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comprimés
1
Fil conducteur
2
Rappel
• 2 types de non-linéarités
– Non linéarité matérielle → plasticité
3
Rappel
• Effets du second ordre
4
Rappel
• Diagrammes de moments au 1er et au 2ème
ordre?
5
Rappel
• Les effets du second ordre peuvent conduire au flambement des
éléments
…ou bien, à l’inverse, dans quelles conditions est-ce que cette suite ne finit pas par
converger, et mène au FLAMBEMENT de l’élément.
Le flambement est donc un phénomène d’instabilité des éléments comprimés, qui
finissent par partir de côté en flexion → on peut déjà pressentir que, plus la rigidité
flexionnelle de l’élément (EI) sera grande, plus grande sera la résistance de l’élément
vis-à-vis du flambement.
6
Rappel
7
Division en 2 parties
• PARTIE 1: matériau supposé
indéfiniment élastique
→ théorie d’Euler
8
PARTIE 1: MATÉRIAU
INDÉFINIMENT ÉLASTIQUE
9
Théorie du flambement élastique
• Dans cette partie, puisque le matériau est
supposé indéfiniment élastique, l’équation
de l’élastique vue en RDM2 reste valable!
𝑑 2 𝑣(𝑥) 𝑀(𝑥)
=−
𝑑𝑥² 𝐸𝐼
10
10
Théorie du flambement élastique
• Rappel équation de l’élastique
1 𝑀
𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 1 =
𝜌 𝐸𝐼
1 𝑑 2 𝑣(𝑥)
𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2 = χ =
𝜌 𝑑𝑥²
11
11
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée
– Théorie linéaire
𝑭 𝑭
12
Nous allons étudier en détail le cas de la poutre comprimée avec une force excentrée
d’une quantité e. Ce cas de charge est équivalent à une poutre sur 2 appuis soumise à
un effort de compression F et deux moments d’extrémité, égaux à F*e. Notez bien
que les réactions d’appuis verticales de cette poutre sont nulles.
12
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
Etabli dans la configuration
• Charge excentrée non déformée
a=?
13
Le diagramme de moment dans cette poutre, au premier ordre (= en faisant la coupe dans la
configuration non déformée), est constant et vaut F*e.
Cherchons à obtenir le déplacement à mi-travée de la poutre, que nous appelons « a ». Nous
avons à notre disposition le chapitre sur les flèches → nous allons réutiliser le tableau vu au
chapitre sur les flèches en RDM2 B2.
Rappelons les équations qui se cachent derrière ces équations…C’est l’équation de
l’élastique! Et cette équation est toujours bien valable ici puisqu’on suppose un matériau
toujours élastique:
𝑑2 𝑣 𝑀 𝑥 −𝐹𝑒
=− =
𝑑𝑥² 𝐸𝐼 𝐸𝐼
𝑑𝑣 −𝐹𝑒
= 𝑥 + 𝐾1
𝑑𝑥 𝐸𝐼
−𝐹𝑒 2
𝑣 𝑥 = 𝑥 + 𝐾1 𝑥 + 𝐾2
2𝐸𝐼
Conditions aux limites: (l’origine des x étant pris au milieu de la poutre)
𝐿 −𝐹𝑒 𝐿2 𝐿
𝑣 − = 0 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 𝑑𝑒 𝑔𝑎𝑢𝑐ℎ𝑒 → . − 𝐾1. + 𝐾2 = 0
2 2𝐸𝐼 4 2
𝐿 −𝐹𝑒 𝐿2 𝐿
𝑣 + = 0 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 𝑑𝑒 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 → . + 𝐾1. + 𝐾2 = 0
2 2𝐸𝐼 4 2
−𝐹𝑒𝐿² 𝐹𝑒𝐿2
En faisant la somme de ces 2 équations: + 2𝐾2 = 0 → 𝐾2 = (→ 𝐾1 = ⋯ )
4𝐸𝐼 8𝐸𝐼
𝐹𝑒𝐿²
On cherche 𝑎 = 𝑣 𝑥 = 0 = 𝐾2 =
8𝐸𝐼
13
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
Etabli dans la configuration
• Charge excentrée non déformée
ML² FeL ²
a= 2=
16 EI 8EI
14
Nous pouvons donc tracer la courbe F-a, qui est donc en réalité une droite, de pente
F 8𝐸𝐼
= .
a 𝑒𝐿²
Pour un F donné, plus EI est grand (ou L est petit)(ou e est petit), plus a est petit.
