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Ecole des Ponts ParisTech

Conception des structures


TD 1 : Exercice de contrôle
2018

1 Présentation du sujet
Énoncé On pose le problème de la réalisation d’une passerelle de 150 m de porté par 10 de largeur. Le chemin
piéton doit respecter les niveaux des quais indiqués en figure (20 m sur le niveau moyen de l’eau) et laisser un
gabarit pour la navigation de 15 m de hauteur (par rapport au niveau moyen) sur la moitié centrale du franchisse-
ment. La passerelle ne doit pas empêcher la vue entre quais (surhaussement maximal 1.5 m). Il est possible de se
servir de l’ı̂lot indiqué en figure (emplacement entre 25 m et 35 m du quai à gauche et entre 10 m et 20 m de l’axe
du passage à réaliser ; hauteur de 0 m sur le niveau moyen de l’eau) pour créer des appuis intermédiaires ou pour
l’emplacement d’un mât. Les structures de la passerelle pourront intéresser les quais sur une profondeur maximale
de 5 m à partir de la rive, mais ne pourront pas s’éléver à plus de 3 m sur les quais (on ne doit pas placer de mâts
ou de tours sur les quais).

F IGURE 1 – Croquis du site.

1
Il faut définir le type de structure utilisée, les matériaux et la géométrie de la passerelle et des autres éléments
nécessaires au fonctionnement du système (sauf fondations) et pré-dimensionner tous ces éléments par conséquent.

Remarque 1 Pour la conception du système, veilliez à bien mener les choix suivantes :
— choix de la typologie du franchissement (arc, poutre, haubans, . . .),
— choix du type de tablier (porté, suspendu, traversant, . . .),
— système de stabilisation si nécessaire,
— type de structure du tablier (grille de poutres, caisson, . . .).
Analysez vos proposition afin de vérifier la cohérence des choix faits et bien comprendre les enjeux.

Remarque 2 Il est essentiel que le rendu soit clair et lisible (pas de crayon, utilisez seulement les stylos svp) ; a
cette fin il faut inclure des schémas statiques clairs et des croquis de la structure. Il faut que votre nom apparaisse
dans toutes les pages du rendu.

Rendu Un seul document est à rendre dans lequel les étapes suivantes doivent être présentées séparément :
1. Définition de la typologie structurelle ; on doit motiver ses choix par rapport à un autre exemple (au moins),
tracer le schéma statique et un croquis de la structure primaire (ou plusieurs schéma et croquis si cela aide
à la compréhension du système).
2. Liste des principaux éléments de la structure primaire qu’il faut dimensionner et des étapes de calcul
(éventuellement approché) qu’il faut suivre pour aboutir à ce dimensionnement (même si on ne pourra
pas suivre toutes ces étapes pendant le contrôle).
3. Calcul des charges (vent, neige et poids propre ; on pourra simplifier ces calculs en supposant les surfaces
planes), liste des cas de chargement qu’il faut considérer (même si on ne pourra pas tout faire pendant le
contrôle).
4. Dimensionnement des éléments de la structure primaire (suivant la liste donnée par vous mêmes) en tenant
compte du problème de la stabilité de l’équilibre au niveau local et global.

Critères de notation On donne une notation séparée aux différents parties du travail énumérées ci-dessus. Pour
tous les élèves sauf les architectes :
1. 5 points accordés en fonction de la clarté et de la pertinence des choix présentés dans la première partie du
document demandé.
2. 5 points sur la deuxième partie.
3. 2 points en fonction des cas de charge prévus.
4. 8 points en fonction des résultats numériques et (en défaut) de la clarté de la démarche de pré-dimensionnement.
Pour les élèves architectes :
1. 7 points accordés en fonction de la clarté et de la pertinence des choix présentés dans la première partie du
document demandé.
2. 7 points sur la deuxième partie.
3. 2 points en fonction des cas de charge prévus.
4. 4 points en fonction des résultats numériques et (en défaut) de la clarté de la démarche de pré-dimensionnement.
La durée prévue de l’épreuve est de 2h45. On accorde un bonus à tous ceux qui rendent leur document à
l’avance et un malus à ceux qui le rendent en retard, avec un retard maximale de 15 minutes, avec les critères
suivants :
1. avoir obtenu au moins la moitié des points disponibles dans chaque partie du travail indiquée ci-dessus ;
2. la valeur du bonus est de 30% de la note sans bonus si la copie est rendue au moins 30 minutes à l’avance
et décroı̂t par plages de 5% tout les 5 minutes (il n’y a pas de bonus pour les copies rendues dans les 5
derniers minutes) ;
3. la valeur du malus suit la même progression, elle s’applique indépendamment du premier critère ci-dessus ;
4. la note avec bonus est plafonnée à 20.
5. pour obtenir un bonus l’élève doit placer son document dans la pile des rendus avant l’échéance.

