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La théorie de la vengeance
Pascaline Delhaye
Dans Sociographe 2022/3 (N° 79), pages 31 à 41
Éditions Association Sociographe
ISSN 1297-6628
ISBN 9782494241015
DOI 10.3917/graph1.079.0031
© Association Sociographe | Téléchargé le 20/03/2023 sur www.cairn.info par Lidia Manyakina (IP: 194.3.29.27)
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Pascaline Delhaye
M
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adame Sand1 est rencontrée dans le cadre d’une expertise
psychologique demandée par le juge d’instruction, suite à
la mise en examen de son père, pour agressions sexuelles
et viols par ascendant légitime. Le cadre de la rencontre2 est énoncé
dès le début de l’entretien.
Mme Sand a vingt-cinq ans ; son apparence est soignée et simple. Le
contact relationnel avec Mme Sand est franc ; son discours fait preuve
d’aisance verbale et de fluidité. Elle participe activement et de façon
coopérative à l’entretien d’expertise ; elle cherche visiblement à trans-
mettre un message, visant peut-être à travers moi les représentants de
la justice auxquels elle sera bientôt confrontée lors d’un procès qu’elle
redoute, mais attend néanmoins avec impatience.
Dans un premier temps de cet écrit, je reprendrai ici le récit bio-
graphique retranscrit par Mme Sand au cours de cet entretien avant
d’apporter, dans un deuxième temps, une analyse du fonctionne-
ment psychopathologique du sujet et de la problématique familiale,
1. Le nom a été rendu anonyme parce qu’il s’agit ici d’un article. Les noms substi-
tués ici ont vocation à permettre une lecture plus fluide.
2. Il s’agit de préciser que le psychologue intervient ici sous mission d’un juge
d’instruction, dans le champ pénal ; il a pour mission d’apporter des réponses à des
questions précises qui lui sont demandées. L’objectif de la rencontre est la réalisation
d’un rapport écrit destiné au juge en vue de la préparation du procès (écrit consul-
table dans le dossier par le biais de l’avocat). Puis le psychologue rend compte de ses
observations et analyses lors du procès lui-même, à la barre et documents en main.
Il ne travaille donc pas ici dans le cadre du secret professionnel qui est le sien (et qui
définit par ailleurs habituellement sa profession).
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DOSSIER
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Suite à cette séparation, Mme Sand et ses deux frères ainés partent
vivre avec leur père. Mme Sand se souvient avoir alors été confiée la
semaine à une nourrice. Au fil du temps, Mme Sand finit par appeler
celle-ci « maman » et sa mère, qu’elle ne voit que durant les vacances,
« Madame ». Elle retourne le week-end chez son père, père qui se don-
nera quelques mois plus tard la fille de la nourrice pour compagne.
À l’âge de six ans, Mme Sand retourne vivre auprès de sa mère du
fait de difficultés rencontrées par le père (celui-ci a perdu son emploi
et s’est séparé de sa jeune compagne). Rapidement, au domicile
maternel, les tensions se font constantes entre la mère et la fille. Mme
Sand se souvient d’une mère qui la malmène et la ridiculise souvent,
et qui manifeste une nette préférence pour le fils né entre-temps de
la nouvelle union de la mère de Mme Sand avec le frère de son père.
La mère de Mme Sand en vient à lui expliquer qu’elle est en fait issue
d’une relation sexuelle forcée, attachée au lit par le père de Mme
Sand. Sa mère dit qu’elle voit en elle son agresseur à qui Mme Sand
ressemblerait d’ailleurs physiquement comme sur le plan du carac-
tère. L’éloignement durant les six premières années n’a fait que creuser
encore un peu plus le passif de cette relation. Mme Sand se décrit
comme une petite fille qui manquait de caractère : « On pouvait faire
3. Cette étude de cas est tirée d’une thèse ayant pour titre « La parole de ven-
geance ou le temps de l’Autre : d’un enjeu de structure à une clinique dans la post-
modernité » (Delhaye, 2013, université Nice-Sophia Antipolis). On retrouvera
d’autres éléments de réflexion sur le thème de la parole de vengeance dans deux
articles (Delhaye, 2016, et Delhaye, 2017).