On voit surtout ici qu’il n’y a aucune valeur limite de F qui apparait! Si F augmente, a
augmente dans la même proportion, phénomène linéaire, pas d’amplification
progressive de la déformée. « a » ne tendra vers l’infini que si F tend vers l’infini.
14
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée Etabli dans la configuration
– Théorie non linéaire déformée ’
²v M ( x) F (e + v( x))
=− =−
x ² EI EI
F
v' '+k ²v = −k ²e k² =
EI
cos kx
Solution de l’équation différentielle: v( x) = e − 1
cos kL
2
On a bien une relation non linéaire entre v et F (par l’intermédiaire de k)! 15
Pour voir apparaitre le phénomène de flambement, nous allons ré-étudier cette même
poutre, mais au second ordre cette fois. L’expression du moment M(x) dépend cette fois de
v(x) (on fait la coupe dans la poutre déformée)! On va voir apparaitre ce phénomène
d’amplification progressive: si M augmente, v augmente et inversement…On itère, jusqu’à
une configuration que l’on espère stabilisée (suspense!).
𝑑2 𝑣 𝑀 𝑥
On peut encore utiliser la formule 𝑑𝑥2 = − 𝐸𝐼 puisque le matériau reste élastique. Sauf que
cette fois, la résolution de cette équation va être un peu plus pénible, puisque M(x) dépend
de v(x):
𝑑 2𝑣 𝑀 𝑥 𝐹𝑒 𝐹
2 =− = − − 𝑣(𝑥)
𝑑𝑥 𝐸𝐼 𝐸𝐼 𝐸𝐼
𝐹 𝑑 2 𝑣(𝑥) 𝐹𝑒
+ 𝑣 𝑥 + =−
𝐸𝐼 𝑑𝑥² 𝐸𝐼
Equation différentielle d’ordre 2…magie magie (et vos idées ont du génie), voici la solution de
cette équation différentielle!!
cos 𝑘𝑥
𝑣 𝑥 =𝑒 −1
𝑘𝐿
cos
2
𝐹
Avec 𝑘 = 𝐸𝐼
On s’intéresse ici à la valeur de a, la valeur de v en x = 0 (déplacement de la poutre à mi-
travée, origine des x prise au milieu de la poutre):
1
→𝑎= 𝑣 𝑥=0 =𝑒 𝑘𝐿 − 1
cos
2
15
Théorie du flambement élastique
F
k² =
• Flambement par divergence EI
• Charge excentrée
– Théorie non linéaire cos kx
v( x) = e − 1
cos kL
2
Au centre de la poutre
a = v( x = 0) = e 1
− 1
F L
cos
EI 2
/!\ a tend vers l’infini quand cos (kL/2) = 0 → kL/2 = π/2 → F = π²EI/L²
² EI
Fcr = 16
L2
Cette expression qui lie a et F est bien non linéaire! Il y a un cosinus, une racine, …
Donc on va essayer de tracer l’allure de cette courbe F-a, et la première chose qui
apparait, c’est qu’on a une valeur de F pour laquelle a tend vers l’infini, et cette valeur
𝜋2 𝐸𝐼
de F, c’est 2
𝐿
Aussi, évidemment, on voit bien que quand F = 0, a = 0 aussi (poutre non sollicitée).
16
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée
− 1
1
a = v( x = 0) = e
– Théorie non linéaire F L
cos
EI 2
17
Sans plus de démonstration, voici la courbe (en noir) qui lie F et a (a étant pour rappel
le déplacement à mi-travée de la colonne dans la situation stable, au 2ème ordre)
(équation donnée en haut à droite du slide).
