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Flambement des éléments

comprimés

1
Fil conducteur

Stabilité d’un élément dans son ensemble


(flambement d’une colonne, déversement
d’une poutre)

2
Rappel
• 2 types de non-linéarités
– Non linéarité matérielle → plasticité

– Non linéarité géométrique → effets du 2nd ordre

Comme vu précédemment, on a 2 types de non linéarités possibles dans les


structures:
- Soit les non linéarités amenées par la plastification du matériau: la loi 𝜎 − 𝜀 du
matériau qui n’est plus une droite
- Soit les non linéarités dites « géométriques »: on tient compte du fait que la
structure se déforme progressivement et que cela influence les efforts internes.
C’est ce que nous allons voir en détail dans ce chapitre sur le flambement! Les non
linéarités géométriques sont aussi appelées « effets non linéaires », ou « effets du
second ordre »

3
Rappel
• Effets du second ordre

Equilibre dans la Equilibre dans la


configuration configuration
non déformée déformée
4

Diagramme des moments au premier ordre: diagramme linéaire. Obtenu en


considérant la structure initiale, non déformée. On fait une coupe dans la structure
toujours rectiligne.
Diagramme des moments au 2ème ordre: on fait cette fois la coupe dans la structure
déformée, on obtient un diagramme de M non linéaire. Il y a une « itération » qui
doit se faire!! Le moment de flexion dépend des déplacements de la structure, et les
déplacements de la structure dépendent du moment de flexion (via l’équation de
𝑑2 𝑣 𝑀(𝑥)
l’élastique : =− ). Il y a amplification! M augmente quand v augmente et v
𝑑𝑥² 𝐸𝐼
augmente quand M augmente!
Cette itération progressive peut finir par converger…ou pas…C’est tout l’objet de ce
chapitre: déterminer dans quel cas cette suite finit par converger, auquel cas on finira
par obtenir une configuration finale très déformée, certes, mais stabilisée…

4
Rappel
• Diagrammes de moments au 1er et au 2ème
ordre?

5
Rappel
• Les effets du second ordre peuvent conduire au flambement des
éléments

Flambement = instabilité des éléments élancés soumis à un effort


normal de compression qui se produit par mise en
flexion de l'élément
?
Question: pourquoi pas
dans les éléments tendus?

…ou bien, à l’inverse, dans quelles conditions est-ce que cette suite ne finit pas par
converger, et mène au FLAMBEMENT de l’élément.
Le flambement est donc un phénomène d’instabilité des éléments comprimés, qui
finissent par partir de côté en flexion → on peut déjà pressentir que, plus la rigidité
flexionnelle de l’élément (EI) sera grande, plus grande sera la résistance de l’élément
vis-à-vis du flambement.

6
Rappel

7
Division en 2 parties
• PARTIE 1: matériau supposé
indéfiniment élastique
→ théorie d’Euler

• PARTIE 2: prise en compte de la


plastification du matériau
– Dans le cas d’une barre parfaitement droite
– Dans le cas d’une barre avec défauts

/!\ NEW/!\ → VRAIE charge de flambement! 8

Ce chapitre sera divisé en deux parties distinctes:


• Dans un premier temps, nous allons rappeler ce qu’est la théorie d’Euler, que nous
avons déjà abordée ensemble lors du cours de RDM en B2. Dans ce cas, on
suppose que le matériau reste linéaire, il n’y a pas de non-linéarité matérielle prise
en compte, puisqu’on considère le matériau toujours élastique. Ce sont
uniquement les non linéarités géométriques qui sont prises en compte dans cette
partie 1.
• Dans la partie 2, on prendra en compte toutes les non linéarités, puisque nous
considérerons désormais que le matériau peut plastifier.

8
PARTIE 1: MATÉRIAU
INDÉFINIMENT ÉLASTIQUE

9
Théorie du flambement élastique
• Dans cette partie, puisque le matériau est
supposé indéfiniment élastique, l’équation
de l’élastique vue en RDM2 reste valable!

𝑑 2 𝑣(𝑥) 𝑀(𝑥)
=−
𝑑𝑥² 𝐸𝐼

10

Pour rappel, cette formule dite « de l’élastique » permet de lier l’expression de la


dérivée seconde de v(x), le déplacement d’un point d’une poutre à l’abscisse x, au
moment de flexion M(x) dans cette section droite en cette même abscisse. Donc,
connaissant le diagramme des moments M(x) dans la poutre, et en intégrant 2 fois
cette expression (/EI), on peut arriver à déterminer l’expression de v(x) (quand on
intègre 2 fois, il y a 2 constantes d’intégration qui apparaissent, qui sont déterminées
en prenant en considération des conditions au limites, telles que v = 0 au niveau des
appuis etc…).

10
Théorie du flambement élastique
• Rappel équation de l’élastique

1 𝑀
𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 1 =
𝜌 𝐸𝐼

1 𝑑 2 𝑣(𝑥)
𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 2 = χ =
𝜌 𝑑𝑥²
11

11
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée
– Théorie linéaire

𝑭 𝑭

12

Nous allons étudier en détail le cas de la poutre comprimée avec une force excentrée
d’une quantité e. Ce cas de charge est équivalent à une poutre sur 2 appuis soumise à
un effort de compression F et deux moments d’extrémité, égaux à F*e. Notez bien
que les réactions d’appuis verticales de cette poutre sont nulles.

12
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
Etabli dans la configuration
• Charge excentrée non déformée 

– Théorie linéaire M ( x) = constte = Fe

a=?