4. Toutes les phrases entre guillemets (sauf référencées) sont des verbatim issus de
l’entretien d’expertise ; elles sont donc les paroles mêmes de Mme Sand.
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se protéger, elle avait tenu à garder son maillot de bain ; elle relate la
façon dont son père l’avait obligée à l’enlever, « par la parole », selon
son expression. Cette nuit-là avait eu lieu un nouveau viol.
Enfant déjà, elle se rendait compte que ces actes n’étaient « pas nor-
maux, pas logiques », mais elle se retrouvait « profondément seule »,
ne trouvant personne à qui en parler. Mme Sand ne s’est pas tournée
vers sa mère pour chercher assistance : elle avait peur de ne pas être
crue. Parfois elle essayait de se défendre, de refuser physiquement
l’acte. Mais alors, son père l’ignorait totalement, ce qui lui était
insupportable. D’autres fois, son père lui affirmait qu’il avait tout de
même abusé d’elle alors qu’elle dormait.
Mme Sand décrit un père qui, en dehors des agressions, « savait se
comporter en père », sachant être affectueux sans sous-entendu ni
mouvement d’emprise. Cependant, elle dit aujourd’hui qu’il savait
certainement qu’elle ne parlerait pas de ce qu’il lui faisait subir.
Durant son enfance donc, Mme Sand vit dans la peur de devoir
retourner chez son père. Toute l’année, elle dort mal. Le moment de
l’endormissement est traversé de la peur que quelqu’un ne se cache
dans sa chambre, ne la touche durant son sommeil. Ses nuits sont
emplies de cauchemars au cours desquels elle est envahie d’une sensa-
tion de chute et de poursuite. Elle pleure également beaucoup, pense
ne pas pouvoir réussir sa vie, ne voit pas son avenir, pense ne pas vivre
au-delà de ses dix-huit ans, finir prostituée.
À treize ans, Mme Sand réussit à imposer de ne plus aller chez son
père en vacances. Les agressions cessent donc. Elle ne revoit son père
qu’une fois durant l’adolescence. Lors de cette visite, le père forme un
nouveau couple avec une femme, Mme Deforges, qui a des enfants.
Cette mère malmène ses enfants, dont une jeune fille, Melle Deforges
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donc. Mme Sand remarque que son père se montre passif et doux à
l’égard de cette jeune enfant dont je reparlerai.
La vie adulte
Quand elle a dix-huit ans, une violente querelle avec sa mère amène
cette dernière à la chasser de chez elle. Mme Sand retourne alors vivre
pendant six mois chez son père. Accompagnée de son petit ami, elle
se sent protégée et n’a pas peur de son père.
Bien que disciplinée, Mme Sand relate une scolarité moyenne avec
des résultats qui s’effondrent à l’âge de six ans (elle dit être passée du
cours préparatoire à la maternelle cette année-là, année du retour chez
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sa mère et des premiers viols par le père). Elle fait écho d’une mère qui
la mettait continuellement en doute quant à sa capacité d’apprendre
et de réussir. Mme Sand obtient néanmoins plus tard un Brevet
d’études et Certificat d’aptitude professionnel (BEP-CAP) de Vente
qui lui permettra d’être embauchée comme vendeuse dans un grand
magasin. Elle aurait toutefois aimé devenir auxiliaire de puériculture
si elle en avait eu les moyens.
Mme Sand explique s’être construite à partir de ses dix-huit ans. Elle
travaille, prend son indépendance, décide de se marier et de fonder
une famille ; elle tient à expliquer que c’est elle qui en prend l’initia-
tive. Elle aura deux filles de cette union, union qui, aujourd’hui, se
solde dans une procédure de divorce du fait des difficultés sexuelles
que Mme Sand dit présenter.
