué leaves this locality to settle down to Elubo,
an area rich in gold and situated moreover in forest zone. Unfortunately at the time where he organised his
Kingdom, occurs the Agni-Baoulé war in 1780 where not only Dangui Kpangni, the leader of the Morofoué
is killed by Baoulé but also all the first heads of the emigration of whom Boa Badjo, his general of the
armies. His successors unable to continue the work of Dangui kpangui, the kingdom of Moronou bursts. All
the political groupings take advantage of it to take their independence regarding the siege of N’ Gatianou.
Keywords: Aowin, Ashanti, Sefwi, Wassa, Denkyira, Kassiadagouabo, Elubo, Moro
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
royaume embryonnaire du Moronou (1721-1780)
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La région du Moronou
dans la Côte d’Ivoire
I.1- les origines lointaines des Aowin, des Sahié et des Ashanti
Nous avons voulu éviter ce grand débat sur l‘origine lointaine des Akan. En effet pour
certains historiens, les Akans seraient partis de la Rift vallée pour remonter vers l’Egypte1
au Nord. Pour d’autres, ils viendraient du Soudan. Pour d’autres encore ils viendraient de
quelque part entre Tchad-Bénué dans la trouée du Dahomey, c’est-à dire le Benin actuel2
. Selon les tenants de cette thèse, c’est de là que les Akan auraient progressé jusqu’au
foyer de l’Adansi entre Pra et Offin.
Pour notre part, nous pensons qu’il ne faut pas aller au-delà de l’espace Bono d’où
seraient descendus au Sud plusieurs clans d’Akan, certainement sous la menace
des Dagomba et des Mamprussi, des peuples du Nord. Par conséquent, après s‘être
imposés aux Akan par la force des armes, ces derniers ne se sentent plus en sécurité
et ont fuit leur zone d’origine où ils y étaient établis depuis des millénaires. Car entre le
5e et le 15e siècle de notre ère ces peuples Akan étaient établis encore dans l’espace
Bono qui était une constellation de petites chefferies Akan. L’espace Bono comprenait
trois royaumes : le Bono, N’Sawkaw, Wenchi. Outre ces trois royaumes, d’autres tels
que Takyiman, héritier du Bono, l’Abease seront créés autour de 1723 / 1730.
Mais jusqu’au 15e siècle de notre ère, tous ces royaumes étaient de petites chef-
feries autonomes dirigées par des Akan. Ainsi sous la menace des Dagbon, des
Mamprussi et des Dagomba, certaines populations de ces chefferies émigrent en
zone forestière pour se mettre à l’abri de leurs ravisseurs. C’est le cas des ancêtres
des Aowin qui sont partis de Takyiman, plus précisément de la localité de Sessiman.
Il en est de même des Sahié wiawso, c’est-à-dire le clan Assakyiri qui est partie de
la même localité que les ancêtres des Aowin. Les Oyôko sont également partie de
Bono pour fonder l‘Ashanti, l’Aowin. Par conséquent la cité de Bono la plus célèbre
de l’histoire sera Takyiman fondée par Takyi Firi du groupe Djomo3.
Outre les originaires de Takyiman, on a d‘autres clans qui sont partis de Wenchi.
C’est le cas des Asona, les fondateurs du Sahié Wenchiman supplantés par les Adum-
Aduana, du groupe Ahua et Sahoua. Tous ces groupes parlent de sortir de terre dans
1 R.K.Allou, Thèse d’Etat, T1, P.92-94
2 W.T.Balmer, op. cit, P.27 CF. J.B. Danquah, op.cit. P968-997 et L.107—111
E.Meyerowitz; T2. Akan traditions of origin, op, cit. P. 23-25
R. Mauny, Africa , n°24, op. cit. P108-211
3 Waren (D.M,), Brempong (K.O.), Techirnan traditions State, Part I , Stool and town histories, Techiman
Ghana, 1971, INS, (legon Ghana, 176. P., P.100)
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l’espace Bono et disent n’être venus de nulle part. Ainsi les Aduana autochtones du
Bono vénèrent la grotte d’Atumkoroase comme celle d’où leurs ancêtres sont sortis.
En somme pour les traditions, les ancêtres des Bono, de N‘Saukaw et de Wenchi
ont émergé des grottes. Il en est de même des Bono qui parlent d’avoir émergé de
la grotte d’Amuovi, des N’Sawkaw (Soco) sortis de terre à N’Sesrekesieso à 5 km au
Nord Ouest de Hani, des Wenchi sortis d’une grotte près du village d’Ayesu4. Même
les Denkyira qui vivaient dans le Bono à NKyira disent être sortis de la grotte située
à Nrob5. Chaque peuple donc dans l’espace Bono affirme n’être venu de nulle part.
Car ils y étaient établis pendant de longues années avant que l’insécurité orchestrée
par les Dagbon ne les oblige à descendre au Sud, en zone forestière. Le Bono était
donc composé de plusieurs clans parmi lesquels les Djomo, N‘yina, Dwanti, Atumfo
(ancêtre des Aduana), Ahemfi, Aboso, Werempe, Tetea, Adowa, Adiaka, Adakwa,
Nyaforman, Dewoman, Oyôkô etc. Tous ces clans affirment leur primauté sur les
terres qu’ils ont occupées dans l’espace Bono. C’est pourquoi ils disent n‘être venus
de nulle part et qu’ils sont sortis de trous.
Ainsi même si nous écartons ce débat sur |’origine lointaine des peuples, pour
nous il ne faut pas aller au-delà de l‘espace Bono pour rechercher l’origine profonde
des Akan. Certes des similitudes culturelles existent entre eux et les Egyptiens. C’est
le cas de la croyance dans l’au-delà où un roi Akan était enseveli avec certains de
ses serviteurs. Ces derniers dans la cosmogonie des Akan, devraient continuer de
servir le roi dans l’au-delà. Les Egyptiens partageant la même croyance de la vie
après la mort, faisaient les mêmes sacrifices humains que les Akan pour les mêmes
buts. De même on a les éponymes tels que le nom Amon chez les Akan qui étaient
un dieu chez les Egyptiens. Mais ces similitudes de noms et de culture ne sont pas
des preuves suffisantes pour dire que les Akan viennent d’Egypte.