13

Le diagramme de moment dans cette poutre, au premier ordre (= en faisant la coupe dans la
configuration non déformée), est constant et vaut F*e.
Cherchons à obtenir le déplacement à mi-travée de la poutre, que nous appelons « a ». Nous
avons à notre disposition le chapitre sur les flèches → nous allons réutiliser le tableau vu au
chapitre sur les flèches en RDM2 B2.
Rappelons les équations qui se cachent derrière ces équations…C’est l’équation de
l’élastique! Et cette équation est toujours bien valable ici puisqu’on suppose un matériau
toujours élastique:
𝑑2 𝑣 𝑀 𝑥 −𝐹𝑒
=− =
𝑑𝑥² 𝐸𝐼 𝐸𝐼
𝑑𝑣 −𝐹𝑒
= 𝑥 + 𝐾1
𝑑𝑥 𝐸𝐼
−𝐹𝑒 2
𝑣 𝑥 = 𝑥 + 𝐾1 𝑥 + 𝐾2
2𝐸𝐼
Conditions aux limites: (l’origine des x étant pris au milieu de la poutre)
𝐿 −𝐹𝑒 𝐿2 𝐿
𝑣 − = 0 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 𝑑𝑒 𝑔𝑎𝑢𝑐ℎ𝑒 → . − 𝐾1. + 𝐾2 = 0
2 2𝐸𝐼 4 2

𝐿 −𝐹𝑒 𝐿2 𝐿
𝑣 + = 0 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖 𝑑𝑒 𝑑𝑟𝑜𝑖𝑡𝑒 → . + 𝐾1. + 𝐾2 = 0
2 2𝐸𝐼 4 2
−𝐹𝑒𝐿² 𝐹𝑒𝐿2
En faisant la somme de ces 2 équations: + 2𝐾2 = 0 → 𝐾2 = (→ 𝐾1 = ⋯ )
4𝐸𝐼 8𝐸𝐼
𝐹𝑒𝐿²
On cherche 𝑎 = 𝑣 𝑥 = 0 = 𝐾2 =
8𝐸𝐼

13
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
Etabli dans la configuration
• Charge excentrée non déformée 

– Théorie linéaire M ( x) = constte = Fe

ML² FeL ²
a= 2=
16 EI 8EI

14

Nous pouvons donc tracer la courbe F-a, qui est donc en réalité une droite, de pente
F 8𝐸𝐼
= .
a 𝑒𝐿²
Pour un F donné, plus EI est grand (ou L est petit)(ou e est petit), plus a est petit.
On voit surtout ici qu’il n’y a aucune valeur limite de F qui apparait! Si F augmente, a
augmente dans la même proportion, phénomène linéaire, pas d’amplification
progressive de la déformée. « a » ne tendra vers l’infini que si F tend vers l’infini.

14
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée Etabli dans la configuration
– Théorie non linéaire déformée  ’
 ²v M ( x) F (e + v( x))
=− =−
x ² EI EI

F
v' '+k ²v = −k ²e k² =
EI

 
 cos kx 
Solution de l’équation différentielle: v( x) = e − 1
 cos kL 
 
 2 
On a bien une relation non linéaire entre v et F (par l’intermédiaire de k)! 15

Pour voir apparaitre le phénomène de flambement, nous allons ré-étudier cette même
poutre, mais au second ordre cette fois. L’expression du moment M(x) dépend cette fois de
v(x) (on fait la coupe dans la poutre déformée)! On va voir apparaitre ce phénomène
d’amplification progressive: si M augmente, v augmente et inversement…On itère, jusqu’à
une configuration que l’on espère stabilisée (suspense!).
𝑑2 𝑣 𝑀 𝑥
On peut encore utiliser la formule 𝑑𝑥2 = − 𝐸𝐼 puisque le matériau reste élastique. Sauf que
cette fois, la résolution de cette équation va être un peu plus pénible, puisque M(x) dépend
de v(x):
𝑑 2𝑣 𝑀 𝑥 𝐹𝑒 𝐹
2 =− = − − 𝑣(𝑥)
𝑑𝑥 𝐸𝐼 𝐸𝐼 𝐸𝐼
𝐹 𝑑 2 𝑣(𝑥) 𝐹𝑒
+ 𝑣 𝑥 + =−
𝐸𝐼 𝑑𝑥² 𝐸𝐼
Equation différentielle d’ordre 2…magie magie (et vos idées ont du génie), voici la solution de
cette équation différentielle!!
cos 𝑘𝑥
𝑣 𝑥 =𝑒 −1
𝑘𝐿
cos
2
𝐹
Avec 𝑘 = 𝐸𝐼
On s’intéresse ici à la valeur de a, la valeur de v en x = 0 (déplacement de la poutre à mi-
travée, origine des x prise au milieu de la poutre):
1
→𝑎= 𝑣 𝑥=0 =𝑒 𝑘𝐿 − 1
cos
2

15
Théorie du flambement élastique
F
k² =
• Flambement par divergence EI

• Charge excentrée
 
– Théorie non linéaire  cos kx 
v( x) = e − 1
 cos kL 
 
 2 
Au centre de la poutre
 
 
a = v( x = 0) = e 1
− 1
 F L 
 cos 
 EI 2 
/!\ a tend vers l’infini quand cos (kL/2) = 0 → kL/2 = π/2 → F = π²EI/L²
 ² EI
Fcr = 16
L2

Cette expression qui lie a et F est bien non linéaire! Il y a un cosinus, une racine, …
Donc on va essayer de tracer l’allure de cette courbe F-a, et la première chose qui
apparait, c’est qu’on a une valeur de F pour laquelle a tend vers l’infini, et cette valeur
𝜋2 𝐸𝐼
de F, c’est 2
𝐿
Aussi, évidemment, on voit bien que quand F = 0, a = 0 aussi (poutre non sollicitée).

