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Création/composition
1 - Insatisfaisant
satisfaisant
2 - Partiellement
3 - Satisfaisant
4- Très bien
5 - Excellent
Objectif :
Présenter en groupe de 3-4 personnes une création/composition musicale
en incorporant les caractéristiques musicales écrites dans le tableau ci-
dessous
jusqu’à la fin
Le critère n’a pas été respecté
respecter le critère
Le groupe s’est
attention régulière
Le critère fait l’objet
respecté avec soin
Le critère d’évaluation a été
Au moins 32 mesures au total, 3 parties différentes (intro, couplet, refrain
par exemple).
efforcé
Gardez des traces de vos réflexions (notes, brouillons, etc…) que vous
rendrez. Elles serviront à vous évaluer !
d’une
de
Réflexion sur l’esthétique des genres musicaux
Bref texte de description, quelques exemples de musiques dont vous vous
êtes inspirés
Réflexion par plans sonores (Mille-feuille)
Au moins 3 couches bien distinctes
Découpage du temps
Définir la pulsation, le tempo, la métrique
Choisir si les temps sont binaires et/ou ternaires
Système(s) de sélection des sons
Choisir une tonalité, ou mode, ou gamme
Progression harmonique (mélange de sons, accords), forme et
modulation
Utiliser au moins 5 accords différents dans tout le morceau
Faire une grille d’accords comme dans les exemples d’analyse des dossiers
de lecture
Pour les plus avancés, essayer d’introduire une modulation
Mélodie, paroles et sens
Utiliser au moins 6 notes différentes de la tonalité
Écrire votre mélodie en utilisant la notation traditionnelle ou la représenter
sous une forme non traditionnelle (Par exemple Harry Styles – As It Was avec
les numéros sur les touches de piano, en dessinant si elle monte ou descend,
etc…)
Réfléchir aux paramètres qui rendent une mélodie intéressante (rythme,
silence, amplitude des sons, etc…)
Autonomie et esprit d’équipe :
Tous les élèves du groupe sont présents et s’impliquent équitablement
Chaque élève fait preuve de réflexion et d’autocritique dans sa manière de
contribuer individuellement au travail du groupe
Le groupe gère son temps aux instruments et s’efforce de trouver des
solutions pour améliorer son efficacité
En musique, les notions de genre et de style sont des aspects à considérer parce qu’une création ne
sort jamais de nulle part. On est forcément le produit de notre environnement, de notre vécu et de
nos expériences. Les musiques que nous avons entendues nous donnent ensemble une image de ce
qu’est la musique en tant qu’art et ce que nous créons s’inscrit dans ce tout.
La musique sacrée, est une musique voulue monodique sous l’impulsion d’une décision
religieuse (un seul son à la fois, jamais deux notes différentes simultanément !), sous jacente
à une tendance à éviter à tout prix de mélanger des sons qui ne vont pas ensemble (Diabolus
in musica).
La musique profane mélangeait les sons sans s’imposer cette contrainte. Les intervalles
d’Octave (Do-Do), Quarte (Do-Fa) et Quinte (Do-Sol) sonnent très bourrin. Les périodes qui
ont suivi ont cherché à s’éloigner de cette esthétique, mais elle n’a jamais disparu puisque les
rockeurs et les métaleux se sont retrouvés dans cette approche basique et efficace (le Power
Chord).
Baroque et classique = pour faire court, on construit la musique comme un bâtiment, en suivant des
règles précises et de plus en plus rigoureuses (forme sonate)
Romantique = les règles des prédecesseurs sont plus ou moins suivies, mais on se demande quel est le
sens de tout cela ? Même sans paroles, la musique doit exprimer quelque chose, être le reflet des
émotions de l’artiste qui la joue par exemple et contrairement au sens commun du mot « romantique »
qui est plutôt heureux, les artistes de cette époque étaient plutôt malheureux.
Contemporaine = lassés de toutes ces règles établies par des traditions, la musique « savante », celle
qui était faite par des gens depuis la renaissance qui avaient appris à composer, perd progressivement
son immunité. Des mouvements comme le dodécaphonisme sont nés, la musique électronique s’est
développée et l’influence du jazz (la musique populaire du XXème siècle jusqu’à son âge d’or dans les
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Cycle 3 - Évaluation 2 2022-2023
années 60) vont pousser le répertoire classique (l’ensemble des périodes de la renaissance à
romantique) vers une nouvelle place, celle d’être préservé pour l’éternité dans un musée vivant.