Au total, c’est à partir du XVle siècle que tous les clans menacés par les attaques
des peuples du Nord, les Dagomba et les Mamprussi cherchent refuge au Sud en
s‘implantant d’abord dans l‘espace Asantemonso dirigé par l’Adansi. Tous les peuples
fuyant donc l’espace bono se rassemblent dans l’Adansi sous la domination d’Eponon
Enin, le roi de cet Etat.
Le chef guerrier d‘Eponon Enin s’appelait Ewouradi Bassa. Il vivait à Dompoase
où il était le chef. Il détenait le sabre sacré, l’Afenakwa qui lui conférait effectivement
le titre de chef militaire et de s’imposer à tous les peuples qui vivaient dans l’espace
Adansi appelé Asantemanso. Dans l’Adansi, chaque clan avait créé des localités: les
Oyôkô vivaient généralement à Edubiase et à Abadwan. Les Asona étaient rassemblés
dans les localités d’Ansa, Sodua, kokobiante et les Bretuo à Ahensan6, etc.
Pour une cohésion politique et sociale, tous les peuples de l’espace Adansi vont
conclure une alliance de non agression qui s’appuie sur le culte du génie «bona»
dont le siège est à Akrokeri. Il est secondé par le génie «abosam» dont le sanctuaire
se trouvait à Patakro dans l‘Adansi. En effet la grande divinité supranationale du
monde Akan de l’époque était le génie bona de l‘Adansi en face duquel se prêtaient
4 R.K. Allou, Thèse d’Etat, T.l, P.92-94 et cf. également Warren (D.M.) « A re-appaisal of Mrs
Eva Meyerowitz’s work on the Brong », P. 68-9
5 R.K Allou, Thèse d’Etat, 11, P. 94
6 cf. R.K.Allou, Thèse d’Etat, T.1, op. cit.P.357
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reclamer la femme préférée de chaque souverain (yèrè yèrèbla), des esclaves. C’est
contre tous ces abus du Denkyira que l‘Ashanti se révolte. Il crée une confédération
regroupant tous les membres du clan ôyôkô. Cette confédération créée à l’initiative
d’Oséi Tutu appelé à succéder à son oncle, Obiri Yoboua, bat le Denkyira à la bataille
de Feyassé en 1701.
En effet appelé à succéder à son oncle Obiri Yoboa, tué au cours d‘une bataille
par les ex-Akwamu à Suntreso, il part de l’Akwamu où il s’est réfugié après avoir
flirté avec une princesse Denkyira, Adoma Akosua. Celle-ci tombe enceinte de lui.
Craignant les représailles du roi Denkyira, Boa Amposen, il se réfugie en Akwamu.
C’est de là-bas qu’il est donc appelé à succéder à Obiri Yobona, son oncle, l’ex-roi
de Kumassi. Ansa Sasraku, le roi de l’Akwamu met alors à sa disposition au moins
70 soldats. Après deux batailles décisives, la première à Edunku et la seconde à
Feyassé, Ntim Gyakari, le roi du Denkyira est vaincu et tué. Son successeur Boadu
Akafu Brempong est également fait prisonnier. C’est la débâcle complète du Denkyira.
L’Ashanti devient alors la nouvelle puissance dominante de la zone Ouest de la Côte
de l’or en ce début du XVIII siècle.
La création de l‘Ashanti remonte au roi Oti Akenten qui avait succédé à plusieurs
rois. Car ils partent de l’espace bono pour l’Adansi sous la conduite de NananTwum.
Il sera succédé par Nanan Antwi, succédé également par Kwabia Amanfi. Ce dernier,
émasculé par l’une de ses épouses meurt en Adansi8. Les Ashanti seront alors conduits
par Oti Akenten à Juaben avant de s’installer à Koumassi. Il est le fondateur de cette
cité et de la chefferie de kwaman. Il sera succédé à son tour par Obiri Yoboua, l‘oncle
d’Osei Tutu qui a été tué par les ex-Akwamu à Suntreso vers 1680. 0biri Yoboua sera
succédé à son tour par Osei Tutu né de Manu kotosi, sa mère. Cette dernière avant
la naissance d’Osei Tutu souffrait de stérilité. Son frère Obiri Yoboa l’a envoyée au
sanctuaire de Tutu Abo en Akwamu pour y être soignée. Guérie, elle donne naissance
à Osei surnommé Tutu à cause du génie Tutu Abo grâce à qui l’enfant est né9.
Osei grandira à la cour royale du Denkyira. C’est en Akwamu qu’il fait la connais-
sance de Konvo Anotchi, le grand prêtre qui deviendra son ami. Son vrai nom est
Kwame Frimpong Anotchi. Osei appelé-donc à succéder à son oncle arrive à Kou-
massi avec son ami Konvo Anotchi10. Il va unifier toutes les chefferies du clan ôyôkô
telles que Juaben, N’Suta, Mampong, Bekwai, Eloso, Kumawu, Edweso, Amakrom,
Kokofu, Asumegya...et tissera une alliance avec les Ekôona installés dans l’Aman-
sie11. Toutes ces chefferies seront unifiées et transformées en une confédération. Un
siège nouveau, le «Sika Dua Kofi» est créé un vendredi pour servir de fondement
au projet politique d’Oséi.
En effet le siège fonde l’autorité de toute chefferie et de tout royaume chez les
Akan. Ainsi «Sika Dua kofi» fonde l’unité de la nation Ashanti. Il est couvert de feuilles
d’or. Mais le siège consacré est le ‘’biablé» (siège noir) dont tout chef décédé en
fonction en est honoré. II est censé posséder l’esprit de celui à qui il est dédié. Il est
au centre du culte des ancêtres. Cette confédération créée à l’instigation d’Oséi Tutu
8 R.K.Allou, Thèse d’Etat, T.1, op.cit., P363 et Cf. Ameyaw(kwabena), ‘’kwahu, An early forest state’’
Seminar papers read at legon, 1965, P.40
9 R.K.Allou, Thèse d’Etat,T.1,op.cit.,P.368
10 Ibid
11 J.K. Fynn,op.cit., P.24-3O
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déserteur de l’armée Ashanti en 1712 d’une part, et d’autre part de l’occupation du
sefwi Anhwianso. Car cette situation empêche l’Ashanti de s‘engager véritablement
vers le Nord Ouest, en direction de Bondoukou. Enfin la dernière raison, c’est qu’entre
le Sefwi Anhwianso et l’Ashanti, un accord militaire les lie. Cet accord stipule qu’en
cas d’attaque de l’un ou l‘autre par un Etat ennemi, ils s’assisteront mutuellement14
. Cet accord a été scellé sous Kyim Kpangni, l‘Omanhene qui a jeté les bases du
Sefwi Anhwianso après l’attaque meurtrière du Denkyira qui a détruit définitivement
la chefferie du Sahié wenchiman.