16
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
 
• Charge excentrée 


− 1
1
a = v( x = 0) = e
– Théorie non linéaire  F L 
 cos 
 EI 2 

17

Sans plus de démonstration, voici la courbe (en noir) qui lie F et a (a étant pour rappel
le déplacement à mi-travée de la colonne dans la situation stable, au 2ème ordre)
(équation donnée en haut à droite du slide).
On peut montrer que la pente de la tangente à l’origine est égale à 8𝐸𝐼/𝑒𝐿², qui est la
pente de la droite que nous avons déterminée précédemment selon la théorie
élastique 1er ordre, représentée en vert sur le schéma.
Cela signifie donc que, quand on est dans la zone des petits a, petits déplacements
(zone entourée en rouge), les 2 théories (linéaire et non linéaire) donnent des
résultats très proches! Quand les déplacements sont petits, faire une coupe dans la
configuration déformée ou non déformée, c’est quasi pareil…C’est en gros dans cette
zone que nous nous sommes toujours positionnés jusqu’ici en faisant l’hypothèse de
petits déplacements en RDM.

17
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
1
• Charge excentrée 𝑎2 ≅ 𝑎1 ∗
1−
𝐹
𝐹𝑐𝑟
– Théorie non linéaire

18

Evidemment, si on augmente la valeur de F appliquée et que l’on se rapproche de Fcr,


le déplacement a qui sera donné par la théorie élastique linéaire (a 1) sera bien
différent du déplacement donné par la théorie élastique non linéaire (a 2).
On peut de manière approximative retenir que le lien entre a 1 et a2 se fait par un
1
facteur d’amplification 𝐾 = 𝐹 : plus F se rapproche de Fcr, plus K devient grand…
1−
𝐹𝑐𝑟

18
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
1
• Charge excentrée 𝑎2 ≅ 𝑎1 ∗
1−
𝐹
𝐹𝑐𝑟
– Théorie non linéaire
1 1
𝑀2 ≅ 𝑀1 ∗ = 𝐹𝑒 ∗
𝐹 𝐹
1− 1−
𝐹𝑐𝑟 𝐹𝑐𝑟

19

De même, pour les moments, au premier et deuxième ordre, on peut approximer et


1
retenir que 𝑀2 ≅ 𝑀1 ∗ 𝐹 (ici, M1 est égal à F*e).
1−
𝐹𝑐𝑟

(stricto sensu, on a 𝑀2 = 𝐹(𝑒 + 𝑎 2 ) dans notre cas)

19
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée
– Théorie non linéaire

20

20
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Charge excentrée
– Théorie non linéaire

21

La droite élastique de raidit, et la valeur de l’asymptote horizontale ne dépend pas de


la valeur de e! On pourrait même imaginer le cas de e qui tendrait vers 0: on tendrait
vers une « courbe » composée d’une droite verticale et d’une horizontale (…en très
simplifié).

21
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Poutre avec légère courbure initiale

𝑎0 F

2 choses à retenir pour ce cas:


- La charge maximum F que l’on peut appliquer à cette poutre
𝜋2 𝐸𝐼
constituée d’un matériau infiniment élastique est égale à 𝐹𝑐𝑟 =
𝐿²
- Cette charge maximum 𝐹𝑐𝑟 ne dépend pas de la valeur de 𝑎 0! Si 𝑎 0
tend vers 0, la charge maximum de compression reste égale à 𝐹22𝑐𝑟

En RDM2 B2, nous avions aussi traité en détail le cas d’une poutre qui n’était pas
parfaitement droite initialement, et sur laquelle on venait appliquer une force F de
compression.
Nous avions montré (de nouveau, après de longs et pénibles développements
d’équations différentielles de degré 2 que je vous épargne encore une fois ici), que la
charge maximum que l’on pouvait appliquer à cette colonne (composée d’un
𝜋2 𝐸𝐼
matériau toujours parfaitement élastique) était elle aussi égale à 𝐹𝑐𝑟 = .
𝐿²
Incroyable mais vrai!
Nous avions aussi montré que, quelque soit l’intensité de la courbure initiale
(autrement dit, quelque soit la valeur de a 0), cette charge maximale Fcr n’était pas
modifiée…

22
Théorie du flambement élastique
• Flambement par bifurcation: théorie d’Euler
• Poutre parfaitement droite

23

On en arrive à considérer le cas limite de la poutre initialement parfaitement droite et


chargée de manière parfaitement centrée, faite d’un matériau indéfiniment élastique,
qui constitue le cas de base d’Euler. La charge maximum F que l’on peut appliquer à
𝜋2 𝐸𝐼
cette poutre est, de la même manière, égale à Fcr= …Mais le « chemin » pour y
𝐿2
arriver n’est pas tout à fait le même…

23
Théorie du flambement élastique
• Flambement par bifurcation/divergence

24

C’est la notion de flambement par bifurcation et par divergence.


Pour le cas bleu, on appliquait une force de compression F sur une poutre qui avait
déjà une certaine déformée, donc cette poutre était soumise à flexion + effort
normal. Quand on augmentait progressivement la charge F sur la poutre, ces efforts
de compression et de flexion augmentaient, et la déformée (« a ») augmentait donc
aussi progressivement jusqu’à tendre vers l’infini quand F tendait vers Fcr: le
flambement se produisait « par divergence » de l’équilibre.
Quand on est face à une poutre initialement parfaitement droite, toujours constituée
d’un matériau infiniment élastique, si on augmente F, la valeur de a reste égale à 0,
on monte sur l’axe verticale du graphique: « il ne se passe rien » (a=0, pas de
déformée de flexion, la colonne est uniquement comprimée), jusqu’à ce que F
atteigne Fcr. Là, on a bifurcation de l’équilibre (équilibre dit « neutre », quelque soit la
valeur de « a »). Notez qu’on a représenté la courbe verte uniquement du côté des
valeurs de « a » positives, mais nous aurions pu aussi représenter la droite en F = Fcr
du côté des « a » négatifs.