Le jazz = naissance de la batterie, improvisation, accords à 4 notes et plus avec un jeu sur les
dissonances, toujours plus vite plus loin… puis effondrement et le miroir se brise en d’innombrables
pièces qui deviennent les genres musicaux qu’on connaît aujourd’hui par métissages et/ou retours
à leurs racines (par exemple africaines). Le rock naît de la simplification du jazz (généralement accords
à 3 sons, 4 maximum) et un de ses descendants, le métal, est attiré à la fois par l’esthétique brute du
Moyen Âge et par la virtuosité de la musique classique.
L’évolution des esthétiques musicales étant en constante progression, certain-e-s ont tenté de les
répertorier au même endroit. On pense notamment à un projet de Google qui proposait un tri
gigantesque par genres, popularité, etc… mais ce projet a été arrêté. Il a montré les limites de la
complexité des critères musicaux, de l’étiquetage, tout en montrant la tendance claire de notre
époque où tout même à la fusion des genres. La question de l’authenticité et du respect se pose donc.
Pour les intéressé-e-s : https://everynoise.com/
Au sommet, la mélodie est l’élément qui donne à la chanson son identité et c’est le plus souvent elle
qui se change en paroles
Tout en bas, on peut s’imaginer les fondations du gâteau constituées par la basse et la percussion, qui
offrent une base à l’ensemble pour se construire de manière solide, sans pour autant être figés. Parfois
c’est même un élément important et qui définit la chanson, par exemple la ligne de basse de Michael
Jackson – Beat It, ou Queen – Another One Bites The Dust sont immédiatement identifiables.
Une des premières questions à se poser, est de savoir si l’œuvre doit donner une impression de
dynamisme, de vitesse, ou au contraire calmer et détendre.
À partir de ces choix, il s’agit de se demander comment découper chaque séquence musicale de
manière cohérente : la métrique.
Musique pour danser ? Elle Doit-être facile à comprendre intuitivement, donc généralement à
3 ou 4 temps réguliers.
Musique pour défiler et marcher ? À 2 temps puisque nous marchons avec 2 jambes
Ternaire : Pirates des Caraïbes, Renaud – Mistral Gagnant, Imagine Dragons – Believer
Binaire : John Lennon – Imagine, Céline Dion – My Heart Will Go On
Mélange des deux : Angèle – Ta Reine, Michel Sardou – Les Lacs du Connemara
Parfois la métrique et le découpage rythmique irrégulier se confondent pour créer des chimères,
notamment en utilisant de la polyrythmie.
On peut aussi créer des musiques qui n’utilisent pas de pulsation : Gyorgy Ligeti - Artikulation
The Cardigans – Lovefool : on sent la différence sur le dernier accord du dernier refrain de la chanson
qui est modifié en empruntant son alter ego mineur (par une modulation passagère).
Pour des explications détaillées sur la construction des gammes majeures et mineures, voir le dossier
de théorie.
À partir d’une tonalité ou d’un système de sons prédéterminé, on peut mélanger les sons (=l’harmonie)
qui en font partie, afin de créer des accords. Ensuite on peut les enchaîner, accrocher les différents
maillons ensemble pour former ce qu’on appelle une progression harmonique.
Le principe de tension et résolution s’inscrit durablement dans la musique occidentale depuis la fin du
Moyen-Âge. C’est à peu près l’équivalent de la ponctuation dans l’usage des langues. Lorsqu’on
souhaite qu’une phrase continue à s’allonger, on navigue entre une stabilité fragile et une instabilité
en mélangeant des notes qui sont plus ou moins stables à l’intérieur du système. Pour marquer la fin
d’une phrase, on cherche à donner aux auditeurs la plus grande sensation de stabilité.
On obtient cet effet point final en créant un instant de tension (présence de dissonances et/ou
mélange de notes instables dans la tonalité elle-même, accord(s) du Vème degré), immédiatement suivi
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par un instant de détente complète (accord parfait sur le Ier degré de la tonalité). En musique classique,
on appelle ça une cadence parfaite.
Formule Degré
1 Nom en
Notes marches Symbole du Stabilité
Si Do d’escalier
français
système
7 1
2 2 135 Do Mi Sol 43 Do maj. C I Maximale
6 2 246 Ré Fa La 34 Ré min. Dm ii Très faible
La Ré
357 Mi Sol Si 34 Mi min. Em iii Modérée
2 5 3 2
461 Fa La Do 43 Fa maj. F IV Faible
Sol 4 Mi 572 Sol Si Ré 43 Sol maj. G V Instable
2 Fa 1 613 La Do Mi 34 La min. Am vi Stable
724 Si Ré Fa 33 Si dim. B° vii° Très instable
En utilisant uniquement des accords du IVème, Vème et Ier degré, on peut composer des œuvres très
simples (cf. le Lion est mort ce soir), mais beaucoup d’œuvres du répertoire classique jouent sur ces
mouvements. Dans le jazz, ces degrés sont aussi constitutifs du Blues avec des accords enrichis par une
note supplémentaire (7ème mineure pour plus de tension, accord X7, formule en escalier = 433).