En effet l’attaque du Denkyira autour de 1680 contre le Sahié wenchinan a anéanti
tous les héritiers mâles de cet Etat. C’est ainsi que Kyim Kpangni, un Aduana et l’un
de ses successeurs Nipa Kpangni s’emparent du siège des Asona et créent le Sahié
Anhwianso. Et c’est pour se protéger contre une attaque ultérieure du Denkyira que
les Anhwianso signent une alliance militaire avec l’Ashanti. Ainsi en s‘engageant dans
une guerre contre l‘Aowin, l’Ashanti entend voler également au secours de son allié. Il
attaque donc l’Aowin. Ano Assoman est délogé de N’gwanda Eya. Il se réfugie avec
ses partisans qui lui sont restés fidèles appelés désormais les «Ebrossa»15 à Bessi-
bemanyn sur la rive droite de la Tanoé où il recrée l’Aowin. C’est de là qu’en 1718,
son général de conquête, Ebiri Moro en réaction à l‘attaque Ashanti de 1715 lance
une expédition à la fois contre le Wassa et l‘Ashanti. Il ramène de cette expédition
plusieurs prisonniers Ashanti. Car les chefs de guerre de l’Ashanti étaient absents
parce que partis en guerre contre les Akyem.
L’Ashanti miné par des problèmes politiques à cette époque, ne réagit pas de
sitôt16. Car d’une part il est en guerre contre les Akyem et d’autre part il est traversé
par une crise politique de succession due à la mort d’Oséi Tutu tué par les Akyem
en 1717. En effet depuis 1703 les Ashanti ont engagé une guerre contre les Akyem.
Jusqu’en 1717, ils ne sont pas parvenus à les vaincre. C’est ainsi qu’Oséi Tutu est
tué lors des affrontements de 1717. Son corps est emporté par les eaux du Pra. Sa
succession crée des rivalités entre les héritiers que sont : Opoku Ware, Boa Kwati,
Okuku Adani et Dakon, le frère aîné de la Reine Abla Pokou. Opoku Ware va réussir
à se défaire de tous ses concurrents, particulièrement de son «concurrent ‘’ le plus
sérieux, Dakon qu’il fait assassiner. Cette situation provoque la fuite de Kumassi de
la reine Pokou et de ses partisans qui se réfugient à Enchi chez Ano Assoman vers
1718. Elle le sollicite pour renverser Opokou Ware. Mais après avoir brisé toutes les
résistances à Kumassi en 1720, Opokou Waré se lance à la poursuite de ses ennemis.
Il affronte Ano Assoman à Bessibemanyn. Les partisans d’Ano Assoman, les
«Ebrossa» regroupés à Enchi (Anyan yuan) sont vaincus et se dispersent dans tous
les sens. Quant à Ano Assoman, devenu vieux, ne peut se déplacer sur une longue
distance. Il confie sa chaise à son neveu Dangui Kpangni de la mettre en lieu sûr.
Car en 1712 déjà il est aux affaires politiques de I’Aowin17. Ano Assoman se réfugie
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II- L’ETUDE DETAILLEE DES ORIGINAIRES DE L’AOWIN, DE
L’ASHANTI, DU SEFWI (SAHIE ) ET LA FORMATION
DU ROYAUME EMBRYONNAIRE DU MORONOU (1735-1780)
L‘étude détaillée des trois grands Etats du pays des ancêtres desquels sont parties
des populations pour s’établir dans le Moronou, nous permet de localiser géogra-
phiquement ces Etats dans la Côte de l’Or et d‘étudier leurs populations implantées
dans le Moronou. Ainsi nous commencerons par l’Etat le plus grand pourvoyeur de
populations au Moronou avant de parler du Sahié et de l’Ashanti.
Ils sont composés de sept sous-groupes : ce sont les Ngatia, les Essandané,
les Alangoua, les Ahali, les Amantien, les Ahua et les Sahoua. Mais pour ces deux
derniers groupes (les Ahua et les Sahoua), ils étaient partis soit de la chefferie du
Sahié Anhwianso, soit de l’Aowin et même des deux Etats à la fois. L‘Aowin d‘où
sont originaires les sept sous-groupes est situé au Sud-ouest du Ghana actuel. Il
est limité au Nord par le Sefwi (Sahié), au Sud par le N’zima et le Wassa, à l’Est par
le Denkyira et à l’Ouest par le Sanwi.
Nous rappelons encore que l’origine profonde des Aowin avant de s’établir dans
le Sud du Ghana actuel est Teckyiman, dans l’espace bono. Le bono est situé à la
lisière de la forêt et de la savane au Nord-Ouest du Ghana actuel. C’est là qu’ils étaient
jusqu’au 15e siècle. Au début du XVle siècle, les Aowin entament une migration qui
les conduit de Teckyiman à l‘Adansi sous la conduite de Nanan Ebi, puis s’implantent
entre le Pra et l’Offin à cause du désordre politique orchestré par le Denkyira. Au milieu
du XVII siècle, sous la conduite d‘Amon Wanda Wanda, ils se fixent sur les terres
Amanfi. La guerre Ashanti-Denkyira de 1701 les déplace encore vers N’Gwanda Eya,
cette fois-ci sous la conduite d’Ano Assoman parce qu’il est délogé des terres Amanfi
par Krokro Bomany qui représentait le Denkyira et l’armée l’Ashanti.
Attaqués par les Ashanti en 1715, Ano Assoman et son peuple trouvent refuge
à Enchi non loin de Bessibemanyn. C‘est là qu’Ano Assoman et ses partisans, les
«Ebrossa» sont attaqués et vaincus par les Ashanti d’Opokou Waré en réplique au
raid mené par Ebiri Moro sur kumassi en 1718. Battus sur tous les fronts de combats
en 1721, les Aowin émigrent. Ainsi sept sous-groupes d’Aowin quittent à jamais leur
pays d’origine parce qu’iIs ont voulu sauver Ieur vie et leurs biens. Ce sont: les N’gatia,
les Amantien, les Ahali, les Alangoua, des Ahua, les Essandané et les Sahoua qui
suivent Dangui Kpangni dans le Moronou.