Mme Sand explique avoir eu ses premières relations sexuelles consen-
ties à l’âge de dix-huit ans avec celui qui deviendra son mari. Son
compagnon s’étonne que ce qu’elle présentait comme une première
fois ne se manifeste pas par un saignement. Elle explique alors à son
compagnon l’inceste qu’elle a vécu. En réaction, cet homme refusera
d’avoir par la suite tout contact avec le père de Mme Sand.
Mme Sand se dit « sans désir », ou tout au moins, « un désir dans la
tête, mais ça sort pas, ça reste à l’intérieur », explique-t-elle. Durant
l’acte, elle se décrit comme « une statue, sans bouger, sans gémir ».
Elle a l’impression que, de façon générale, les actes sexuels se font
comme ceux qu’elle subissait de son père, dans un rapport dominant/
dominé. De même, dans le domaine de la séduction, Mme Sand
explique que, lorsqu’un homme lui témoigne d’un compliment, elle
pense alors qu’il sait ce qu’elle a subi et qu’on cherche ainsi à s’acharner
sur elle ; elle se détourne donc.
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Jusqu’ici, Mme Sand n’avait relaté l’inceste qu’à son mari. Ce qui
l’amènera à porter plainte, ce sont les révélations d’une jeune fille,
Melle Deforges, fille de la nouvelle compagne de son père et de six ans
sa cadette, à propos d’agressions sexuelles qu’elle déclare avoir subies
depuis plusieurs années.
Mme Sand n’est plus l’unique victime et c’est ce qui l’amènera très
vite à témoigner de ce qu’elle-même a vécu. Elle qui avait longtemps
cherché à « fermer les portes sur ce qui s’est passé, pour oublier et
pouvoir vivre », elle ne peut plus vivre avec ce qu’elle avait décidé de
croire : « je pensais que j’étais la seule victime, je pensais que je n’avais
qu’à me soigner ».
Mme Sand se pensait en effet la seule victime possible du fait du
scénario qu’elle s’était donnée et qui expliquait son histoire. En effet,
Mme Sand explique qu’elle s’était construit un sens aux agissements
de son père sur elle : elle s’était imaginé que son père se vengeait à
travers elle de l’infidélité de sa mère avec son propre frère à lui. Mme
Sand dit que cette explication lui avait permis « non pas de pardonner,
mais de tenter de comprendre et d’oublier »5. Seulement, les révéla-
tions de Melle Deforges mettent fin à cette construction mentale.
Mme Sand, en portant plainte contre son père, veut « rompre la
chaîne », se protéger et protéger d’autres enfants, témoigner de son
soutien envers la jeune belle fille de son père. Quant à sa mère, quand
celle-ci apprend la mise en examen, elle lui dit : « ça ne m’étonne pas
de ton père ».
5. Le message de vengeance n’a certainement pas émergé à proprement parler dans
le cadre de cette expertise ; sa mise en mot est peut-être davantage le fruit du travail
psychologique à visée thérapeutique que Mme Sand a engagé par ailleurs.
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Le père de Mme Sand nie d’abord, puis avoue les viols qui lui sont
reprochés. Lors de la confrontation, ce père demande pardon à Mme
Sand qui lui explique alors avoir surtout besoin d’une explication.
Maintenant qu’elle est mère, elle dit ne pas comprendre ce qui peut
pousser un père à abuser sexuellement de son enfant ; elle ne com-
prend pas « d’où peut venir le désir d’un homme à l’égard d’un corps
d’enfant, sans forme et sans envie, à l’inverse d’une femme qui a des
sensations, du désir et qui montre à l’homme qu’il est désiré ». Car si
Mme Sand se décrit comme frigide, elle n’en reste pas moins curieuse
quant au désir qu’elle sent poindre en elle dans certaines conditions,
mais qui se mure face à la concrétisation de l’acte sexuel. Le père ne
lui donnera pas d’autres explications en dehors du fait qu’à l’époque,
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il était sans autre partenaire sexuelle, et que sa fille, comme Melle
Deforges, étaient « trop câlines », rapporte-t-elle.