On peut montrer que la pente de la tangente à l’origine est égale à 8𝐸𝐼/𝑒𝐿², qui est la
pente de la droite que nous avons déterminée précédemment selon la théorie
élastique 1er ordre, représentée en vert sur le schéma.
Cela signifie donc que, quand on est dans la zone des petits a, petits déplacements
(zone entourée en rouge), les 2 théories (linéaire et non linéaire) donnent des
résultats très proches! Quand les déplacements sont petits, faire une coupe dans la
configuration déformée ou non déformée, c’est quasi pareil…C’est en gros dans cette
zone que nous nous sommes toujours positionnés jusqu’ici en faisant l’hypothèse de
petits déplacements en RDM.
17
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
1
• Charge excentrée 𝑎2 ≅ 𝑎1 ∗
1−
𝐹
𝐹𝑐𝑟
– Théorie non linéaire
18
18
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
1
• Charge excentrée 𝑎2 ≅ 𝑎1 ∗
1−
𝐹
𝐹𝑐𝑟
– Théorie non linéaire
1 1
𝑀2 ≅ 𝑀1 ∗ = 𝐹𝑒 ∗
𝐹 𝐹
1− 1−
𝐹𝑐𝑟 𝐹𝑐𝑟
19
19
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée
– Théorie non linéaire
20
20
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée
– Théorie non linéaire
21
21
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Poutre avec légère courbure initiale
𝑎0 F
En RDM2 B2, nous avions aussi traité en détail le cas d’une poutre qui n’était pas
parfaitement droite initialement, et sur laquelle on venait appliquer une force F de
compression.
Nous avions montré (de nouveau, après de longs et pénibles développements
d’équations différentielles de degré 2 que je vous épargne encore une fois ici), que la
charge maximum que l’on pouvait appliquer à cette colonne (composée d’un
𝜋2 𝐸𝐼
matériau toujours parfaitement élastique) était elle aussi égale à 𝐹𝑐𝑟 = .
𝐿²
Incroyable mais vrai!
Nous avions aussi montré que, quelque soit l’intensité de la courbure initiale
(autrement dit, quelque soit la valeur de a 0), cette charge maximale Fcr n’était pas
modifiée…
22
Théorie du flambement élastique
• Flambement par bifurcation: théorie d’Euler
• Poutre parfaitement droite
23
23
Théorie du flambement élastique
• Flambement par bifurcation/divergence
24
24
Théorie du flambement élastique
• Dans le flambement par divergence, la charge critique d’une
poutre conserve la même valeur Fcr quelles que soient
– (1) L’origine de la flexion initiale (courbure initiale de la poutre,
excentrement de la force de compression, force transversale, …)
EN CONCLUSION…
25
Théorie du flambement élastique
• Dans le flambement par divergence, la charge critique d’une
poutre conserve la même valeur Fcr quelles que soient
– (2) L’intensité, et en particulier, la petitesse de cette flexion!
26
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Facteur d’amplification → généralisation à d’autres cas
Cas de charge Linéaire Non linéaire
27
27
Théorie du flambement élastique
2 EI
N cr =
L2
Comme nous l’avons déjà vu en B2 dans des cas simples, nous allons généraliser la
formule établie en remplaçant L par Lfl = K*L.
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Théorie du flambement élastique
𝐿𝑓𝑙 = 𝐾 ∗ 𝐿
Lfl L Lfl L
29
29
Théorie du flambement élastique
• Comment augmenter la résistance au
flambement? C-à-d comment augmenter 𝑃𝑐𝑟 ?
– Augmenter section (cher)
– Modifier la section (à même quantité de matière,
un tube résiste mieux qu’une section pleine!)