Dans le Moronou, les Ngatia sont le groupe suzerain, c’est-à-dire le groupe qui a
préséance sur les autres. Ce sont les parents de Dangui Kpangni. Le nom N’Gatia
se compose de N’GA qui signifie en langue agni, ‘’cette affaire’’ et TIA qui veut dire
‘’marcher dessus’’. Ainsi selon les traditionnistes du N’Gatianou, le roi Dangui Kpan-
gni étouffait toutes les querrelles qui surgissaient en leur sein lors de la migration.
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charge Amalaman Ano, Ebiro Moro, Ehouman Kabran et Ahi Koffi dit Ahi Bayé de lui
trouver un refuge en cas de défaite. C’est ainsi qu’Amalaman Ano conduit un groupe
d‘Aowin, les Agni brafè dans le Sanwi. Ahi Bayé et Ehouman Kabran également quittent
l’Aowin pour le N’dényé. Mais c’est Ahi Bayé qui installera les Ndenyé à N’zaranou
après la mort d’Ehouman Kabran à Konvi Andé dans le Sahié Wiawso.
En 1721, Dangui Kpangni, conduit lui aussi des Aowin et d’autres peuples venus
de d’autres Etats dans le Moronou avec le siège d’Ano Assoman pour le mettre en
lieu sûr. C’est le siège de nanan Ebi, l’ancêtre des Aowin. Il est donc le siège qui
s’impose à tous les Agni installés à l’ouest de la Côte de l’or, le Ghana actuel. Mal-
heureusement ce siège ne pourra pas s’imposer au monde Agni encore moins au
groupe restreint du Moronou pour des raisons que nous évoquerons dans la troisième
partie de cette étude, consacrée à la désintégration du royaume du Moronou. Au Sud
des N’gatiafoé, se trouvent les Sahoua.
L’origine profonde des Sahoua est le Bono. Ils sont du clan Aduana. Du
Bono, ils transitent par l’Adansi et s’implantent avec les Abradé dans l’Akwamu.
Les exactions d’Ansa Sasraku, le roi des Akwamu les obligent à s’enfuir de
l’Akwamu et ils s’installent au Sud-Est de Kumassi, à 24 Km de cette localité26
où ils prêtent main forte au roi Oti Akenten dans la création de Kumassi.
A la fin du XVlle siècle, ce groupe se déplace et ‘s‘installe dans l’Aowin,
sous la protection d‘Ano Assoman, le roi de l’Aowin. Ils fuiront les environs
de Kumassi à cause des affrontements entre les ex-Akwamu et les Ashan-
ti. Les Ex-Akwamu vont tuer Obiri yoboua, le roi de Kumassi à Suntresso27
vers 1680. Les Sahoua se réfugient alors dans l‘Aowin et se mettent sous la protection
du roi de cet Etat, Ano Assoman. Les Sahoua de l’Aowin qui émigrent en 1721 étaient
installés dans le village d’Assoumoukro, devenu aujourd’hui une localité du Sahié. Car
Koa Ekodom, le roi du Sahié wiawso l’a intégré à son royaume entre 1721 et 1722 en
combattant les ex-Abradé de ce village.
Une fraction de Sahoua s’installe dans le Sahié Anhwianso et crée la localité de
Chirano. Ils font partie des Aduana qui exproprieront les Sahié Wenchiman de leur
chaise avec la complicité de Nipa Kpangni chargé de garder la chaise des Asona
du Sahié Wenchiman. Par manque d’héritiers mâles, Kyim Kpangni et Nipa Kpangni
ainsi que les membres de son clan Ahua se réclament désormais les autochtones du
Sahié. Ils affirment eux-aussi comme le font les Sahié Wenchiman, que leurs ancêtres
sont sortis également du trou à Wenchi, dans l’espace bono, d’où ils émigrent les
premiers au Sahié.
Les Sahoua sont donc du clan Aduana. Leurs symboles sont le chien, le feu, le lion,
la banane plantain. Ceux qui suivront Dangui Kpangni dans le Moronou sont d’abord
conduits par Aka Boni, qui après la traversée de la Comoé est retourné s’installer
dans le N’denyé28. Il sera succedé par Asa Awoua qui poursuivra l’exode des Sahoua.
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Amantien avaient l’habitude de prendre la parole à chaque occasion qui se présentait
aux premières heures de leur installation dans le Moronou. Leur nombre fort impres-
soinnant à l’émigration fait qu’ils avaient pris l’habitude de paraître. Ils prenaient la
parole à tout moment car ils étaient beau parleurs. C’est de là que dérive leur nom
«Amantien». Ceux qui viendront s’établir dans le Moronou, particulièrement dans le
département de M’batto ont été dirigés par la reine-mère Aku Assué et son frère Kassi
Anda, fondateur du village de Kassiadagoabo, non loin d’Ehuikro.
Ce village sera le centre de regroupement de tous les Morofoé avant que Dangui
Kpangni, le guide de l’exode ne crée Elubo au Nord d’Ehuikro, près de N‘dolikro.
Les Amantien crééront plusieurs villages dont Diékadiokro, Angamankro, Assokro,
Agoua, Aoussoukro, Assémienkro, Djadoukro, Tongbakro, Kadiokro, Krofoinsou,
Alina, Ebanamouenou, Kouakro, Adouakoikro etc. ils feront partie de l’expédition
Sahoua sur Tiassalé de laquelle ils ramèneront des prisonniers et pilleront la capitale
des Elomouin. Dans ce groupe on y trouve également des fractions d’Assonvon à
Angamankro, Kouakro et à Adouakouakro.
D’autres Amantien s’établiront dans le bas Bandama précolonial à cause du com-
merce précolonial qui était devenu très actif au milieu du XVIIIe siècle à Tiassalé et
dans ses environs. Ils y crééront des villages comme Morokro. Ils feront partie tout
comme les Elomouin, les Agni Alangoua, les Abey, les N‘gban, les Swamalan, les
Abidji, les Ahizi, les Avikam, les faafouè, des Warebo, des Aïtou, des populations du
bas- Bandama.
Les Alangoua sont les descendants de Boafo N’da, le fils présumé d’Ano Asso-
man. Ils sont du clan Ôyôkô. Après la débâcle de l’Aowin face à l’armée d’Opokou
Waré en 1721, des Alangoua quittent I’Aowin sous la conduite de Boafo N’da. C’est
ainsi qu’en 1715 déjà Ano Assoman charge son fils, Boafo N‘da de s’enfuir avec les
Alangoua pour leur trouver une cachette dans une zone paisible. Boafo N’da choisit
alors le Ndenyé. Ils transitent par Konvi Andé dans le Sahié Wiawso et arrivent dans
le N’denyé à un lieu nommé ‘Afewa“ parce qu’en arrivant là, à Afewa (fatigué en
agni), ils étaient fatigués.