24
Théorie du flambement élastique
• Dans le flambement par divergence, la charge critique d’une
poutre conserve la même valeur Fcr quelles que soient
– (1) L’origine de la flexion initiale (courbure initiale de la poutre,
excentrement de la force de compression, force transversale, …)

Toutes ces poutres ont la même charge critique Fcr = ²EI/L² !!


25

EN CONCLUSION…

25
Théorie du flambement élastique
• Dans le flambement par divergence, la charge critique d’une
poutre conserve la même valeur Fcr quelles que soient
– (2) L’intensité, et en particulier, la petitesse de cette flexion!

• Par conséquence, il doit encore exister une charge critique si la


poutre est parfaitement rectiligne, libre de toute charge
transversale, et soumise à une force de compression parfaitement
centrée! → Théorie d’Euler
26

26
Théorie du flambement élastique
• Flambement par divergence
• Facteur d’amplification → généralisation à d’autres cas
Cas de charge Linéaire Non linéaire

27

27
Théorie du flambement élastique
 2 EI
N cr =
L2

• Formule établie pour poteau avec appuis


articulés aux extrémités fixées latéralement !
Empêchements en rotation des
extrémités possible de 0 à l’ !
• Dans la réalité :
Absence de blocage en translation
des extrémités possible !

• → Utilisation d’un coefficient K pour obtenir un


poteau bi-articulé équivalent au poteau réel!
28

Comme nous l’avons déjà vu en B2 dans des cas simples, nous allons généraliser la
formule établie en remplaçant L par Lfl = K*L.

28
Théorie du flambement élastique

𝐿𝑓𝑙 = 𝐾 ∗ 𝐿

Lfl  L Lfl  L

29

Voici pour rappel quelques valeurs de ce coefficient K pour différentes conditions


d’appuis mais nous y reviendrons plus en détail par la suite!

29
Théorie du flambement élastique
• Comment augmenter la résistance au
flambement? C-à-d comment augmenter 𝑃𝑐𝑟 ?
– Augmenter section (cher)
– Modifier la section (à même quantité de matière,
un tube résiste mieux qu’une section pleine!)
– Diminuer Lfl → jouer sur les restreintes aux appuis
– Appuis intermédiaires

𝜋2 𝐸𝑰
𝑃𝑐𝑟 =
𝑳𝟐𝒇𝒍 30

30
Théorie du flambement élastique
• Rappel:
• /!\ 2 axes de flambement
– Si les conditions de retenue du poteau ne sont pas les
mêmes sur les deux axes principaux de flexion, il faut
vérifier le risque de flambement dans les 2 axes

Les longueurs de flambement


peuvent être différentes selon
l'axe fort et l'axe faible!

31

31
PARTIE 2: PRISE EN COMPTE DE LA
PLASTIFICATION DU MATÉRIAU

32

Nous entamons désormais la deuxième partie de ce chapitre, où nous allons prendre


en compte le fait que le matériau peut plastifier.

32
Rappel: théorie du flambement élastique
• Considérons dans la suite une barre parfaitement droite,
faite d’un matériau indéfiniment élastique

 2 EI  2 EI
N cr = 2
 cr = 2
Lcr ALcr
 2E
 cr = 2

Lcr L
= = cr
i I
UNITES ?? A
λ ne dépend que des dimensions de la colonne (Longueur, inertie, aire) 33

Nous nous plaçons ici pour la suite de nos développements dans le cas d’une colonne
parfaitement droite!!
𝜋2 𝐸𝐼
Repartons l’expression de 𝑁𝑐𝑟 = (charge critique d’Euler = charge de
𝐿²
flambement pour une colonne hypothétique parfaite, chargée de manière
parfaitement centrée et constituée d’un matériau supposé infiniment élastique).
On peut réécrire cette expression en faisant apparaitre l’expression de l’élancement 𝜆
de la colonne. Cette expression de l’élancement fait intervenir
- la longueur de flambement de la colonne (𝐿𝑐𝑟 ou 𝐿𝑓𝑙 ). Nous en dirons plus dans la
suite du cours
- Le rayon de giration « i », qui est une caractéristique géométrique de la section
droite de la colonne [mm]
On peut donc tracer la fonction 𝜎 − 𝜆, qui prend la forme d’une hyperbole
(« hyperbole d’Euler »)

33
Rappel: théorie du flambement élastique
• Notion d’élancement 𝜆

Lcr L
= = cr
i I
A

 < 20  de 50 à 80
(pièce massive) (pièces comprimées usuelles (colonnes de
bâtiment, piles de ponts, mâts, barres de treillis, …)
34

L’élancement d’une colonne est donc une caractéristique purement géométrique de


la colonne, indépendante du matériau constitutif de la colonne.

34
Prise en compte de la plastification
• Et si l’on considère maintenant que le matériau de
cette barre parfaitement droite peut plastifier?

 2E
1 tel que = fy E
12 1 = 
fy
fy
λ1 ne dépend que du matériau!