2
Données
1. Chargement :
(a) masses pour le calcul des poids propres :
i. béton : 2.50 g/cm3
ii. acier : 7.85 g/cm3
iii. si besoin d’autres donnés sur le matériau pourront être prises en compte.
2
(b) charge de neige : s = 1.0kN/m (cette valeur est à prendre pour des chargements uniformément repar-
tis, il est conseillé de ne pas tenir compte pour les calculs fait pendant le contrôle d’autres conditions
de chargement dues à la neige ; on pourra éventuellement les citer dans la liste des cas de charge),
2
(c) pression nette du vent : w = ±2.2kN/m
2
(d) exploitation : q = 5kN/m
(e) thermique : ∆t = ±20◦ C
2. Résistances :
(a) béton 25 MPa
(b) acier HA500, S235 ou S355
(c) câbles (voir tableau)
(d) si besoin d’autres donnés sur le matériau pourront être prises en compte.
3. Raideurs (module d’Young)
(a) béton 21 GPa
(b) acier 210 GPa
(c) acier dans les câbles 190 GPa

Câbles à 61 fils.
φ nominale surface réelle masse pour 100 m effort de rupture
mm mm2 kg kN
18 191 159 298
20 236 196 368
22 286 238 446

24 340 283 530


26 400 332 623
28 463 385 722

30 532 442 829


32 605 503 943
34 683 568 1060

36 766 636 1190


40 946 786 1470
44 1140 950 1790

3
2 Corrigé
2.1 Définition de la typologie structurelle
(Temps conseillé : 20 min pour les élèves ingénieurs, 40 min pour les élèves architectes)
Compte tenu de la contrainte de hauteur maximale sur les quais, les typologies de franchissement possibles
sont :
1. Poutre : (1.1) sur deux appuis, (1.2) cantilever, (1.3) sur 3 appuis en exploitant l’ı̂lot.
2. Arc : (2.1) surbaissé avec voie supérieure, (2.2) avec tablier traversant ou bow-string, (2.3) avec voie
inférieure.
3. Haubans : (3.1) portés à partir d’un mât placé sur l’ı̂lot et ancré sur les quais, (3.2) idem à partir d’une tour
sur l’ı̂lot.
4. Suspendu : (4.1) deux-demies caténaires à partir d’une tour sur l’ı̂lot.

150 m 150 m 30 m 120 m


(1.1) (1.2) (1.3)

150 m 150 m 150 m


(2.1) (2.2) (2.3)

an
pl
rs
ho
g e
cra
an
tablier hors plan tablier hors plan

30 m 120 m 30 m 120 m

(3.1) (3.2)

tablier hors plan

30 m 120 m

(4.1)

Les solutions suivantes ne semblent pas convenables.


(1.1) (1.2) Portée importante et hauteur de la poutre limitée à 5 m + 1.5 m, soit < 1/20 de la portée.
(2.2) (2.3) Le besoin de laisser la vue dégagée entre quais ne parait pas satisfait par ces structures.
(3.2) L’encastrement en fondation sur l’ı̂lot est vraisemblablement coûteux.