Ils étaient en compagnie des Denkyira. Ils vont alors essaimer dans le confluent du
Comoé et du Manzan. Sous la conduite du chef guerrier de Boafo N’da, Ehui Kutua,
les Alangoua crééront plusieurs villages dans le N’denyé: Bebou, Kodjina créé par
Ehui Kutua lui-même, Bèdènou, Anzemi, Kaniango (lieu de résidence de Boafo N’da),
Blekum, Adoubaassué créé sous le règne du successeur de Boafo N’da, N’da Adou.
Pendant son règne entre la deuxieme moitié du XVIIIe siècle et le début du XlXe
siècle, l’Alangoua deviendra un vassal de l‘Ashanti tout comme l’espace N’denyé (le
N’denyé, le Bettié, I‘Abrade). Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l’Alangoua sera
une zone prospère à cause des gisements aurifères qu’on y a découverts, notamment
le site aurifère d’Ewiawoso sous le règne de Nanan Edoukou. Cette localité sera même
la capitale de l’Alangoua en cette deuxième moitié du XIXe siècle. C’est d’Ewiawoso,
probablement vers le milieu du XVllle siècle que des Alangoua essaiment à Assuba
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
royaume embryonnaire du Moronou (1721-1780)
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Kassi-kokorekro, ohoumi. Comme chaque sous-groupe du Moronou constitue une
chefferie autonome, les Ahali auront d’abord pour capitale Adibrobo où Abikouassikro,
village créé par Boa Badjo. A sa mort le siège de la chefferie sera transféré à Menou.
De Menou, il sera transféré à Koffikro à l’époque du chef Koffi Srè puis finalement
à Tiémélekro sous le chef Aka Tiémélé. Leurs compagnons d’exode sont les Ahua
avec qui ils transiteront à Tiassalé avant de s‘installer dans le Moronou. Les Ahali
ont donné naissance à plusieurs fractions dont les Baoulé nanafouè de Yamous-
soukro et de Tiébissou appelés encore Ahuafouè. Outre ces différents sous-groupes
de l’Aowin concentrés pour l’essentiel dans le département de M’batto à l’exception
des N’gatiafouè qui font partie de l’actuel département de Bongouanou, nous allons
étudier ceux du département de Bongouanou.
Ils sont une fraction du groupe Alangoua. Leur leader est Nanan Sangban, proche
parent de Nanan Kplatou, le leader des Alangoua. Les Essandané et les Alangoua
formaient le même peuple à l’exode. De l’Aowin comme tous les autres groupes du
Moronou, après la traversée de la Comoé, ils sont passés par le pays Attié, puis par
Gbogbobo, l‘actuel Rubino, chez les Abey Okodjélé et Yavodjélé qui étaient alors les
autochtones de la région.
Dans le Moronou, ils se séparent des Alangoua, leur groupe d’origine après la guerre
Agni-Baoulé et sous la conduite de Nanan Sangban, s’installent à Kangandi, non loin
du «Sokoté», la mare qui traverse la localité de Bongouanou sur une partie de son
étendue. Et c‘est Ie «Bofoué» (chasseur) de Sangban, Takimanso qui découvre le site.
Les traditionnistes de Bongouanou et de Kangandi disent que c’est au cours d’une
partie de chasse, à la poursuite d‘un éléphant que le regard de Takimanso a été
attiré par le vol tourbillonnant des hérons (Bongô). Les oiseaux s’élevaient très haut
dans le ciel puis piquaient- du nez vers le sol. Il prend peur. Comme la nuit tombait,
Takimanso décide d’attendre le lendemain pour percer l’énigme du vol des «Bongô».
II est surpris le lendemain lorsqu’il s’est rendu sur les lieux du vol des oiseaux en
découvrant au pied d’un fromager une mare aux eaux limpides.
Ainsi le nom Bongouanou vient de «Bongô» (héron) et «Ewanu» (clairière, savane)
. Donc en Agni on disait ceci : «Bongo mo be goua éwanou» (les hérons sont dans
la mare). D‘où le nom Bongouanou. Les Essandané crééront plusieurs villages dont
Assaoufoé, Bocassi, Kangandi, Bongouanou, Broukro, Anékro, Dibikro, Ahorosso,
N’guinou, Kotossimabo, Djadoukro, Salékofikro, Abonamouénou, Kassikro, Ndata-
nonamouénou. Une fraction d’Essandané vit également dans le sanwi, à Assouba.
Le dernier groupe venu de l’Aowin est l’Ahua.
Le nom Ahua dérive de «Tchoa» (chien). La tradition Ahua dit qu’après avoir
oublié de prendre du feu à une étape de leur exode, le chien est renvoyé à l’étape
précédente et revient, tenant dans la gueule un tison qu‘il maintient au dessus de
l’eau. D’où leurs symboles, le chien et le feu. Les Ahua sont un sous groupe des Ahali.
Leur leader s‘appelle Ané Kpangni qui avait autour de lui Ano Koa Akpahu, Adjoka
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
royaume embryonnaire du Moronou (1721-1780)
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Les Assié sont des Ashanti. Ils formaient avec les Baoulé N’zikpli un même peuple
au départ. Ils sont originaires d’Apremso, un quartier de Koumassi. L’Ashanti d’où
sont originaires les Assié est limité au Nord par le Brong Ahafo, à l’Ouest par Ie Sefwi
(Sahié), au Sud par I’Adansi et l’Akyem, à I’Est par le Kwahu. Leur origine profonde
est Ie bono dans l’espace Brong-Ahafo. De cette région, ils s’impIantent dans l’espace
Adansi sous la conduite de nanan Twum qui sera succédé dans l’Adansi par nanan
Antwin, succédé également par Kwabia Amanfi. Au moment où les Ashanti s’apprê-
taient à quitter l’Asantemanso à cause de la guerre Denkyira-Adansi de 1659, Kwabia
Amanfi, émasculé par l’une de ses épouses meurt. Les Ashanti seront alors conduits
par Oti Akenten à Juaben avant de s’installer à Kumassi. II est le fondateur de cette
cité et de la chefferie de Kwaman. Il sera succédé à son tour par Obiri Yoboua, l’oncle
d’Oséi Tutu qui a été tué par les ex-Akwamu à Suntreso vers 1680. Il sera succédé
à son tour par Oséi Tutu dont les origines profondes ont été rappelées ci-dessus.