Les progressions harmoniques les plus utilisées dans la musique d’aujourd’hui sont répertoriées sur
www.HookTheory.com qui est aussi un outil pour composer en suggérant des changements d’accords
qui s’inscrivent dans la tendance du moment.
Remarque : contrairement à la mélodie, l’harmonie n’est pas protégée par le droit d’auteur parce que
les combinaisons qui fonctionnent sont essentiellement limitées et la même harmonie peut-être
commune à de nombreuses chansons.
En faisant une analyse statistique des variations de notes de toutes les mélodies des chansons pop qui
remplissent le billboard (Top 100 américain) ces dernières années, on trouve par exemple des
chansons où la mélodie n’est qu’une variation de 3 notes différentes qui se suivent, où la même note
est répétée inlassablement… Faisons-nous face à la mort progressive de la mélodie ?
En bref, peut-être que oui, mais la réalité est plus complexe si on prend du recul. Il y a aussi la musique
uniquement instrumentale, la musique de films, la musique des séries, animés et des jeux vidéos. Les
œuvres des grandes compositrices et compositeurs des débuts du grand écran continuent à influencer
celles qui naissent. Elles forment ensemble une esthétique particulière qui accorde une place
importante à l’héritage de la musique classique et la mélodie y est toujours reine.
La Pop, la musique la plus populaire est progressivement détrônée par le Rap/Hip Hop, leur évolution
comme la Trap et le Mumble Rap, qui sont justement des musiques où la mélodie passe souvent au
second plan puisque le texte est parlé/scandé à la place d’être chanté. C’est un changement esthétique
où le rythme prend une importance prépondérante. On varie le Flow, on varie les autres paramètres
du son (timbre, durée des sons, intensité, silence) prioritairement à la variation de la hauteur qui
caractérise les mélodies intéressantes.
Il se passe aussi autre chose en parallèle qui peut aider à mieux comprendre le phénomène. Comme
le constatent les éducateurs, philosophes, chercheurs en éducation musicale, artistes, la musique
connaît un déclin paradoxal comme nous ne l’avons encore jamais connu auparavant.
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D’un côté, la musique est aujourd’hui partout autour de nous et transcende les barrières culturelles
plus que jamais. Les gens en Suisse sont capables d’écouter de la country américaine, du rock anglais,
de la kpop, etc… en passant de l’un à l’autre sans difficulté.
De l’autre côté, nous sommes les témoins de la disparition progressive du folklore, de la musique
traditionnelle et du rôle fondateur de la musique en tant que ciment culturel. En Suisse, chaque village
avait auparavant sa fanfare et son chœur. La création de musiques qui alimentaient le folklore semblait
intarissable. Les habitants participaient ensemble, quel que soit leur âge, à bon nombre d’événements
qui rythmaient leur vie et contribuaient à créer une identité culturelle forte. Sans ce sentiment
d’appartenance, sans l’attachement à ses semblables qui naît du partage et de la similarité plutôt que
du rejet de la différence, sans empathie et mouvance culturelle, où va l’humanité ? Va-t-elle chercher
à retrouver ses racines sous l’impulsion de jeunes artistes émergents ? Va-t-elle arriver à en faire
pousser de nouvelles ? Va-t-elle se dessécher ? Essentiellement, les liens avec l’histoire de l’humanité
sont multiples et profonds. Ne pas s’y intéresser, c’est peut-être rejeter les racines desquelles nous
venons, promouvoir une société ignorante et violente, répéter les erreurs du passé ? En tout cas, ce
ne sont pas des questions qui devraient laisser quiconque indifférent.
De la chute de ces grands Empires de l’Antiquité, nous retirons deux conséquences principales pour la
musique. Les écrits et objets comme les instruments, ont été détruits par la violence des hommes. Ce
qui n’a pas disparu matériellement, semble avoir été détruit idéologiquement et mis aux oubliettes,
peut-être pour se libérer de l’emprise et de l’oppression passée ? Quelle que soit la raison, légitime ou
non, les nouvelles cultures émergentes ont rejeté de nombreuses avancées des anciennes civilisations.