– Diminuer Lfl → jouer sur les restreintes aux appuis
– Appuis intermédiaires
𝜋2 𝐸𝑰
𝑃𝑐𝑟 =
𝑳𝟐𝒇𝒍 30
30
Théorie du flambement élastique
• Rappel:
• /!\ 2 axes de flambement
– Si les conditions de retenue du poteau ne sont pas les
mêmes sur les deux axes principaux de flexion, il faut
vérifier le risque de flambement dans les 2 axes
31
31
PARTIE 2: PRISE EN COMPTE DE LA
PLASTIFICATION DU MATÉRIAU
32
32
Rappel: théorie du flambement élastique
• Considérons dans la suite une barre parfaitement droite,
faite d’un matériau indéfiniment élastique
2 EI 2 EI
N cr = 2
cr = 2
Lcr ALcr
2E
cr = 2
Lcr L
= = cr
i I
UNITES ?? A
λ ne dépend que des dimensions de la colonne (Longueur, inertie, aire) 33
Nous nous plaçons ici pour la suite de nos développements dans le cas d’une colonne
parfaitement droite!!
𝜋2 𝐸𝐼
Repartons l’expression de 𝑁𝑐𝑟 = (charge critique d’Euler = charge de
𝐿²
flambement pour une colonne hypothétique parfaite, chargée de manière
parfaitement centrée et constituée d’un matériau supposé infiniment élastique).
On peut réécrire cette expression en faisant apparaitre l’expression de l’élancement 𝜆
de la colonne. Cette expression de l’élancement fait intervenir
- la longueur de flambement de la colonne (𝐿𝑐𝑟 ou 𝐿𝑓𝑙 ). Nous en dirons plus dans la
suite du cours
- Le rayon de giration « i », qui est une caractéristique géométrique de la section
droite de la colonne [mm]
On peut donc tracer la fonction 𝜎 − 𝜆, qui prend la forme d’une hyperbole
(« hyperbole d’Euler »)
33
Rappel: théorie du flambement élastique
• Notion d’élancement 𝜆
Lcr L
= = cr
i I
A
< 20 de 50 à 80
(pièce massive) (pièces comprimées usuelles (colonnes de
bâtiment, piles de ponts, mâts, barres de treillis, …)
34
34
Prise en compte de la plastification
• Et si l’on considère maintenant que le matériau de
cette barre parfaitement droite peut plastifier?
2E
1 tel que = fy E
12 1 =
fy
fy
λ1 ne dépend que du matériau!
1 35
35
Prise en compte de la plastification
• Et si l’on considère maintenant que le matériau de
cette barre parfaitement droite peut plastifier?
λ < λ1
atteinte de la plastification
de la section droite (σ=fy)
fy 𝑁𝑝𝑙 = 𝐴 ∗ 𝑓𝑦
1 36
36
Prise en compte de la plastification
• Et si l’on considère maintenant que le matériau de
cette barre parfaitement droite peut plastifier?
λ > λ1
Flambement élastique de
la colonne avant d’avoir
fy atteint la plastification
(σ = σcr <fy)
1 37
- Soit il s’agit d’une colonne relativement « élancée », c-à-d telle que son élancement
est supérieur à l’élancement limite 𝜆1 . Cette colonne périra par flambement
élastique, la théorie d’Euler est strictement valable (on est toujours sur l’hyperbole
d’Euler). La colonne deviendra instable (= partira en flexion de côté, périra par
flambement) lorsque la contrainte normale dans la section droite (contrainte
uniforme puisque compression pure) atteindra σcr (<fy) en tout point de la section
droite.