Son grand projet politique a été de créer la confédération Ashanti avec la complicité
de son ami Konvo Anontchi. L’Ashanti au même titre que l’Aowin, Ie Sefwi, Ie Wassa,
Ie Zima, l’Ahanta etc, versait des tributs au maître Denkyira au moment de l’Odwira,
la fête de l’igname, fête annuelle de l’empire. C’était une obligation pour chaque Etat
soumis de verser à cette fête un panier plein de poudre d’or, des esclaves et pour le
chef de la confédération Ashanti d’ajouter en plus de ces présents, sa femme préférée
(yéré yéré bla). C’est contre tous ces abus que l’Ashanti se révolte et bat le Denkyira
à la bataille de Féyassé en 1701. Alors que les Etats soumis au Denkyira pensent
être délivrés de toute sujétion, l’Ashanti va les soumettre. C’est le cas de l’Aowin à
qui il va livrer des batailles en 1701, 1715 et 1721 où les Aowin sont vaincus. Les
Sahié wiawso seront soumis dès 1701.
La ruse et l’intelligence de Koa Okodom feront qu’il sera préféré aux rois Aduana
qui supplanteront les rois du Sahié Wenchiman. Et pourtant une alliance liait les
Sahié Anhwianso à l‘Ashanti sous les rois Kyim Kpangni et Nipa Kpangni. Cette
alliance conclue vers 1680 après l’incursion de l’armée du Denkyira au Sahié Wen-
chiman qui a décimé tous les héritiers mâles du clan Asona de cet Etat, avait pour
but de rapprocher les deux peuples (les Ashanti et les Aduana du Sahié Ahwianso)
et de soumettre même les Anhwianso aux Ashanti. Par cette alliance, ils devraient
s’assister mutuellement en cas d’attaque par un Etat ennemi. Mais elle a commencé
à se fissurer sous le successeur de Nipa Kpangni, Kwow Nipa. Elle sera totalement
brisée sous Eduapom qui a refusé de fournir des troupes auxiliaires à l’Ashanti.
La politique impérialiste de l’Ashanti imposée à tous les Etats de la Côte de l’Or
pour les soumettre, mécontente certaines de ses populations. Ainsi en 1712 un corps
expéditionnaire Ashanti fort de 300 hommes, envoyé pour livrer bataille au Wenchi,
se réfugie après le sac de la capitale de cet Etat, Ahwene Koko en Aowin avec tout
le butin. Il en est de même des Assié où Nzi Kpli qui résidaient à Apremso, un quar-
tier de Kumassi, de prendre la fuite de cette localité à partir de 1718 où le désordre
politique occasionné par l’Ashanti avait presque atteint son paroxysme.
Les Assiè se réfugient à Bosomoiso, dans le Sefwi Wiawso. Ainsi, en 1721 au
moment du grand désordre politique, ils transitent par le Sahié sous la conduite de
Nzi Kplé et d’Ano Koa Pokou, respectivement leaders des Nzi kpli et des Assié. Ils
vont rejoindre la Reine Abla Pokou et ses partisans réfugiés en Aowin et prendront
L’espace Sahié est limité au Nord par le brong Ahafo et l’Ashanti, à l‘Ouest par le
Ndényé, à l’Est par le Denkyira et le Wassa et au Sud par l’Aowin.
Le nom sahié ou sefwi se compose comme suit : Sa = Se = événement malheureux
Hié ou Hué ou Safwi = Wahué = fini. Donc le Sahié ou Sefwi signifie que l’évè-
nement malheureux est terminé ou que la guerre est finie. Ils s’attribuent ce nom
à l’issue de la guerre qui a opposé l’Ashanti au Denkyira en 1701 où ils se disent
que la guerre est terminée. Ils pensent qu’ils ne seront plus soumis à un autre Etat.
Malheureusement l’Ashanti va les soumettre. Les Sahié étaient en compagnie des
Assié. Ils sont issus de trois chefferies: le Sahié Wiawso, le Sefwi Anhwianso et le
Sefwi Bekwai.
Le Sefwi Wiawso est la plus grande chefferie de l’espace Sahié. Il a été créé par
Obumankoman en provenance de l’espace bono, précisément de Teckyiman vers
1660. Il est du clan Asakyiri. L’exode de Teckyiman est conduit par Boa Ankye. Il conduit
son peuple sur Ies terres Amanfi en compagnie des Aowin où il s‘installe à Afienso.
Il sera succédé par Esomowe, succédé à son tour par Amekyie. Ce dernier est suc-
cédé également par Ehyia. Mais c’est Kwasi Bumankuman, successeur d‘Ehyia qui
conduit le groupe près de Bosomoiso, sur les rives du Soboré (soblo en Agni). Mais
attaqué par le Denkyira, Kwasi Bumankoman s’installe sur les collines des environs
avec son peuple. Son successeur, Koa Okodom (Koa le conquérant) accepte de se
soumettre au Denkyira de Boa Amposem et créé wiawso sur une colline. Wiawso veut
dire en Sahié que «le soleil est haut dans le ciel». Il est la capitale du sahié actuel.
Ensuite on a la chefferie du Sahié Anhwianso qui s’appelait au départ le Sahié
Wenchiman. C’est la première chefferie qui s‘installe dans l’espace Sahié sous la
conduite de Nanan Ese Bombo. C’est lui qui a créé le Sahié Wenchiman vers 1650.
II a été un grand et puissant roi. Tout le monde l’a suivi avec admiration et amour. Il
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
royaume embryonnaire du Moronou (1721-1780)
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continue d’être vénéré car il bénéficie du culte des ancêtres. Il est considéré comme
le plus grand homme de l’histoire du Sahié wenchiman. Leur vrai nom est «Wenchi
Akyempem».
Comme leur nom l’indique, ils viennent de Wenchi dans l’espace bono. A sa mort il
sera succédé par Owusu Akyempem. C’était un célèbre guerrier qui a créé une armée
d’un millier de boucliers, les «Akyempem». Il est succédé par Nanan Kanga Benié Il
qui lui également est succédé par Kwaku Adje qui a eu un règne très mouvementé.