1 35

Il n’est évidemment pas logique de considérer qu’une colonne ayant un élancement


très faible (tendant vers 0) pourrait voir se développer une contrainte de compression
tendant vers l’infini! Puisque nous allons dorénavant tenir compte de la possible
plastification du matériau, il faut en réalité limiter cette valeur de la contrainte
normale à la valeur de la limite élastique de l’acier, fy.
𝜋2 𝐸𝐼
𝜆1 est tel que 𝑓𝑦 = 𝜎𝑐𝑟 = . Cette valeur d’élancement « limite » est donc
𝐿2𝑓𝑙
uniquement fonction des caractéristiques du matériau!! E et fy!

35
Prise en compte de la plastification
• Et si l’on considère maintenant que le matériau de
cette barre parfaitement droite peut plastifier?
λ < λ1
atteinte de la plastification
de la section droite (σ=fy)

fy 𝑁𝑝𝑙 = 𝐴 ∗ 𝑓𝑦

1 36

Pour une colonne parfaitement rectiligne, chargée de manière parfaitement centrée,


et constituée d’un matériau pouvant plastifier, on peut donc observer 2
comportements différents:
- Soit il s’agit d’une colonne relativement « trapue », c-à-d telle que son élancement
est inférieur à l’élancement limite 𝜆1 . Cette colonne périra par plastification, c-à-d
que l’on atteindra fy en tout point de la section droite (contrainte uniforme égale à fy
dans toute la section droite, il y a écrasement plastique de la petite colonne trapue)

36
Prise en compte de la plastification
• Et si l’on considère maintenant que le matériau de
cette barre parfaitement droite peut plastifier?

λ > λ1
Flambement élastique de
la colonne avant d’avoir
fy atteint la plastification
(σ = σcr <fy)

1 37

- Soit il s’agit d’une colonne relativement « élancée », c-à-d telle que son élancement
est supérieur à l’élancement limite 𝜆1 . Cette colonne périra par flambement
élastique, la théorie d’Euler est strictement valable (on est toujours sur l’hyperbole
d’Euler). La colonne deviendra instable (= partira en flexion de côté, périra par
flambement) lorsque la contrainte normale dans la section droite (contrainte
uniforme puisque compression pure) atteindra σcr (<fy) en tout point de la section
droite.

37
Prise en compte de la plastification

Plus f y est grand plus λ1 sera


petit et plus le domaine
plastique se réduit!
38

38
Prise en compte de la plastification
• « Adimensionnalisation »
𝜎
χ=
𝑓𝑦
χ


=
1

Pour des raisons pratiques, on adimensionnalise souvent les courbes 𝜎 − 𝜆 que nous
avons étudiées jusqu’ici. On défini alors 2 nouveaux paramètres:
- Le coefficient de réduction χ, toujours ≤ à 1. Ce coefficient de réduction est le
rapport entre la contrainte 𝜎 dans la colonne au moment de la ruine et la
contrainte 𝑓𝑦 , limite d’élasticité de l’acier → l’effort normal au moment de la ruine
= 𝜎 ∗ 𝐴 = χ ∗ f y ∗ A = χ ∗ 𝑁𝑝𝑙
- L’élancement réduit 𝜆ҧ de la colonne = 𝜆/𝜆1 , qui dépend donc
- Des dimensions géométriques de cette colonne (sa longueur, sa section
droite) via son élancement 𝜆
- Des caractéristiques de l’acier constitutif de cette colonne via l’élancement
limite 𝜆1

On voit donc que, pour une colonne parfaite, la « frontière » entre le


comportement plastique pur (χ = 1 donc 𝑁𝑢 = 𝑁𝑝𝑙 ) et le comportement de
flambement élastique pure (𝑁𝑢 = 𝑁𝑐𝑟 , sur l’hyperbole d’Euler) se fait pour un
élancement réduit de 1.

39
Prise en compte de la plastification
• Courbe de flambement adimensionnelle d’une barre idéale =
parfaitement droite, constituée d’un matériau pouvant plastifier
χ

Équation de cette courbe:


1
χ = ത2
λ

 fy 𝐴 ∗ 𝑓𝑦 𝑁𝑝𝑙
= = = =
1  cr 𝐴 ∗ 𝜎𝑐𝑟 𝑁𝑐𝑟
40

𝑁𝑝𝑙
On peut montrer que 𝜆ҧ = (voir slide)
𝑁𝑐𝑟
De même, on peut trouver l’équation de l’hyperbole d’Euler dans ces nouveaux axes
χ et 𝜆:ҧ
𝜋2 𝐸
Pour la courbe d’Euler, on a déterminé précédemment que 𝜎𝑐𝑟 =
𝜆²
Donc, le facteur de réduction χ s’écrit:
𝜎𝑐𝑟 𝜋 2 𝐸 𝜆12 1
χ= = 2 = 2= 2
𝑓𝑦 𝜆 𝑓𝑦 𝜆 𝜆ҧ

Attention, cette notion d’élancement réduit est primordiale, et à bien différencier de


l’élancement!
En effet, si l’on considère 2 colonnes idéales, parfaitement droites, de même sections
droites et de mêmes longueurs, elles auront toutes les 2 la même valeur de
l’élancement. Par contre, si l’une est constituée d’un matériau qui a une faible valeur
de fy, alors celle-ci pourrait très bien attendre fy (c-à-d plastifier) avant de devenir
instable et de flamber, tandis que la même colonne, d’un même élancement
géométrique, constituée d’un acier plus résistant (fy + grand), flambera, deviendra
instable, avant d’avoir pu atteindre cette contrainte fy (flambement purement
élastique dans ce cas).