Le procès qui se prépare l’amène à développer un état douloureux,
même si elle se dit fière d’elle et se trouve courageuse.
La théorie de la vengeance
Le besoin de causalité
« Qui ne sait mettre sa volonté dans les choses y met au moins un
sens : cela revient à croire qu’une volonté s’y trouve déjà », écrivait
Nietzsche (1988, p. 15). Gori (2008), en citant Nietzsche, fait écho à
cette psychologie quotidienne qui nous amène à attribuer une cause
et un sens psychologiques à nos événements, à les accuser, et Gori
rappelle qu’en effet, cause et accusation ont une même étymologie.
Ce besoin de causalité, proche de la croyance de l’obsessionnel ou de
la persécution chez le paranoïaque, « garantit l’existence d’un ordre
divin des choses, comme appui essentiel pour nous convaincre d’une
réalité sensée et cohérente (…) » (Gori, 2008, p. 211).
Pour Mme Sand, l’explication par la vengeance a permis, pendant un
temps, de donner un sens aux agressions et de faire tenir ce qui tentait
d’être soumis au refoulement. Quand cette explication ne tient plus,
alors le refoulement cède. La confrontation à la loi par le dépôt de
plainte est alors possible, se fait même nécessaire.
Mais en amont, la causalité, ou le sens ainsi attribué aux viols subis,
en appelle à une loi probable, imaginée, une simili justice, une raison
aux choses, à l’ordre des choses qui lui a été imposé par l’inceste.
Se donner une explication, pour contrer la confusion affective et
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ordre », pourrait-on reformuler.
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que Mme Sand pourra sortir de cette construction fantasmatique qui
la maintenait à la place de l’élue pour répondre de la faute de sa mère.
Le trait unaire, son caractère unique, s’effondre et la plainte qu’elle
associe à celle de Melle Deforges est le témoin qu’elle atteint un autre
niveau de vérité concernant son père. Là où Mme Sand l’identifiait à
celui qui, pour l’affront qu’il avait subi du fait d’une autre, (se) faisait
justice sur son corps à elle, il n’y a finalement qu’un homme qui agit
sa propre loi, sa jouissance, sur elle comme sur Melle Deforges.
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Le message de vengeance vient également peut-être répondre à une
certaine ambivalence à l’égard du père qui surgit dans la nécessité pour
celle qui a été une enfant abusée, de voir aussi en son père celui qui
« savait se comporter en père » (effet d’un clivage ?) ou tout au moins
celui dont elle a su se protéger à treize ans et par la suite (grâce notam-
ment à la présence d’un autre représentant de la sexualité, le petit ami,
lui « autorisé »). Ne vient-il pas, là encore, répondre à la dette qu’une
fille pense avoir contractée auprès d’un père qui l’a élevée dans ses
plus jeunes années, là où sa mère l’avait laissée ? Nous retrouverions ici
l’image laissée par Viaux (2003) quand il décrit certains pères inces-
tueux qui se prétendent finalement plus mère que la mère, se reconnais-
sant l’unique géniteur, l’unique auteur de la lignée. Le père incestueux
vérifie compulsivement la castration féminine et défie l’omnipotence
perdue de la mère, le manque par quoi l’enfant advient. La question du
sens du manque de la mère est, selon cet auteur, ainsi détournée sur la
fille. Je me permettrai de poursuivre en associant un lien entre les deux
expressions : le « sens du manque » qui se prolonge ainsi chez la fille
par le « manque de sens » que représente l’inceste, manque de sens que
tente finalement de restaurer le scénario de vengeance.