Car il était fréquemment opposé à son propre peuple. C’est sous son règne également
que le Denkyira a fait une incursion dans le Sahié Wenchiman avec la complicité de
la femme de l’Omanhene, Biba Ala Adjoua.
Cette vieille femme qui n’a pas voulu que son peuple se batte contre le roi du
Denkiyira le trompe. Elle le rassemble la nuit venue autour d‘un grand feu. Profitant
alors de l’obscurité, l’armée du Denkyira surprend les Sahié Wenchiman et les décime
presque tous. Les quelques rescapés de ce massacre s‘éparpillent dans les villages
de la chefferie du Sahié Wiawso et dans les autres Etats de la Côte de l’or. C’est ainsi
qu’ils seront supplantés par les Adum-Aduana qui se sont installés au Sahié près de
la localité de Wenchi sous la conduite de leur chef, Nanan Adu Wenciri.
Comme les Asona ont perdu tous leurs héritiers mâles au cours de la guerre qui
les a opposés aux Denkyira, leur chaise a été confiée à Nipa Kpangni dont la mère est
du clan Aduana. Ainsi, Kyim kpangni un des successeurs de Nanan Adu Wenciri, est
le premier Aduana à être intronisé chef de l’Etat d’Anhwianso. Il a réussi à rassembler
les «résidus» de Sahié et recrée le royaume autour de 1680. Il signe une alliance
avec les Ashanti et prennent ensemble le « fétiche » pour dire que désormais les
Sahié Anhwianwso et les Ashanti s’assisteront en cas d’attaque par un Etat ennemi.
Par cet accord, les Sahié Anhwianso promettent de servir les Ashanti.
A sa mort, il est succédé par Gyansi, succédé également par Benié lui aussi
par M’Beh. Mais ils ont eu un règne terne et n’ont pas marqué l’histoire du Sahié
Anhwianso. Ensuite est venu le règne de Nipa Kpangni qui s’approprie définitivement
la chaise des Asona au profit de son propre clan. Il déplace cette chaise de Wenchi à
Subiri puis à Brahababome. Ainsi les Adum Aduana composés des deux fractions, les
Ahua et les Sahoua par le truchement de Nipa Kpangni exproprient les Asona qui
n‘ont plus d’héritiers mâles après la guerre qui les a opposés aux Denkyira. Jusqu’à
cette guerre, les fils du clan Aduana étaient les Adumfo (exécuteurs des œuvres
sombres) du royaume.
Ainsi les Asona et Aduana (Ahua et Sahua) vont s’opposer. Les deux fractions
(Ahua et Sahoua) seront opposées également entre elles car les Sahoua de Chirano et
les Ahua vont se disputer le siège. En effet, les Aduana Sahoua de Chirano contestent
l’autorité des Aduana Ahua car ils indiquent que c’est Mé Kwao, un membre du clan
Aduana Sahoua qui avait été pressenti pour hériter de Nipa Kpangni. Mais il s’est
désisté à cause de son âge fort avancé. Confisqué par Nipa Kpangni, un Aduana,
les Asona, fondateurs du Sahié Wenchiman réclament leur siège. Mais les Aduana
se disent autochtones de la région car le nom Aduana signifie chez les Akan, les
premiers sur une terre. Ils rebaptisent alors la chefferie du Sahié Wenchiman en
Sahié Anhwianso.
Les Aowin de Dangui Kpangni auxquels sont mêlés les Sahié, les Ashanti et
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
royaume embryonnaire du Moronou (1721-1780)
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quelques fractions de population du Denkyira, du Wassa et bien d‘autres encore
non identifiées parce que non représentatives, s‘implantent d’abord sur les bords du
Moro. C’est dans Ie département actuel de M’Batto où ils créent une Iocalité appelée
Kassiadagoabo. C’est le premier site d’établissement des émigrants. Ils se rassem-
blérent tous dans cette Iocalité.
Mais la pression démographique y devient forte avec l’arrivée d’autres immi-
grants au fil des années. De sorte que Kassiadagoabo est saturée d’hommes.
Cette pression démographique voire ce surpeuplement s’explique aussi par le
fait que ce territoire n’était pas vide d’hommes. Car les traditionnistes du Sahié
évoquent la présence de Gouro au Nord du Moronou.
D’après Delafosse, Ies Morofoué auraient trouvé à Ieur arrivée dans Ie pays, les Akyé,
les Abey et même les Adyoukrou et auraient donné avec eux la tribu actuelle du Moronou
. Toutefois I’identité de ces groupes, surtout les Attié et les Abey revélée sous la
plume de Delafosse mérite d’être clarifiée car les Abey, les Akyé et les Morofoué
appartiennent à la même migration. Comment alors expliquer que ces peuples qui
quittent le pays des ancêtres au même moment que les futurs Morofoué peuvent être
au terme de I’immigration Ieurs hôtes ?
Cette interrogation mérite d’être posée car Delafosse n’est pas le seul à parler
d’Abbey. En effet, A.Tano Brou, parlant du peuplement du Moronou, dit ceci dans son
mémoire de maîtrise: «Au terme de la migration, les Agni atteignirent une rivière. Là,
ils trouvèrent des Abbey qui extrayaient du vin de palme. Ceux-ci en donnèrent aux
émigrants pour étancher leur soif». Quelle est donc I’identité réelle de ces groupes ?
L‘examen de la carte ethnique du Moronou nous renseigne qu’à la périphérie
Sud du Moronou, précisément dans la région d’AgbovilIe subsistent des krobou qui
seraient partis du pays des ancêtres dans la deuxième moitié du XVIle siècle. Ce
peuple était «ravagé» par la traite négrière. Ils se sont orientés alors à l’Ouest et se
sont enfoncés au cœur de la forêt pour trouver refuge dans la zone méridionale du
Moronou. S’ajoutent aux Krobou, les Abbey, notamment les Okundjelé et les Yavod-
jélé, les Abbey autochtones différents des Abbey morié. Ce sont donc les Okundjélé
et les yavodjélé qui offrent du vin de palme aux futurs morofoué exténués de soif
. En outre on a des Agouoa et au Nord du moronou, des Gouro. Ainsi les nouveaux
venus, phagocytent ou assimilent ces groupuscules de peuples déjà établis dans le
Moronou et amènent d’autres à résipiscence pour accroître leur nombre. C’est ainsi
que des Sahoua ont livré des guerres aux Abbey pour combler leur déficit démogra-
phique. Plus tard, les N’Gatiafoué en feront autant contre les mêmes Abbey.