4
(4.1) Voir cas précédent ; de plus cette typologie n’est pas appropriée compte tenu de l’échelle (portées trop
faibles).
Les solutions suivantes sont plus intéressantes.
(1.3) Evolution du schéma cantilever tenant compte de l’appui intérmediaire ; réduction de la portée entre
sections à moment nul à 110 m environ ; éventuelle évolution vers :

30 m 100 m
10 m 10 m
(1.3b)

avec une portée entre rotules de 100 m et une hauteur possible de poutre de 6.5 m > 1/20 de la portée.
(2.1) L’arc a un rapport flèche/portée de 6.5/150 = 1/23 ; si on compare cette géométrie avec celle du pont
Alexandre III à Paris (107 m de portée et f/p = 1/17) pour lequel les œuvres en fondation furent poussées jusqu’à
30 m du bord des quais, on comprend que cette ouvrage ne pourra être réalisée que dans de conditions de sol très
favorables (il y a de bâtiments à 15 m du bord des quais).
(3.1) Cette structure paraı̂t la plus convenable pour le site. Elle permet de marquer la présence de l’ouvrage
d’une manière relativement discrète grâce à la possibilité de mettre en place un mât haubané par des tirants d’an-
crage sur les quais.
On retient la structure obtenue en croisant (1.3b) et (3.1) dont le schéma statique est dessiné ci-dessus. Le
matériaux de construction sera l’acier S355.
S S

ELEVATION COUPE

40
10

D E F D (A, E, F, B)
B G
20
A (G)

C 10 6.429 10 C
30
45 15
5 25 65 25
15 60
10

D E F
B
A

C
60

PLAN

S
G

5
2.2 Liste des principaux éléments de la structure primaire qu’il faut dimensionner et des
étapes de calcul
(Temps conséillé : 30 min).
1. Parties AE et FB du tablier : poutres en flexion, isosatiques en première approximation.
— AE flexion, effort tranchant et torsion induite par la partie EF du tablier qui s’appuie de façon excentrée
en E, plus torsion due à l’excentricité des charges sur AE. Calculs de M , V , T standards.
— FB comme pour AE, mais on ajoute N de traction pour équilibrer la composante horizontale des efforts
des tirants (la rotule F doit donc transmettre cet effort, alors que E ne doit pas le transmettre). Calculs
de M , N , V , T standards.
2. Partie EF du tablier : poutre en torsion hyperstatique de degré 1 en première approximation (deux encastre-
ments en torsion en E et F, on simplifiera par l’hypothèse de symétrie). Cette partie du tablier est suspendue
aux haubans ; elle ne doit pas reprendre que les excentricités des efforts :
ac
tio
n
du

Vz
ha
ub
an

Vz
α

Vy

Coupe sur le tablier : un effort de torsion et un effort tranchant horizontal sont à reprendre par le tablier.
De plus, on considère deux encastrements de torsion et deux appuis en flexion y :

encastrement T encastrement T
tablier
appui V rotule V

actions des haubans

Vue en plan du tablier : l’action des tirants se traduit en effort de traction sur le tablier.
La composante x des efforts des haubans se traduit en un effort normal de traction N (voir suite pour le
soulèvement).
3. Haubans : ils reprennent chacun une tranche de tablier EF. Calcul par l’équilibre à la translation verticale
avec un angle des haubans sur l’horizontale, α, variable ; on fera le calcul pour le tirant le plus incliné.
4. mât et béquille ; schéma statique :

actions des
haubans

tirants action du tablier


d'ancrage sur l'appui D

6
On fera l’hypothèse que les tirants d’ancrage reprennent entièrement la composante de l’action des haubans
qui est orthogonale à l’axe du mat ; celui ci sera donc calculé sous l’effet d’un effort normal de compression
(donc avec risque de flambement à maitriser ; cet effort est donné par la somme des composantes axiales
des actions des haubans et des tirants d’ancrage) et d’un éventuel effort tranchant et moment fléchissant
générés si les tirants d’ancrage et les haubans ne se trouvent pas sur le même plan (mât hors du plan des
haubans). En première approximation on évaluera cette action hors plan en tenant compte de l’angle le plus
défavorable seulement et en multipliant le résultat par le nombre de couples hauban-tirant.
La béquille est à calculer en flexion-effort normal. Le moment qui équilibre les actions sur la béquille
à son pied C, la fondation sur l’ı̂lot n’étant pas un encastrement, sera repris par les tirants d’ancrage du
mat, ce dernier étant par conséquent fléchi. Pour simplifier on dimensionnera le premier tirant à cet effet ;
seulement la partie inférieure du mât sera donc soumise à ce moment de flexion. On pourra ajouter de
bielles de renfort :

action du tablier
sur l'appui D

bielle de renfort

(voir suite pour le soulèvement).