37
Prise en compte de la plastification
38
Prise en compte de la plastification
• « Adimensionnalisation »
𝜎
χ=
𝑓𝑦
χ
=
1
Pour des raisons pratiques, on adimensionnalise souvent les courbes 𝜎 − 𝜆 que nous
avons étudiées jusqu’ici. On défini alors 2 nouveaux paramètres:
- Le coefficient de réduction χ, toujours ≤ à 1. Ce coefficient de réduction est le
rapport entre la contrainte 𝜎 dans la colonne au moment de la ruine et la
contrainte 𝑓𝑦 , limite d’élasticité de l’acier → l’effort normal au moment de la ruine
= 𝜎 ∗ 𝐴 = χ ∗ f y ∗ A = χ ∗ 𝑁𝑝𝑙
- L’élancement réduit 𝜆ҧ de la colonne = 𝜆/𝜆1 , qui dépend donc
- Des dimensions géométriques de cette colonne (sa longueur, sa section
droite) via son élancement 𝜆
- Des caractéristiques de l’acier constitutif de cette colonne via l’élancement
limite 𝜆1
39
Prise en compte de la plastification
• Courbe de flambement adimensionnelle d’une barre idéale =
parfaitement droite, constituée d’un matériau pouvant plastifier
χ
fy 𝐴 ∗ 𝑓𝑦 𝑁𝑝𝑙
= = = =
1 cr 𝐴 ∗ 𝜎𝑐𝑟 𝑁𝑐𝑟
40
𝑁𝑝𝑙
On peut montrer que 𝜆ҧ = (voir slide)
𝑁𝑐𝑟
De même, on peut trouver l’équation de l’hyperbole d’Euler dans ces nouveaux axes
χ et 𝜆:ҧ
𝜋2 𝐸
Pour la courbe d’Euler, on a déterminé précédemment que 𝜎𝑐𝑟 =
𝜆²
Donc, le facteur de réduction χ s’écrit:
𝜎𝑐𝑟 𝜋 2 𝐸 𝜆12 1
χ= = 2 = 2= 2
𝑓𝑦 𝜆 𝑓𝑦 𝜆 𝜆ҧ
40
A = 52500 mm²
I = 53593 cm4 Exercice/Exemple
Barre
parfaite
Matériau
∞mt élastique
41
41
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…
𝜎𝑐𝑟
𝜎𝑢
𝜆∗ 42
42
Flambement réel = inélastique
• Défaut de rectitude
Colonne idéale Colonne réelle avec
parfaitement droite défaut de rectitude
VS
43
En effet, étudions d’un peu plus près la distribution des contraintes dans ces 2
poutres, l’une parfaitement droite, l’autre avec un défaut de rectitude. Si l’on réalise
une coupe dans chacune de ces colonnes, on voit que la distribution de contrainte
n’est pas constante dans le cas de la colonne réelle, et que les fibres du côté droit de
la colonne sont sur-sollicitées par rapport aux autres fibres (effet du moment induit
par la courbure initiale).
Il y aura donc possiblement plastification du côté droit de la colonne, et certaines
fibres de la colonne auront atteint fy au moment où la colonne devient globalement
instable. Les zones plastifiées prématurément diminuent la rigidité flexionnelle de la
section (diminution de I), et donc, le flambement se produit pour une charge
inférieure à Ncr (lorsqu’une fibre plastifie, le module d’élasticité de cette fibre devient
nul, elle n’a plus aucune raideur).
Cela signifie donc que, lorsque la colonne devient instable, il y aura certaines fibres
de la section droite qui auront atteint fy! C’est la notion de flambement inélastique,
qui correspond au flambement réel.
43
Flambement réel = inélastique
• Défaut de rectitude
Colonne réelle avec
défaut de rectitude
Zones
plastifiées
44
44
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…
𝜆∗
45
45
Flambement réel = inélastique
VIDEO M. PROVOST
46
46
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…
𝜆∗
47
Si l’on compare cette fois 2 colonnes, toujours du même matériau pouvant plastifier,
et de même élancement 𝜆∗ . La colonne rouge (supposée parfaite) périt par
plastification sur toute la section droite (N max de la rouge = Npl = A*fy). MAIS on
voit ici que la colonne réelle, imparfaite, ne parviendra pas atteindre cette contrainte
fy partout dans la section droite (𝜎 ultime moyen < fy). Cela signifie que cette
colonne réelle, dont l'élancement est pourtant inférieur à 𝜆1 , ne périra par
plastification totale de la section droite mais deviendra instable avant que toutes les
fibres aient eu le temps d’atteindre fy
→ LA CHARGE REELLE DE FLAMBEMENT SERA TOUJOURS ≤ à Npl.
47
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…
𝑓𝑦
𝜆∗
48
Il y a malgré tout des cas de colonnes réelles qui périssent par plastification totale de
la section droite. Il s’agit des colonnes dont l’élancement est vraiment très faibles
(colonnes très trapues). Les points qui sont observés au dessus de la courbe pour une
colonne réelle viennent du fait qu’une colonne réelle, très peu élancée, va pouvoir
atteindre des contraintes normales supérieures à fy, à cause de l’écrouissage. Cet
effet favorable sera négligé, on continuera de plafonner à fy.