Au total la naissance du royaume se fait avec un apport humain composé d’Abbey,
d’Akyé, d’Agoua, et d’émigrants venus du pays des ancêtres. Mais le royaume a
besoin d’être organisé.
II.2.2-L’organisation de l’espace
Cet espace devenu exigu, Dangui Kpangni juge utile de desserrer la pression
démographique et s’installe à Elubo, une localité située à une trentaine de kilomètres
au Nord de Kassiadagoabo. Il le fait pour mieux organiser son royaume naissant et
même l’agrandir. Mais le départ de Kassiadagoabo peut être considéré comme étant
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
royaume embryonnaire du Moronou (1721-1780)
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les Sahié étaient placés sous les ordres d’Ano Koa Pokou, le leader des Assié ; les
Alangoua et les Essandané de Nanan Sangban formaient le même peuple placé
sous le commandement de nanan Kplatou, le chef des Alangoua ; les N’gatiafoué
comprenaient plusieurs sous-groupes regroupés autour de Dangui Kpangni. Seuls les
Sahoua et les Amantien n’étaient rattachés à un autre groupe. Mais ils dépendaient
de Dangui Kpangni et leurs chefs lui rendaient régulièrement compte de tout ce qui
se passait dans leur zone.
Enfin au plan politique, les groupements politiques n’étaient pas autonomes.
Tous devaient allégeance à Dangui Kpangui installé à Elubo. Par conséquent les
différents chefs des différents groupements politiques le fréquentaient régulière-
ment pour s’enquérir de ses nouvelles, reçevoir des conseils et des consignes pour
la conduite de leur peuple. Ils lui versaient même l’asasituo, le droit d’exploitation
sur les sites d’or. Car il était le chef suprême et il devait être entretenu par tous les
premiers chefs de l’émigration. Tous les jugements importants du royaume étaient
rendus chez Dangui Kpangni, à Elubo quand cela dépassait les compétences des
chefs des groupements politiques.
Malheureusement cette vie paisible retrouvée par les Morofoué depuis leur départ
du pays des ancêtres, sera bouleversée par l’attaque des Baoulé autour 1780. L’incur-
sion des Morofoué sur leur territoire, notamment avec la découverte des gisements
d’or par les Morofoué à Dimbokro et à Bocanda, freine du coup l’expansion Moro-
foué vers le Nord au-delà du N’zi. Elle détruit du coup l’ambition de Dangui Kpangni
de bâtir un royaume à l’instar de celui de l’Aowin, l’Etat mère des Morofoué. Car ils
seront attaqués par les Baoulé. C’est la fin des illusions avec le décès de Dangui
Kpangni et de ses lieutenants de conquête, tués dans la guerre que les Baoulé vont
leur livrer. Ses successeurs incapables de s’imposer aux groupements politiques
réunis auparavant autour de Dangui Kpangni, ne peuvent poursuivre l’œuvre de leur
leader décédé. D’où l’éclatement du royaume.
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
royaume embryonnaire du Moronou (1721-1780)
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Assié d’Apremso qui étaient sous le commandement d’Ano Koa Pokou qui lui-même
était soumis au cours de cet exode avant l‘étape de Toumodi à N‘zi Kplé, le chef des
N’zikpli. Donc les Assiè et les N’zikpli formaient le même peuple à l’exode. C’est
après la traversée de la Comoé que les N’zipkli rattrapent la reine Abla Pokou à la
latitude de Toumodi au moment où les Assié se détachent de ce groupe et s’implantent
à Fronobo dans le Moronou où ils se sont mis à la disposition de Dangui Kpangni.
A l’intérieur de ces groupes, s’y sont trouvés d‘autres peuples, venus de d‘autres
Etats de la Côte de l’or, comme les Wassa qu’on retrouve aujourd’hui à Banabo et
Abongoua tout comme les Denkyira, qu’on retrouve à Niandian. Parvenus donc
dans le Moronou, sous la conduite de Dangui Kpangni, ils resteront tous unis autour
de lui et formeront un royaume embryonnaire. Ce royaume se maintiendra jusqu’à
la guerre Agni-Baoulé de 1780 où Dangui Kpangni et son général des armées, Boa
Badjo sans oublier Aklatia et Tingbo, des lieutenants valeureux seront tous tués par
les Baoulé. Le royaume du Moronou éclate.
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
I- SOURCES
1- Sources orales
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KASSI André, Traditionniste, à N’Dolikro. Enquête réalisée à N’Dolikro le 29 juillet 2009
ANCI, 1EE 138, Rap. 8486, situation politique du N’zi Comoé, Bingerville le 14 Octobre 1908.
ANCI, 1EE 138, pièce 4 : tournée de Sahoua de l’administrateur Marchand Assoumoukro, le
22 Février 1907.
ANCI, 1EE 141(2), réponse n°103 à la lettre n°40 T de Hostains au gouverneur de la Côte
d’Ivoire, Sahoua, août 1908.
ANCI 1EE 141 Rap. n°207 de l’administrateur du cercle au lieutenant gouverneur de la Côte
d’Ivoire, Sahoua, le 29 Septembre 1908.
ANCI, 1EE 140(3/5), Rap. de la situation politique du poste de Sahoua pendant le mois d’août
1908.
ANCI, 1EE (2), tel. 207 du 26 Octobre 1908 du capitaine délibéros au lieutenant gouverneur.
ANCI, 1EE 141 (2), rep 306 de l’administrateur du cercle du N’zi Comoé au lieutenant gouver-
neur, sanction infligé dans le Moronou, Bongouanou le 15 Octoobre 1909 (dans le même
rapport, un lit “groupe Assiè pour partiicipation aux ménées de Tano Kakou“)
ANCI 1EE 141 (2), tel 763 du 7 Novembre 1908 de l’administrateur à zaranou au lieutenant
gouverneur à Bingerville a/s opérations militaires du Moronou.
ANCI, 1EE 144, rapports de tournées du cercle du Nzi Comoé, n°27, Sahoua, le 2 Mai 1908.
II- BIBLIOGRAPHIE
Lazare Yera AKPENAN (2013), Les Morofoue : des origines diverses de l’Aowin à la création du
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SALVERTE MARMIER, PH., Etude régionale de Bouaké 1962-1964, Tome I, république de
Côte d’Ivoire, Ministère du plan, 137p.
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