5. Tirants : ils seront dimensionnés pour équilibrer des haubans et le mouvement de rotation de la béquille
On évaluera l’effort total en fondation au point G.
Remarque sur le soulèvement Le fonctionnement de la poutre EF et du système de stabilisation de la
béquille changent en conditions de soulèvement. La poutre EF devra fonctionner dans ce cas comme sur
deux appuis (E et F), avec réactions transmises aux poutres AE et FB par conséquent.
La béquille ne sera pas équilibrée par l’ancrage du mats, mais par son poids propre ; il faudra donc dimen-
sionner cet élément à cet effet :

action du tablier
sur l'appui D
(soulèvement)

poids propre
du mât D

poids propre
de la béquille

La force verticale de soulèvement exercée par le tablier sur l’appui D est la réaction verticale au point D
dans le schéma statique :

7
A D E F B

2.3 Calcul des charges


(Temps conséillé : 15 min).
1. Poids propres (g) :
(a) tablier ≈ 75.0 kN/m,
(b) mât ≈ 25.0 kN/m,
(c) béquille ≈ 50.0 kN/m.
2. Charge de neige (n) donnée dans l’énoncé : 1 kN/m2 uniformément repartie sur le tablier seulement.
3. Charge de vent (v) calculée à partir de la pression nette donnée dans l’énoncé : 2.2 kN/m2
(a) surpression uniforme sur le tablier et sur le mat 1

(b) surpression partielle sur le tablier et uniforme sur le mat.

(c) dépression uniforme sur le tablier et action concorde sur le mat

(pour simplifier le calcul on négligera une éventuelle contribution du frottement dans ce cas, la surface
totale étant relativement faible pour que cet effet soit significatif).
1. Les actions sur le mât seront augmentés de façon forfaitaire pour tenir compte des haubans et des tirants d’ancrage.

8
4. Charges d’exploitation (q)
(a) max uniformes

(b) max excentrés

5. Charges thermiques : le schéma étant isostatique il n’y a pas d’actions thermiques à prévoir en première
approximation.
Combinaisons des charges ELU, ELS :
(+)
pELU = 1.35g + 1.5 · 0.6w + 1.5q

(−)
pELU = g − 1.5w

(+)
pELS = g + 0.6w + q

(−)
pELS = g−w

Note : on ne considère pas l’effet de la neige combiné avec celui des charges d’exploitation ; celles-ci étant plus
importantes on ne tient pas compte de la charge de neige sur le tablier. Pour simplifier on ne tient pas compte de la
charge de neige même sur le reste de la structure (la neige pourrait se poser sur la béquille).
Pour le tablier entièrement chargé nous avons (largeur 10 m)
(+)
pELU = (1.35 · 75 + 1.5 · 0.6 · 2.2 · 10 + 1.5 · 5.0 · 10) kN/m

= (101.3 + 19.8 + 75) kN/m = 196 kN/m

(+)
pELS = (75 + 0.6 · 2.2 · 10 + 5.0 · 10) kN/m = 138 kN/m

compte tenu du poids du tablier il est inutile de considérer la cas du soulèvement dans cette phase du calcul (même
si le tablier choisi paraı̂t un peu lourd, il sera difficilement moins lourd que 25 kN/m).