40
A = 52500 mm²
I = 53593 cm4 Exercice/Exemple
Barre
parfaite

(1) (2) (3)

fy = 460 MPa fy = 235 MPa


L= 8m

Matériau
∞mt élastique

λ =79,2 λ =79,2 λ =79,2


λ1 = ? λ1 = ?
തλ = ? തλ = ?

41

41
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…

𝜎𝑐𝑟

𝜎𝑢

𝜆∗ 42

La dernière étape de notre raisonnement est de considérer de « vraies »


colonnes…Jusqu’ici, nous nous étions placés dans le cas d’une colonne supposée
parfaite, c-à-d parfaitement droite par exemple, ce qui n’est en réalité bien
évidemment pas le cas! Il y a toujours une petite imperfection de rectitude (entre
autres) dans les colonnes, et comme on le pressent bien, cette imperfection de
rectitude va avoir tendance à précipiter le flambement. Toutes les croix sur le slide
représentent des résultats d’essais: des colonnes de divers élancements ont été
testées, et pour chacune, on a relevé la contrainte normale à la ruine ( 𝜎𝑢 = 𝑁𝑢 /𝐴).
Considérons 2 colonnes, de même élancement 𝜆∗ (même section droite, même
longueur de flambement L). L’une des 2 est supposée parfaitement droite (la rouge),
et l’autre est imparfaite (défaut de rectitude par exemple, …) (colonne bleue). Elles
sont toutes deux constituées du même matériau pouvant plastifier.
𝜋2 𝐸𝐼
Celle qui est supposée parfaitement droite flambera pour 𝑁 = 𝑁𝑐𝑟 = 𝐴 ∗ 𝜎𝑐𝑟 =
𝐿²
(point rouge sur l’hyperbole d’Euler, la colonne rouge flambe de manière élastique,
aucune fibre n’a atteint fy au moment où la colonne devient instable).
La colonne imparfaite flambera pour une charge qui sera inférieure à 𝑁𝑐𝑟 (𝜎𝑢 < 𝜎𝑐𝑟)
→ LA CHARGE REELLE DE FLAMBEMENT SERA TOUJOURS ≤ à Ncr.

42
Flambement réel = inélastique
• Défaut de rectitude
Colonne idéale Colonne réelle avec
parfaitement droite défaut de rectitude

VS

43

En effet, étudions d’un peu plus près la distribution des contraintes dans ces 2
poutres, l’une parfaitement droite, l’autre avec un défaut de rectitude. Si l’on réalise
une coupe dans chacune de ces colonnes, on voit que la distribution de contrainte
n’est pas constante dans le cas de la colonne réelle, et que les fibres du côté droit de
la colonne sont sur-sollicitées par rapport aux autres fibres (effet du moment induit
par la courbure initiale).
Il y aura donc possiblement plastification du côté droit de la colonne, et certaines
fibres de la colonne auront atteint fy au moment où la colonne devient globalement
instable. Les zones plastifiées prématurément diminuent la rigidité flexionnelle de la
section (diminution de I), et donc, le flambement se produit pour une charge
inférieure à Ncr (lorsqu’une fibre plastifie, le module d’élasticité de cette fibre devient
nul, elle n’a plus aucune raideur).
Cela signifie donc que, lorsque la colonne devient instable, il y aura certaines fibres
de la section droite qui auront atteint fy! C’est la notion de flambement inélastique,
qui correspond au flambement réel.

43
Flambement réel = inélastique
• Défaut de rectitude
Colonne réelle avec
défaut de rectitude

Zones
plastifiées

44

44
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…

𝜆∗
45

Si l’on considère de nouveau 2 barres constituées du même matériau pouvant


plastifier, mais d’un très grand élancement cette fois.
On voit cette fois qu’il n’y a pas beaucoup de différence entre la colonne rouge,
supposée parfaitement droite et sans défaut, et la colonne bleue, imparfaite. La
charge réelle de flambement de la bleue est donc quasi égale à Ncr, ce qui signifie
que cette barre réelle, bleue, flambe de manière élastique ou presque! Elle est
tellement élancée qu’aucune fibre n’a eu le temps de plastifier avant que la colonne
devienne globalement instable → la théorie d’Euler est ~OK!
→ pensez aux barres de contreventements qui se trouveraient comprimées, et qui
sont fortement élancées. On ne les considère en général pas dans le calcul des
contreventements une fois que ces barres sont comprimées, puisqu’elles flambent
de manière élastique immédiatement, puis « reviennent à leur place » et
s’activeront lorsque le vent soufflera dans l’autre sens. Ces barres de
contreventement, fortement élancées, se comportent en fait quasiment comme
des câbles!

45
Flambement réel = inélastique

VIDEO M. PROVOST

46

46
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…

𝜆∗
47

Si l’on compare cette fois 2 colonnes, toujours du même matériau pouvant plastifier,
et de même élancement 𝜆∗ . La colonne rouge (supposée parfaite) périt par
plastification sur toute la section droite (N max de la rouge = Npl = A*fy). MAIS on
voit ici que la colonne réelle, imparfaite, ne parviendra pas atteindre cette contrainte
fy partout dans la section droite (𝜎 ultime moyen < fy). Cela signifie que cette
colonne réelle, dont l'élancement est pourtant inférieur à 𝜆1 , ne périra par
plastification totale de la section droite mais deviendra instable avant que toutes les
fibres aient eu le temps d’atteindre fy
→ LA CHARGE REELLE DE FLAMBEMENT SERA TOUJOURS ≤ à Npl.