48
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…
Pas de flambement, Flambement INELASTIQUE Flambement ELASTIQUE
ruine par plastification 𝑁𝑢 < min(𝑁𝑐𝑟 ; 𝑁𝑝𝑙 ) (EULER valable)
𝑁𝑢 = 𝑁𝑝𝑙 = 𝐴𝑓𝑦 𝜋 2 𝐸𝐼
𝑁𝑢 ~ 𝑁𝑐𝑟 =
𝐿²
49
Synthèse
49
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…
50
Synthèse
50
Flambement réel = inélastique
SYNTHESE
51
51
Flambement réel = inélastique
SYNTHESE
(le code couleur des encadrés de ce slide est relatif au code couleur utilisé sur le slide
précédent)
52
Flambement réel = inélastique
SYNTHESE
53
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– Qu’est-ce qu’un état d’auto-contraintes? Quelles
en sont les origines?
54
Nous n’avons jusqu’ici parlé que d’un seul type de défaut des colonnes réelles, leur
défaut de rectitude. Il y a un autre type de défauts des colonnes réelles qu’il est
important de bien comprendre, et voir en quoi ce défaut joue aussi sur la stabilité vis -
à-vis du flambement. Il s’agit des contraintes résiduelles.
Commençons par en comprendre l’origine.
Sur ce slide vous est donnée la distribution de contraintes résiduelles qui naissent
dans la poutre suite à un laminage à chaud: une partie des fibres sont en traction,
une autre partie subit des contraintes de compression.
Il faut tout d’abord noter que cet état de contrainte est dit « auto-équilibré », c-à-d
que les résultantes forces et moments de cette distribution de contrainte sont nulles.
Cet état de contraintes est présent dans la poutre alors qu’aucune sollicitation
extérieure ne lui est appliquée
(pour rappel, nous avons déjà parlé de ce type d’état de contrainte en B2, nous avions
appelé ça un état « d’auto contrainte »).
54
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– Qu’est-ce qu’un état d’auto-contraintes? Quelles
en sont les origines?
55
55
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– En quoi les contraintes résiduelles jouent-elles sur
la résistance au flambement?
Colonne idéale
parfaitement droite
sans contraintes résiduelles
56
Voyons maintenant en quoi ces contraintes résiduelles ont un effet sur le flambement
des colonnes réelles.
Dans le cas d’une colonne fictive supposée parfaitement droite et sans contraintes
résiduelles, la contrainte qui nait dans la section droite sous l’effet de la compression
est uniforme. La plastification, si elle se produit (élancement suffisamment faible), se
produira en même temps pour toutes les fibres de la section droite. A l’inverse, si
flambement il y a avant d’atteindre la plastification, il se produira pour une contrainte
𝜎 = 𝜎𝑐𝑟 < 𝑓𝑦 , uniforme sur la section droite
56
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– En quoi les contraintes résiduelles jouent-elles sur
la résistance au flambement?
Colonne supposée
parfaitement droite mais
avec contraintes résiduelles
57
Si on considère une colonne parfaitement droite mais qui est soumise à des
contraintes résiduelles (distribution triangulaire hypothétique, mais dont les
résultantes force et moment sont bien nulles), et qu’on la soumet à un effort N de
compression, la somme des contraintes résiduelles et de la contrainte engendrée par
cet effort extérieur N donne une distribution de contrainte totale qui n’est plus
constante.
Certaines fibres de la colonne vont donc avoir tendance à plastifier avant d’autres,
menant ainsi à la diminution de la raideur globale de la colonne, et donc, en menant
plus vite au flambement, qui se produira de manière inélastique, ce qui signifie que
certaines fibres de la colonne auront atteint fy lorsque la colonne deviendra
globalement instable.
Autrement dit: « les contraintes résiduelles influencent le comportement d’une barre
comprimée car les zones plastifiées prématurément diminuent la rigidité flexionnelle
de la section. En effet, lorsque la déformation ε d’une fibre dépasse l’allongement
limite élastique εy, le module d’élasticité de cette fibre devient nul ».