2.4 Dimensionnement
2.4.1 Parties AE et FB du tablier
La section dimensionnante est l’encastrement B.

9
A D E F B

On considère le chargement sur EF repris par les haubans et par les rotules E et F de la façon suivante :
— les haubans reprennent entièrement les charges verticales sur EF, sauf que pour les deux parties de 5 m au
droit des rotules,
— les actions horizontales (x et y) générées par les haubans sont reprises par les rotules, notamment l’effort
normal N est entièrement repris par F, l’effort tranchant Vy est repris par E et F également.
L’action extérieure totale reprise par les haubans est :

RzELU = 55 m · 196 kN/m = 10.78 MN

RzELS = 55 m · 138 kN/m = 7.59 MN

Les composantes horizontales générées par les haubans se calculent en première approximation en tenant
compte de l’inclination  moyenne  de ceux-ci sur l’axe du tablier (cette moyenne étant à prendre dans le sens
des projections) :

NF
y
VyE VyF
x β
Fh
E F

Plan
5m 5m
Fh Rz
p p

α
x NF
z
VzE VzF

E F

Elevation

40 55
tan α ≈ = 0.40 tan β ≈ = 0.55 tan β/ tan α ≈ 1.4
100 100
Le dessin ci-dessous explique le calcul précédent.

10
S S

ELEVATION COUPE

40
10

D E F D (A, E, F, B)
B G
20
A (G)

C 10 6.429 10 C
30
45 15
5 25 65 25
15 60
10

D E F
B
A

C
60

PLAN

S
G

La force totale exercée par les haubans sur la direction indiquée est
Rz
Fh =
cos β sin α
par conséquent l’effort normal sur le tablier est
Rz Rz
NF = Fh cos β cos α = =
tan α 0.40
Les efforts tranchants valent :
VzE = −VzF = 5 m · p
1 Rz tan β 1.4
VyE = −VyF = Fh sin β cos α = = Rz = 0.7Rz
2 2 tan α 2
Par ailleurs Fh /8 donne une première approximation de la force dans chacun des 8 haubans.

[MN] ELU ELS


Fh 33.13 23.32
NF 26.95 18.98
VzE = −VzF 0.98 0.69
VyE = −VyF 7.55 5.31

(cos α = 0.928 ; sin α = 0.371 ; cos β = 0.876 ; sin β = 0.482).

11
Pour dimensionner la poutre console FB on ajoute aux résultats précédents le chargement sur celle-ci :

25 m

NF
y
x VyF

F B

Plan
25 m

p
x NF
z
VzF

F B

Elevation

On a donc
pl2
NB = NF ; VzB = VzF − pl ; MyB = VzF l − ; VyB = VyF ; MzB = VyF l
2
[MN] [m] ELU ELS
NB 26.95 18.98
VzB -5.88 -4.14
VyB -7.55 -5.31
MzB -188.65 -132.83
MyB -202.25 -142.25

On considère un caisson :

10 m

y
80 mm 2m

7m

Surface
A = 0.08 · (10 + 7 + 2 · 2) = 1.68 m2 ;
distance du barycentre à l’intrados :

zbar = 0.08 · (10 · 2 + 2 · 2 · 1 + 7 · 0.08/2)/A = 1.16 m ;

2
Iy ≈ 10 · 0.08 · (2 − 1.16) + 7 · 0.08 · 1.162 + 2 · 23 · 0.08/12 = 1.42 m4

Wy ≈ Iy /zbar = 1.42/1.16 = 1.23 m3


 2 !
3 3 7 2
= 2.57 m3

Wz ≈ 0.08 · 10 + 7 /12 + 2 · 2 · 0.08 · ·
2 10

12
NB MzB MyB 355
σmax = − − = 247 MPa < fyd = = 323 MPa
A Wy Wz 1.1
Note : on n’a pas tenu compte de la torsion.
La flèche en F se calcule en fonction de la charge distribuée p et de la force appliquée en F, VzF :

pl4 VzF l3
f= +
8EIy 3EIy

Iy = 1.42 m4 

pELS = 138 kN/m
 l
f = 0.035 m =
VzF = 0.69 MN 
 710
l = 25 m

Compte tenu de ces résultats, on pourra envisager une section variable du caisson et une réduction de ses dimen-
sions maximales.