47
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…

𝑓𝑦

𝜆∗
48

Il y a malgré tout des cas de colonnes réelles qui périssent par plastification totale de
la section droite. Il s’agit des colonnes dont l’élancement est vraiment très faibles
(colonnes très trapues). Les points qui sont observés au dessus de la courbe pour une
colonne réelle viennent du fait qu’une colonne réelle, très peu élancée, va pouvoir
atteindre des contraintes normales supérieures à fy, à cause de l’écrouissage. Cet
effet favorable sera négligé, on continuera de plafonner à fy.

48
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…
Pas de flambement, Flambement INELASTIQUE Flambement ELASTIQUE
ruine par plastification 𝑁𝑢 < min(𝑁𝑐𝑟 ; 𝑁𝑝𝑙 ) (EULER valable)
𝑁𝑢 = 𝑁𝑝𝑙 = 𝐴𝑓𝑦 𝜋 2 𝐸𝐼
𝑁𝑢 ~ 𝑁𝑐𝑟 =
𝐿²

49

Synthèse

49
Flambement réel = inélastique
• Essais sur des barres réelles donnent…

Effet de l’écrouissage Effets des imperfections d’une barre réelle:


Bénéfique, --Défauts de rectitude
donc négligé! --  résiduelles
--…
Eléments très élancés: n’ont pas
le temps de plastifier
partiellement avant flambement
→ flambement élastique
→ Euler OK
Courbe enveloppe limite inférieure

50

Synthèse

50
Flambement réel = inélastique
SYNTHESE

51

51
Flambement réel = inélastique
SYNTHESE

Augmenter le fy d’une colonne


très élancée n’a que très peu
d’influence sur sa résistance au
flambement!
52

(le code couleur des encadrés de ce slide est relatif au code couleur utilisé sur le slide
précédent)

52
Flambement réel = inélastique
SYNTHESE

𝐹𝑢 est la charge réelle de flambement d’une colonne


𝜋2𝐸𝐼
Cette charge 𝐹𝑢 sera toujours inférieure ou égale à 𝐹𝑐𝑟 = et 𝐹𝑝𝑙 = 𝐴𝑓𝑦! 53
𝐿2𝑓𝑙

Fu = NbRd pour la suite du cours (notation Eurocode)


b = buckling = flambement
R = résistance
d = pour « design », c-à-d que NbRd est donc la valeur pondérée de la résistance au
flambement

53
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– Qu’est-ce qu’un état d’auto-contraintes? Quelles
en sont les origines?

54

Nous n’avons jusqu’ici parlé que d’un seul type de défaut des colonnes réelles, leur
défaut de rectitude. Il y a un autre type de défauts des colonnes réelles qu’il est
important de bien comprendre, et voir en quoi ce défaut joue aussi sur la stabilité vis -
à-vis du flambement. Il s’agit des contraintes résiduelles.
Commençons par en comprendre l’origine.
Sur ce slide vous est donnée la distribution de contraintes résiduelles qui naissent
dans la poutre suite à un laminage à chaud: une partie des fibres sont en traction,
une autre partie subit des contraintes de compression.
Il faut tout d’abord noter que cet état de contrainte est dit « auto-équilibré », c-à-d
que les résultantes forces et moments de cette distribution de contrainte sont nulles.
Cet état de contraintes est présent dans la poutre alors qu’aucune sollicitation
extérieure ne lui est appliquée
(pour rappel, nous avons déjà parlé de ce type d’état de contrainte en B2, nous avions
appelé ça un état « d’auto contrainte »).

54
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– Qu’est-ce qu’un état d’auto-contraintes? Quelles
en sont les origines?

55

Ces contraintes résiduelles apparaissent à cause du refroidissement non uniforme de


la section droite. La zone de jonction âme-semelle refroidit plus lentement que les
bords des semelles ou le milieu de l’âme.
SI on se réfère au dessin ci-dessus, les fibres A et C vont refroidir plus vite que la fibre
B, elles vont donc se raccourcir. Lorsque la fibre B va vouloir se raccourcir à son tour,
elle ne va pas pouvoir se raccourcir totalement librement, puisque les fibres voisines
(A et C) ont déjà refroidit partiellement et « bloquent » le raccourcissement de la
fibre B qui se refroidit. Cela mène donc, d’une part, à la mise en traction de la fibre B
(partiellement empêchée de se raccourcir), et d’autre part, par réaction, à la mise en
compression des fibres A et C (qui « subissent » l’effet de raccourcissement partiel de
la fibre B)

55
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– En quoi les contraintes résiduelles jouent-elles sur
la résistance au flambement?

Colonne idéale
parfaitement droite
sans contraintes résiduelles

Contrainte constante sur la section


droite, si plastification il y a, elle se
produit en même temps sur toute la
section droite

56

Voyons maintenant en quoi ces contraintes résiduelles ont un effet sur le flambement
des colonnes réelles.
Dans le cas d’une colonne fictive supposée parfaitement droite et sans contraintes
résiduelles, la contrainte qui nait dans la section droite sous l’effet de la compression
est uniforme. La plastification, si elle se produit (élancement suffisamment faible), se
produira en même temps pour toutes les fibres de la section droite. A l’inverse, si
flambement il y a avant d’atteindre la plastification, il se produira pour une contrainte
𝜎 = 𝜎𝑐𝑟 < 𝑓𝑦 , uniforme sur la section droite

56
Flambement réel = inélastique
• Contraintes résiduelles, ou état d’auto-
contraintes
– En quoi les contraintes résiduelles jouent-elles sur
la résistance au flambement?