57
Formules EC3
Courbes européennes de flambement
Voici donc les courbes de flambement qui sont définies dans l’Eurocode 3.
En pointillés est remise la courbe relative à une colonne idéale, et les 5 courbes en
noir sont relatives à des colonnes réelles.
Les axes de ce graphique sont pour rappel:
𝑁
- Axe vertical: χ, coefficient de réduction, toujours ≤ 1 et tel que χ = 𝑏𝑅𝑑
𝑁𝑝𝑙
𝑁𝑝𝑙 𝜆
- Axe horizontal: élancement réduit 𝜆ҧ = =
𝑁𝑐𝑟 𝜆1
On voit donc pour rappel que, pour une colonne parfaite (courbe pointillée bleue), la
« frontière » entre le comportement plastique pur (𝑁𝑏𝑅𝑑 = 𝑁𝑝𝑙 ) et le comportement
de flambement élastique pure (𝑁𝑏𝑅𝑑 = 𝑁𝑐𝑟 , sur l’hyperbole d’Euler) se fait pour un
élancement réduit de 1
Pour une colonne réelle, la plastification parfaite de la section droite ( 𝜎 = 𝑓𝑦 sur
toute la section droite et 𝑁𝑏𝑅𝑑 = 𝑁𝑝𝑙 ) ne sera réellement possible que si 𝜆ҧ ≤ 0,2 (le
domaine purement plastique est donc fortement réduit par rapport au cas d’une
colonne idéal!).
58
Formules EC3
Courbes européennes de flambement
𝑓𝑦
N Ed N bRd 𝑁𝑏𝑅𝑑 = χ ∗ 𝑁𝑝𝑙𝑅𝑑 = χ ∗ 𝐴 ∗
γ𝑀1
: coefficient de réduction au
flambement
(dépend de l’élancement réduit);
A : aire de la section brute ;
M1 : coefficient partiel de sécurité =1 ;
59
59
Formules EC3
Courbes européennes de flambement
𝑓𝑦
𝑁𝑏𝑅𝑑 = χ ∗ 𝑁𝑝𝑙𝑅𝑑 = χ ∗ 𝐴 ∗
γ𝑀1
1
=
N pl = 1
N cr + ² − ²
=
1
2
( ( ) )
1 + − 0,2 + ²
60
ҧ
Sur ce slide est donnée l’expression d’une courbe de flambement : χ = 𝑓( 𝜆).
On voit apparaitre un coefficient 𝛼, qui dépend de la courbe de flambement sur
laquelle on se trouve.
Mais comment choisir la courbe de flambement? Pourquoi y en a-t-il 5 d’ailleurs, et
pas une seule?
60
Formules EC3
Courbes européennes de flambement
• Sélection des courbes de flambement
– Effets des imperfections structurales et
géométriques;
– Dépend
• Forme de la section
• Procédé de fabrication (laminage/soudage/formé à
froid)
• Massiveté (pour les profilés laminés)
• Epaisseur des semelles
• Axe de flexion
• Nuance d’acier
61
Il existe plusieurs courbes de flambement car les défauts qui existent dans le poutres
diffèrent suivant le type de colonne: la forme de la colonne, son procédé de
fabrication, …
61
Formules EC3
Courbes européennes de flambement
Courbes de flambement : a0 a b c d
Facteur d’imperfection : 0,13 0,21 0,34 0,49 0,76
62
62
b = 15 cm
h = 35 cm
A = 52500 mm²
Exercice/Exemple
I = 53593 cm4
(2) (4) Barre
parfaite
Barre réelle avec
imperfections
(σ résiduelles et
défaut de
rectitude)
fy = 460 MPa
L= 8m
fy = 460 MPa
λ =79,2 λ =79,2
(7) (8)
L= 5m
fy = 460 MPa
(5)
fy = 460 MPa fy = 460 MPa
L = 16 m
L= 5m
63
63
Nmax [kN]
(5)
Npl = 24150
(6) (2)
17347
(4)
(7)
4338 (8)
64