C SÉQUENCE 2

Extrait 2

SOCRATE
1 De cette rhétorique, que devons-nous penser ? Les orateurs te donnent-ils l’impression de s’exprimer en
vue du plus grand bien ? Est-ce leur objectif de rendre, grâce à leur discours, les citoyens aussi bons que
possible ? Ou bien, les orateurs ne sont-ils pas plutôt lancés à la poursuite de tout ce qui peut faire plaisir
aux citoyens ? (…) N’agissent-ils pas en faveur de leur intérêt privé, sans faire aucun cas de l’intérêt public ?
5 Ne traitent-ils pas les peuples comme on traite des enfants, en essayant seulement de leur faire plaisir, sans
s’occuper de savoir si, après cela, ils seront meilleurs ou pires – parce qu’à cela ils ne pensent même pas ?

Questions :

1. Quelle est la différence entre l’intérêt privé et l’intérêt public ?

Imaginez une situation dans laquelle les deux entrent en conflit.
L'intérêt privé est l'opposé à l'intérêt public. Ceux deux sont très souvent en conflit chez les
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hommes politiques par exemple, mais pas seulement. Prenons un cas concret, un laboratoire
pharmaceutique qui vendrait des vaccins pas suffisament testés, voir même dangereux, et ça
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en toute connaissance de cause. L'objectif principal d'un laboratoire pharmaceutique est de
gagner de l'argent. Le pretexte (et je ne dis pas l'objectif secondaire, car cela irait contre sa
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réussite qui est toujours représenté par le chiffre d'affaires) est la santé de tous, donc le bien
public. Ces deux biens sont toujours en opposition.
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2. Si l’orateur fait plaisir au public, agit-il nécessairement dans l’intérêt du bien public ?

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Non, il peut faire plaisir aux autres sans nécessairement que cela soit un bien pour eux. Exemple très simple est la
vente d'alcool ou des stupéfiants aux jeunes. Pour un orateur, il peut nous flatter, ou nous raconter une belle histoire pour
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nous faire plaisir, tout en sachant que cela nous mènera sur la fausse route.
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3. Quelle est la responsabilité de l’orateur ?

L'est lui qui nous informe, donc sa responsabilité est entière.
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Concernant la question "Ne traitent-ils pas les peuples comme on traite des enfants...", une bonne analyse est donnée par Noam
Chomsky : "La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton
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particulièrement infantilisants, souvent proche du débilisant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé
mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? «Si on s’adresse à une
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personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une
réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celle d’une personne de 12 ans."
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4. Quel est selon vous le sens de l’expression « s’exprimer en vue du plus grand bien » ?

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C'est une expression qui ne veut strictement rien dire.
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Destinée à faire croire qu'il s'agit de plus grand bien pour tous, à aucun moment ceci n'est ni explicité ni affirmé. C'est seulement
suggéré. En réalité, sa finalité est de tromper le destinataire.
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