À ce moment-là, l’humanité semble avoir reculé dans presque tous les domaines et particulièrement
dans les arts.
Qu’en est-il de ce changement d’esthétique musical auquel nous sommes confrontés actuellement ?
À travers le temps, les gens qui créent de la musique ont exploré différentes stratégies pour maintenir
l’attention des auditeurs. Pour ne pas lasser en utilisant la même mélodie en boucle, une réflexion est
nécessaire :1
Le canon Thème principal (mélodie A) et ses variations (A’,
A’’, A’’’…)
1Images tirées de : Les traces de la musique : petit traité de théorie musicale pour les jeunes mélomanes, Sarah
Chardonnens, 2013, Ed. Dom.
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Le menuet avec trio La symphonie
La forme sonate
Exposition
Développement
Concerto pour soliste
Réexposition
Dans l’évolution de notre compréhension de l’harmonie (quelles notes sonnent bien ensemble ou
non ?), le canon est naturellement apparu puisqu’il nous permet d’entendre plusieurs sons superposés
en utilisant la même mélodie !
Arrivent ensuite des formes comme le Lied qui joue sur deux parties A et B, le rondo où couplets et
refrains s’alternent. D’autres formes musicales plus ou moins complexes à se représenter visuellement
existent, notamment la fugue et son art selon Bach. À l’apogée de la musique classique, naissent la
sonate, la symphonie et le concerto qui sont des œuvres non seulement complexes dans leur
structure, mais surtout longues selon nos standards (3 à 20 minutes de musique par partie !)
Dans d’autres traditions musicales, en jazz par exemple, il y en a 2-3 standards : la forme Blues (12
mesures), le Rhythm Change (32 mesures, A, A, B, A’), Modal (32 mesures, A, A’, modulation de A, A’).
Une autre chose qui a vraisemblablement disparue de l’esthétique musicale des musiques Pop est la
modulation. Les œuvres qui utilisent la modulation ne sont pas construites à partir d’une seule et
même tonalité : une ou plusieurs de leurs parties glissent vers une autre tonalité. En utilisant un accord
emprunté à une autre tonalité, on peut créer une modulation passagère, mais nous parlons ici d’un
phénomène qui s’inscrit sur une durée prolongée, par exemple lorsque plusieurs accords de la nouvelle
tonalité se suivent.
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En 1983 par exemple, on a des OVNIs musicaux comme la chanson de Sergio Mendes – Never Gonna
Let You Go, qui contient pas moins de 22 changements de tonalité. Le tableau ci-dessous montre
l’évolution.
La chanson de Bruno Mars & Silk Sonic – Leave The Door Open qui a remporté les Grammy
Awards en 2022 contient des changements de tonalité et va justement contre la tendance actuelle.
Pulsation ou temps : battement régulier, comme les battements du cœur. Elle est perceptible dans la
musique lorsqu’un instrument marque les temps en les jouant, mais il se peut qu’elle soit silencieuse
et uniquement visuelle. Elle permet à un groupe de jouer ensemble et de se synchroniser
Contretemps ou syncope : une note dont le placement donne une impression de décalage parce
qu’elle se trouve entre deux temps (ou sur un temps faible lorsqu’on subdivise la pulsation)
Tempo : vitesse relative de la pulsation, mesurée en BPM (battements par minute) lorsqu’il s’agit
d’être précis et de ne pas bouger, ou estimée vaguement dans une fourchette exprimée en Italien. En
musique classique, on préfère la fourchette parce qu’elle permet au Chef-fe d’Orchestre de faire un
accelerando (accélérer) ou rallentando (ralentir) pour être plus expressif
Largo/lento Adagio Andante Moderato Allegro Vivace Presto
Lent mais Comme en Marche d’un Le plaisir de
Lentement Course vive Sprint
expressif marchant pas sûr courir
40-60 bpm 66-76 76-108 108-120 120-156 156-176 168-200
Métrique : unité de mesure exprimée en fraction (4/4, 6/8) qui indique le nombre d’unités de temps
par mesure (numérateur) et la valeur de note qui correspond à une unité (dénominateur établi selon le
code Ronde=1, Blanche=2, Noire=4, Croche=8, etc…). En pratique, on n’utilise presque toujours la noire
ou la croche. Ainsi, 4/4 signifie 4 noires par mesure, et 6/8 signifie 6 croches par mesure.
Temps binaire ou ternaire : un temps binaire peut se diviser par deux, alors qu’un temps est ternaire
lorsqu’il se divise par trois