2.4.2 Partie EF du tablier


Calcul du moment de torsion et des contraintes tangentielles de torsion dans le caisson

Fh
2.5 m
5m

Rg + Rq Rw Rg Rq + Rw
γ

y
80 mm 2m

7.5 m

On considère une excentricité des charges d’exploitation donnée par le chargement de la moitié du tablier et
l’action du vent en direction opposée sur les deux moitiés du tablier :

Tg = g · 5 m = 75 · 5 kNm/m = 0.38 MNm/m


Tq = q · 5 m · 7.5 m = 5 · 5 · 7.5 kNm/m = 0.19 MNm/m
Tw = w · 5 m · 5 m = 2.2 · 5 · 5 kNm/m = 0.06 MNm/m

En effet il est plus défavorable de charger entièrement le tablier par q :

Tq = q · 10 m · 5 m = 5 · 10 · 5 kNm/m = 0.25 MNm/m

Le moment de torsion à l’ELU est

TELU = 1.35Tg + 1.5Tq + 1.5 · 0.6Tw = (1.35 · 0.38 + 1.5 · 0.25 + 1.5 · 0.6 · 0.06) MNm/m = 0.931 MNm/m

(Notez qu’on n’a pas tenu compte du moment de torsion généré par la composante horizontale de la traction des
haubans par le bras de levier donné par la distance verticale entre le point d’ancrage d’un hauban sur le tablier et
le centre de torsion de la section. Il s’agit d’une contribution favorisant la résistance de la pièce dont l’évaluation
requiert plus d’informations géométriques (notamment sur les ancrage et la forme de la section), d’où le choix de
la négliger.)
Il s’agit d’un moment de torsion également distribué sur la poutre, qui est encastrée à la torsion aux deux
extrémités, donc :

13
5m l∗ = 55 m 5m

T = 931 kNm/m

E F

(les liaisons aux extrémités de la poutre sont des encastrements de torsion ; le diagramme représente le moment de
torsion qui sollicite la poutre par effet du moment extérieur T )

max TELU l∗
TELU = = 931 kNm/m · 55 m/2 = 25.6 MNm
2
La surface délimitée par la ligne moyenne du caisson est

Ω = (2 + 0.08) · (7 + 0.08) = 14.7 m2 ; e = 0.08m

La contrainte tangentielle de torsion d’après la formule de Bredt est :


max
TELU 25.6 √
τ= = = 11 MPa , τ 3 = 19 MPa
2Ωe 2 · 14.7 · 0.08
La surface pourra être réduite d’un facteur supérieur à 10. L’épaisseur de 80 mm pour le caisson est à prendre en
première approximation. Le caisson sera en réalité nervuré pour éviter le claquage et renforcé par des sections pour
permettre la reprise des efforts tranchants

2.4.3 Calcul des haubans


A partir du résultat précédent

FhELU = 33.13 MN ; FhELS = 22.38 MN

On considère le hauban plus chargé comme s’il était soumis à 2 fois 1/8 de cette charge (le double de la traction
moyenne, on rappelle qu’on prevoit 8 haubans) :

max 33.13 max 23.32


TELU = = 8.28 MN ; TELS = = 5.83 MN
4 4
En ø44 l’effort de rupture est 1.79 MN ; il faut donc un minimum de 5ø44 placés avec un pas de 6.875 m. On ajoute
à ce résultat le 50% pour avoir une marge convenable par rapport à l’ELU :

7ø44/6875 (en bandes).

2.4.4 Calcul du mat


Note : chaque couple hauban-tirant d’ancrage doit se placer dans un plan contenant le mat :

14
S S

ELEVATION COUPE

40
10

D E F D (A, E, F, B)
B G
20
A (G)
R R

C 10 6.429 10 C
30
45 15
5 25 65 25
15 60
10

D E F
B
A

C
60

PLAN
R
S
G

Pour un point P donné sur le bord du tablier on trouve le point Q au croisement entre le plan PCS et le bord du
quai au niveau donné. On obtient ainsi une suite de points tels que Q en fonction de la suite des points de type P.
Pour se donner une première approximation du problème, on fait référence au schéma suivant, dans lequel on
montre le plan du triplet mat-hauban-tirant et le point R sur lequel se base le calcul qui suit.
S