Colonne supposée
parfaitement droite mais
avec contraintes résiduelles

57

Si on considère une colonne parfaitement droite mais qui est soumise à des
contraintes résiduelles (distribution triangulaire hypothétique, mais dont les
résultantes force et moment sont bien nulles), et qu’on la soumet à un effort N de
compression, la somme des contraintes résiduelles et de la contrainte engendrée par
cet effort extérieur N donne une distribution de contrainte totale qui n’est plus
constante.
Certaines fibres de la colonne vont donc avoir tendance à plastifier avant d’autres,
menant ainsi à la diminution de la raideur globale de la colonne, et donc, en menant
plus vite au flambement, qui se produira de manière inélastique, ce qui signifie que
certaines fibres de la colonne auront atteint fy lorsque la colonne deviendra
globalement instable.
Autrement dit: « les contraintes résiduelles influencent le comportement d’une barre
comprimée car les zones plastifiées prématurément diminuent la rigidité flexionnelle
de la section. En effet, lorsque la déformation ε d’une fibre dépasse l’allongement
limite élastique εy, le module d’élasticité de cette fibre devient nul ».

57
Formules EC3
Courbes européennes de flambement

Pas de flambement si   0,2 ou N Ed N cr  0,04 58

Voici donc les courbes de flambement qui sont définies dans l’Eurocode 3.
En pointillés est remise la courbe relative à une colonne idéale, et les 5 courbes en
noir sont relatives à des colonnes réelles.
Les axes de ce graphique sont pour rappel:
𝑁
- Axe vertical: χ, coefficient de réduction, toujours ≤ 1 et tel que χ = 𝑏𝑅𝑑
𝑁𝑝𝑙
𝑁𝑝𝑙 𝜆
- Axe horizontal: élancement réduit 𝜆ҧ = =
𝑁𝑐𝑟 𝜆1
On voit donc pour rappel que, pour une colonne parfaite (courbe pointillée bleue), la
« frontière » entre le comportement plastique pur (𝑁𝑏𝑅𝑑 = 𝑁𝑝𝑙 ) et le comportement
de flambement élastique pure (𝑁𝑏𝑅𝑑 = 𝑁𝑐𝑟 , sur l’hyperbole d’Euler) se fait pour un
élancement réduit de 1
Pour une colonne réelle, la plastification parfaite de la section droite ( 𝜎 = 𝑓𝑦 sur
toute la section droite et 𝑁𝑏𝑅𝑑 = 𝑁𝑝𝑙 ) ne sera réellement possible que si 𝜆ҧ ≤ 0,2 (le
domaine purement plastique est donc fortement réduit par rapport au cas d’une
colonne idéal!).

58
Formules EC3
Courbes européennes de flambement

𝑓𝑦
N Ed  N bRd 𝑁𝑏𝑅𝑑 = χ ∗ 𝑁𝑝𝑙𝑅𝑑 = χ ∗ 𝐴 ∗
γ𝑀1

 : coefficient de réduction au
flambement
(dépend de l’élancement réduit);
A : aire de la section brute ;
M1 : coefficient partiel de sécurité =1 ;

59

59
Formules EC3
Courbes européennes de flambement

𝑓𝑦
𝑁𝑏𝑅𝑑 = χ ∗ 𝑁𝑝𝑙𝑅𝑑 = χ ∗ 𝐴 ∗
γ𝑀1

1
=
N pl = 1
N cr  + ² − ²

=
1
2
( ( ) )
1 +   − 0,2 +  ²

60

ҧ
Sur ce slide est donnée l’expression d’une courbe de flambement : χ = 𝑓( 𝜆).
On voit apparaitre un coefficient 𝛼, qui dépend de la courbe de flambement sur
laquelle on se trouve.
Mais comment choisir la courbe de flambement? Pourquoi y en a-t-il 5 d’ailleurs, et
pas une seule?

60
Formules EC3
Courbes européennes de flambement
• Sélection des courbes de flambement
– Effets des imperfections structurales et
géométriques;
– Dépend
• Forme de la section
• Procédé de fabrication (laminage/soudage/formé à
froid)
• Massiveté (pour les profilés laminés)
• Epaisseur des semelles
• Axe de flexion
• Nuance d’acier
61

Il existe plusieurs courbes de flambement car les défauts qui existent dans le poutres
diffèrent suivant le type de colonne: la forme de la colonne, son procédé de
fabrication, …

61
Formules EC3
Courbes européennes de flambement

Courbes de flambement : a0 a b c d
Facteur d’imperfection  : 0,13 0,21 0,34 0,49 0,76
62

- Procédé de fabrication: laminé à chaud, soudé, laminé à froid: va influencer la


distribution des contraintes résiduelles dans l’élément
- L’épaisseur des plats: plus un profilé laminé à des épaisseurs importantes, plus la
variation des contraintes résiduelles sur l’épaisseur du plat est importante
- Le sens de flambement: le défaut de rectitude est-il le même dans les 2 sens de
flambement de la colonne? A-t-il autant d’influence dans les 2 directions? Idem
pour les contraintes résiduelles, qui peuvent ne pas avoir la même influence
suivant le sens de flambement
- Etc…

62
b = 15 cm
h = 35 cm

A = 52500 mm²
Exercice/Exemple
I = 53593 cm4
(2) (4) Barre
parfaite
Barre réelle avec
imperfections
(σ résiduelles et
défaut de
rectitude)
fy = 460 MPa

L= 8m
fy = 460 MPa

λ =79,2 λ =79,2

(7) (8)
L= 5m

fy = 460 MPa
(5)
fy = 460 MPa fy = 460 MPa

L = 16 m
L= 5m

(6) fy = 460 MPa

63

63
Nmax [kN]

(5)
Npl = 24150

(6) (2)
17347

(4)

(7)
4338 (8)

49,5 67,1 79,2 158 λ [-]


= λ1

64

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