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commise à la génération précédente. C’est celle d’Œdipe répondant
des crimes de Laïos. Mais ici, qui est Laïos ? La mère qui a trahi le
père pour s’enfuir avec son frère ? La mère qui n’a pas aimé ni protégé
sa fille issue d’un viol conjugal ? Ou le père qui a violé sa femme et qui
a commis l’inceste ? Comme l’écrit Balier (1998), l’inceste est pro-
duit du père, mais concerne la mère ; il n’est pas affaire de frustration
sexuelle du fait de femme sexuellement indisponible, mais s’inscrit
bien dans un processus lentement élaboré sur plusieurs générations.
Le scénario de la vengeance est venu mettre un voile pendant tout le
temps du refoulement, voile venant finalement révéler ces questions
fondamentales et la nécessité légitime de comprendre, de réinscrire
l’acte et la parole dans la dimension des générations pour cette jeune
femme, dans cette configuration familiale marquée par la transgres-
sion des frontières intrafamiliale et intergénérationnelle. Ici, à partir
du même, se définit une différence, et, dans l’élaboration en cours,
quelque chose tente de se dire de la loi.
Epilogue
Lors du procès, je découvrirai le père de Mme Sand, abattu, tête
constamment baissée, fantôme de lui-même, seul dans le box des
accusés, à l’inverse de Mme Sand dont l’expression du visage est
ouverte et qui accueille les paroles prononcées par les uns et les autres,
tenant la main de Melle Deforges, sur le banc réservé aux victimes.
La situation d’expertise psychologique n’est pas un cadre thérapeutique,
dans le sens où la parole n’est pas soumise au processus associatif et le
transfert, quoique non réellement absent, n’est pas le moteur même de
la rencontre. Néanmoins, on peut penser que le temps de l’expertise a
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été, pour Mme Sand, l’occasion de laisser passer un message, celui d’un
sujet qui veut comprendre, qui en appelle à la loi pour en dire quelque
chose, pour qu’une parole se dise. La loi, cette parole qui s’inter-dit. La
parole, celle qui sépare, donne vie, inscrit dans une filiation.
Pascaline Delhaye est docteure en psychologie,
responsable du Pôle Recherche de l’IRTS Hauts-de-France,
psychologue en MECS association Home des Flandres.
Bibliographie
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Balier, Claude (1998). Psychanalyse des comportements sexuels violents. PUF.
Delhaye, Pascaline (2016). Figures de la vengeance dans la post-modernité :
le héros et le barbare. Nouvelle Revue de Psychosociologie, 2016/1, n° 21,
pp. 143-154.
Delhaye, Pascaline et Lesourd, Serge (2017). La parole de vengeance,
ou le temps de l’Autre. Cliniques Méditerranéennes, 2017/1, n° 95,
pp. 217-227.
Ferenczi, Sandor (2004). Confusion de langue entre les adultes et les enfants.
Petite Bibliothèque Payot.
Girard, René (1972). La violence et le sacré. Grasset.
Gori, Roland (2008). La preuve par la parole, Essai sur la causalité en psycha-
nalyse. Érès.
Nietzsche, Friedrich (1988). Crépuscule des idoles. Gallimard.
Viaux, Jean-Luc (2003). Psychologie légale. Frison-Laroche.
Résumé
Tirée de la clinique expertale, cette étude de cas nous plonge dans le vécu d’une
femme victime d’inceste durant l’enfance et qui s’apprête à vivre le procès qui la
confrontera à son père. Son analyse permettra de mettre à jour des mécanismes de
survie psychique face à l’insupportable, et notamment ce que nous avons nommé la
théorie de la vengeance.
Mots-clés : inceste, victime, vengeance
Abstract
Surviving incest: Revenge theory
Taken from a legal expertise clinic, this case study describes the experience of a
woman who was a victim of incest as a child and who is preparing to begin the trial
in which she will be confronted with her father. The analysis of this case will serve
as a way to update our understanding of psychic survival mechanisms in the face of
the unbearable, and in particular what we have termed “revenge theory.”
Keywords: incest, victim, revenge
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