ELEVATION

40

R
A
(G) F
20

15 15 5 85

D F
A
5
15

C g
p
60
45
G
R
PLAN q

15 100
r s

On a :
15
s= 20 m = 5 m ; r = 15 m − s = 10 m ;
60
45 45
p= s = 15 m ; q = r = 30 m ;
15 15

15
10 m + p
g= 115 m + 5 m = 36.9 m .
85 m + s
On peut alors calculer les angles des schémas ci-dessous :
S

↵0 mât ↵
tablier
Q
P

tablier
P

mât

Q
0
S

40 60 − 36.9
α0 = arctan = 69.4◦ ; β 0 = arctan = 57.0◦ .
15 15
Par conséquent on peut écrire les équilibres en translation :

16
F

F'
H

α� mât α
tablier

tablier

δ
mât
H
F' F

β�
a

(où γ = arctan 15 60
= 76.0◦ et δ = arctan 60 ◦
25 = 67.4 ) On obtient les deux équations d’équilibre en translation du
point à la tête du mat :
F cos α cos β − F 0 cos α0 cos β 0 = H cos γ cos δ
F cos α sin β − F 0 cos α0 sin β 0 = H cos γ sin δ
c’est à dire
cos α0 cos β 0 F0
    
cos γ cos δ F cos α cos β
=
− cos α0 cos β 0 cos γ sin δ H F cos α sin β
qu’on peut résoudre pour trouver la tension dans le câble d’ancrage et la compression dans le mât en fonction de
la tension F dans le hauban.
Compte tenu des valeurs numériques, on obtient :
  0   
0.192 0.093 F 0.814 33.13
= MN ⇒ F 0 = 0.29 MN ; H = 0.50 MN .
−0.192 0.223 H 0.447 8

Si, plutôt que traiter le cas du plus long hauban, on s’intéresse à l’effet d’un autre hauban, il suffit de prendre
les calculs précédents en fonction de la position du hauban sur le mât ou sur le tablier pour exprimer les angles α,
β, α0 et β 0 quelque soit la position du point P sur le bord du tablier ou du point d’ancrage S sur le mat.
Le résultat précédent montre que l’ancrage peut être repris par 1 ø18 en correspondance de chaque tirant (on
rappelle que l’effort de rupture de ces câbles est 0.298 MN). Il faudra ajouter à ce dimensionnement une redondance
appropriée pour sauvegarder la structure de la rupture accidentelle d’un câble, comme, par exemple, en prenant 1
ø22 (rupture à 0.446 MN).
En première approximation, on peut prendre la compression totale du mât en multipliant par 8 la compression
due à un seul hauban (8 est le nombre total d’haubans). Nous avons donc :

Htot ≈ 33 MN .

La longueur totale du mât est : p


ltot = 602 + 152 + 452 = 76 m ;

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L’évaluation du mode de flambement pour le calcul de la charge critique, compte tenu de la distribution des efforts
de l’haubanage, du poids propre, de l’effet stabilisant de la béquille, des éventuels effets de flexion dus aux varia-
tions de tension de l’haubanage et au vent, est complexe. Toujours en première approximation, on peut prendre un
schéma de poutre console, donnant le moment d’inertie minimal :
2
4Htot ltot 4 · 33 · 106 · 762
Imin = = = 0.37 m4
π2 E π 2 · 210 · 109
qui peut être obtenu par une section circulaire creuse de 2.5 m de diamètre extérieur et 80 mm d’épaisseur :
π
I= (2.504 − (2.50 − 2 · 0.08)4 ) = 0.45 m4 .
64
Ce calcul ne démontre que la faisabilité de la structure vis-à-vis d’une condition de chargement très particulière ; le
fait que son résultat soit acceptable est à prendre comme une condition nécessaire pour la faisabilité. La présence
d’actions excentrées et le besoin de raideur induit par la structure suspendue engendrent le besoin de choisir de
dimensions bien plus importantes pour la section du mât, dont l’évaluation sort du cadre d’une analyse statique du
problème.

3 Conclusion
Les principes structurels adoptés et la géométrie de première approximation répondent aux critères d’un pre-
mier dimensionnement de l’ouvrage. On peut en conclure que la première phase de la conception de la structure a
été complétée.

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